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21 mai 2025
L’EMIGRATION IRREGULIERE, L’ECOLE, LA CENA ET LA VICTOIRE DE MODOU LO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 6 Novembre 2023, mettent en exergue Le drame de l’émigration irrégulière, les risques de perturbations dans le secteur de l’éducation, la polémique née de la nomination de nouveaux membres de la commission électorale nationale
Dakar, 6 nov (APS) – Le drame de l’émigration irrégulière, les risques de perturbations dans le secteur de l’éducation, la polémique née de la nomination de nouveaux membres de la commission électorale nationale autonome (CENA) et la victoire de Modou Lô sur Ama Baldé en lutte, sont les sujets en exergue dans les journaux reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
A propos de l’émigration irrégulière Libération rapporte un »nouveau drame au large de Nouadhibou’’. »Un nouveau drame, impliquant une pirogue ayant pris le départ au Sénégal pour rejoindre l’Espagne, s’est produit au large de Nouadhibou (Mauritanie), samedi. En effet, une embarcation transportant des candidats au voyage a heurté un rocher en pleine mer avant de se renverser. Le bilan est lourd. Selon des informations consulaires, 13 corps sans vie ont été déjà repêchés alors que 12 blessés sont signalés. Pire, plus de 50 personnes seraient portées disparues, selon les témoignages de rescapés’’, rapporte le journal.
»A Nouadhibou, les Sénégalais sont figés dans la tristesse. Entre 700 et 800 candidats à l’émigration irrégulière dont des femmes enceintes, avec des bébés, ont été secourus par les autorités mauritaniennes. Il y avait au moins 13 personnes décédées, enterrées sur place à cause de leur état. Selon des rescapés, une centaine d’autres a été jetée dans l’eau lors de la traversée. Pour les survivants, éprouvés par le voyage, c’est le retour avec le début des rapatriements depuis samedi, selon le ministère des Affaires étrangères. Bien sûr, la déception doit se mêler à la tristesse, car C’est la fin d’un rêve’’, écrit Le Quotidien qui affiche à la Une »Nouadhibou, cimetière à ciel ouvert’’.
Concernant l’école, Le Soleil se fait écho de la réaction du ministère de l’Education après l’appel des syndicats d’enseignants à tenir »une journée école morte » mardi. Le ministère de l’Education nationale a dénoncé »un mouvement contraire à la réglementation » et des »tentatives de déstabilisation de l’école », selon le journal.
Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire.
Cette journée »Ecole morte » s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’actions pour »le respect de tous les accords » signés avec le gouvernement, ‘’l’arrêt systématique des restrictions des libertés » et »la libération de tous les enseignants et élèves victimes de détention arbitraire’’, selon l’alliance CUSEMS-SAEMSS.
Selon Vox populi, »le ministre de l’Education est prêt à en découdre avec les grévistes’’ du CUSEMS-SAEMSS qui prévoient une ‘’journée école morte’’, ce mardi.
‘’Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat sur les engagements qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable’’, ajoute le journal rapportant le communiqué du ministère de l’Education nationale.
‘’L’Etat sera sans pitié’’, dit Source A. Le gouvernement »prendra en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire’’, écrit le journal, qui rapporte la déclaration du ministère de l’Education.
Selon EnQuête, »l’’école est entre la vie et la mort’’.
La presse quotidienne met également en exergue la polémique née de la nomination des nouveaux membres de la CENA.
»Le décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) comporte plusieurs irrégularités, notamment le choix porté sur des personnalités politiquement colorées. Ce qui, selon des observateurs, remet en cause leur neutralité », écrit WalfQuotidien.
»La polémique enfle », selon Sud Quotidien qui note que »le processus électoral pour la présidentielle de 2024 s’enlise de plus en plus dans des incertitudes à moins de quatre mois du scrutin du 25 février ».
»Alors qu’on a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant la réinscription d’ Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte des parrainages, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral . Il s’agit du recours annoncé contre le décret de nomination des nouveaux membres de la CENA », écrit Sud.
L’Info parle de »décret de la polémique ». Selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, cité dans le journal, »ce décret viole le principe de la permanence de l’organe de contrôle et de supervision des élections et son corollaire de même que la clause de la fin et du renouvellement des mandats ».
L’actualité sportive reste dominée par la victoire de roi des arènes, Modou Lô sur Ama Baldé.
»Modou Lô corrige Ama Baldé et conserve son titre de roi des arènes », écrit le quotidien Bës Bi.
»Le combat royal tant attendu par tout un pays a découlé sur le succès de Modou Lô expéditif devant Ama Baldé en moins d’une minute. Il a infligé au chouchou de Pikine sa troisième défaite. Les arbitres ont fait recours à la vidéo pour confirmer les quatre appuis du lutteur de Pikine. Ce dernier a reçu plusieurs coups avant de se retrouver en position de quatre appuis », écrit le journal.
Par Madiambal DIAGNE
QU’IL EST SI TRISTE DE LES VOIR PARTIR AINSI AU … NICARAGUA !
Le hall de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est noir de monde, ce soir du samedi 4 novembre 2023.
Le hall de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est noir de monde, ce soir du samedi 4 novembre 2023. Des centaines de jeunes gens, tous âgés entre 20 et 35 ans, sont dans de longues files d’attente, pour les formalités d’enregistrement dans le vol AT 500 de la Royal Air Maroc en partance, dans quelques heures, pour Casablanca. Le spectacle laisserait croire à ces foules observées à l’occasion de départs de grands groupes de supporters de l’Equipe nationale de football, pour aller assister à une compétition internationale. Mais la différence est que le silence qui gagne ces lieux, pourtant bondés de monde, est surprenant, étonnant, inquiétant même. Pas un murmure, tout le monde attend tranquillement son tour, comme pris en quelque sorte par une anxiété, une angoisse ! C’est vraiment inhabituel de voir cet ordre, cette discipline chez des Sénégalais, de surcroît à l’aéroport de Dakar. Je chuchote la question à une dame au comptoir : «Qu’est-ce qui se passe ?» Elle me répond : «Ils vont au Nicaragua.» Je me retourne, interloqué, pour mesurer l’immensité de la foule. Mon interlocutrice ajoute : «C’est comme cela depuis longtemps et tous les soirs, sur tous les vols qui vont au Maroc ou en Espagne.» Je suis interpellé par un adjudant de police, au moment où je me dirige vers le poste pour les formalités de police pour le départ. Une discussion s’engage sur ce phénomène et il m’avoue à son tour : «On ne peut compter le nombre des départs. Le pays se vide de ses jeunes.» Au niveau du filtre des bagages en cabine, les agents sortent des talismans et des bouteilles remplies d’eau bénite, des affaires de nombreux voyageurs. La consigne de ne pas emporter dans ses bagages des liquides est martelée, à tuetête, mais rien à faire. Un jeune homme tient, comme à sa vie, à une petite bouteille. La dame, préposée à la fouille des bagages, finit par faire montre de mansuétude et lui laisse la bouteille. Elle se tourne vers moi pour me demander ma destination. Je lui réponds. «Je vais au Nicaragua.» Elle rétorque avec une certitude amusée : «Non, Monsieur Diagne, je regrette ! Ceux qui vont au Nicaragua n’ont pas de trolley, ils ont juste un sac à dos comme tout bagage !»
C’est en salle d’embarquement qu’une autre voyageuse vient m’apostropher, l’air décontracté : «Je crois vous reconnaître !», me lance-t-elle. «En êtesvous sûre Madame ?» Elle n’est du tout décontenancée et répond : «Si, si. Je vous vois à la télé.» Je remarque son sac à dos et lui demande : «Ne me dites pas que vous aussi allez au Nicaragua !» A. Sambe, c’est son nom, semble trouver ma question loufoque : «Bien sûr que je vais au Nicaragua. De toute façon, vous n’aurez plus personne pour voter en 2024», taquine-telle. Je suis sidéré par son attitude faite d’une certaine nonchalance mais aussi paradoxalement, elle apparaît déterminée. Je lui dis ma tristesse de la voir ainsi que tous ces jeunes gens, partir de la sorte vers une aventure des plus incertaines. Le débat s’engage. A. Sambe est persuadée qu’elle n’a plus rien à espérer dans ce Sénégal et qu’elle doit tenter sa chance dans un autre pays. Elle veut se convaincre que plus rien ne marche dans le pays, que le Sénégal est le pire des pays de toute la terre et il est impossible d’y réussir une vie. Je suis désappointé. J’insiste : «Pensez-vous que la situation sera meilleure là où vous comptez aller et mesurez-vous les dangers et risques qui vous attendent sur votre itinéraire ? Je crois que si vous arrivez à économiser quelque six millions de francs pour vous payer ce voyage jusqu’aux Etats-Unis et avec autant de difficultés, c’est la bonne preuve que vous pouvez bien vous en sortir ici, chez vous.» Elle reste imperturbable : «L’argent est le fruit de contributions de toute ma famille. Je vais travailler et revenir dans cinq ans. Et puis la situation ne sera pas pire qu’elle ne l’est ici, où on n’a même plus le droit de dire ses opinions», veut-elle croire. Je ne sais pas si c’est de la sidération ou de l’énervement, mais je lui réplique : «Franchement, vous cherchez à vous donner bonne conscience, mais ce que vous dites ne repose sur aucune objectivité. Si votre famille s’est cotisée pour rassembler cette somme, ce n’est pas pour vous permettre d’aller vivre dans un pays où vous auriez une plus grande liberté d’opinion ! Savez-vous que sur le chemin du Nicaragua jusqu’aux EtatsUnis, votre destination finale, vous trouverez des milliers de personnes provenant d’autres pays. Ce ne sont pas les Sénégalais seuls qui prennent ce chemin d’exode.» Elle a une seule et même réponse à tout : «Je sais, mais la situation est devenue impossible au Sénégal. Et puis celui qui est ma raison de vivre est emprisonné. Laissez-nous partir ailleurs», dit-elle dans un rire. Elle se dit une partisane de Ousmane Sonko, l’opposant politique emprisonné pour appels à l’insurrection et à la violence. Le discours qu’elle compte servir aux agents de la police des frontières à l’entrée sur le sol américain est déjà bien élaboré. «Quitter le pays ne permettra pas pour autant à Ousmane Sonko de sortir de prison !» En effet, mais elle reste ferme dans sa conviction de devoir partir. Elle part, se disant être une victime d’une persécution politique dans son pays. Je lui montre des images qui viennent de tomber sur mon téléphone, de plus de huit cents migrants dont leurs pirogues ont échoué, le jour même, sur les côtes mauritaniennes, précisément à Nouadhibou. Elle consent à dire : «Prendre les pirogues équivaut simplement à un suicide. C’est de la folie.» Elle ne réalise pas les risques qui jalonnent son propre itinéraire jusqu’à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Elle promet néanmoins de me donner de ses nouvelles.
I. Wagué claque tout son business pour partir lui aussi
Nous finissons d’embarquer. Un jeune est assis au siège jumeau du mien. Il se nomme I. Wagué. Il va lui aussi au Nicaragua. Il a trente-deux ans. Il s’est marié en 2021 et vient de baptiser son premier bébé. I. Wagué possède un commerce de quincaillerie qui semble bien marcher. «Je suis établi à Keur Massar. Si vous venez là-bas, la plupart des personnes qui bâtissent dans le quartier achètent du ciment et du fer au niveau de mon commerce. Ma quincaillerie est très connue. C’est Wagué Quincaillerie. Si vous venez làbas, vous demanderez.» Néanmoins, il décide de partir à l’aventure. «J’ai payé le voyage pour mon jeune frère, Mbaye, qui est déjà à Atlanta depuis un mois.» Il montre des vidéos de son jeune frère qui se présente à son avantage au pays de l’Oncle Sam. Wagué regarde les vidéos, tout satisfait et envieux. Il détaille les frais du voyage : «J’ai versé quatre millions cinq cent mille francs à un démarcheur à Dakar. Il est établi vers le Port de Dakar. Il fait ce business et s’occupe de toutes les démarches (il cite le nom de la personne). Il a tout arrangé jusqu’au Nicaragua, et une fois au Nicaragua, j’ai le contact d’une autre personne qui prendra le relais. J’aurai à payer mille dollars à partir de Madrid (Espagne) pour pouvoir embarquer pour le Salvador. Les autorités de ce pays ont instauré une nouvelle taxe payable par les passagers en transit, pour financer les travaux de modernisation de leur aéroport. Je suis avec deux autres de mes amis. Nous avons acheté des billets en Classe Affaires du fait qu’il n’y a plus une place de disponible en Classe économique. Après Madrid, nous prendrons un vol de la compagnie Avianca pour Bogota (Colombie), ensuite pour San Salvador (Salvador) et un autre pour Managua (Nicaragua). C’est la compagnie Avianca qui fait tout ce trajet à partir de Madrid. C’est au Nicaragua que des passeurs nous prendront en charge pour nous conduire par bus jusqu’à Mexico City, moyennant environ deux mille dollars. La taxe à l’aéroport de Managua est de cent-soixante dollars. D’autres passeurs prendront le relais pour la somme de deux mille dollars, pour nous acheminer de Mexico jusqu’à la frontière américaine, et nous pourrons aller dans un des camps. Il existe plusieurs camps. Nous allons au Camp Reynosa. C’est mieux d’aller dans les camps où les policiers américains vous traitent bien et vous permettent, après quelques jours d’attente, de pouvoir passer et entrer dans leur pays. Par contre, les migrants qui cherchent à franchir illégalement les frontières en escaladant les murs ou barrières sont maltraités et expulsés.» En définitive, le voyage coûte la bagatelle de six millions et demi de francs Cfa, sans compter les dépenses nécessaires pour la nourriture. Le voyage dure une quinzaine de jours de tribulations. I. Wagué est déterminé à aller jusqu’au bout. Quid de son florissant commerce qui lui a permis de rassembler les sommes nécessaires pour financer deux voyages, le sien et celui de son jeune frère ? «Je l’ai laissé entre les mains d’un de mes oncles.» Ironie du sort, cet oncle était émigré aux Etats-Unis où il a passé plus de trente ans : «Lui n’était pas parti par la voie que nous empruntons maintenant. Il avait un visa.» Qu’à cela ne tienne ! N’est-ce pas qu’après trente bonnes années, cet oncle est revenu pour ne s’occuper que du commerce que vous abandonnez ? I. Wagué n’en démord pas : «C’est vrai tout ça, qu’il n’a pas réussi là-bas, mais les gens n’ont pas les mêmes chances. Je vais tenter ma chance. Faut juste prier pour nous, tonton. Ça va aller.» Honnêtement, je suis désarmé. Nous arrivons à Casablanca. Un autre compatriote, O. Fall, qui va lui aussi en France pour son travail, ne décolère pas devant cette absurdité qui fait que des jeunes personnes se lancent ainsi en masse sur le chemin du Nicaragua. Des groupes aussi nombreux de jeunes provenant de différents pays africains et d’Asie sont également en transit à l’aéroport Mohammed V. Ils dorment à même le sol, dans les couloirs de l’aéroport, en attendant leurs vols de continuation. Visiblement, ils ont eux aussi pour destination le Nicaragua, leurs sacs à dos l’indiquent. Seulement, O. Fall a une compassion, une grosse tristesse même, qui finit par le révolter, de voir une autre jeune dame sénégalaise, portant péniblement un bébé de moins d’un an et qui fait partie du groupe des partants pour l’aventure du Nicaragua. Mais se résigne-t-il : «Que peut-on faire ? Ils sont obstinés et ne veulent rien entendre !» I. Wagué promet lui aussi de donner de ses nouvelles. Nos routes se séparent à Casablanca. Nous sommes tous tristes.
LES SCENARII QUI S’OFFRENT A OUSMANE SONKO
La Commission électorale nationale autonome étant non fonctionnelle depuis vendredi dernier, qui pour remettre Ousmane Sonko dans la course à la présidentielle de février 2024 ?
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 06/11/2023
La Commission électorale nationale autonome (Cena) étant non fonctionnelle depuis vendredi dernier, qui pour remettre Ousmane Sonko dans la course à la Présidentielle de février 2024 ? Différents scénarii se dressent quant à l’avenir politique immédiat de l’édile de Ziguinchor.
Vacance de pouvoir… de substitution
Un espoir de voir la Commission électorale nationale autonome (Cena) se substituer à la Direction générale des élections (Dge) et remettre les fiches de parrainage au leader de l’ex-Pastef n’est plus d’actualité, du moins pour le moment. C’est parce que, avec le remplacement des douze membres de la Cena dont le président Doudou Ndir, vendredi, par un décret présidentiel, la demande des avocats de Ousmane Sonko risque de se heurter à un vide. La raison : les nouveaux membres doivent prêter serment avant d’entrer en fonction. C’est après cela seulement qu’ils pourront se pencher sur cette requête des avocats de Ousmane Sonko. Pour Me Ciré Cledor Ly et Cie, cet article L13 du Code Électoral dispose : «La Cena veille à ce que la loi électorale soit appliquée aussi bien par les autorités administratives que par les partis politiques, les candidats et les électeurs. En cas de non-respect des dispositions législatives et règlementaires relatives aux élections ou référendums par une autorité administrative, la Cena lui enjoint de prendre les mesures de correction appropriées. Si l’autorité administrative ne s’exécute pas, la Cena dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le cadre des opérations électorales et référendaires à l’égard de l’agent responsable, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes.» Avec cette vacance contestée à la Cena, il est impossible pour l’organe de contrôle et de supervision de jouer ce rôle.
L’incertitude à la Cour suprême
La dernière carte pour Ousmane Sonko, pour l’Etat aussi, reste la Cour suprême. Cette juridiction doit se pencher, le 17 novembre, sur le pourvoi en cassation de l’Agent judicaire de l’Etat (Aje) qui lui demande de casser la décision du président du Tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant l’annulation de la radiation Sonko et, par conséquent, sa réintégration. Si la Cour suprême confirme le verdict du juge de Ziguinchor, Ousmane Sonko pourra bel et bien recevoir les fiches de parrainage. Et l’Etat attendra le dernier mot du Conseil constitutionnel. En cas de décision contraire, le maire de Ziguinchor se verra «ajourné», et sera obligé de trouver un plan B, ce qu’il a apparemment anticipé avec au moins 5 de ses proches qui ont retiré des fiches de parrainage.
Les oreilles vers la Cour de justice de la Cedeao aujourd’hui
La dernière cartouche pour l’édile de Ziguinchor est le recours devant la Cour de justice de la Cedeao qui doit livrer son verdict sur la radiation et la dissolution de Pastef ce lundi 6 novembre. S’il lui est favorable, rien ne garantit que l’Etat du Sénégal va s’exécuter. Et il y en a eu des scenarii de ce genre comme dans le cas du système de parrainage ou des affaires Karim Wade ou Khalifa Sall.
L’ANCPS INVITE L’ETAT DU SENEGAL A SE DEPARTIR DE SA NEUTRALITE
Manifestation contre Israël à Dakar -L’Alliance nationale pour la cause palestinienne au Sénégal (Ancps) a mobilisé ce samedi 4 novembre à Dakar.
Bés Bi le Jour |
Ndéye Anna NDIAYE |
Publication 06/11/2023
Un rassemblement de soutien au peuple palestinien organisé par l’Alliance nationale pour la cause palestinienne au Sénégal (Ancps) s’est tenu, samedi, à Dakar. Une occasion pour ces derniers d’inviter l’Etat du Sénégal à se départir de toute position de «neutralité ambiguë» dans ce conflit Israélo-Palestinien.
L’Alliance nationale pour la cause palestinienne au Sénégal (Ancps) a mobilisé ce samedi 4 novembre à Dakar. Plusieurs centaines de personnes se sont, en effet, rassemblées pour dénoncer le conflit entre Israël et le Hamas et ainsi apporter leur soutien au peuple palestinien. Cette manifestation de soutien au peuple palestinien a été une occasion pour demander un cessez-le-feu immédiat. Assumant ses responsabilités face à «ce tableau sombre et insoutenable, le peuple sénégalais a choisi encore une fois de se mobiliser à travers des organisations civiles et ses figures religieuses, sociales et culturelles pour condamner les crimes sionistes commis en Palestine en général et à Gaza en particulier», selon les organisateurs. Toutes choses qui font qu’ils ont invité l’Etat du Sénégal à exprimer sa position et à «se départir de toute position de neutralité ambiguë dans ce conflit Israélo-palestinien».
Dans leur déclaration de condamnation des «crimes de l’Etat Sioniste et terroriste d’Israël contre le peuple palestinien», Moustapha Seignane et ses camarades sont largement revenus sur l’impact de cette guerre sur le peuple palestinien. «Le monde entier est aujourd’hui témoin des exactions et crimes les plus cruels, exercés par la machine militaire sioniste sur d’innocentes populations civiles palestiniennes, entraînant des milliers de morts dont un grand nombre d’enfants, de femmes et de vieilles personnes sans oublier la destruction d’infrastructures à caractère social ou économique telles que des hôpitaux, des universités, des routes et des ponts», a-t-il dénoncé. S’y ajoute la destruction systématique des mosquées et des églises dans la bande Gaza avec l’utilisation des moyens «les plus vils pour ‘’punir’’ les civils en les privant de l’accès au produits et services essentiels à la vie, tels que l’eau, l’électricité et les médicaments», déplorent les manifestants.
DAKAR SACRE-CŒUR ET JARAAF DOS A DOS
Le Jaraaf doit encore repasser pour accrocher sa première victoire au championnat national Ligue 1. Accrochés d’entrée par Guédiawaye FC, les «Vert et Blanc» ont enchainé par un autre match nul en déplacement sur la pelouse de Dakar Sacré cœur (1-1)
Le Jaraaf doit encore repasser pour accrocher sa première victoire au championnat national Ligue 1. Accrochés d’entrée par Guédiawaye FC, les «Vert et Blanc» ont enchainé par un autre match nul en déplacement sur la pelouse de Dakar Sacré cœur (1-1). C’était pour le compte de la deuxième journée de Ligue 2
L e Jaraaf de Dakar a enchaîné le championnat par un deuxième match nul à l’issue de déplacement qu’il a effectué ce samedi sur la pelouse du Dakar-SacréCœur au stade Alassane Djigo. Dans cette affiche vedette comptant pour la deuxième journée, les Académiciens ont d’entrée imposé le rythme de la rencontre en dominant les 45 minutes premières. Ils ont failli ouvrir le score dès la troisième minute de jeu avec la tentative de frappe de Insa Coly qui passe totalement à côté.
Méconnaissables en dix minutes de jeu, les «Vert et Blanc» n’obtiendront leur première occasion que suite à un corner à la 13ème minute de jeu effectué par Aime Tendeng. Au contrôle du match, les Académiciens vont essayer sans cesse de scorer surtout après le corner de Mbaye Ndiaye à la 22ème minute repoussé par le portier du Jaraaf. C’est à la 39ème minute que Dakar Sacré-cœur trouvera la faille grâce à Mamadou Soumaré. Sur un centre d’Ibrahima Mané, il réussira à reprendre victorieusement le ballon et battre le Cheikh Lo Ndoye. Sur ce score, les deux équipes rejoignent les vestiaires.
Au retour sur la pelouse, Jaraaf montre un autre visage et pousse pour l’égalisation. L’entraîneur Malick Daff opère deux changements au niveau de défense et de l’attaque à la 58ème minute. Et c’est à la 77ème minute qu’il égalise sur une passe de Aime Tendeng reprise par Ameth Niang (1-1). Les Académiciens ont aussi opéré des changements de leurs côtés pour remporter le duel.
Le Jaraaf aura ensuite des possibilités de marquer un deuxième but dans le temps additionnel comme sur ce coup franc dans les alentours de la surface de réparation.
Exécuté par Aime Tendeng, le portier des Académiciens Abdoulaye Dieng a les mains fermes pour repousser le ballon. Sur un autre centre de Ameth Niang, Aime Tendeng encore lui, ratera un tir cadré. C’est sur ce score de (1-1) que les deux équipes se sont quittées. Pour Hassane Fall, coach Dakar Sacré-cœur, le match nul cadre avec la physionomie de la rencontre : «C’est un match nul équitable car chaque équipe a eu son sa mi-temps. Nous, on pouvait faire la différence en ajoutant un but dans la première mi-temps et remporter le match mais le Jaraaf a égalisé en deuxième mi-temps et a tenu un bon jeu. Il pouvait aussi remporter la victoire. Il y a des jeunes qui viennent de découvrir la Ligue 1, certains ont enchainé leur deuxième match et nous allons encore travailler sur la mise en jambe»
L’entraineur du Jaraaf, Malick Daff quant à lui, ne crache pas sur le point du nul : «On a été LIGUE 1 (2èME JOURNEE) dakar Sacré-Cœur et Jaraaf dos à dos menés au score en première période, on avait une bonne équipe en place tactiquement et techniquement avec beaucoup d’intensité et d’agressivité mais aussi de fautes. Malheureusement, on a pris un but en cours de match. C’est une perte de balle où il y a une transition rapide de l’équipe de Dakar sacré cœur. Mais en seconde période on a apporté des correctifs, on a fait trois changements et c’était meilleur que le premier mi-temps dans l’intensité de jeu, dans la progression. On a créé des situations et on a égalisé. On a même eu une balle de deuxième but mais on ne l’a pas concrétisé. Je ne crache pas sur le point. Il y a quelques imperfections et nous allons leur donner le temps. Il faut rester lucide, serein et apporter des correctives pour les matchs à suivre», a-t-il relevé.
Par Ndiaga SYLLA
CHER PROFESSEUR, L’ELECTEUR A BIEN LE DROIT DE PARTICIPER AU COMMERCE JURIDIQUE
Cher professeur, Il me plaît de répondre à votre réaction à la suite de ma décision d’attaquer le décret n*2023-2152 portant nomination des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) du fait de son irrégularité.
«Cher Professeur, Il me plaît de répondre à votre réaction à la suite de ma décision d’attaquer le décret n*2023-2152 portant nomination des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) du fait de son irrégularité.
C’est un immense honneur que m’accorde le constitutionnaliste en se prononçant sur mon initiative. Je ne retiens, pour le moment, que la portée qui consiste à nourrir la réflexion citoyenne et la vitalité du débat. Cher Professeur,
En signant votre post, est-ce que vous vous adressez à moi en votre qualité de citoyen ou d’acteur politique engagé ? Je vous pose cette question parce que je n’ai vu nulle part votre qualité d’universitaire (professeur) sur la signature (vous avez mentionné simplement Ismaila Madior Fall).
Pourquoi est-ce que vous remettez en cause mon intérêt et ma qualité à agir?
Je vous rappelle que la CENA a été créée en tant que structure permanente et indépendante afin d’assurer qu’une seule chose : la libre expression du droit de suffrage, le droit de vote. La CENA en tant qu’organe de contrôle et de supervision a un rôle important dans la conduite des processus électoraux au Sénégal.
Toute décision qui viole les règles relatives à sa composition, son organisation et son fonctionnement est de nature à porter atteinte à l’intégrité dudit processus. Une telle violation compromet nécessairement l’expression libre et sincère du droit de suffrage, donc du droit de l’électeur. Une telle violation si elle est le fait d’un décret ne saurait se résumer à un acte administratif individuel ou collectif qui ne porterait grief qu’aux personnes qu’il concerne.
Le décret illégal pris par le président de la République dépasse les seuls intérêts particuliers que sont ceux des membres de la CENA.
Le respect de la loi et des principes du droit constitue le fondement de l’Etat de droit. En relisant mon cours sur le contentieux administratif, il m’est apparu que sur l’intérêt à agir, le juge procède à une interprétation plus ou moins rigoureuse et que la jurisprudence exige également une certaine individualisation de cet intérêt. Toutefois, les regroupements sont autorisés à recourir en excès de pouvoir à la condition de justifier un intérêt collectif en rapport avec leur objet cf. CS, 23 juillet 1975, Souleymane Sidibé et amicale des administrateurs civils du Sénégal. A titre de rappel, le processus électoral est préparé et organisé dans un seul but : l’expression libre du droit de vote. Le vote appartient à l’électeur et j’en suis un. Voilà ce qui fonde ma qualité et mon intérêt à agir. Je tiens à faire observer que je ne suis pas dans le clivage de la dualité ou de la bataille politique entre le président M. SALL et l’opposant O. SONKO. Je ne défends que l’intégrité du processus.
Il convient de noter que la CENA apparaît comme une autorité autonome garante de l’intégrité, l’équité, la crédibilité du processus électoral. En outre, la procédure de nomination de ses membres par le président de la République procède d’une compétence liée.
Vous ne devez pas affirmer de manière péremptoire que nous n’avons pas qualité et intérêt à quereller l’acte administratif. Tout citoyen doit veiller à ce que son vote ne soit pas détourné. Auriez-vous méconnu le fondement juridique de la création de la CENA rappelé dans le rapport de présentation du décret portant application : « Le contrôle et la supervision des opérations électorales et référendaires qui constituent un gage de la sincérité et de la transparence des élections ont conduit à la création, par consensus, de la Commission Electorale Nationale Autonome, CENA, par la loi n° 2005.07 du 11 mai 2005 »
La capacité juridique de l’électeur dans le cadre des élections départementales et municipales que vous avez invoquée concerne particulièrement le contentieux des opérations électorales et de l’élection du bureau des Conseils départemental et municipal.
L’éminent professeur ne devrait s’égarer dans un domaine qui lui est inconnu !
Ce n’est pas la première fois que j’attaque des décrets pris par le président de la République dans le cadre du processus électoral. Est-il besoin de vous rappeler qu’en 2014, j’avais amené le président de la République, sous vos conseils, à fondre les trois décrets fixant le nombre de conseillers à élire dans les départements, villes et communes; ce qui jusque-là était inconnu du jargon juridique au point que la Cour suprême ait mis entre guillemets le terme « fondus ».
Nous avons les arguments pour déconstruire les vôtres. Par conséquent, la justice nous édifiera.
Enfin, je ne me suis jamais autoproclamé expert électoral. C’est une réalité et vous le savez. Est-il besoin de vous le rappeler ? J’assume ma position d’expert électoral international reconnu par le ministère de l’Intérieur, la société civile sénégalaise, la presse nationale et celle internationale ainsi que les organismes internationaux.
Je vais juste vous donner une illustration : voir lettre annexée. Sachez que ce contentieux dépasse le citoyen O. Sonko ; il s’agit d’un combat pour la préservation de la démocratie et de l’Etat de droit. Je ne fais point partie de ces gens-là de tous bords qui envisagent un avenir sombre à partir de mars 2024. Je défie vos experts non autoproclamés à me rejoindre dans un débat public en la matière électorale, et ce, en attendant que le juge veuille bien se prononcer».
LE COLLECTIF DES CONTRACTUELS DES EPS DIT «NON A L’INJUSTICE ET A LA DISCRIMINATION»
Les différentes augmentations auxquelles l’Etat du Sénégal a procédées dans le cadre de la révision système de rémunération n’ont finalement réussi qu’à creuser davantage les inégalités dans le traitement salarial au détriment des contractuels de santé
Les contractuels des établissements publics de santé du Sénégal (EPS) vent debout contre ce qu’ils considèrent comme une discrimination flagrante sur la question du traitement salarial des agents de la santé. Lors de son assemblée générale tenue avant-hier, samedi 4 novembre, le collectif des EPS considérant cette rallonge budgétaire actée par le ministre des finances comme étant un acquis, demande un rappel de ces indemnités de mai 2022 à nos jours. Par ailleurs, Abou Ba et cie, interpellent le ministre de la santé, le président de la République et de son premier ministre pour que soit harmonisée l’indemnité de logement, celle dite spéciale, complémentaire à tous les agents de santé.
Les différentes augmentations auxquelles l’Etat du Sénégal a procédées dans le cadre de la révision système de rémunération n’ont finalement réussi qu’à creuser davantage les inégalités dans le traitement salarial au détriment des contractuels des établissements publics de santé. Des dysfonctionnements décriés les contractuels des établissements de santé du Sénégal (EPS).
Alors que le collectif espérait qu’avec le protocole d’accord signé le 10 mai 2022 entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats du cadre de la santé devait marqué le point de rupture de toutes les injustices constatées. Que nenni ! «Il a été le point de départ d’une nouvelle forme d’exclusion de la majeure partie des travailleurs du cadre de la santé que sont les contractuels des EPS», regrette Abou Ba, coordonnateur du collectif des contractuels des EPS. Et de rappeler qu’au mois de juin 2022, à la suite du recensement des effectifs des contractuels au mois de juin 2022, «le ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo, à l’époque, avait octroyé une rallonge budgétaire de 8.148.320.000 F CFA selon nos leaders syndicaux nécessaire à la prise en charge des contractuels des EPS.»
Toutefois, un mail de précision venant des services du ministère de la santé au mois de septembre est venu anéantir tout un espoir auprès de la majorité des agents contractuels. Dans ce mail explique le coordonnateur du collectif, «il a été mentionné les types d’agents concernés par les indemnités de logement visés par le décret n°2018-1430. Il s’agit entre autres: Médecin, Sage-femme d’Etat, IDE, assistant infirmier d’Etat, technicien supérieur de santé et les autres agents…», énumère-t-il.
Une décision perçue comme étant une injustice par le collectif des EPS. Et M. Ba de soutenir «Nous, personnel contractuel des EPS, considérons que cette rallonge octroyée par le ministère du budget et des finances est un acquis et demandons un rappel de ces indemnités de mai 2022 à nos jours.»
Pour finir, les agents lancent un appel à l’endroit des autorités afin leurs indemnités soient harmonisées. «Le collectif des contractuels des EPS au nombre de 6 859 agents interpelle le Ministre de la Santé, le Premier Ministre voire le Président de la République pour l’harmonisation de l’indemnité de logement et l’indemnité spéciale complémentaire aux agents contractuels des EPS», a conclu Abou Ba, coordonnateur du collectif.
LE PROCESSUS ÉLECTORAL S’ENLISE DANS LA POLÉMIQUE
Alors que la crise autour de la réinscription d'Ousmane Sonko n'est pas réglée, un nouveau bras de fer opposant Etat et experts électoraux éclate sur la nomination des membres de la Cena
Le processus électoral pour la présidentielle 2024 s’enlise de plus en plus dans des incertitudes à moins de quatre mois du scrutin prévu le 25 février 2024. Alors qu’on n’a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant la réinscription de Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte du parrainage, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral. Il s’agit du recours annoncé contre le décret de nomination des nouveaux de la Cena.
L’élection présidentielle du 25 février prochain va-telle se tenir à date échue. Cette interrogation mérite bien d’être posée au regard de l’évolution actuelle du processus électoral sur fond de confusion totale. En effet, à moins de quatre mois de la date de ce scrutin, le processus électoral en perspective de cette présidentielle qui va se tenir pour une première fois sans le président sortant s’enlise de plus en plus dans un cafouillage alimenté par une divergence entre les différentes structures de l’Etat intervenant dans l’organisation. La preuve, alors qu’on n’a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision de réinscription de Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte du parrainage ordonnée par le président du tribunal d’instance de Ziguinchor –un différend qui oppose depuis quelques temps la Direction générale des élections à la Cena-, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral. Cette dernière est alimentée par le décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) signé par le chef de l’Etat et rendu public le vendredi 3 novembre dernier.
Pour beaucoup d’acteurs politiques et d’observateurs de la scène politique, ce document signé par le président de la République et qui met également fin aux fonctions de tous les membres de l’équipe sortante de la Cena n’est pas conforme aux dispositions légales règlementaires en la matière.
Parmi eux, figure l’expert électoral, Ndiaga Sylla. Dans un message partagé sur sa page Facebook, l’expert électoral, il a dénoncé «l’irrégularité» de ce décret de nomination des membres de la Cena tout en précisant qu’il ne va pas rester les bras croisés face à ce qu’il qualifie de «forfaiture». Sous ce rapport, il a ainsi annoncé son intention d’attaquer ce décret n°2023-2152 portant nomination des membres de la Commission électorale nationale autonome en sa qualité d’électeur. «Ce décret viole le principe de la permanence de l’organe de contrôle et de supervision des élections et son colloraire, la clause de la fin et du renouvellement des mandats (art. L.4 et L.7 du code électoral) », a-t-il indiqué avant d’ajouter. «De plus, il y a un membre de la Cena nommé en 2018 et dont le mandat n’a pas expiré. J’invite tous partis politiques légalement constitué, les électeurs ainsi que les membres de la Cena à se joindre à l’initiative pour le respect des principes démocratiques et l’intégralité du processus électoral».
Abondant dans le même sens, son collègue expert électoral aussi, Valdiodio Ndiaye relève un «caractère manifestement illégal du décret de nomination des nouveaux membres de la Cena» en mettant le curseur sur le mandat de l’ancien ambassadeur à la retraite, Seydou Nourou Ba qui fait partie des six membres limogés, dont le premier mandat qui normalement expire en octobre 2024. «Seydou Nourou Ba a été nommé à la Cena par décret présidentiel n°2018-1930 du 9 octobre 2018, en remplacement du défunt coordonnateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj au titre de la société civile. Le Code électoral est clair. Il ne peut être mis fin au mandat d’un membre de la Cena que dans les cas prévus à l’article L9 du code électoral», a-t-il précisé. Avant d’ajouter, «à ce que je sache aucun des cas énumérés par cet article ne concerne l’ambassadeur Ba. Il a été purement et simplement démis de ses fonctions avant l’expiration de son mandat. Ce qui est une violation manifeste de la loi».
Pour sa part, Bougane Guèye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp et candidat déclaré à la présidentielle du 25 février prochaine toujours au sujet des «irrégularités dans la nomination des nouveaux membres du Cena», a indiqué dans un communiqué de presse que le nouveau président de la Cena Abdoulaye Sylla est aussi membre du Conseil constitutionnel dont le mandat court jusqu’au 5 décembre 2024. Poursuivant, il a également informé que Cheikh Awa Balla soutenait la candidature du président Macky Sall en 2019 à travers son mouvement dénommé «TGV» à Guédiawaye alors que les membres de la CENA doivent être neutres et équidistant de toute obédience politique.
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IL NE FAUT PAS LAISSER TROP DE FEU S’ALLUMER
Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM, Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligences Magazine, alerte sur la tension politique actuelle
La directrice d’Intelligences Magazine plaide pour la décrispation de la crise politique qui sévit actuellement au Sénégal marquée par l’escalade de la tension. Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall insistant sur «l’urgence d’apaiser la tension actuelle», invite l’Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen» pour «ne pas trop pousser la colère». Par ailleurs, interpellée sur la fermeture des universités au Sénégal notamment l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amy Sarr Fall souligne qu’il «faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l’Ucad».
La situation de tension que traverse actuellement le Sénégal du fait des difficultés notées dans la conduite du processus électoral en perspective de l’élection présidentielle du 25 février prochaine ne laisse pas indifférente la directrice d’intelligences Magazine. Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall est montée au créneau pour souligner «l’urgence d’apaiser la tension actuelle». «Il ne faut pas laisser trop de feu s’allumer. Quand on voit que la situation est tendue, il faut tout faire la détendre. Il ne faut pas également trop pousser la colère parce qu’on ne sait pas jusqu’où cela peut aller», a-t-elle mis en garde.
« Aujourd’hui, il faut être dans une logique de préservation de la paix, de préservation des acquis démocratiques du Sénégal. Si nos jeunes sont très bien traités partout, c’est parce que notre pays incarne une certaine position et c’est ça, qu’il faut préserver », a encore insisté la directrice d’intelligences Magazine. Poursuivant son propos, Amy Sarr Fall a par ailleurs, profiter de ce face à face avec notre confrère Baye Oumar Gueye pour inviter l’Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen». «Je pense qu’il est important de ne pas oublier que si le Sénégal, aujourd’hui est reconnu partout, c’est parce que nous avons toujours, incarné une certain idéal de cette démocratie à laquelle, beaucoup de peuples africains aspirent encore. L’état de droit, c’est vraiment à la fois, la condition et la manifestation de cette démocratie», a-t-elle fait remarquer. Avant d’insister, «l’Etat doit procéder aujourd’hui à une hiérarchisation de certaines normes juridiques pour justement limiter son propre pouvoir. Autrement dit, la toute-puissance de l’Etat doit se soumettre à ce droit parce que c’est ça qui protégerait le Sénégal et les générations à venir pour qu’il n’ait plus cette situation où chacun peut faire du mal à travers la justice».
ATTENTION, A NE PAS STIGMATISER LA JEUNESSE DE L’UCAD !
Interpellé sur la question de la fermeture des universités au Sénégal notamment l’université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis bientôt 5 mois à la suite aux manifestations déclenchées par la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko en début juin, Amy Sarr Fall tout en déplorant cette décision a tenu à mettre en garde sur les conséquences dramatiques qu’elle pourraient engendrer. «J’en suis très triste. Je pense qu’il faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l’Ucad. Parce que beaucoup d’entre ces jeunes de l’Ucad viennent des régions pour réussir à Dakar. La jeunesse, c’est l’âge de la radicalité mais aussi de la fragilité sociale. Je ne sais pas qui a eu à commettre ces violences à l’université parce qu’aucune enquête n’a pour le moment identifié les auteurs. Mais, ce n’est pas une raison pour stigmatiser cette jeunesse. Nous devons être fiers de ces jeunes », a-t-elle martelé.