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9 septembre 2025
TEMPS D’ANTENNE, LES CANDIDATS OU MANDATAIRES CONVOQUÉS LUNDI
La rencontre sera l’occasion pour le CNRA de déterminer avec les candidats et la RTS, le temps quotidien à réserver à chaque candidat et pour procéder au tirage au sort pour l’ordre de passage à l’émission consacrée à la campagne électorale.
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) va déterminer de l’ordre de passage et du temps quotidien réservés à chaque des candidats à l’élection présidentielle du 25 février, selon un communiqué parvenu, mercredi, à Walfnet. «La rencontre sera l’occasion pour le CNRA de déterminer avec les candidats ou leurs mandataires et la RTS, le temps quotidien à réserver à chaque candidat et pour procéder au tirage au sort pour l’ordre de passage à l’émission consacrée à la campagne électorale diffusée par l’audiovisuel public», lit-on dans le document.
‘’En application des dispositions du Code électoral, le CNRA invite les candidats à l’élection présidentielle figurant sur la liste arrêtée et publiée par le Conseil constitutionnel, à participer ou à désigner leur mandataire, pour représentation à cette réunion», informe l’organe de régularisation de l’audiovisuel.
ÉGAL ET LIBRE ACCÈS AUX MÉDIAS PUBLICS : DISTORSIONS À LA PELLE !
Pendant que les autres candidats sont occupés à passer tout leur temps au Conseil constitutionnel, qui pour contester un parrainage non pris en compte, qui pour contester la légalité de la candidature de l’autre concurrent, celui du pouvoir déroule.
Pendant que les autres candidats sont occupés à passer tout leur temps au Conseil constitutionnel, qui pour contester un parrainage non pris en compte, qui pour contester la légalité de la candidature de l’autre concurrent (Tiens, tiens !!!), celui du pouvoir déroule. Et la Société nationale de Radiotélévision sénégalaise, créée en 1992 (loi no 92-02 du 6 janvier 1992), largement subventionnée sur les fonds publics, sert la Majorité : le candidat Amadou Bâ et son «directeur de campagne», le Président Macky Sall, himself.
Depuis qu’il a été critiqué sur son style, trop mou au goût de Souleymane Jules Diop ou de Bibi Baldé, le Premier ministre est comme dopé et ne se prive plus d’antenne…et d’écran. Toutes les occasions sont bonnes pour occuper l’espace médiatique. La semaine passée, le PM-candidat était dans le Sud où les inaugurations et lancements de travaux se sont succédé. Candidat comme les autres, mais pas tout à faire comme les autres, Bâ profite de son statut de Premier ministre pour dérouler ses activités et se mettre sous les projecteurs avec le vernis «activités gouvernementales» qui lui permet d’échapper aux oukases du Cnra et de bénéficier d’un traitement médiatique grandeur nature, notamment par les médias du service public.
Son «directeur de campagne» occupe le reste de l’espace. Dimanche passé, ce sont quasiment plus de six heures de direct que le président de la République sortant et chef de file de Benno Bokk Yakaar s’est offertes pour l’inauguration du Bus rapid transit (Brt). Mardi, le chef de l’Etat faisait le bilan de ses actions sur l’équité sociale avec les structures qu’il a créées que sont le Pudc, le Puma, la Cmu et autres Promovilles.
Vendredi, «Kor Marème» était à Saint-Louis pour l’inauguration de la nouvelle agence de la Bceao. Cela pue propagande déguisée à mille kilomètres à la ronde ! Alors, au «20 heures» de la Rts, si ce n’est pas le PR, «directeur de campagne», c’est le PM-candidat. Le Cnra qui ne se prive pourtant jamais une occasion pour rabrouer voire taper sur les médias privés, coupables des gestes supra, fait le dos rond. Se contentant de rappeler les règles, comme dans son communiqué publié en milieu de semaine dernière.
Revient ainsi en surface un débat que l’on croyait vieillot sur l’accès équitable des partis politiques aux médias, d’Etat notamment. Une vieille rengaine des années 90 qui ornait les «cahiers de doléances» de l’opposition d’alors tout comme le fichier électoral est la tasse de thé de l’actuelle opposition. Un grand bond en arrière et une résurgence d’exigences futiles au moment où les enjeux en débat devaient porter sur la gouvernance des ressources pétrolières, gazières et minières, la sécurité nationale pour un pays ceinturé par des Etats soit gangrénés par le narcotrafic et/ou ayant à leur tête des juntes militaires.
S’y ajoute que notre pays est la porte d’entrée du Sahel noyauté par la pieuvre terroriste. Mais, non ! On est dans le divertissement (entertainment, pour parler comme les Anglais). Hélas, d’ici aux élections et même après, l’opposition va continuer à dénoncer les règles pendant que le jeu se déroule sous ses yeux. Et le pouvoir va poursuivre la propagande autour de ses réalisations avec la complicité de la Rts, bien de tous, mais au service de quelques-uns. Au nez et à la barbe de Babacar Diagne et compagnie qui, eux, vont continuer à menacer, sur un ton comminatoire et paternaliste, les médias privés (les pauvres !) qui, seuls, devraient mériter le regard du gendarme de l’audiovisuel.
CAN 2023, LA NAMIBIE EN 8ES POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE
Dos à dos au terme d’un match assez décevant (0-0) ce mercredi San Pedro, le Mali et la Namibie ont néanmoins assuré l’essentiel. Les Brave Warriors terminent parmi les meilleurs 3es et parviennent à se hisser hors de la phase de groupes.
Dos à dos au terme d’un match assez décevant (0-0) ce mercredi San Pedro, le Mali et la Namibie ont néanmoins assuré l’essentiel. Déjà qualifiés, les Aigles terminent en tête du groupe E de la CAN 2023 et défieront le Burkina Faso en 8es de finale, tandis que les Brave Warriors terminent parmi les meilleurs 3es et parviennent à se hisser hors de la phase de groupes pour la première fois de leur histoire !
En partie remanié, le Mali entrait timidement dans le match et concédait une énorme occasion au quart d’heure de jeu lorsque Tjiueza voyait sa frappe mourir sur le poteau, avant que Djigui Diarra ne repousse la reprise de Shalulile dans la foulée. Les hommes d’Eric Chelle ripostaient cinq minutes plus tard suite à un gros déboulé de Fousseni Diabaté, dont la frappe sèche était détournée par Kazapua. Quelques minutes plus tard, Youssoufou Nikhaté réalisait un superbe centre pour la tête de Sinayoko, qui vendangeait une énorme munition en manquant le cadre.
Un nul, deux vainqueurs
Malgré ces alertes, le rythme de la partie restait assez faible. Sous l’impulsion de l’entrée de Mohamed Camara, gêné par un pépin physique sur ce début de CAN, le Mali prenait l’ascendant et poussait davantage en fin de match. Mais cette rencontre restait très brouillonne et personne ne trouvait la faille. Qu’importe finalement puisque ce partage des points fait les affaires des deux équipes qui obtiennent respectivement la première place pour le Mali et une qualification historique pour la Namibie.
CAN 2023, LE MAROC QUALIFIE LA CÔTE D’IVOIRE
Vainqueur de la Zambie (1-0) ce mercredi à San Pedro, le Maroc, déjà qualifié, permis à la Côte d’Ivoire, pays-hôte et 3e du groupe A, de se qualifier parmi les meilleurs 3es.
Vainqueur de la Zambie (1-0) ce mercredi à San Pedro, le Maroc, déjà qualifié, a terminé premier du groupe F de la CAN 2023. Par effet de ricochet, les Lions de l’Atlas ont permis à la Côte d’Ivoire, pays-hôte et 3e du groupe A, de se qualifier parmi les meilleurs 3es au détriment des Chipolopolos.
Sans Walid Regragui, suspendu pour deux matchs fermes suite à son altercation avec Chancel Mbemba, et présent en tribunes, ni plusieurs titulaires habituels comme Romain Saïss, Selim Amallah et Youssef En-Nesyri, laissés au repos au coup d’envoi, les Lions de l’Atlas entraient assez timidement dans la partie face à des Zambiens qui pouvaient se contenter d’un match nul pour se qualifier et qui ne forçaient pas.
Après de premières banderilles signées Saibari et Aguerd, les demi-finalistes du dernier Mondial finissaient par piquer. Sur une action initiée par Boufal, Hakimi effectuait un centre, repoussé par le gardien, qui profitait à Ziyech, capitaine d’un soir et à l’affût (0-1, 38e). Le milieu offensif de Galatasaray dédiait son but à son coach, en direction de qui il adressait un coeur. Dans la foulée, les Marocains passaient proches du break mais Mulenga détournait la tête d’El Kaabi puis Boufal n’obtenait pas de penalty sur un contact litigieux dans la surface.
Bounou sauve les Eléphants
Sans Ziyech, légèrement touché à la cheville et remplacé par Amine Adli à la mi-temps, le second acte se disputait sur un faux rythme, qui aurait pu sourire aux Zambiens. Mais la frappe enroulée de L. Banda fuyait le cadre à l’heure de jeu. Surtout, Bounou réalisait une claquette décisive dans les dernières minutes sur une tentative de E. Banda. Dans les derniers instants, Tissoudali échouait à faire le break face à Mulenga. Plus que les Marocains, qui affronteront l’Afrique du Sud en 8es de finale, ce sont les Ivoiriens qui pouvaient exulter. Malgré leur fiasco de lundi, et sans Jean-Louis Gasset, limogé ce mercredi, ils prendront bien part aux 8es de finale contre le Sénégal !
PACTE NATIONAL DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Les candidats mus par le devoir, partagent le sentiment que l'actualité et la pertinence des travaux des Assises et de la CNRI militent en faveur de l'exploration des opportunités offertes par la mobilisation citoyenne et leur exploitation rapide
A quelques heures de l’ouverture ce jeudi 25 janvier à 15h à L’Harmattan d’une rencontre entre des représentants de la société civile et des candidats à la présidentielle, SenePlus publie ci-dessous l’avant-projet d’un Pacte national qui est proposé à la signature de tous les prétendants. L'avant-projet vise à mettre en avant les conclusions des Assises nationales de 2008-2009 et les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions de 2013 lors de l'élection présidentielle de 2024. Il propose des principes consensuel concrets pour renforcer la cohésion sociale, l'État de droit, et la préservation des biens publics. Les candidats seront invités à signer ce Pacte s'engageant ainsi à respecter des principes démocratiques et républicains durant leur mandat. Ce pacte symbolise un pas vers une citoyenneté active et une refondation des institutions sur des bases démocratiques.
1 CONTEXTE ET PARTIES
Le collectif des mouvements citoyens engagés pour l'application au bénéfice du Sénégal des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013) vient d'arriver au terme d'une première phase d'études, d'appropriation interne et de réflexion partagée.
Il a entrepris de valoriser la démarche déjà initiée d'interpeler des candidats à la candidature aux prochaines élections présidentielles en appelant à un dialogue ouvert avec toutes les candidates et tous les candidats dont les dossiers viennent d'être validés par le Juge constitutionnel.
Les candidates et les candidats à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024, mus par le sens du devoir, partagent le sentiment que l'actualité et la pertinence des travaux historiques sus indiqués militent en faveur de l'exploration de toutes les opportunités offertes par la mobilisation et l'initiative citoyennes et pour leur exploitation dans les meilleurs délais possibles.
La présente initiative est ouverte à toutes adhésions ultérieures éventuelles de la part d'acteurs, personnes physiques ou morales, poursuivant les mêmes buts et finalités attachés au même objet.
2 OBJECTIFS – MOTIVATION
Convaincus de l'actualité et de la pertinence des résultats desdits travaux évoqués ci-dessus, les Parties entendent travailler à les faire figurer parmi les enjeux majeurs des prochaines consultations électorales afin de les offrir comme solutions crédibles dans la construction d'un consensus solide pour notre vivre ensemble et ainsi sceller une compréhension voisine sinon commune de la cohésion sociale, de l'État de droit, de la gouvernance, de la préservation du patrimoine et des deniers publics.
3 OBLIGATIONS
Le collectif de mouvements citoyens s'assignera sur le court et moyen terme à accompagner l'évaluation et la promotion de la demande citoyenne et à concourir à parfaire son élaboration et sa formulation.
Les candidates et candidats désignés ci-dessus qui sont en situation de le faire devront traduire leurs engagements en plan d'actions à réaliser dans un délai de 200 jours de leur administration en cas de victoire électorale. Ceux qui ne seront pas en situation de le faire pourront participer à la réalisation des objectifs de ce Pacte dans d'autres positions citoyennes.
4 DURÉE
Le présent Pacte est conclu pour une durée de cinq années, correspondant à la durée d'un mandat présidentiel.
5 SUIVI DES ENGAGEMENTS
Les parties mettront en place, en tant que de besoin, un Comité de suivi chargé d'apprécier l'évolution des questions faisant l’objet d'intérêt ou de préoccupations communes.
6 DISPOSITIONS FINALES
Les modalités de modification et de traitement des litiges seront convenues d'accord parties.
Les annexes 1 et 2 font partie intégrante du présent Pacte qui sera soumis à la signature des parties selon les modalités suivantes : avant la date du 31 janvier 2024 ; au plus tard avant le démarrage de la campagne électorale, soit le 3 février 2024.
ANNEXE 1 : ASSISES NATIONALES - CHARTE DE GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE - (Synthèse Ad Hoc) (Fascicule 2009)
I. VISION ET VALEURS
VISION
• Sénégal, un Etat souverain ; une République démocratique et laïque ; un Etat de droit où la Gouvernance est fondée sur l’éthique, la participation, la concertation, le respect des Institutions, des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux.
• Sénégal, un pays de justice sociale et d’équité avec des citoyennes et des citoyens égaux en droit et animés par un haut degré de sens civique, engagés dans le développement durable s’appuyant sur un aménagement harmonieux du territoire et une sécurité nationale crédible.
VALEURS
• République Laïque et Démocratique
• Etat Unitaire Décentralisé
• Souveraineté du peuple
• Pluralité ciment de l’unité nationale et fondement de toute prise de décision publique.
II. INSTITUTIONS – LIBERTES – CITOYENNETE
• Libertés individuelles et collectives à garantir
• Constitution à faire connaître par le peuple
• Réformer les institutions pour une séparation et un équilibre effectif
• Administration publique républicaine avec des appels à candidature pour les postes de direction
• Collectivités locales : relever les capacités de réalisation et l’autonomie financière trop faibles.
III. GOUVERNANCE
Gouvernance globale :
• Constitutionnalisation de la démocratie participative
Gouvernance politique :
• Fiabilisation du fichier numérisé
• Partis politiques : rationalisation du système
Gouvernance économique
• Mobilisation du capital humain, culturel, intellectuel et social
• Orientation des options économiques vers la satisfaction des besoins des populations et le patriotisme économique.
Gouvernance sociale
• Consensus sur les options fondamentales retenues dans les secteurs : éducation, santé, sécurité sociale, culture et sport)
IV. POLITIQUE EXTERNE – INTEGRATION ECONOMIQUE – MIGRATIONS (pour ordre)
ANNEXE 2 : COMMISSION NATIONALE DE REFORME DES INSTITUTIONS (CNRI) - EXTRAIT DU RAPPORT 2013
1. ETAT DE DROIT
• Création à la tête du système judiciaire d’une Cour Constitutionnelle, gardienne de la Constitution au pouvoir élargi et renforcé.
2. EQUILIBRE DES POUVOIRS
• Le P.R, Chef de l’Exécutif, détermine la politique de la Nation et incarne l’unité et la cohésion nationales en conséquence, il ne peut plus être chef de parti dès son entrée en fonction.
• Le Parlement est doté des compétences et des ressources nécessaires pour exercer son pouvoir de vote de la loi, de contrôle de l’action du Gouvernement et de l’évaluation des politiques. Il dispose de l’Administration d’Etat.
3. INDEPENDANCE DE LA JUSTICE
• La Cour Constitutionnelle bénéficie d’une origine diversifiée de ses membres qui sont par ailleurs nommés par le P.R sur base des propositions d’instances diverses.
• Le Président de la CC préside le Conseil Supérieur de la Magistrature qui veille sur le bon fonctionnement de la Justice ainsi que la gestion de la carrière des magistrats.
4. LIBERTES PUBLIQUES
• Le dispositif des droits et libertés est renforcé pour mieux assurer les conditions d’effectivité de leur jouissance (manifestations – handicap etc…)
• Création d’un Juge des Libertés doté du Pouvoir d’ordonner des mesures provisoires et rapides
• Abolition des règles désuètes relatives à la délivrance du mandat de dépôt et à l’interférence d’autres autorités que le magistrat officiant.
5. DEMOCRATIE PARTICIPATIVE
• Le peuple est en source de tout pouvoir en démocratie, le citoyen se voit reconnaître des prérogatives nouvelles en matière de pétition, de loi et d’accès la justice.
• La concertation et la participation sont érigées en principe constitutionnel.
• Le système électoral est fiabilisé sous la supervision d’une autorité de régulation de la Démocratie (ARD).
6. DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION
• Les collectivités locales se voient garantir les transferts financiers conséquents rattachés à la TVA.
• Le découpage des circonscriptions administratives déconcentrées et soumis à la loi à l’instar des collectivités locales.
7. BONNE GOUVERNANCE, TRANSPARENCE ET ETIQUE DANS LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES
• Principe de reddition des comptes et culture de l’imputabilité constitutionnalisée.
• Réaménagement du dispositif de contrôle de l’Etat autour de la Cour des Comptes, institution supérieure de contrôle des finances publiques en vue de le rendre structuré à toutes les étapes et coordonné entre toutes les instances.
8. STABILITE INSTITUTIONNELLE
• Prévoir des dispositions supplétives pour régir le cas de discordance entre majorités présidentielle et parlementaire, cause potentielle de crise.
9. PARTIS POLITIQUES
• Normalisation de la création du fonctionnement du financement des partis politiques.
• L’ARD, en sus du processus électoral, contrôle la régularité du fonctionnement et du financement des partis politiques et des campagnes électorales.
10. ADMINISTRATION PUBLIQUE
• Eriger le principe constitutionnel d’une administration neutre, impartiale et apolitique.
11. BIENS PUBLICS ET RESSOURCES NATURELLES
• Sacralisation des deniers publics et des biens publics.
• Gestion vertueuse, rationnelle et durable des ressources naturelles, en particulier foncières et minérales.
• Bannissement de la corruption, de l’enrichissement illicite et des infractions assimilées.
SAINT-LOUIS FACE AU DILEMME DU GAZ
Pétrole et gaz : eldorado économique ou malédiction environnementale pour la ville ? À l'aube de l'exploitation des réserves offshore, la population oscille entre attentes et défiance vis-à-vis d'un secteur aux impacts controversés
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/01/2024
À Saint-Louis, grande ville du nord du Sénégal, l'exploitation des ressources gazières annoncée pour 2024 fait naître à la fois des espoirs économiques et des inquiétudes sociales et environnementales, selon plusieurs habitants interrogés par RFI.
"Les installations gazières brillent désormais à l'horizon, le soir, quand on porte le regard vers l'océan" observe le média français. L'activité gazière pourrait redynamiser l'économie de cette localité frappée par le chômage et la crise du tourisme liée à la pandémie. "Le gaz va apporter beaucoup plus d'économie et créera de la richesse" assure le maire et ministre des Infrastructures Mansour Faye, cité par l'Agence de presse sénégalaise.
Cependant, certains riverains craignent que les retombées ne profitent qu'aux entreprises étrangères impliquées, à savoir BP et Kosmos Energy. Par ailleurs, la communauté des pêcheurs se plaint d'une baisse d'activité depuis l'installation de la plateforme gazière au large. "On ne peut pas tuer la pêche pour le gaz" déplore Moustapha Dieng du Syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal, également cité par RFI.
Autre problématique soulevée : l'érosion côtière qui menace la Langue de Barbarie, étroite bande de terre où résident des milliers de personnes. Si une digue a été construite, certains doutent de la durabilité de telles mesures face à la montée des eaux.
Avec ces enjeux économiques, sociaux et environnementaux, l'issue du scrutin présidentiel du 25 février à Saint-Louis reste incertaine, malgré la mainmise jusqu'ici de la majorité présidentielle sur cette circonscription.
Par Mohamed GUEYE
EXPLORER A FOND LE TOURISME RELIGIEUX
Le responsable du secteur tourisme religieux à la Sapco a déclaré avoir entamé l’élaboration d’un plan d’actions dans une approche inclusive et participative en incluant les responsables religieux, et qui devrait impliquer des investisseurs privés.
La Société d’aménagement des côtes et zones touristiques (Sapco) a l’idée de créer des résidences d’accueil pour pèlerins dans les différentes cités religieuses. L’idée est de capter la grande masse de fidèles qui se déplacent régulièrement dans des villes comme Touba, Tivaouane, Kaolack, Ndiassane, Porokhane, Popenguine ou Thiénaba, pour ne citer que ces localités. L’idée, pour cette structure, est de favoriser le tourisme religieux dont on dit depuis des années, qu’il pourrait constituer un appoint au tourisme balnéaire, dominant, mais qui pourrait rapidement être en perte de vitesse, au regard des conséquences de l’érosion côtière.
Le responsable du secteur tourisme religieux à la Sapco a déclaré avoir entamé l’élaboration d’un plan d’actions dans une approche inclusive et participative en incluant les responsables religieux, et qui devrait impliquer des investisseurs privés. Le potentiel est énorme. Rien que pour le Magal de Touba, on parle régulièrement de plus de 2 millions de pèlerins lors de cette occasion. Ce qui est tout de même aussi important que le Hajj à La Mecque, soit dit en passant. Si on ajoute les nombreuses personnes qui se rendent dans les autres localités, on peut estimer que c’est une bonne partie de la population sénégalaise qui se déplace à différentes périodes de l’année. Car il y a aussi différentes ziarras auprès de nombreux chefs religieux à travers le pays.
C’est dire que le développement du tourisme religieux ne pourrait se contenter de la mise en place de «résidences d’accueil», et demanderait des structures d’accueil de qualité. Si La Mecque reçoit des millions de pèlerins chaque année, c’est que les gens ont mis en place des structures dignes des meilleurs réceptifs au monde -certains gros labels internationaux gèrent d’ailleurs des hôtels dans la capitale de la Oumma.
Touba, Tivaouane, Popenguine, ainsi que Médina Baye et Médina Gounass pourraient faire la même chose. Il y a bien sûr, bien des préalables, et d’idées préconçues à surmonter. Il y a ici possibilité d’attirer non seulement des croyants et des fidèles, mais le pays aurait là l’occasion de permettre d’abord aux Sénégalais de connaître leur pays à moindres frais, sans avoir à compter toujours sur de vagues connaissances qui pourraient leur fournir le gîte et le couvert. Au-delà, les promoteurs touristiques auront là l’occasion d’attirer des touristes sur d’autres sites.
Depuis des années que les offices de promotion touristique parlent de développer d’autres formes de tourisme, parce que ce secteur est l’un des plus importants de l’économie du Sénégal. Avant la découverte et l’exploitation des hydrocarbures, le tourisme a longtemps constitué, avec la pêche, l’un des principales sources d’emplois et de revenus dans le pays. Néanmoins, avec le temps, le principal site touristique de Saly Portudal a connu une certaine régression du fait des effets de l’érosion côtière et de la décrépitude des réceptifs. Les pouvoirs publics ont fait beaucoup d’efforts, sous l’impulsion, il faut le dire, du Président Macky Sall, qui y a mis les moyens pour relancer le tourisme.
Néanmoins, les pouvoirs publics ne peuvent tout faire dans un secteur qui repose essentiellement sur les efforts du secteur privé. Or, depuis des années, à part les réceptifs qui poussent sur la Corniche de Dakar, et un peu au Plateau, il y a un problème de renouvellement de l’offre. Cela, en plus d’une forte concentration dans la capitale politique, n’est pas de nature à favoriser la déconcentration et le développement du tourisme pour inciter à l’arrivée de nouveaux touristes.
Le développement du tourisme religieux serait une très bonne chose, à condition de ne pas se montrer frileux et de songer à voir grand. Le potentiel des villes comme Touba, Tivaouane, Médina Baye et Popenguine est très important pour ne pas être exploité à fond.
CAN 2023, WALID REGRAGUI SUSPENDU 4 MATCHES PAR LA CAF !
C’est un gros coup dur pour le Maroc dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2023. Face à la RDC, le coach Walid Regragui avait eu une altercation avec Chancel Mbemba en fin de match et cela avait provoqué des débordements au coup de sifflet final.
C’est un gros coup dur pour le Maroc dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2023. Face à la RDC, le coach Walid Regragui avait eu une altercation avec Chancel Mbemba en fin de match et cela avait provoqué des débordements au coup de sifflet final. Depuis, la CAF avait ouvert une enquête pour statuer sur cette polémique.
Eh bien, les résultats de cette enquête sont tombés. Selon les informations de BeIN Sports et confirmées par la chaîne sportive nationale marocaine Arryadia, Walid Regragui a été suspendu 4 rencontres par la CAF dont deux avec sursis. Il sera donc absent lors du match du soir face à la Zambie ainsi que lors du 8es de finale des Lions de l’Atlas. C’est son adjoint Rachid Benmahmoud qui prendra donc place sur le banc.
PLUS DE 70 MORTS DANS L’EFFONDREMENT D’UNE MINE D’OR AU MALI
Plus de 70 orpailleurs ont trouvé la mort vendredi dernier dans l’effondrement d’une mine d’or sur un site dans le sud-ouest est du Mali
Dakar, 24 jan (APS) – Plus de 70 orpailleurs ont trouvé la mort vendredi dernier dans l’effondrement d’une mine d’or sur un site dans le sud-ouest est du Mali, a appris mercredi l’APS.
‘’Plus de 70 personnes ont été tuées dans l’effondrement vendredi d’une galerie sur un site d’orpaillage dans le sud-ouest du Mali. Un drame d’une rare ampleur dans une région sahélienne régulièrement sujette aux accidents miniers’’, rapporte France 24 sur son site.
Mardi, le ministère des Mines du Mali avait évoqué la mort de plusieurs orpailleurs sans donner de chiffres précis.
« Ça a commencé par un bruit. La terre a commencé à trembler. On était plus de 200 chercheurs d’or sur le terrain. Les recherches sont terminées maintenant. Nous sommes à 73 corps trouvés », a déclaré Oumar Sidibé, un responsable des orpailleurs de Kangaba.
par Yoro Dia
LE SÉNÉGAL ENTRE CONTINUITÉ ÉTATIQUE ET PERSPECTIVE HISTORIQUE
Dans un pays où l’opposition peut gagner la mairie de la capitale, où la majorité parlementaire ne repose que sur un député de plus, perdre son temps sur la question de la transparence électorale relève de l’anachronisme
Dans l’histoire de l’art, il arrive qu’un tableau résume mieux une période historique que tous les historiens et autres politologues, sociologues ou journalistes. Les artistes ont cette capacité et cette facilité à saisir et à graver instantanément l’Histoire. Qui mieux que le peintre préromantique Antoine-Jean Gros, avec son tableau de Bonaparte sur le pont d’Arcole, a saisi la vision et l’ambition de Napoléon ? Dans ce tableau, on voit déjà Napoléon poindre derrière le Général Bonaparte. On sent nettement comment du Général Bonaparte jaillirait Napoléon, avec la détermination et l’ambition contenues dans un regard. Il en est de même du tableau de Kehinde Wiley sur le Président Macky Sall. Ce tableau résume parfaitement les 12 ans de Macky Sall mieux que tous les livres et analyses de politologues, sociologues et journalistes. Aujourd’hui l’émergence est à portée de main et le tableau de Kehinde Wiley l’illustre mieux que tous les discours.
Le président Sall y est dans la même posture que Moïse après la traversée de la Mer Rouge. Comme Moïse, il n’atteindra pas la Terre Promise, mais il a fait le plus difficile en montrant la voie et en guidant son Peuple jusqu’à ce que la terre promise soit visible. Aujourd’hui, la terre promise de l’émergence est visible et à portée de regard et de main. Le Sénégal devait l’atteindre en 2035, mais à l’époque nous n’avions pas le pétrole et le gaz. Avec ces ressources, les délais pourraient être réduits, avec le pétrole qui est non seulement une bénédiction, mais un accélérateur d’émergence. L’enjeu de la présidentielle doit porter sur comment accélérer notre marche vers l’émergence en nous libérant enfin de la démocratie de Sisyphe (notre propension à toujours revenir sur les règles du jeu, cet éternel recommencement, et à réduire le débat politique à la simple question électorale). Il est temps de fermer la page de cette démocratie de Sisyphe, ouverte depuis les élections de 1983 et qui ne profite aujourd’hui qu’aux rentiers de la tension.
Dans un pays où l’opposition peut gagner la mairie de la capitale, où un membre de la Société civile peut conquérir une grande ville comme Kaolack, où une ville aussi symbolique que Ziguinchor est entre les mains de l’opposition et enfin, où la majorité parlementaire ne repose que sur un député de plus, perdre son temps sur la question de la transparence électorale relève de l’anachronisme. Nous allons avoir l’élection la plus ouverte de notre histoire et la plus inclusive avec 20 candidats. La démocratie étant la compétition des réponses que les citoyens se posent, cette Présidentielle est l’occasion de sortir de la démocratie de Sisyphe et de poser enfin les vrais débats.
Notre pays a été un îlot de démocratie dans un océan de dictatures et de partis uniques, des indépendances jusqu’aux conférences nationales et à la Conférence de la Baule ; aujourd’hui nous sommes redevenus un îlot de stabilité dans un océan de turbulences de coups d’Etat et de djihadisme. Le terrorisme et le djihadisme sont à nos frontières. Il serait bon qu’on sache ce que pensent les candidats de ces questions essentielles. Quelles sont leurs idées sur la défense nationale, la sécurité nationale, nos rapports avec nos voisins. Il serait bon qu’on sache l’opinion économique des candidats sur le Pse, devenu la matrice des politiques publiques depuis 2014. En cas d’alternance, quelle serait l’alternative ? Quelles solutions préconisent les candidats pour l’école publique, pour l’université, pour une paix définitive en Casamance ? Voilà autant de questions qui devraient être au cœur de cette élection.
Quand on interroge l’histoire électorale du Sénégal depuis l’Indépendance, on a l’impression que notre pays est à la quête d’institutions parfaites ; d’où les éternels changements, pour ne pas dire l’éternel retour à la question électorale, qui est la phase infantile de la démocratie. Notre démocratie a besoin d’un nouvel horizon, d’ouvrir une nouvelle page. Ce nouvel horizon est économique et devrait être au centre du débat électoral malheureusement cannibalisé par la question des règles du jeu. Des institutions parfaites n’ont jamais existé nulle part. Elles le deviennent avec le temps. Elles sont comme du bon vin. Et l’histoire montre qu’il n’y a pas de lien dialectique entre réforme politique, modernité des institutions et efficacité économique. La France a été le pays de l’une des plus grandes révolutions au monde, que Hegel qualifia de «superbe lever de soleil», mais ce sera l’Angleterre, avec ses institutions «archaïques» vieilles de cinq siècles, qui sera à l’origine de la révolution industrielle, comme le Japon le sera pour la révolution technologique avec des institutions qui remontent à l’ère du Meiji (1868).
Aujourd’hui, les Etats-Unis, le pays de Google, Facebook, de Twitter, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus moderne, ont pourtant un des systèmes électoraux les plus archaïques, avec des règles qui remontent au 18e siècle mais auxquelles tout le monde s’adapte. Lors de la dernière élection en 2020, le vote postal était au centre de tous les débats au pays de Google. C’est ce qu’il nous faut dans notre pays, en laissant à nos institutions le temps de la maturation.
Immédiatement après la présidentielle, les rentiers de la tension électorale vont encore proposer la création de nouvelles institutions et de nouvelles règles, alors que le bon sens politique et historique recommande de corriger quelques failles pour rendre le système plus performant. Notre vieille démocratie a su tenir le choc de l’intermède de l’insurrection de l’ex-Pastef, parce que nous avons la chance d’avoir un Etat qui, comme le roseau, peut plier mais ne rompt pas. Cet avantage comparatif du Sénégal qu’est son Etat, nous le devons à plusieurs générations de présidents de la République, mais aussi à des générations de fonctionnaires qui l’ont renforcé. C’est pourquoi le Président Sall a été très inspiré de rendre hommage à ses prédécesseurs lors de son dernier discours à la Nation, insistant ainsi sur la continuité étatique. Les présidents passent, les régimes passent, mais l’Etat demeure. Léopold Sédar Senghor a posé les jalons de la Nation solide en faisant du Sénégal l’une des rares sociétés «désethnicisées» et détribalisées en Afrique.
Le président Diouf a consacré essentiellement ses 20 ans à renforcer un Etat dont on a découvert les vertus de la solidité avec l’ouragan populiste faite de brutalité et de vulgarité, mais qui grâce à la robustesse de notre Etat, n’aura été qu’un intermède tragique. Aujourd’hui le Droit a repris sa place et a remplacé les cocktails avec le retour à la judiciarisation des conflits politiques, qui est un critère de l’Etat de Droit. Et celui-ci ne saurait accepter qu’on puisse exprimer ses idées avec les cocktails Molotov sur les bus et l’incendie de l’Université. C’est pourquoi il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal, sauf à admettre que balancer des cocktails Molotov sur des bus, sur des maisons ou à l’université soit une idée politique. Appeler à l’insurrection et à renverser un pouvoir démocratique élu n’est pas de l’opposition légale, et n’est ni acceptable ni tolérable.
Abdoulaye Wade, grâce son opposition légale contraire à celle insurrectionnelle, a fait avancer les libertés publiques et fait faire à notre démocratie un bond qualitatif avec l’alternance politique. De Senghor à Wade, nous avons ainsi un cycle politique et historique. Wade est ainsi le dernier des anciens et ferme le long «cycle senghorien» comme disait Pathé Diagne. Si Wade est le dernier des anciens, Macky Sall est le premier des modernes, et la modernité politique aujourd’hui ne peut signifier le fait de discuter du sexe des anges comme les règles du jeu électoral, mais c’est d’aller vers l’émergence comme la Malaisie, les Emirats, Singapour. Ce débat est le seul qui vaille, et il doit être au cœur de la présidentielle.
De Senghor à Macky Sall, nous avons une continuité étatique, mais maintenant il nous faut une autre perspective historique qui est l’émergence, cette nouvelle frontière que nous devons conquérir, ce nouvel horizon que nous devons atteindre en faisant confiance à nos institutions tout en étant vigilant car le Président a raison de nous rappeler la fragilité des démocraties. Il ne faut jamais oublier que la Grèce, la Patrie de la démocratie, a connu la dictature des colonels jusqu’en 1974, des siècles après celle de 30 tyrans qui détruisirent la démocratie en 404 avant JC. L’Allemagne, le pays de la pensée, le pays de Goethe, Schiller, de Kant, de Fichte, de Hegel…, est tombée entre les mains des barbares nazis à cause de la faiblesse et de la myopie politique, et du manque de courage des dirigeants de la République de Weimar. L’Allemagne entraînera dans sa chute dans la barbarie l’Autriche, qui était le phare culturel de l’Europe à l’époque, entraînant ainsi le suicide du grand écrivain Stephan Zweig, qui ne pouvait supporter le triomphe de la barbarie à Vienne et la disparition du «monde d’hier» fait de débats civilisés et de concurrence dans le raffinement culturel et esthétique. Le pays de Senghor a aussi failli sombrer comme celui de Goethe.
Si beaucoup d’intellectuels ont commis la même erreur coupable que Heidegger qui a soutenu les nazis, l’Etat du Sénégal n’a pas commis la même erreur que la République de Weimar. Au-delà des infrastructures, de la croissance, de la Coupe d’Afrique, l’histoire retiendra aussi de Macky Sall, le sauvetage de la République, à l’image d’un Lincoln qui a sauvé les Etats-Unis de la sécession. Aujourd’hui, le Sénégal est soulagé d’avoir retrouvé son «monde d’hier», comme aurait dit Zweig, avec la fin définitive de l’intermède Pastef. Nous avons eu plus de 260 candidats, qui ont sillonné le pays pendant des mois pour chercher des parrainages sans aucun incident majeur. Sur les plus de 260 candidats, 20 ont été validés par le Conseil constitutionnel. Cette étape ultime a été précédée par la judiciarisation des conflits électoraux, qui a permis de montrer l’indépendance de la Justice et des magistrats. Loin d’être «clochardisés», ils sont au cœur de notre démocratie, car la Justice est le seul service de l’Etat qui porte le nom d’une vertu. Ce long bras de fer entre les avocats de Sonko et l’Etat du Sénégal, et la longue guérilla des procédures, a montré toute l’indépendance de la Justice, que reconnaissent même aujourd’hui ceux qui traitaient les magistrats de clochards et les menaçaient.
Le Sénégal a retrouvé son «monde d’hier» ; ses valeurs avec le débat d’idées et non plus celui des cocktails Molotov, avec des conflits qui se règlent devant les tribunaux et des polémiques quotidiennes dans les médias. L’Etat est debout, la République sauvée et une vitalité démocratique retrouvée. La campagne va s’ouvrir dans quelques jours et les Sénégalais choisiront librement comme d’habitude leur Président. Ce ne sera point un miracle, ni une prouesse, mais une banalité démocratique pour l’une des plus vieilles démocraties du continent, au plus grand regret des rentiers de la tension, théoriciens, promoteurs et apôtres de la chimérique guerre civile entre des partisans de changement anticonstitutionnel et des régimes de transition. Ils rêvent de mettre fin à l’exception sénégalaise, un des rares pays africains à n’avoir jamais connu de rupture anticonstitutionnelle.
Avec l’intermède de l’insurrection géré dans le cadre de l’Etat de Droit, le Sénégal a tenu son rang, comme le reconnaissent la Cour de justice de la Cedeao et le Haut-commissariat des droits de l’Homme. Ce dernier organe a invité le Président Sall pour le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Ces deux évènements sont les meilleures réponses à la campagne de manipulation nationale et internationale dont l’objectif est la négation du Sénégal et son statut d’exception. En désespoir de cause, la dernière manipulation consiste, face à la flagrance du bilan, à vouloir opposer bilan matériel et bilan immatériel. Ce qui n’a aucun sens.
Dans un article en date du 17 avril 2023, je rappelais que quand on parle du bilan du président Sall, on pense automatiquement et naturellement au Ter, au Brt, aux ponts, aux autoroutes, aux stades, aux hôpitaux… Le bilan est tellement flagrant qu’on en oublie l’essentiel : l’esprit qui le sous-tend. Cet esprit que Alain Peyrefitte appelle le «tiers facteur immatériel», à côté du capital et travail. Ce tiers facteur immatériel qui permet d’expliquer les miracles économiques malgré un «désavantage initial», comme les Pays Bas qui, au XVIème siècle, transcendent le déterminisme géographique pour se lancer à la conquête du monde (le siècle d’or), puis l’Angleterre au XVIIIème (une petite île devenue la seule thalassocratie de l’histoire), ou le Japon et l’Allemagne, complètement détruits après la Deuxième guerre mondiale et qui vont ressusciter économiquement, et Singapour (un ancien entrepôt de la Marine britannique sur la route des Indes). Pour Peyrefitte, «le tiers facteur immatériel est un signe qualitatif et invisible qui valorise ou inhibe, féconde ou stérilise les deux premiers facteurs matériels, visibles qualitatifs du capital et du travail».
Le bilan immatériel de Macky Sall est aussi dans ce «tiers facteur immatériel» qui a permis d’ouvrir la boîte de Pandore de l’univers des possibles. C’est ce qui explique qu’en 12 ans que le Sénégal est en train de passer de l’indigence à l’émergence, de gagner la Coupe d’Afrique, d’avoir des centaines de km d’autoroutes et d’avoir réglé les 3 problèmes qu’on croyait insolubles : le pont de Farafegny, la paix en Casamance et la question de l’énergie. Face à un tel bilan matériel et immatériel, la manipulation reste la seule arme des partisans du projet de négation du Sénégal. La manipulation va continuer aussi bien au niveau national qu’international, car pour les partisans de la négation du Sénégal, elle n’est plus seulement un instrument, mais est devenue l’essence du projet, si elle n’a pas toujours été le projet.