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24 août 2025
LA PACIFICATION DE L’ESPACE POLITIQUE N’ÉTAIT QU’UNE CHIMÈRE, SELON ABDOULAYE TALL
"On a eu vent que Me Ngagne Demba Touré a été arrêté ce matin. Une chose qui nous a étonné au plus haut point à l’heure où l’on parle de pacification de l’espace politique avec la libération de plusieurs détenus politiques", s'étonne Me Tall.
Rentré au pays il y a juste trois jours après un long exil au Mali, le jeune greffier est appréhendé par la Division des investigations criminelles (Dic) ce mardi à son domicile. Me Abdoulaye Tall semble stupéfait de cette arrestation au moment où un climat de décrispation du landerneau politique est sur toutes les lèvres.
«On a eu vent que Me Ngagne Demba Touré a été arrêté ce matin. Une chose qui nous a étonné au plus haut point à l’heure où l’on parle de pacification de l’espace politique avec la libération de plusieurs détenus politiques. Aujourd’hui on assiste à l’arrestation de Ngagne Demba Touré qui est le responsable coordonnateur national de la Jeunesse patriotique de Pastef (JPS)», a fait savoir Me Tall sur les ondes de Walfadjiri avant d’ajouter que : «Ngagne Demba Touré est un jeune courageux et qui aime son pays. En fait, il s’était refugié au Mali parce qu’il était persécuté au Sénégal vu qu’ils ont voulu l’arrêter dans le but de le bâillonner. Pour éviter d’être réduit en silence, il avait décidé de s’exiler au Mali pour continuer sa mission. Lorsqu’il a pris conscience que le président de la République est dans une logique de pacifier l’espace politique c’est pourquoi il est revenu au Sénégal».
Selon Me Abdoulaye Tall, la pacification de l’espace politique annoncé, n’est qu’une chimère pour ne pas dire du bluff au vu de ce qui est en train de se passer. «Je pense que le président ne croit pas en ce qu’il dit lorsqu’il a promis de réconcilier les citoyens avec leur justice ainsi que toutes les institutions étatiques. Macky Sall n’a fait que confirmer ce qu’a dit le Garde des Sceaux hier (mardi). Cet acte nous surprend et on demande à ce qu’il soit libéré pour qu’il puisse retourner dans sa famille et reprendre ses activités politiques», déclare-t-il.
Me Tall pense que les propos tenus mardi en conférence de presse par Aissata Tall Sall sont en déphasage avec la volonté et les dires du Chef de l’Etat. «Elle n’est pas sur la même longueur d’onde que le président lui-même si l’on considère la plupart des propos qu’elle a tenus. Il faut rappeler que le président avait dit que tous les détenus politiques doivent recouvrer la liberté afin de pacifier l’espace politique. C’est ce qu’il avait dit tout en intimant l’ordre d’appliquer ses vœux», explique le membre du Pastef avant de renchérir, «Si elle agit sous les ordres du président Macky Sall, cela veut alors dire que ce dernier n’a pas respecté l’engagement qu’il avait pris devant tous les Sénégalais. Si Me Aïssata Tall Sall, n’est pas en droite ligne avec le président, c’est un manque de respect notoire aux Sénégalais ».
Pour le cas d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, Me Tall affirme que le ministre de la Justice n’a pas complètement levé l’équivoque sur le sort des deux cadres du Pastef. «Quand elle s’est épanchée sur la libération d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, le ministre a fait savoir que ça ne peut pas être automatique parce qu’ils doivent apprécier au cas par cas. Tout le monde sait qu’Ousmane Sonko a subi une injustice, c’est un secret de Polichinelle de même que Diomaye Faye», martèle-t-il.
Me Abdoulaye Tall s’est également offusqué de la cessation de libération des prisonniers à la demande de la Garde des Sceaux. «Des centaines de familles se sont rendues devant les prisons pour attendre la libération de leurs proches mais ils ont été informés de la suspension du processus de libération. Ce qui est une forfaiture et cela va installer le doute dans la tête des citoyens sénégalais. Tout cela montre qu’ils ne veulent pas la paix», dénonce-t-il. Il promet qu’ils vont faire feu de tout bois pour faire libérer Me Ngagne Demba Touré car sa place n’est pas en prison. Me Tall accuse le régime en place d’être plus qu’illogique dans sa façon de faire. «Ce qu’ils ont dit est tout à fait le contraire de ce qu’ils sont en train de faire. Ce qu’on voit là prouve tout simplement que ces gens-là ne désirent pas qu’il y ait la paix dans ce pays», conclut-il.
PARALYSIE ANNONCÉE DES COURS ET TRIBUNAUX APRÈS L'ARRESTATION DE NGAGNE DEMBA TOURÉ
L'Union nationale des travailleurs de la justice appelle " à un arrêt immédiat de travail et particulièrement aux greffiers d'interrompre les audiences et les interrogatoires en cours et ce, jusqu'à la libération sans délai" de l'avocat interpellé ce merc
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/02/2024
L'Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) a publié aujourd'hui un communiqué demandant la libération sans condition de Maître Elhadji Ngagne Demba Touré, avocat et militant des droits humains.
Selon l'UNTJ, Maître Touré a fait l'objet d'une arrestation ce matin à son domicile. Cette arrestation fait suite, selon le syndicat, à "la traque éhontée" dont l'avocat est victime et qui l'avait contraint à six mois d'exil.
Dans son communiqué, le Secrétariat Exécutif National de l'UNTJ "invite madame le garde des sceaux, ministre de la justice à mettre tout en œuvre pour la libération immédiate et sans condition" de Maître Touré.
L'UNTJ appelle par ailleurs "tous les travailleurs de la justice à un arrêt immédiat de travail et particulièrement aux greffiers d'interrompre les audiences et les interrogatoires en cours et ce, jusqu'à la libération sans délai de notre camarade".
Cet appel intervient dans un contexte où la liberté d'expression et les droits de la défense sont de plus en plus remis en cause au Sénégal, selon les organisations de défense des droits humains.
LES TRAVAILLEURS DE LA JUSTICE EXIGENT LA LIBÉRATION DE NGAGNE DEMBA TOURÉ
Pour le SYTJUST, Me Ngagne Demba Toure doit bénéficier des mêmes mesures d'élargissement que les autres détenus récemment libérés dans le cadre des efforts du gouvernement pour apaiser les tensions politiques dans le pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/02/2024
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) a publié un communiqué de presse ce 21 février 2024 demandant la libération immédiate et sans condition de Maître Ngagne Demba Toure.
Pour le SYTJUST, Me Ngagne Demba Toure doit bénéficier des mêmes mesures d'élargissement que les autres détenus récemment libérés dans le cadre des efforts du gouvernement pour apaiser les tensions politiques dans le pays. "Me Ngagne Demba Touré ne doit pas être exclu de cette dynamique de pacification de l'espace public entamée par le président de la République", a déclaré le secrétaire général du SYTJUST, Souleymane Diallo.
Dans son communiqué, le syndicat "invite Madame le Garde des Sceaux à mettre en œuvre les instructions du président de la République de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l'espace public dans la perspective du dialogue national et de l'organisation de la prochaine élection présidentielle."
M. Touré, greffier de formation et leader de la jeunesse de Pastef, le parti politique d’Ousmane Sonko, a été arrêté à son domicile, à Dakar, par la DIC pour cinq chefs d’accusation, quatre jours après son retour d’exil. Il est accusé d’association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, d’offense au chef de l’État, d’actes de nature à compromettre la sécurité publique ou ayant entrainé des troubles politiques graves
Enfin, le SYTJUST a appelé "tous les travailleurs de la justice à la mobilisation générale pour faire face à toutes les éventualités".
La chanteuse sénégalaise regrette l'incident survenu à l'AIBD lors d'un contrôle de routine sur Souleymane Bangoura, alias Soul Bang's, en provenance de la Guinée.
iGFM – (Dakar) La chanteuse Coumba Gawlo regrette l'incident survenu au cours d'un contrôle de routine, à l'arrivée des passagers d'un vol en provenance de Bamako, au cours duquel Souleymane Bangoura alias Soul Bang's, musicien et manager de Manamba Kanté, a été interpellé puis libéré par la police.
Dans un communiqué, la diva explique que dès qu'elle a reçu l'information de son chef du protocole, présent à l'aéroport pour accueillir Manamba Kanté et son manager Soul Bang's, pour les assister, les convoyer et les installer à l'hôtel, elle a pris les dispositions nécessaires pour assister sa fille Manamba Kanté et Soul Bang's, avec qui elle a communiqué par téléphone.
Ainsi, Coumba Gawlo Seck les a invités à garder leur calme et leur sérénité, pour qu'une solution à l'amiable soit trouvée. Pour rappel, des musiciens de l'orchestre de Coumba Gawlo Seck ont effectué ce voyage avec Soul Bang's, à l'aller comme au retour de Bamako, où vient de se tenir avec succès, une édition du Festival international Chant des Linguères, organisé par Coumba Gawlo Seck.
NGAGNE DEMBA TOURÉ TRANSFÉRÉ À REBEUSS
Dès son retour d'exil au Mali, le soutien d'Ousmane Sonko s'est vu accuser de cinq infractions allant du terrorisme à l'outrage à magistrat. Ce rebondissement marque un coup d'arrêt pour celui qui avait été acclamé à Grand-Yoff le weekend dernier
L’opposant Ngagne Demba Touré, arrêté mercredi par la Division des investigations criminelle (DIC) dans le cadre de l’exécution d’un mandat d’arrêt international, a été transféré à la prison de Rebeuss, à Dakar, à la suite d’une audition, a appris l’APS d’une source policière.
M. Touré, greffier de formation et leader de la jeunesse de Pastef, le parti politique d’Ousmane Sonko, a été arrêté à son domicile, à Dakar, par la DIC pour cinq chefs d’accusation, quatre jours après son retour d’exil, selon la même source, un haut responsable de la Police nationale.
Ce dernier, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, précise que le militant de l’opposition, greffier de formation, est accusé d’association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, d’offense au chef de l’État, d’actes de nature à compromettre la sécurité publique ou ayant entrainé des troubles politiques graves.
Il est en même temps accusé d’atteinte à l’autorité de la justice et d’outrage à magistrat.
Ngagne Demba Touré a regagné le Sénégal dimanche dernier, après un exil de six mois au Mali.
Il est apparu dans plusieurs vidéos publiées par les médias, dans lesquelles on le voit acclamé par ses partisans célébrant son retour.
La scène se passe à Grand-Yoff, un quartier de Dakar, selon plusieurs médias.
Dans l’une des vidéos, le leader de la jeunesse du parti dissous par le président de la République, vêtu d’un t-shirt floqué avec le nom d’Ousmane Sonko, se hisse sur le toit d’une voiture, au milieu d’une foule.
TRIPLE NATIONALITÉ, LA MISE AU POINT D’ANTA BABACAR NGOM
Il s’est susurré, qu’en plus d’être sénégalaise, elle détient une autre nationalité. Mais, Anta Babacar Ngom assure qu’elle est exclusivement sénégalaise.
Il s’est susurré, qu’en plus d’être sénégalaise, elle détient une autre nationalité. Mais, Anta Babacar Ngom assure qu’elle est exclusivement sénégalaise. Elle en a fait la précision dans les colonnes de L’Observateur de ce mercredi.
« Je déclare avec fermeté que je respecte pleinement la loi et que je n'ai qu'une seule nationalité, qui est sénégalaise. Je n'ai jamais eu d'autre nationalité. Je suis fière de ma nationalité sénégalaise et je m'engage à servir mon pays avec dévouement et intégrité.
Les allégations de double voire triple nationalités sont infondées et sans fondement. En tant que candidate, je suis soumise aux mêmes lois et exigences que tout citoyen Sénégalais, et j'ai fait face à toute enquête ou vérification pour prouver ma nationalité exclusive.»
PRÉSUMÉS ACTES DE TORTURES SUR LES DÉTENUS, L’ADHA DEMANDE AU PROCUREUR DE S’AUTOSAISIR
Suite aux nombreux témoignages recueillis sur bon nombre de détenus libérés depuis le 15 février, Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) exprime sa profonde indignation sur des cas de tortures et de sévices corporels subis par ces détenus.
Suite aux nombreux témoignages recueillis sur bon nombre de détenus libérés depuis le 15 février, Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) exprime sa profonde indignation sur des cas de tortures et de sévices corporels subis par ces détenus récemment élargis. «Beaucoup de ces compatriotes arrêtés arbitrairement ont dénoncé diverses maltraitances à leur encontre au moment de leur arrestation, entre les mains des forces de défense et de sécurité (fds). Entre autres maltraitances physiques, des intimidations et d’autres formes d’abus psychologiques », a indiqué Adha.
D’après l’organisation, «les témoignages se poursuivent dans la dénonciation d’autres faits, allant des multitudes cas de retours de parquet non légaux, à leurs conditions carcérales, entassés comme des sardines dans des geôles insalubres et minuscules, et au racket subi lors de l’achat de certains produits de consommation».
Cette organisation est très remontée contre la manière dont les prisonniers sont traités dans l’environnement carcéral. Elle «condamne avec la dernière énergie tous ces actes répressifs, odieux, cruels et dégradants qui sapent le fondement même de la dignité humaine». Adha «s’interroge sur la question du respect de la loi, conformément aux droits fondamentaux des personnes privées de liberté et au code de déontologie des forces de défense et de sécurité de 2014 et qui est également valable pour les gardes pénitentiaires».
Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) demande au Procureur de la République «de s’autosaisir de ces dossiers, ainsi qu’aux organisations de défense des droits humains, afin que de tels faits ne se reproduisent plus», exige-t-elle.
LES HERESIES DE LA NOUVELLE LOI SUR L’OFNAC
Votée à l’Assemblée nationale et publiée dans le journal, la nouvelle loi sur l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) semble souffrir de problème d’inconstitutionnalité
La nouvelle loi sur l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) présente plusieurs incohérences. En plus de rendre plus puissant le président de l’OFNAC que l’organe qu’il dirige, elle souffre d’une inconstitutionnalité. Puisqu’elle confère des pouvoirs de procureur au président de l’OFNAC. Or, l’OFNAC est un organe administratif qui ne dépend pas du pouvoir judiciaire.
Votée à l’Assemblée nationale et publiée dans le journal, la nouvelle loi sur l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) semble souffrir de problème d’inconstitutionnalité. Selon une source judiciaire qui a passé au crible le texte, la loi n’est pas conforme à la Constitution. Pour cette dernière, ladite loi confère des pouvoirs de procureur de la République au président d'une autorité administrative indépendante qui est l’OFNAC. Autrement dit avec cette loi taillée sur mesure, le Président de l'OFNAC s'arroge des pouvoirs de chef de parquet. Depuis l'entrée en vigueur de cette loi, le très puissant Président de l'OFNAC dispose d'un pouvoir de dessaisissement à l'égard des autres parquets judiciaires comme financier. Il dispose également du pouvoir de placer en garde à vue de jouer à la médiation pénale et de procéder à des classement sans suite. Ces attributs exclusivement réservés au Parquet, sont depuis l’entrée en vigueur de cette loi nouvelle des attributs partagés voir exercés par le Président de l'OFNAC pour ce qui sont des infractions de sa compétence. Cette loi suscite beaucoup d'interrogations. Est-ce que les représentants du peuple ont compris les difficultés créées par cette loi nouvelle ? Pourquoi ils n'ont pas déféré cette loi devant le Conseil constitutionnel ? Et si les autres autorités administratives indépendantes s’inspirent de cette loi ? Et si cette loi n'est qu'un pas vers un OFNAC en devenir d'une juridiction de jugement ? Autant de questions que l'on se pose avec cette loi.
D’après cette source, l’article 88 de la Constitution est très clair : «Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la ‘’Cour suprême’’, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux. Or, il est évident que l’OFNAC relève du domaine administratif et n’appartient pas au pouvoir judiciaire qui a la prérogative de remplir les missions attribuées au président de l’OFNAC. Ainsi, seule la révision de la Constitution en son article 88 peut rendre la nouvelle loi sur l’OFNAC conforme à la Constitution. Le plus inquiétant, selon notre interlocuteur, c’est que le «président-procureur» de l’OFNAC est plus puissant que l'organe délibérant dudit office.
Dans la nouvelle loi publiée dans le journal officiel, il est clairement mentionné que «sur instruction du président de l'OFNAC et sous sa direction ainsi que son contrôle, les enquêteurs assermentés de l'Office ainsi que tous officiers de police judiciaire et assimilés établis sur le territoire national, procèdent aux enquêtes et, le cas échéant, procèdent à la garde à vue dans les conditions fixées par le Code de Procédure pénale». Le texte de loi renseigne : «Le président de l'OFNAC peut, sur proposition de la personne mise en cause, procéder à une médiation pénale dans les matières de sa compétence. Les montants recouvrés lors d'une médiation pénale sont versés dans un compte du Trésor ouvert au nom de l'OFNAC. Les autres biens mobiliers ou immobiliers sont recouvrés, gérés et réalisés par l'Office national de recouvrement des avoirs criminels. Les modalités de répartition des ressources issues de la vente des biens visés à l'alinéa précédent ainsi que des montants versés au compte du trésor ouvert au nom de l'OFNAC, sont fixées par décret. La signature du procès-verbal de médiation pénale éteint l'action publique».
La loi prévoit également : «Le président de l'OFNAC est seul compétent pour effectuer la mise en demeure prévue par l'article 163 bis du Code pénal et relative à l'enrichissement illicite. Après l'achèvement de l'enquête et s'il existe des indices d'enrichissement illicite, il convoque la personne mise en cause, lui précise que dans l'éventualité d'une poursuite, les pièces du dossier seront tenues à sa disposition 48 heures à l'avance à son secrétariat et l'avertit de son droit de se faire assister du Conseil de son choix. Au jour fixé, le président de l'OFNAC entend la personne concernée, assisté le cas échéant de son Conseil. Il lui fait ensuite connaître les résultats de l'enquête en ce qui concerne le montant de ses ressources, comparé au détail des éléments de son patrimoine ou de son train de vie. Le président de l'OFNAC met ensuite la personne entendue en demeure de justifier dans le délai de deux(02) mois l'origine licite desdits éléments, et en dresse procès-verbal. Si la personne mise en cause présente des justifications suffisantes, le président de l'OFNAC classe le dossier sans suite. Si elle ne se présente pas, ou ne fournit, dans le délai qui lui est imparti, aucune justification ou si les justifications fournies sont insuffisantes, le président de l'OFNAC saisit le procureur de la République ou toute autre autorité compétente».
EL HADJ MALICK YOUM, DEMANDE DE MAINTENIR LA PRESSION CONTRE LE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE
Le SG du Saemss était présent à Mbour hier pour soutenir un enseignant jugé pour manifestation non autorisée Le prof d’espagnol jugé hier écope de deux mois avec sursis.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 21/02/2024
Massouka Ndiaye, le professeur d’espagnol arrêté le 09 février dernier à Mbour et poursuivi pour les délits de participation à une manifestation non autorisée et actes de nature à compromettre la sécurité publique, a écopé d’une peine de deux mois assortie du sursis. Venus nombreux le soutenir hier mardi au tribunal, ses collègues ainsi que ses élèves, ont reçu les remerciements de la synergie des syndicats d’enseignants au niveau national par la voix de El Hadj Malick Youm, le secrétaire général national du SAEMSS. Interpellé sur les perspectives de la grève des enseignants, le leader syndical a assuré que ce mouvement d’humeur pour exiger aux côtés des autres forces vives du pays la tenue de l’élection présidentielle dans les délais requis par la Constitution, va se poursuivre jusqu’à obtention de gain de cause.
Le tribunal de grande instance de Mbour a été assiégé hier par une foule des grands jours venue faire corps avec un enseignant qui était jugé après son arrestation le 9 février dernier pour participation à une manifestation non autorisée et actes de nature à compromettre la sécurité publique.
Tôt dans la matinée, la salle des audiences a été prise d’assaut surtout par les enseignants qui ont fait vaquer les cours dans quasiment tous les établissements de la commune, sans compter une forte mobilisation des élèves notamment ceux du nouveau lycée de Mbour venus eux aussi manifester leur soutien à un de leurs professeurs.
Les moins privilégiés, qui n’ont pu accéder à la salle, se sont massés dans le couloir qui y mène, d’autres dans le hall, tandis que les « retardataires », eux, étaient obligés de patienter aux alentours du tribunal, près du portail pour attendre l’issue de ce procès. Il aura fallu patienter plus de quatre tours d’horloge avant que l’affaire ne soit appelée à la barre. Massouka Ndiaye, drapé dans un ensemble sportif de couleur bleue assorti de chaussures de sport noires, se présente, l’air serein. Il n’est assisté que d’un seul avocat mais dans la salle on sent une effervescence du public pour sa cause.
Au bout de quarante minutes, le verdict est prononcé, le prévenu est condamné à une peine de deux mois assortie du sursis. Dans la salle, on sent un grand soulagement. A preuve, les lieux se sont rapidement vidés de leurs occupants après le prononcé du verdict. Le juge était même obligé d’attendre que tout ce beau monde évacue la salle pour que les autres affaires inscrites au rôle soient appelées.
« Nous avons envisagé de maintenir l’épée de Damoclès … »
Au dehors, le soulagement était perceptible chez les nombreux soutiens de Massouka Ndiaye dont des ténors syndicaux. Face à la presse, EL Hadj Malick Youm, le secrétaire général national du Syndicat autonome des enseignants du Moyen-Secondaire du Sénégal (SAEMSS), qui avait fait spécialement le déplacement, s’est tout d’abord félicité de la forte mobilisation constatée sur place dont élèves et enseignants ont fait montre.
« Nous sommes satisfaits de ce verdict et nous pensons que les syndicats, les enseignants, les élèves, bref toutes les parties prenantes de l’école ont joué leur rôle et nous demandons que l’on continue de respecter les principes de l’Etat de droit au Sénégal », a-t-il souligné.
« Au Sénégal, il faudrait que tout le monde comprenne qu’on est à une ère où on ne peut plus continuer à embrigader les libertés mais plutôt à les accompagner. C’est dans ce sens que nous estimons que la plupart d’entre nous qui refusent de porter le combat doivent comprendre qu’ils sont en sursis. C’est pourquoi, nous saluons la tenue de ce procès et l’engagement et la détermination dont les enseignants ont fait montre pour qu’on obtienne ce résultat Je dois rappeler que nous sommes dans une dynamique où tout le monde constate que les syndicats à l’unanimité ont décidé de porter un combat citoyen suite à la signature du décret abrogeant le décret qui avait convoqué le corps électoral le 25 février et le vote de la loi actant le report », a ajouté le syndicaliste.
Pour autant, estime le secrétaire général du SAEMSS, l’heure n’est pas au relâchement, tout au contraire. C’est pourquoi, il confie que la grève des enseignants contre la suspension « unilatérale » du processus électoral va devoir se poursuivre jusqu’à ce que l’élection présidentielle se tienne dans les délais requis. Selon lui, les enseignants constituent par excellence le corps qui doit incarner l’esprit citoyen. « Nous avons envisagé de maintenir l’épée de Damoclès sur la tête de ces acteurs politiques qui pensent que tout doit se faire sur le dos du peuple, pour leur rappeler que nous exigeons totalement qu’ils se soumettent aux populations pour fixer dans les meilleurs délais cette date de l’élection présidentielle », a martelé M. El Hadj Malick Youm.
Par Pape NDIAYE
COMME A SERENGETI
Jeudi 15 février 2024 au quartier populaire de Rebeuss, nous y sommes ! Entre l’immense portail de la prison centrale et la rue, une foule s’est massée en haie d’honneur servant de passerelle aux détenus en route vers la liberté.
Jeudi 15 février 2024 au quartier populaire de Rebeuss, nous y sommes ! Entre l’immense portail de la prison centrale et la rue, une foule s’est massée en haie d’honneur servant de passerelle aux détenus en route vers la liberté. Parmi eux, des activistes, des adolescents, des personnes âgées, des militants d’Ousmane Sonko, pour la plupart, arrêtés et incarcérés lors des récentes manifestations politiques. Ou pour avoir commis le « crime » d’avoir porté un bracelet ou un tee-shirt aux couleurs de Pastef.
Munis de leurs billets de sortie, ils sont précipités vers le bout du tunnel. A l’arrivée, parents et amis les ont acclamés et embrassés comme des héros de l’injustice. Des scènes de retrouvailles joyeuses filmées et photographiées sous tous les angles par les reporters de la presse nationale et internationale. Mais aussi immortalisées par les smartphones. Cette horde de détenus retrouvant la liberté constitue une véritable « faune » carcérale qui nous renvoie à l’immense savane du Serengeti située en Tanzanie.
Un parc sauvage où se déroule la plus grande et spectaculaire migration animale au monde. En effet pour échapper à l’enfer des félins (lions et tigres), zèbres, buffles et antilopes font la périlleuse traversée de la rivière « Mara » infectée de crocodiles. Exactement comme à la prison de Rebeuss où des centaines de jeunes détenus « politiques » dont la majorité sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés ont réussi à traverser la rivière d’apaisement aux eaux douces afin de se défaire de l’étau autoritaire gouvernemental.
En tout cas, ces arrestations massivement ciblées suivies de mandats de dépôt systématiques décernés aux partisans d’Ousmane Sonko n’étaient rien d’autre qu’une grande rafle de masse de « juifs pastefiens » jamais organisée par les forces de défense et de sécurité sur le territoire sénégalais à l’image du…Vél d’Hiv. A bien des égards, il s’agissait d’une vaste et violente campagne de répression contre les partis d’opposition afin d’éliminer la concurrence à l’approche de la présidentielle 2024 dont la date du scrutin, initialement fixée ce 25 février, a été repoussée.
Une accusation que la ministre de la Justice, e Aissata Tall Sall n’a pas voulu reconnaitre ou soutenir, hier, lors de sa conférence de presse. Pour mieux garder et sécuriser les « seaux » contenant le pouvoir politique de l’Apr, Me Aissata Tall Sall a précisé qu’aucune des 344 personnes libérées n’avait été détenue ou n’a été libérée pour des raisons politiques. « C’est « faux, complètement faux ! », assure-t-elle.
Une chose est sûre, jamais le Sénégal n’avait connu autant d’arrestations et de répressions pré-électorales que durant ces trois dernières années. C’est-à-dire depuis mars 2021. Plus jamais ça !