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25 mai 2025
PAR Souleymane Ndour Ater
SUR LA LÉGITIMITÉ DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL À CONTRÔLER LES LOIS DU CONSTITUANT DÉRIVÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - L’argument de la limite de la compétence ne tient pas. La Constitution est une notion en survivance, sa préservation ne se négocie pas. Le juge constitutionnel peut changer le cours de l’histoire
On s’interroge sur la légitimité du Conseil constitutionnel à contrôler les lois de révision de la Constitution. Il est constant en dehors des positions défendues par une certaine doctrine que le juge constitutionnel sénégalais se déclare incompétent pour contrôler la validité constitutionnelle des lois dites constitutionnelles. Elles sont appelées ainsi parce qu’elles découlent du pouvoir constituant dérivé ou originaire. Pour notre analyse l’accent est foncièrement mis sur le premier. C’est-à-dire celui créé par le pouvoir constituant originaire pour réviser la Constitution. Il ne faudrait pas compte tenu de son étendue et sa souveraineté, perdre de vue qu’il est limité. La question qui se pose en droit surtout en droit comparé est de savoir si le Conseil constitutionnel est compétent pour examiner la constitutionnalité des lois qui révisent la Constitution (II). Au-delà de la réponse à laquelle une question appelle, c’est une lapalissade, il importe de reconnaitre qu’elle peut parfois en cacher une autre. Le gros arbre juridique qui cache la forêt lorsqu’on parle du Conseil constitutionnel est de savoir, si le contrôle de constitutionnalité des lois est légitime dans une démocratie (I).
La légitimité du contrôle de constitutionnalité dans une démocratie
Le Conseil constitutionnel pour rappel est une juridiction indépendante composant le pouvoir judiciaire à côté des Cour suprême, Cour des comptes ainsi que les cours et les tribunaux conformément à l’article 88 de la Constitution sénégalaise. Il est chargé de veiller à la conformité des dispositions législatives avec la Constitution avant et après leur entrée en vigueur d’une part par ce que l’on appelle le contrôle de constitutionnalité a priori, d’autre part par le biais d’un contrôle a posteriori ou encore la question préjudicielle. Ses décisions à la lumière de l’article 92 de la Constitution sont insusceptibles de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. On pourrait le formuler autrement et dire lorsqu’il rend une décision, celle-ci ne peut plus être contestée devant une autre juridiction sénégalaise. Elle vaut erga omnes car revêtue de l’autorité de chose jugée. Cette précision n’est pas anodine, car on entend à tort certaines personnes se demander d’où est ce que le juge constitutionnel tire son fondement pour être, celui dont on ne peut défaire ses décisions. D’autant que les membres qui le composent sont nommés par des autorités politiques plus précisément le chef de l’État et le président de l’Assemblée nationale. Le fondement est très simple. Il le tire de la Loi fondamentale : la Constitution. Cette dernière lui donne la légitimité d’être le garant de la Constitution en effectuant notamment un contrôle juridictionnel de la loi. Nier la légitimité du Conseil relève plus d’une opinion de profane de droit, de vaine subtilité du langage, ou de saboteur, car le droit positif reconnait l’autorité de la chose jugée au Conseil constitutionnel. Plus encore, en appliquant un raisonnement syllogistique aux décisions du Conseil, l’on se convainc aisément de sa légitimité : A) généralement, les juridictions peuvent prendre des décisions revêtues de l’autorité de chose jugée ; B) le Conseil peut prendre des décisions qui sont recouvertes de l’autorité de chose jugée C) le Conseil est une juridiction légitime. Ce raisonnement contribue ainsi à balayer d’un revers de la main, les arguments de ceux qui continuent de battre en brèche le Conseil comme une juridiction légitime. Son institutionnalisation ne biaise pas la démocratie. Le contrôle de constitutionnalité des lois qui constitue, selon les chiffres disponibles sur le site du Conseil, la compétence la plus importante, demeure un métabolisme démocratique. Le Conseil est le garant par excellence de la légalité constitutionnelle à laquelle tout pouvoir est assujetti. Ce faisant, le contrôle de constitutionnalité est bien légitime dans une démocratie. Pour autant, cela pourrait-il concerner les lois issues d’une révision de la Constitution ? C’est ce qu’il convient de voir dans les lignes qui suivent.
La légitimité du Conseil constitutionnel d’examiner les lois de révision constitutionnelle
Les compétences d’attribution du Conseil constitutionnel sont multiples. Il peut être saisi à titre consultatif comme à propos de la conformité des traités, les lois (ordinaires, organiques), des règlements avec la Constitution. Il est, en outre, chargé de protéger les droits et les libertés constitutionnels contre les dispositions législatives que les citoyens estiment inconstitutionnelles. La liste de ses pouvoirs est exhaustive pour être citée dans cette réflexion. En bon élève, qui plus est docile, le conseil se borne à ne pas sortir des limites qui lui sont tracées par la Constitution. Autrement dit, il refuse de procéder au contrôle de constitutionnalité des normes qui ne figurent pas dans les compétences que lui attribue la charte fondamentale. Il se déclare toujours incompétent pour examiner les lois issues du pouvoir constituant fut-il originaire ou dérivé. En tout cas, c’est une jurisprudence constante. Il dit vouloir rester fidèle à ces pouvoirs nominatifs mais surtout limitatifs. Une telle lecture de son rôle laisse penser qu’il se limite à une interprétation minimaliste de la Constitution. Bien qu’il prétende que celle-ci ne lui donne pas le pouvoir d’examiner les lois constitutionnelles, il n’y a rien qui l’interdit de le faire si toutefois, le pouvoir constituant s’écarte d’une manière flagrante de la légalité constitutionnelle, de surcroit s’agissant de celui dérivé puisque limité.
Sans rentrer dans les détails de la violation constitutionnelle à laquelle, on assiste au Sénégal, c’est devant les caméras du monde entier qu’une loi du pouvoir constituant dérivé, de l’Assemblée nationale pour ne pas la nommer, a été adoptée sans débat mais surtout, et c’est là où le bât blesse, en l’absence des députés de l’opposition. Ce qui est synonyme d’une entorse aux principes sacro-saints de la procédure parlementaire notamment la sincérité du débat, le droit d’amendement. Le tout, pour satisfaire les désirs d’un Prince qui foulent aux pieds les principes démocratiques et constitutionnels en excipant fallacieusement l’article 52 de la Constitution pour reporter sine die l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024.
Dans la foulée, une saisine a priori a été effectuée par les parlementaires de l’opposition pour contester la constitutionnalité de la loi constitutionnelle. La balle est maintenant dans l’aréopage du Conseil constitutionnel qui peut, comme le juge turc, béninois, allemand connaitre les lois de révision de la Constitution surtout quand on sait les péripéties qui ont ponctué cette loi. L’argument de la limite de la compétence ne tient pas en l’espèce pour deux bonnes raisons.
D’abord, il va sans dire qu’aucune disposition constitutionnelle ne lui interdit de connaitre les lois de révision de la Constitution malgré sa jurisprudence constante. Au risque de l’aiguiller, il peut faire un revirement qui aurait pour fondement le respect de la suprématie normative de la Constitution. En alléguant les violations manifestes des articles 27, 31, 41, et surtout 103 de la Constitution.
Ensuite, pour paraphraser Georges Burdeau, la Constitution est une notion en survivance, sa préservation ne se négocie pas. On ne peut pas se cacher derrière l’idée qu’il s’agit d’une loi constitutionnelle tout en sachant à l’avance la jurisprudence constante du Conseil, pour anticiper la décision du juge constitutionnel. Le Conseil peut prendre en compte les circonstances ainsi que le contexte d’adoption de la loi pour montrer que ce qui le poussait à décliner sa compétence lorsqu’il s’agissait de loi constitutionnelle n’est pas réuni en l’occurrence. D’ailleurs, dans sa décision n° 3/C/2005 du 18 janvier 2006, il décline sa compétence eu égard au pouvoir du constituant dérivé et estime qu’il aurait pu en être autrement « sous réserve » de certaines violations de droit notamment l’alinéa 7 de l’article 103 de la Constitution. Sur cette seule base, le Conseil constitutionnel pourrait changer de fusil d’épaule et se déclarer compétent pour contrôler la constitutionnalité de la loi n° 4/2024 portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution.
Ainsi que le notent les auteurs Dominique Rousseau, Pierre-Yves Gahdoun et Julien Bonnet « il ne faut jamais désespérer d’une jurisprudence ». Le Conseil constitutionnel peut à travers cette saisine faire preuve d’audace en s’inspirant de son homologue béninois chantre en Afrique d’une telle posture. Le juge constitutionnel peut, à l’instar du chef justice Marshall, Aron Barak ou ceux du Conseil constitutionnel français en 1971, changer le cours de l’histoire non pas en œuvrant en tant qu’activiste mais en disant le droit car les arguments juridiques existent pour qu’il le fasse et sortir le Sénégal dans le chaos que veulent le mettre les pourfendeurs de la République. Ce faisant, il ne sera pas besoin de dire comme William Shakespeare « la première des choses que nous ferons sera de tuer tous les avocats ».
Souleymane Ndour Ater est doctorant en droit public à l’Université de Reims/France.
PAR Ibra Pouye
CRÉPUSCULE D’UN TYRAN
Quand il veut quelque chose, il l’obtient de gré ou de force. Il se fout des règles de bienséance de la société. Il tue enfants et vieux. Il viole la Constitution. La police et la gendarmerie sont à ses pieds
Il se susurre dans les lambris dorés du palais de Roume que le tyran veut prolonger son règne. Il se dit qu’il a déjà commencé à déménager valises et cartons dans ce doux royaume chérifien où il a ses habitudes. Il se dit qu’il est un talibé cheikh et qu’il aimerait aller souvent prier à Fès, ville calme et où vivre fait revivre.
Avec cet homme, le peindre nécessite des précautions. Avec cet homme, parler de lui nécessite des pincettes. Parce que simplement il est un cas clinique. Un cas rare dans sa spécialité. Il est clivant et il désarçonne. Il a cet art de dévisser son auditoire. Un art de réveiller un mort parce que le mensonge est son fonds de commerce.
En plein chaos, il s’est permis de se faire interviewer par une chaîne de télévision étrangère. Etrange tout de même. Ceci est du théâtre et qu’il sait bien jouer d’abord. Le tyran n’est pas un cabotin. Le tyran n’est pas un guignol. Il sait jouer de la tragi-comédie. Il maîtrise son personnage et le personnage est lui-même. Il l’épouse et le joue pleinement devant le peuple sonné tel un rat de campagne.
En effet, pour lui, le pouvoir est ce qu’il incarne. Depuis qu’il a mis son gros derrière sur le trône, tout sujet du royaume doit manger dans sa main. Il use et use encore, se moquant des qu’en-dira-t-on. Il se moque du peuple. « Plutôt crever que de donner mon pouvoir aux civils », dit-il en substance. Ceci serait sa dernière chanson qu’il nous sert. Il est dans la menace permanente. Il déteste la paix et la paix le hait. Il se nourrit de conflits permanents et le peuple le lui rend assez bien.
Etrange personnage de théâtre. Il aime l’enfer et ses Cerbères. Il déteste le paradis. Mais il aimerait s’y retrouver seul avec sa famille qu’il chérit le plus au monde. Et surtout sa douce moitié. Femme dévouée et mère de ses trois gros moutards.
Etrange crépuscule d’un tyran à l’aune de ses forfaits et de ses forfaitures immaculés du sang des martyrs de la révolution. Quand il veut quelque chose, il l’obtient de gré ou de force. Il se fout des règles de bienséance de la société. Il tue enfants et vieux. Il viole la Constitution. La police et la gendarmerie sont à ses pieds dodus.
Son jeu favori au crépuscule de son règne, servir aux forces de défense et de sécurité (Fds) le peuple comme de la chair à canon. « Tirez sur ces gens agaçants, il ne vous arrivera que nenni ».
Pour lui, le verbe mentir fait et refait ce monde où nous vivons. Et il en fait un usage très excessif. En effet, il nous a toujours menti. Un sacerdoce. L’art de tromper son peuple ayant bon dos et qui plie sans jamais rompre. Il est un artiste dans son monde mais a une peur bleue de terminer sa vie en prison. Il n’a pas encore fini avec nous.
Il essaiera davantage de nous mener dans l’inconnu. Un plongeon dans le vide, poings et pieds liés. Il est un artiste des mauvaises surprises. Parce que pour lui, purement et simplement, il est la Constitution, l’assurance-vie de nos vies dans un pays qui se réveille comme un malentendu. En tous les cas, l’issue de cette bataille à mort ne dépend que du peuple.
Les jours qui viennent et où le droit sera dit par le Conseil constitutionnel, seront très décisifs. Le tyran a pour compagnon d’infortune le temps mais faisons-le lui comprendre autrement et avec subterfuges. Du fond de sa bulle, faisons cet adage le nôtre ; à force de bassines d’eau de lessive, le rat finira toujours par sortir de son trou. Notre prière à lui, vu sa jeunesse et une santé chancelante, il peut encore endurer d’une belle souffrance les rigueurs carcérales. De Charybde en Scylla, tel est le destin de l’homme qui se voyait empereur à vie dans ce Sénégal-là.
LES JURISTES DÉNONCENT LE REPORT DE L’ÉLECTION
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/02/2024
L'Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a publié un communiqué le 10 février 2024 dénonçant fermement le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février au mois de décembre 2024.
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal". Cette décision "empêche les populations d'exercer leur citoyenneté en choisissant souverainement, et conformément à l'agenda républicain, la personne qui doit conduire les destinées du pays", a déploré l'association dans son communiqué.
L'AJS a également condamné "la répression, non pas légitime et encadrée, mais violente et aveugle exercée sur les populations dans leur liberté d'expression et leur droit à manifester ainsi qu'à l'égard des journalistes, notamment des femmes, dans l'exercice de leur métier". Pour l'association, cette décision est "à l'origine du climat délétère et de violence qui règne sur le pays depuis son annonce".
"Forte de 50 ans de défense des droits humains, en particulier ceux des femmes et des enfants, l'AJS condamne vivement cette violence et réaffirme son attachement indéfectible pour la préservation de la dignité humaine", a déclaré l'organisation dans son communiqué.
Devant "la gravité de l'heure, qui marque un tournant majeur et critique dans la vie de notre pays", l'AJS a appelé "les autorités et institutions compétentes à veiller au respect de la constitution dans sa lettre et son esprit, ainsi que du calendrier électoral, pour des élections inclusives, transparentes, régulières et crédibles". Elle a également invité "les acteurs de la vie politique à sauvegarder les valeurs traditionnelles d'éthique, de démocratie et de dialogue".
DAKAR, 144E ÉDITION DE L’APPEL DE SEYDINA LIMAMOULAHI, CE SAMEDI
Le thème de cette année est : « L’unité de la Ummah, socle de la stabilité sociale et politique ».
La cité religieuse de Cambérène vit au rythme des préparatifs de la 144e édition de l’Appel de Seydina Limamoulahi prévu les samedi 10 et dimanche 11 février 2024. Toute une organisation est à l’œuvre dans un esprit de paix et de partage pour rendre belle l’édition de cette année placée sur le thème : « L’unité de la Ummah, socle de la stabilité sociale et politique ».
À 48 heures de la célébration de la 144e édition de l’Appel de Seydina Limamoulahi, l’ambiance est bien grouillante à Cambérène. Cette circonscription « Lébou », siège d’une grande partie de la communauté layenne qui à l’instar des quartiers de Yoff, Ngor, Ouakam, Malika, etc. est nichée dans la banlieue dakaroise. Dans les rues, la ferveur des préparatifs, l’ambiance de la fête qui arrive, se reflètent sur les visages. Une ambiance qui déride, fait remonter l’adrénaline et assure le mbëgte (bonheur) aux gens bercés par la brise de la mer. Cette mer, toute proche est le symbole du miracle de Mame Limamoulahi que l’on s’apprête à célébrer. Les femmes, commerçantes ou ménagères, elles aussi, très actives, préparent la fête, avec tout l’entrain de la gent féminine sous nos cieux pour ces rendez-vous festifs. Leur affluence devant les commerces de toutes sortes en témoigne.
Il est déjà 12h, le mercredi 7 février 2024. Dans toutes les artères de Cambérène, un monde fou fait des va-et-vient, créant par moment des télescopages avec les charrettes et les voitures. S’ajoutent à ce tableau, les cris, les éclats de rires des gens, les chants religieux joués devant les commerces ou à l’intérieur des maisons à l’aide de magnétophones qui donnent un son indescriptible. Et les « Lahi Lahi » des passants qui se saluent entre eux. Cet autre miracle de Mame Limamou pour réaliser le bon voisinage chez la communauté layenne.
Cambérène prêt à accueillir les fidèles
Dans la rue, on remarque la propreté de la chaussée, dégagée de son sable. À l’intérieur des maisons, c’est le grand ménage. De jeunes gens s’activent à mettre une couche blanche sur les murs, et les femmes à balayer et tamiser le sol des concessions. Fatou Mbaye Diagne, trouvée dans la cour de la concession de Mbayenne 2 dévoile tout son bonheur et se dit prête pour l’Appel. « Adjibo daya lahi » ! Baye Laye moo woté. On attend les pèlerins pour servir les repas. Comme nourriture, rien ne sera laissé en rade. Après avoir donné nos cotisations au Groupement central, on a réuni le nécessaire dans la concession pour bien recevoir les fidèles », explique-t-elle.
C’est le cas des membres du Dahira Salam sous la houlette de Oustaz Seydina Omar Laye en train d’effectuer des travaux de réfection. Oustaz Seydina, membre de la cellule communication du Dahira, parle des préparatifs. « On est fin prêt pour accueillir nos invités. Ils viennent de partout et dans le quartier aussi nous recevons des personnes. C’est pourquoi on a commencé la cuisine. Nous cuisinons toutes sortes d’aliments, des beignets, du poulet et préparons les boissons aussi », explique-t-il.
Trouvés devant la Résidence du Khalife, Libasse Samb, du Mouvement « Cambérène Moo Ñu Gnor » revient sur les préparatifs. Selon lui, armés de pinceaux et de seaux de peintures durant des semaines, ils ont travaillé à embellir les murs et les devantures de maisons. « Nous avons démarré avec un budget de 200.000 FCfa qui nous a permis d’acheter des tamis et les autres biens. À Diamalaye, nous avons tamisé tout le sol pour le rendre fin ainsi qu’au niveau du Houroum, là où l’ouverture de l’Appel se tiendra. Et le ‘’set setal’’ général, dimanche dernier, a permis de rendre tout Cambérène propre », renseigne Libasse Samb. Le Coordonnateur de « Cambérène Moo Nu Gnoor » d’ajouter : « Les jeunes se sont également acquittés de leur cotisation auprès du Groupement central. Tout est en place pour un bon déroulement de l’Appel ».
Pour l’organisation, chaque habitant de Cambérène doit cotiser 1000 FCfa par mois. L’argent collecté par une cellule du comité d’organisation appelé Groupement central va servir au financement de la cérémonie. Chaque chef de concession doit rassembler les cotisations de chez lui et le remettre au chef du village ou au trésorier du comité d’organisation.
La dame Adji Laye également, rencontrée à la Mairie de Cambérène, témoigne que leur concession s’est acquittée de la participation. « J’ai déjà donné ma propre cotisation depuis longtemps. Et chez nous aussi la maison dans sa globalité s’est acquittée de la participation », précise-t-elle. Selon elle, la participation est volontaire et se fait de gaieté de cœur par tous les habitants de Cambérène afin de mieux assister les pèlerins et assurer un bon Appel.
Le défilé des officiels
La municipalité n’est pas en reste. Pape Mbengue, le chef de Cabinet du Maire de Cambérène, assure que la mairie se mobilise pour assister les habitants. « Chaque année, on s’organise pour accompagner l’organisation de l’Appel. D’ailleurs, lundi dernier, à l’issue d’un Conseil national pour l’Appel en présence du Ministre de l’Intérieur et du Maire, les services de l’État sont déjà présents pour apporter leur soutien dans les domaines de la santé, de l’hygiène, de l’énergie et de l’eau pour un bon déroulement de l’évènement », renseigne-t-il. Selon lui, tout est en ordre pour un bon déroulement de l’Appel.
À la Résidence du Khalife, l’endroit a déjà fait peau neuve. Le Chef de Cabinet du Khalife, Dial Thiaw Lahi et ses collaborateurs accueillent les quelques délégations des services et institutions du pays. Entre 12h et 14h, deux délégations de banques de la place sont venues rendre visite à la famille. « Depuis vendredi dernier, chaque jour, nous recevons trois à sept délégations qui viennent apporter leur contribution et saluer le Khalife. Le président de la République même est attendu jeudi (aujourd’hui) ou vendredi », a assuré le fils du défunt Khalife, Mame Alassane Thiaw Lahi. Revenant sur la célébration, il précise que tout se fait dans la simplicité. « On veille à ce qu’il n’y ait pas de folklore parce que l’Appel est une journée de prière », insiste-t-il.
Pour le Chef de Cabinet du Khalife, « tout est fin prêt bien qu’on ne soit jamais prêt pour ce type d’événement ». « Quand on reçoit des milliers de personnes, il peut y avoir toujours des manquements parce qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, mais on se prépare au mieux et le reste on le laisse entre les mains de Dieu », ajoute le guide religieux.
MACKY SALL JUSTIFIE LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Alors que la rue gronde, le président campe sur ses positions, invitant à un dialogue inclusif avant le scrutin : "Je ne cherche rien d'autre qu'à laisser le pays en paix. Je suis prêt à passer le relais"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/02/2024
Alors que des manifestations violentes ont éclaté dans tout le pays vendredi, le président sénégalais Macky Sall s'est défendu, dans une interview exclusive accordée à l'Associated Press, d'avoir reporté les élections présidentielles prévues initialement le 25 février.
Depuis l'annonce de ce report par décret, de vives critiques accusent le chef de l'État de créer une crise constitutionnelle et de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà des deux mandats autorisés qui s'achèvent le 2 avril prochain. Interrogé dans le palais présidentiel de Dakar, Macky Sall a balayé ces allégations. "Je ne cherche absolument rien d'autre qu'à laisser un pays en paix et en stabilité. Je suis totalement prêt à passer le relais", a-t-il déclaré.
À l'extérieur, la tension était montée d'un cran alors que des centaines de manifestants sillonnaient les rues de la capitale, brûlant des pneus et affrontant les forces de l'ordre qui faisaient usage de gaz lacrymogène. Au moins un étudiant a perdu la vie à Saint-Louis, dans le nord du pays, selon le procureur de la République. "Notre avenir est en jeu, il faut se battre", a lancé Mohamed Sène, un protestataire rencontré par l'Associated Press.
Selon le président, le report du scrutin jusqu'au 15 décembre est nécessaire pour apaiser les tensions nées de la disqualification de candidats par le Conseil constitutionnel et du conflit entre l'exécutif et le judiciaire au sujet des listes électorales. "Je ne veux pas laisser un pays qui va immédiatement sombrer dans de grandes difficultés", a-t-il martelé, appelant à un "dialogue inclusif" avant toute élection.
Cependant, cette décision viole certains articles de la Constitution, d'après le Centre africain pour les études stratégiques. Plus d'une douzaine de candidats ont d'ailleurs saisi la Cour suprême pour contester le décret. Le Conseil constitutionnel devrait se prononcer dans la semaine, mais Macky Sall est resté évasif sur la conduite à tenir en cas de rejet. "C'est trop tôt pour envisager cette éventualité... Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai", a-t-il esquivé.
Ce report fait planer un risque de "déclin démocratique" en Afrique de l'Ouest, préviennent des experts, alors que les libertés se sont réduites au Sénégal ces dernières années, avec plus de 1 000 arrestations d'opposants. La principale figure d'opposition, Ousmane Sonko, se trouve même derrière les barreaux.
Interrogé sur ce point, Macky Sall a appelé la communauté internationale à faire preuve de "retenue et de compréhension" pendant cette période difficile. Il mise à présent sur le lancement d'un "dialogue national" pour apaiser les tensions et rétablir un climat propice aux élections. Mais pour Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, "le Sénégal risque de sombrer dans la violence si le gouvernement ne libère pas les opposants immédiatement et ne respecte pas le calendrier électoral".
MORT D'UN ÉTUDIANT À L'UGB, SIDIKI KABA NIE L'IMPLICATION DE LA POLICE
“Les Forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues dans le Campus universitaire où le décès est survenu pour y maintenir l’ordre”, lit-on dans un communiqué du ministère, publié ce 10 février.
iGFM - (Dakar) Le ministère de l’Intérieur nie l’implication des forces de l’ordre dans le décès de Alpha Yéro Tounkara à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, lors des manifestations contre le report de la présidentielle.
“Les Forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues dans le Campus universitaire où le décès est survenu pour y maintenir l’ordre”, lit-on dans un communiqué du ministère, publié ce 10 février.
Hier, le Procureur de la République a annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les causes et les circonstances de la mort.
MANIFESTATIONS CONTRE LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE, UN DEUXIÈME DÉCÈS ENREGISTRÉ
Après le décès de l’étudiant Alpha Yaya Tounkara, vendredi à l’Hôpital régional de Saint-Louis, après avoir reçu une balle à l’Université Gaston Berger, un autre jeune sénégalais a succombé à une blessure par balle ce samedi.
Après le décès de l’étudiant Alpha Yaya Tounkara, vendredi à l’Hôpital régional de Saint-Louis, après avoir reçu une balle à l’Université Gaston Berger, un autre jeune sénégalais a succombé à une blessure par balle ce samedi à Dakar.
Il s’agit de Modou Gueye, 23 ans, habitant à Guinaw Rail Sud. Il a succombé à l’Hôpital Principal après avoir reçu une balle à l’abdomen à Colobane, selon sa famille et ses témoins.
Les manifestations de vendredi ont fait plusieurs blessés et arrestations après les FDS ont décidé de gazer des milliers de Sénégalais qui étaient sortis pour se rassembler pacifiquement contre le report de la Présidentielle par Macky Sall.
Les Lionceaux du foot reprennent du service avec les Jeux africains 2024, prévus du 8 au 23 mars. Champion d’Afrique avec les U17, Serigne Saliou Dia va monter d’un cran pour conduire les U20 à ces joutes que le Ghana va accueillir, dans un mois. Une promotion (à l’image de celle de Malick Daf), et qui est en phase avec la politique de la Fédération sénégalaise de football, concernant la gestion et le suivi des petites catégories.
Champion d’Afrique chez les U17 et les U20, le Sénégal a fini de donner à l’Afrique tout entière une leçon en matière de gestion des petites catégories. Car réussir un tel doublé chez les jeunes catégories, ce n’est pas donné à tout le monde.
Au-delà du travail des centres de formation, il y a aussi la «patte» de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et de sa Direction technique nationale.
«Travailler ensemble, passer en catégories ensemble»
Une démarche basée sur une politique axée sur les jeunes pousses, avec comme maître-mot ou slogan : «Travailler ensemble, passer en catégories ensemble.» Et c’est cette même politique qui avait vu Malick Daf (parti depuis au Jaraaf) passer des U17 aux U20, et avec qui il a offert au Sénégal son premier trophée continental dans cette catégorie.
Serigne Dia avec son inséparable adjoint, Souleymane Diallo
Une politique gagnante que la Fsf avait tout intérêt à reconduire, avec Serigne Saliou Dia (SSD). Champion d’Afrique avec les U17, l’ancien sélectionneur des U23 a vu l’instance fédérale se fier au «modèle Daf», en lui confiant les rênes de l’Equipe nationale U20 pour les besoins des Jeux africains 2024, que le Ghana accueille du 8 au 23 mars.
Pour ce nouveau challenge, «SSD» sera accompagné de son éternel adjoint et proche collaborateur, Souleymane Diallo. Les deux hommes ayant fini de démontrer à la face de toute l’Afrique leurs qualités de management.
Un premier tri de 33 joueurs, en attendant d’y greffer des champions d’Afrique U17 disponibles
Premier acte posé par le duo, la convocation de 33 joueurs pour un stage de quelques jours, calé du lundi 12 février au mercredi 14 février 2024
C’est un premier tri, et comme vous l’avez constaté, il n’y a pas encore de champions d’Afrique U17.Et c’est après un deuxième tri qu’on va y greffer les champions d’Afrique U17 qui seront bien sûr disponibles», nous souffle un membre de la Direction technique nationale.
Faut noter que ce premier groupe de présélectionnés va se réunir en régime internat au Centre technique Jules François Bocandé de Toubab Dialao, où ils sont convoqués ce lundi matin à 9 heures.
Pour rappel, pour ces Jeux, les Lionceaux vont évoluer dans le Groupe B, avec le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et la Tunisie. Dans le Groupe A, on aura le Ghana, la Gambie, le Bénin et le Congo.
DIABIR, LOGEUR D’ETUDIANTS
Situé dans la périphérie de Ziguinchor, le quartier de Diabir, un ancien village rattaché à la ville de Ziguinchor du fait notamment de la poussée démographique, est devenu, au fil du temps, un abri pour les étudiants de l’Université Assane Seck
Situé dans la périphérie de Ziguinchor, le quartier de Diabir, un ancien village rattaché à la ville de Ziguinchor du fait notamment de la poussée démographique, est devenu, au fil du temps, un abri pour les étudiants de l’Université Assane Seck. Ce quartier, pourtant dépourvu de toute infrastructure routière, accueille des apprenants venant des quatre coins du pays.
Son passé violent et douloureux témoigne du manque d’infrastructures routières notamment dans le quartier. En effet, pendant longtemps, ce village, constitué autrefois de champs d’anacardiers et de forêts, rattaché à la commune de Ziguinchor après l’accalmie notée dans la crise casamançaise, ne bénéficiait pas des services de l’Etat et des autorités locales. Mais après la création, en 2007, de l’Université Assane Seck, conjuguée à la démographie galopante de la ville, les populations ont enfin «eu le courage d’occuper les lieux». Aujourd’hui, du fait de sa proximité géographique avec l’Université Assane Seck dont les ¾ sont situés dans le quartier, si l’on se fie à son chef de quartier, Diabir constitue un véritable réceptacle de la population estudiantine. «J’ai hébergé, à moi seul, trois étudiantes», déclare, tout sourire, le chef de quartier de Diabir. Pointant du doigt un petit bâtiment encore en construction, M. Badiane ajoute : «Quand j’ai commencé la construction, les gens (des étudiants) passaient pour me demander ce que je comptais en faire.» Pour ainsi souligner la forte demande de logements par les étudiants.
En ce jour de vendredi 9 février, dans les voies ensablées de Diabir, Mamadou Mané rejoint son local après des heures passées à la Fac. Vêtu d’un super 100 noir et d’un t-shirt blanc estampillé Nike, il presse le pas «pour ne pas rater la prière du vendredi». Mais il accepte quandmême de répondre à notre sollicitation. Il déclare d’un ton pressé : «Les logements ne sont pas suffisants à l’université et très chers dans d’autres quartiers de Ziguinchor. C’est pour cela que beaucoup comme moi ont trouvé une chambre à Diabir.» Derrière lui, un groupe d’étudiants sortant du campus pédagogique, tous aussi pressés de rejoindre «leur domicile». Dans le quartier où les habitations poussent comme des champignons, étudiants et loueurs n’hésitent pas à s’entendre pour l’occupation des maisons souvent pas totalement achevées.
Un mode de vie harmonieux
A quelque 100 mètres de l’université, dans le quartier de Diabir, une maison, à peine finie d’être construite, abrite des étudiants. Près d’une dizaine de jeunes filles et garçons y pratiquent la colocation pour atténuer les coûts du logement dans une ville qui n’est pas la leur. Dans une chambre qui garde encore les traces de truelle, Idrissa déclare : «Nous payons 30 000 francs Cfa la mensualité, plus les factures d’eau et d’électricité», dit-il. Ce qui avoisinerait les 12 000 francs Cfa chaque mois par individu. «Ici, il n’y a aucun critère pour habiter. Si tu t’acquittes de ta cotisation mensuelle, il n’y a aucun problème après. Le reste, c’est de respecter les règles du vivre-ensemble», renchérit le jeune juriste. Assis sur un matelas posé à même le sol, son colocataire, Moussé Mbaye Diagne, étudiant en Master 2 en Droit et Administration des collectivités territoriales, a, lui, choisi Diabir pour «sa vie harmonieuse et son attractivité pour les étudiants». «Diabir est un quartier très attractif. Au début, on m’a proposé pas mal de quartiers. Mais j’ai vu que Diabir était très proche de l’université, ce qui constitue un atout. Il y a des amis qui étaient là et qui vivaient en harmonie, je me suis rapproché d’eux. C’est un quartier attractif, paisible… En dehors de l’aspect pécuniaire, les gens sont hospitaliers, accueillants et très ouverts. Cela fait un an que je suis dans cette maison, mais les relations ne se sont pas effritées», affirme ce jeune originaire de Keur Massar (Dakar).
Construction de routes
Dans cette vie en surnombre, le quotidien n’est pas exempt de difficultés. Si le quartier ne connaît pas de cas d’insécurité, Diabir, qui manque cruellement d’infrastructures, fait face néanmoins à des coupures récurrentes d’eau, même dans les concessions bénéficiaires d’installations hydrauliques. Mais pour le chef de quartier, il est inapproprié de parler de coupure d’eau. Il déclare : «C’est un service qui nous a octroyés de l’eau avant même le lotissement du quartier. C’était juste pour nous aider. Maintenant, puisque le lotissement est fait, nous demandons la construction de routes et voiries, et l’installation de réseaux d’adduction d’eau dans tout le quartier.» Des doléances dont la satisfaction ne ferait qu’améliorer les conditions de vie de la population locale et des étudiants résidant dans ce quartier relié au centre-ville de Ziguinchor par la ligne n°1. Un bus qui contourne la piste de l’aéroport de Ziguinchor en empruntant des pistes ensablées et en mauvais état.
LE PM INITIE DES CONCERTATIONS AVEC LES CENTRALES SYNDICALES
Alors que le conflit politique fait rage, le Premier ministre a rencontré hier les centrales syndicales des travailleurs pour recueillir leurs «suggestions et réflexions sur la situation sociale de notre pays».
Alors que le conflit politique fait rage, le Premier ministre a rencontré hier les centrales syndicales des travailleurs pour recueillir leurs «suggestions et réflexions sur la situation sociale de notre pays».
Le Premier ministre a rencontré hier les centrales syndicales des travailleurs. Amadou Ba a voulu ces concertations avec les centrales pour recueillir leurs «suggestions et réflexions sur la situation sociale de notre pays». Lors de l’ouverture de cette rencontre, M. Ba a fait savoir que l’objectif est «d’anticiper les potentiels conflits sociaux dont l’impact sur l’économie compromet, à coup sûr, les immenses efforts consentis par les pouvoirs publics pour garantir un climat social apaisé propice à l’émergence économique». Dans la même veine, il a assuré aux secrétaires généraux des centrales que ces concertations vont permettre de redynamiser leur «partenariat et jeter les bases d’un nouveau cadre de dialogue permanent autour des préoccupations du monde du travail, autant dans la Fonction publique que dans le secteur privé».
En outre, le Pm a apprécié «la contribution de l’entreprise et des travailleurs dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent fondé, entre autres, sur la valorisation du capital humain et la valeur travail».
Et d’ajouter : «En effet, l’amélioration de la productivité du travail est essentielle pour consolider la compétitivité de l’économie nationale.» Dans son allocution, M. Ba a aussi relevé les défis immenses et pressants qui interpellent le monde du travail. D’après lui, il s’agit de «l’adaptation de notre cadre juridique aux mutations rapides et profondes du marché du travail, l’extension de la protection sociale aux acteurs de l’économie informelle, la garantie de la sécurité et de la santé au travail, la réduction ou éradication des discriminations et inégalités, la modernisation et la transformation de l’Administration publique». Toutefois, relève le chef du gouvernement, «les réformes engagées pour un nouveau Code du travail et un nouveau Code de la sécurité sociale, processus tripartite dans lequel votre contribution est remarquable, nous autorisent à être optimistes quant à l’avenir du travail au Sénégal».
Par ailleurs, le Premier ministre s’est réjoui des résultats obtenus dans le cadre du dialogue avec les organisations syndicales. Il a ainsi cité «les différentes revalorisations salariales dans la Fonction publique comme dans le secteur privé, la revalorisation des pensions de retraite, la conclusion de plusieurs nouvelles conventions collectives de branche». «Je voudrais donc saluer le sens des responsabilités et l’élan patriotique des dirigeants syndicaux qui ont permis d’instaurer une stabilité sociale dans notre pays», a-t-il déclaré.
LES 5 RECOMMANDATIONS DU PREMIER MINISTRE
«Le Premier ministre recevra, une fois par semestre, les secrétaires généraux des centrales syndicales de travailleurs pour échanger sur les préoccupations majeures du monde du travail. Le ministre chargé du Travail organisera, au plus tard la semaine prochaine, une réunion regroupant les centrales syndicales et les points focaux ministériels pour faire le point sur le niveau de traitement des cahiers de doléances, et soumettra, au Premier ministre, au plus tard fin février, un rapport général sur l’état de mise en œuvre des engagements du gouvernement. Le ministre chargé de la Fonction publique, en relation avec les ministres chargés des Finances et de l’Education, examinera les voies et moyens d’apporter des solutions durables à la situation des agents décisionnaires de l’Education nationale. Le ministre chargé des Finances procédera à une évaluation de l’impact budgétaire des revendications des travailleurs du secteur primaire afin de soumettre, dans les meilleurs délais, au gouvernement, des réponses appropriées ; Le ministre chargé des Collectivités territoriales prendra les dispositions appropriées pour apporter la diligence requise à la mise en œuvre des conclusions du Comité ad hoc, gouvernement et Intersyndicale des collectivités territoriales.»