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24 mai 2025
DES FOOTBALLEURS PRIS AU PIÈGE DES ESCROQUERIES DE MARABOUTS
Alors que l'affaire Pogba a révélé les dérives du maraboutisme dans le football, de nouveaux témoignages éclairent l'ampleur du phénomène. D'anciens joueurs racontent comment ils ont été abusés financièrement et psychologiquement par des charlatans
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/11/2023
"C'est un engrenage où on peut être esclave et ça peut être très destructeur": tel est le terrible témoignage de Gilles Yapi Yapo, ex-footballeur professionnel ivoirien aujourd'hui entraîneur de foot en Suisse, rapporté par l'AFP. Il y raconte comment il a été victime d'une emprise mentale de la part d'un marabout parisien pendant deux ans, l'escroquant de 200 000 euros au total.
Selon ses dires, tout a commencé lorsqu'à 23 ans et alors qu'il évoluait au FC Nantes, il a traversé une période sportive difficile et a décidé de consulter ce marabout dans la capitale, recommandé par son oncle. "Le marabout consultait la nuit dans son appartement, je faisais souvent le trajet Nantes-Paris...", témoigne-t-il. Les premiers "sacrifices" réclamés par le charlatan étaient de 500 euros mais les sommes ont rapidement grimpé jusqu'à "des sommes colossales", toujours sans aucun résultat.
Piégé dans un "engrenage" où il avait "perdu toute lucidité", l'ex-footballeur affirme avoir déboursé au total 200 000 euros sur deux ans avant de parvenir, grâce à sa rencontre avec le Christ, à couper les ponts avec ce "marabout" qui s'est avéré être un simple escroc. D'autres témoignages comme celui de Cissé Baratté, ancien joueur ivoirien passé par la France, rapportent des phénomènes similaires d'emprise mentale et de dépendance financière.
Des révélations qui font suite à l'"affaire Pogba" et mettent en lumière l'ampleur prise par ce fléau au sein du football professionnel français. Comme l'alerte Joël Thibault, aumônier des sportifs de haut niveau, "des joueurs sont dépendants à ces marabouts qui en profitent" au point que certains n'acceptent plus d'être piqués par des médecins sans leur accord. Si certains marabouts dénoncent une "stigmatisation", ces témoignages prouvent les dangers réels qu'ils font peser sur les carrières et la santé psychologique des joueurs.
JUAN BRANCO AU SÉNÉGAL POUR LA DERNIÈRE CHANCE DE SONKO
Juan Branco devrait plaider vendredi devant la plus haute juridiction sénégalaise pour permettre à Ousmane Sonko, principal rival du pouvoir, de concourir à la présidentielle de février malgré sa détention, dans un climat tendu
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/11/2023
L'avocat français Me Juan Branco a annoncé ce mercredi sur le réseau social X avoir été convoqué par le président de la Cour suprême du Sénégal pour une audience capitale vendredi prochain. Cette audience déterminera si l'opposant Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, pourra se présenter à l'élection présidentielle de février 2024.
Agé de 46 ans, M. Sonko est décrit par son avocat comme "le principal opposant du pouvoir en place et de la Françafrique". Il prône notamment « la fin du Franc CFA, des bases militaires françaises et des accords de coopération ». Selon Me Juan Branco, il s'agit de "l'homme politique le plus populaire et espéré du Sénégal".
Un pays marqué par les violences politiques
Cette audience intervient dans un contexte de tensions extrêmes au Sénégal. Me Juan Branco évoque des « massacres, meurtres, tortures et privations arbitraires de liberté » touchant des milliers de personnes ces derniers mois.
Le pays reste traumatisé par les violences sur les campus universitaires il y a six mois, qui ont entraîné leur fermeture prolongée. L'avocat met en garde contre une "jeunesse qui menace à tout instant de se réveiller".
La rue pourrait se mobiliser
Me Juan Branco prévient que des "mobilisations massives" sont en préparation dans tout le pays si M. Sonko se voyait interdire de se présenter à la présidentielle. Objectif : "assurer le soutien du peuple" à l'opposant et "exiger que la souveraineté du peuple sénégalais soit respectée".
La France accusée de soutenir le pouvoir
Dans son message, l'avocat français pointe du doigt le soutien de Paris aux autorités sénégalaises. Il dénonce un "pacte" entre la France et le président sortant, à qui l'immunité aurait été accordée.
Me Juan Branco affirme que « le gouvernement français, qui accompagne d'une main la répression politique au Sénégal, [...] voit avec anxiété la situation se développer » et « s'effilocher le dernier lien avarié qui, sur le continent, lui aura permis, des siècles durant, de piller, esclavagiser, exproprier".
LE CONSEIL DE SADIO MANÉ À AMARA DIOUF
Son doublé face à l’Argentine, en Coupe du Monde des U-17, a remis les projecteurs sur lui. De grosses écuries ont, actuellement, les yeux braqués sur le petit Amara Diouf. Mais, Sadio Mané lui a déjà conseillé un club.
iGFM - (Dakar) Son doublé face à l’Argentine, en Coupe du Monde des U-17, a remis les projecteurs sur lui. De grosses écuries ont, actuellement, les yeux braqués sur le petit Amara Diouf. Mais, Sadio Mané lui a déjà conseillé un club, qui est bien moins huppé.
Manchester City, Arsenal et le Barça ont déjà approché Amara Diouf. Le Real Madrid, qu’il a éliminé en quarts de finale du tournoi international des moins de 19 ans «Mohamed VI», remporté par Génération Foot en février, est aussi sur le coup. Mais, le FC Metz espère bien le récupérer à sa majorité, lors de l’été 2026, révèle l’Équipe.
«À 18 ans, il ira là-bas. C’est notre club partenaire», assure Mady Touré, dans les colonnes du journal sportif français. Puis, le président de Génération foot Confie : «Sadio Mané, qui est son modèle, parle énormément avec lui. L’autre jour, il lui a dit : “Signe à Metz, tu ne le regretteras pas. Moi, je suis même passé par la Troisième Division avec cette équipe, et regarde où j’en suis maintenant. Les grands clubs seront toujours là si tu ne grilles pas les étapes”» Cela semble toutefois être de- venu une de ses spécialités.
L’ARMÉE DU SÉNÉGAL BIENTÔT DOTÉE D’UN PATROUILLEUR ÉQUIPÉ DE SYSTÈME DE LANCE-MISSILES
L’armée du Sénégal, qui a passé la commande d’un nouveau patrouilleur depuis 2019, va bientôt réceptionner le navire armé. Le cout de la commande n'a pas été dévoilé.
iGFM - (Dakar) L’armée du Sénégal, qui a passé la commande d’un nouveau patrouilleur depuis 2019, va bientôt réceptionner le navire armé. Le cout de la commande n'a pas été dévoilé.
L'armée sénégalaise va réceptionner un nouveau patrouilleur équipé de système de lance-missiles. L’information a été donnée par le constructeur naval français Piriou, qui a annoncé la livraison de la deuxième unité du programme de navires Opv 58 de classe S pour la marine sénégalaise.
Piriou déclare que le contrat avait été signé en novembre 2019. Il prévoyait l'acquisition de trois patrouilleurs offshore. Ainsi, l’un dénommé «Walo» a été livré en juin dernier. Le second, baptisé «Cayor», est en cours d'aménagement à Concarneau. Le troisième, «Niani», bat désormais pavillon sénégalais.
Long de 62,2m avec une largeur de 9,50 m, le patrouilleur est doté d’un tirant d’eau de 2,90m avec une vitesse de 21 nœuds. Il sera équipé de systèmes de missiles avec un canon principal de 76 mm, 4 missiles antinavires Marte MK2/N placés à l'avant, 2 mitrailleuses habitées de 12,7 mm sur les ailes du pont, et d'un système sol-air Simbad-Rc par Mbda etc.
MALICK GAKOU RÉPOND AU PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Lors de la cérémonie de prestation de serment des membres de CENA, le président du Conseil constitutionnel a souligné que le système électoral sénégalais est fiable pour avoir garanti deux alternances démocratique.
Lors de la cérémonie de prestation de serment des membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena), le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara a, dans son allocution, souligné que le système électoral sénégalais est fiable pour avoir garanti deux alternances démocratique. Il n’a pas beaucoup attendu pour enregistrer une réplique. C’est celle du président du Grand Parti, El Hadji Malick Gakou, candidat déclaré à la présidentielle du 25 février 2024. Dans un entretien exclusif accordé aux rédactions du Groupe Emedia, il souligne avec force qu’il y a « une différence entre le processus électoral et le vote des Sénégalais. C’est vrai que malgré les contestations, il y a eu des alternances au Sénégal. Mais nous cherchons à être un Etat démocratique. Et un Etat démocratique, c’est un Etat où, quand on tient des élections, deux heures après le scrutin, on donne les résultats. Et des résultats incontestables ». Mais au Sénégal, se désole-t-il, « ce n’est pas encore le cas. Toutes les élections sont contestées ». Aujourd’hui, d’ailleurs, poursuit Malick Gakou, « la nomination des membres de la Cena constitue le lit de futures contestations de cette élection ».
Toutefois, le leader du Grand parti croit dur comme fer que les populations vont aller voter. « Et je suis persuadé que, cette fois aussi, quelles que soient les arguties que le pouvoir va utiliser, les Sénégalais vont sortir massivement et voter pour le changement puisque c’est la volonté des populations de créer la rupture et les réformes à travers lesquelles nous allons engager le changement de moteur d’un développement socio-économique », conclut-il.
MACKY SALL A INAUGURÉ L’AÉROPORT DE KÉDOUGOU
Le président de la République Macky Sall a inauguré, mercredi, l’aéroport de Kédougou( sud-est), lequel a subi des travaux de réhabilitation, a constaté l’APS.
Kédougou, 15 nov (APS) – Le président de la République Macky Sall a inauguré, mercredi, l’aéroport de Kédougou( sud-est), lequel a subi des travaux de réhabilitation, a constaté l’APS.
La cérémonie s’est tenue en présence du gouverneur de région, Mariama Traoré, du maire de la commune, Ousmane Sylla, du président du conseil départemental, Mamadou Saliou Sow, et du directeur de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), Abdoulaye Dièye.
‘’L’aéroport a été réhabilité en attendant le programme de reconstruction des aéroports régionaux durant lequel il sera totalement reconstruit comme celui de Saint-Louis et Ourossogui’’, a déclaré Seydou Bâ, directeur exécutif des aéroports régionaux.
Il assure que l’aéroport de Kédougou a été désormais complètement sécurisé avec un mur de plus de 5000 mètres. ‘’La piste était dégradée. Elle était de 1800 mètres, aujourd’hui, elle est de 2000 m. C’est une piste qui peut accueillir certains types d’avion’’ , a-t-il souligné.
Après la cérémonie d’inauguration, le président Sall a pris place à bord d’un avion militaire pour se rendre à Kaolack, où il entame ce mercredi la deuxième phase de sa tournée économique qui a débuté lundi.
DES NAVIRES CHINOIS ET EUROPEENS AU BANC DES ACCUSES
Plus de 100 000 pêcheurs victimes chaque année de travail forcé. Tel est l’intitulé du nouveau rapport de la Financial Transparency Coalition qui regroupe 11 ong du monde entier
«Liens obscurs : découvrir les responsables du travail forcé dans les flottes de pêche». Tel est l’intitulé du nouveau rapport de la Financial Transparency Coalition qui regroupe 11 ong du monde entier. Il révèle que chaque année, plus de 100 000 pêcheurs des pays du Sud sont victimes de ce fléau et qu’un quart des navires accusés battent pavillon chinois. aussi, note-t-on, un navire de pêche sur quatre, accusé de travail forcé, appartient à des entreprises européennes.
22,5% des navires de pêche industriels et semi-industriels accusés de travail forcé appartiennent à des entreprises européennes, en tête desquelles des entreprises espagnoles, russes et britanniques, selon le nouveau rapport de la Financial Transparency Coalition.
L'analyse la plus complète des abus de travail forcé dans les navires de pêche commerciale à ce jour, a également révélé que les entreprises de seulement cinq pays – la Chine, Taïwan, la Thaïlande, la Corée du Sud et l'Espagne – possèdent près des deux tiers des navires accusés pour lesquels des données sur la propriété légale sont disponibles.
Au total, apprend-on, 128 000 pêcheurs, pour la plupart originaires des pays du Sud, ont été pris au piège du travail forcé à bord de navires de pêche en 2021, souvent en haute mer, bien que le chiffre réel puisse être beaucoup plus élevé. A préciser que ces pêcheurs ont subi des abus allant de la violence physique à la servitude pour dettes, en passant par des conditions de travail abusives. Suffisant pour que le Directeur exécutif de la Financial Transparency Coalition, Matti Kohonen, déclare que le travail forcé à bord des navires de pêche commerciale est une crise des droits humains qui touche plus de 100 000 pêcheurs chaque année, entraînant d'horribles abus et même des décès parmi les pêcheurs qui viennent principalement des régions du Sud comme l'Asie du Sud-Est et l'Afrique. Et d’ajouter que les propriétaires de ces navires se cachent pour la plupart derrière des structures d'entreprise complexes et inter juridictionnelles, allant de sociétés fictives à des co-entreprises opaques. Il faut noter par ailleurs que le rapport laisse entrevoir que plus de 40% des navires de pêche industriels et semi-industriels accusés de travail forcé ont opéré en Asie, suivis de l'Afrique (21%), de l'Europe (14%) et de l'Amérique latine et des Caraïbes (11%). “Un quart des navires accusés battaient pavillon chinois, tandis qu'un cinquième portait des pavillons de complaisance soumis à des contrôles laxistes, au secret financier et à des impôts faibles ou inexistants”, lit-on dans le rapport..
Selon Alfonso Daniels, l'auteur principal du rapport, «les abus forcés dans les navires de pêche commerciale sont répandus et sont souvent liés à d'autres violations telles que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), qui génère chaque année plus de 11,4 milliards de dollars par an en flux financiers illicites en provenance de l'Afrique seulement. Pourtant, regrette-t-il, le secret financier continue d'entourer le secteur de la pêche, et il y a peu de volonté politique d'améliorer la transparence financière nécessaire pour cibler les responsables ultimes de ces crimes.
RECOMMANDATIONS DE LA COALITION POUR LA TRANSPARENCE FINANCIERE
Rossen Karavatchev, Coordonnateur des pêches de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), qui a soutenu ce rapport, a quant à lui appelé toutes les entreprises à faire preuve d'une diligence raisonnable appropriée et significative en matière de droits de l'Homme. Selon lui, la proposition actuelle de la Commission européenne visant à interdire l'entrée sur le marché européen des produits issus du travail forcé doit également être approuvée et mise en pratique de toute urgence.
En définitive, la Coalition pour la transparence financière a listé des mesures clés pour protéger les pêcheurs et améliorer la transparence dans le secteur. Elle plaide de prime abord pour l’amélioration de l’accès public à l'information sur les navires. A l’en croire, les États du pavillon et les États côtiers devraient exiger des informations sur les gestionnaires, les exploitants et les bénéficiaires effectifs du navire avant d'accorder une licence ou une autorisation de pêche. Mieux, note-t-elle, des listes unifiées et accessibles au public des navires accusés de travail forcé et de pêche INN devraient être créées
La Coalition incite ensuite les acteurs à identifier le travail forcé et la pêche INN comme des infractions sous-jacentes à des fins de blanchiment d'argent. “Les crimes liés à la pêche devraient également être considérés comme des infractions sous-jacentes au blanchiment d'argent, c'est-à-dire une activité illégale qui génère des produits de la criminalité qui sont ensuite blanchis, et donc traités comme des flux financiers illicites”, indique-t-elle.
Toujours dans ses recommandations, la Coalition invite les Etats à ratifier les principales conventions internationales sur la pêche afin de prévenir le travail forcé et la pêche INN. Il s'agit notamment, dit-elle, de la Convention de l'OIT sur le travail dans la pêche de 2007, dont l'objectif est de garantir aux pêcheurs des conditions de travail décentes à bord des navires de pêche.
Enfin, les Etat sont appelés à élargir les rapports sur les industries extractives pour inclure la pêche. Celle-ci, note-t-on, devrait être incluse en tant qu'industrie extractive dans les initiatives clés, notamment l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et d'autres initiatives mondiales et régionales concernant la réglementation et la transparence des industries extractives.
«AU SENEGAL, QUELQU’UN ISSU D’UNE CASTE N’A PAS QUELQUE PART UN AVENIR POLITIQUE»
L’URICA de l’Institut Fondamentale d’Afrique noire (Ifan) Cheikh Anta Diop a tenu une table ronde sur la question : «Les castes en Afrique occidentale : perspectives socio-anthropologiques et historiques».
L’Unité de Recherche en Ingénierie et Anthropologie Culturelle (URICA) de l’Institut Fondamentale d’Afrique noire (Ifan) Cheikh Anta Diop a tenu une table ronde sur la question : «Les castes en Afrique occidentale : perspectives socio-anthropologiques et historiques». La rencontre scientifique a été animée par Dr Tal Tamari, directrice de recherche au Cnrs.
L’importance de l’histoire est qu’elle permet aux hommes de mieux comprendre la société actuelle, afin d’améliorer l’avenir. Seulement, l’impact du système des castes dans la société et l’évolution des hommes notamment politiques sont réels.
Le système de castes en Afrique occidentale, dont les traces remontent à la Chartes du Mandé proclamée en 1236 à Kouroukan Fouga, est assujetti à des interdits touchant les gens de caste, par rapport au refus du mariage, de partager les repas, des vêtements et quelquefois (jadis) un cimetière.
Et la question perdure jusqu’à ce jour dans la société. Ce, même si la question n’est pas ouvertement posée sur la place publique. Enseignant chercheur au département d’histoire, Ndiouga Benga pense que la question des castes n’est pas un débat au niveau des intellectuels, des universitaires et des gens qui sont à tous les souffles. «Dès que vous parlez de caste, ça renvoie à quelqu’un à qui on assigne un lieu, une fonction, mais ça devrait aller audelà. Être d’une caste, c’est considérer quelqu’un qui, effectivement est dans des appartenances communautaires mais qui ne sont pas figées et qui, pour le bien de notre démocratie, doit disposer de tous les droits comme celui qui est censé être noble», exhorte le chercheur de l’Ucad.
Seulement, dans la pratique, les réalités socioculturelles prennent souvent le dessus sur l’idéal. D’autant qu’en l’espèce, certains leaders issus des communautés dites de castes ont du mal à exceller politiquement, voire occuper certaines hautes fonctions administratives. «C’est une donnée qui est stable au Sénégal : une personne de caste n’a pas quelque part un avenir politique. C’est quelque chose de très ancien. Le débat s’est posé au Parti socialiste ; il s’est posé également au sein du mouvement de la gauche notamment à And Jëf, mais une fois de plus, il y a toujours un évitement, c’est-à-dire l’idée que dans les espaces de décisions, quelque part le membre d’une caste n’a pas voix au chapitre ; il ne peut pas s’engager dans une action transformatrice. Je trouve cela vraiment dommage», se désole l’enseignant au département d’histoire.
Dr Tal Tamari précise qu’au Mali, «il est inconcevable que quelqu’un issu d’une caste occupe un poste de responsabilité administrative tel que celui de président de la République». La scientifique relève que «la seule fois qu’il y a eu un Kouyaté qui a brigué le poste de président de la République, il n’a pas été soutenu par beaucoup de ses concitoyens». Elle signale dans la foulée que contrairement en Inde où il y a un parti politique lié à la caste, il n’en existe pas au Mali. C’est plutôt une association des communicateurs traditionnels qui protège les intérêts des griots par exemple. Les interdits et/ou formes de discrimination à l’endroit des communautés de castes étaient, dit-elle, plus accentués au 16e siècle, au long des côtes du Sénégal dans les communautés «wolof, mandingue et sérère», explique la scientifique.
«SANS LE SYSTEME DE CASTES, ON N’AURAIT PAS EU DE BELLES EPOPEES, DES MUSIQUES, DES SCULPTURES…»
La position de la religion par rapport à la question est, elle, marquée par plusieurs positions qui s’opposent mais elles ne prônent pas une abolition sociale de cette pratique. D’autant que les griots qui étaient aux côtés des rois sont, au fil du temps, devenus des porte-parole des religieux. «Dans la civilisation islamique, il y a une distinction sociale : certains métiers ne sont pas valorisés, notamment le travail du cuir». Carte à l’appui, la scientifique démontre à l’assistance. : «Les types de systèmes de castes existent dans de nombreuses sociétés. Il y a une diffusion de ces institutions dans diverses régions précises et dans certaines parties avec des différences de la pratique etla sévérité des interdits». Ce qui atteste de l’impact réel du système de castes sur les hommes, au fil du temps. Seulement, «sans le système de castes, on n’aurait pas eu de belles épopées, des musiques, des sculptures, produites par ces communautés gardiennes d’une mémoire créative», souligne l’anthropologue Dr Tal Tamari, directrice de recherche au CNRS.
Ousmane Sonko transféré à la prison du Cap Manuel
Le maire de Ziguinchor a quitté l’hôpital Principal de Dakar après un long séjour. Il a été transféré à la prison du Cap Manuel. Le chargé de communication de Pastef, El hadj Malick Ndiaye, souligne que, que cela soit à la Cité Keur Gorgui, à la prison de Sébikotane, l’Hôpital Principal ou la prison de Cap Manuel, le résultat est le même : Ousmane Sonko reste un candidat favori à l’élection présidentielle, arbitrairement détenu et privé de ses droits par ses adversaires politiques. Le constat inédit, selon M. Ndiaye, c’est que le président et le secrétaire général du plus grand parti de l’opposition et tous les deux candidats à la présidentielle de 2024 (Sonko et Bassirou Diomaye Faye) sont arbitrairement séquestrés dans la même prison par le régime de Macky Sall. A l’en croire, le 17 novembre 2023 sera une date historique pour la démocratie sénégalaise et sonnera le réveil du phœnix.
Précisions de l’administration pénitentiaire sur Sonko
Restons sur le transfèrement d’Ousmane Sonko à la prison du Cap Manuel qui suscite de nombreux commentaires, y compris de la part de ses avocats. L’administration pénitentiaire précise que Sonko est régulièrement sorti de la réanimation sur décision du médecin, conformément au bon de sortie émis à cet effet. Elle ajoute que son transfert à la prison de Cap Manuel résulte également d'une recommandation de son médecin traitant. Aussi, les visites du détenu Ousmane Sonko continuent de s'organiser selon la loi et conformément à sa volonté.
Une Sud-africaine arrêtée avec 100 boulettes de cocaïne dans l’estomac
Les agents de la Cellule aéroportuaire anti-Trafics (CAAT) ont fait tomber une trafiquante de drogue dure. Les douaniers de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) ont appréhendé lundi vers 18 heures une mule ayant ingurgité des boulettes de poudre blanche suspectée d’être de la drogue dure. Ladite mule est une ressortissante sud-africaine arrivée à Dakar à bord d’un vol d’une compagnie aérienne étrangère en provenance d’Addis-Abeba. Selon un communiqué des Douanes, des critères objectifs de ciblage ont été à l’origine de l’interception de la passagère en question. Ainsi l’analyse de ses documents de voyage et son comportement au cours de l’interrogatoire ont permis aux agents des Douanes de découvrir le subterfuge confirmant ainsi les soupçons qui pesaient sur elle. Les premiers tests d’urine prélevée sur la mule se sont révélés positifs à la cocaïne, renseigne la même source. La dame est, par la suite, admise à l’hôpital Principal de Dakar (HPD) pour les besoins d’expulsion des boulettes sous la surveillance du Service des urgences dudit hôpital. D’après le document, le scanner effectué par le Médecin de garde a permis de constater la présence de boulettes dans l’estomac de la mule. Elle en aurait ingurgité 100. Ainsi entre lundi et mardi à 17 heures, la mise en cause a eu à expulser 92 boulettes testées positives à la cocaïne par le laboratoire national d’analyse des drogues (LINAD) de la police technique et scientifique. Elle est toujours en surveillance à l’hôpital, mais l’enquête et la procédure suivent leur cours en parfaite synergie d’action avec la Direction de l’office central de répression du trafic illicite des Stupéfiants (DOCRTIS) et en rapport avec le Parquet de Mbour.
Le Président Macky Sall attendu à Kaolack aujourd’hui
Le président de la République poursuit sa tournée économique. Après deux jours passés à Kédougou, Macky Sall est attendu dans la région de Kaolack aujourd’hui. Comme à Kédougou, le chef de l’Etat va présider un Conseil des ministres décentralisé dans la capitale du Saloum, le deuxième après celui de 2012. Dans son agenda figure aussi l’inauguration de la maison de la jeunesse et de la citoyenneté de Kaolack. La région de Kaolack, au regard de sa position stratégique et de ses énormes potentialités, a toujours figuré au centre des préoccupations du Président Macky Sall. Lors du premier Conseil des Ministres décentralisé tenu en juin 2012, une enveloppe de 255 milliards FCFA a été validée pour booster son développement.
La Marine nationale a secouru 325 personnes dont 19 femmes
La Marine nationale n’a pas baissé la garde dans la lutte contre l’émigration clandestine. A cet effet, le patrouilleur Walo a intercepté lundi, à 200 km des côtes, deux pirogues transportant des candidats à l'émigration irrégulière. Au total, 325 personnes dont 19 femmes et 66 mineurs ont été secourues.
La Gendarmerie interpelle 95 migrants
Restons sur le phénomène de l’émigration clandestine qui a pris des proportions jamais soupçonnées. A l’instar de la Marine nationale, la gendarmerie est également engagée dans la lutte contre le phénomène de l'émigration clandestine. Ainsi les pandores multiplient-ils les opérations de sécurisation le long du littoral. Ils ont réussi à interpeller 95 candidats dans la période du 12 au 14 novembre 2023, entre Dakar, Joal et Ziguinchor. En sus, les pandores ont arrêté un passeur et trois organisateurs et saisi un véhicule, deux moteurs hors-bord, un GPS.
Pape Sané est toujours en garde à vue
Le chroniqueur de Walfadjri a passé une seconde nuit dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie. Pape Sané est toujours en garde à vue. Il sera sans doute déféré au parquet aujourd’hui puisque son audition est bouclée. M. Sané est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. C’est un post sur le général Tine de la gendarmerie qui lui vaut son arrestation.
L’appel d’Alioune Tine
Restons sur l’affaire Pape Sané qui a suscité beaucoup de réactions de la part des défenseurs des droits de l’Homme. Alioune Tine demande la libération de Pape Sané chroniqueur de Walfadjri ainsi qu’Alioune Sané de Y en a marre. Selon le président d’Afrika Jom Center, jamais dans l’histoire politique du Sénégal, un régime politique n’a autant arrêté et détenu des journalistes, des défenseurs et activistes des droits humains et des militants politiques. Jamais, ajoute M. Tine, les décisions de l’Etat en matière électorale n’ont autant été contestées. Pour Alioune Tine, en renonçant à un troisième mandat, Macky Sall a accompli un acte absolu de sublimation. Cela dit, avec l’impression d’un glissement autocratique, avec la restriction comme peau de chagrin des libertés publiques en pleine campagne pour la présidentielle, soutient-il. M. Tine souligne qu’aujourd’hui, trop de fronts sont ouverts, au plan politique, économique, social et des droits humains dont les faits les plus manifestes sont l’exode massif des jeunes totalement désemparés par un malaise social et politique si profond qu’il ne permet plus d’espoir pour la jeunesse. Face aux nuages qui s’accumulent et qui deviennent de plus en plus épais, il pense que le pays a besoin de palabres. Il est d’avis que Macky Sall et tous les acteurs intéressés devraient sérieusement envisager le dialogue inclusif de la dernière chance pour résoudre par consensus et dans la sérénité les contentieux et les malentendus. Il faut réconcilier les sénégalais avec l’Etat, l’administration, la justice, la république et la démocratie, lance le président d’Afrika Jom Center. Ce sera, dit-il, le dialogue de la dernière chance pour la paix, la stabilité, la concorde et une présidentielle crédible, transparente, apaisée et surtout inclusive.
Déthié Fall boucle le parrainage avec 127 453 parrains
Candidat déclaré à la présidentielle, le leader de PRP a bouclé l’étape de la collecte de parrains. Après avoir récolté plus de 127 453 parrains, un nombre largement supérieur au maximum demandé, Déthié Fall a décidé d'arrêter les opérations de collecte de parrains pour permettre aux autres candidats d’en disposer et d’assurer ainsi l’inclusion lors de la présidentielle. Face à la presse, il a remercié les militants et sympathisants, sénégalais de tous bords, pour leur confiance et le travail de terrain très méthodique effectué depuis le début du parrainage sous la conduite du coordonnateur du parrainage Abdourahmane Sall. M. Fall demande à tous les autres militants et sympathisants qui ne l’ont pas encore parrainé de le faire pour les autres candidats de l'opposition pour garantir une élection inclusive. Par ailleurs, il est revenu sur la date du 17 novembre 2023, jour de délibération de la Cour de justice de la CEDEAO et de la Cour suprême du Sénégal concernant l’affaire Ousmane Sonko. M. Fall demande au Président Macky Sall de ne pas rater cette occasion de faire mention honorable en acceptant la réhabilitation de Sonko sur le fichier électoral car sa qualité d'électeur et donc de candidat ne souffre d'aucune ambiguïté comme l’attestent la décision du juge du tribunal d’instance de Ziguinchor et l'injonction de la CENA. Il exprime son soutien au maire de Ziguinchor.
Le camp de Mame Boye Diao dément
Restons sur le parrainage pour dire que des défectionnaires du camp de Mame Boye Diao disent emporter avec eux des fiches et la clé usb. Le coordonnateur national de la collecte de parrains du maire de Kolda dément Adama Fall et Cie. Selon Ndongo Fall, les démissionnaires n’ont emporté ni des fiches, ni une clé usb. A l’en croire, Adama Fall n’a jamais reçu de fiches parce qu’il a été remplacé depuis longtemps au poste de coordonnateur de Dakar par Alassane Ba War de Pikine. La décision a été prise par Mame Boye Diao parce que, dit-il, Adama Fall n'est pas digne de confiance pour avoir démissionné 5 fois de l’Apr. Mieux, ajoute M. Fall, la clé usb est détenue par le mandataire national, Massène Ady Guèye. Il indique que les cartons qu’Adama a montrés à la presse sont vides. Selon lui, Adama Fall et Cie ne risquent pas de plainte parce qu’ils ne détiennent pas de données.
Arrêt des cours en ligne à l’Ucad
Les choses sont devenues carabinées à l’Université Cheikh Anta Diop. Si l’on n’y prend garde, ce temple du savoir va connaître une année blanche. En réaction à la décision impopulaire du conseil d’académie, les professeurs membres du syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) ont décidé de l’arrêt définitif des cours en ligne qu'ils dispensent. Ils réclament la reprise des cours en présentiel à l’instar des amicales des étudiants qui souhaitent sauver l'année académique.
Par Magaye GAYE
FAUT-IL REFORMER LES CORRESPONDANCES ADMINISTRATIVES ?
Combien de fois avons-nous vu défiler devant nous d’innombrables correspondances administratives, commerciales et autres ?
Bés Bi le Jour |
Magaye GAYE |
Publication 15/11/2023
Combien de fois avons-nous vu défiler devant nous d’innombrables correspondances administratives, commerciales et autres ? Ces correspondances, codées suivant un rituel séculaire, voire millénaire, immuable, ont fini par s’imposer à nous, parce que considérées comme politiquement et socialement correctes. Elles sont acceptées par la majorité, voire la totalité de l’humanité. Sans aucune critique. Et pourtant… le logiciel quasi immuable qui est à la base de la rédaction de ces missives officielles respecte très peu les codes et convenances socio-culturels unanimement acceptés par le monde. Il convient de faire remarquer que ces lettres débutent sans salutation. Or, le propre de tout échange humain exige avant toute chose cette salutation, cette civilité.
En effet, elles démarrent toujours par : «Monsieur le Président», «Monsieur le Directeur Général», Ou «Monsieur»… Et on enchaine directement par des développements sur le contenu de la correspondance. Je trouve ces enchaînements incorrects et ne comprendrai jamais les motivations à l’origine de tels manquements. On finit en saluant ou en exprimant nos sentiments et ce, à l’aide de formules stéréotypées, formatées souvent peu sincères et utopistes du genre : «Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée». Ou : «Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de ma considération la meilleure.»
Cette façon de procéder, transgresse les règles de politesse et les codes culturels. Une autre situation singulière à remettre en cause, se trouve dans cette posture consistant à toujours nous dissuader d’éviter les répétitions dans nos correspondances. Pourtant… dans un monde en crise, caractérisé par de nombreuses divergences de vue et des problèmes réels de communication à l’origine des guerres et tensions de toutes sortes, la répétition a vocation de devenir un outil important de compréhension mutuelle. Ne dit-on pas que la répétition est pédagogique ?
Ces anomalies constatées dans les courriers officiels, renforcent notre certitude que les outils et objets de mesure des progrès de l’humanité, souvent d’inspiration occidentale et conçus dans des époques sans aucun rapport avec nos ères modernes, gagneraient à être repensés. Dans bien des réflexions et certitudes qui continuent de s’imposer à nous, des alternatives s’imposent. Les Parlements en Afrique et au-delà, du monde, devraient se saisir rapidement de cette question des correspondances officielles afin de procéder aux réformes nécessaires.