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9 juin 2025
GRÈVE DANS LA JUSTICE, L’HEURE DU BILAN
En plus des énormes pertes financières pour l’État, le fonctionnement au ralenti du service public de la Justice font partie des conséquences de la longue grève dans le secteur de la justice. Celle-ci aura duré 9 semaines.
En plus des énormes pertes financières pour l’État, le fonctionnement au ralenti du service public de la Justice font partie des conséquences de la longue grève dans le secteur de la justice. Celle-ci aura duré 9 semaines.
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) a déserté les cours et tribunaux depuis bientôt 9 semaines. Pour cause, ils revendiquent une mise en œuvre effective de la réforme du statut particulier des fonctionnaires de la justice. Ladite réforme est entreprise depuis 2019, mis elle connaît un blocage qui dure maintenant depuis 5 ans.
Joint par nos soins, Me El hadji Aya Boun Malick DIOP, secrétaire général du SYTJUST, tire un bilan satisfaisant de cette série de mouvement d’humeur. «Cette grève est suivie par l’écrasante majorité des travailleurs de la Justice. La détermination de nos camarades est sans faille. Ils veulent prendre leur destin en main pour enfin réparer le tort dont ils sont victimes. Tout cela à cause d’une gestion calamiteuse des carrières des fonctionnaires par le ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public», a-t-il confié à WalfNet.
Le syndicaliste en chef estime que cela fait 9 semaines que le service public de la Justice est bloqué par la grève. Et ses camarades ne comptent pas baisser les armes tant que la totalité des revendications ne seront pas satisfaites. «Les travailleurs de la Justice sont plus qu’engagés à continuer la bataille», fait savoir Me DIOP.
Le patron du SYTJUST accusé le ministre de la Fonction publique, Gallo BA, d’être à l’origine du blocage. «Il refuse sans raison valable d’harmoniser sa position à celle du ministère de la Justice qui a pris l’initiative de surmonter le blocage», accuse-t-il.
Devant une telle situation, seule une intervention pressante du chef de l’Etat, Macky SALL, permet de diligenter le dossier. «Il doit reprendre les choses en main pour faire cesser cette crise. Parce qu’apparemment, elle dépasse les capacités de management du ministre de la Fonction publique», a-t-il conclu.
Parmi les conséquences des grèves, on peut noter le fonctionnement au ralenti du service public de la justice et des pertes financières pour l’État.
Les syndicalistes du secteur de la Justice et corps assimilés demande l’effectivité du passage direct de tous les greffiers à la hiérarchie A2. Et le reclassement direct du personnel de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets.
L’AEROPORT DE ZIGUINCHOR RECEPTIONNE LE 15 FEVRIER PROCHAIN
Le Premier Ministre, Amadou Bâ a visité mercredi le chantier de l’aéroport de Ziguinchor en totale reconstruction depuis 2022. Cette infrastructure qui a coûté plus de 20 milliards F Cfa à l’État du Sénégal va être réceptionnée le 15 février prochain.
Le Premier Ministre, Amadou Bâ a visité mercredi le chantier de l’aéroport de Ziguinchor en totale reconstruction depuis 2022. Cette infrastructure qui a coûté plus de 20 milliards F Cfa à l’État du Sénégal va être réceptionnée le 15 février prochain.
ZIGUINCHOR– Au dernier jour de sa tournée économique dans le Sud du pays (du 14 au 17 février), le Premier Ministre a consacré sa première étape à la visite du chantier de l’aéroport de Ziguinchor où il est arrivé à vers 13 heures passées. Sur place, Amadou Bâ accueilli par le directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) et sa délégation a eu droit à des explications détaillées sur le projet. Une plateforme aéroportuaire qui répond aux normes internationales, avec une piste élargie à 2500m2 de catégorie 4C pouvant accueillir des avions de types Airbus. L’aéroport de Ziguinchor dont les travaux ont démarré en 2022 dispose d’une nouvelle tour de contrôle passée de 14 à 17 mètres de hauteur entièrement construite avec un système d’ascenseur, d’un nouveau salon d’honneur doté d’un espace présidentiel avec toutes les normes de sécurité, d’un cabinet ministériel et d’une base logistique dédiée à l’armée qui se charge en permanence de sa sécurité. Ainsi, Abdoulaye Dièye a profité de la visite du PM pour annoncer la réception de l’aéroport de Ziguinchor. D’après le DG de l’Aibd Sa, cette infrastructure sera mise en service dans les semaines qui viennent. « D’ici le 15 février 2024, l’aéroport pourra être réceptionné. Nous avons demandé à l’entreprise d’accélérer les travaux pour pouvoir être dans les délais », a dit Abdoulaye Dièye en présence du Premier Ministre Amadou Bâ.
Après cette étape, cap sur Cap-Skirring, dans le département d’Oussouye. Sur cet axe, le Premier Ministre a fait escale à Nyassia où il été accueilli par des administrés de cette commune dirigée par le maire Justine Manga. Ici, les populations lui ont fait part de leur principale doléance: la construction de la piste Nyassia-Kaguitte d’un linéaire de moins de 20 kilomètres. Prenant la parole à la suite de la première magistrate de la commune de Ziguinchor, le Premier Ministre les a rassurés affirmant que beaucoup de routes de la Casamance vont être réalisées dans le cadre du programme spécial de désenclavement. La délégation du Premier Ministre a ensuite été reçue par le roi d’Oussouye, sa majesté Sibiloumbaye Diédhiou avant de terminer sa tournée économique au Cap-Skirring où elle s’est envolée pour Dakar.
LES EMPLOIS DU SECTEUR POSTAL EN BAISSE DE 4 % EN 2022
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) déclare avoir dénombré 4.807 emplois dans le secteur postal en 2022, avec une baisse de 4 % par rapport à l’année précédente.
Saly, 17 jan (APS) – L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) déclare avoir dénombré 4.807 emplois dans le secteur postal en 2022, avec une baisse de 4 % par rapport à l’année précédente.
‘’Le secteur postal a comptabilisé 4.807 emplois en 2022, à savoir 3.329 emplois permanents, 603 emplois temporaires et 875 emplois prestataires’’, indique un rapport de l’Observatoire du secteur postal de l’ARTP consacré aux années 2020, 2021 et 2022.
‘’Après une hausse de 8 % entre 2020 (4.629) et 2021 (5.014), malgré la pandémie mondiale, une baisse de 4 % des emplois est constatée durant l’année 2022 (4.807)’’, observent les auteurs du rapport distribué aux participants d’un séminaire de l’ARTP et de la Convention des jeunes reporters du Sénégal, mercredi, à Saly (ouest).
L’Union des radios associatives et communautaires a pris part à l’organisation de ce séminaire qui se tenait depuis lundi.
L’Observatoire du secteur postal ajoute que ‘’les investissements des opérateurs postaux sont estimés à plus de 485.243.865 francs CFA’’.
Un chiffre d’affaires en hausse, malgré la pandémie de Covid-19
Au terme de l’exercice 2022, poursuit le rapport, ‘’les investissements des opérateurs postaux sont estimés à plus de 485.243.865 francs CFA, soit une hausse 53,21 % par rapport à l’année 2021, où les investissements étaient de 316.716.709’’.
Le document signale que ‘’le chiffre d’affaires n’a cessé d’augmenter, malgré la pandémie’’ de Covid-19.
Le chiffre d’affaires du secteur postal était de 13 milliards 403 millions 313 mille 100 francs CFA en 2020, puis de 15 milliards 566 millions 308 mille 925 en 2021 et de 17 milliards 145 millions 322 mille 597 en 2022, selon Abdou Khadre Ndiaye, conseiller technique du directeur de la régulation postale à l’ARTP.
‘’En 2022, les revenus générés par les envois de colis nationaux de 2 à 20 kilogrammes sont estimés à 380.935.281 francs CFA, soit une baisse 14 % par rapport aux revenus générés en 2021, qui sont estimés à 442.313.376’’, a indiqué M. Ndiaye en présentant le rapport au dernier jour du séminaire.
‘’Pour les envois internationaux, les revenus s’élèvent à 1 milliard 618 millions 578 mille 634 francs CFA en 2021 et à 2 milliards 33 millions 636 mille 434 en 2022, soit une hausse de 87 %’’, a-t-il ajouté.
Le rapport évalue les revenus générés en 2021 par les envois nationaux de colis supérieurs à 20 kilogrammes à 270.734.827 francs CFA et à 265.224.000 en 2022, soit une baisse de 2 %.
Il explique que ‘’les indicateurs économiques du secteur postal incluent souvent des mesures telles que le volume de courrier traité, les revenus générés par les services postaux, les coûts opérationnels, la rentabilité, la croissance annuelle du secteur, ainsi que l’impact des technologies numériques sur l’industrie postale’’.
NOUVEAU MANUEL DE PHILOSOPHIE LANCE POUR ACCOMPAGNER L'ENSEIGNEMENT DE LA MATIERE
Cinq professeurs de philosophie à la retraite dont Amadou Alpha Sy viennent de publier un manuel intitulé « Cours et textes pour apprendre à philosopher » dans le but de « rompre avec l’importation mécanique de livres dans cette matière ».
Saint-Louis, 18 jan (APS) – Cinq professeurs de philosophie à la retraite dont Amadou Alpha Sy viennent de publier un manuel intitulé « Cours et textes pour apprendre à philosopher » dans le but de « rompre avec l’importation mécanique de livres dans cette matière ».
»Il s’agit ici de rompre un peu avec l’importation mécanique, systématique de matériel didactique, notamment en fait de livres de philosophie pour les élèves », a indiqué à la presse Mamadou Kabirou Gano, co-auteur et professeur au lycée des jeunes filles Ameth Fall, en marge de la cérémonie de présentation et de dédicace de cet ouvrage spécialisé.
M. Gano a rappelé que les manuels de philosophie provenant de la France « ont été rédigés par des français pour un public français ».
« Ce manuel a été rédigé pour pouvoir amorcer une sorte de rupture épistémique, parce que c’est le premier manuel complet de philosophie fait par un collectif de professeurs sénégalais depuis les indépendances », a-t-il salué.
Selon lui, cet ouvrage se veut comme un manuel « efficace et pratique’’ conçu pour accompagner les élèves de terminale mais également les professeurs.
« Notre intention, c’est de produire ce texte-là en partant en fait des réalités culturelles nationales et en se servant des textes produits en partie par des Africains. Des textes qui répondent aux normes pédagogiques et didactiques », a-t-il expliqué.
»Il ne s’agit pas simplement d’avoir une sorte de réflexe nationaliste, mais c’est plus pour aller dans le sens même de l’esprit du programme qui est de construire des identités des élèves en partant précisément de leur vécu et sortir un peu de cette logique d’aliénation-là », a-t-il fait savoir.
M. Gano estime que l’ouvrage en question obéit plus que jamais aux exigences du programme de philosophie établi par le ministère de l’Education nationale.
La publication de ce manuel vise à « inciter les élèves et les professeurs aussi à aller dans le sens en fait d’une construction d’identité locale en se servant aussi bien du patrimoine culturel universel que des productions des auteurs africains ».
« L’architecture même de l’ouvrage obéit aux prescriptions du programme de philosophie tel que défini par le ministère de l’Éducation nationale », a-t-il indiqué.
Le professeur de philosophie est également revenu sur les contenus indicatifs de ce manuel et ses différentes composantes.
« L’ouvrage est composé de quatre parties qui sont les parties constitutives du programme de philosophie. La première partie concerne la réflexion philosophique, la deuxième partie concerne la vie sociale, la troisième partie l’épistémologie et la quatrième partie concerne l’esthétique, donc tout ce qui est attrait à l’art », a-t-il conclu.
Le manuel a été rédigé par Alassane Kitane, Alpha Amadou Sy et Mamadou Mbodj, tous deux des professeurs de philosophie à la retraite, Thierno Guèye formateur à la FASTEF mais également Mamadou Kabirou Gano, formateur au département philosophie de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF), lit-on dans une note transmise à l’APS.
Par Ibou FALL
UNE SI VIEILLE BAMBOULACRATIE
À quel moment, au pays de Mamadou Bitiké, la République décide-telle de se lâcher ? Pour rappel, Mamadou Bitiké est le gardien d’un commerce de Toubab auquel son employeur a le malheur de confier la boutique pendant les vacances.
À quel moment, au pays de Mamadou Bitiké, la République décide-telle de se lâcher ? Pour rappel, Mamadou Bitiké est le gardien d’un commerce de Toubab auquel son employeur a le malheur de confier la boutique pendant les vacances. Au retour du proprio, il ne reste plus qu’à constater les dégâts et déclarer faillite
Perso, en ce qui concerne la descente aux enfers de la République, je me dis que c’est quand des députés, en 1962, décident, entre eux et d’autorité, de s’octroyer des augmentations de salaires et quelques menus avantages. Le chef du Gouvernement d’alors, Mamadou Dia, est en voyage. On l’informe à son retour, et il décide de faire rapporter la décision par l’Ups
En ces temps-là, c’est le parti qui décide de ce que la République doit appliquer
Commence le bras de fer qui finit par une motion de censure contre le Gouvernement, tandis que se termine la cohabitation entre l’Exécutif et le Législatif : depuis lors, l’un tient l’autre en laisse.
Avant d’en arriver là, la République est au bord du chaos lorsque l’Armée fait face à la Gendarmerie, et que le président de la République et le président du Conseil de Gouvernement se tiennent tête…
Le 17 décembre 1962, lorsque l’on arrête Mamadou Dia à la Résidence de Médina, en plein quartier populeux s’il en est, il y aurait environ 170.000 francs dans son compte. Il n’a pas de maison et sans doute pas beaucoup de biens personnels. Des décennies plus tard, un de ses proches raconte comment, informé en catimini par l’épouse du tout puissant chef du Gouvernement, il prend sur lui de changer son mobilier et quelques gadgets électroménagers, ce qui lui vaut les foudres du patron que le gaspillage horripile.
Si ce n’était que ça…
Les consignes sont strictes au moment des indépendances : les officiels n’ont rien à faire avec l’argent des banques nationales de développement qui doivent financer l’économie, créer une bourgeoisie locale pour tenir tête aux traitants européens, les piliers de la colonisation, et redonner à notre économie des couleurs tropicales.
Des p’tits malins trouvent quand même des astuces pour emprunter sans en avoir l’air, et traînent des pieds quand il s’agit de rembourser.
Un authentique Sénégalais, ça ne se refait pas ?
Résultat des courses : au milieu des années quatre-vingts, les banques indigènes ferment les unes après les autres, pillées par ceux que l’on désigne pudiquement dans les années quatre-vingt-dix, comme «les gros débiteurs»…
Certes, il y en a dont la bedaine pendouille
Dakar n’est plus une place financière mais un cimetière de banques : ci-gisent l’Union sénégalaise de Banques (Usb), la Société Financière sénégalaise pour le Développement de l’Industrie et du Tourisme, (Sofisedit), la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (Biao), la Banque sénégalo-tunisienne (Bst), la Banque commerciale du Sénégal (Bcs), la Banque sénégalo-koweitienne (Bsk), et la Banque nationale de Développement la (Bnds) qui abritera à ses heures de gloire le mythique compte K2.
Ah, le compte K2 : combien de fantasmes ? La légende veut que le ministre des Finances d’alors, Babacar Bâ, qui se rend tous les vendredis au cimetière de Soumbedioune où repose son épouse, subit les assauts de ses concitoyens aux aurores et s’oblige à des audiences à la sortie. Sa recommandation est le blanc-seing pour obtenir un crédit du fameux compte K2 dont bénéficient toutes sortes d’énergumènes, jusqu’aux artistes, ou les hommes politiques qui n’en ont rien à faire du remboursement.
Une redoutable arme politique que le Premier ministre d’alors, Abdou Diouf, finit par confisquer avant de l’enterrer : il y va alors de la succession du président Senghor.
Petite digression ?
Epilogue de la tragédie du 17 décembre 1962 : ce n’est qu’en 1968, durant la crise de Mai, que le salaire des députés sera revu à la baisse et ramené au SMIG… Cette réparation sera l’une des mesures préconisées par les officiers de l’Armée qui refusent de prendre le pouvoir que Senghor leur remet. Ils proposent en contrepartie de mesures drastiques pour ramener la paix civile. Ces braves soldats estiment que les parlementaires, qui se terrent quand le pays brûle, ne méritent pas de telles faveurs.
Revenons à nos banques…
Un ancien fondé de pouvoirs de l’Usb, blasé, me raconte comment, il y a de cela longtemps, pour permettre à un ponte du régime d’acquérir sa maison de fonction à Fann Résidence, il doit constituer un dossier de prêt et se rendre à la descente au domicile du veinard, qui n’a pas la tête à ces futilités, pour faire signer deux «demandes» de prêts : une pour lui et l’autre au profit de son épouse, leur permettant acquérir pour des prunes de superbes propriétés dans le quartier le plus huppé de Dakar. Ces opérations n’ont alors de demande que le surnom…
Il y a pire et la bamboula ne fait que commencer.
Les privilégiés du régime Ups-Ps, durant quarante interminables années, n’ont de cesse de se partager le butin Sénégal.
En 1960, lorsqu’ils prennent la place du Blanc, il y a quelques romantiques qui se persuadent que le sacerdoce est de porter notre République au sommet de la hiérarchie dans le concert des Nations. On compte ce genre de naïfs sur les doigts d’une main…
Ils ne savent pas à quel point ils sont seuls au monde. Les autres salivent d’avance.
Dans les années soixante-dix, l’opposant Abdoulaye Wade ne cherche pas ses mots pour dénoncer l’Office national de coopération au développement, l’Oncad, une monstrueuse machinerie à s’enrichir via l’économie de la cacahuète. Le bassin arachidier bruit encore de la légende de ses fastes, alors que Médina-Sabakh passe pour le Triangle des Bermudes des nouveaux riches où s’engloutissent leurs fortunes et vertus…
La Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix, qui prend le relais, en dépit de son appellation ronflante, est la Caverne d’Ali Baba. Une autorisation d’importer du riz, parcimonieusement attribuée depuis les officines présidentielles, rapporte à son bénéficiaire jusqu’à quatre cent millions de francs rien qu’à la présenter aux grossistes de Sandiniéry. Ça servira longtemps à renflouer les militants dans le besoin, tout comme les pontes en crise de trésorerie, ou les opposants irascibles qui n’en demandent pas beaucoup pour transhumer.
Passons sur les monopoles de toutes sortes : la partouze de la mer, les orgies foncières, la nouba des travaux publics, dont le tristement célèbre «Canal de la Gueule-Tapée» lequel aura suscité tant d’appels d’offres, des décennies durant et n’aura, en réalité, créé que des millionnaires d’une saison.
Lorsque le «Sopi» établit ses quartiers dans la République, le 19 mars 2000, Wade traîne avec lui des gens qui ont vachement faim. Ils ne mettent pas de temps à prendre leurs aises. Rien n’est assez beau pour racheter leurs complexes d’infériorité, aucun pillage ne les rassasie. Lorsque Wade quitte le pouvoir en 2012 sous les huées, parmi les cris des enragés, on perçoit les accusations infâmantes de détournements de deniers publics, corruption, concussion et j’en passe. La Cour de Répression de l’Enrichissement illicite, la sinistre Crei, fera moins de victimes que l’on peut croire : un pelé, Karim Wade, et quelques tondus qui négocient en catimini et rendent gorge
La gestion sobre et vertueuse que nous promet Macky Sall en 2012 est de la poudre de perlimpinpin. Passons sur la boulimie foncière, la distribution des emplois fictifs depuis les ministères inutiles, jusqu’aux présidences de conseils d’administrations illusoires, le partage des dernières parcelles de terres dakaroises, et arrêtons-nous sur la ripaille avec les mille milliards de francs Cfa des fonds Covid qui illustrent à quel point cette race manque de sens de l’humain : ça grapille jusqu’au fond des tiroirs de caisse pendant que le Sénégalais ordinaire se meurt…
Ah, c’est du propre, les enfants de Mamadou Bitiké : ils n’auront pris la place du Blanc rien que pour ça !
LES SENEGALAIS EN COLERE, LES IVOIRIENS PROMETTENT DE TOUT «GATER»
Manque de billets pour le match Sénégal - Cameroun - A Yamoussoukro, c’est un véritable casse-tête pour trouver des tickets et ce ne sont pas les Ivoiriens et les Sénégalais qui diront le contraire.
El Hadji Abdoulaye GAYE (envoyé spécial à Yamoussoukro) |
Publication 18/01/2024
A Yamoussoukro, c’est un véritable casse-tête pour trouver des tickets et ce ne sont pas les Ivoiriens et les Sénégalais qui diront le contraire. De la préfecture à la sous-préfecture, ceux qui veulent suivre le match entre le Sénégal et le Cameroun, comptant pour la deuxième journée de la poule C, ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, les supporters rencontrent d’énormes problèmes pour trouver le fameux sésame.
Les supporters sénégalais ne sont pas encore au bout de leurs peines avec les tickets de match. Alors que le COCAN et la CAF ont annoncé la mise en vente de nouveaux tickets physiques, les fans en ont manqué hier à la préfecture et sous-préfecture de Yamoussoukro. Ils n’ont pas pu trouver ce précieux sésame pour accéder au stade et suivre le match du Sénégal contre le Cameroun de ce vendredi. «Je suis là depuis samedi passé avec le 12ème gaindé. Nous avons appelé les autorités sénégalaises pour avoir des explications mais nous sommes toujours dans l’attente. Voilà une semaine que nous passons nos journées à la sous-préfecture de Yamoussoukro. Ce n’est pas du tout normal. J’ai arrêté tout mon travail juste pour avoir des tickets», a déclaré Ibrahima Sané. D’ailleurs, il demande des explications aux autorités sénégalaises. «Nous voulons vraiment des explications pour savoir ce qui se passe. Quand on appelle nos autorités, ils nous promettent de régler le problème avant d’éteindre leurs téléphones. Je suis là depuis 6h 30mn. Je suis prêt à acheter le ticket de 2000 francs à 15 mille francs. J’ai un collègue qui l’a acheté à 20 mille ; une fois au stade, on lui a fait savoir que c’était un faux. Pourtantl’ambassade nous avait promis des billets mais jusque-là, nous n’avons rien reçu», dit-il.
LES IVOIRIENS AFFICHENT LEUR MECONTENTEMENT
Malgré les explications de l’instance du football africaine,(Caf), le problème persiste et demeure toujours. «Notre problème, c’est que nous n’avons pas de ticket pour le match Sénégal-Cameroun. Les vendeurs nous servent toujours le même discours : il y a un problème de réseau. Cela ne nous plaît pas du tout car nous jeunes sénégalais de Yakro, nous vivons des moments difficiles. Le gouvernement ne nous a pas donné de quota sur les billets alors que nous avons installé le village de la Can avec nos propres ressources. Nous sommes là pour soutenir notre équipe nationale», a annoncé Samba Diallo, habitant de Yamoussoukro. C’est le même son de cloche chez Charles Koné. «Depuis le début, on nous avait dit que c’est la Can de l’hospitalité alors que ce n’est pas le cas. Depuis le début du tournoi, il se pose un problème de tickets. Depuis samedi passé, nous cherchons des tickets pour le match entre le Sénégal et le Cameroun mais on nous fait poireauter pour nous dire que les tickets sont finis», a-t-il fait savoir.
D’ailleurs, il estime que le prix des tickets a augmenté. «De 2000 francs CFA au début, les tickets sont passés à 15 000 francs. Même pour le match entre la Gambie et le Sénégal, nous n’avons pas pu accéder au stade. Nous qui sommes ivoiriens, nous ne sommes pas du tout contents que nos frères sénégalais ne parviennent pas à avoir des tickets. Pendant ce temps, nos autorités chantent partout que c’est la Can de l’hospitalité. Nous demandons à la fédération ivoirienne de football de faire quelque chose. Sans les tickets, nous savons que la Can est ratée», a-t-il ajouté. Trouvé sous le soleil de Yamoussoukro, Jean Jacques se désole de cette situation. «Je suis venu pour acheter des tickets. A la préfecture, on nous a dit qu’il n’en restait plus, de même qu'à la sous-préfecture. Ils ne peuvent pas nous dire comment tous les tickets ont été achetés et en fin de compte, les stades sont vides. Le Premier ministre a promis de régler la situation d’ici 24 heures», a déclaré l’étudiant.
Pour Ibrahima Sow chargé de l’organisation du comité de soutien aux Lions de la teranga à Abidjan, «si le ministre a dit qu’il a décaissé 50 millions, c’est comme jeter de la viande dans la cage aux lions. Les tickets ont été remis aux parents des autorités mais pas aux supporters». Du côté des supporters ivoiriens, ils n'excluent pas de manifester si une solution n'est trouvée dans les plus brefs délais.
L’OUVERTURE D’UNE AGENCE DE LA BCEAO EST UN SIGNE REVELATEUR D’UN DYNAMISME ECONOMIQUE
L’ouverture d’une Agence de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Saint-Louis (nord) est un « signe révélateur d’un certain dynamisme économique », a déclaré Alioune Badara Sambe, gouverneur de la région ladite région.
Saint-Louis, 18 jan (APS) – L’ouverture d’une Agence de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Saint-Louis (nord) est un « signe révélateur d’un certain dynamisme économique », a déclaré Alioune Badara Sambe, gouverneur de la région ladite région.
La nouvelle agence de la BCEAO, située sur la route de Khor; sera inaugurée vendredi en présence du chef de l’Etat, Macky Sall.
« L’arrivée de la BCEAO est un signe révélateur d’un certain dynamisme économique dans la zone. La BCEAO, la banque des banques et beaucoup de banques commerciales ont également choisi de s’installer à Saint-Louis’’, a dit mercredi M. Sambe, en marge d’un Comité régional de développement.
»C’est signe d’un dynamisme économique mais surtout d’une perspective reluisante en matière de développement socio-économique de la zone », a-t-il ajouté, relevant que la région attend avec impatience les retombées de l’exploitation du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim, au large de Saint-Louis.
« Saint-Louis aujourd’hui, outre le potentiel qui était là dans le domaine de l’architecture, de la riziculture, de l’agrobusiness, dans le secteur de la pêche , attend avec impatience l’arrivée du pétrole et du gaz au niveau de GTA’’, a-t-il rappelé. Il a ajouté qu’avec la mise en exploitation de l’aéroport international Ousmane Masseck Ndiaye, le tourisme saint-louisien va certainement renaître de ses cendres.
« Il y a un dynamisme certain. Le tourisme est en train de renaître avec le démarrage des vols à l’Aéroport international Ousmane Masseck Ndiaye. Cela traduit en mon sens un certain dynamisme et surtout des perspectives reluisantes », a soutenu M. Sambe.
LES DELEGUES DU SUTTAAAS ALERTE LE PRESIDENT MACKY
Manque de logistique, risque d’incendie des aéronefs…Les conditions des travailleurs de la société d’assistance au sol à l’aéroport internationale Blaise Diagne préoccupent les délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien
Les conditions des travailleurs de la société d’assistance au sol à l’aéroport internationale Blaise Diagne préoccupent les délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal. Les syndicalistes ont adressé une lettre au président de la république pour alerter sur cette situation d’insécurité liée au manque de logistique et les «graves menaces qui pèsent sur l’avenir immédiat» de leur activité.
«Au moment où ces lignes sont écrites, il se déroule un désastre à la structure AIBD Assistance Services (2AS)». Cette alerte est des délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal. En effet, ils ont adressé une lettre au Président Macky Sall pour l’interpeller sur la situation qu’ils vivent depuis plusieurs mois. «Il y a exactement un an, nous vous faisions part d’une correspondance d’alerte. À quelques nuances près, l’exposé des motifs et la substance majeure de la problématique sont restés les mêmes», déplorent les syndicalistes. Ils précisent que cette grave perturbation du fonctionnement de ladite entreprise dépasse sa capacité en ressources humaines et matérielles. «Ce qui se passe pour les travailleurs, les usagers de l’aéroport, les compagnies aériennes, est un désastre de grande ampleur. Il pourrait raisonnablement s’appeler catastrophe», s’alarment les syndicalistes.
A les en croire, les travailleurs manquent de tout. Par conséquent, indiquent-ils, le personnel est dans une situation d’insécurité constante avec de multiples accidents de travail. «A cela s’ajoutent des incidents graves allant jusqu’à produire des risques d’incendie des aéronefs, des marchandises dangereuses (zone fret) et des retards imputables au manque et à la vétusté du matériel. L’obligation de sécurité pèse sur l’employeur conformément aux textes en vigueur», pestent les travailleurs de l’AIBD Assistance Services. Aussi, poursuivent-ils, les services d’assistance en escale sont les services rendus à un transporteur aérien sur un aérodrome ouvert au trafic commercial. «Pour cela, une licence ou un certificat d’exploitation est délivré par l’autorité compétente, pour la plupart annuel», soulignent les délégués du Suttaaas. Ils signalent également que le renouvellement de cette licence est passé d’un an à six mois pour finir à un simple trimestre.
«CHAQUE AVION QUI ARRIVE ET REPART EST UN MIRACLE»
D’après eux, cette disposition se faisant après inspection de l’autorité, vérification des équipements, des outillages, du matériel d’assistance, nécessaires à la fourniture des services pour lesquels il est agréé et sous réserve de l’acquittement de la redevance conformément à la réglementation en vigueur. «Chaque avion qui arrive et repart est un miracle. Le drame, c’est quand toute la chaîne de responsabilité qui entoure l’activité s’en accommode allègrement. Il n’y a plus de garantie absolue autour de la sécurité qui entoure le traitement d’un avion à l’aéroport de Diass», préviennent les syndicalistes. Au courant de l’année précédente, indiquent-ils, la tutelle leur a fait part d’une liste non exhaustive d’équipements commandés à l’étranger, à hauteur de 15 milliards de nos francs, devant arriver et être opérationnels à la fin de l’année qui vient de s’écouler. «Nous avons fini par comprendre que cette vérité n’est en réalité qu’une question de point de vue. Nous ne sommes d’ailleurs pas en mesure de savoir où elle a commencé et quand cela prendra fin», regrettent les syndicalistes. Ils sont d’avis que 2AS est un régime de responsabilités sans faute où ceux qui en ont la direction refusent toujours d’établir un lien de causalité entre les faits de l’administration présumée fautive et les préjudices subis.
D’après ces délégués, il est impératif d’y mettre un terme. «Au demeurant, si le court terme se faisait dans les conditions actuelles, ce serait sans nous et nous serions à l’arrêt car il ne nous est plus possible de travailler dans ces conditions au prix de notre santé et de nos vies. Nous sommes simplement mais assurément arrivés à saturation avec le management bon marché et les crises sans précédent de ces six dernières années», affirment les délégués du Suttaaas. Ils réitèrent leur volonté de contribuer grandement au projet de hub aérien tout en attirant l’attention du chef de l’État sur les graves menaces qui pèsent sur l’avenir immédiat de leur activité.
LA ZONE DES PALMIERS RETROUVE LE SOURIRE ET SCRUTE LE DEVELOPPEMENT
Après le dépôt des armes, les ex-combattants de Diakaye et les populations de la zone des palmiers entament le processus de réconciliation à travers des forums qui se tiennent dans les villages de cette entité géographique de la commune de Djignaky.
Après le dépôt des armes, les ex-combattants de Diakaye et les populations de la zone des palmiers entament le processus de réconciliation à travers des forums qui se tiennent dans les villages de cette entité géographique de la commune de Djignaky. Des rencontres au cours desquelles les aspirations des habitants, longtemps meurtris par le conflit armé en Casamance et où tout est à refaire, sont soulevées.
Une danse du Kumpo pour célébrer le dépôt des armes et la pacification de la zone des palmiers, située dans le nord du département de Bignona, devant les autorités administratives et locales, l’armée et les ex-combattants du mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ; symbole ne pouvait être plus significatif pour manifester l’espoir d’une nouvelle ère qui se dessine dans la zone des palmiers. Cette entité d’une dizaine de villages, située dans le nord du département de Bignona, a abrité pendant des décennies la base des rebelles de Diakaye et des cantonnements satellites. Elle a été longtemps meurtrie par le conflit armé en Casamance. Les accords de paix signés entre l’État du Sénégal et cette faction du mouvement irrédentiste ayant conduit au dépôt des armes, ont fait germer un immense espoir chez les populations de cette zone du Fogny. «C’est un sentiment de soulagement et surtout d’espoir qui anime toutes les populations de la zone des palmiers, qui ont beaucoup souffert de la crise en Casamance. Quand on a été mis au courant de la volonté de Diakaye de déposer les armes, nous étions certes contents, mais la joie était mesurée jusqu’au jour où l’acte a été matérialisée officiellement à Mongone, en mai dernier. Et là, tout le monde, particulièrement la jeunesse, a poussé un grand ouf de soulagement», déclare Youba Coly, président du collectif des jeunes de la zone des palmiers.
La base de Diakaye a été installée dans la zone des palmiers dans les années 90 par Souahibou Kamoungué Diatta, alors jeune lieutenant de Sidy Badji (premier chef de la branche armée du mouvement des forces démocratiques de la Casamance). Elle a été dirigée par plusieurs chefs de guerre, dont les plus célèbres sont Ismaila Magne Diémé (mort dans les liens de la détention, en Gambie), Lamarana Sambou qui a quitté, il y a quelques années, le maquis et Fatoma Coly (principal artisan des accords de paix signés en mai dernier avec l’Etat du Sénégal). La cohabitation entre les désormais ex-combattants et les populations de la zone des palmiers n’était pas des meilleures durant les années sombres du conflit. D’où l’initiative d’organiser des forums dans les différentes localités de la zone pour entamer le processus de réconciliation et renforcer le climat de confiance. Cette initiative saluée par tous est appuyée par l’Usaid, à travers le programme Alwili 2 que déroule le CRS.
L’ETAT CIVIL, UNE URGENCE
Le conflit armé en Casamance a complètement décimé l’état civil dans plusieurs Collectivités territoriales impactées par la crise. C’est le cas de Djignaky, commune dans laquelle se trouvent les localités de la zone des palmiers. «Ici les gens étaient plus guidés par l’instinct de survie que par les questions de l’état civil. C’est pourquoi des centaines de personnes se retrouvent aujourd’hui sans acte de naissance», souligne Youba Coly. «Il y a même des chefs de village qui n’ont pas d’extrait de naissance», insiste Henri Ndecky, coordonnateur de la dynamique de paix et facilitateur entre la faction de Diakaye et l’État du Sénégal. Cette question qui est une préoccupation majeure des populations a été inscrite en priorité dans les accords de paix, à la demande des ex-combattants du mouvement irrédentiste. Celle-ci est en voie de trouver solution. «Nous remercions le président de la République qui a accédé à cette requête en donnant des instructions à son gouvernement et aux différents maillons de la chaîne pour faciliter aux populations l’obtention des pièces d’état civil», renseigne M. Ndecky. Il informe que plus de 50 000 demandeurs ont déjà été répertoriés. Aussi, se réjouit-il de la promptitude de l’USAID qui a décidé d’accompagner le processus d’enrôlement pour permettre aux ayants droit de retrouver leur «sénégalité». L’enclavement est la plus grande contrainte qui étouffe les populations de la zone des palmiers.
Pour se rendre à Essom Silatiaye, il faut effectuer un véritable parcours du combattant sur une piste sablonneuse parsemée de gros nids-de-poule. Pendant l’hivernage, il est difficile, voire impossible de s’y rendre en voiture. «C’est une zone qui a de fortes potentialités agricoles et maraîchères. Mais hélas ! les populations ne peuvent pas en jouir à cause de cet enclavement», dixit Alphousseyni Diémé, maire de la commune de Djignaky.
Dans la zone des palmiers, les infrastructures sociales font aussi défaut. L’insécurité qui régnait dans la zone annihilait toute initiative de développement dans cette contrée du département de Bignona. «À chaque fois que nous réclamons quelque chose, la réponse qui nous est servie est que la zone n'a pas de sécurité», souligne le coordinateur des associations de la zone des palmiers. M. Coly pense qu’avec cette nouvelle donne, la cadence de l’émergence économique et sociale de la zone des palmiers sera accélérée.
LES PROCHAINS CHANTIERS DE L’ETAT
Ces aspirations sont légitimes, selon le préfet de Bignona qui annonce un vaste programme que l’État va dérouler dans la zone pour accompagner la dynamique de paix. « Pour le désenclavement, bientôt les travaux de bitumage de la route RN5- Diounoum-Bitibiti, sur 23 kilomètres, vont démarrer. La piste Bitibiti-Balonguine-Kakéré-RN5, la piste BITIBITIESSOM SILATIAYE et la piste Braranlir-Balonguine seront aussi faites. Dans le secteur de la santé, un bâtiment R+1 sera réalisé pour le poste de santé de Bitibiti. Des salles de classe seront réalisées pour le lycée du même village. Le renforcement du réseau hydraulique est aussi en cours. Plein d’autres projets sont en cours d’études pour améliorer les conditions sociales des populations de la zone des palmiers», précise Maguette Diouck, chef de l’exécutif départemental de Bignona. La réalisation de ces infrastructures permettra à la zone des palmiers de respirer et de tourner la page de la précarité et de la peur pour s’orienter vers le développement.
UN PROCESSUS ÉLECTORAL DÉCIDÉMENT CHAHUTÉ
Avec plus de 900 000 électeurs exclus des listes et des candidats rejetés pour des motifs invraisemblables, la fiabilité du fichier électoral et la transparence du contrôle des parrainages sont au cœur de vives tensions, plongeant le pays dans la crise
Depuis le début du processus électoral menant vers la prochaine présidentielle, le pays est plongé dans le chaos, avec des polémiques féroces qui laissent tout le monde perplexe. Tout a commencé avec le retrait des fiches et des clés USB pour la collecte des parrainages, lorsque la Direction générale des élections a refusé de remettre au mandataire d’Ousmane Sonko ses fiches et sa clé USB. Des actions judiciaires ont été engagées. Il s’y ajoute que des leaders légitimes connus et reconnus sur le terrain politique se sont retrouvés avec des doublons qui ont entraîné l’invalidation de leurs candidatures au niveau de la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel. Dans le même temps, des candidats « fantômes » passaient avec succès cette étape. D’autres candidats comme l’ancienne Première ministre Aminata Touré se sont retrouvés avec des parrains de toute une région — à Saint Louis en l’occurrence — déclarés « introuvables » !
La DGE s’est obstinément refusée à remettre à Ousmane Sonko, par le biais de son mandataire, ses fiches de parrainages et sa clé USB. À la suite de cet épisode, le leader de la coalition Gueum Sa Bopp, Bougane Gueye Dany, a dénoncé des dysfonctionnements concernant les clés USB qui leur avaient été remises par la Direction générale des élections. Face à cette situation, la DGE a reconnu son erreur et en a remis une nouvelle. Parallèlement, les candidats Malick Gackou, Khalifa Ababacar Sall et Bougane Gueye Dany ont subi des harcèlements des forces de défense et de sécurité les empêchant d’effectuer leurs tournées politiques dans différentes localités du pays, pendant que le Premier ministre et candidat de Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba, vaquait paisiblement à ses occupations politiques sans être inquiété. Au contraire, il bénéficie partout où il va d’un déploiement massif de policiers et de gendarmes chargés d’assurer sa sécurité, de jalonner son itinéraire tandis que gouverneurs, préfets et sous-préfets sont au garde-à-vous !
Le dépôt de la caution parles candidats à la Caisse de dépôts et de consignations a donné lieu à de nouvelles controverses, chaque candidat devant verser la somme de 30 millions de francs CFA. Une nouvelle polémique a éclaté lorsque la CDC a réceptionné le chèque d’Ousmane Sonko avant de refuser remettre une attestation à son mandataire. Mieux, ce mandataire été prié de venir récupérer son chèque puisque, arguait la CDC — dirigée par un poids lourd de la majorité présidentielle — le nom du leader de Pastef ne figurait pas sur les listes électorales !
Par la suite, un tirage au sort a été effectué par le Conseil constitutionnel pour déterminer l’ordre de passage des candidats lors du contrôle des parrainages, un mode qui a été vivement critiqué par tous les acteurs selon qui cela excluait le mérite. Ainsi, un candidat à la candidature bénéficiant d’une grande popularité et d’une incontestable légitimité, pouvait se retrouver en dernière position, et donc pénalisé par les doublons externes, tandis qu’un inconnu ayant la chance de figurer parmi les premiers à passer le contrôle pouvait passer tranquillement le filtre du contrôle des parrainages
C’est malheureusement ce qui s’est passé, de nombreux candidats ayant passé l’étape du contrôle des parrainages sont inconnus et considérés comme des fantômes dans l’arène politique. Des acteurs importants ont été éliminés en raison de doublons ou d’autres motifs compliqués voire incroyables comme l’ « invisibilité » de leurs parrains ou le fait que ces derniers sont inconnus du fichier électoral !
A quel fichier se fier ? 900.000 électeurs déclarés « inconnus »
Certains candidats ont décidé de se retirer, considérant que le processus était biaisé tout en rappelant que la CEDEAO avait exhorté l’État du Sénégal à revoir le processus de parrainages en raison du manque de transparence du fichier électoral.
L’authenticité du fichier électoral a été décriée par le leader de la coalition Gueum Sa Bopp, Bougane Gueye Dany, qui déclarait ceci : « à quel fichier électoral se fier puisque plus de 900.000 électeurs sont déclarés non électeurs entre autres incompatibilités observées sur le fichier électoral qui, d’après le CENA, n’a pas été mis à jour. À l’heure actuelle, la situation électorale est extrêmement tendue, les acteurs ont dénoncé la situation auprès de l’Union européenne et de la société civile, et ont même écrit une lettre au président Macky Sall pour qu’il réagisse et les rétablisse leurs droits.
Le président Macky Sall, durant les derniers mois de son magistère, reste concentré sur ses objectifs et multiplie les inaugurations sans prêter attention aux récriminations des acteurs politiques qui ne sont pas de son bord. Certains observateurs et analystes estiment que le président Macky Sall cherche à régler ses comptes avec des leaders politiques antisystème tels que Bougane Gueye Dany et Ousmane Sonko, qui avaient boycotté le dialogue national. Dans tous les cas, la situation que nous vivons présentement est sans précédent dans notre pays car, depuis 1960 jusqu’à aujourd’hui, jamais une élection présidentielle ne s’était déroulée dans des conditions aussi obscures.
Selon des experts qui préfèrent garder l’anonymat, personne ne maîtrise les motifs de rejet invoqués lors du contrôle des parrainages. Il a été dit que certains candidats ont présenté des clés Usb inexploitables, d’autres auraient un nombre anormalement élevé de doublons, d’autres encore ne seraient pas inscrits sur les listes électorales, etc.
Pour obtenir leur rétablissement dans la course à la présidentielle, les candidats se disant « spoliés », soutenus par d’autres ayant réussi à passer le filtre du contrôle des parrainages, se sont regroupés pour dénoncer le processus électoral, qu’ils considèrent comme non transparent et injuste et marqué par une « injustice sans précédent ». Cette situation suscite des inquiétudes et des discussions animées à travers tout le pays.