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25 mai 2025
CAN 2023, TROOST-EKONG SUCCÈDE À MANÉ
Plusieurs récompenses ont été remis avant le trophée. La distinction de Meilleur joueur du tournoi est revenue au capitaine du Nigéria. Il a été trois fois buteur dont un en demi et un autre en finale.
Le rideau est tombé ce dimanche sur cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations avec le sacre de la Côte d’Ivoire devant le Nigeria (2-1) pour sa 3ème étoile.
Plusieurs récompenses ont été remis avant le trophée. La distinction de Meilleur joueur du tournoi est revenue au capitaine William Troost-Ekong. Trois fois buteur dont un en demi et un autre en finale, le défenseur aura été le symbole d’une équipe nigériane solide et appliquée même si elle a déjoué en finale. Ekong succède à Sadio Mané au palmarès de ce trophée
Eliminé dès les huitièmes de finale, Emilio Nsue a pourtant terminé Meilleur buteur de cette édition avec 5 buts à son compteur. Le titre de Meilleur gardien est revenu à Ronwen Williams de l’Afrique du Sud qui est entré dans l’histoire de la CAN après ses 4 penalties stoppés lors de la séance de tirs au but face au Cap-Vert en quart de finale. Si le successeur d’Edouard Mendy, n’a pas connu la même réussite en demi-finale contre le Nigeria, le dernier rempart des Bafana-Bafana a stoppé deux penaltys des joueurs de la Rdc pour permettre à son équipe de terminer sur la troisième marche du podium. L’Afrique du Sud a également été récompensée par le prix de l’équipe Fair-play du tournoi.
AU COEUR DE LA MÉDIATION POUR LE RÉTABLISSEMENT DU SIGNAL DE WALF TV
Macky Sall n'aurait pas validé le retrait de la licence de la chaîne de télévision. Contrairement à ce qu'affirme le communiqué du ministre Bocar Thiam, Cheikh Niasse a démenti avoir présenté des excuses pour obtenir le retour de la licence
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Selon les informations de Walf, le signal de la chaîne de télévision ainsi que sa licence d'exploitation, qui avaient été coupés la semaine dernière, ont été rétablis dimanche à 20 heures à la suite d'une audience entre le PDG de Walf, Cheikh Niasse, et le président de la République Macky Sall au Palais.
C'est l'architecte Pierre Goudiaby Atépa qui aurait appelé Cheikh Niasse pour l'informer de cette entrevue prévue à 16h30 avec le chef de l'État, selon les dires de ce dernier rapportés lors d'un plateau spécial sur Walf TV. D'autres personnalités de la société civile sénégalaise, comme Alioune Tine, auraient également participé à la médiation entre les deux parties.
Lors de cet entretien, le président Macky Sall a exprimé sa surprise quant au retrait définitif de la licence, laissant entendre qu'il n'était pas au courant de la décision du ministre de la Communication. Ce dernier n'était d'ailleurs pas présent à l'audience au Palais. Le chef de l'État aurait alors ordonné directement au ministre de rétablir le signal de Walf TV.
Contrairement à ce qu'affirme le communiqué dudit ministre, Cheikh Niasse a démenti avoir présenté des excuses pour obtenir le retour de la licence. Il a insisté sur le fait que Walf TV avait une ligne éditoriale propre que le président de la République était tenu de respecter.
Ces informations, non confirmées de source officielle, proviennent directement du média Walf TV, dont le signal a été rétabli depuis, après une semaine de coupure.
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LA CÔTE D'IVOIRE S'OFFRE UN TROISIÈME SACRE HISTORIQUE À DOMICILE
Dans une finale 100% ouest-africaine, les Éléphants ont rattrapé leur début de tournoi chaotique en triomphant du Nigeria (2-1). Menés au score, ils ont renversé la dynamique grâce à Kessié & Haller, couronnant le travail du jeune sélectionneur Emerse Faé
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
La Côte d'Ivoire a remporté la Coupe d'Afrique des Nations 2023 en battant le Nigeria 2-1 en finale, dimanche au stade Alassane Ouattara d'Abidjan. "Cette fois ce n'est pas un miracle", écrit l'AFP, les Éléphants ayant mérité leur victoire grâce à des buts de Franck Kessié et Sébastien Haller.
Pourtant, le Nigeria avait ouvert le score contre le cours du jeu d'un coup de tête du capitaine William Troost-Ekong. Mais les Ivoiriens "n'avaient jamais été maîtres de leur sujet" selon l'agence, forgeant leur victoire "au long d'une trajectoire qui restera dans l'histoire du football". Quasi-éliminés après une défaite 4-0 contre la Guinée équatoriale, ils sont passés aux tirs au but contre le Sénégal et à dix contre onze face au Mali, marquant à chaque fois dans les derniers instants.
En finale, "ils ont toujours cherché à jouer et ne se sont jamais découragés", note l'AFP. Après une frappe manquée de Max-Alain Gradel, c'est d'un corner que "est venu le centre de Simon Adingra pour l'égalisation" signée Franck Kessié. Puis Sébastien Haller, qui n'avait pas joué une minute du 1er tour après une blessure, a donné l'avantage aux siens d'une tête pachydermique (81è).
Cette victoire couronne le travail du sélectionneur Emerse Faé, qui a "réussi une entrée de mammouth" en devenant champion d'Afrique seulement quatre matches après avoir remplacé Jean-Louis Gasset, selon l'Agence France Presse. Ses choix tactiques ont payé, relançant des joueurs d'expérience. Le pays hôte s'impose pour la première fois depuis l'Egypte en 2006, mettant fin à cinq finales sans but marqué.
Victor Osimhen est lui inconsolable, rêvant de mener le Nigeria au titre à l'image de ses idoles Jay-Jay Okocha et Nwankwo Kanu. Mais "on ne pouvait pas arrêter la charge de ces Éléphants", conclut l'AFP.
LE GOUVERNEMENT RÉTABLIT LA LICENCE DE WALFADJRI
Selon le communiqué du ministre Moussa Bocar Thiam, cette mansuétude fait suite à une audience du PDG de Walfadjri, Cheikh Niass, avec le président de la République
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a annoncé rétablir la licence de diffusion du grand groupe médiatique privé sénégalais Walfadjri. Cette décision vient mettre fin à la suspension de licence décidée le 4 février dernier en raison de "violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles".
Selon le communiqué du ministre Moussa Bocar Thiam, cette mansuétude fait suite à une audience du PDG de Walfadjri, Cheikh Niass, avec le président de la République. "A la suite des regrets exprimés par le PDG du groupe Walfadiri Cheikh Niass au cours de l'audience accordée par le Président de la République à des personnalités de la société civile accompagnées du personnel du groupe, le Chef de l'État a, dans sa mansuétude habituelle, décidé de faire rapporter la sanction", indique le texte.
Le ministre salue cette "magnanimité du président de la République dans ce contexte d'appel au dialogue national" et met fin au retrait de licence à compter du 11 février. Il appelle néanmoins les dirigeants de Walfadjri à plus de responsabilité vis-à-vis de leurs obligations légales en matière d’équilibre dans le traitement de l'information et de respect de l'ordre public.
Comme le rappelle le communiqué en citant la loi sur la presse de 2017, "les entreprises de presse doivent assurer l'équilibre dans le traitement des informations et respecter l'ordre public en veillant à ne pas diffuser des programmes ou messages de nature à inciter à la violence ou à la haine".
par Kamou
MACKY SALL, LA RECETTE DE L’INDIGNITÉ DE LA FONCTION PRÉSIDENTIELLE
Macky Sall a une conception violente, répressive, carcérale et corruptive de l’Etat. Ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il veut et tous les voies et moyens pour y arriver sont admis chez lui
Que Macky Sall, depuis qu’il ne disposait pas encore des pleins pouvoirs, ne respectait pas les règles, que le droit, il en a cure ; qu’il ne se conforme aux textes et lois que si c’est en sa faveur ; que dame justice est une touaille qu’il utilise à sa guise, un rouleau de ronderche avec lequel il s’essuie ; qu’une bonne place au pinacle de l’histoire ne l’intéresse pas ; m’enfin, que c’est un génocidaire de la démocratie, sont dorénavant des choses connues de toutes et de tous.
Cependant, il faut le dire, si, en 2012, le peuple sénégalais s’était vaillamment mobilisé, aux prix d’une dizaine de vies humaines, pour le départ d’Abdoulaye Wade – l’autre promoteur de la destruction massive du Sénégal, bien qu’aujourd’hui javellisé – celui qui allait être choisi pour une deuxième alternance, Macky Sall, présentait déjà des indices d’une appétence pour l’autocratie et de sa phobie pour la démocratie.
En effet, alors maire de Fatick et ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique dans le gouvernement de son géniteur politique, manifestement et sciemment, il violait le code électoral en votant sans pièce d’identité lors des élections régionales, municipales et rurales le 12 mai 2002, on peut également citer sa proximité avec le journal Il est Midi, spécialisé dans le dénigrement et aux calomnies des opposants de l’époque dont il est réputé être le sponsor, une rigidité face aux collaborateurs qui lui tenaient tête entre autres comportements inacceptables en démocratie.
Mais peut-on reprocher au peuple sénégalais, en proie à un ancêtre qui nourrissait l’ambition de léguer le Sénégal à son enfant gâté, d’avoir tiré la mauvaise carte ? Non, c’était plutôt, à celui qui a été choisi dans ces situations de turbulences, de se dresser en serviteur de ce peuple, tant meurtri et trahi.
Macky Sall, très vite après son installation dans le fauteuil présidentiel et ainsi disposant de tout l’appareil d’Etat, montra toute la plénitude de son autoritarisme et son inconscience de l’importance de sauvegarder les acquis démocratiques, obtenus après des décennies de lutte par des générations d’hommes et de femmes.
Les arrestations arbitraires et abusives, la répression sanglante, la confiscation et la restriction des libertés, les forfaitures, le clientélisme et les intimidations constituaient la première offre de son régime vis-à-vis du peuple. Et les plus avertis en matière d’analyse de l’espace politique sénégalais et de son histoire détectaient déjà les prémices de toute cette violence physique et psychologique quand il affirmait publiquement, d’un ton rigide, sa volonté de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » ; propos scandaleux en démocratie. En réalité, Macky Sall a une conception violente, répressive, carcérale et corruptive de l’Etat. Ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il veut et tous les voies et moyens pour y arriver sont admis chez lui. Qu’ils soient antidémocratiques, violents, infamants, indécents, peu importe, c’est quelqu’un qui n’a honte de rien.
Pendant les 12 ans qu’il a passé à la tête du Sénégal, Macky Sall s’est construit la carapace d’un homme sadique, d’une rare violence, qui est capable de broyer toutes les dissidences qui se dressent sur son chemin. Toutes les catégories sociales subiront les foudres de cette violence. Sur le champ politique, si au cours de son premier mandat, il s’est juste contenté, avec moins d’effort, de vassaliser les partis politiques classiques : emprisonner Karim Wade, traquer les responsables du PDS, domestiquer le PS et l’AFP etc., c’est au second mandat qu’il croisera le fer avec une jeune opposition chapeautée par Ousmane Sonko et le Pastef.
Si aujourd’hui, il semble prendre le dessus en mobilisant tous les moyens de l’Etat avec un investissement colossal sur le matériel et recrutement massif dans les différents corps des forces de défense et de sécurité, celle-ci a permis à l’opinion nationale, continentale et mondiale de connaitre la large palette de la cruauté de l’homme et de ses hommes de main. Ces jeunes acteurs politiques se sont battus dans la dignité, l’honneur en bandoulière avec les moyens de leur époque malgré la violence de la répression et les emprisonnements massifs.
Ces trois dernières années, depuis 2021, c’est plus d’une cinquantaine de vies humaines, souvent jeune, qui est perdue dans la seule volonté de Macky Sall de détruire les réfractaires à ses désirs, de tenir le pays entre ses mains et de partager le butin que constitue le Sénégal avec ses proches.
Depuis son arrivé au pouvoir, en 2012, Macky Sall, ne serait-ce que par accident, n’a jamais parlé de Philosophie, de Littérature, d’Arts, de Sociologie, d’Anthropologie ou de Sciences, les quelques fois qu’il s’était essayé à l’Histoire, nous avions tous assisté à la catastrophe que cela a constitué : les desserts coloniaux. Les choses de l’esprit, il en est déficient et déficitaire.
Le 3 février 2024, sentant la fin du festin par une débâcle, il pose un acte inédit dans l’histoire du Sénégal : il reporte l’élection présidentielle jusqu’au mois de décembre 2024. Le fond est ainsi percé par le tyran.
Cette décision inique de Macky Sall est l’expression du mépris qu’il a toujours manifesté à l’égard du peuple sénégalais. Il va se dire, dans ses délires mystiques, que parmi les 18 millions de Sénégalais, personne n’est fichu de gouverner ce pays et qu’il en est le seul capable. Autrement dit, que nous sommes tous des minables qui ne pourrons autre chose que se conformer à ses désidératas à défaut de nous réprimer voire nous tuer. Et le peuple sénégalais est le seul, dans sa complexité et son unité, à relever ce défi qu’il lui a lancé. Ainsi, on a le choix entre une mobilisation totale pour son départ et un esclavagisme moderne auquel il nous réduira pour, au moins, ces 20 ou 30 prochaines années. Choisissons
iGFM. - (Dakar) Ousmane Sonko est en discussion avec le président Macky Sall, selon certaines indiscrétions. Devant le « « Jury du Dimanche", Guy Marius Sagna a précisé que « le président Macky Sall cherche depuis des semaines la bénédiction du président Ousmane Sonko, actuellement arbitrairement, injustement incarcéré, pour reporter l'élection présidentielle. Je l'ai dit, je l'ai écrit ».
Macky Sall a cherché à entrer en contact avec Ousmane Sonko depuis des semaines, selon lui. « Il cherche à avoir la bénédiction de Ousmane Sonko pour reporter l'élection présidentielle. La vérité, c'est cela et ce ne sont pas les coulisses qui le disent, c'est moi-même qui le répète », insiste-t-il.
Dans ces conditions, le Pastef peut-il être attendu au dialogue proposé par le président Sall ? Guy Marius Sagna est catégorique : « On ne peut s'attendre qu'à une seule chose, une défense intransigeante de notre Constitution. Rien ni personne ne nous fera détourner de notre vision que le président Macky Sall est devenu un putschiste constitutionnel et qu'on ne laissera pas un seul jour de plus après le 2 avril, 2024 ».
Sur les heurts qui ont fait trois morts, Guy Marius souligne que Macky Sall a délivré un permis de tuer aux forces de l’ordre.
« Quand des gens sont assassinés il y a deux ans, au mois de juin passé, il y a trois ans, il y a quatre ans, il y a cinq ans, et qu'il n'y a eu aucune enquête, ou s'il y a enquête, il n'y a aucune sanction, il n'y a aucune procédure judiciaire, ça signifie tout simplement qu'à chaque fois que c'est arrivé, c'est un permis de tuer à ses agents », dit-il. Il poursuit dans sa dénonciation et affirme que depuis 2011, lumière n'a pas été faite sur tous les cas de décès, et que c'est fait à dessein.
« L'objectif c'est que le président Macky Sall, ayant besoin des forces de défense et de sécurité contre son peuple, parce qu'il était conscient de ce qu'il allait faire, ne pouvait pas démobiliser ou démotiver ses agents des forces de défense et de sécurité en les amenant dans les procédures judiciaires et en les sanctionnant », dit-il.
Il s’agit selon lui, de leur dire vous pouvez tout faire, vous avez la licence de casser du journaliste, d'assassiner des manifestants. Il ne faut surtout pas sanctionner des policiers, des gendarmes qui ont assassiné des manifestants ».
AAR SUNU ÉLECTION ANNONCE UNE MARCHE SILENCIEUSE DÈS MARDI
Le Collectif compte organiser une marche silencieuse dès mardi prochain, en protestation contre le report de l’élection présidentielle.
iGFM - (Dakar) Le Collectif «Aar sunu élection» compte organiser une marche silencieuse dès mardi prochain, en protestation contre le report de l’élection présidentielle.
«Aar Sunu élection» ne lâche pas prise. En effet, le collectif déroule son plan d’actions contre le report de la présidentielle. D’ailleurs, il a prévu une marche silencieuse dès le mardi 13 février prochain. Celle-ci devrait démarrer à 15 heures. elle devrait avoir lieu sur l’avenue Bourguiba.
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MACKY, LE GÉNÉRAL DE GAULLE À LA RESCOUSSE ?
Dans son interview suivant sa décision de reporter la présidentielle, le président Sall s’est défendu de ne pas vouloir s’accrocher au pouvoir et recourant à une formule qu’avait utilisée l’ancien président français en 58.
Accusé de vouloir s’accrocher au pouvoir suite de sa décision surprise de reporter la présidentielle du 25 février 2024 au 15 décembre, le président Macky Sall dans sa première interview, après son annonce tente de se défendre. Macky Sall dit mordicus ne pas vouloir s’accrocher au pouvoir en donnant les raisons du report selon lui.
Dans la foulée, il a recouru à une expression qui rappelle fort bien le Général De Gaule en 1958. En effet, lors d’une conférence de presse à Paris, en pleine insurrection d’Algérie ayant débouché au coup d’État, en répondant à une question en rapport avec les libertés, le Général de Gaulle a affirmé ne pas vouloir entamer une carrière de dictateur à 67 ans.
Macky Sall dans son interview, dit ne pas vouloir commencer « une carrière de dictateur » en fin de mandat.
Reste à savoir si ces éléments de langages convaincront le peuple sénégalais qui digère mal le report de cette présidentielle, une atteinte à sa souveraineté pour périodique qu’elle soit.
Extraits des propos de l’un et de l’autre dans cette vidéo.
MANIFESTATION DE LA DIASPORA À PARIS CONTRE MACKY SALL
"Les Sénégalais sont sortis en masse, malgré la pluie pour exprimer leur colère contre le chef de l'État sénégalais, qualifié de "dictateur". Certains ont également lancé des slogans tels que "Macky démissionne, Macron complice"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Des centaines de Sénégalais de la diaspora ont manifesté samedi à Paris pour dénoncer la dérive autoritaire du président Macky Sall et réclamer le respect du calendrier électoral au Sénégal, pays plongé dans la crise depuis le report de la présidentielle annoncé le 15 décembre dernier.
"Les Sénégalais sont sortis en masse, malgré la pluie", a déclaré à l'AFP Alioune Sall, député des Sénégalais de la diaspora et membre de l'opposition. Selon ses estimations, entre 2.500 et 3.000 personnes ont bravé la météo parisienne pour exprimer leur colère contre le chef de l'État sénégalais, qualifié de "dictateur". La préfecture de police de Paris n'avait pas communiqué son décompte à 20H30.
Dans le cortège, les protestataires brandissaient des pancartes très critiques à l'égard de Macky Sall, notamment "Macky Sall est un danger pour la sécurité" ou "Sénégal sous dictature". Certains ont également lancé des slogans tels que "Macky démissionne, Macron complice", reflétant la frustration d'une partie de la diaspora face à la réaction jugée trop timide de la France.
Dimanche, le Quai d'Orsay avait seulement "appelé les autorités sénégalaises à lever les incertitudes autour du calendrier électoral". Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s'était dit "très préoccupé" par la situation, appelant à préserver la tradition démocratique du Sénégal.
Selon Alioune Sall, la répression des manifestations au Sénégal s'est en outre aggravée avec la mort de deux jeunes hommes depuis vendredi. "Quand les gens sortent, on leur tire dessus", a-t-il dénoncé. Pour l'opposition sénégalaise, le report de la présidentielle vise à assurer la victoire du camp de Macky Sall voire son maintien au pouvoir.
Lors de la manifestation parisienne, le député européen Aurélien Taché (EELV) a exprimé la solidarité des députés français de la Nupes avec leurs homologues de l'opposition sénégalaise: "Il faut lutter pour votre peuple, pour la démocratie, pour la liberté", a-t-il lancé sous les acclamations.
UN TROISIÈME MORT DANS LES HEURTS
Landing Camara, surnommé Diedhiou, est décédé à l'hôpital régional de Ziguinchor des suites de ses blessures. "Il a été atteint d'une balle à la tête"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Un lycéen de 19 ans a été tué samedi 10 février au Sénégal au cours de heurts avec les forces de sécurité dans la ville de Ziguinchor, dans le sud du pays, portant à trois le nombre de morts depuis le début de la contestation contre le report de l'élection présidentielle, selon des informations de TV5 Monde/AFP.
Landing Camara, surnommé Diedhiou, est décédé à l'hôpital régional de Ziguinchor des suites de ses blessures, a indiqué un responsable hospitalier s'exprimant sous couvert d'anonymat. "Il y a eu plusieurs blessés graves pendant les manifestations et l'un est décédé. Il a été atteint d'une balle à la tête", a confirmé de son côté Abdou Sané, coordinateur du parti d'opposition Pastef dans cette ville du sud du pays. Le jeune homme, lycéen, résidait dans le quartier de "Grand Dakar" à Ziguinchor.
Ces nouveaux affrontements entre groupes de jeunes et forces de sécurité surviennent alors que la contestation s'étend depuis huit jours au Sénégal, après la décision surprise prise par le président Macky Sall de reporter les élections prévues le 24 février à une date ultérieure, fixée désormais au 15 décembre prochain.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l'ambassade des États-Unis au Sénégal a présenté ses condoléances aux familles des victimes, estimant que "Nous exhortons toutes les parties à agir de manière pacifique et mesurée, et nous continuons à demander au président Sall de rétablir le calendrier électoral, de restaurer la confiance et d'apaiser la situation".