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1 septembre 2025
par Abdoul Mbaye
QUEL DÉSASTRE !
Comment le Conseil constitutionnel peut-il accepter de confier à un des candidats en compétition le contrôle du respect de la condition essentielle pour pouvoir être candidat, fut-ce par le biais d’agents obéissant à ses ordres ?
La décision n°2/E/2024 du 20 janvier 2024, rendue par le Conseil constitutionnel du Sénégal, établit la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Elle entachera longtemps l’histoire judiciaire de notre pays. Elle est en effet le résultat manifeste d’incompétences et d’erreurs aisément perceptibles par tout citoyen, tout observateur étranger, au fait ou non de la science juridique.
Commençons par rappeler que le système de parrainage citoyen sénégalais (SPCS dans la suite du texte) est une incongruité imposée par le président de la République préparant sa réélection en 2019. Elle fut mise en pratique tout en étant impossible à appliquer.
De l’incompétence du Conseil Constitutionnel à pouvoir contrôler le parrainage SPCS
En l’introduisant comme condition à respecter par tout candidat à l’élection présidentielle, l’article 29 de notre Constitution définit le parrainage comme « la signature » d’un électeur. Ce faisant le parrainage est impossible à reconnaître et à contrôler par le Conseil constitutionnel qui en a la responsabilité. Il lui est en effet impossible de vérifier des millions de signatures en quelques jours.
Dans un pays subissant la toute-puissance du chef de l’État, le juge constitutionnel de 2018 (date de la réforme constitutionnelle contestée par l‘opposition dont les manifestations ont été réprimées avec la plus grande violence) n’a pas eu le courage de souligner cette impossibilité.
Face à cette incompétence de fait à pouvoir contrôler et valider lui-même les parrainages, le Conseil constitutionnel s’est déchargé de cette tâche au profit de fonctionnaires de l’État. L’impossibilité du contrôle demeurant, il leur a été nécessaire d’abandonner le parrainage défini comme « signature », de violer la Constitution, et de l’apprécier sous la forme d’une saisie, à la fois sur un formulaire papier et sur une feuille Excel, de plusieurs données figurant sur les cartes d’identité et d’électeurs. Seule la feuille Excel peut être contrôlée.
De l’incompétence des fonctionnaires en charge du contrôle des parrainages
L’indépendance supposée du juge constitutionnel est une donnée fondamentale de son choix comme juge des élections. Le contrôle du respect des conditions pour pouvoir être candidat à l’élection présidentielle lui est confié à ce titre ; parmi elles la contrainte du nombre de parrains valides. Lorsqu’il s’en décharge au profit de fonctionnaires de l’administration, l’indépendance disparaît. Le fonctionnaire est en effet aux ordres de sa hiérarchie directe. En particulier lorsque le président de la République sortant est candidat ou lorsqu’il propose et soutient un candidat de surcroît Premier ministre et donc chef de l’Administration à laquelle les fonctionnaires sollicités appartiennent.
Comment le Conseil constitutionnel peut-il accepter de confier à un des candidats en compétition le contrôle du respect de la condition essentielle pour pouvoir être candidat, fut-ce par le biais d’agents obéissant à ses ordres ?
Par délégation de ses pouvoirs, le Conseil constitutionnel transforme ainsi l’une des parties, l’un des candidats, en juge constitutionnel chargé du tri des candidats. On ne peut donc s’étonner de toutes ces anomalies constatées dans le cadre du processus de contrôle mis en place. On peut relever parmi elles :
• Le chargement, dans l’ordinateur du préposé, du contenu de la clé USB exigée au candidat avant sa mise sous l’enveloppe scellée qui sera ouverte au moment du contrôle prétendu contradictoire en présence de la Commission présidée par le président du Conseil constitutionnel. C’est pourtant le contenu de la clé qui doit être préservé et non la clé elle-même ;
• Le rejet de parrainages sur la base de fautes d’orthographe sur les noms et prénoms alors que l’erreur matérielle se trouve dans ceux utilisés en référence. Le plus cocasse étant que les erreurs du fichier utilisé comme référence sont souvent absentes du fichier électoral rendu disponible et accessible en 2022 ;
• L’ajout manifeste et systématique de caractères sur les saisies opérées par des candidats ;
• L’impossibilité soudaine de lire une clé USB dont le contenu a pourtant été « visité » au moment du dépôt de la même clé entre les mains du préposé ;
• L’impossibilité de contrôler les rejets dont le candidat est informé par rapport aux fiches papier remises puisqu’elles ne sont pas rendues de nouveau disponibles.
• Etc.
De l’illégalité du double parrainage à sa légalité décidée par le Conseil constitutionnel
L’article 19 de notre Constitution dispose : « Un électeur ne peut parrainer qu’un candidat ». Les articles L57 et L91 du Code électoral précisent le double ou triple parrainage comme un délit en matière électorale, et rendent son auteur passible de peines d’emprisonnement et d’amende. Dès lors comment peut-on retenir comme valide le parrainage délivré hors la loi ? c’est pourtant le cas au Sénégal. Le Conseil constitutionnel fait bénéficier le parrainage en doublon, et donc illégal selon la loi, au premier candidat qui le présente. Il ne cesse d’être valable que pour les autres. Le respect de la loi devrait pourtant conduire à son rejet quel qu’en soit le bénéficiaire, parce que délivré de manière délictuelle. Une analogie pourrait être tentée entre un recel accepté légal selon son premier rang dans une suite de recels.
De l’injustice du tirage au sort devenu critère de sélection des candidats
La validité reconnue au premier parrainage présenté, même s’il est découvert plus tard en doublon illégal, crée le problème de l’organisation du constat de l’antériorité du parrainage concerné. Seule la bousculade et le crêpage de chignons avaient départagé les mandataires des candidats lors de l’élection présidentielle de 2019. Le premier venu dû être conduit au poste de police pour que sa place revint au mandataire du président sortant.
Le dispositif a été amélioré ; la force a cédé la place au tirage au sort, sans mettre fin à la terrible injustice suivante : le premier sorti de l’urne ne perd aucun parrainage illégal en doublon, les pertes par les suivants sont de plus en plus nombreuses. Dans mon cas précis, sorti premier au tirage au sort, j’aurais été retenu candidat; en 61ème position, je n’ai pu l’être.
Cette grave injustice fait du Sénégal la seule démocratie au monde où les candidats à l’élection présidentielle sont choisis après un mécanisme de tirage au sort.
De l’erreur sur la binationalité du candidat Karim Wade
Les sept juges du Conseil constitutionnel ont signé leur décision le 20 janvier 2024. Ils ont rejeté la candidature du candidat Karim Wade en raison d’une déclaration sur l’honneur déposée en décembre 2023 par laquelle il attestait être exclusivement de nationalité sénégalaise.
Un décret français prouve que le 16 janvier 2024, Karim Wade a perdu sa nationalité française par renonciation (sollicitée donc avant cette date). La date de ce décret est antérieure à la décision rendue par le Conseil constitutionnel.
Le bon sens ne peut que retenir ceci : au moment de la signature de la décision, Karim Wade est de nationalité exclusivement sénégalaise. Peut-on oser imaginer que notre Conseil constitutionnel doive privilégier la référence à une déclaration retenue inexacte à la lecture de notre Constitution (Art.28) dont ils sont les véritables gardiens ? qu’est donc devenue notre Constitution si nos juges constitutionnels en retiennent une telle appréciation ?
Et la déclaration dont il est question ne serait fausse que parce que la renonciation déjà effective à sa nationalité française n’avait pas encore donné lieu à la signature d’un décret tardant dans les circuits administratifs !
Retenons que si le Sénégal a pu en arriver à ce niveau de déni de droit et de justice, c’est parce que le SPCS n’a été inventé que dans le but d’organiser des élections non inclusives dont sont écartés des concurrents susceptibles d’être gênants. La condamnation du SPCS par la Cour de Justice de la CEDEAO (Arrêt N°ECW/CCJ/JUD/10/21 du 28 avril 2021) n’a pas conduit l’État du Sénégal à respecter son statut d’État de droit. Il a maintenu le SPCS malgré la sévérité de cette condamnation dont il n’est pas inutile de rappeler les termes : « Dit que .. le Code électoral sénégalais, tel que modifié par la loi n°2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de libre participation aux élections ; Ordonne en conséquence à l’État du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections consécutifs à cette modification par la suppression du système de parrainage électoral ; lui impartit un délai de six (6) mois à compter de la notification qui lui en sera faite pour soumettre à la Cour un rapport concernant l’exécution de la présente décision ».
L’espoir de la restauration d’un processus électoral libre et démocratique doit être porté par la prochaine alternance politique sénégalaise. Elle est devenue indispensable pour la sauvegarde de la paix et de la stabilité de notre cher Sénégal.
Abdoul Mbaye est ancien Premier ministre, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), membre de l’Alliance SENEGAL2024.
RAPPEL À DIEU DE L’ÉCRIVAIN ABASSE NDIONE
L’écrivain Abasse Ndione. est décédé jeudi 25 janvier. Il est l’auteur d’une œuvre teintée de critique sociale et au réalisme saisissant.
L’écrivain Abasse Ndione. est décédé jeudi 25 janvier, a-t-on appris. Il est l’auteur d’une oeuvre teintée de critique sociale et au réalisme saisissant.
Parmi ses ouvrages les plus marquants : “La vie en spirale” (1984 et 1988 aux NEAS et en 1998 chez Gallimard), “Ramata” (Gallimard, 2000 – adapté au cinéma par le Congolais Léandre-Alain Baker), “Mbëkë mi” (Gallimard, 2008 – adapté au cinéma sous le titre “La pirogue” par Moussa Touré).
Son inhumation est prévue ce vendredi à 14h, à Bargny, sa ville natale.
DÉCLARATION DE PATRIMOINE, UN NOUVEAU PROJET SOUMIS AUX DÉPUTES MARDI PROCHAIN
L’ordre du jour porte sur l’examen du Projet de loi portant création de l’OFNAC et du Projet de loi relative à la déclaration de patrimoine.
Les députés sont convoqués en séances plénières le mardi 30 janvier 2024 à 09h.
Selon la direction de la communication de l’Assemblée nationale, l’ordre du jour porte sur l’examen du Projet de loi n°22/2023 modifiant la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) et du Projet de loi n°23/2023 modifiant la loi n°2014-17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine.
Ces deux textes seront défendus par le ministre des Finances et du Budget, Mouhamadou Moustapha Ba.
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ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC SADIO MANE, IDRISSA GANA GUEYE ET PAPE GUEYE
Dans un entretien exclusif avec le desk sport de la RTS, les stars de l’équipe nationale du Sénégal, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye et Pape Gueye, reviennent sur leur parcours impressionnant de trois victoires consécutives.
Dans un entretien exclusif avec le desk sport de la RTS, les stars de l’équipe nationale du Sénégal, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye et Pape Gueye, reviennent sur leur parcours impressionnant de trois victoires consécutives en phase de poules de la CAN.
Sadio Mané, l’attaquant vedette, partage son enthousiasme quant au carton plein historique du Sénégal en phases de poules. Pour lui, l’équipe est dans une dynamique gagnante, mais il souligne l’importance de rester humble et sérieuse pour aborder la prochaine phase du tournoi.
Idrissa Gana Gueye, milieu de terrain, exprime sa satisfaction pour les trois victoires consécutives, résultat d’un travail d’équipe exceptionnel. Malgré cette réussite, il insiste sur la nécessité de viser haut, rappelant que l’équipe ne doit pas faire moins que lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations.
Gana Gueye décrit l’équipe du Sénégal comme équilibrée, séduisante, complète sur toutes les lignes, et met en avant la profondeur de banc impressionnante. Il affirme que l’objectif de l’équipe reste une deuxième CAN consécutive.
Leader du groupe, Sadio Mané souligne l’importance des jeunes talents tels que Lamine Camara et Pape Matar Sarr. Il affirme que la cohésion homogène du groupe améliore le travail collectif à tous les niveaux.
Sadio Mané, marquant dans quatre Coupes d’Afrique des Nations différentes, attribue modestement son succès à la combinaison d’une équipe soudée et expérimentée. Les Lions, plus déterminés que jamais, se préparent à affronter tous les adversaires à venir.
Pape Gueye, rassurant sur sa blessure, révèle que son but contre la Gambie était un soulagement après deux ans sans marquer en équipe nationale. Il souligne que, dans cette CAN, aucune équipe n’est à sous-estimer, les Lions étant prêts à affronter quiconque se dresse sur leur chemin.
MIMI TOURÉ SOUTIENT LE PASTEF POUR LA PRÉSIDENTIELLE
La président de la coalition Mimi24 met en avant les agressions du pouvoir contre la démocratie et les droits de l'homme, ainsi que leur lutte commune contre le troisième mandat de Macky Sall et pour des réformes institutionnelles
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/01/2024
La coalition Mimi24 présidée par l'ancienne Premier ministre Aminata Touré a annoncé apporter son soutien au candidat de Pastef, le parti dissous d'Ousmane Sonko, pour l'élection présidentielle du 25 février 2024.
Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 26 janvier, Mimi24 indique avoir "pris la décision de soutenir le candidat de Pastef pour l'élection présidentielle". Cette décision fait suite à une réunion le 22 janvier entre une délégation de Pastef et de la coalition LACOS, composée notamment du ministre d'État Habib Sy et des députés Birame Souleye Diop et Abass Fall, et les responsables de Mimi24.
Lors de cette rencontre, selon la déclaration, "nous avons eu des échanges riches et approfondis convergents sur la situation nationale et les urgences de redressement national". Mimi24 met en avant les agressions du pouvoir contre la démocratie et les droits de l'homme, ainsi que leur lutte commune contre le troisième mandat de Macky Sall et pour des réformes institutionnelles.
La coalition dirigée par Aminata Touré appelle désormais "tous les responsables, militants et sympathisants de Mimi2024 à ne ménager aucun effort pour une large victoire" du candidat de Pastef dès le premier tour. Ce soutien apporté par un mouvement créé par un ancien pilier de la majorité présidentielle constitue un renfort de poids pour le principal adversaire du président Macky Sall.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
LA RÉPUBLIQUE CONTRE LA DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors que les Assises demandaient vainement que président et chef de parti soient dissociés, Macky Sall amplifie au contraire la fusion en se positionnant comme directeur de campagne de son Premier ministre
D’après certains journaux (PressAfrik, Senenews et Les Échos du 18 janvier 2024), Macky Sall aurait signé « une note le 14 janvier dernier ès qualité de président de la coalition Benno Bokk Yakaar, pour demander aux uns et aux autres de mettre en place leurs comités électoraux avant le 28 janvier prochain ». « Après l’étape du choix de son candidat, la coalition Benno Bokk Yakaar poursuit sa marche vers l’échéance de l’élection présidentielle du dimanche 25 février 2024 », aurait écrit Macky Sall.
Macky Sall s’érige donc de facto en directeur de campagne du candidat Amadou Ba. « Un directeur de campagne est une personne chargée d'organiser et de conduire une campagne électorale. À la tête de l'équipe de campagne, il s'occupe de mobiliser tous les moyens nécessaires en faveur de son candidat. » (Wikipedia)
Le président de la République, lui, est censé être, constitutionnellement, le garant du fonctionnement impartial de nos institutions. En période d’élections, ces institutions sont supposées être équidistantes des candidats. Mais ce président nous a habitués à se situer au dessus de la loi .Ce qui m’amène d’ailleurs à penser qu’au fond, il ne comprend pas ce que « État de droit » veut dire ou alors il le viole en toute connaissance de cause en « fonction des circonstances » (dixit Macky Sall)
Pourtant, il nous a bien affirmé être l’auteur de notre Constitution de 2016. Mais la loi, c’est lui. La République c’est lui. Les complots et la triche, c’est aussi lui.
Macky Sall en tant qu’incarnation de la République nous a solennellement promis des élections “libres transparentes inclusives et démocratiques”. Ce qui implique que tous les concurrents vont pouvoir competir de manière équitable. Mais au contraire, il s’est acharné depuis trois ans à éliminer Ousmane Sonko en instrumentalisant les institutions de la République.
Comment peut-il garantir que la Constitution sera respectée s’il se retrouve directeur de campagne d’un des candidats ? Ne va-t-il pas privilégier le « parti avant la patrie » ? Va-t-il respecter les décisions de la Cour constitutionnelle ou ourdir un nouveau complot visant à discréditer la Cour et dans la foulée reporter l’élection en complicité avec le PDS ? Va-t-il nous épargner les fraudes avant pendant et après l’élection et nous assurer de la disponibilité d’un fichier électoral sincère et fiable, tout en tenant le scrutin à date échue ?
Nous connaissons déjà la réponse qui s’inscrit dans la trahison systématique de son serment et de tout un chapelet de mesquineries qu’il continuera à dérouler jusqu’à la fin.
Un président directeur de campagne et son candidat Premier ministre constituent un duo qui contrôle les administrations centrales et territoriales y compris la gestion des élections. Ce duo contrôle aussi toutes les forces censées sécuriser le scrutin. Il contrôle également les finances de l’État et les fonds politiques, en plus de la diplomatie, du narratif à l’international et des médias nationaux.
Une présidence et un gouvernement entièrement soudés pour faire gagner l’APR au travers du directeur de campagne de l’APR. C’est tout simplement obscène. C’est la République contre la démocratie (aussi Imparfaite que soit cette dernière).
Alors que les Assises demandaient vainement que président de la République et chef de parti soient dissociés, voilà que Macky Sall amplifie au contraire la fusion en se positionnant comme directeur de campagne de son Premier ministre.
Macky Sall vise bien évidemment à enferrer Amadou Bâ dans une double obligation de reconnaissance : (1) pour l’avoir imposé à son parti comme candidat, (2) pour lui avoir éventuellement fait gagner l’élection. Ce qui permettra de lui imposer un dispositif ou Macky Sall en tant que chef de parti maintient le président sous son autorité.
En effet, le 21 décembre dernier l’APR, lors de son congrès d'investiture a non seulement désigné Amadou Ba comme candidat mais a aussi consacré le
président Macky Sall à la tête du parti. Amadou Ba s’il venait, contre toute attente, à être être élu (et c’est là un grand SI) serait donc le premier président non pourvu du statut de chef de parti. L’exécutif serait de fait transféré de la présidence du pays à la présidence du parti.
Un troisième mandat qui nous revient par « la fenêtre » ? C’est tout simplement honteux. Ainsi, la République vide la démocratie de son contenu en privant arbitrairement l’électeur du libre choix de son candidat et de son président en manipulant l’élection de manière cynique.
La République persécute. La République triche. La République se déshonore.
Donc si nous voulons préserver et approfondir notre démocratie, il nous faudra impérativement changer de République. Faisons donc triompher la démocratie dès le 25 février en se débarrassant du duo Amadou Ba et Macky Sall.
Tous ces plans ? Un château de sable qui ne résistera pas à la bourrasque annoncée. Oui, dégageons les dès le premier tour.
Ni report ni chaos !
Personnellement, mon choix se portera sur Diomaye. Nous danserons avec lui de la prison au palais !
ANTA BABACAR NGOM FAVORABLE À L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE VISANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
La présidente d'ARC exprime l'espoir sincère que les rumeurs de corruption s'avèrent non fondées, estimant que, dans le cas contraire, les responsables devraient rendre compte de leurs actes devant le peuple
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/01/2024
Anta Babacar Ngom Diack, présidente de l'Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), le principal parti d'opposition au Sénégal, a exprimé de vives préoccupations quant au bon déroulement des prochaines élections présidentielles prévues pour le 25 février 2024. Dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi 26 janvier 2024, elle a dénoncé "les rumeurs de report des élections, les allégations de corruption et les manœuvres politiques malsaines" qui suscitent l'inquiétude des Sénégalais.
Pour Mme Diack, "le respect des règles démocratiques et le bon déroulement des opérations électorales dans le respect des droits de chaque candidat sont essentiels pour garantir la légitimité et la transparence du processus électoral". Elle a fermement condamné "toute tentative de manipulation politique visant à écarter des concurrents par des moyens illégaux ou non éthiques", qualifiant de telles pratiques de "sapement de la confiance du public dans nos institutions démocratiques".
Les graves accusations portées par l'opposition concernent notamment "les allégations de corruption et les irrégularités présumées dans le processus de sélection des candidats". A ce sujet, la présidente de l'ARC a jugé positive la décision de l'Assemblée nationale de créer "une commission d'enquête parlementaire", espérant que cette initiative "permettra de faire la lumière sur ces allégations".
Appelant à "l'unité de l'opposition", Mme Diack a demandé à "tous les candidats éliminés de ne pas se laisser distraire par des manœuvres politiques, mais de s'unir et de former un bloc solide". Selon elle, "Notre unité sera notre force et notre voix collective sera le garant de notre engagement envers une gouvernance démocratique".
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AMADOU BA CONFIANT POUR LE PREMIER TOUR
Le candidat désigné de la coalition au pouvoir, affiche sa sérénité avant le scrutin du 25 février. Tout en balayant les accusations sur l'éviction de Karim Wade, il promet le dialogue et une action réconciliatrice s'il accède au fauteuil présidentiel
À quelques semaines de l'élection présidentielle sénégalaise prévue le 25 février 2023, Amadou Ba, le Premier ministre et candidat de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar, se dit convaincu de passer au premier tour. "Je voudrais vous dire qu'on a une élection très ouverte parce qu'on a quand même 20 candidats. J'ai le privilège d'appartenir à la coalition la plus forte, la plus organisée et il n'y a pas de doute de mon point de vue que nous passerons au premier tour", a-t-il déclaré dans une interview accordée à RFI et France 24.
Alors que l'élection se déroulera sans les principaux favoris Ousmane Sonko et Karim Wade, dont les candidatures ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, Amadou Ba estime qu'elle reste inclusive avec 20 candidatures. "Je ne pense pas qu'une élection avec 20 candidats soit une élection qu'on peut considérer comme n'étant pas une élection inclusive", a-t-il affirmé.
Interrogé sur les accusations de Karim Wade, qui l'accuse d'être à l'origine du rejet de sa candidature, Amadou Ba s'est défendu en déclarant: "Je regrette qu'il ait eu cette attitude et ses propos à mon endroit. Je pense que je n'ai pas besoin de passer par des entre... enfin de... d'user de certaines pratiques pour m'opposer à la candidature de Karim Wad."
Bien que désigné candidat par défaut après la décision de Macky Sall de ne pas se représenter, Amadou Ba se dit convaincu de sa victoire. Il fait cependant face à des dissidences au sein de son propre camp, avec trois candidats dissidents. "Je pense que leur place est dans la majorité. Nous avons pu construire une majorité très forte", a-t-il réagi.
Interrogé sur l'émigration irrégulière toujours importante des jeunes Sénégalais vers l'Europe, Amadou Ba a concédé que "ça fait très mal" tout en estimant que "les fondamentaux sont là" pour créer de l'emploi sur place. S'il est élu, il s'est engagé à accélérer les procédures judiciaires concernant les opposants emprisonnés et à "réconcilier les Sénégalais".
Sur les questions régionales, Amadou Ba s'est dit favorable à un changement de stratégie de la CEDEAO face aux coups d'État, plaidant pour un dialogue avec les militaires et une aide aux transitions les plus courtes possibles. Quant au franc CFA, il estime qu'il faut évaluer les évolutions possibles tout en défendant l'intégration économique régionale.
HAPSATOU SY LANCE GREENTECH SÉNÉGAL ET PRÉVOIT DES MILLIERS D’EMPLOIS
L'usine et les ateliers, couvrant une superficie de 2000 mètres carrés, emploient déjà près de 100 jeunes, selon Mme Sy.
Nichée au sein de la Maison Hapsatousy aux Mamelles, l'Usine Greentech Sénégal a été inaugurée ce jeudi 25 janvier 2024 par la journaliste Hapsatou Sy. L'usine, fruit de la collaboration avec l'Agence Nationale de l'Aménagement du Territoire (ANAT) et le Programme d'Appui à la Valorisation des Ressources Territoriales (PAVART), prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 10 milliards de FCFA pour sa première année, selon sa fondatrice.
Le projet, qui sera reproduit dans d'autres régions du Sénégal, engendrera des milliers d'emplois à l'échelle nationale. Lors de la cérémonie d'inauguration, Hapsatou Sy a déclaré : "J'ai contacté Greentech en Europe, l'un des leaders mondiaux dans les matières premières cosmétiques, pharmaceutiques et agro-alimentaires. Je leur ai proposé d'investir au Sénégal à condition de créer des emplois, de soutenir les jeunes et d'accompagner les femmes créatrices de ressources."
L'usine et les ateliers, couvrant une superficie de 2000 mètres carrés, emploient déjà près de 100 jeunes, selon Mme Sy. Greentech Sénégal, filiale de Greetech Afrique, s'engage également dans l'artisanat avec une vannerie et une tannerie à Saly et à Ngaparou. Hapsatou Sy a également annoncé un projet de culture de pommes de terre à Orkadiéré.
Nous voulons créer des marques championnes
"Nous voulons créer des marques championnes," a souligné la fondatrice de Greentech Sénégal, exprimant sa volonté de soutenir l'industrialisation du Sénégal. Elle a précisé son rôle en tant qu'ambassadrice du Programme d'Appui à la Valorisation des Ressources Territoriales (PAVART), visant à identifier des investisseurs pour des industries créatrices d'emplois pour les jeunes.
Hapsatou Sy a insisté sur la nécessité de donner de l'espoir à la jeunesse sénégalaise en rappelant que le pays dispose de ressources et d'une jeunesse dynamique. Elle a souligné le besoin de transformation industrielle pour changer l'avenir des jeunes. Au cours de la cérémonie d'inauguration, des jeunes ont partagé comment leur vie avait été transformée depuis leur intégration à Greentech Sénégal.
Selon Hapsatou Sy, en trois mois, 100 contrats à durée indéterminée (CDI) ont été signés avec des jeunes sénégalais, bénéficiant de deux heures de formation rémunérées chaque jour.
PAR Nioxor Tine
UNITÉ AUTOUR D’UNE PLATEFORME POLITIQUE DE TRANSITION
Les combats pour une reprise du parrainage citoyen sont futiles. Il faut « dé-présidentialiser » notre système politique en adoptant un régime parlementaire, dans lequel, le Premier ministre élu par le Parlement détient la réalité du pouvoir
Le peuple sénégalais, dans sa majorité, s’attend à ce que, dans un mois, jour pour jour, le 26 février prochain, en milieu de matinée ou plus tôt, le président sortant donne un coup de fil de félicitations– certes contraint - à M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Cela suffira-t-il pour mettre, fin à la gestion autocratique et bananière de l’État sénégalais, qui s’est aggravée, ces douze dernières années ? Autrement dit, allons-nous assister à une véritable alternative sociopolitique avec mise à terre du système néocolonial ou à une nouvelle alternance comme les deux premières, avec son lot de reniements et d’incertitudes ?
Un processus électoral chaotique
La publication de la liste tout à fait arbitraire des candidats définitivement retenus pour concourir, lors de la prochaine élection présidentielle n’a fait qu’enfoncer le clou dans la plaie du sinistre processus du parrainage citoyen, qui a raté son principal objectif, qui était de contribuer à la rationalisation du nombre de candidats.
En effet, il est passé de 14 en 2012, période d’avant-parrainage à 20, en cette année 2024, même si l’expérience a prouvé que c’est le président de la coalition au pouvoir, qui tire les ficelles dans les coulisses, selon qu’il souhaite avoir un électorat dispersé ou non. On se rappelle des 47 listes lors des législatives de 2017, dont la plupart avaient été parrainées par le président Macky Sall, phénomène, qui s’est reproduit pendant les locales de 2022, avec les exemples emblématiques de Kolda et Dakar.
Pour la présente présidentielle, où leur formation politique court le risque de ne pas figurer parmi les deux premiers concurrents, en termes de suffrages engrangés, les spin-doctors du Benno-APR semblent à nouveau miser sur la dispersion des voix et sur la mobilisation massive de toutes les forces terrifiées, non seulement par la perspective d’une véritable reddition des comptes, mais aussi par l’idée que notre pays puisse enfin sortir du giron de la Françafrique.
Outre cette défaillance du système de parrainage, quant à la réduction du nombre de candidats, qui constitue un aspect quantitatif, on a également pu observer une carence qualitative, car le filtre mal conçu a disqualifié plusieurs candidats reconnus dans l’arène politique, censés être représentatifs et en même temps confirmé des dilettantes en politique ayant le plein droit de participer à la gestion de la cité.
Il s’agit de certaines personnalités qui, malgré tout le respect, qui leur est dû, se sont surtout distingués dans des domaines aussi divers que variés (volaille, parasitologie, humanitaire) où il est vrai, ils font des prouesses…etc.
Nous en appelons solennellement à leur patriotisme et à leur esprit citoyen pour refuser de servir de faire-valoir au putsch électoral en cours et qui pourrait singer le scénario gabonais, c’est-à-dire la proclamation de résultats fantaisistes.
Au total, à l’ombre des tirages au sort et des mystères digitaux, évoquant, selon Abdourahmane Diouf, un putsch électronique, que même des initiés ont du mal à décrypter, les magistrats du Conseil constitutionnel, non avertis en la matière, s’appuyant sur des experts de l’ombre, ont scellé le sort de dizaines de citoyens aspirant à compétir pour la magistrature suprême.
Une élection dévoyée
Ainsi, on a assisté à l’éviction programmée, depuis belle lurette du candidat Ousmane Sonko, à l’encontre de qui, plusieurs procédures judiciaires, toutes aussi grotesques, les unes que les autres avaient été enclenchées (pseudo-viol, diffamation d’un présumé gangster à col blanc).
L’exclusion du patriote en chef, porteur de tant d’espoirs populaires, n’a pu avoir lieu, que parce que des magistrats « ripoux » se sont pliés en quatre pour satisfaire – en mode fast track – la commande politique du président de la Coalition Benno Bokk Yakaar, accélérant le temps de la Justice, si lent habituellement…
De la même manière, l’élimination de Karim Wade de la compétition électorale, même si elle peut se justifier légalement (pour parjure), n’est pas forcément pertinente (politiquement parlant) - d’autant qu’il a fini par renoncer à la nationalité française -, eu égard aux milliers d’électeurs « égarés », qui comptaient voter pour lui et au vu du rôle historique du PDS.
Avec une quarantaine de candidats spoliés, dont sept aux fichiers dits inexploitables, l’exclusion du PDS, l’ostracisme manifeste envers le leader du Pastef, maintenant reconnu comme le leader le plus représentatif de l’opposition sénégalaise, il est clair que le scrutin du 25 février prochain ne répond pas aux critères minimaux de validité. Il peut, quand même servir de rampe de lancement à une dynamique de transformation sociale.
C’est le lieu de saluer la clairvoyance du staff dirigeant du Pastef, qui a trouvé la parade, devant l’entêtement du président Macky Sall à vouloir écarter M. Ousmane Sonko du jeu politique, avec la complicité de certains magistrats, en le rendant inéligible. Ils ont contourné ce piège en optant pour une solution alternative (un ou plusieurs autres candidats), donnant ainsi une leçon de démocratie interne à plusieurs leaders politiques, sans programme ni projet, gérant leurs formations politiques comme un patrimoine personnel, pouvant même être hérité par leurs descendants fussent-ils incompétents et/ou maladroits.
Néanmoins, du fait des violations flagrantes des normes régissant le processus électoral, sans oublier un fichier piégé, avec surreprésentation des départements du Nord et un ostracisme marqué des primo-votants, on peut considérer que le vainqueur de cette mascarade électorale souffrira d’un déficit patent de légitimité. Il devra donc être considéré comme un intérimaire chargé de conduire une transition vers une nouvelle République à refonder de fond en comble.
Comme pour les pays de la sous-région ayant connu des coups d’Etat militaires, il faudra s’atteler à rétablir un ordre constitutionnel normal, après trois années de quasi-État d’exception depuis les émeutes de 2021 et un sabotage méthodique du processus électoral, s’apparentant à un putsch civil, reposant sur des manipulations électroniques et l’instrumentalisation des institutions (DGE, CENA, Cour suprême, Conseil constitutionnel).
Un gouvernement d’union nationale de transition
Notre conviction est que les combats pour une reprise du parrainage citoyen ou le report de l’élection présidentielle sont futiles et d’arrière-garde.
Il faut radicalement soigner la quasi-totalité de notre classe politique, qui souffre du syndrome d’hyper-présidentialisme caractérisé par une gestion autocratique de leurs partis (très souvent des coquilles vides) et cette obsession morbide à vouloir être candidat, même si on ne doit récolter que des scores lilliputiens avoisinant le zéro.
Il faut donc « dé-présidentialiser » notre système politique en adoptant carrément un régime parlementaire, dans lequel, le Premier ministre élu par le Parlement détient la réalité du pouvoir ou tout au moins rééquilibrer, en profondeur, les pouvoirs au sein et entre les différentes institutions.
C’est pourquoi, il faudra aller vers l’adoption d’un programme commun de refondation institutionnelle dans lequel pourraient se reconnaître la plupart des hommes politiques de notre pays.
En effet, la réalité montre clairement que le système hyper-présidentialiste, tel que mis en place par notre premier président après la crise de 1962, est antinomique avec un véritable pluralisme politique. Pire, il est synonyme de velléités hégémoniques, de clientélisme, de corruption, d’atteintes aux libertés et de fraudes électorales.
Dans le même ordre d’idées, le devenir des partis ou coalitions ayant exercé le pouvoir dans notre pays interroge. Ils peinent à survivre et à garder leur cohésion, quand ils perdent leur pouvoir. La plupart de leurs cadres transhument ou créent leurs propres organisations groupusculaires, contribuant ainsi à aggraver la pléthore de partis que connaît notre pays et à amplifier la cacophonie sur la scène politique.
Le parti socialiste disloqué, réduit à une peau de chagrin et le parti démocratique réduit à un clan familial doublé d’un fan’s club de Me Wade, en sont la meilleure illustration.
Les forces patriotiques devraient donc se regrouper autour d’une plateforme politique, embryon d’un futur gouvernement d’union nationale de transition, chargé d’organiser, dans les plus brefs délais, des élections législatives transparentes et inclusives ainsi qu’un référendum sur une nouvelle Constitution comme celle issue de la Commission nationale de réforme des Institutions.
Un programme de rupture sera discuté et adopté de manière consensuelle. Il sera en rapport, aussi bien avec la nécessité d’une refondation institutionnelle bien comprise, le respect des droits et libertés, qu’avec le parachèvement de nos souverainetés politique, économique, monétaire et culturelle.