Six années, jour pour jour, que Boffa du nom de cette tuerie qui a fait quatorze morts, tous des coupeurs de bois, venait d’imprimer l’une des plus grandes tâches noires dans l’histoire du conflit en Casamance. Six années après cette atrocité de Boffa, la région continue d’être secouée par des actes de violence qui agressent un processus de paix qui peine à prendre définitivement forme. En dépit des initiatives posées çà et là pour que la Casamance hume enfin l’air de la paix.
C’est dans l’après-midi du samedi 8 janvier 2018 que la Casamance qui pensait avoir tourné pour de bon la page du crépitement des armes que le Sénégal, disons le monde entier, découvre l’horreur, avec un degré inouï d’atrocité. Le massacre de 14 coupeurs de bois est perpétué dans la forêt de Boffa Bayotte. Des personnes à la recherche de bois sont froidement à abattus par un commando armé dans cette forêt de Boffa. Stupeur et consternation envahissent alors tout un pays qui ne s’imaginait pas que ce vent de paix qui soufflait dans la région allait vite se transformer en ouragan de terreur.
Très vite, la machine de l’enquête entre en action. L’armée et la gendarmerie opèrent une descente dans le village de Toubacouta. Une vingtaine de présumés auteurs et complices sont arrêtés. Déférées dans les heures qui suivent, seize seront envoyés en prison dont le journaliste René C Basséne. Le chef de village de Toubacouta qui meurt en détention ne tient pas les longues années d’instruction de cette affaire qui aboutissent à un procès. La lourde sentence tombe. Le. Chef rebelle César Atoute Badiate, le journaliste René Capin Bassene et le.postier et chargé de mission du Mfdc Omar Ampoi Bodian écopent de la réclusion criminelle à perpétuité. Entre attente d’un procès en appel et grève de la faim, les détenus de Boffa qui continuent de crier leur innocence croupissent en prison.
Cette affaire évacuée sur le plan judiciaire continue encore de défrayer la chronique ici surtout dans un contexte d’accalmie souvent agressée par des actes de violence. Aujourd’hui, que reste-t-il de cette tuerie de Boffa ? S’interroge-ton ici dans la partie sud du pays ? Les opérations de ratissage et de sécurisation dans le Sud-Est et dans le.Nord Sindian de la région ont permis de démanteler les bastions rebelles et disloquer le mouvement irrédentiste MFDC qui se perd depuis dans ses divisions et querelles de leadership. Aujourd’hui, la situation semble bien sous contrôle militaire dans la région même si des actes de violence isolés viennent souvent torpiller le processus de paix qui s’est récemment fragilisé par cet accident par mine qui à fait quatre morts et trois blessés dans les rangs de l’armée.
Le chef rebelle Salif Sadio « aphone » depuis des années tout comme l’autre chef rebelle César Atoute Badiate, le Mfdc opère difficilement et douloureusement sa mue. Les accords de paix et de dépôt des armes sont venus illustrer la lassitude de certains combattants du Mdfc qui affichent désormais leur volonté à sortir du maquis et à tourner les pages de ce conflit tricentenaire qui s’achemine inéluctablement va sa fin. Une paix définitive reste la plus grande aspiration des populations du Sud qui veulent tourner définitivement les pages sombres de ce conflit.
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LE CULTE DE TB JOSHUA
C'était l'un des pasteurs les plus célèbres du monde, mais derrière son image de guérisseur se cachait un prédateur. La BBC révèle les témoignages accablants d'anciens disciples victimes d'abus et de tortures au sein de la Synagogue Church of All Nations
Une enquête de la BBC a révélé des preuves d'abus et de torture généralisés commis par le fondateur de l'une des plus grandes églises évangéliques chrétiennes du monde, le Nigérian TB Joshua, décédé en 2021. Des dizaines d'ex-membres de la Synagogue Church of All Nations (SCOAN) - dont cinq Britanniques - dénoncent des atrocités, notamment des viols et des avortements forcés, perpétrés par le pasteur au sein d'un complexe secret à Lagos, sur une période de près de 20 ans. La SCOAN n'a pas répondu aux accusations, mais a affirmé que les allégations précédentes étaient infondées.
TB Joshua, qui était un prédicateur et un télévangéliste charismatique et très populaire, avait une immense audience mondiale. Il prétendait accomplir des "miracles de guérison" qui étaient diffusés à des millions de personnes à travers le monde. Mais selon les témoignages recueillis par la BBC au cours d'une enquête de deux ans, il s'agissait de mises en scène. Plusieurs anciens "disciples" du pasteur affirment avoir été victimes de violences physiques ou de tortures, y compris des cas de maltraitance d'enfants et de personnes fouettées et enchaînées. De nombreuses femmes disent avoir été agressées sexuellement par TB Joshua, certaines affirmant avoir été violées à plusieurs reprises pendant des années à l'intérieur du complexe. Plusieurs allégations font également état d'avortements forcés au sein de l'église, suite aux viols présumés commis par le pasteur, dont une femme qui dit avoir subi cinq interruptions de grossesse.