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17 juillet 2025
PAR Farid Bathily
LE DROIT À LA VIE OU LE DROIT DE MOURIR
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable
Plusieurs États occidentaux envisagent d’élargir leur législation sur le droit des personnes à mourir dans la dignité. Ses modalités d’exercice cristallisent cependant l’opinion, témoignant de la complexité des questions engageant le rapport humain à la vie et à la mort.
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable, dont les décès sont prévisibles.
Le "droit de mourir dans la dignité" est revendiqué depuis quelques années aux États-Unis et en Occident plus généralement. En France, la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, autorise une "sédation profonde et continue jusqu’au décès pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme".
Cette même législation autorise l’arrêt des traitements quand "ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Ce cadre légal semble cependant souffrir de quelques insuffisances, à en croire des spécialistes de la santé.
Une consultation nationale
Le critère relatif au "court terme" est notamment évoqué comme restrictif à la lumière de certaines situations spécifiques, telles que le cas d’une maladie dont l’incurabilité est avérée, mais sans engagement du pronostic vital du patient. Quid d’un malade en souffrance continue malgré les soins palliatifs et qui souhaite en finir ?
Face aux demandes répétées d’une législation plus aboutie, le président Emmanuel Macron a soumis la question à une convention citoyenne, afin d’en faire un débat national. Il ressort des travaux achevés en avril 2023, une large adhésion à "l’aide active à mourir".
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), instance habilitée à se prononcer sur les questions éthiques concernant l'évolution des sciences, a lui aussi ouvert la voie à une légalisation de cette pratique, déjà en vigueur en Espagne et au Luxembourg, entre autres.
Aux États-Unis, l'euthanasie est illégale dans tous les États et est poursuivie comme meurtre ou assassinat. Le suicide médicalement assisté est également sanctionné dans presque tous les États, mais fait l'objet d'un débat important, en particulier en Oregon. Là, la loi sur la mort dans la dignité, effective depuis novembre 1997, permet la prescription d'une médication létale à un malade en phase terminale qui en fait la demande.
Cette loi a généré de nombreux débats et oppositions, et de plus en plus de médecins hésitent à administrer de fortes doses d'antalgiques par crainte de poursuites pour violation de la loi fédérale sur les narcotiques.
Le droit d'arrêter ou de refuser un traitement est reconnu depuis longtemps par la jurisprudence américaine, et tous les États ont adopté des dispositions permettant aux patients de préciser à l'avance leurs décisions médicales en cas d'incapacité. En Oregon, la loi sur la mort dans la dignité représente une exception notable dans le cadre juridique américain, ayant été approuvée par référendum en novembre 1994 et confirmée en novembre 1997.
Quelles modalités d’application ?
Les modalités d’application de cette "aide active à mourir" sont cependant loin de faire l’unanimité. Si les médecins sont prêts à assumer la responsabilité de la prescription de la substance létale, nombreux d’entre eux rechignent à l’idée de l’administrer aux patients, même en cas de demande de ces derniers.
Entre l’obligation d’honorer le serment d'Hippocrate, la crainte de dérives et les autres convenances éthiques, le sujet divise les spécialistes de la santé alors que le gouvernement français se prépare à soumettre prochainement son projet de loi sur la fin de vie au parlement.
Ce débat révèle des questionnements plus larges autour de la vie, concept si sacré dans les sociétés humaines. Qui détient le pouvoir d’ôter la vie ? Jusqu’où la liberté individuelle et collective peut-elle l’emporter sur cette question ?
MACKY SALL PRÉCONISE LE ‘’RENFORCEMENT INSTITUTIONNEL’’ DU COMITÉ SÉNÉGALAIS DES DROITS DE L’HOMME
Macky Sall a souhaité que le CSDH soit doté d’‘’un nouveau cadre juridique en adéquation avec les enjeux et défis liés à l’intensification des activités de promotion des droits de l’homme’’
Le président de la République a évoqué, lors du conseil des ministres de ce mercredi, la ‘’nécessité’’ de veiller au ‘’renforcement institutionnel’’ du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH) en modifiant son cadre juridique, a annoncé le porte-parole du gouvernement.
Macky Sall a souhaité que le CSDH soit doté d’‘’un nouveau cadre juridique en adéquation avec les enjeux et défis liés à l’intensification des activités de promotion des droits de l’homme’’, a écrit Abdou Karim Fofana dans le communiqué du Conseil des ministres.
Des militants des droits de l’homme ont déploré l’inertie du CSDH, que dirige depuis quelques années un avocat membre du parti au pouvoir.
Le porte-parole du gouvernement et ministre du Commerce annonce également que le gouvernement a adopté ‘’un projet de loi relatif à la Commission nationale des droits de l’homme’’.
Un projet de loi relatif à la lutte contre le blanchissement de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive a été aussi adopté lors du Conseil des ministres.
Un projet de décret a été adopté en vue de la ‘’création de la zone économique spéciale de Ndayane (ouest), entre le Port autonome de Dakar et Dubai Ports World’’.
Le gouvernement a adopté un autre texte juridique de même nature portant règlement d’établissement de l’Institut sénégalais de recherches agricoles.
‘’Prise en charge des dépenses de souveraineté’’
Le projet de décret fixant les conditions de prélèvement de la cornée dans les établissements de santé a également été adopté.
Le communiqué du Conseil des ministres annonce, par ailleurs, que ‘’le chef de l’État a […] demandé au gouvernement de poursuivre les efforts de dialogue social et de veiller en permanence à la finalisation des chantiers prioritaires de l’État’’.
Macky Sall a invité le Premier ministre et ses collaborateurs à ‘’la prise en charge des dépenses de souveraineté et sociales urgentes, au suivi de la campagne de commercialisation agricole et au respect des engagements pris lors des conseils présidentiels territorialisés’’.
‘’Le président de la République a […] rappelé au gouvernement l’impérieuse nécessité de suivre, avec attention, le développement de l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières et son impact direct sur les finances publiques et l’économie nationale dans sa globalité.’’
De même a-t-il demandé au Premier ministre et aux ministres de ‘’mettre en œuvre un plan de communication sur le bilan et les perspectives de l’action gouvernementale’’.
YOUSSOU NDOUR ANNONCE LA DATE OFFICIELLE DU GRAND BAL
Comme annoncé lors de l’interview exclusive accordée à la TFM samedi dernier, Youssou Ndour envisage de recevoir son public en début d'année prochaine. L'artiste-compositeur a dévoilé, ce jeudi à travers ses différentes plateformes, les dates officielles.
iGFM – (Dakar) Comme annoncé lors de l’interview exclusive accordée à la TFM samedi dernier, Youssou Ndour envisage de recevoir son public en début d'année prochaine. L'artiste-compositeur a dévoilé, ce jeudi à travers ses différentes plateformes, les dates officielles.
Avec son groupe le "Super Étoile", You a décidé d'organiser une soirée VIP, le 01 Janvier 2024 à la place du Souvenir Africain situé sur la corniche ouest à Dakar. Histoire de permettre à ses fans de commencer la nouvelle année avec du fun et de la gaieté. Le nombre de places sera limité, précise la note publiée sur ses différentes plateformes.
Mieux, Youssou Ndour et le "Super Etoile" vont retrouver leur public pour le traditionnel Grand Bal du nouvel An qui aura lieu le samedi 6 janvier 2024, à l’Esplanade du Grand Théâtre de Dakar.
CAF AWARDS, LAMINE CAMARA ET AMARA DIOUF FINALISTES POUR LE TITRE DE MEILLEUR JEUNE JOUEUR
La Confédération africaine de football (CAF) a dévoilé jeudi les trois finalistes de chaque catégorie des CAF Awards 2023. Le Sénégal est sur le podium dans trois catégories de récompense pour l’événement qui se tiendra le 11 décembre 2023 à Marrakech.
La Confédération africaine de football (CAF) a dévoilé jeudi les trois finalistes de chaque catégorie des CAF Awards 2023. Le Sénégal est sur le podium dans trois catégories de récompense pour l’événement qui se tiendra le 11 décembre 2023 à Marrakech.
Il s’agit du technicien Aliou Cissé dans la Catégorie meilleur entraineur africain de l’année. Il est en compétition avec le coach Marocain Walid Regragui et l’Algerien Abdelhak Benchikha. Deux autres représentants sénégalais que sont le Messin Lamine Camara et le joueur de Génération Foot Amara Diouf, compétissent avec le Marocain Abdessamad Ez Zalzouli pour le titre de meilleur jeune joueur africain de l’année.
Plus connu sous le nom de Ez Abde, l’ailier évolue actuellement sous les couleurs de Betis Séville en Liga Espagnole.
Et enfin l’équipe nationale du Sénégal (homme) qui est en course pour le titre de meilleure sélection nationale africaine de l’année. Elle compétit avec la Gambie et le Maroc.
Vainqueur des deux éditions précédentes, Sadio Mané ne sera pas candidat à sa propre succession. Il sera remplacé soit par Mohamed Salah, Achraf Hakimi ou Victor Osimen.
MIGRATION, DEUX PIROGUES INTERCEPTÉES PAR LA MARINE
Les départs des pirogues du Sénégal vers l’Espagne ne sont encore finis malgré la chute des températures.
Les départs des pirogues du Sénégal vers l’Espagne ne sont encore finis malgré la chute des températures.
La Marine nationale sénégalaise a intercepté hier 06 Décembre aux abords de l’embouchure du Fleuve Sénégal, deux pirogues qui étaient sur la voie des îles Canaries.
Il s’agit de 30 candidats à la migration qui ont été interpellés et remis aux services compétents de l’Etat.
AMADOU BA ET ÉLISABETH BORNE ÉCHANGENT SUR LES CHANTIERS DE LA COOPÉRATION ENTRE DAKAR ET PARIS
Les Premiers sénégalais, Amadou Ba, et français, Elisabeth Borne, ont échangé, jeudi, à Paris, sur les enjeux et les chantiers de la coopération entre le Sénégal et la France.
Paris, 7 déc (APS) – Les Premiers sénégalais, Amadou Ba, et français, Elisabeth Borne, ont échangé, jeudi, à Paris, sur les enjeux et les chantiers de la coopération entre le Sénégal et la France.
Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, est arrivé jeudi matin à Paris (France) pour une visite de 72 heures.
Cette visite permettra de faire le point sur les chantiers communs et les axes de coopération entre la France et le Sénégal, un an après la cinquième édition du Séminaire intergouvernemental franco-sénégalais qui s’est tenu le 8 décembre 2022.
L’avion transportant le PM a atterri à l’Aéroport international Charles de Gaulle à 7 heures (6 h GMT).
Amadou Ba est accompagné de plusieurs membres du gouvernement. Ils ont voyagé à bord d’un vol commercial de la compagnie nationale Air Sénégal.
La dernière édition de ce séminaire avait eu lieu en décembre 2022.
Selon le Bureau d’information gouvernemental (BIG), cette réunion de travail des gouvernements français et sénégalais avait ‘’servi de cadre aux deux pays pour réaffirmer le dynamisme et la densité de leurs relations’’, lesquelles sont « fondées sur l’amitié et la confiance’’.
‘’C’était également l’occasion pour la France et le Sénégal de se fixer des objectifs ambitieux allant dans le sens de renforcer leur partenariat dans des domaines aussi stratégiques que la jeunesse’’, ajoute la publication officielle.
La même source rappelle qu’avec ‘’une contribution estimée à 1,5 milliard d’euros (983 milliards 935 millions 500 mille francs CFA) d’aide publique au développement sur la période 2019-2023, la France se positionne comme un partenaire majeur’’ pour le Sénégal.
Le BIG ajoute que ‘’sur le plan commercial, la France figure parmi les premiers fournisseurs du Sénégal, avec un montant évalué à 632,8 milliards de francs CFA’’.
A Paris, le Premier ministre Amadou Ba va également réserver une bonne partie de son agenda aux Sénégalais de la France. Le BIG annonce qu’il est prévu, samedi, un grand rassemblement sur ‘’ des échanges directs’’ concernant le Sénégal.
LIBERTÉ DE LA PRESSE, LE SÉNÉGAL ÉPINGLÉ PAR CIVICUS MONITOR
À l’approche de l’élection présidentielle de février 2024, les autorités ont intensifié la répression de l’opposition et des critiques, notamment des journalistes, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées.
À l’approche de l’élection présidentielle de février 2024, les autorités ont intensifié la répression de l’opposition et des critiques, notamment des journalistes, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées, selon la plateforme Civicus Monitor qui souligne que l’espace civique est classé comme «entravé».
La plateforme Civicus Monitor qui suit la liberté d’association, de réunion pacifique et d’expression a publié, hier, mercredi, un rapport qui place le Sénégal parmi les pays les «plus reculés» en matière de liberté civique. La plateforme Civicus Monitor dénonce la poursuite des «violations de l’espace civique avec des manifestants tués, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme harcelés par la justice». En septembre 2023, Monitor Civicus a placé le Sénégal dans sa liste de surveillance en raison des préoccupations suscitées par la «détérioration de l’état de l’espace civique» dans le pays.
«À l’approche des élections présidentielles contestées de février 2024, les autorités ont intensifié la répression de l’opposition et des critiques, notamment des journalistes, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées dans un contexte marqué par la montée des tensions politiques. À présent, l’espace civique du Sénégal est classé comme ‘’entravé’’», lit-on dans le site internet de l’association.
Civicus Monitor cite les menaces sur la liberté d’association avec la dissolution du parti Pastef, la détention préventive, l’inculpation et la déclaration d’inéligibilité du chef de l’opposition aux élections présidentielles. Elle dénonce également les entraves à la liberté d’association avec l’arrestation du leader de Y’en a marre Aliou Sané, la tuerie de deux personnes à Khossanto lors de manifestations contre la réforme du recrutement dans le secteur minier.
Civicus Monitor critique aussi la régression de la liberté d’expression avec la détention de journalistes, la suspension du signal de la télévision Walf Tv durant un mois et les restrictions d’accès à internet et aux réseaux sociaux. Civicus Monitor rappelle que le 31 juillet 2023, le jour de l’inculpation du leader de l’opposition Ousmane Sonko, le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, a annoncé la suspension temporaire de l’internet mobile pendant quelques heures «en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux». Deux jours plus tard, le 2 août 2023, le ministre de la Communication a accusé TikTok de menacer la stabilité du pays et a décidé de suspendre l’accès au réseau social. Civicus Monitor englobe 198 pays et territoires.
Tout comme Aminata Touré qui s’est plainte de l’administration pénitentiaire qui lui aurait refusé de rencontrer le leader de l’opposition détenu à la prison du Cap Manuel, le député et leader du Tekki dit être victime du même procédé
Tout comme Aminata Touré qui s’est plainte de l’administration pénitentiaire qui lui aurait refusé de rencontrer le leader de l’opposition détenu à la prison du Cap Manuel, le député et leader du Tekki dit être victime du même procédé. Sur son compte X, Mamadou Lamine Diallo dénonce une supercherie de Macky Sall et de son Premier ministre pour tenter de l’empêcher de rendre visite au maire de Ziguinchor.
«BBY me refuse le permis de visite à Ousmane Sonko. Pourtant, les juges d’instruction m’avaient autorisé à rendre visite à Birame Souleye Diop, président du Groupe parlementaire Yewwi et au maire Jamil Sané des Parcelles Assainies de Dakar. De quoi ont peur Macky Sall et Amadou Ba l’Ascenseur? », questionne-t-il.
A noter que plusieurs leaders de l’opposition ont rendu visite à Ousmane Sonko depuis son transfèrement au Cap manuel.
MALGRÉ L’AMENDE DE 138 MILLIARDS, « LA CANDIDATURE DE KARIM WADE PAS COMPROMISE »
Lors d’une mission de formation en direction des journalistes sur le processus électoral, la Direction Générale des Elections (DGE) a émis son avis sur le cas du candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à la présidentielle.
Lors d’une mission de formation en direction des journalistes sur le processus électoral, la Direction Générale des Elections (DGE) a émis son avis sur le cas du candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à la présidentielle.
En effet, condamné par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) à payer une amende de 138 milliards FCFA à l’Etat du Sénégal, Karim WADE n’a pas à s’inquiéter. Selon la Direction générale des élections, l’article L28 du Code électoral stipule que: «pour les personnes bénéficiant d’une mesure de grâce, l’inscription sur les listes électorales ne pourra intervenir qu’après l’expiration du délai correspondant à la durée de la peine prononcée par la juridiction de jugement, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement, ou d’une durée de trois (3) ans à compter de la date de la grâce, s’il s’agit d’une condamnation à une peine d’amende».
Ainsi, Karim WADE tout comme Khalifa SALL qui ont bénéficié d’une grâce présidentielle depuis 2016 et 2019 peuvent bel et bien participer à la présidentielle de 2024.
AU NOM DE L’HISTOIRE
De Saint-Louis à Dakar en passant par Diamniadio, des rues et boulevards portent désormais le nom de Macky Sall. Si le président entend rendre hommage aux pères de la nation, certains y voient un glissement vers un culte excessif de la personnalité
Après Saint-Louis, Dakar-Plateau, un boulevard au Pôle urbain de Diamniadio qu’il a créé porte désormais le nom du Macky Sall. Est-ce un culte de la personnalité ? Le Président Sall, qui avait demandé aux maires des villes du pays à suivre cette initiative, «afin que les voies et places publiques de nos villes et communes portent davantage des noms qui reflètent notre patrimoine national et notre imaginaire collectif», avait entrepris depuis 2012 de «sénégaliser» les infrastructures publiques comme les bâtiments administratifs, universités, hôpitaux et écoles.
Macky Sall est presque partout : il est le parrain de la Sphère administrative de Kaffrine, a supplanté Général De gaulle au niveau d’un boulevard à Saint-Louis. Il y a aussi le Boulevard Macky Sall au niveau du Pôle urbain de Diamniadio. Au Plateau, l’avenue Faidherbe, qui avait résisté à la vague de «décolonisation» des rues née de Black lives matter après l’assassinat de Gorge Floyd aux Etats-Unis.
Bien sûr, il y a les exemples personnels du Président Sall choisi comme parrain de plusieurs structures. Depuis son élection, il a lancé surtout le processus de consolidation de la mémoire des différentes personnalités du Sénégal, qui se poursuit. Il a débuté ce projet en 2014 quand il a décidé d’honorer Abdou Diouf à travers le Centre de conférence de Diamniadio. C’était une manière de rendre hommage à Abdou Diouf, qui revenait chez lui en tant que président de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) qui organisait à Dakar son sommet. Pour services rendus à la Nation, Macky Sall l’avait parrainé ce premier édifice construit à Diamniadio, qui devait servir d’annexe de la capitale. Depuis lors, des projets se sont multipliés sur ce site où les chefs d’Etat du Sénégal sont immortalisés au Pôle urbain de Diamniadio. En plus du Centre de conférence Abdou Diouf, il y a le Stade Abdoulaye Wade, il y a désormais Avenue Léopold Sédar Senghor et Boulevard Macky Sall dans la zone. La cérémonie de baptême de ces deux espaces a eu lieu mardi et a été présidée par le Président Sall qui veut donner plus d’éclat à cet endroit créé de toutes pièces durant son mandat présidentiel.
C’est la rue 13 qui va de la sphère Ousmane Tanor Dieng à Diamniadio Sport City en passant par la Maison des Nations unies qui devient Avenue Léopold Sédar Senghor, située à quelques mètres de l’Université Amadou Makhtar Mbow. Sur le même site, se trouve aussi le siège de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk). Depuis 2012, le chef de l’Etat a entrepris cette «naturalisation» des structures publiques et parapubliques pour rendre hommage, dit-il, aux pères fondateurs du Sénégal, aux pionniers de l’Administration, aux hommes politiques et religieux, culturels, sportifs qui ont marqué l’histoire du Sénégal. A titre d’exemples, il y a le Building administratif Mamadou Dia, l’Université Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass, l’Université Iba Der Thiam de Thiès, l’Université de Matam Souleymane Thiam, en construction, Hôpital Amath Dansokho de Kédougou, la Maison de la presse Babacar Touré, le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) Mame Less Camara, l’Ecole nationale des statistiques et de la démographie Pierre Ndiaye… Sans oublier le Pont de Marsassoum Balla Moussa Daffé.
Aujourd’hui, plusieurs infrastructures en construction portent déjà les noms de personnalités locales comme l’hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Alors que les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade se sont contentés de quelques actes symboliques. Le premier a débaptisé l’Avenue Roume, le Stade de l’Amitié et l’Aéroport international de Dakar-Yoff et leur a choisi comme parrain Léopold Sédar Senghor. Pour Wade, l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass fut son idée depuis la conception du projet au début des années 2000. Lors de l’inauguration de l’avenue qui porte son nom à Dakar-Plateau, Macky Sall a insisté sur l’importance de consolider cette politique. Ce jour-là, il avait invité l’ensemble des collectivités territoriales à procéder à la mise à jour des noms de certaines localités du Sénégal afin de préserver et de protéger la Teranga et l’identité sénégalaises. Pour lui, cette initiative célèbre «des valeurs qui fondent l’identité remarquable de la Nation sénégalaise». «Pour beaucoup de nos avenues, rues et places, les appellations renvoient encore à un passé révolu, voire douloureux», constate Macky Sall, qui encourage les maires à suivre l’initiative du maire de Dakar-Plateau. «J’engage nos maires, toutes sensibilités confondues, à procéder à une mise à jour afin que les voies et places publiques de nos villes et communes portent davantage des noms qui reflètent notre patrimoine national et notre imaginaire collectif.»
Selon le Président Sall, le fait qu’un enfant du Fouta, natif du Sine, soit célébré aujourd’hui à Dakar, symbolise le «vrai Sénégal», «le Sénégal hérité des ancêtres, le Sénégal que nous aimons ; une seule et même Nation où chacun a sa place, qui reconnaît et valorise ses diversités, pour donner sens à son vivre-ensemble dans l’unité nationale et l’harmonie sociale. Ce vivre-ensemble dans l’acceptation de nos diversités, nous le retrouvons ici : Barthélemy Dias à la Ville de Dakar, Alioune Ndoye au Plateau et une avenue au cœur de Dakar qui porte le nom de Macky Sall…».
Dans son allocution, le Président Sall est revenu sur le rôle des villes. «Les villes ne sont pas que ciment et béton, fer et verre. Les villes ont un cœur et une âme. Les villes vivent et s’expriment. Par leurs avenues et rues, par leurs places et édifices symboliques, les villes nous parlent et nous écoutent ; elles nous regardent et nous interpellent. Elles racontent leur histoire, témoignent de leur présent et prédisent leur futur. Dès lors, avoir son nom lié à une ville, c’est faire corps et âme avec son histoire, son présent et son futur…» Et ses hommes !