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25 mai 2025
RETOUR DE PARQUET, LA DÉTENTION DE PAPE SANÉ PROLONGÉE
La navette continue pour le chroniqueur de Wal Fadjri. Après avoir été déféré à deux reprises devant le procureur de la République, Pape Sané n’a pu faire face à ce dernier
La navette continue pour le chroniqueur de Wal Fadjri. Après avoir été déféré à deux reprises devant le procureur de la République, Pape Sané n’a pu faire face à ce dernier, en dépit des heures qu’il a passées dans la cave du tribunal de Dakar.
Ce jeudi 16 novembre, il a fait l’objet d’un retour de Parquet, selon ses avocats. Ainsi, il est retourné en détention à la section de recherches de la gendarmerie et pourrait être transféré dans un commissariat.
A noter que, pour l’instant, Pape Sané est poursuivi pour diffusion de « fausses nouvelles » pour avoir fait une publication sur Facebook rendant hommage au général Tine.
VERDICTS DU 17 NOVEMBRE, VEILLÉE NOCTURNE CE JEUDI
Ce vendredi 17 novembre, la Cour suprême examinera le recours de l’Agent judiciaire de l’État contre la décision du juge du tribunal de Ziguinchor ordonnant la réintégration de Sonko sur les listes électorales
Ce vendredi 17 novembre, le monde entier va écouter et observer le Sénégal. En effet, la Chambre administrative de la Cour suprême examinera le recours de l’Agent judiciaire de l’État (AJE) contre la décision du juge du tribunal de Ziguinchor ordonnant la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales. De son côté, la Cour de justice de la CEDEAO donnera son verdict, suite à l’audience tenue en début novembre, relative à la radiation de Sonko sur les listes électorales, de la dissolution de son parti.
Les militants et sympathisants de Sonko ne comptent pas rester les bras croisés ou attendre sagement les verdicts dans leurs maisons. Les patriotes envisagent de grands rassemblements dans l’étendue du territoire national pour mettre la pression sur les décideurs du destin de leur leader.
Ziguinchor, ville natale et base du candidat Ousmane Sono dont- il est le maire se démarque des autres régions. En attendant vendredi 17, une veillée nocturne est envisagée ce jeudi 16, à partir de 21h, au terrain Diatir, à Lydiane. Les Ziguinchorois réclament en plus de celle de leur édile, la libération de tous les détenus politiques.
par Ousmane Sonko
AU VAILLANT ET DIGNE PEUPLE SÉNÉGALAIS
Ce qui se joue cette semaine et particulièrement demain, ce n'est pas l'avenir d'Ousmane Sonko, c'est notre avenir, notre volonté en tant que Panafricains, en tant que Sénégalais de se réapproprier notre pays
Du fond de ma cellule, je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n'est, en fait, qu'une prise d'otage politique, pour empêcher ma candidature à la présidentielle de février 2024 et pour freiner l’élan d’adhésion et de prise de conscience des Sénégalais, dont les symboliques sont les foules immenses que nous drainons partout et qui sont insupportables pour ce régime en chute libre.
Cette prise d'otage est électoraliste pour imposer au peuple sénégalais un candidat de la continuité.
Au vaillant et digne peuple sénégalais !
Du fond de ma cellule, je réclame la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques afin qu’ils retrouvent leur famille, car leur souffrance a assez duré.
Aujourd'hui, la jeunesse sénégalaise désespérée se tourne vers les méandres des océans et du désert, et l’État sénégalais, complice, ne pose aucune action pour empêcher ces drames devenus le lot quotidien des familles. Visiblement, Macky Sall et son régime ne comptent rien faire pour stopper l’hémorragie puisque dans leurs pensées machiavéliques ceci peut aider à vider le Sénégal d’une jeunesse qui peut faire basculer le vote dans les urnes.
Mes chers compatriotes, ce qui se joue cette semaine et particulièrement demain, ce n'est pas l'avenir d'Ousmane Sonko, c'est notre avenir, notre volonté en tant que Panafricains, en tant que Sénégalais de se réapproprier notre pays. C'est notre destinée en tant que nation qui se joue, mais surtout notre souveraineté.
C'est pour cela que j'appelle tous les Sénégalais, épris de justice, à s’organiser sur toute l'étendue du territoire national pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance et refuser le dictat d'une minorité.
Je lance un appel à cette jeunesse sénégalaise, sacrifiée par Macky Sall et son régime, aux familles décimées par l’immigration irrégulière et la répression sans nom de la part de ce régime, à nos mamans éprouvées par la détention arbitraire de leurs enfants, à nos pères obligés de reprendre une activité, parfois pénible, pour subvenir aux besoins de leurs progénitures parce que privés de tout soutien. J’en appelle à tous les Sénégalais, à notre fibre patriotique et aux valeurs fondamentales de refus, à se préparer et se tenir debout ce 17 novembre pour préserver notre démocratie.
Il ne s’agit pas de se lever pour ma personne, elle importe peu ; nous devons nous lever pour une justice équitable, libre et indépendante, pour le droit de vivre dans un pays sans craindre d’être arrêté et emprisonné sans justification. Le droit de vivre sans être contraint à l’exil, à l’emprisonnement ou à la mort.
Pour ma part, je continuerai à résister par tous les moyens dont je dispose.
Mes chers compatriotes, levons-nous et tenons-nous debout, parce que le Sénégal en vaut la peine.
L’ÉPURE DU DROIT ET LA PRÉSIDENTIELLE
À la veille du scrutin de février 2024, les mensonges du Droit sont légion. La transformation de la DGE en juge électoral renseigne sur l’Etat féodal au Sénégal depuis 2012. L'élection à venir a pour enjeu la fin de l’Etat colonial sénégalais
Plaidoyer pour une présidentielle transparente, apaisée et inclusive
Questionner l’état du Pacte républicain sénégalais à l’aune du Droit est une mission naturelle de l’universitaire. Chevillé à la temporalité du corps social, le savant, telle une ascèse, porte en lui le poids d’une exigence : celle de rétablir la vérité du Droit dans sa pureté lorsque celui-ci fait l’objet d’assauts répétés et de violations politiciennes assumées.
L’universitaire, quand le contrat-social se déchire au gré de logiques d’appareils et d’enjeux de pouvoir ou de risques de confiscation de la volonté générale, doit inlassablement faire profession de vérité : assumer sa vocation sociale, scander sa part de vérité, s’ériger en voix de la vérité brute du Droit, constituer un rempart contre les contre-vérités, les mensonges, les élucubrations, les interprétations fourbes pour flatter le Prince. L’universitaire cesse d’être fonctionnaire pour faire mission de société. Le savant organique est l’ennemi de la vérité sociale.
La neutralité axiologique, rabattue telle une antienne par ceux dont la vérité du Droit dérange, n’est point une impartialité du scientifique universitaire. Elle n’est pas non plus une forme lâche de neutralisme ou d’impartialité devant les atteintes du Droit. Elle ne signifie pas davantage l’absence d’engagement. Le savant est celui qui prête sa science au service de la société. Il est celui qui façonne le réel et construit les imaginaires autour d’une identité nationale ou d’un récit collectif.
Le savant dit le Droit lorsque la communauté des gens du droit, à l’instar des universitaires, détourne le regard sur un mal-démocratique innommable ou transforme le Droit, par une magistrature politisée, en instrument de conspiration (Mamadou DIA en 1962) ou de liquidation (Omar Blondin Diop en 1973). Que de coups de boutoirs au Droit depuis les indépendances !
Que d’interpellations de la communauté du savoir juridique !
La posture neutrale est la négation même du chercheur. L’existence d’un chercheur neutre est aporétique ; cela relève du non-sens et de l’opportunisme intellectuel des serviteurs dociles du pouvoir. La neutralité axiologique du chercheur postule, à rebours, une fidélité à toute épreuve à l’épure du Droit et aux valeurs qui le subsument, le définissent et l’essentialisent.
Dans toutes les communautés politiques, l’élection présidentielle ne saurait être la panacée : elle prépare au consensus national par des opérations inclusives et sincères. Paradoxalement, elle porte les germes irrédentistes d’une fracture sociale lorsqu’elle trahit la volonté populaire. L’élection présidentielle de 2024 au Sénégal ne fait pas exception à la règle et interroge sur la vitalité du contrat de société sénégalais, ses ressorts profonds, sa pérennité dans le temps long, son existence selon qu’il se réhabilite par une élection juste ou qu’il périclite par une élection sélective. Les élections au Kenya en 2007, en Côte d’Ivoire en 2010, au Gabon en 2023 démontrent qu’un scrutin présidentiel peut participer à la montée de la conflictualité sociale lorsqu’il est frappé d’insincérité.
Dire le droit, le penser et l’expliquer, dans notre temporalité politique, ne relève pas d’une entreprise d’interprétation. L’interprétation, érigée en technique de fabrique d’un droit sous commande politique, pratique des juristes-politiciens, des courtisans ou des militants alimentaires, est une atteinte à l’épure du Droit. Interpréter lorsque le droit ignore toute niche d’insécurité, tout interstice douteux, c’est mentir sur le Droit. Au sortir des actes préparatoires à l’élection présidentielle du 25 février 2024, les mensonges du Droit sont légion.
Mentir sur le droit, c’est entretenir un amalgame sur l’état de contumace en violation de la lettre et de l’esprit de l’article 307 Code de procédure pénale : distinguer là où la loi ne distingue pas, considérer que le contumax doit être arrêté pour les mêmes motifs pour cesser d’être recherché, opérer une divisibilité entre la personne arrêtée et la personne qui continue d’être recherchée etc.
Mentir sur le droit, c’est caporaliser l’administration d’Etat, la DGE en l’occurrence. La transformation de la DGE en juge électoral de recevabilité des candidatures n’est pas seulement un dépassement de compétences, une atteinte à la séparation des pouvoirs ou une immixtion dans le champ des attributions du Conseil constitutionnel. Elle renseigne sur l’Etat féodal au Sénégal depuis 2012. Le mensonge est constitué par le détournement de sens des articles L. 47 al 4 du Code électoral et 36 et 74-2 de la Loi organique sur la Cour suprême relativement au caractère non-suspensif du pourvoi en cassation en la matière.
Mentir sur le droit, c’est cautionner le pourvoi en cassation introduit par l’AJE alors même qu’il n’en a pas les compétences aux termes du décret n° 70-1216 du 7 novembre 1970 portant création d’une agence judiciaire de l’Etat et fixant ses attributions. Dans l’orthodoxie de ses attributions, l’AJE n’a pas intérêt à introduire un pourvoi contre l’ordonnance du Tribunal de Ziguinchor rendue le 12 octobre 2023. Ses compétences de représentation de l’Etat sont strictement limitées aux décisions ou jugements avec une incidence financière manifeste. La matière au titre de laquelle il intervient, les problématiques avec une excroissance financière, ne saurait profiter d’une interprétation libérale ou dynamique attentatoire aux libertés individuelles.Au demeurant, l’AJE est rattaché organiquement au ministère des Finances et des Affaires économiques (Article 1er du décret précité). L’article 2 circonscrit son intervention aux actions dans lesquelles l’Etat peut être créancier ou débiteur. Les poursuites qui lui sont échues sont celles relatives au recouvrement des créances de l’Etat notamment. On est loin de la contestation de la radiation qui ne présente aucune proximité, même indirecte, avec l’état des finances de l’Etat. L’AJE a agi ultra-vires en la matière. La matière des droits fondamentaux (liberté d’expression, droit au suffrage, compétition électorale…) est d’interprétation stricte en ce que les droits fondamentaux de l’individu ne sauraient souffrir d’une interprétation dérogatoire consubstantiellement attentatoire aux droits des individus. La puissance publique, débitrice de la réalisation des droits fondamentaux reconnus aux administrés et aux citoyens-électeurs, ne peut profiter d’une interprétation libérale au détriment des individus.
Mentir sur le droit, c’est procéder à la dissolution-nomination de nouveaux membres de la CENA. Le décret du 3 novembre 2023 n’a pas respecté les formalités substantielles nécessaires de consultation des institutions, des associations et des organismes (barreau, société civile, universitaires…) prévues à l’article L. 7 du Code électoral. Il a procédé, en toute illégalité, au renouvellement de l’intégralité des membres de la CENA. De surcroit, il vise des membres pourtant connus pour avoir participé à des initiatives politiques en faveur de la réélection du président de la République en même temps qu’il viole l’article L. 9 du Code électoral qui dispose qu’ « Il ne peut être mis fin, avant l’expiration de son mandat, aux fonctions d’un membre de la C.E.N.A que sur sa demande ou pour incapacité physique ou mentale, dûment constatée par un médecin désigné par le Conseil de l’Ordre, après avis conforme de la C.E.N.A ». A ce titre, et sans être exhaustif sur les nombreuses illégalités constatées, Monsieur Seydou Nourou BA, nommé comme membre de la CENA par le décret n° 2018-1930 du 9 octobre 2018, ne voit son mandat expirer qu’au mois d’octobre 2024. Le président de la CENA, Abdoulaye Sylla, fut nommé membre du Conseil constitutionnel par le décret n° 2018-2126 du 6 décembre 2018. Il ne pouvait donc légalement être nommé dans cette nouvelle CENA de circonstance politicienne.
Mentir sur le droit, c’est apprêter une vertu pédagogique aux décisions de la CJCEDEAO. Juridiquement, une décision de la CJCEDEAO favorable à Monsieur Ousmane Sonko le rétablit définitivement dans ses droits et ce, quelle que soit la décision rendue par la Cour suprême ce jeudi 17 novembre 2023. Les décisions de la CJCEDEAO sont immédiatement exécutoires et ne sont pas susceptibles d’appel. Le statut de la Cour étant un traité international, il intègre le champ des Conventions prévues à l’article 98 de la Constitution. Dans sa décision du 8 novembre 2010, la CJCEDEAO avait ordonné la libération de l’ancien Président Mamadou Tandja considérant que sa détention était illégale et arbitraire. La Cour considère que « les Etats membres de la CEDEAO ont l'obligation d'exécuter les Décisions de la Cour conformément aux articles 22 du Traité Révisé et 24 du Protocole Additionnel relatif à la Cour.
Qu'à ce titre les Etats doivent prendre toutes les dispositions nécessaires pour se conformer à ces dispositions ; qu'ainsi la Cour n'a point besoin d'ordonner l'exécution immédiate de ses propres décisions qui sont exécutoires à l'égard des Etats dès leur notification ». Est-il besoin d’ailleurs de rappeler que le Sénégal a installé auprès du ministère de la justice l’autorité chargée de suivre l’exécution des décisions judiciaires de la CJCEDEAO ?
Mentir sur le droit, c’est transformer l’Etat républicain en Etat-policier (dissolution de parti politique, interdictions administratives de manifester, étouffement de la liberté d’expression, rafles policières, arrestations pour délit d’opinion, barricades de domiciles…). En somme, l’état du Droit, corrélé à l’élection présidentielle à venir, n’a jamais autant été l’objet de luttes sociales et politiques, avec en creux, l’idée de la fin d’un cycle ou d’un paradigme passéiste de gouvernance néo-féodale ou coloniale. L’élection présidentielle à venir a pour enjeu la fin de l’Etat colonial sénégalais avec à sa tête ses derniers pions politiques vassalisés. L’Etat de droit n’étant pas une délibération décrétale mais sociale, notre ère démocratique est celle de la contestation protéiforme après que naquirent, difficilement, et dans un autre contexte, le multipartisme limité à quatre, le multipartisme intégral, l’alternance de 2000 et celle trahie de 2012.
L’enjeu est la réhabilitation du Droit confiée aux cinq juges de la Cour suprême que le destin a propulsés comme porte-étendards d’un souffle démocratique qui demande à éclore. Ce qui reste de la démocratie, pas grand-chose, est suspendu à la décision de la Cour suprême. En quelque sorte, ces juges feront l’histoire, ou, selon, la déferont. Ils la feront en ne participant pas à la transformation du droit en outil de conspiration politique, en disant NON à un Etat-policier tout entièrement organisé pour la déchéance des droits civils et politiques d’un citoyen-électeur.
par DIOP Blondin Ndèye Fatou
LETTRE AUX PARTENAIRES ET AMIS DU SÉNÉGAL
Dans ce Sénégal de 2023, un signal de média peut être coupé comme un robinet. Sommes-nous sous le régime du flagrant délit continu ? Entendez nos alertes quand nous disons que c’est maintenant qu’il faut agir
Chers amis et partenaires du Sénégal au moment où je vous adresse ces propos, Ousmane Sonko, tête de file incontestable de l’opposition, est sous liens de la détention depuis le 28 juillet ; les motifs et conditions de sa détention lui ont fait observé plus de 40 jours de grève de la faim et deux séjours en réanimation. C’est le seul mode de résistance qui lui reste face au rouleau compresseur judiciaire que le régime de Macky Sall a enclenché depuis mars 2021 pour l’empêcher de briguer le suffrage des sénégalais.
D’un autre côté nous apprenions il y’a une petite semaine que le titre de « Envoyé spécial du Pacte de Paris pour la Planète et les peuples » est la mission que le président du pays partenaire stratégique du Sénégal voudrait confier au nôtre dès la fin de son mandat en cours. Cela ressemble à s’y méprendre à un satisfecit pour sa décision de renoncer à une 3ème candidature.
Passons sur tout ce que cet acte symbolise de la part de l’émetteur comme du receveur et sa résonance auprès des peuples dits francophones, pour entrer dans le fond du sujet qui nous préoccupe aujourd’hui.
Il s’agit d’interpeler ceux qui ont des intérêts au Sénégal mais aussi les nombreux citoyens du monde qui aiment ce pays à l’hospitalité légendaire et jadis havre de paix.
De fait, le pays traverse des moments critiques et a plus que jamais besoin de voir ses partenaires et amis s’impliquer dans la restauration de la justice, de la paix et de la démocratie.
Chers partenaires institutionnels, nous sommes sûrs que vos représentations diplomatiques vous tiennent régulièrement informés de tout ce qui se passent sous nos cieux. Permettez-nous tout de même de mettre en lumière un certain nombre de faits regrettables qui cristallisent notre inquiétude à quatre mois de l’élection présidentielle.
Au moment où nous parlons des milliers de jeunes hommes et femmes mais aussi des enfants et même des nourrissons empruntent des voies dangereuses pour quitter le pays. On nous dit qu’au moins 2000 d’entre eux sont morts de froid, de faim ou par noyade; des villages entiers sont endeuillés et des secteurs d’activité sinistrés suite à cet exode sans précédent. Parmi eux, certains ont perdu l’espoir de voir leur leader libre de participer à la prochaine élection présidentielle. Jusqu'ici aucune solution sérieuse n’a été mise en place par le gouvernement.
Nous sommes le 16 novembre et la prestigieuse université UCAD ne dispose pas de locaux adaptés aux cours en présentiel suite aux dégradations occasionnées par les manifestations de juin dernier ; la proposition de cours en ligne n’intègre pas le défaut d’électricité dans certaines zones sans compter les restrictions du réseau internet en cas de trouble politique.
Dans ce Sénégal de 2023, un signal de média peut être coupé comme un robinet et un journaliste cueilli devant ses collègues pour un post qui date de 2 ans. Sommes-nous sous le régime du flagrant délit continu ?
Etes-vous informés que la DGE, dans l’impunité la plus totale, a refusé d’exécuter une décision de justice réputée favorable à Ousmane Sonko ?
Savez-vous qu’un décret est venu fouler aux pieds le règlement, arraché après d’âpres négociations entre pouvoir et opposition en 2005, d’une institution indépendante ? Nous parlons de la CENA. De surcroît, le régime actuel a catégoriquement refusé de nommer une personnalité neutre pour organiser l’élection de février, revenant par ce geste sur un acquis obtenu de haute lutte.
Savez-vous que depuis le 12 mai toutes les manifestations politiques de l’opposition sont interdites sans motif constitutionnel.
Avez-vous remarqué les nombreux effectifs des FDS surarmés et pré positionnés comme si nous étions dans un pays en insurrection alors que des activités sportives et de loisir rassemblent régulièrement des milliers de jeunes dans une ambiance festive et que le parti au pouvoir draine des centaines de militants mobilisés pour accueillir le président de la république durant sa tournée dite économique ?
Savez-vous que depuis mars 2021 des milliers de jeunes sont en prison (étudiants, vendeurs ambulants, enseignants, journalistes, activistes, humoristes). Et que depuis cette date, les manifestations ont occasionné une cinquantaine de morts sans qu’il y ait enquête et je ne parle pas des blessés.
Leur seul tort : une supposée appartenance ou sympathie à un parti stigmatisé, le Pastef. Ce parti a d’ailleurs été dissout par décret présidentiel en dehors de tout processus judiciaire. Il faut réviser les annales des années 60 pour trouver une jurisprudence!
Savez-vous que son Leader, Ousmane Sonko, a été séquestré durant 55 jours sans aucune notification venant de la justice ? et qu’il a été jugé par contumace alors qu’il était sous les liens de la détention ?
Chers partenaires et amis du Sénégal,
A l’heure où nous parlons aucun candidat de l’opposition ne dispose du fichier ni de la carte électorale, contrairement à ceux du pouvoir qui, en plus, détiennent exclusivement le sabre du logiciel de parrainage ? Et on ne parle pas des milliers de primo votants qui n’ont toujours pas reçu leur carte d’électeur!
Ce vendredi 17 novembre, la Cour de justice de la CEDEAO rendra sa décision sur la réintégration de Ousmane Sonko sur les listes de électorales ; il se dit que la ministre de la justice a déjà donné sa position de ne pas obtempérer s’il advenait une décision favorable à Ousmane Sonko. Ce même jour, la Cour Suprême sénégalaise pourrait rendre une décision qui exclura le même Ousmane Sonko, qui porte l’espoir de millions de sénégalais, de la possibilité d’être candidat pour la prochaine élection ; la conséquence serait la perte définitivement tous ses droits civiques ! Excusez du peu !
Penchez-vous dans les dossiers judiciaires de Ousmane Sonko et vous y verrez des charges toutes plus fallacieuses et loufoques les unes que les autres ; vous y verrez la main du parquet qui parfois alourdit les charges, parfois fait appel alors qu’il n’est pas le plaignant ; vous constaterez une accélération ou un retard inexpliqué des procédures.
La liste des maux est longue et l’on se demande comment en est-on arrivé à ce niveau de déconfiture de nos institutions et de manque de fair-play politique ? Sans avoir les chiffres fiables, on peut aussi parier que ce climat délétère a un impact économique dans le pays qui figure parmi les 25 les plus pauvres du monde sans compter son attractivité.
Alors, la CEDEAO, l’UA, l’UE, l’ONU et ses agences mais aussi les centaines d’ONG vont-elles ignorer tout ce parcours subi par l’opposition, le traitement ignoble infligé à Ousmane Sonko, le mépris en amont des règles consensuelles du processus électoral et féliciter les organisateurs au soir du 25 février 2024 ?
Non, mesurez ce qui se joue ici et maintenant.
Entendez nos alertes quand nous disons que c’est maintenant qu’il faut agir et créer les conditions de retour de la justice et de l’état de droit. Il arrive un moment où le silence devient mensonge et complicité. Vous détenez en partie la solution. Les avocats sont sur le pied de guerre et usent de tous les recours judiciaires dont Ousmane Sonko peut se prévaloir. L’opposition et la société civile sénégalaise s’activent pour contrer tous les pièges tendus par le régime en place. Nous attendons de la communauté internationale qu’elle joue sa partition.
Madame Diop Blondin Ndeye Fatou Ndiaye est Coordonnatrice adjointe de la plateforme Avenir Sénégal Bii Ñu Bëgg, membre du LACOS.
L’INTERSYNDICALE DES TRAVAILLEURS DES COLLECTIVITES TERRITORIALES A REPRIS LE BOULOT
Satisfaits des mesures prises par les différents services du Gouvernement, les responsables de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales ont levé leur mot d’ordre de grève, hier pour une période de deux semaines.
Satisfaits des mesures prises par les différents services du Gouvernement, les responsables de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales ont levé leur mot d’ordre de grève, hier pour une période de deux semaines.
L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a décidé de lever son mot d’ordre de grève. Les responsables syndicaux l’ont fait savoir mercredi à travers un communiqué saluant « l’effort consenti » par le Gouvernement afin que cette crise soit dépassée. D’après les camarades de Amadou Bamba Diop, le travail déjà opéré par l’Etat à travers ses différents ministères leur donne confiance et mérite une accalmie de 15 jours afin de permettre « au comité ad hoc de finaliser ses travaux ». Lors de leur rencontre avec le Premier ministre, Amadou Ba, le 13 novembre dernier, des mesures fortes avaient été prises pour « la satisfaction de la revendication de l’intersyndicale ». Il s’agit, pour le ministère des Collectivités territoriales, de la délimitation du périmètre de la fonction publique locale et de la collecte des données pour l’identification des ayants-droit à travers les 601 collectivités territoriales. Le ministère des finances est chargé de l’évaluation, à travers la direction du service public local, de l’évaluation du coût de la réforme et des modalités de mobilisation des payeurs.
Toujours selon ces responsables syndicaux qui luttaient essentiellement pour une augmentation de salaire, le Premier ministre a décidé que les modalités d’application de la revalorisation concerneront d’abord les ayants-droit dont les dossiers sont certifiés. Ce nombre est estimé à 4447 agents. Actuellement, le comité ad hoc composé de plusieurs ministères va coordonner le processus de finalisation des projets et textes devant permettre la signature d’un protocole entre le Gouvernement et l’intersyndicale.
Cette grève des travailleurs des collectivités territoriales avait occasionné plusieurs désagréments pour les populations sénégalaises. Notamment dans la délivrance des actes et documents d’état civil.
LA MARINE MET LA MAIN SUR DEUX PIROGUES DE MIGRANT
Le patrouilleur Walo de la Marine nationale sénégalaise a intercepté, hier mercredi 15 novembre 2023, deux pirogues transportant des candidats à l’émigration irrégulière.
Le patrouilleur Walo de la Marine nationale sénégalaise a intercepté, hier mercredi 15 novembre 2023, deux pirogues transportant des candidats à l’émigration irrégulière. Les deux embarcations en partance pour l’Espagne ont été stoppées net à près de 200 km des côtes sénégalaises. Au total, 423 personnes, dont 1 blessé, 29 femmes, 3 nourrissons et 25 mineurs, ont été secourues, informe la Marine nationale.
En conseil des ministres, le mercredi 8 novembre, le président de la République, Macky Sall avait annoncé « des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence ». Ceci, afin de neutraliser les départs de migrants à partir du territoire national.
Le chef de l’État a ainsi instruit les ministères de l’intérieur, des armées, de la jeunesse et de la pêche de mutualiser leurs efforts conformément à la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière. Une stratégie qui peine encore à stopper les vagues de départs.
SONKO MAL AVISÉ
Souleymane Jules Diop brosse le portrait trouble de certaines influences gravitant dans l'entourage du leader de Pastef. L'ancien chroniqueur du pouvoir pointe des conseillers qui auraient poussé l'opposant dans ses retranchements
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/11/2023
L'ancien chroniqueur et diplomate sénégalais Souleymane Jules Diop accuse l'entourage d'Ousmane Sonko de mauvais conseils. Invité de l'émission "Tolluway" sur le site d'information Seneweb, il a critiqué certaines personnes influentes auprès du maire de Ziguinchor et leader de l'opposition.
"Lors du lancement du Dialogue national, j'avais personnellement tenté de convaincre ses proches pour qu'il y participe, de même que pour son procès face à Adji Sarr", a déclaré M. Diop. Selon lui, "le jugement par contumace allait lui causer beaucoup de problèmes". Il soupçonne aujourd'hui "qu'il y a des gens dans son entourage qui l'ont poussé à commettre de graves erreurs politiques", estimant qu'à 46 ans, Ousmane Sonko "est un jeune homme sans beaucoup d'expérience".
Plus fondamentalement, Souleymane Jules Diop met en garde contre deux influences néfastes autour du leader de Pastef. "Il y a une aile nationaliste, radicalisée, qui s'attaque aux étrangers, notamment les Peuls, allant jusqu'à consulter les noms sur les listes électorales", a-t-il dénoncé. Mais aussi "une aile islamiste, islamisante, salafiste", même s'il précise ne "pas dire que Sonko ou tous les membres de Pastef le sont".
Pour l'ancien chroniqueur, certaines personnes pensent à tort "qu'imposer un rapport de force peut pousser le pouvoir à céder". Or selon lui, "ce n'est pas forcément le cas". Jules Diop estime enfin qu'Ousmane Sonko "pouvait mobiliser les meilleurs de la jeunesse sénégalaise pour le bien du pays", mais qu'il "a cédé à un moment donné" à de mauvaises influences.
Des accusations circonstanciées retranscrites à partir de l'émission "Tolluway" diffusée sur le site d'information sénégalais Seneweb, où Souleymane Jules Diop était l'invité.
AMINATA TOURÉ SE PRONONCE SUR LE SUJET DE LA CANDIDATURE UNIQUE DE L’OPPOSITION
Comme sur un ring de boxe, le Oui et le Non s’affrontent pour une candidature unique de l’opposition en direction de la présidentielle de 2024.
Comme sur un ring de boxe, le Oui et le Non s’affrontent pour une candidature unique de l’opposition en direction de la présidentielle de 2024. «Nous n’en sommes pas encore à un programme minimal commun, mais les possibilités sont ouvertes», admet Aminata Touré qui prédit une élection à deux tours. «Après le premier tour de l’élection présidentielle, j’espère que les membres du Front pour l’exclusivité et la transparence des élections (Fite) s’uniront derrière le candidat de la coalition qui sera arrivé au deuxième tour», a souhaité l’ancienne alliée du président Macky Sall, dans un entretien avec le journal français Le Monde.
Interpellée sur une alliance dès le premier tour, Mimi Touré a évoqué le contexte de 2012 pour justifier «les hésitations» au sein de l’opposition. «En 2012, il y avait treize candidats en face du président sortant Abdoulaye Wade. Cela n’a pas empêché Macky Sall, alors candidat de l’opposition, de remporter le scrutin au second tour», analyse-t-elle. Pour le moment, indique-t-elle, le plus important est de s’assurer d’un contrôle efficace des parrainages, que ceux qui veulent être candidat puissent l’être, et que le vote soit transparent. «Une diversité au premier tour permettrait à chaque candidat de l’opposition de mobiliser ses électeurs contre le candidat de la coalition présidentielle Benno bokk yakaar (Bby), Amadou Bâ, qui représente la continuité du régime de Macky Sall», a-t-elle encore analysé avant d’aborder les chances de l’opposition face au candidat du pouvoir: «Notre coalition est plus large que la leur. Le but commun est d’écarter le candidat de Macky Sall qui risque de ne pas aller au deuxième tour étant donné les divisions au sein du camp présidentiel, qui est éclaté en plusieurs morceaux : l’ancien premier Mahammed Boun Abdallah Dionne est candidat ainsi que l’ancien ministre de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye entre autres», a expliqué Aminata Mimi Touré.
BAYE FALL TUÉ PAR BALLE À TOUBA, 10 PERSONNES EN PRISON
Après les cinq premières personnes placées sous mandat de dépôt mardi, dans le cadre de l’enquête sur la mort par balle du Baye Fall à Touba, cinq autres personnes ont été envoyées en prison.
Après les cinq premières personnes placées sous mandat de dépôt mardi, dans le cadre de l’enquête sur la mort par balle du Baye Fall à Touba, cinq autres personnes ont été envoyées en prison hier mercredi.
Dans l’affaire du meurtre du Baye Fall à Touba, 5 autres personnes ont été envoyées en prison hier. Elles ont été placées sous mandat de dépôt par le Juge d’instruction du deuxième cabinet du Tribunal de Diourbel.
Le chef du village de Thiey Faly et deux autres mises en cause ont, eux, bénéficié d’une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Ils sont rentrés chez eux.
Mardi dernier, 5 première personnes avaient déjà été placées sous mandat de dépôt. Ce qui fait, au total, 10 mis en causes envoyés en prison. Ils sont poursuivis pour complicité de meurtre, détention illégale d’arme, violence et voie de faits.