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11 octobre 2025
AMADOU BA RASSURE LES ACTEURS AGRICOLES DU WALO
Le Premier ministre, Amadou Ba, a donné, samedi, à Richard-Toll, des assurances concernant la volonté du gouvernement de soutenir les acteurs de l’agriculture et l’élevage, deux secteurs qui tiennent l’économie du département de Dagana (nord).
Richard-Toll, 21 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Ba, a donné, samedi, à Richard-Toll, des assurances concernant la volonté du gouvernement de soutenir les acteurs de l’agriculture et l’élevage, deux secteurs qui tiennent l’économie du département de Dagana (nord).
Concernant les impacts négatifs des oiseaux sur le secteur de la riziculture, le chef du gouvernement s’est engagé à étudier le problème « pour trouver une solution rapide et durable », évoquant un programme spécial qui sera exécuté par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et Transition écologique sur la question du typha, plante envahissante des eaux humides.
Il intervenait lors du CRD spécial qu’il présidait à Richard-Toll, dans le but de faire le point de la situation économique et social du département de Dagana.
Le chef du gouvernement a annoncé le maintien de la subvention de 32 francs CFA sur le kilogramme du riz paddy, accordée par le président de la République dans le cadre de la campagne de contre saison-chaude de 2022.
Il a rappelé que le programme d’amélioration du secteur de la riziculture, d’un coût de 40 milliards de francs CFA, est en cours d’élaboration et devrait entrer dans sa phase d’exécution « dès le mois prochain ».
En lien avec ce programme, 500 kilomètres de routes seront réalisés « dans un proche délai pour désenclaver certaines zones rizicoles de la vallée du fleuve Sénégal », a indiqué le chef du gouvernement.
Amadou Bâ a de même annoncé la mise en œuvre d’un « document de restructuration de la gestion foncière », pour régler les conflits liés à la terre, condition selon lui du développement du secteur de l’agriculture dans cette zone du Walo traditionnel qui correspond au département de Dagana.
Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre, « de manière réglementée », à la disposition des experts du SAED, société d’aménagement présente dans cette zone, de nouveaux matériels dont des drones pour la prise de vue aérienne.
Il a assuré aux producteurs d’oignon que le gouvernent va doter suffisamment le département de Dagana en magasins de stockage.
Concernant le secteur de la tomate, confronté à l’apparition d’une maladie virale qui attaque les cultures, il a demandé aux acteurs concernés de se rapprocher de ses services pour qu’une solution soit trouvée à ce problème.
MULTIPLE PHOTOS
LE PDCVR ET L’INP ENGAGES POUR LA RESTAURATION DES SOLS
Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz (PDCVR), de concert avec l’Institut national de pédologie (INP), travaille à la restauration et à l’amélioration de la fertilité des sols pour arriver à de « très bons rendements » des cultures de riz
Ndiassé Sadio (Kaolack), 21 oct (APS) – Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz (PDCVR), de concert avec l’Institut national de pédologie (INP), travaille à la restauration et à l’amélioration de la fertilité des sols pour arriver à de « très bons rendements » des cultures de riz dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack.
« Nous travaillons à la restauration des sols et à leur amélioration afin de permettre aux producteurs rizicoles d’avoir de très bons rendements. De telles initiatives permettraient d’atteindre l’autosuffisance en riz », a déclaré Mar Ndiaye, responsable de l’Institut national de pédologie (INP) pour la zone Sine-Saloum.
Il s’exprimait vendredi au terme d’une visite de terrain de trois jours effectuée dans plusieurs sites rizicoles des régions de Thiès, Fatick et Kaolack.
A Kaolack, des rizières et un champ cultivé par 67 femmes membres du Groupement d’intérêt économique (GIE) « Jokko » ont été visités à Médina Guèye, une localité de la commune de Dabaly, de même une rizière de cinq hectares a été visitée à Ndiassé Sadio, un village de la commune de Ndiédieng.
»L’INP a mené beaucoup d’activités de restauration, d’analyse et de caractérisation des sols dans le cadre de la base productive pour la filière riz », a indiqué Mar Ndiaye, ajoutant que cette année, « des parcelles de démonstration de cent mètres carrés » ont été aménagées dans ce cadre.
« Ces parcelles élémentaires permettent aux producteurs de voir, par eux-mêmes, quels sont les meilleurs types de fertilisants utilisés », a expliqué M. Ndiaye, selon qui « quinze parcelles de démonstration réparties dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack […] ont bénéficié d’un suivi rapproché grâce à la contribution d’étudiants ».
Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz « accorde une importance capitale » à la base productive qu’est le sol, domaine relevant de l’Institut national de pédologie qui accompagne les producteurs dans la restauration de leurs terres pour une meilleure fertilisation des sols, a noté Mar Ndiaye.
Le PDCVR, en collaboration avec l’Institut national de pédologie, a pu fournir aux producteurs « plus de deux-cents tonnes de matières organiques, ainsi que plus de trente tonnes d’engrais minéral et quarante tonnes de semences certifiées et semences adaptées à la salinité des sols », selon le responsable de l’INP dans le Sine-Saloum.
Il s’est félicité de cette visite de terrain qui a permis de constater l’augmentation des superficies emblavées, ce qui selon lui laisse espérer de « bons rendements » en riz.
« Si on estime la quantité de semences, on peut bien comprendre qu’on a emblavé plus de 1500 hectares pour la culture du riz, rien que dans la zone de Fatick. Ce qui fait, à peu près, 2000 hectares de terres dans nos zones d’intervention », a relevé le responsable de l’INP dans le Sine-Saloum.
Il assure en conséquence que dans la zone de Kaolack, cette année, compte tenu des importantes superficies emblavées, les rendements de riz « vont considérablement » augmenter.
KHALIFA SALL VICTIME DU BLOCAGE DE SA CARAVANE
Le leader du parti Taxawu Sénégal a vu son convoi de campagne bloqué entre les localités de Ndiosmone et de Ngohé par les gendarmes de Fatick, malgré sa déclaration au préfet. Il suit une longue liste de victimes comprenant Sonko, Gackou, Bougane, etc.
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/10/2023
Selon les informations obtenues par e-media ce samedi 21 octobre 2023, Khalifa Sall, leader du parti Taxawu Sénégal, a vu sa caravane de campagne bloquée entre les localités de Ndiosmone et de Ngohé par les gendarmes de Fatick. Pourtant, d'après des proches de l'ancien maire de Dakar, "les responsables locaux avaient fait une déclaration devant le préfet".
Un responsable de Taxawu Sénégal s'indigne de cette situation, la qualifiant de "zèle" et "d'abus", alors que "le candidat de Benno Bokk Yaakaar est en campagne dans le nord, sous le fallacieux prétexte d'une tournée économique". Au moment de la rédaction de cet article, la caravane "Mottali yeene" était toujours bloquée et Khalifa Sall tentait de "raisonner" les gendarmes, mais il y avait de fortes chances pour qu'il fasse demi-tour.
Avant lui, les caravanes d'Ousmane Sonko avec "Nemmekou tour", de Malick Gakou et "Yoonu ndamli", de Bougane Gueye avec "Gueum sa bopp" et d'Abdourahmane Diouf avec "Awalé" avaient déjà été bloquées.
Alioune Tine dénonce à ce propos sur X, anciennement baptisé Twitter, une situation de "conflit d'intérêts" alors que le candidat et Premier ministre Amadou Ba mène une campagne "avec les moyens de l’État", tout en étant ministre de la Défense dont dépendent les forces ayant bloqué la caravane de Khalifa Sall. Il appelle à plus d'"équité, de justice et d'éthique" dans le cadre de l'élection présidentielle.
FIN DES PRATIQUES OCCULTES DANS LE FOOTBALL SÉNÉGALAIS
Il est désormais interdit pour les joueurs d'entrer à reculons sur le terrain, de porter des accessoires en tissu ou d'exhiber des talismans. Ces pratiques mystiques, courantes dans la lutte sénégalaise, ne sont plus tolérées dans le football local.
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/10/2023
A la veille de l'ouverture du championnat sénégalais de football, de nouvelles mesures interdisant les pratiques occultes sont entrées en vigueur, rapporte le quotidien français Le Monde. Il est désormais interdit pour les joueurs d'entrer à reculons sur le terrain, de porter des accessoires en tissu ou d'exhiber des talismans.
Selon la Ligue sénégalaise de football professionnel, qui a pris ces mesures afin de "lutter contre les pratiques occultes", il s'agit d'interdictions "d'entrer en reculant dans le terrain", d'y "creuser un trou", d'être "couvert de tissus de toutes sortes" ou encore d'« exhiber un talisman dans l’aire de jeu". Ces pratiques mystiques, courantes dans la lutte sénégalaise, ne sont plus tolérées dans le football local.
La ligue promet désormais de sanctions pouvant aller jusqu'à des amendes de milliers d'euros, le retrait de points voire la perte de match sur tapis vert. Selon son directeur exécutif Amsatou Fall, cité par Le Monde, "il y va de la crédibilité et de l’image positive du championnat" et "sur cinq incidents, quatre prennent leur source dans ces pratiques".
Par le passé, ces rituels ont souvent conduit à des scènes cocasses ou problématiques sur les terrains, comme l'épisode d'une bouteille d'eau placée dans les buts lors d'un match entre Casa Sports et l'AS Douanes. Si ces pratiques font partie du folklore local, leur visibilité accrue avec les retransmissions en ligne pose désormais question. Néanmoins, leur enracinement dans la société sénégalaise risque de rendre l'éradication complexe, selon certains observateurs cités par Le Monde. La ligue est consciente du défi, à quelques jours seulement du coup d'envoi du championnat.
par Ousseynou Nar Guèye
AMADOU BA, MIMI, IDY, KHALIFA... ET PLUS DE 200 PRÉTENDANTS
Que signifie cette explosion d’ambitions présidentielles ? Est-ce le signe d’une réelle ouverture du jeu politique ? D’un dynamisme démocratique où tout semble possible ?
Anciens chefs de gouvernement, ex-ministres, femmes et hommes d’affaires, patrons de presse. Ils sont plus de 200 à vouloir se présenter à la présidentielle de février 2024. Un record.
« Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus », dit la parabole biblique. Une phrase que l’on peut aisément adapter à la campagne en cours pour la présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal : « Il y a beaucoup de candidats à la candidature, mais peu seront éligibles. »
Plus que pour le scrutin de 2019, à l’issue duquel Macky Sall fut élu pour ce que l’on sait désormais être son dernier mandat, se présenter à la magistrature suprême au Sénégal passe aujourd’hui par un sacré parcours du combattant : la collecte – et la validation – d’au moins 44 559 « parrainages citoyens », soit l’équivalent de 0,6 % du corps électoral.
Le dialogue politique national organisé par Macky Sall en juin 2023 a abouti, entre autres, à la possibilité, pour les candidats à la candidature, de se faire également parrainer par au moins 13 députés ou 120 élus locaux (maires et présidents de conseil départemental). Mais peu pourront bénéficier de ces parrainages de « grands électeurs » et le gros des troupes sera donc obligé de recourir aux parrainages citoyens.
En l’occurrence, depuis le 27 septembre et pour deux mois, la chasse aux parrainages est ouverte. La Direction générale des élections a fourni les fiches de collecte de parrainages (formats papier et numérique), qui doivent être remplies par les parrains citoyens, chacun ne pouvant accorder son parrainage qu’à un seul prétendant... Et c’est dans les probables doublons de parrainages à des candidatures concurrentes que le Conseil constitutionnel, qui examinera les dossiers entre le 23 décembre et le 12 janvier 2024, trouvera motif à invalider bon nombre de candidatures.
Malgré ce filtrage par le parrainage, auquel s’ajoute celui de la caution de 30 millions de F CFA (45 735 euros), plus de 200 candidats à la candidature avaient déjà fait leur « coming-out » à la mi-octobre. Et le délai de dépôt des dossiers au greffe du Conseil constitutionnel devant se faire « 75 jours au plus et 60 jours au moins avant le scrutin » – soit entre le 11 et le 26 décembre prochain –, le nombre de prétendants battra sans aucun doute tous les records.
Pourquoi autant de « pourquoi pas moi ? »
Anciens chefs de gouvernement, ex-ministres, femmes et hommes d’affaires, patrons de presse, universitaires... Les horizons politiques et profils socioprofessionnels sont très divers, et c’est une bonne chose. Toutefois, hormis quelques leaders investis par leur parti, pourquoi sont-ils aussi nombreux – plus de 200 !... – à se sentir à la hauteur au point de se dire « pourquoi pas moi » ? Que signifie cette explosion d’ambitions présidentielles ? Est-ce le signe d’une réelle ouverture du jeu politique ? D’un dynamisme démocratique où tout semble possible ?
Parmi les « poids lourds » de la politique, l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, 62 ans, désigné par Macky Sall, le 9 septembre, pour porter les couleurs de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), ainsi qu’Idrissa Seck, président de Rewmi, allié de Macky Sall jusqu’à ce qu’il officialise sa candidature, en avril – quelques semaines après celle de son ex-bras droit, Déthié Fall, coordonnateur de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) et chef du Parti républicain pour le progrès-Disso ak Askan Wi.
Ousmane Sonko, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), étant inéligible, les plus emblématiques figures de l’opposition dans la course restent Karim Wade, le fils prodigue du Parti démocratique sénégalais (PDS), pour le moment « candidat épistolaire », et Khalifa Sall, ex-maire de Dakar (Taxawu Sénégal) qui, bien qu’exclu du Parti socialiste, pourrait rallier les suffrages des militants du PS.
Nombreux « ex- » du gouvernement
Vient ensuite un lot d’anciens Premiers ministres de Macky Sall – Abdoul Mbaye, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aminata « Mimi » Touré – et d’Abdoulaye Wade – Souleymane Ndéné Ndiaye. Suivis d’un déjà long cortège d’ex-membres du gouvernement : le Saint-Louisien Mary Teuw Niane, ancien emblématique ministre de l’Enseignement supérieur ; Alioune Sarr, qui a défié son mentor Moustapha Niasse au sein de l’Alliance des forces de progrès (AFP) en faisant acte de candidature malgré le veto de ce dernier ; Malick Gackou, ex-ministre du Commerce et ancien numéro deux de l’AFP, dont la formation, Le Grand Parti, a sa base politique à Guédiawaye ; Birima Mangara, ex-ministre du Budget qui a démissionné de l’Inspection générale d’État en août pour se lancer dans la course, ainsi qu’Aly Ngouille Ndiaye, qui vient tout juste de quitter l’Agriculture ; Thierno Alassane Sall (TAS), qui a détenu le portefeuille de l’Énergie jusqu’à son limogeage, en mai 2017 ; ou encore Cheikh Tidiane Gadio, qui a battu un record de longévité à la tête du ministère des Affaires étrangères sous Wade.
Côté société civile, se sont positionnés, entre autres, les patrons de presse Mamoudou Ibra Kane (E-Media Invest) et Bougane GuèyeDani (Dak’Cor, Sen TV, La Tribune), Anta Babacar Ngom, directrice du groupe Sedima, le tonitruant avocat El Hadji Diouf, ou encore la professeure de droit Amsatou Sow Sidibé, déjà candidate en 2012.
La démocratie, une idée toujours jeune
A priori, la grande majorité des dossiers ne seront pas menés jusqu’au bout ni retenus par le Conseil constitutionnel, ce qui permettra le désordre assez ridicule d’un trop grand nombre de concurrents. Toutefois, la liste des candidatures validées – qui sera rendue publique à la mi-janvier 2024 –, devrait être plus longue que celle de la présidentielle de février 2019, à laquelle seuls cinq candidats avaient été admis à se présenter, sur la vingtaine qui avaient maintenu leur dossier devant le Conseil.
Si, en janvier prochain, les sages valident dix ou quinze candidatures (ce qui est mon vœu), ce sera le top départ d’une bataille « de bonne guerre » pour la magistrature suprême. Ce sera surtout un nouveau temps fort de la démocratie, qui restera toujours une idée jeune, et un défi à relever pour les électeurs.
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SUR LES TRACES DE NICOLAS JACKSON
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MOHAMED DIOP D'AGL VEUT UN PLAN MARSHALL POUR LE RAIL AFRICAN
Le représentant d’Africa Global Logistics, fort de l’expérience de son groupe, a plaidé pour un «Plan Marshall» en vue de faire redémarrer le rail africain
Mohamed Diop estime que la «connectivité de l’Afrique passera par le rail». Le Directeur régional Afrique Atlantique d’Agl, qui prenait part à la session 4 du Forum international de Dakar sur le financement des projets ferroviaires, a demandé une sorte de «Plan Marshall» pour remettre les chemins de fer africains sur les rails.
Lors de ce forum ouvert avant-hier par le Premier ministre Amadou Ba, on a noté la présence des géants du rail africain que sont Agl Rail, Sitarail (Côte d’Ivoire) et Camrail (Came-roun), dont les délégations étaient composées de M. Arnould Cottin (Directeur général adjoint Agl Rail), M. Racim Lainceur (coordinateur opérations Agl Rail), M. Pascal Miny (Dg Camrail-Cameroun) et M. Simplice Essoh (Directeur central développement de Sitarail). Ce dernier a d’ailleurs souligné que «la participation de nos 2 filiales ferroviaires, à savoir Sitarail (Burkina Faso-Côte d’Ivoire) et Camrail (Cameroun), à cette importante assise sur le futur du rail africain témoigne de l’engagement ferme du groupe Agl (Africa Global Logistics) à œuvrer aux côtés des Etats de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Cameroun pour le développement et la modernisation de leurs réseaux ferroviaires et de leur impact socioéconomique sur nos pays».
Le forum, organisé par la Société nationale Les chemins de fer du Sénégal, en partenariat avec l’Union internationale des chemins de fer (Uic), s’articulait sous le thème : «Le financement des projets ferroviaires en Afrique : le futur du rail en Afrique» et ambitionne, selon l’Ufs, d’«impulser et redynamiser le développement des chemins de fer en Afrique». Il avait pour objectif d’encourager la prise en main du développement du secteur ferroviaire en Afrique, de réunir et mobiliser les parties prenantes du secteur, les décideurs politiques, les représentants des compagnies ferroviaires et de l’industrie, les organismes techniques, les experts ferroviaires, les économistes, les acteurs-clés du financement, d’identifier les grands projets d’investissement aux niveaux national et international, d’identifier les mécanismes de financements, de renforcer le partenariat public-privé et de développer la coopération entre les Etats à travers le soutien stratégique des projets à vocation régionale et sous-régionale, selon les animateurs de l’événement.
Au cours des 4 sessions d’échanges tenues le jeudi après la cérémonie d’ouverture, on a particulièrement noté la session 4 dont le thème : «Comment mobiliser les financements pour les infrastructures ferroviaires ?», a été des plus instructives. Parmi les panélistes, on pouvait noter M. Pierre Pozzo Di Borgo, spécialiste d’industrie en chef, Société financière internationale (Sfi), M. Ibou Diouf, transport practice manager for West Africa, du Groupe Banque Mondiale, M. Mohamed Cherif, country manager-Sénégal, chef de division à la Banque africaine de développement (Bad), M. Mohamed Diop, M. José Cordovilla, director of infrastructure Advisory Services, de Typsa, et Pr Khumbulani Mpofu, de Tshwane University of Technology, en Afrique du Sud.
Et l’intervention de M. Mohamed Diop a été parmi les plus remarquées, surtout quand il a insisté sur le besoin d’appliquer un «Plan Marshall» au chemin de fer africain, pour enfin faire siffler le train du développement de l’Afrique.
«MIK, MAMADOU NDIAYE, BOUBS ET MOI…»
Alassane Samba Diop, Directeur général du groupe E-Media Invest, revient dans cet entretien sur les temps forts de la création du Groupe E-Media, les satisfactions et les défis.
Bés Bi le Jour |
Gnagna Diouf NIANG |
Publication 21/10/2023
C’est aujourd’hui que le groupe Emedia-Invest, notamment iRadio va souffler ses 4 bougies. Pour ce faire, la direction compte fêter cela avec le personnel à travers un spectacle show qui sera animé par deux talentueux artistes, Pape Diouf et Sidi Diop à la salle mythique du Théâtre Daniel Sorano. Le Directeur général Alassane Samba revient dans cet entretien sur les temps forts de la création du Groupe E-Media, les satisfactions et les défis.
Ce samedi 21 octobre, E-Media fête les quatre ans de iRadio. Que représente cette radio pour vous ?
iRadio, E-Media de façon globale, c’est une aventure lancée par quatre journalistes, un animateur et des associés. L’aventure a démarré en 2018 par la mise en place du Groupe EMedia. Il y avait Mamoudou Ibra Kane, directeur général d’alors, Mamadou Ndiaye, Boubacar Diallo et moimême, mais aussi d’autres associés qui ont cru à l’aventure et qui sont venus nous rejoindre. Nous pensons que le Sénégal est un pays de démocratie, il faut donc une plus grande diversité médiatique, une plus grande offre médiatique. Ensuite, nous avons voulu partager aussi notre expérience que nous avons acquise ailleurs. Après avoir bourlingué un peu partout, nous avons estimé qu’il fallait mettre en place un groupe de presse dans lequel les journalistes sont des actionnaires. C’est pour cela que nous avons créé une société des rédacteurs qui regroupe les journalistes et les animateurs avec des associés à qui nous voulons rendre hommage pour avoir cru à ce projet.
Pourquoi avez-vous choisi de fêter ces quatre ans par une soirée Pape Diouf et Sidi Diop ?
Nous pensons que Pape Diouf et Sidi Diop sont des jeunes musiciens talentueux de la banlieue et qui sont très populaires. Et ils sont des amis du Groupe E-Media, ils ont toujours été là à chaque fois que nous avons eu besoin d’eux. Ils ont compris le principe de ce groupe et ont décidé de nous accompagner dans cette soirée pour rendre hommage à tous nos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs internautes, mais aussi à tous nos annonceurs pour qu’ils puissent comprendre que le Groupe E-Media est là pour tout le monde. Un groupe dont la ligne éditoriale est très claire : responsabilité, professionnalisme, équilibre, diversité. Alors, qu’est-ce qui a motivé la création de ce groupe de presse dans un marché aussi étroit ? Je pense que dans la vie il faut oser. C’est parce que c’est difficile qu’il faut y aller. «C’est le difficile qui est le chemin», comme on dit. C’est parce que justement le marché est étroit, difficile qu’il fallait oser se battre, et nous pensons que depuis bientôt 5 ans, le Groupe EMedia compte dans le paysage médiatique africain. Je reviens fraîchement de la Côte-d’Ivoire où je me suis rendu compte le Groupe est très connu, beaucoup de Sénégalais connaissent ceux qui travaillent dans le groupe, parce qu’ils les écoutent, ils les regardent et suivent ce que nous faisons et nous encouragent beaucoup sur ce chemin de la transparence, de la clarté et de la démocratie.
Dites-nous comment s’est faite la mise en œuvre opérationnelle de ce grand groupe ?
Nous avons estimé qu’il était venu le moment de s’affirmer, d’être des journalistes plus indépendants, des entrepreneurs. Et nous pensons que la presse doit davantage travailler dans l’entreprenariat parce que les journalistes aussi peuvent créer de groupe de presse, se battre pour ne plus être sous la responsabilité d’autres gens. L’ambition que les gens ont de créer un groupe de presse, les journalistes doivent l’avoir. Parce que si vous regardez bien le landerneau politique ou médiatique sénégalais, la plupart des groupes de presse appartiennent à des hommes d’affaires qui ne sont pas du métier. L’un des rares groupes qui appartenait entièrement à des journalistes, c’était le Groupe Sud Communication, avec Babacar Touré, Abdoulaye Ndiaga Sylla, Ibrahima Bakhoum et autres. Ce sont ces pionniers-là qui nous donné le courage d’y aller et de créer notre groupe de presse, de travailler comme tout le monde.
Quelles sont les stratégies mises en place pour qu’en un temps record E-Media se positionne dans le landerneau médiatique ?
Encore une fois, ce succès de E-Media est le fruit d’une équipe qui a fait de la solidarité sa boussole. Les stratégies, c’est de miser sur la jeunesse, sur des professionnels. Je pense que quand nous avons démarré ce groupe de presse, les promotions qui sont sorties du Cesti ont été directement recrutées. Nous sommes convaincus que ces jeunes sont capables de relever les défis. Nous aussi, on nous avait donné notre chance à notre sortie de l’école par le groupe Walfadjri. Donc, la jeunesse est un atout de groupe, mixer aussi avec des anciens qui sont là, qui ont de l’expérience. Je pense que l’osmose a pris, ce qui a permis au groupe de s’imposer. Ici, nous pensons que l’information doit être vraie, vérifiée, recoupée, retravaillée pour qu’elle soit crédible. La plupart des Sénégalais, quand l’information vient de E-Media, ont confiance. Alors, quels sont les difficultés que vous avez eu à rencontrer ? Les difficultés, il y en a beaucoup. Parce que la première année d’un groupe de presse, on ne peut pas la comptabiliser. C’est pourquoi d’ailleurs on parle de quatre ans, parce que le groupe, de façon formelle, a 5 ans. Mais, si vous regardez bien l’année première dans toutes les entreprises c’est l’année d’implantation. La deuxième maintenant, c’est en 2019, c’est la vraie année que nous avons commencé. Un an après, il y a eu le Covid-19 qui a pratiquement mis à terre beaucoup d’entreprises en général. Puis il y a eu la crise ukrainienne et cela a fait que l’envol du groupe a été freiné par ces deux crises. Mais nous avons été résilients en continuant à travailler en interne, en inventant des façons de faire, en misant beaucoup sur la digitalisation. Je peux même dire que c’est un groupe très digital et nous allons davantage le renforcer dans ce domaine. Parce que, les marchés aujourd’hui se trouvent dans la digitalisation.
Avez-vous des satisfactions par rapport à vos attentes ?
Mais bien satisfait. La plupart des jeunes avec qui nous sommes sont lauréats de beaucoup de prix. En moins de quatre ans, je pense que jamais un groupe de presse n’a remporté autant de prix, journalistes et techniciens. Pape Ibrahima Ndiaye, Pape Alioune Sarr, Serigne Saliou Dème, Mamadou Dieng, Aliou Sow Adama Aïdara Kanté, Adama Anouchkaba, Babacar Guèye Diop, Boudal Ndiath tout récemment, nominé pour le Prix Norbert NZongo… Cette soirée est aussi une façon pour nous de les encourager, de les remercier et de leur dire que nous sommes fiers de ce qu’ils sont en train de faire, fiers de la jeunesse de E-Media qui fait un travail remarquable dans ce landerneau médiatique très difficile
Pourquoi subitement Bes Bi Mag, alors que d’autres magazines ont disparu des kiosques ?
Nous pensons justement que c’est parce que les magazines ont disparu qu’il faut en créer, qui s’occupent des sujets beaucoup plus en profondeur. Parce que, en général, la presse privée et la presse quotidienne survolent l’information. Je pense que le premier Mag que nous avons sorti à l’occasion du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane ont été très bien appréciés. Le public en redemande et nous allons continuer à travailler sur ces sujets-là avec des cahiers spéciaux, pour le moment en Hors-série.
Quels sont les défis pour les prochaines années à venir ?
Les défis sont énormes. Nous allons davantage travaille pour mettre les journalistes et les travailleurs à l’aise, que chacun puisse avoir un logement décent. Continuer aujourd’hui à les mettre dans de bonnes conditions. Et puis, travailler davantage la digitalisation du groupe, nous pensons à d’autres projets beaucoup plus importants dans le cadre de la formation parce que la formation est la pierre angulaire de ce métier. Je tiens aussi à rendre hommage à ceux qui nous ont quitté. Feus Alioune Diassé et Ramatoulaye Sall, deux excellents techniciens, de belles âmes. Que Dieu les accueille dans Son Paradis. A ceux qui ont tenté d’autres aventures aussi, merci pour leur contribution inestimable et bonne chance pour la suite de leurs carrières.
Par Pr Andrée-Marie DIAGNE-BONANE
AU NOM DE TOUS LES SEINS !
La contribution holistique de Pr AndréeMarie Diagne : «Presque partout dans l’Afrique traditionnelle, les seins nus ne choquent pas»
Bés Bi le Jour |
Pr Andrée-Marie DIAGNE-BONANE |
Publication 21/10/2023
Deux, comme les yeux, les narines, les oreillettes du cœur… Gémellité et féminité. Cependant, nous sommes loin d’être de vrais jumeaux, pour la simple raison que l’apparition et la croissance de l’un a pris une petite avance sur celles de l’autre. Et c’est là que commence notre histoire. Mais il ne faut pas perdre de vue notre originalité dans le corps humain : nous sommes un organe très complexe, voire composite. En nous, vous trouverez des nerfs, des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Notre fonction principale est nutritive. Au-delà de la diversité de l’apparence physique (forme poire, citron, papaye ou pastèque), nous avons une durée de vie aussi aléatoire que celle des êtres vivants. Nous vieillissons, rétrécissons, et finissons, parfois flasques, aplaties comme des sachets d’eau vides. Ah ! Les seins… L’approche de notre naissance crée chez la toute jeune fille émois et frémissements, mais terreur chez la mère… Une surprise, tant attendue. C’est par nous que se marque la différence de genre : la petite ado connaît des modifications physiologiques qui l’éloignent de ses compagnons de jeu : les garçons. Ce changement de statut, ritualisé, est vécu comme une entrée solennelle dans la vie de la Femme. En Afrique par exemple, la naissance des seins ouvre la période de la pleine adolescence. La petite Maïmouna d’Abdoulaye Sadji éprouve un réel plaisir à prendre son bain, en regardant l’eau ruisseler sur sa jeune poitrine. Elle est enfin autorisée à laisser pousser ses cheveux, à les tresser... C’est donc par nous que la gent féminine accède à la féminité, c’est par nous, au plus infime de nos ébranlements que Cupidon montre son petit visage coquin :
«Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées.»
«Même cet hypocrite de Tartuffe avoue qu’il succombe (rait) à nos charmes, je ne dis pas à ‘’nos provocations’’ ! En d’autres circonstances, des Femmes- les Amazones du Bénin- n’ont pas hésité à se passer de l’une de nous, pour accroître leur chance de remporter la guerre en se rendant plus efficaces, au tir à l’Arc. Presque partout dans l’Afrique traditionnelle, les seins nus ne choquent pas. Ce ne fut pas le cas, lorsque Sophie Marceau, la célèbre actrice de La Boum, ahurit le public du Festival de Cannes par «un mamelon dénudé»… L’on sait que les Suffragettes qui ont quasiment ébranlé le Royaume Uni en 1903, ont été suivies des Femmes ouvrières qui combattirent pour imposer la Journée internationale des femmes. Elles ne sont pas étrangères à la nouvelle fonction qui nous est attribuée : la nudité des seins brandie comme arme révolutionnaire par «La Liberté guidant le Peuple» dans le magnifique tableau d’Eugène Delacroix... Vous voyez donc que nous n’avons pas qu’une seule fonction : fournir le lait nourricier aux nouveau-nés, assurer l’allaitement maternel durant des mois, et même servir de nourrice à des orphelins, à des princes dont les mères tiennent à préserver le galbe de leur poitrine. Alors que dans certaines régions d’Afrique, la coutume était d’empêcher le développement harmonieux des seins, pour «mater les velléités sexuelles des jeunes filles, aujourd’hui, dans le monde entier, la mode est à «La Bomba» ! La chirurgie esthétique met à la portée de toute jeune femme frustrée de sa poitrine trop plate, la possibilité de «gonfler» ses atouts et de ne plus passer inaperçue.»
LES SEINS SANS L’OMBRE DU CANCER
Pour Bes bi, c’est l’occasion de mettre la lumière sur cet organe pair dont l’importance va au-delà de la biologie. Les seins de la femme sont au cœur de l’enracinement culturel, de l’amour filial, de la religion et de la sexualité.
Bés Bi le Jour |
Marly DIALLO |
Publication 21/10/2023
Le cancer du sein ne fait pas que ronger le sein, il lui vole aussi la vedette en cette période d’Octobre Rose. Impossible de faire des recherches sur le sein sans tomber sur le mot cancer. Pour Bes bi, c’est l’occasion de mettre la lumière sur cet organe pair dont l’importance va au-delà de la biologie. Les seins de la femme sont au cœur de l’enracinement culturel, de l’amour filial, de la religion et de la sexualité.
Culture : Un abreuvoir de valeurs et d’amour filial
«Nourrices-mercenaires». Cette expression ne vous est peut-être pas familière. C’est normal parce que l’Afrique est le continent où cette pratique a le moins prospéré. Pendant longtemps en Europe, les enfants nés dans l’aristocratie étaient confiés à des femmes de conditions sociales inférieures. Celles-ci allaitaient et s’occupaient de l’enfant jusqu’au sevrage. Les femmes aristocrates pouvaient ainsi préserver leur corps et leur autonomie. Aussi, en Arabie pré-islamique, les enfants nés à la Mecque étaient confiés à des bédouines du désert. Cela permettait aux enfants de s’adapter à des conditions vie austère, de respirer l’air pur du désert et de parler un arabe authentique non dilué par le caractère cosmopolite de la Mecque. En Afrique, cette pratique était peu répandue. Et pour cause, donner le sein à son enfant est une tradition profondément ancrée. A travers ce geste, la mère ne fait pas que nourrir son enfant. Elle l’abreuve aussi de valeurs. La chercheuse Oumou Ly Kane l’explique ainsi : «Le nourrisson qui tète le sein de sa mère ne boit pas seulement du lait ; il absorbe aussi tout un système parental et social, une appartenance et un ensemble de valeurs, d’obligations et d’interdits». Aussi, ils prolongent et renforcent l’amour filial. Dans l’utérus, la mère nourrit son enfant au moyen du cordon ombilical. Une fois celui-ci sectionné, il y a la peur que le monde extérieur bien moins bienveillant éloigne l’enfant de sa mère. A ce moment-là, les seins prennent le relais et procurent nourriture, amour et réconfort à l’enfant. Donner le sein à un enfant va donc bien au-delà du fait de le sustenter. Ce geste influe sur son enracinement et sa psychologie. C’est l’une des raisons pour lesquelles en Afrique, l’allaitement est rarement délégué à une personne étrangère. Quand la mère tombe malade ou meurt, c’est à l’entourage proche que sera confié l’enfant. La nourrice choisie peut être assistée mais pas rémunérée.
Sexualité : Une érotisation lucrative
Au Cameroun, il existe une tradition appelée «le repassage des seins». Des objets chauffés sont utilisés pour masser la poitrine et empêcher son développement. Cette mutilation moins connue que l’excision vise aussi à entraver la sexualité des femmes. Cette pratique dangereuse reconnait et rejette le caractère sexuel des seins. Bien que largement répandue dans le monde, la sexualisation des seins restait, jusqu’à un passé récent, une réalité taboue confinée à la sphère privée. L’émergence des médias et du divertissement (magazines, films, publicités, pornographie) va s’accompagner d’un recours au corps de la femme comme argument marketing à partir des années 1960. Tout d’un coup, les seins de la femme ont commencé à se retrouver dans l’espace public et dans les foyers par la magie des affiches et de la télévision. Les seins sont affichés de façon suggestive dans des décolletés de plus en plus plongeants. A partir de là, la fonction nourricière du sein est ouvertement concurrencée par sa fonction sexuelle.
Place à la chirurgie d’augmentation mammaire
L’industrie de la lingerie fine en profite pour créer des produits qui embellissent et érotisent la poitrine et réalisent au passage des chiffres d’affaires aussi vertigineux que leurs décolletés. Rien qu’aux États-Unis, le marché des sous-vêtements a rapporté près de 18 milliards de dollars en 2022, rapporte Statista, un organisme spécialisé dans la compilation de données. Peu de données sont disponibles concernant l’Afrique mais on sait que la sexualisation mammaire est aussi répandue sur le continent. De même, la chirurgie d’augmentation mammaire devient de plus en plus populaire. Elle est aujourd’hui la chirurgie esthétique la plus répandue au monde devant la liposuccion, la rhinoplastie, le lifting et l’augmentation du fessier. Toutefois, il persiste en Afrique des peuples pour qui les seins ne sont pas un organe sexuel. Au sein de ces peuples, il n’est pas inhabituel que la poitrine de la femme ne soit pas voilée. C’est le cas chez les Bushmen et les Zoulous en Afrique australe et chez les Massai au Kenya.
Politique : Protester par la nudité
Le 15 février 1961, une femme a commencé à apparaitre torse-nu dans les rues de Léopoldville (Kinshasa). Son nom : Pauline Lumumba. Elle est la veuve de Patrice Lumumba assassiné un mois plus tôt. Elle espère, à travers ce geste, obtenir le droit d’enterrer le corps de son époux. Elle n’obtiendra jamais gain de cause car le corps en question a été délibérément dissout dans de l’acide pour mieux tuer le mythe Lumumba. Cette manifestation est un exemple du recours aux seins de la femme comme moyen de protestation. Cette stratégie mise sur la provocation pour attirer l’attention des médias et du public sur un sujet particulier. Ce phénomène est à la fois rare et redouté en Afrique à cause des croyances à la malédiction de la nudité des femmes. Dans certaines cultures, on pense que voir la nudité d’une femme, surtout si elle est âgée, est source de malédictions. Ainsi, en 2002 au Nigeria, des femmes Igbo ont menacé de se dénuder pour protester contre la pollution pétrolière. Cela a suffi à paralyser le secteur car les travailleurs locaux redoutaient de tomber sur des femmes dénudées. Enfin, deux femmes Prix Nobel de la paix ont eu recours à cette forme de protestation : La Kenyane Wangari Maathai pour s’insurger contre la brutalité policière et la Libérienne Leymah Gbowee pour lutter contre la guerre civile qui déchirait son pays.
Religion : Un trésor à dissimuler
«Est-il acceptable de peindre la Vierge Marie donnant le sein à Jésus ?» Cette question est au centre d’un clash entre la religion et l’art. La première invoque la pudeur tandis que le second prône la liberté d’expression. Le temps semble pencher pour la religion. Alors que la représentation en peinture de la Vierge Allaitant était très populaire au Moyen-âge et au début de la Renaissance, elle est aujourd’hui assez rare. Tout en célébrant les seins des femmes, les religions monothéistes appellent à les couvrir comme on dissimule un trésor. Pour ces religions la fonction nourricière des seins l’emporte sur les autres (sexuelle, politique, sensuelle, etc.). L’Islam comme le Christianisme considèrent l’allaitement comme une obligation morale aux bénéfices innombrables aussi bien pour l’enfant que pour la mère. La Science a donné raison à ces recommandations formulées des siècles plus tôt. L’Oms reconnait que le lait maternel participe à la nutrition, à l’immunité et au bien-être psychologique de l’enfant. Chez la femme, l’allaitement peut protéger contre les cancers du sein et de l’ovaire, le diabète, etc. Au-delà de son rôle nourricier, les seins peuvent aussi créer une relation de fraternité là où il n’existe aucun lien de parenté. C’est ce qu’on appelle la filiation par l’allaitement. En islam, téter d’un même sein suffit à faire de deux enfants étrangers des frères ou sœurs. De même, par l’allaitement, une femme peut devenir mère d’un enfant qu’elle n’a pas mis au monde.