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18 août 2025
DANS LE FLOU, MACKY SALL TENTE DE TROUVER UNE ISSUE
La date de la présidentielle reste incertaine. Face à la crise, le président réunit lundi 26 février, l'opposition, la société civile afin de dégager une nouvelle date. Sans solution consensuelle, la balle sera dans le camp du juge constitutionnel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/02/2024
Le président sénégalais Macky Sall a convoqué une consultation nationale ce lundi 26 février 2024 pour tenter de trouver un consensus sur la date de l'élection présidentielle, reportée à la suite de l'aboragtion du décret de convocation du corps électoral et d'un vote du parlement. L'enjeu est de taille alors que le pays fait face à une situation inédite, avec un vide constitutionnel qui s'annonce après le 2 avril, jour où s'achève officiellement le mandat de Macky Sall.
Face à la presse ce jeudi 22 février au palais, le chef de l'Etat a affiché sa volonté de privilégier le dialogue pour sortir de l'impasse actuelle. "Je ne pense pas que l'on peut tenir l'élection avant le 2 avril mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel est de trouver un consensus sur la date", a-t-il déclaré. "Dès qu'un accord sera trouvé lors de la consultation de lundi, je prendrai immédiatement le décret pour fixer la date du scrutin", a-t-il assuré.
Macky Sall a souligné que la fin de son mandat le 2 avril "n'est pas discutable" mais que la date de l'élection dépendra du consensus issu de la consultation ou, en l'absence d'accord, d'une décision du Conseil constitutionnel. "Je veux faire la distinction entre la fin de mon mandat et la tenue de l'élection. Ce sont deux choses liées mais différentes", a-t-il martelé.
Le chef de l'État a par ailleurs nié toute intention de prolonger son bail à la tête de l'État. "Il n'a jamais été question pour moi de dépasser le terme de mon mandat constitutionnel", a-t-il assuré. Il a rappelé qu'il souhaitait à l'origine respecter la date du 25 février avant que la situation ne se grippe suite aux contestations de certains candidats recalés par le juge constitutionnel.
Pour trouver une issue à la crise, Macky Sall mise sur le dialogue avec "les forces vives de la nation", selon son expression, qui comprennent notamment tous les candidats à la présidentielle y compris les recalés lors de l'étape des parrainages, les partis politiques, la société civile et les confessions religieuses. "Je ne veux plus être l'objet d'une polémique stérile à cause d'ambitions personnelles. J'ai fait le maximum pour le développement du pays, je ne peux pas risquer de mettre en péril ses acquis", a-t-il insisté.
Reste à savoir si la consultation de lundi permettra de dégager un consensus sur la date. En l'absence d'accord, la balle sera dans le camp du Conseil constitutionnel, appelé à trancher définitivement. En attendant, le flou demeure sur l'organisation de l'élection présidentielle et sur la période de transition qui s'ouvrira après le 2 avril, plaçant le Sénégal dans une situation sans précédent depuis son indépendance.
VIDEO
MACKY SALL FACE À LA PRESSE
Le chef de l'État Macky Sall s'entretient, depuis le palais de la présidence, avec un groupe de journalistes sur la crise en cours dans le pays à propos de l'organisation de l'élection présidentielle
Le chef de l'État Macky Sall s'entretient avec un groupe de journalistes sur la crise en cours dans le pays à propos de l'organisation de l'élection présidentielle.
PAR El Hadji Abdoulaye Seck
2017 POUR SAUVER 2024
Lors des élections législatives de 2017, le président Macky Sall avait saisi le CC (24 juillet 2017) pour évoquer « des lenteurs notées dans le retrait des cartes d'électeurs, il y a lieu d'éviter que les citoyens soient privés de leur droit de vote »
Notre article du 16 février 2024 intitulé « pour un scrutin du 3 mars 2024 » proposait aux autorités compétentes une batterie de solutions pour faciliter la tenue de l'élection présidentielle dans le respect de la constitution.
Entre-temps, nous relevons que le Conseil constitutionnel (CC) a sorti la décision 4/E/2024 du 20 février 2024 pour établir la liste des candidats à 19 suite au retrait de madame Rose Wardini. Ainsi, les sages ont stoppé les débats insensés sur l'interprétation de l'Article 34 de la constitution. En effet, le CC balaie toute éventualité de reprise du processus électoral.
Aussi, la diligence dans le traitement de ce dossier (traitement le même jour) montre que les sages prennent la pleine mesure de contexte d'urgence et lance par ricochet un message aux autorités compétentes.
Pour rendre possible la date du 3 mars 2024 conformément à l'article 31 de la constitution, nous rajoutons à notre dernier article une proposition supplémentaire.
Lors des élections législatives de 2017, le président Macky Sall avait saisi le CC (24 juillet 2017) pour évoquer « des lenteurs notées dans le retrait des cartes d'électeurs, il y a lieu d'éviter que les citoyens soient privés de leur droit de vote ».
Les problèmes notés à l'époque devraient être normalement réglés à l'assemblée par la modification des articles L.53 et L.78 du Code électoral. Constatant le caractère exceptionnel de la situation, le président de la République avait donc choisi de contourner la voie législative pour demander, conformément aux dispositions de l'article 92 de la constitution et l'article 2 de la loi organique n2016-23 du 14 juillet 2016, l'avis du CC. Ce dernier avait sorti la décision n8-2017 du 26 juillet 2017 affaire n5-2017 pour dire « à titre exceptionnel, pour les élections législatives prévues le 30 juillet 2017, l'électeur n'ayant pas pu retirer sa carte d'identité CEDEAO faisant office de carte d'électeur, mais dont l'inscription sur les listes électorales est vérifiée, peut voter sur présentation de son récépissé d'inscription [...] ».
Nous pensons que les circonstances actuelles sont plus exceptionnelles que celles de 2017 et le droit de vote, tel évoqué par le président dans sa lettre, ne doit pas être privé aux citoyens. Dès lors, nous invitions le président de la République à saisir le plus rapidement possible les sages du CC pour des dérogations au Code électoral. Une telle approche
permettra d'éviter la lourdeur de la voie législative et de se conformer toujours à l'article 31 de la constitution.
Nous appelons les sénégalaises et sénégalais à parer à toute tentative de confiscation de la volonté populaire. C'est le moment de montrer à une certaine classe politique que la constitution est au-dessus de tout et de tous. Vigilance !
El Hadji Abdoulaye Seck est Chercheur à l'Université du Québec
Le récit quasi identique des prisonniers politiques libérés par vague depuis le 15 février 2024 de la prison dakaroise de Reubeuss, décrivant les conditions de détentions contraires à la dignité humaine, illégales, presque irréelles, rappelle cette maxime disant que le niveau de démocrate d’une société se mesure dans l’état de ses prisons et de ses prisonniers.
Dans ce type de situation, ce n’est certainement pas une commission d’enquête parlementaire qu’il faut, mais une ouverture d’information, même si ce terme est galvaudé pour avoir été utilisé à tort et à travers.
Une particularité : ces prisonniers politiques sont, pour une grande majorité, des militants du parti de l’opposant Ousmane Sonko.
Une autre particularité : la gestion des dossiers judiciaires de l’opposant Ousmane Sonko et les conditions dans lesquelles son parti politique le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) a été dissout illustrent la dégradation des libertés publiques au Sénégal.
Ces libertés publiques ont connu, au Sénégal et ce depuis l’alternance de 2000, avec le président Abdoulaye Wade, un affaissement incontestable se matérialisant par l’absence de toute sécurité juridique, c’est-à-dire l’inexistence de toute prévisibilité des décisions de justice, gage de confiance dans la justice, par les citoyens et par les investisseurs.
Cette dégradation continue des libertés publiques entre dans sa phase ultime, sédimentant quasiment tout le système juridique et administratif, ajouter à cela une démystification de la corruption, une vassalisation des pans entiers de la société.
Chose surprenante dans cette dégradation des libertés publiques, le Sénégal avait la particularité d’être signataire de l’ensemble des instruments internationaux protecteurs des droits de l’homme, ayant par conséquent un corpus législatif théoriquement protecteur.
Malheureusement, il faut constater le délitement de l’État de droit, que Léon Duguit, juriste français spécialiste de droit public définissait ainsi : « L’État est subordonné à une règle de droit supérieure à lui-même qu'il ne crée pas et qu'il ne peut pas violer ». L’illustration de ce délitement se constate quand une administration peut refuser d’appliquer une décision de justice pourtant assortie de l’exécution provisoire, sans aucune conséquence.
Ainsi, on constate de manière tout à fait surprenante, la prééminence du politique sur le droit.
Désormais un homme, comme l’opposant Ousmane Sonko, peut être retenu à son domicile par un bataillon de policiers, empêché de rencontrer ses avocats, de sortir et de recevoir y compris de s’entretenir avec ses avocats, sans qu’aucun acte juridique ne lui soit présenté à l’appui de cette limitation de ses libertés de mouvement. Dans un État de droit, ou qui prétend l’être, cet acte aurait été précédé d’une décision juridique ou administrative quand bien même cette dernière serait infondée. Le pire est que des juristes parfois même des agrégés de droit viennent soutenir sur les plateaux de télévision, ou dans les journaux la légalité d’un acte de limitation des libertés d’un individu sans aucune base juridique connue.
La particularité est qu’ici il n’est plus nécessaire de chercher à sauver les apparences, une autorité politique pouvant suppléer l’État dans sa fonction de distribution de la justice.
Cela est inquiétant, tel est d’ailleurs l’illustration du Lawfare, procédé défini comme une « guerre juridique, guerre du droit ou les usages stratégiques du droit est l’utilisation du système judiciaire pour combattre un ennemi… »
Le même opposant Ousmane Sonko, contumax s’est vu opposer le caractère définitif de ladite condamnation motif pris de ce qu’il aurait été arrêté dans une affaire distincte de celle pour laquelle il a été condamné par contumace. Ce moyen juridiquement faux est également défendu et réitéré par des hommes de loi, ce qui inquiète également.
Qu’importe d’ailleurs l’innocence ou non de l’opposant, c’est le procédé, la méthode, le fait de soutenir une telle manière de procéder qui devrait inquiéter.
Il faut donc constater une dégradation continue des libertés publiques et l’absence d’une réelle sédimentation du respect de la règle de droit, puisque l’on ne constate plus la hauteur et la clarté dans les décisions de justice. La doctrine qui est la matière par excellence de l’examen et de l’étude des règles de droit n’a plus aucune valeur dès lors qu’il n’existe plus de ligne directrice, puisque les décisions et l’interprétation de la règle de droit dépendent du justiciable et des relations que celui-ci peut avoir au sein de l’appareil politique.
Quant au législateur, il a certainement des sujets autrement plus importants que la prorogation du mandat du président de la république, ces sujets sont dans le désordre concernent des chantiers en lien avec ses domaines de compétence comme la spoliation des anciens combattants, la restitution de œuvres d’arts pillés, la mise en place d’une législation permettant d’éclairer le massacre de Thiaroye.
Sur la spoliation des anciens combattants sénégalais
Dans un arrêt du Conseil d’état français en date du 30 novembre 2001, il est indiqué clairement la discrimination quant à la cristallisation des pensions militaires des anciens combattants sénégalais en ces termes :
« Considérant que les pensions de retraite constituent, pour les agents publics, une rémunération différée destinée à leur assurer des conditions matérielles de vie en rapport avec la dignité de leurs fonctions passées ; que la différence de situation existant entre d'anciens agents publics de la France, selon qu'ils ont la nationalité française ou sont ressortissants d'Etats devenus indépendants, ne justifie pas, eu égard à l'objet des pensions de retraite, une différence de traitement….. »
L’ancien combattant ne pouvait donc voir réduire sa pension sur le seul critère qu’il n’est pas français ou ne vit pas en France.
La restitution des œuvresd’art pillées en Afrique
Une grande partie des œuvres d’art pillées en Afrique se trouvent dans les musées et leurs réserves européennes.
Lorsque l’on évoque cette question d’aucuns pensent aux musée et œuvres exposées, rarement à la composition de ces œuvres d’art, c’est-à-dire des restes humains conservés.
Il existe une discrimination dans la recherche et la restitution des œuvres d’art pillés pendant une guerre et celles pillés en Afrique.
Après la seconde guerre mondiale une législation spécifique a été créée en France pour la récupération des biens spoliés, c’est la Commission Mattéoli.
Cette commission a été instituée par arrêté du Premier ministre le 25 mars 1997pour étudier la spoliation des Juifs de France. Les biens sont recherchés et restitués ou exposés publiquement aux fins d’obtenir une plus grande efficience dans ladite restitution, il n’existe aucune loi ou disposition tendant à discuter ou empêcher leur restitution, même les objets acquis pendant une période suspecte font l’objet de recherche toujours aux fins de les rendre à leurs légitimes propriétaires.
Un enseignement est également dispensé pour reconnaitre les périodes ou les œuvres d’art ne pouvaient être ni achetées ni obtenues de quelque manière que ce soit puisque leurs propriétaires n’étaient pas dans un état leur permettant soit de vendre soit de transmettre leurs biens sans aucune influence.
C’est ainsi qu’au sein des beaux-arts les étudiants doivent apprendre à reconnaitre ces biens qui ne pouvaient circuler légalement.
Concernant les biens spoliés en Afrique l’approche est différente
Pour les œuvres d’art spoliés pendant la colonisation, c’est une autre approche intellectuelle.
Les autorités françaises indiquent qu’elles auraient souhaité restituer les œuvres pillées, mais malheureusement des Lois empêchent cette restitution. Autrement dit il existe en France des lois qui font que tous les objets volés, pillés et obtenus en Afrique francophone ne peuvent être rendus à leurs légitimes propriétaires puisque d’une part eu égard à leur valeur se pose la question de leur conservation et si ces objets restitués dans leur lieu d’origine n’étaient pas conservés correctement ?
D’autre part, se pose la question de leur inaliénabilité, au motif que les lois sur la conservation des œuvres d’art et la législation sur les musées ne permettent pas de les restituer quel qu’en soit le mode d’acquisition.
Ainsi, en France il faut une loi pour la restitution des objets volés et pillés pendant la période coloniale, de même qu’il faut également une loi pour la restitution des restes humaines.
Le massacre de Thiaroye
Le massacre de Thiaroye a eu lieu sous le commandement du Général Marcel DAGNAN, né en 1885, décédé en 1978, à l'âge de 93ans.
Les associations de défense des familles des tirailleurs attendent de la France l’autorisation de procéder aux fouilles du site à la recherche de trace de ce massacre sans que des dispositions juridiques locales n’encadrent cette affaire.
L’appareil judiciaire et législatif sénégalais ; pays abritant le lieu de déportation des esclaves : la ville de Gorée, le lieu du massacre des tirailleurs africains : la ville de Thiaroye, aurait pu avoir d’autres préoccupations en lieu et place de la surveillance des opposants politiques, à la place de veiller à l’application de la jurisprudence du conseil d’état français sur le paiement des pensions des anciens combattants ou encore le respect des conventions bilatérales comme celle relative à la circulation et au séjour des personnes signée à Dakar le 1er août 1995, publiée en France par le décret n°2002-337 du 5 mars 2002, et entrée en vigueur le 1er avril 2002 qui ne trouve aucune application en droit interne français.
LE SÉNÉGAL ENTEND SAISIR LA TAS À PROPOS DE LA SANCTION INFLIGÉE À KRÉPIN DIATTA
Après l’annonce de la sanction à l’encontre de Krépin Diatta, le Sénégal exprime sa détermination et envisage de faire appel auprès de la FIFA pour contester la décision de la Confédération Africaine de Football (CAF).
Après l’annonce de la sanction à l’encontre de Krépin Diatta, le Sénégal exprime sa détermination et envisage de faire appel auprès de la FIFA pour contester la décision de la Confédération Africaine de Football (CAF).
La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) se prépare à contester la sanction infligée à Krépin Diatta par la CAF. Celui-ci, joueur sénégalais, a écopé de quatre matchs de suspension, dont deux avec sursis sur une période d’un an, ainsi que d’une amende de 10 000 dollars américains, suite à des allégations de corruption visant des membres de la CAF.
Les accusations ont été formulées par Diatta après la défaite de l’équipe nationale du Sénégal face à la Côte d’Ivoire lors des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2024. Cependant, le joueur a nié avoir proféré de telles déclarations, affirmant qu’il n’avait accordé aucune interview dans les vestiaires après le match.
En réaction à cette sanction, la FSF envisage de faire appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) afin d’annuler la décision de la CAF. Victor Ciss, secrétaire général de la FSF, a précisé que la fédération et le joueur examineraient toutes les options de recours disponibles pour contester la décision ou atténuer les sanctions prononcées.
Toutefois, avant de saisir le TAS, il est impératif d’épuiser tous les recours internes au sein de la CAF. Cette démarche souligne l’engagement de la FSF à défendre les intérêts de ses joueurs et à garantir un processus équitable dans le règlement de ce différend.
MACKY SALL VIVEMENT ATTENTU
La parole présidentielle sera scrutée de près ce jeudi soir. Le chef de l'Etat doit répondre à l'impatience des Sénégalais et fixer une date pour l'élection. Le torchon brûle avec une opposition remontée, qui exige le vote avant la fin du mandat
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/02/2024
Le Sénégal attend avec impatience la prise de parole ce jeudi du président Macky Sall, qui pourrait donner de plus amples détails sur l'organisation de l'élection présidentielle reportée et sortir le pays de la crise.
Le chef de l'Etat s'exprimera à 19 heures (GMT) lors d'une interview accordée à quelques médias publics et privés. Les Sénégalais, initialement convoqués aux urnes le dimanche 26 février, cherchent désespérément à connaître la nouvelle date du scrutin après le choc provoqué par le report début février.
Le président Sall fait face à des pressions internes comme externes pour organiser la présidentielle au plus vite, même si ses intentions précises demeurent secrètes, souligne l'AFP. Pays généralement cité en exemple pour sa stabilité démocratique malgré d'anciens troubles, le Sénégal vit dans l'incertitude comme rarement depuis son indépendance.
Le report, qualifié de "coup d'État constitutionnel" par les opposants, a provoqué une vive commotion dans l'opinion publique sénégalaise. Des manifestations ont éclaté et fait quatre morts, selon l'agence de presse. La semaine dernière, le Conseil constitutionnel s'est opposé à l'ajournement de l'élection et au maintien du président Sall au pouvoir jusqu'à l'intronisation de son successeur. Il a demandé aux autorités d'organiser le scrutin "dans les meilleurs délais".
M. Sall a affirmé son intention de respecter la décision des juges constitutionnels et de mener sans tarder les consultations nécessaires. Pourtant, depuis, plus rien n'a filtré officiellement des discussions qu'il aurait eues avec les différents acteurs politiques et de la société civile, pointe l'AFP.
Le principal opposant Ousmane Sonko reste emprisonné depuis juillet dernier. Mais sa formation valide la candidature de son colistier Bassirou Diomaye Faye, lui aussi écroué. Celui-ci a accusé mercredi le chef de l'État de traîner les pieds, comme la plupart des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Il exige que la date de scrutin soit fixée sans délai avant le 2 avril, fin du mandat présidentiel actuel.
Tandis que la société civile appelle à une nouvelle manifestation samedi pour maintenir la pression, le camp du président Sall demande également à se mobiliser. Le pays retient son souffle avant l'intervention très attendue du chef de l'État sénégalais, qui pourrait donner un peu de visibilité dans cette crise électorale inédite.
L’AMICALE DES GREFFIERS DU SÉNÉGAL ANNONCE UNE GRÈVE GÉNÉRALE
Les greffiers sont sur le pied de guerre. Dès qu’ils ont appris le placement sous mandat de dépôt de Ngagne Demba Touré, ils ont tenu un point de presse devant le tribunal de Dakar pour dénoncer une forfaiture du juge Mamadou Seck.
Les greffiers sont sur le pied de guerre. Dès qu’ils ont appris le placement sous mandat de dépôt de Ngagne Demba Touré, ils ont tenu un point de presse devant le tribunal de Dakar pour dénoncer une forfaiture du juge Mamadou Seck.
A en croire Me Ibrahima Sarr, président de l’Amicale des greffiers du Sénégal, leur collègue «devrait jouir de l’article 663 bis du code de procédure pénal mais le juge a fait fi de cette disposition ». Il n’a pas, ajoute le juriste, la compétence de poursuivre en matière de crime un greffier ni de le mettre sous mandat de dépôt.
Constatant cette forfaiture et la « posture inique » de Mamadou Seck, l’amicale des greffiers a appelé à une grève générale.
«Nous lançons un appel à toutes les entités syndicales du Sénégal à une paralysie générale du secteur de la justice sur toute l’étendue du territoire. Ce qui s’est passé aujourd’hui dans le bureau de Mamadou Seck montre une méchanceté gratuite. A la limite il a insulté notre collègue dans son ordonnance, le traitant de lâche et lui disant qu’il a fui du Sénégal. Donc, nous allons prendre nos responsabilités parce que aujourd’hui la justice a été touchée. Nous sommes meurtries. Nous allons nous concerter juste après ce point de presse pour choisir la date de la greve», dénonce-t-il.
Le chargé de communication de l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ) Me Abdoulaye Mboup pour sa part appelle tous ses camarades a déserté leurs bureaux et les salles d’audiences à partir de ce 22 février.
NGAGNE DEMBA TOURÉ PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Revenu d’exil dimanche dernier, puis arrêté hier mercredi, l'avocat a été placé sous mandat de dépôt au terme de son face à face avec Juge d’instruction du deuxième cabinet
Ngagne Demba Touré, arrêté hier mercredi, a été finalement placé sous mandat de dépôt.
Revenu d’exil dimanche dernier, puis arrêté hier mercredi, Me Ngagne Demba Touré a été placé sous mandat de dépôt au terme de son face à face avec Juge d’instruction du deuxième cabinet, ce jeudi.
Ses collègues greffiers, qui se sont mobilisés devant le cabinet du magistrat instructeur, ont manifesté leur mécontentement face à cette mesure. Ayant tous déserté les salles d’audience, ils ont prévu de faire une déclaration à la fin de l’audition.
AGRESSIONS DES AGENTS DE SENELEC, LE SUTELEC CRIE SON RAS-LE BOL
Mécontent des agressions dont sont victimes les agents de la Société nationale d’électricité, le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité de Habib Aïdara est sorti de ses gonds pour annoncer une journée de port de brassards rouges, ce jeudi
Mécontent des agressions dont sont victimes les agents de la Société nationale d’électricité, le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec) de Habib Aïdara est sorti de ses gonds pour annoncer une journée de port de brassards rouges, ce jeudi, sur toute l’étendue du territoire national. Elle sera suivie d’une assemblée générale de dénonciation pour inciter l’Etat à prendre des mesures sécuritaires.
En effet, dans un communiqué transmis, il est indiqué que «le Sutelec appelle tous les travailleurs à respecter le port du brassard rouge ce jeudi 22 février 2024 et à se mobiliser pour l’assemblée générale le même jour, à partir de 14 heures, au siège de la rue Vincens».
Fustigeant la série d’agressions dont celle perpétrée contre un chef d’Agence, Habib Aïdara et Cie crient au scandale. «Les agressions sur les agents de Senelec se multiplient sans que des mesures fortes ne soient prises par la direction générale pour protéger ses travailleurs. Il y a plus de quatre mois, un agent a été tabassé dans l’exercice de ses fonctions et jeté dans la rue à Louga par un politicien, qui est directeur général d’une société et de surcroît magistrat. Le seul tort de l’agent de Senelec a été de présenter un avis de coupure à ce monsieur, qui se croit intouchable et qui n’a pas honoré le paiement de sa facture à date échue. Les agressions physiques ou morales sont devenues monnaie courante et sont presque banalisées au niveau de nos agences. Les agents de caisse, agents d’accueil, contrôleurs, agents d’interventions et équipes techniques…, subissent une violence inouïe que rien ne justifie. Nous tenons à rappeler à ces inconscients qu’ils agressent d’honnêtes travailleurs qui garantissent le service public de l’électricité qui, du reste, a connu une très nette amélioration», déplorent les responsables du Sutelec.
Il assène un coup au chef d’agence et sort ses chiens…
«La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, se désolent-ils, est la menace de mort dont a été victime un des prestataires de Senelec par un individu muni d’une arme à feu (pistolet) sur la voie publique qui a menacé de tirer sur lui au motif que ce dernier n’avait pas de badge. Pris de panique, le prestataire a appelé le chef d’agence qui s’est déplacé sur les lieux pour s’enquérir de la situation et confirmer que le prestataire avait bel et bien reçu un ordre de service de Senelec. Le sieur Siaka Doumbia (ou Chaka Zoulou) puisque c’est de lui qu’il s’agit, se croyant au Far West, a traité le chef d’agence de voleur avant de lui assener un coup violent sur la tempe et a cassé ses lunettes. Cette agression a occasionné une incapacité temporaire de travail de 10 jours. Après ce forfait, M. Doumbia fit sortir ses chiens dans la rue en guise d’intimidation».
Face à cette situation déplorable, Habib Aïdara et ses camarades qui réclament justice invitent la Direction à prendre ses responsabilités. «Le Sutelec attire l’attention des autorités sur l’impact négatif de cette affaire sur le climat social de l’entreprise jusqu’ici apaisé. Face à cette situation gravissime, le Sutelec rappelle à la Direction générale qu’elle est garante de l’intégrité physique et morale de tous les travailleurs dans l’exercice de leurs missions. Le Sutelec se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour préserver l’honneur et la dignité des travailleurs».
CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN, L'OMS TIRE LA SONNETTE D'ALARME
Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, a alerté sur une détérioration continue de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza, estimant que l’enclave palestinienne était devenue une ''zone de la mort''.
Dakar, 22 fév (APS) – Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, organisation mondiale de la santé, a alerté sur une détérioration continue de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza, estimant que l’enclave palestinienne était devenue une ‘’zone de mort’’.
Intervenant mercredi lors d’une conférence de presse à Genève, le chef de l’OMS décrit une situation humanitaire et sanitaire inhumaine dans la bande de Gaza, en Palestine, où les conditions continuent de se détériorer.
Dans des propos rapportés par Onu info, le site d’information des Nations unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus déclare qu’une grande partie de ce territoire palestinien a été détruite.
‘’Plus de 29.000 personnes sont mortes. De nombreuses autres sont portées disparues et présumées mortes. Et de très nombreuses autres personnes sont blessées’’, a fait savoir le directeur de l’agence onusienne en charge de la santé.
Il a signalé que la malnutrition sévère a considérablement augmenté depuis le début de la guerre, le 7 octobre, passant de moins de 1% de la population à plus de 15% dans certaines zones.
‘’Ce chiffre augmentera à mesure que la guerre se poursuivra et que les approvisionnements seront interrompus’’, a averti le chef de l’OMS en exprimant son inquiétude quant au fait que des agences telles que le Programme alimentaire mondial ne puissent pas accéder au nord de la bande de Gaza.
Le PAM a suspendu ses livraisons d’aide dans le nord de l’enclave en raison du manque de sécurité pour le personnel humanitaire et pour ceux qui ont besoin d’aide, rappelle l’OMS.