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12 juin 2025
L'AS PIKINE DANS DE SALES DRAPS
La Commission de discipline de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) a condamné l’AS Pikine à une amende d’un million de francs CFA pour ‘’comportement inconvenant de ses supporters’’, lors du match de la 22e journée contre le Jaraaf
Dakar, 28 juin (APS) – La Commission de discipline de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) a condamné l’AS Pikine à une amende d’un million de francs CFA pour ‘’comportement inconvenant de ses supporters’’, lors du match de la 22e journée contre le Jaraaf, au Stade Alasane Djigo.
Des incidents ont éclaté lors de ce match qui a opposé les deux équipes. Les rapports officiels du match indiquent que le bus transportant les joueurs du Jaraaf a été pris à partie par des supporters de l’AS Pikine, lesquels ont lancé des sachets d’eau vers le staff de l’équipe visiteuse.
Après l’ouverture du score par le club de la Médina, des spectateurs supposés être des supporters de l’AS Pikine ont commencé à lancer des pierres sur la pelouse, obligeant l’arbitre à suspendre le match.
A la fin du temps réglementaire, une partie du public a envahi la pelouse pour injurier et menacer le commissaire du match et les arbitres. Une situation qui a obligé ‘’les services de l’ordre à faire usage de grenades lacrymogène pour disperser la foule.’’
La commission de discipline a pris cette décision en application de l’article 105 du code disciplinaire, qui précise que les ‘’les faits relatés dans les rapports des officiels de match sont présumés exacts’’.
Ainsi, elle a décidé d’appliquer l’article 74 dudit code qui rend ‘’responsable la ligue hôte, le club hôte du comportement inconvenant de ses spectateurs, sans qu’un comportement fautif ou manquement lui soit imputable’’.
La commission de discipline de la LSFP estime que ce comportement’’ constitue une atteinte à l’honneur, au fair-play et à la morale sportive‘’ et décide d’infliger à l’AS Pikine une amende d’un million de francs CFA à payer avant sa prochaine sortie.
Le club de la banlieue est aussi condamné à jouer le reste de ses matchs officiels de la saison en cours sur terrain neutre et à huis-clos.
L’AS Pikine dispose d’un délai de trois jours pour interjeter appel.
Les dirigeants du club incriminé ont promis d’apporter ‘’des éclaircissements’’.
JEUX AFRICAINS DE LA PLAGE, LES LIONS BROIENT TOUT SUR LEUR PASSAGE
L’équipe du Sénégal de beach soccer a enregistré, mercredi, sa deuxième victoire aux Jeux africains de la plage à Hammamet, en Tunisie, en battu, la Tanzanie, 7-1.
Dakar, 28 juin (APS) – L’équipe du Sénégal de beach soccer a enregistré, mercredi, sa deuxième victoire aux Jeux africains de la plage à Hammamet, en Tunisie, en battu, la Tanzanie, 7-1.
Le Sénégal, champion en titre de la première édition de 2019 (Cap-Vert), s’était largement imposé, 12-1, devant le Kenya, lors de la première journée.
Suite au forfait de plusieurs équipes – l’Égypte et les Comores, en plus de Madagascar, se sont retirés de la compétition — le calendrier a été réaménagé.
Seuls cinq équipes participent désormais au tournoi de beach soccer des Jeux africains de plage. Il s’agit de la Libye, du Kenya, du Maroc, du Sénégal et de la Tanzanie.
Les Lions joueront jeudi contre la Libye, à 16 h 30 mn, avant d’affronter le Maroc, vendredi, à la même heure.
Le tournoi de beach soccer des Jeux africains de plage serviront de préparation aux septuples champions d’Afrique pour la Coupe du monde de la discipline prévue en décembre, à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
La FIFA a annoncé vendredi dernier avoir décidé de reporter à février prochain (15-25), la Coupe du monde de beach soccer, initialement prévue du 16-26 novembre 2023.
Les Lions de la plage avaient terminé au pied du podium lors de la dernière édition organisée en 2021, en Russie, et remportée par le Portugal.
Propos recuillis par Saxewar Diagne de SenePlus
AU-DELÀ DES POSTURES COMMODES
EXCLUSIF SENEPLUS - Le débat sur la fiabilité de notre système électoral est un débat purement politicien. Le Sénégal, à l’instar des grandes démocraties, vit son moment populiste qu'il convient de comprendre et de gérer - ENTRETIEN AVEC ABDOU FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 28/06/2023
Ancien ministre d’Etat et fin observateur politique, Abdou Fall a participé activement au dialogue national aux côté du président Moustapha Niasse désigné Coordonnateur de cette large concertation initiée par le président Macky Sall. Entretien.
SenePlus : Comment évaluez-vous globalement ce dialogue national ?
Abdou Fall : Je remercie d’abord le president Moustapha Niasse de nous avoir accordé sa confiance, Aymerou Gningue et moi, avec l'assentiment du président Macky Sall, en nous associant à l'équipe de son cabinet pour l'assister dans la mission de coordination du dialogue national.
Personnellement, l’évaluation que je fais de cette large concertation est très positive pour notre pays et notre peuple.
J'ai d'abord été frappé par la qualité de la représentation. Toutes les composantes des forces vives de la nation ont répondu massivement à l’initiative du dialogue. On a noté la forte volonté de chacun et de tous ensemble d'en faire un moment capital de notre démocratie et de notre vie économique, sociale et culturelle, sans oublier le point essentiel de notre sécurité collective et individuelle. Et les résultats ont été au rendez-vous avec globalement 270 propositions présentées pour des avancées significatives dans tous les secteurs d'activités.
Au plan politique, en particulier, les nouveaux accords conclus sur le Code électoral, notamment sur le parrainage et les possibilités de candidatures de de toutes et de tous ceux qui ont bénéficié de grâce, dans certaines conditions, ont été salués comme de bonnes décisions.
L'absence de l'opposition dite radicale, notamment celle autour du parti Pastef et d'une bonne partie de la coalition plus large YAW, a-t-elle, selon vous, diminué la portée des conclusions de ce dialogue national ?
Aucun observateur lucide ne se faisait d'illusion sur la participation de ceux que vous appellez l'opposition radicale. Celle-ci qui s'est installée depuis longtemps dans une posture de défiance systématique des institutions du pays, optant sans réserve pour le rapport de force en lieu et place d’une logique démocratique de saine confrontation.
C'est de ce point de vue que le dialogue national a fait voir nettement les contours d'un large bloc républicain représentatif de toutes les forces politques et sociales de la nation qui restent profondément ancrées dans notre modèle de démocratie apaisée.
Je trouve personnellement dommage que des segments de la classe politique aient décidé de se soustraire de cette dynamique de concertation nationale pour emprunter la voie sans issue d'un radicalisme tout à fait contre-productif.
Pensez-vous que tous les acteurs lors de ce dialogue ont participé avec un esprit ouvert ? A-t-il été difficile d'obtenir les consensus qui ont été atteints ?
Pour qui garde à l'esprit la configuration des courants politiques qui ont été parties prenantes du dialogue national, il est évident que les discussions ne pouvaient être que difficiles. Mais c'est précisément pour cette raison qu'il est nécessaire de recourir aux moyens du dialogue et de la concertation pour rechercher les termes d'accords qui nous évitent des formes de confrontation susceptibles d'être lourdes de conséquences pour la paix et la stabilité de nos pays.
Et c'est la conscience de cette responsabilité partagée par tous de sauvegarde de notre modèle de démocratie apaisée qui a favorisé les ententes qui ont debouché sur les importants résultats obtenus.
La maturité et la sagesse ont prévalu pour nous hisser encore une fois à un niveau supérieur dans la gestion de notre système démocratique. Il convient de faire remarquer qu’une longue tradition de dialogue, de concertation et de consultation dans notre pays a permis de créer des consensus à différents cycles du processus démocratique.
Pensez-vous que le conflit présenté comme un duel fatal (Mortal Kombat) entre le président Macky Sall et son opposant Ousmane Sonko est aujourd'hui neutralisé ou du moins n'est plus la question centrale qui se pose aux géopolitiques sénégalais ?
Je situe ce que vous venez de décrire comme une manifestation au Sénégal de la crise de la démocratie représentative que traversent toutes les grandes démocraties à travers le monde.
Tirant profit des régimes de libertés propres aux pays réellement démocratiques, des courants politiques extrémistes de type populiste, religieux ou irredentistes, ou tout à la fois, se développent avec comme principal arme l'agitation politique tous azimuts. Les groupes sociaux les plus exposés aux effets des politiques ultra libérales de l'économie globalisée constituent leurs cibles privilégiées. Le Sénégal, à l’instar des grandes démocraties, vit son moment populiste qu'il convient de comprendre et de gérer au-delà des manichéismes et des commodes postures de dénonciation sans nuance. C'est dans ce cadre que je situe les nouveaux phénomènes de violences politiques que traverse le pays. Les démocraties doivent prendre en charge cette question de fond. C'est la raison pour laquelle je reste convaincu que c'est à travers des stratégies de gouvernance concertée telle que nous en vivons l'expérience avec le dialogue national que nous parviendrons à renforcer et à stabiliser de façon durable notre option d'une politique de progrès et développement dans le cadre d'un régime de libertés. C'est par le dialogue qu'on rétablira les équilibres entre droits et devoirs, libertés et responsabilités car il y a manifestement des dérapages à corriger. Dans ce cadre, on conviendra que chaque acteur doit assumer ses responsabilités, y compris l’Etat qui doit garantir l’exercice des libertés et l’exigence d’équilibre de la société.
Vous n'allez pas nier pour autant les durcissements notés dans la répression des manifestations de l'opposition au point que le régime du président Macky Sall est de plus en plus accusé de tyrannie au Sénégal et dans l'opinion internationale
J'en reviens aux moments populistes que traversent les pays démocratiques avec l'apparition de nouveaux moyens d'actions qui intègrent la défiance systematique des institutions et la violence dans des manifestations qui étaient sensées être pacifiques. C'est cette évolution dans l'exercice du droit de manifester dans les démocraties qui justifie conséquemment de nouvelles formes de gestion du maintien et du rétablissement de l'ordre public pour garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens. En France, plus de dix mille interpellations ont été enregistrées lors du mouvement des Gilets jaunes. Aux États-Unis, les dirigeants de la casse du Capitol sont condamnés à des peines lourdes allant de 12 à 20 ans.
Dans tous les pays où ces nouvelles formes de violence sont apparues, les Etats ont été obligés d'adapter leur doctrine de maintien de la paix aux nouvelles réalités.
Dans une démocratie, autant l'Etat, dans ses missions sociales, souscrit à ses devoirs de solidarité nationale dans les périodes de crise sociale, autant l'Etat, dans ses missions régaliennes de veille pour l’équilibre de la société, a le devoir de protéger les citoyens contre toutes les formes de violences d'où qu'elles viennent. Autrement, nous nous retrouvons dans la chienlit et nous ne sommes plus en démocratie. Or, on ne peut bâtir le développement d'une nation dans le désordre.
Beaucoup pensent que la question principale est la participation ou non du président Macky Sall à cette élection. Ne pensez-vous pas que tant que cette question n'est pas réglée, il est difficile de voir où nous en sommes en termes de situation politique et de sérénité sociale ?
J'avoue encore une fois que je suis toujours gêné par cette manie chez nous de nous focaliser sur les personnes dans la prise en charge du débat politique. Je ne suis jamais à l'aise dans le crypto-personnel.
Sans nier les droits individuels du citoyen Macky Sall d'engager sa décision de se porter candidat ou non à une élection, ma conception à titre personnel de la politique me rend enclin à envisager les questions de candidatures plutôt comme des débats de parti et de coalition de parti. Je fais peut-être vieille école mais je refuse de me laisser prendre dans le piège de la fièvre médiatique qui s'empare des gens en pareilles circonstances. Je ne sais rien du tout de ce que le président Macky Sall annoncera le moment venu et sur les procédures qu'il entend suivre pour le faire, mais en tout état de cause les instances du parti et de la coalition délibereront le moment venu sur le choix du candidat de notre camp. L'attitude responsable consiste, à mon avis, à attendre ce moment pour s'exprimer sur une question aussi sérieuse dans le cadre des instances désignées à cet effet.
Je ne peux rien faire, par contre, pour arrêter quelqu’un qui s’excite sur ce sujet au point de menacer de mettre sa vie en péril.
Le président de la République a déclaré que les élections se dérouleront normalement et en toute transparence. Partagez-vous cet avis ? Quels sont, selon vous, les indices qui pourraient nous faire penser que nous allons effectivement avoir des élections tranquilles, sereines et pluralistes ?
Le monde entier sait que le débat sur la fiabilité de notre système électoral est un débat purement politicien. Deux alternances démocratiques, quasi égalité des forces à l’Assemble nationale, sérieuses percées de l’oppositions aux élections locales, contestation nulle aux différentes élections et j’en passe. La fiabilité de notre système électoral est un fait incontestable.
Oui, nous allons vers des élections tranquilles, sereines et pluralistes même si on note encore des tensions à dissiper du côté des extrémistes qui ont décidé de faire le choix de la rue à la place des urnes. Ce serait dommage, à mon avis, que cette ligne continue de prévaloir dans leurs rangs.
Dites-nous un mot sur ce que vous pensez de l'après 25 février 2024. Je ne vous demande pas de faire un pronostic sur le résultat possible, mais pensez-vous qu'après cette élection, il serait possible pour le Sénégal d'entrer dans une ère où nous sortirions de l'hyper présidentialisme et créerions les conditions pour un saut qualitatif dans le système démocratique sénégalais et la bonne gouvernance ?
Permettez-moi malgré tout de dire un mot sur le pronostic. Ma conviction est faite qu'un pacte d'entente consolidée entre les parties prenantes de Bennoo donne toutes les chances de victoire de son candidat le moment venu. J'ai toujours pensé, par ailleurs, que l'actualisation de nos offres à présenter aux citoyens doit prendre une place sérieuse dans nos débats à venir dans les rangs de l’APR et de la coalition Bennoo.
Je pense, notamment, aux sujets sur les grandes reformes institutionnelles à entreprendre dans le sens d'un exercice plus inclusif et participatif du pouvoir, au sommet de l'Etat comme au niveau des territoires. Nous avons là à mon avis de questions de fond que nous devons traiter pour faire évoluer nos sociétés et la gouvernance de nos pays .
On assiste de plus en plus à des formes de faillites de l'Etat post-colonial, en particulier dans l'espace francophone. Le Sénégal, qui continue de faire figure de pôle majeur de stabilité sur le continent, doit prendre toute la mesure de ses responsabilités dans un tel contexte. Ce sont là les vrais enjeux de la prochaine élection présidentielle. Il est du devoir de tous de veiller au grain. Notre majorité y a grand rôle. Et la dynamique du dialogue enclenché devra se poursuivre pour aller encore plus loin vers d'autres convergences constructives.
MULTIPLE PHOTOS
BINETA BA, UNE FIGURE INSPIRANTE DU MARAICHAGE AU FEMININ
Bineta Bâ, 60 ans, est l’incarnation du maraîchage au féminin, sous son visage des plus inspirants à Mbaye-Mbaye Peul 2, un village de la commune de Darou Khoudoss, situé à 3 km de Mboro, dans le département de Tivaouane (région, ouest).
Mbaye-Mbaye Peul 2, 13 juin (APS) – Bineta Bâ, 60 ans, est l’incarnation du maraîchage au féminin, sous son visage des plus inspirants à Mbaye-Mbaye Peul 2, un village de la commune de Darou Khoudoss, situé à 3 km de Mboro, dans le département de Tivaouane (région, ouest).
Cette figure de l’horticulture est née et a grandi à Mboro où, déjà toute petite, elle accompagnait son père aux champs. ‘’Je me rappelle, je passais la journée là-bas avec un pot de lait et un morceau de pain’’, raconte-t-elle.
‘’J’avais 7 ans. A l’époque le pot de Gloria coûtait 10 F. Je ne connais que le maraîchage’’, confie-t-elle. Après s’être essayée, un moment, à la vente de ferraille, qu’elle a dû abandonner, pour avoir perdu beaucoup d’argent, elle a acheté un champ avec ses économies.
»Ce champs où nous sommes, dit-elle, je l’ai acheté en 2012 (…). Tous les jours, je parcours 3 km pour venir travailler à Mbaye-Mbaye 2’’.
‘’Je suis là à 8 heures et je quitte (le champ) à 18 heures pour faire le même trajet au retour’’, narre la dame qui, débordée par le labeur, a engagé des ouvriers agricoles qui, après une journée remplie, passent la nuit dans un bâtiment qu’elle leur a construit sur son lopin de terre.
Bineta Bâ cultive de la pomme de terre et de l’oignon, qu’elle alterne avec de la tomate et du poivron. Elle garde parfois l’oignon pendant huit longs mois. Depuis que des techniciens sont venus la former sur place, c’est elle qui produit son propre compost, pour amender le sol, à une époque où les maraîchers de la zone étaient unanimes au sujet de l’impossibilité d’avoir une culture à cent pour cent bio.
Après la production, l’urgence pour Bineta est de trouver des clients. Pour ce faire, ce ne sont pas les initiatives qui lui manquent.
‘’Quand je récolte les légumes, je cherche d’abord des sacs à main, à raison de 250 francs l’unité. Ensuite, les coxeurs (rabatteurs) entrent en jeu’’, explique-t-elle.
Ces derniers réclament 500 francs sur chaque sac, pour écouler les récoltes. ‘’Vous voyez que nous partageons presque tous nos gains avec eux’’, commente la productrice.
‘’Nous avons beaucoup de potentiel mais malheureusement nous manquons terriblement de soutien’’, soupire-t-elle, non sans ajouter : ‘’C’est la mort dans l’âme que nous constatons parfois le pourrissement de nos récoltes, faute de clients ou de moyens de transport.’’
Elle fonde beaucoup d’espoir sur les grandes surfaces, qui commencent à s’implanter dans le département de Tivaouane.
En termes de système de travail, la sexagénaire aime citer l’exemple d’un ressortissant indien, qui s’active dans le maraîchage à Richard-Toll, au Nord du pays. ‘’Il te donne les semences et t’achète toute la récolte. Tout le monde y gagne’’.
»Madame Bineta Bâ, vous participez à la quête de l’autosuffisance alimentaire, si chère au chef de l’Etat Macky Sall ». Ce bout de phrase du speech prononcé par le ministre de l’Agriculture en 2016, lorsqu’elle recevait le 3-ème prix de la meilleure promotrice de l’horticulture, résonne encore dans ses oreilles, comme pour la galvaniser. C’était dans le cadre du Programme d’aménagement et de développement économique des Niayes (PADEN).
Des mots qu’elle n’est pas prête d’oublier, même si depuis lors, elle dit n’avoir plus aucune nouvelle des autorités en charge de l’agriculture.
Bineta qui emploie au moins une vingtaine de femmes durant l’année, a écrit à son ministère de tutelle pour bénéficier de matériel agricole. Malgré son mince espoir d’obtenir gain de cause, elle demeure convaincue qu’elle mérite un appui de l’État.
Juste derrière la clôture de son champ d’un hectare et demi, deux autres hectares sont en friche. ‘’Je ne peux pas les exploiter faute de moyens’’, regrette Bineta Bâ, qui dit parfois avoir ‘’du mal à comprendre la politique agricole de l’État du Sénégal’’. »Comment peut-on exiger une caution d’un million 80 mille francs à une pauvre dame qui peine à disposer de semences ?’’, s’interroge-t-elle.
Malgré son âge, son ambition reste intacte. Elle est persuadée qu’avec un soutien, elle peut aller loin dans le maraîchage.
»J’ai réussi à construire ma maison, à la sueur de mon front », se réjouit-elle, très consciente des nombreuses opportunités qu’offre le maraîchage.
‘’Si tu perds ici, tu peux te rattraper avec le citron, par exemple. Aujourd’hui, tu peux perdre 500 francs, et gagner 1.500 francs demain’’, relève-t-elle. ‘’Ce qui veut dire qu’avec un appui, on peut facilement atteindre l’autosuffisance alimentaire’’.
» Pour faire la cuisine, je n’achète pas de légumes, je cueille des choux, des poivrons, des tomates et déterre des ignames dans mon champ’’, informe-t-elle. C’est aussi avec le produit de ses ventes qu’elle supporte les frais de scolarité de ses petits-enfants.
Elle a trois employés permanents payés 35.000F par mois. Avec les deux autres, elle partage le produit de la vente de l’oignon, du citron et de la tomate. En général, ils prennent leurs congés lors du Gamou (célébration de la naissance du Prophète (PSL).
Très consciente du manque d’emploi qui frappe la jeunesse sénégalaise, Bineta Bâ a foi en la capacité de l’agriculture à caser les jeunes chômeurs. La zone des Niayes, estime-t-elle, a assez de terres pour employer des milliers de jeunes.
Pour elle, il suffit juste de leur offrir en exemple les maraîchers millionnaires, pour qu’ils sachent qu’il n’y a pas de sot métier.
TABASKI, BAMBEY SOUS LE POIDS DE LA CHERTE
Les denrées de grande consommation, dont l’oignon et la pomme de terre, sont disponibles en quantité dans les marchés de Bambey (centre), a annoncé la cheffe du service départemental du commerce, Marième Fall, déplorant toutefois la hausse des prix.
Bambey, 28 juin (APS) — Les denrées de grande consommation, dont l’oignon et la pomme de terre, sont disponibles en quantité dans les marchés de Bambey (centre), a annoncé la cheffe du service départemental du commerce, Marième Fall, déplorant toutefois la hausse des prix.
»A quelques heures de la fête de Tabaski, nous avons constaté que le marché est bien garni en denrées alimentaires de première nécessité » en dépit de la cherté de ces produits, a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’APS.
Elle a signalé »une hausse du prix de l’oignon et de la pomme de terre dont le kilogramme est passé de 500 à 700 FCFA ». Une situation liée à « la forte demande des produits en cette période de fête » et au »coût du transport des marchandises. »
« Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de pénurie dans le département de Bambey d’ici la Tabaski », a-t-elle tenté d’assurer.
Elle a signalé que les agents de son service »effectuent quotidiennement des relevés de stocks ainsi que des visites dans les marchés pour suivre l’évolution de la situation », afin de »parer à toute éventualité.
Abdourahmane Diouf, un commerçant établi dans le centre-ville de Bambey, explique la hausse constatée sur les prix de l’oignon et de la pomme de terre par la forte demande de ces deux denrées en cette période. À cela s’ajoute la non-disponibilité de l’oignon importé.
SERIGNE MOUSTAPHA MBACKE VA DIRIGER LA PRIERE DE LA TABASKI A MASSALIKUL JINAAN
La prière de la Tabaski (Aïd el-Kébir) à la grande mosquée Massalikul Jinaan, à Dakar, se tiendra ce jeudi 9 h 30, a appris l’APS de la cellule de communication de l’édifice religieux.
Dakar, 28 juin (APS) – La prière de la Tabaski (Aïd el-Kébir) à la grande mosquée Massalikul Jinaan, à Dakar, se tiendra ce jeudi 9 h 30, a appris l’APS de la cellule de communication de l’édifice religieux.
Elle ‘’sera dirigée par l’imam Serigne Moustapha Mbacké ibn Serigne Abdou Khadre Mbacké, précise la même source dans une note d’information transmise à l’APS.
Chaque année, des milliers de Dakarois se rassemblent dans cette mosquée pour la prière de l’Aïd el-Kébir.
La Tabaski sera célébrée par la majorité des musulmans sénégalais, ce jeudi.
Une autre partie des fidèles a choisi de commémorer le sacrifice d’Abraham ce mercredi, soit le même jour que l’Arabie Saoudite où se déroule actuellement le pèlerinage à La Mecque.
Des centaines de milliers de fidèles se sont rendus mardi au mont Arafat, près de La Mecque, l’étape la plus importante du pèlerinage musulman.
AFFAIRE SONKO-ADJI SARR : LES DÉTAILS DE L'ARRÊT DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
Si le juge a disqualifié les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko, il l’a condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse
Le 1 er juin dernier, la Chambre criminelle de Dakar avait rendu son verdict dans l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, qui prend en haleine le pays pendant plus de deux ans. Si le juge a disqualifié les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko, il l’a condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Ndèye Khady Ndiaye a aussi été acquittée du chef de complicité de viol et de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, mais a été reconnue coupable d’incitation à la débauche et a été condamnée aussi à 2 ans de prison ferme.
Dans le même sillage, le juge avait ordonné aussi la fermeture de Sweet Beauté. Pour la Chambre criminelle, il ne souffre d’aucun doute que Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye ont profité de la jeunesse et de l’inexpérience de Mme Adi Sarr, l’ont exposée à la perversion, qu’ils ont ainsi gravement porté atteinte à son intégrité morale, psychologique et sexuelle. Ce qui lui cause, dit le juge, des préjudices qu’il convient de réparer. Estimant que le montant demandé par la victime est «exagérée» (1,5 milliard) au vu des intérêts en présence, la Chambre criminelle lui a alloué la somme «juste et fondée» de 20 millions francs Cfa pour dommages et intérêts que vont payer les accusés solidairement.
Le juge avait ordonné l’exécution provisoire, fixé la durée de la contrainte par corps aux maximum et mis les dépens à la charge des condamnés. Il faut savoir que Mmes Ndèye Khady Ndiaye et Adji Sarr ont interjeté appel. Ce qui annonce un nouveau procès pour Ousmane Sonko, condamné par contumace.
L’imam Babacar Ngom a prodigué aux musulmans, mercredi dans son sermon de la prière de la Tabaski, des conseils tirés du Coran et de la sounna, pour éviter la violence
L’imam Babacar Ngom a prodigué aux musulmans, mercredi dans son sermon de la prière de la Tabaski, des conseils tirés du Coran et de la sounna, pour éviter la violence et préserver la paix sociale.
Insistant sur les méfaits de la violence, qui sème la mort, l’angoisse, la destruction des biens, l’imam qui dirigeait la prière de l’aïd-el-adha au terrain Tound-wi de Thiès, a cité ce verset coranique ‘’Méfiez-vous d’un malheur qui ne touchera pas les seuls injustes parmi vous’’.
Dans un prêche prononcé plusieurs semaines après les violentes manifestations enregistrées dans le pays, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, le religieux a invité les musulmans de tous bords, à la lumière des textes islamiques, à éviter le chaos.
Il a prodigué des conseils à l’endroit de la population, des gouvernants, des autorités judiciaires, mais aussi des hommes politiques.
« La paix et la sécurité sont garanties par beaucoup de facteurs, parmi lesquels les suivants : croire en Dieu et savoir que nous avons été créés pour l’adorer exclusivement, nous conformer à la sounna du Prophète », a dit l’imam.
Il a indiqué que la crise que vit la société est le résultat des péchés. D’où la nécessité pour tout le monde de se repentir d’une manière sincère.
Exhortant les musulmans au travail et à l’adoration de Dieu, mais aussi à la patience, il a rapporté ce hadith du Prophète : « Vous vivrez une période où vos gouvernants s’accapareront vos biens, mais faites preuve de patience ».
Selon lui, un des facteurs de paix est l’impartialité dans la distribution de la justice. Elle doit être rendue sans tenir compte de l’appartenance politique ou religieuse, a-t-il insisté. Selon lui, quand le Prophète Mohamed (PSL) recevait une intercession au profit d’un membre des Koraïchites à qui il devait appliquer la charia, il disait : « voici ce qui avait perdu les communautés anciennes : si un membre d’une famille riche, ou influente avait fauté, on fermait les yeux, quand il était un pauvre, on lui appliquait la sanction ».
« La justice voudrait que le fils du président et celui d’un pauvre habitant dans les chaumières soient égaux devant la loi », a-t-il dit, ajoutant que « la justice est incontournable pour arriver à la paix ».
Préconisant que la liberté d’expression soit garantie, il a précisé que les populations doivent cependant exprimer leurs opinions « de manière paisible, sans destruction, ni violence ».
« Que les gens mesurent leurs paroles dans le respect de la charia, car un musulman ne peut se permettre de tout dire », a-t-il poursuivi, citant un verset du Coran demandant aux croyants de proférer de bonnes paroles. « Le diable, dit-il, exploite les mauvaises paroles pour semer la discorde et la zizanie entre les gens ».
L’imam a invité les musulmans à un usage des réseaux sociaux profitable au pays et non à des fins de promotion de la violence et de la dissension entre les communautés, qu’elles soient politiques ou religieuses. Il a adressé la même invite aux médias classiques.
Enfin, il estime que les leaders et les savants musulmans doivent se prononcer quand il le faut en toute impartialité sur la marche du pays, et se contenter, le cas échéant, de dire la vérité et de viser l’intérêt du pays. « Ils doivent parler aux populations- qui en ont grandement besoin -, mais aussi aux gouvernants et aux autorités judiciaires », a-t-il suggéré.
EMBALO RENONCE À UN SECOND MANDAT À LA CEDEAO, AUCUN SUCCESSEUR EN VUE
Selon les informations de Jeune Afrique, Umaro Sissoco Embaló ne sollicitera finalement pas de deuxième mandat à la tête de l’organisation sous-régionale. Sauf qu’aucun de ses pairs ne semble, à ce jour, intéressé par le poste…
La reconduction d’Umaro Sissoco Embaló à la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devait être au menu des discussions du prochain sommet de l’organisation, le 9 juillet. Mais le président bissau-guinéen, qui organisera cette réunion dans son pays, a décidé de ne pas se présenter à sa propre succession.
Talon, Gnassingbé, Bazoum…
« Je suis dans un processus de cohabitation depuis les législatives du 4 juin. Cela va requérir toute mon attention », confirme-t-il à Jeune Afrique. Il était certes intéressé par un deuxième mandat à la tête de l’organisation sous-régionale, mais les « législatives ont changé toute la donne. »
Cette semaine, un cinquième de la population mondiale célébrera potentiellement la fête religieuse de l'Aïd-el-Kébir. Dans un pays comme le Sénégal, on estime que près de 810 000 béliers sont sacrifiés durant cette journée. Aussi appelée Tabaski en Afrique de l'Ouest, cette fête musulmane est un événement majeur dans le calendrier de nombreux pays de la région. Elle marque la cérémonie de commémoration du sacrifice d'un bélier par Abraham en lieu et place de son fils. Au-delà de la dimension religieuse, la Tabaski représente d'importants enjeux économiques, sociaux et symboliques.
Quels sont ces enjeux ? Quels critères déterminent la valeur marchande et symbolique du mouton acheté ? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête dans la région de Saint-Louis, au Sénégal, en 2021.
La flambée des prix au Sénégal
Le prix des moutons au Sénégal connaît depuis une dizaine d'années une augmentation continue. On estime que, en l'espace de dix ans, le prix moyen d'un mouton est passé de 80 000 à 140 000 francs CFA (120 à 215 euros). Entre 2020 et 2021, l'étude réalisée dans la région de Saint-Louis a mis en évidence une augmentation de 6 % du prix moyen sur les marchés. Plusieurs éléments d'explication permettent de comprendre une telle augmentation.
Premièrement, la hausse des prix peut s'expliquer par des facteurs liés à la production. D'une part, les coûts d'engraissement des moutons ont crû en raison de l'augmentation du prix des aliments industriels et de la raréfaction du fourrage. D'autre part, la multiplication des maladies ovines et la difficulté d'accéder à des traitements vétérinaires adaptés ont gonflé la facture.
Deuxièmement, la hausse des prix s'explique par l'engouement croissant autour de la Tabaski. La dimension symbolique de l'achat des moutons occupe une place centrale dans de nombreuses familles sénégalaises. L'achat du mouton constitue à la fois un symbole du prestige social de la famille, un devoir social et un rite religieux.
Des codes sociaux précis encadrent le prix réel (et supposé) de l'animal. Pour les éleveurs, cet événement constitue l'une des seules chances d'obtenir un retour sur investissement. En effet, dans les jours et semaines précédant la Tabaski, le prix des moutons est en moyenne nettement supérieur au reste de l'année. Ainsi, pour les éleveurs, cette période est le moment idéal pour la vente du cheptel.
Troisièmement, la flambée des prix peut également s'expliquer par une hausse de la demande. L'augmentation du pouvoir d'achat d'une partie de la population entraîne un accroissement des prix sur l'ensemble du marché.
Ces prix apparaissent d'autant plus importants au regard du salaire annuel moyen au Sénégal (nous ne disposons pas de données récentes concernant les salaires, mais le produit intérieur brut par habitant est de 840 736 francs CFA par an en 2021, soit 1 280 euros). Pour la majorité des Sénégalais, l'achat du mouton pour la Tabaski constitue un sacrifice financier important. Beaucoup ont recours à l'argent de la diaspora pour se le permettre. De nombreuses familles s'endettent pour assurer l'ensemble des obligations sociales liées à cette fête. Cette situation plonge beaucoup de familles dans des dynamiques d'appauvrissement.
Un symbole de réussite sociale
La Tabaski est ainsi un baromètre qui permet de mesurer les difficultés économiques de la population sénégalaise.
Lors de l'achat des béliers, les femmes et enfants accompagnent les maris sur le marché afin de choisir l'animal. Les vendeurs proposent aux femmes les béliers avec la valeur marchande la plus importante.
Les acheteurs doivent alors arbitrer entre le prix du mouton et le prestige familial lié à l'achat d'un « beau » bélier. La dimension symbolique de l'animal s'illustre également par le fait que les familles conservent les plus beaux béliers devant leur maison. Ces derniers témoignent du prestige social de la famille et de la réussite économique de ses membres.