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6 août 2025
par Ibou Fall
LE PARFAIT CÉLIBATAIRE AU PALAIS
Il manque à tout ce beau monde de la politicaille, ce supplément d’âme qui permet de regarder bien au-delà de son seul nombril, que l’on appelle en langage simple, la générosité
Tout le mal qu’on peut souhaiter à notre inestimable République, est qu’au moment de remettre les clés de la maison à son successeur, le Président Macky Sall se tienne devant celui que l’on a de moins mauvais sous nos cieux. Certes, au regard des ambitions qui entrent en ébullition ces derniers temps, j’avoue paniquer légèrement. Cette faune en train de revendiquer le droit de briguer nos suffrages ne relève pas du particulièrement brillant. A n’en pas douter, ce n’est pas franchement le gratin du gotha qui s’agite : ça manque de classe, de sourcil, de bouteille.
Ça confine plutôt à la racaille recyclée en mal de reconnaissance, au gagne-petit qui s’imagine la cervelle trop grosse, au rigolo qui se voit le minois trop irrésistible, au souffre-douleur enragé qui tient à solder ses comptes avec la planète.
Il manque à tout ce beau monde de la politicaille, ce supplément d’âme qui permet de regarder bien au-delà de son seul nombril, que l’on appelle en langage simple, la générosité. Cet altruisme qui vous vient du troisième œil, celui de l’esprit, et scrute l’infiniment petit de l’humain pour mesurer au nanomètre la détresse des nôtres. Ce regard qui voit le tressaillement des ventres affamés, la misère de l’analphabétisme et de l’inculture, les frissons des âmes oisives qui errent dans leur désœuvrement ; il pèse à vue le désarroi de ces pauvres hères en quête du gourou triomphateur de l’ennui, des vanités de l’existence, et donne une sorte de sens à leurs vies, qui leur évite d’embarquer dans un rafiot pour Barcelone par la magie d’une mer démontée.
Restons optimistes et osons croire que nous faisons le bon choix à la prochaine Présidentielle…
Et donc, le voilà, notre élu : un viscéral serviteur de l’Etat dont il connaît les ressorts, les cadavres secrets et l’âme. Port altier, démarche chaloupée, geste large, sourire ravageur et timbre cristallin, il nous promet la lune et, dans l’euphorie, nous y croyons.
Ce ne sera pas une première…
Seulement voilà, Son Excellence nage béatement dans le célibat. Ni veuf, ni impuissant, ni pédé : juste divorcé. Mauvaise pioche, erreur de jeunesse chèrement payée. Bref, la question de la Première Dame se pose avec plus d’acuité que sous les régimes précédents, durant lesquels chacun de nos despotes éclairés est sous la vigilante surveillance de sa sourcilleuse légitime. Même pas moyen de prendre, euh, un bol d’air durant les pauses…
Là, il faut manœuvrer, car un quinquennat sans Première Dame n’en est pas vraiment un.
Ça peut se jouer très serré car la concurrence se révèlerait rude. Mais la loi de la nature tranche net : la favorite est la sainte des saintes, Adjaratou, sa mère. Celle qui ne doute pas une seconde qu’aucune femme sur terre ne mérite son rejeton, comprenez la perfection faite humain. Elle a l’art, confinant au génie, lorsqu’il s’agit de pourrir la vie de toutes les vulgaires aventurières qui roulent des yeux et des hanches devant son demi-dieu.
C’est bien simple : elle trouve Monsieur l’incarnation de son Adn, beaucoup plus épanoui depuis son divorce.
Le hic : elle est un peu défraîchie pour accueillir au bras de son chérubin de Président, les chefs d’Etat qui viendront du monde entier se prosterner aux pieds de sa créature personnelle. Avec vingt ans de moins au compteur, le débat ne se poserait pas… Mais là, elle va devoir déléguer.
Il n’empêche, le futur Premier ministre, s’il veut durer, a intérêt à manier avec dextérité le superlatif quand il parle du Président à Adjaratou la Mère. Il lui en faudra, du vocabulaire… Qualité indispensable : les nerfs assez solides pour encaisser sans frémir les caprices d’une mégère acariâtre, sénescente, bipolaire. La totale…
S’il se cultive dans la science des étoffes en vogue, genre «Pirkheu», ou classiques, telles la dentelle de Calais, la soie, à la rigueur, le Jacquard, et qu’il hume les bonnes opportunités pour lui en offrir par malles remplies, c’est un plus. Penser à envoyer un lourd sautoir en or de vingt-deux carats peut sauver tout autant une carrière compromise.
S’il peut éviter de dire du bien de son défunt ex-mari, feu le papa du Président, qui la cocufie avant de la larguer pour plus jeune et plus apprêtée au temps des vaches maigres, ce sera un plus. Dans la réussite de Son Excellence le Fils à Maman, comme on dit, il vaut mieux privilégier «liguéy’ou ndèye» plutôt que «barké bâye».
Précision : si, par inadvertance, vous prononcez le nom de la «badieune» présidentielle, l’infernale «ndieuké» du temps des moutons rachitiques, qui lui en a fait baver de toutes sortes, ce n’est même plus votre carrière qui serait compromise mais votre vie, tout court. Il est de fatales erreurs que l’on regrette à jamais.
Ben non, Madame la Mère du Président n’est pas féministe pour un sou, elle a juste la rancune tenace.
Passons donc aux questions essentielles : à qui va-t-elle déléguer ses pouvoirs de Première Dame, Adjaratou Madame la Sainte Mère de Son Excellence le Fils Prodige ?
Faudra tous nous habituer aux formules alambiquées pour la nommer… A n’en pas douter, ce sera immanquablement à l’une de ses filles, les inévitables sœurs de Monsieur le Président, les ex-insupportables «ndieuké» à la traîtresse, les «badieune» à sa progéniture. Ça aurait pu être pire : elles ne sont que trois… Pause pipi.
L’aînée est exclue d’avance. Son amour irrationnel pour son traître de père et sa famille risque de ramener le clan paternel aux affaires. Madame la Sainte Mère de Son Excellence préfère un coup d’Etat mené par un caporal analphabète, plutôt que de partager le pouvoir avec l’ennemi.
La deuxième, la lumineuse salope, entremetteuse par vocation, passerait son temps à introduire dans le lit de Son Excellence, un échantillon de tout ce que le monde interlope des baisodromes recèle : les grandes, les grosses, les maigrichonnes, les naines, les claires, les sombres, les transsexuelles et même les «timpi-tampa»…
La troisième, la «thiât», pour laquelle l’argent est l’aphrodisiaque par excellence, passerait son temps à marchander les audiences officielles et les rendez-vous nocturnes.
En un mot comme en cent, si d’aventure Son Excellence souffrait d’un mal de dos inconvenant, ça ne pourrait vraiment compter sur personne autour de son auguste personne. Je lui recommanderais volontiers «Sweet Beauté», mais la maison n’est plus.
Chienne de République !
AMADOU BA SES CHALLENGERS
Avec sa casquette de Premier ministre, il peut se permettre ce que les autres n’ont pas les moyens de faire, à savoir sillonner le Sénégal au motif de conduire les affaires du pays
Amadou Ba a un atout majeur par rapport aux autres candidats. Ces derniers ne peuvent, pour le moment, pas battre campagne. Avec sa casquette de Premier ministre, il peut se permettre ce que les autres n’ont pas les moyens de faire, à savoir sillonner le Sénégal au motif de conduire les affaires du pays. On ne le voit pas perdre cet avantage au prochain remaniement.
A 6 mois de la présidentielle, la majorité des candidats sont connus. Pour beaucoup, c’est désormais l’heure de la pêche aux parrainages, sinon aux électeurs. Visites de proximité, événements religieux ou sportifs, tout est bon pour chercher à se distinguer des autres, s’afficher et s’épancher sur le bien-fondé de sa candidature. C’est le temps de la générosité et de la proximité. Le but est de convaincre le maximum d’électeurs avant l’ouverture officielle de la campagne.
Bien que le tamis du parrainage n’a pas encore livré ses résultats, les candidats déclarés mettent à profit ce temps afin de prêcher pour leur paroisse. Khalifa Sall de Taxawu Senegaal a repris son Nemeku tour. En petit comité, l’ancien maire de Dakar sillonne le pays pour remobiliser ses troupes. Aminata Touré fait la même chose. Moins chanceux, Malick Gackou du Grand parti a été contraint, par arrêté préfectoral, de cesser sa «précampagne». Avec une forte délégation, il avait investi le Nord du pays, généralement acquis à la cause du pouvoir. En fin stratège, Malick Gackou a activé sa cellule de communication pour tirer profit de cet «acharnement» sur sa personne. Bougane Guèye Dany a également usé de cette propagande pour montrer à quel point il était brimé par rapport au candidat du pouvoir.
A contrario, Amadou Ba, le candidat de Bby, s’offre visites et inaugurations. Sa casquette de Premier ministre lui ouvre des portes fermées aux autres candidats. Il peut se permettre de se rendre à Tivaouane pour initier des travaux d’embellissement de la ville religieuse. Et par ricochet, de rencontrer des militants, le tout sous l’œil des caméras et les micros des différents médias. Il en ira de même pour toutes les localités où il passera. Il est accueilli avec toute la pompe réservée au plus haut dignitaire de l’Etat, après le président de la République. C’est le cas hier à Kaolack, où il s’est rendu, comme à Ndiassane et dans d’autres cités religieuses, dans le cadre des préparatifs des cérémonies du Gamou. Partout, les délégations officielles se mettent en rangs pour accueillir le Premier ministre, et des militants du pouvoir viennent acclamer leur candidat à la prochaine élection.
Un avantage que tous les autres candidats aimeraient avoir. Mais pour combien de temps ? En effet, après la désignation de Amadou Ba comme candidat de Bby, un remaniement gouvernemental est annoncé. Pour les besoins de la 78ème Assemblée générale des Nations unies, le Président Macky Sall s’est rendu à New York. Sauf changement de dernière minute, le remaniement devrait avoir lieu la semaine prochaine. Que va faire le Président ? Lui qui avait tenu à rappeler l’atout de Amadou Ba, va-t-il lui retirer l’avantage qu’il a sur les autres candidats en lui arrachant le poste de Premier ministre ? Ce faisant, il le ravalerait au rang de n’importe quel candidat. Il lui serait très difficile, sinon impossible, de tenir des rencontres politiques sous le couvert des déplacements administratives et économiques normales dévolues au chef du gouvernement. Quelle différence pourrait-il alors y avoir entre le candidat du pouvoir et par exemple, celui d’un parti ou mouvement non représenté à l’Assemblée nationale ?
Par ailleurs, nommer un autre Premier ministre à moins de 6 mois de la Présidentielle, c’est le contraindre à faire une Déclaration de politique générale en pleine campagne électorale. Bien que les ministères des Sports, de l’Agriculture et de l’Artisanat doivent être pourvus, Macky Sall a le choix entre nommer 3 personnes à ces postes ou changer tout son gouvernement.
Au vu des enjeux et embûches qui se dressent de plus en plus face à sa candidature, il serait inconcevable que le chef de l’Etat en vienne à handicaper davantage le candidat qu’il a lui-même choisi pour son camp, en lui dressant d’autres difficultés, notamment en le privant de son poste de Premier ministre. D’ailleurs, lui-même, en 2019, quand il s’était représenté pour la Présidentielle, il avait gardé son gouvernement intact tout en battant campagne. Il ne semble y avoir aucune raison de croire que le chef de l’Etat dérogera à cette méthode pour en venir à changer de Premier ministre en ce moment.
DESTIN TROUBLÉ
Traditionnellement des villages de pêcheurs, Ngor, Bargny, Mbao, Rufisque sont aujourd’hui soumis à l’action d’une mer qui avance et nourrit moins, et aux vents d’une modernisation qui se passe des limites géographiques et culturelles
Traditionnellement des villages de pêcheurs, Ngor, Bargny, Mbao, Rufisque sont aujourd’hui soumis à l’action d’une mer qui avance et nourrit moins, et aux vents d’une modernisation qui se passe des limites géographiques et culturelles. Entre un quotidien qui tangue et la psychose des lendemains incertains, les habitants des zones côtières s’adaptent et luttent. Les frustrations tues ou qui finissent par déborder dans les rues comme ce fut le cas à Ngor, restent palpables. Pour certains, il faut se résoudre à tourner le dos à ces terres, pour d’autres il faut les défendre à tout prix.
Emigration des populations côtières : La pêche artisanale perd pied
On ne se bouscule pas au quai de pêche de Rufisque. Le sol mouillé et glissant est plus dû à ce qui tombe du ciel qu’à ce qui sort de la mer. Sur place, des acteurs dressent un tableau sombre de la pêche artisanale et un avenir qui commence déjà à se tracer, pour certains loin des berges rufisquoises. A quelques mètres du quai, un porteur. Il commence sa journée à 11 heures parce que, dit-il, «il y a peu de poissons», donc très peu d’activité. Une rareté qu’il explique par les vents forts qui soufflent ces derniers jours. Le jeune homme prend alors son temps. Ses rares enjambées sont consenties pour éviter çà et là des flaques d’eaux noirâtres. Sur la plage, quelques pirogues accostent avec des fortunes diverses. Deux caisses, trois, puis une dizaine pour la dernière que les porteurs évacuent rapidement. Du côté des pêcheurs, le constat est unanime : les prises sont moins bonnes.
Médoune Fall Ndoye ne désespère pas pour autant de la mer qu’il sillonne depuis 1978. «Elle finit par récompenser les efforts des pêcheurs. Seulement, nous n’avons pas les moyens de rivaliser avec les bateaux étrangers», affirme-t-il. Par moyens, il entend l’efficacité technique, mais surtout la possibilité qu’ont les acteurs industriels de passer entre les mailles des autorités qui régulent les activités en mer. «Nous avons souvent l’impression que les interdictions de pêche et le repos biologique ne s’appliquent qu’à nous, et c’est frustrant», se désole-t-il.
Frustrantes sont aussi ses prises en mer. Qu’elles soient dérisoires ou consistantes, elles n’assurent plus grand-chose selon lui. Ce constat, Médoune l’illustre par ses dernières recettes : «En 5 mois fermes (il insiste sur le mot), je n’ai eu du poisson que deux fois, avec des recettes de 180 000 et 105 000 F Cfa. Pour quelqu’un qui doit payer l’essence chaque jour et qui compte plus de 15 pêcheurs qui l’accompagnent en mer, c’est insoutenable.» Pour tenir, ce pêcheur confie s’être essayé à l’aviculture, sans succès, et bénéficier occasionnellement de la solidarité de son entourage. «C’est la pêche que je connais et c’est d’elle que je veux vivre. On peut compter sur les proches, mais ce n’est pas digne de vivre d’aide.»
«… je pars : ce soir-même avec quelques-uns de mes enfants»
Après ce qu’il appelle les «5 mois fermes» de disette, la grande bleue se montrera plus généreuse à l’égard de Médoune. «1 600 000F de recettes il y a 2 jours. Depuis, mon téléphone n’arrête pas de sonner. Il y a des dettes à payer. L’essentiel de la somme ira chez le pompiste dès demain.»
En attendant, il n’exclut pas de tourner le dos à cette mer qui, disait-il, finirait par récompenser les efforts des pêcheurs : eux, pêcheurs artisanaux, n’ont plus les moyens de rivaliser. «Si je vois une pirogue sûre, je pars ce soir-même avec quelques-uns de mes enfants», lâche-t-il.
Des pêcheurs de sa tranche d’âge, le jeune Amadou Ndoye en a vu partir pour l’Europe, et «en pagaille», à l’en croire. «Certains ont vendu leur matériel de pêche pour payer le voyage, d’autres sont partis avec leur propre pirogue et équipage.
Tout cela parce qu’ils n’ont plus d’espoir.» Il subsiste cependant des filets de sécurité qui permettent de parer aux disettes des pêcheurs. Notre interlocuteur d’évoquer une organisation sociale qui prône l’entraide, mais surtout et pour son cas, la prévoyance de parents qui, outre la pêche, l’ont fait très tôt passer de l’école à l’apprentissage d’un autre métier. Une casquette d’électricien sur laquelle il compte plus aujourd’hui, même s’il garde encore un pied en mer. Amadou est d’ailleurs à la tête d’une association locale dénommée «Teungueth Pêche», qui se donne pour ambition de pacifier les rapports entre pêcheurs de la zone, de leur fournir appui en cas de besoin, mais aussi de veiller à la préservation de la ressource.
Selon lui, les eaux sénégalaises ont une configuration qui fait qu’elles ne devraient pas manquer de poisson. «Le repos biologique par exemple, peut permettre de redonner vie à la mer. C’est pourquoi nous ne cessons de sensibiliser pour son respect et sur les bonnes pratiques. Pour les bateaux étrangers par contre, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités.»
Les chiffres de la pêche
Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), en 2018, la pêche artisanale était pratiquée en moyenne par 70 mille 041 pêcheurs, avec une flotte de 11 mille 912 pirogues. En 2016, les chiffres faisaient état d’une moyenne de 71 mille 177 pêcheurs, avec une flotte de 11 mille 975 pirogues. En termes de performances, les chiffres donnés par l’Ansd sur la pêche maritime font état, pour l’année 2018, d’une baisse globale de 5, 1% des quantités débarquées. De 504 mille 776 tonnes en 2017, elles sont passées à 479 mille 194 tonnes en 2018.
Le rapport chiffre les débarquements de la pêche artisanale à 360 632 tonnes, soit une baisse de 8, 9%. Quant à la pêche industrielle, elle est passée de 108 mille 713 tonnes en 2017 à 118 mille 561 tonnes en 2018, soit une hausse de 9, 1%.
Plus récemment, le Crodt (Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaro-ye), lui, a estimé les débarquements totaux de la pêche artisanale maritime à 443 mille 724 tonnes en 2021 contre 480 mille 576 en 2020, soit une baisse de 7, 6%.
MACKY SALL MET LES DISSIDENTS EN GARDE
Les candidats parallèles au sein de la majorité présidentielle devraient s’attendre à des sanctions. Du moins, si l’on s’en tient aux propos tenus par le patron de BBY devant les militants de la diaspora à New York
Les candidats parallèles au sein de la majorité présidentielle devraient s’attendre à des sanctions. Du moins, si l’on s’en tient aux propos tenus par le patron de Bby, Macky Sall, devant les militants de la diaspora du camp présidentiel rencontrés à New York, après l’entretien du chef de l’Etat accordé à Rfi et France 24.
Les candidats parallèles au sein de Benno bokk yaakaar (Bby) n’ont pas toujours l’heur de plaire au patron de ladite coalition, le Président Macky Sall. Ce dernier est-il en passe de siffler la fin de la récréation au sein de la majorité présidentielle ? Va-t-on vers des sanctions à l’encontre de ceux qui ne veulent pas regagner les rangs et appuyer la candidature de Amadou Ba ? Les décisions que le patron de la Coalition Bby sera amené à prendre pour mettre fin aux contestations de son choix édifieront l’opinion, à coup sûr. Mais en attendant, à travers des sorties médiatiques et rencontres avec ses alliés politiques et autres militants ou responsables de sa formation politique, l’Alliance pour la République (Apr), le Président Macky Sall trouve toujours le moyen de marteler fermement la résolution que le camp de la majorité a prise : Amadou Ba est le seul et unique candidat de Benno.
A New York, le patron de la mouvance présidentielle ne s’est pas encore retenu de la faire savoir à ses partisans qu’il a rencontrés. Ces derniers entendront le leader de Bby leur dire, d’après le site Dakaractu : «La Coalition Benno bokk yaakaar n’a qu’un seul et unique candidat, c’est Amadou Ba. Quiconque déclare sa candidature alors qu’il appartient au parti ou à la même coalition, ne fait plus partie de notre organisation politique, car ne s’étant pas conformé au choix entériné.» Des propos qui peuvent être assimilés à une mise en garde lancée aux contestataires de la candidature du Premier ministre Amadou et qui ont jusqu’ici pour noms : l’ex-chef du gouvernement, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le ministre démissionnaire de l’Agricul-ture et maire Bby de la commune de Linguère, Aly Ngouille Ndiauye, et l’ex-Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et maire de Kolda, El Hadj Mouhamadou Diao dit Mame Boye. Jusqu’à preuve du contraire, ces derniers maintiennent leur ambition : présider aux destinées des Sénégalais. Déjà, il a été fait état hier, par certains sites d’informations, d’une rencontre entre l’ex-Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye.
Le Président Sall ne s’en est pas limité à la mise en garde contre les responsables rebelles qui lorgnent le fauteuil présidentiel. Puisqu’il poursuivra son propos en faisant comprendre à ses hôtes politiques du jour : «Quand nous avons regardé les critères de chacun des potentiels candidats, nous nous sommes accordés que Amadou Ba a le meilleur profil. Cela ne veut pas dire que les autres n’ont pas de compétences ou de qualités pour gouverner… Mais aujourd’hui, si Amadou Ba gagne, c’est moi, Président Macky Sall, et la coalition tout entière qui gagneraient.»
Le chef de Benno veut continuer à œuvrer pour un resserrement des rangs. Ce qui le conduit à appeler sans cesse les militants de son camp politique à l’unité. Celle-ci devant passer par le dépassement et la fin des querelles inutiles qui n’aideront pas à faire triompher Bby. D’où la conviction de Macky Sall que ce qui est primordial, «c’est cette victoire qu’il faut aller chercher dans l’unité».
Listant les atouts du candidat de Bby, Amadou Ba, lors d’un entretien accordé à New York aux médias français Rfi et France 24, le Président Macky n’avait pas manqué de rassurer ses partisans et les sympathisants de son camp politique : «Je pense qu’avant le dépôt des candidatures, il y aura des discussions qui permettront d’arriver vers une convergence totale. A défaut, l’essentiel a été bâti autour de cette candidature pour donner des chances à la majorité de l’emporter dès le premier tour.» Non sans avoir indiqué, auparavant : «Je ne peux pas fracturer la coalition que j’ai mise en place et entretenue depuis 12 ans (…) C’est normal qu’il y ait des résistances. D’ailleurs, nous avons vu les processus d’alignement et finalement d’acceptation. Il y a encore 2 ou 3 qui pensent qu’ils doivent être candidats. C’est leur droit, leur liberté.»
AIBD DANS LE PLEIN VOL !
Hausse de 18 % du trafic aérien au 1er trimestre 2023, L ’activité aérienne de l’Aéroport International Blaise Diagne (Aibd) est en plein essor.
Au premier semestre 2023, l’Aéroport International Blaise Diagne (Aibd) a enregistré une hausse du trafic de passagers de 18% par rapport à la même période de l’année 2022 avec 1.393.093 passagers contre 1.185.452, excédant ainsi de 19% le trafic de 2019 sur la période considérée. Une première depuis la crise sanitaire, qui a vu la reprise intégrale de toutes les activités de transport aérien
L ’activité aérienne de l’Aéroport International Blaise Diagne (Aibd) est en plein essor. Et ce, après avoir été bien esseulée par la pire crise sanitaire mondiale à savoir la Covid-19. Ainsi, sur les données du trafic enregistrées au niveau de l’Aibd de Diass, en termes de nombre de mouvements d’avions opérant sur la plateforme, de passagers et de quantité de fret transportés, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) fait remarquer que pour la première fois depuis la crise sanitaire, toutes les activités de transport aérien ont retrouvé leur niveau d’avant Covid.
Ainsi donc, au premier semestre 2023, il a été enregistré une hausse des trafics passagers de 18% par rapport à la même période de l’année 2022 avec 1.393.093 passagers contre 1.185.452, excédant ainsi de 19% le trafic de 2019 sur la période considérée.
S’agissant de la quantité de fret transporté au 1er semestre 2023, elle est de 19.696 tonnes contre 18.786 tonnes en 2022 à la même période, soit une hausse de 5%. Ce volume de fret dépasse de 3% celui traité avant la crise. Quant aux activités du transport aérien (passagers et fret combinés), réalisées à travers un nombre de mouvements d’avions, elles suivent la même tendance avec 13.725 vols enregistrés contre 12.833 vols à la première moitié de l’année 2022, soit une hausse de 7% observée. Et pour ce qui est du nombre de mouvements d’avions en 2019, il est quasiment atteint à hauteur de 99%.
De plus, selon le communiqué du l’Anacim, on note une activité très significative des compagnies aériennes durant ce semestre notamment « les compagnies de droit sénégalais, Air Sénégal, Transair et Arc en ciel (vols à la demande) ». Elles maintiennent leur part de marché observée au premier trimestre soit « 25% du trafic passagers, 15% du fret et plus 33% des mouvements », souligne la source qui précise que Air Sénégal assure « l’essentiel de ces parts de marché sur la plateforme ».
La croissance observée du trafic des passagers par rapport au 1er semestre 2022 est liée au dynamisme de la plupart des compagnies qui opèrent sur la plateforme.
DES COMPAGNIES ETRANGERES EN POLE POSITION SUR AIBD
Selon la source, les compagnies étrangères se sont bien positionnées sur la plateforme. En tête, la RAM reste toujours très active et maintient ainsi ses parts de marché avec des croissances de 45% du nombre de passagers transportés et 7% du volume de fret traité par rapport au 1er semestre 2022. Ainsi, elle occupe 15% du trafic passager et 14% du fret par rapport aux compagnies africaines. Et par rapport à l’ensemble des compagnies, elle occupe 8% du trafic passager et 4% du trafic fret. Asky Airlines et Ethiopian Airlines ont la même part de marché avec 8% pour la concurrence intra africaine sur la plateforme et entre environ 4% sur le marché global (comprenant toutes les compagnies). La compagnie Air Côte d’Ivoire est à un point avec 7% du trafic passager sur la base intra africaine et 3% sur l’ensemble des compagnies. Mauritania Airlines est à 6% avec la concurrence africaine et à 3% au niveau global. Kenya Airways a sensiblement le même volume de trafic de passagers avec des parts de marché entre compagnies africaines de l’ordre 4% ; correspondant à 2% sur le trafic global.
Parmi les compagnies étrangères non africaines, Air France demeure la plus performante regroupant 22% du trafic fret (diminution de 2 points par rapport au 1er trimestre) et 9% des passagers. La compagnie SN Brussels avec des rotations supérieures à celles d’Air France sur la plateforme suit avec 10% du fret (diminution de 1 point par rapport au 1er trimestre) et 7% des passagers. Viennent ensuite Iberia et Turkish Airlines dont les parts tournent autour de 5% concernant les passagers. TAP perd un point de part et se retrouve à 4% par rapport au 1er trimestre. Enfin Turkish Airlines Cargo se distingue par un trafic important de 19% de part de marché sur le fret après Air France en termes de part de marché.
PARIS ET CASABLANCA, VILLES TRES CONNECTEES A AIBD
Comme au 1er trimestre, Paris et Casablanca demeurent les villes les plus en connexion avec l’Aibd en provenance comme en destination corroborant l’offre conséquente des compagnies comme Air Sénégal et Air France sur l’axe Paris avec 2 voire 3 vols par jour, et la RAM sur l’axe Casablanca avec 2 vols par jour. La connexion avec Abidjan (qui gagne une place au regard du 1er trimestre au détriment de Bruxelles) est la plus importante dans la sous-région avec 6% de part de marché pour les arrivées et 5% pour les départs comptant pour 7% de mouvements d’avions dans les deux sens.
LES LIONNES ACCROCHEES D’ENTREE
L’équipe du Sénégal a été tenue en échec (1-1) hier, vendredi 22 septembre sur sa pelouse de Lat-Dior, par le Mozambique en match aller du premier tour préliminaire de la Coupe d'Afrique des nations féminine prévue en 2024 au Maroc.
L’équipe du Sénégal a été tenue en échec (1-1) hier, vendredi 22 septembre sur sa pelouse de Lat-Dior, par le Mozambique en match aller du premier tour préliminaire de la Coupe d'Afrique des nations féminine prévue en 2024 au Maroc. Ce match nul complique davantage la tâche des Lionnes lors de la manche retour prévue ce lundi sur la même pelouse. Ce deuxième acte sera décisif. En cas de qualification le Sénégal affrontera le vainqueur du match devant opposer l’Égypte au Soudan du Sud.
L e Sénégal a été tenu en échec par le Mozambique lors de la manche aller du premier tour qualificatif de la CAN féminine 2024 disputé hier, vendredi 22 septembre, au stade Lat Dior de Thiès. Accrochées d’entrée (0-0) à la mi-temps, les Lionnes ont été surprises dés le début de la seconde période. Les Mozambicaines ont ouvert le score suite à un coup franc bien exécuté à la 52e minute. Très courte, la gardienne des Lionnes est lobée.
Les coéquipières de Safiétou Sagna, Korka Fall et Mbayang Sow ne tardent pas à réagir en remettant les pendules à l’heure six minutes plus tard suite à un corner tiré à la rémoise. L’attaquante Nguenar Ndiaye profitera d’une erreur défensive en pleine surface pour mettre le pied et égaliser (1-1 ; 58 min).
Au fil de la rencontre, les Lionnes exerceront ensuite une nette domination en monopolisant le ballon et assiégeant même le camp de l’adversaire. Lancée sur le flanc gauche Coumba Sylla Mbodji apporte un peu plus de la percussion dans l’attaque sénégalaise. Mais, la domination des Lionnes reste stérile.
L’efficacité n’est pas au rendez-vous sur les quelques occasions franches qui se présentent au fil de la rencontre. A l’image de ce grand raté de la même Coumba Sylla Mbodj à la 77e minute alors que les buts étaient grandement ouverts. Le sélectionneur Mame Moussa Cissé et ses protégées vont devoir se contenter de ce score de parité (1-1). Un résultat qui complique davantage la tâche à accomplir ce lundi 25 septembre lors du deuxième acte des qualifications prévu sur la même pelouse du stade Lat Dior de Thiès.
Tout est donc à refaire. En cas de qualification à l’issue du premier tour, le Sénégal affrontera le vainqueur du match qui oppose l’Égypte au Soudan du Sud. A noter que les 42 équipes en lice dans les qualifications, seuls, l’Afrique du Sud, tenante du titre ainsi la Zambie troisième lors de la dernière CAN, sont exemptées pour premier ce tour. Le Maroc, vice-champion d’Afrique et pays hôte, est directement qualifié.
DEMENCE AU SENEGAL: UN TAUX DE PREVALENCE DE 9, 1 % (GERIATRE)
Le taux de prévalence de la démence au Sénégal s’élève à 9,1%, avec une proportion de 45% pour la maladie de l’Alzheimer, a indiqué le chef du service de gériatrie à l’hôpital de Fann, Professeur Mamadou Coumé, relevant une augmentation exponentielle
Le taux de prévalence de la démence au Sénégal s’élève à 9,1%, avec une proportion de 45% pour la maladie de l’Alzheimer, a indiqué le chef du service de gériatrie à l’hôpital de Fann, Professeur Mamadou Coumé, relevant une augmentation exponentielle des troubles cognitives au niveau hospitalier.
Nous avons eu à faire des études en Afrique. La moyenne de survenue des maladies liées aux troubles neurocognitifs est de 10 %. Au Sénégal, sur un échantillon d’une dizaine d’années, nous sommes à 9, 1 %. Parmi ces maladies neurocognitives, la maladie d’Alzheimer occupe 45 %’’, a-t-il révélé. Il intervenait lors d’une conférence axée sur le thème ‘’La maladie d’Alzheimer : du diagnostic à la prise en charge’’. ‘’Ni trop tôt, ni trop tard, réduisons les risques maintenant’’ est le thème de cette conférence organisée à l’occasion de la célébration de la journée consacrée à cette maladie. La maladie d’Alzheimer constitue ‘’la forme de détérioration cognitive la plus fréquente au monde’’.
‘’Elle rentre dans le cadre des troubles cognitifs majeurs [caractérisés] par une perte progressive et irréversible des fonctions cognitives. Ce sont les lésions qui détruisent progressivement les neurones responsables de la mémorisation’’, a-t-il expliqué. ‘’Nous avons les maladies cardiovasculaires, les maladies rhumatismales, les maladies métaboliques, puis viennent les maladies neurocognitives en quatrième position’’, a-t-il déclaré. ‘’Nous avons une augmentation exponentielle des troubles cognitifs que nous hospitalisons, parce que c’est maintenant des malades qui viennent pour des troubles du comportement, des chutes répétitives, une dénutrition, et durant l’hospitalisation, l’évaluation met en route le diagnostic de l’Alzheimer‘’, a expliqué le gériatre.
Le Pr Coume, qui est le président de l’Association nationale des maladies d’Alzeihmer et autres pathologies neuroévolutives, soutient que‘’ l’âge, les prédispositions génétiques et la faiblesse du réseau social’’ sont des facteurs qui favorisent la survenue de cette maladie. ‘’Il y a aussi des antécédents familiaux de troubles cognitifs, la cardiopathie, l’AVC, l’épilepsie, la chute/traumatisme crânien et l’histoire familiale de démence‘’, a-t-il relevé.
Selon le neurologue et psychiatre Pape Mactar Bâ, la maladie d’Alzheimer est ‘’une pathologie neuro dégénérative’’. ‘’Quand on parle d’une pathologie neuro dégénérative, c’est une pathologie qui est caractérisée par une mort neuronale progressive. Et les neurones, ce sont ces cellules qui sont au niveau du cerveau et qui nous permettent de faire des tâches complexes comme par exemple se souvenir d’informations et stocker des informations et pouvoir les récupérer plus tard’’, a-t-il détaillé.
RISQUES DE DEBORDEMENT DU LIT DU FLEUVE
Des débordements du cours d’eau pourraient toujours survenir dans les prochaines heures, notamment sur l’axe Kédougou- Mako –Gouloumbou, dans la mesure où le niveau de l’eau reste encore au-dessus de la cote d’alerte.
Des débordements du cours d’eau pourraient toujours survenir dans les prochaines heures, notamment sur l’axe Kédougou- Mako –Gouloumbou, dans la mesure où le niveau de l’eau reste encore au-dessus de la cote d’alerte. Les données du niveau de l’eau sur le fleuve Gambie font état de 7,45 mètres très en dessus de la cote d’alerte qui est de 7 mètres.
Si, pour le fleuve Sénégal, la situation reste non préoccupante, les données concernant le fleuve Gambie recueillies ces dernières heures au niveau des stations hydrométriques de Kédougou indiquent que la cote d’alerte qui est de 07 mètres est atteint ce mercredi 21 septembre à 11 heures 45 minutes avec plus précisément un niveau de 7,45 mètres.
A en croire Niokhor Ndour Directeur de la gestion et de la planification des ressources en eau au niveau du ministère de l’Eau et de l’assainissement, le débordement est imminent si on continue de recevoir des pluies. « Mardi à 14 h 45 mn, nous avons atteint la cote d’alerte à la station hydrométrique de Kédougou donc c’était la cote d’alerte à 7 mètres », a indiqué le directeur qui poursuit « Aujourd’hui, mercredi, à l’heure que je vous parle précisément à 11 heures nous avons atteint 7,45 mètres , On assiste à une montée progressive des eaux ,il y a 45 cm qui a augmenté . Après atteinte de la cote d’alerte, ce qu’il faut savoir, c’est que il y a possibilité de débordement du fleuve surtout au niveau des zones basses et ca peut créer des inondations, des dégâts au niveau des établissements publics qui se sont installés à côté du fleuve », a expliqué Niokhor Ndour.
Pour minimiser les risques liés aux crues du fleuve Gambie, ce dernier de renchérir ; « Ce qu’il faut savoir, le ministère de l’Eau et de l’assainissement suit le fleuve de façon régulière à travers la DGPRE et qu’un système d’alerte est mis en place, un système d’alerte avec des stations de dernière génération des stations automatiques et de télétransmission , ce qui nous permet de voir à chaque zone le risque d’inondation et c’est pour cela que nous avons détecté très tôt la progression au niveau de la station de Kédougou et nous avons alerté », renseigne ce dernier qui ajoute pour tenter de rassurer « Ce qu’il faut retenir, c’est que la station de Kédougou a atteint la cote d’alerte mais les stations en aval n’ont pas atteint la cote d’alerte et en temps réel par minute, par heure nous suivons la situation », a souligne Niokhor Ndour .
Lorsque la cote d’alerte est dépassée, les inondations qui s’en suivent peuvent submerger les terres avoisinantes, détruire les cultures, les habitations et les infrastructures causant ainsi des pertes matérielles énormes. Les inondations peuvent aussi anéantir les moyens de subsistances des communautés riveraines en détruisant les bétails, les cultures familiales voire le matériel de pêche. Les crues dépassant les cotes d’alerte peuvent perturber les écosystèmes riverains et déplaçant la faune, dégradant les habitats et affectant la qualité de l’eau.
JOJ DAKAR-2026 : LES PREPARATIFS VONT ENTRER DANS LA PHASE D’ACCELERATION
La 5e réunion de la Commission de coordination du Comité international olympique (CoCom) a été l’occasion, pour le comité d’organisation des JOJ-2026 de faire le point sur les préparatifs qui vont entrer dans la phase de montée en puissance, à trois ans
La 5e réunion de la Commission de coordination du Comité international olympique (CoCom) a été l’occasion, pour le comité d’organisation des JOJ-2026 de faire le point sur les préparatifs qui vont entrer dans la phase de montée en puissance, à trois ans du coup d’envoi des jeux.
Les préparatifs des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) Dakar-2026 (du 31 octobre au 13 novembre) se poursuivent. À bientôt trois ans du coup d’envoi du premier événement olympique sur le continent africain, la phase de préparation va s’accélérer, selon le président du Comité d’organisation des JOJ (COJOJ). ‘’Nous sommes tombés d’accord sur le fait que maintenant, nous entrons dans la véritable phase de montée en puissance du projet Dakar-2026’’, a expliqué Ibrahima Wade à l’issue de la cinquième réunion de la Commission de coordination du CIO (CoCom), ce mercredi. Le président du COJOJ a indiqué avoir présenté durant la réunion le plan d’action remis à jour, à cause du report, à mettre en œuvre durant les trois prochaines années.
‘’Nous avons sorti la feuille de route qui doit nous permettre de poser jour après jour les actes qui vont nous permettre d’honorer le rendez-vous du 31 octobre 2026. Ce document de planification est très important’’. Parmi les actions à exécuter, il y a les travaux d’infrastructures. Si à Diamniadio et à Saly les chantiers sont ‘’prêts ou presque’’, le gros du travail est à Dakar, à savoir Iba Mar Diop et la tour de l’Œuf dont les travaux devraient démarrer début 2024. D’ailleurs, les opérations de recensement et de paiement d’indemnités aux populations aux alentours du stade Iba Mar Diop ont été réalisées. Monsieur Wade a informé que les appels d’offres de préqualification devaient être clôturés ce jeudi 21 septembre et que les entreprises qui répondent aux critères vont recevoir le dossier d’appel d’offres dont le lancement est prévu ‘’très prochainement pour un dépouillement avant la fin de l’année et un démarrage des travaux entre janvier et février 2024’’. ‘’La durée des travaux pour le stade Iba Mar Diop, c’est 24 mois, pour la tour de l’Œuf c’est 18 mois. L’Ageroute nous a confirmé avec ses équipes que nous restons dans cet agenda’’.
Il a été également question, dans cette rencontre, du festival Dakar en Jeux dont la 2e édition est prévue fin octobre. La première édition s’est déroulée sous la présence de la présidente de la CoCom, Kirsty Coventry qui, en visioconférence, a bien apprécié cet événement. Cette année, le festival sera étendu aux autres régions du Sénégal qui pourront envoyer leur délégation. ‘’Cette année, beaucoup d’innovations avec une dimension compétition, une cérémonie d’ouverture symbolique qui permettra d’impliquer les 14 régions du Sénégal. Il y a ce qu’on appelle la Brigade verte qui va procéder à une plantation d’arbres à Dakar, Diamniadio et Saly, parce que l’environnement aussi est une dimension de l’olympisme’’, a expliqué Ibrahima Wade.
Lors de la précédente réunion de la CoCom, le Comité d’organisation des JOJ a reçu un certain nombre de recommandations dont la rencontre avec les fédérations internationales.
Ainsi, selon M. Wade, il y a un début de mise en œuvre avec la visite de huit fédérations et cinq autres vont passer entre le 2 et 8 octobre prochain. ‘’Aujourd’hui, quand une fédération internationale vient visiter le Sénégal, c’est d’abord une prise de contact avec la fédération nationale ; c’est très important. Ensuite, nous leur montrons le site qui est retenu pour leur sport, nous leur donnons un certain nombre d’informations et nous dialoguons, avec nos équipes techniques, pour voir si le site répond aux normes, à leurs attentes. Et surtout, s’il y a des améliorations et des recommandations à nous faire’’.
LES LIMITES DES MECANISMES DE LA CEDEAO A LA LOUPE
En l’espace de 3 ans, 6 putschs ont été réussis dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
La CEDEAO s’est dotée de mécanismes pour promouvoir la démocratie et renforcer la sécurité collective en son sein. Ces instruments ont produit des résultats mitigés depuis leur création à la fin des guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone. Selon une note traitée par ‘’EnQuête’’, ces méthodes ont atteint leurs limites aujourd'hui, comme en témoigne la recrudescence des putschs dans cette zone ouest-africaine.
En l’espace de 3 ans, 6 putschs ont été réussis dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Le 26 juillet 2023, le général Tchiani a réussi à renverser le président nigérien démocratiquement élu en 2021, Mohamed Bazoum. La réaction de la CEDEAO a ce coup de force a été de bander les muscles et de prendre une batterie de sanctions contre le Niger sur les plans diplomatique, politique, économique et monétaire. En même temps, il a décidé de déployer de sa force en attente, en vue d’une intervention militaire. Depuis, c’est le statuquo.
Ainsi, pour combattre efficacement les coups d'État en Afrique de l'Ouest, la CEDEAO devrait améliorer sa stratégie, renseigne Dr Serigne Bamba Guèye. Qui préconise, à la place de la recette de l'organisation ouest-africaine, de miser sur d'autres approches mieux adaptées, vu le contexte actuel. "Les coups d’État survenus au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger, au cours de ces trois dernières années, ont montré les limites de ces mécanismes et la nécessité de leur révision en vue de les adapter à un contexte politique, sécuritaire et géopolitique en mutation profonde en Afrique de l’Ouest", indique Dr Guèye dans une note d’analyse intitulée ‘’Les limites des mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des crises dans l’espace CEDEAO et la contribution de la société civile dans leur révision et leur actualisation’’.
En effet, l’expert et chercheur sur les questions de paix, sécurité et gouvernance en Afrique souligne que ‘’ces mécanismes sont caractérisés par leur lourdeur institutionnelle’’. Or, les ‘’sanctions ne produisent pas les résultats escomptés, notamment le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable, les transitions politiques dépassent deux ans ou s’étirent dans le temps’’, fait remarquer Dr Guèye. Qui constate aussi que les organisations de la société civile sont peu impliquées dans le processus de médiation et de résolution des confits et des crises. Pire, ajoute-t-il, ‘’les légitimités traditionnelles et dignitaires religieux sont peu impliqués dans le processus de résolution des confits par la CEDEAO, or dans certains pays, ils jouent un rôle important dans la vie sociale, politique et religieuse et gardent une influence qui peut être utile en cas de crise politique comme c’est le cas actuellement au Niger’’.
Or, la CEDEAO ne doit pas se louper dans la crise nigérienne, ‘’si elle veut garder sa position centrale en tant qu’acteur chargé de maintenir la sécurité collective dans cette partie du continent et de promouvoir la démocratie pour l‘épanouissement des peuples".
Le rôle essentiel de la société civile
Pour aider la CEDEAO à endiguer de façon durable les coups d'État, l’expert préconise une meilleure implication de la société civile. ‘’ Le renforcement du rôle de la société civile dans la consolidation de la sécurité collective et de la bonne gouvernance dans l’espace de la CEDEAO est un enjeu central pour permettre à cette organisation de sortir des difficultés dans lesquelles elle se trouve présentement’’, affirme l’expert.
Mais, dans le même temps, poursuit-il, "les organisations de la société civile gagneraient à renforcer leurs capacités pour peser de manière durable et qualitative sur la prévention et la résolution de tous les conflits dans cet espace. Cela passe par la formation, l’appui-conseil, la mutualisation des ressources, le plaidoyer et surtout l’élaboration de plateformes capables de fédérer plusieurs initiatives et portées par des réseaux bien structurés".
Dès lors, souligne-t-il, il faut "reconnaître l’importance de la société civile dans la construction d’un espace de paix et de sécurité au sein de la CEDEAO par une mobilisation des communautés, des associations professionnelles, des organisations de jeunes, etc., dans la consolidation de la démocratie et le renforcement de la cohésion sociale qui n’est pas l’apanage unique des gouvernements et de l’élite politique".
Le chargé de cours en Relations internationales au Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) à Dakar insiste sur "l’expertise de la société civile en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits dans l’espace de la CEDEAO". Car, "les organisations de la société civile disposent d’une large expertise dans la prévention et la résolution des conflits communautaires et étatiques et interétatiques. Elles sont organisées sous forme de réseaux et de plateformes qui peuvent contribuer à renforcer la sécurité collective et la démocratie au sein de la CEDEAO".
En ce qui concerne le Niger, une résolution pacifique de la crise politique étant difficile, une fenêtre d’opportunité s’est ouverte avec des initiatives de paix venant de personnalités de la société civile. A ses yeux, c’est une voie à creuser.
Impliquer davantage les femmes dans le processus de résolution des conflits
En outre, le Dr Guèye appelle à la création d'un "observatoire de veille sur la démocratie, la paix et la sécurité, composé par d’éminentes personnalités indépendantes de la société civile. Cet observatoire devra donner des conseils et faire des recommandations aux chefs d’État de la CEDEAO dans ces trois domaines en vue de prévenir, de gérer et de résoudre les crises et conflits en son sein".
À côté de la société civile, Dr Guèye recommande une touche féminine pour trouver une résolution efficace et plus ou moins pérenne. "Il faudra impliquer davantage les femmes dans le processus de prévention, de gestion et de résolution des conflits, comme le stipulent la résolution 1325 et les résolutions connexes du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le rôle des femmes dans la gestion des conflits ainsi que de toutes les résolutions de l’Union africaine dans ce domaine. Il convient de souligner que les organisations féminines sont très actives dans l’espace CEDEAO, notamment en matière de prévention et de résolution de conflits", souligne le chercheur.