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11 octobre 2025
UN MAL PRESQUE INSOLUBLE
L’immigration a toujours existé. Elle est aussi vieille que le monde. Toutefois, l’immigration dite irrégulière constatée ces dernières années semble prendre une ampleur de plus en plus inquiétante
L’immigration a toujours existé. Elle est aussi vieille que le monde. Toutefois, l’immigration dite irrégulière constatée ces dernières années semble prendre une ampleur de plus en plus inquiétante. Les diverses politiques mises en œuvre en plus de la réponse sécuritaire n’arrivent toujours pas à freiner l’hémorragie. Au contraire ! Ce, à cause des conditions de vie et/ou de survie qui ne concourent pas à retenir les jeunes africains. Entre modicité des salaires et cherté de la vie, ils peinent à tirer leur épingle du jeu. La seule solution qui s’offre à leurs yeux c’est d’affronter l’océan au péril de leur vie.
Une femme enceinte qui accouche en plein voyage à bord d’une embarcation de fortune en partance pour l’Espagne et les milliers de jeunes sénégalais arrivés en Europe cette année. Des images qui font froid dans au dos. Pourtant elles ne déchantent les candidats à l’immigration irrégulière, encore moins leurs parents qui mettent la main à poche pour envoyer leur progéniture vers des cieux supposés plus cléments. Au contraire ! Ils sont en permanence à la recherche des voies et moyens devant les permettre de quitter le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le Nigeria, le Mali etc. Bref, le continent africain qui est pourtant considéré à tort ou à raison comme celui du 21ème siècle. D’ailleurs, en plus de l’Europe, de jeunes sénégalais ont aussi pris le chemin de l’immigration irrégulière aux Etats-Unis en passant par le Nicaragua. L’immigration irrégulière telle qu’elle se présente actuellement, est la preuve du désespoir qui ronge les jeunes.
EMPLOIS PRECAIRES ET SALAIRES DE MISERE
On parle souvent d’emplois créés pour empêcher les départs massifs, exemple du programme «Xeyu Ndawi Ni» au Sénégal. Mais, il faut reconnaitre que la plupart des postes à pourvoir ne permettent pas aux Sénégalais de s’en sortir financièrement. Ce, à cause des salaires de misères ne dépassant pas souvent 150.000 F CFA dans une ville (Dakar) réputée la plus chère d’Afrique voire du monde. Rares sont actuellement les Sénégalais qui parviennent à assurer convenablement leurs charges familiales. A la modicité des rémunérations, il faut ajouter l’inflation galopante. Les denrées de première consommation prennent l’ascenseur. Une hausse des prix que les nombreuses tentatives de l’Etat se sont pas parvenues à réguler. A cela s’ajoute la cherté de l’habitat, de l’explosion du prix de la location dans la capitale qui est hors de portée. La situation n’est guère plus reluisante dans les régions. Les zones côtières restent confrontées à la pêche illicite sans occulter la «sénégalisation» des bateaux étrangers qui empêche les pécheurs à faibles revenus de vivre de leur métier. La pêche est aussi touchée par l’installation des usines de farine de poissons et les découvertes pétrolières et gazières qui ont restreint l’accès à plusieurs zones de pêche. Cette ruée vers les pays occidentaux s’explique aussi par une perte de repères. L’élite politique ne donne plus espoir aux jeunes qui bravent tous les dangers à la recherche d’une vie meilleure en Occident.
FEMINISATION DE L’IMMIGRATION
Par ailleurs, on peut noter que ces dernières années, l’immigration irrégulière est marquée par une présence des femmes. La féminisation de la migration se confirme de plus en plus avec de nombreuses candidates au départ. Il y a aussi la forte présence des adolescents. Les récents chiffres de la migration montrent une présence des jeunes qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité. Les pirogues qui arrivent en Espagne sont bondées le plus souvent des mineurs qui rêvent d’une vie meilleure. Un désarroi indescriptible qui confirme un mal presque insoluble.
« C’EST UNE VIOLATION DE L’ORDONNANCE PRISE PAR LE PRESIDENT DU TRIBUNAL DE ZIGUINCHOR»
Djibril Gningue, expert électoral, membre du Gradec et directeur de la plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections
« La Direction générale des élections (Dge) ne devrait plus avoir d’autres préoccupations que de procéder à la réinscription de Ousmane Sonko et de remettre à son mandataire les fiches de parrainage. Car, même en cas de recours de la partie adverse, il faut savoir qu’il n’est pas suspensif et que la décision du juge est donc exécutoire. Je rappelle que c’est sur la base de la saisine des avocats de Monsieur Ousmane Sonko que le tribunal d’instance de Ziguinchor « statuant publiquement, contradictoirement à l’égard des parties en matière électorale et en dernier ressort » a annulé la radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales. Par ordonnance en date du 12 octobre 2023, ce même tribunal d’instance de Ziguinchor a ordonné sa réinscription par les services centraux du Ministère de l’intérieur sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor ainsi que sur le fichier général des électeurs ». Cette décision a été notifiée à l’intéressé et au préfet de Ziguinchor « chargé de transmettre les décisions du président du tribunal d’instance à la commission administrative ou aux services centraux chargés du fichier général» conformément aux dispositions des articles R.41 et R.42 du code électoral. Donc, je trouve que l’interdiction d’accès du mandataire de Ousmane Sonko à la Dge est une violation pure et simple de l’ordonnance prise par le président du tribunal de Ziguinchor et donc elle constitue un acte inélégant et illégal attaquable devant les tribunaux ».
« LE MOTIF D’ABSENCE D’UNE DECISION DEFINITIVE DANS CETTE AFFAIRE INVOQUE PAR LA DGE NE TIENT PAS LA ROUTE»
« S’agissant du motif d’absence «d’une décision définitive dans cette affaire» invoqué par la Dge dans son communiqué rendu public hier, vendredi 20 octobre, à mon avis, il ne tient pas la route puisque le Code électoral dispose en son article L.47/4 que «les décisions de justice rendues et transmises à l’autorité compétente ou au service de gestion du fichier électoral seront immédiatement prises en compte et traitées dans le sens prescrit nonobstant la clôture de la période de révision». Il faudrait dire que ce refus de l’application de la décision du juge de Ziguinchor pourrait avoir un impact sur le processus électoral. Car, pour qu’il y ait un processus électoral intègre et crédible, il faudrait qu’il soit strictement conduit sur la base du respect de la loi électorale et des décisions de justice y afférentes. Sinon, il ne serait pas fiable et pourrait même à partir de ce moment être corrompu ce qui remettrait totalement en en cause la crédibilité du processus électoral et des élections elles-mêmes »
TIRS GROUPÉS SUR TANOR THIENDELLA SIDY FALL
Des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile élèvent la voix pour réclamer le départ de l’actuel Directeur général des élections, accusé d'entrave à l'exécution de la décision judiciaire ayant réintégré Sonko sur les listes électorales
Des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile élèvent de plus en plus la voix pour réclamer le départ de l’actuel Directeur général des élections (Dge), Tanor Thiendella Sidy Fall. Cette demande fait suite au refus de ce dernier de recevoir le mandataire du candidat déclaré à la présidentiel du 25 février 2024 prochain, Ousmane Sonko en vue de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor qui a ordonné sa réintégration dans le fichier électoral.
Le contrôleur général de police, Tanor Thiendella Sidy Fall, est-il en train de créer les conditions de sa mise à l’écart de l’organisation des élections à moins de 5 mois de cette échéance avec son refus d’appliquer la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant Ousmane Sonko ? Tout porte à le croire. En effet, depuis mercredi 18 octobre dernier, des acteurs politiques de l’opposition, de la société civile et aussi des observateurs de la scène politique élèvent de plus en plus la voix pour réclamer son départ de la Direction générale des élections (Dge). C’est le cas de la Conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) dont Ousmane Sonko est membre et qui constitue la deuxième force politique à l’Assemblée nationale avec 39 députés derrière la coalition au pouvoir (82 sièges). Dans un communiqué rendu public hier, vendredi 20 octobre, les leaders de Yaw ont dénoncé vigoureusement ce refus du Directeur général des élections de recevoir le mandataire de Sonko qui selon eux, montre « l’incapacité notoire du Ministre de l’Intérieur à organiser des élections justes, transparentes et inclusives ».
Sous ce rapport, ils ont ainsi appelé « tous les démocrates et les candidats à la candidature de l’opposition à faire bloc pour récuser Tanor Thiendella Sidy Fall » qui selon eux, «est manifestement partisan» et « à exiger, comme par le passé, l’organisation des prochaines élections par une personnalité neutre consensuelle». Abondant dans le même sens, l’ancien président de la Rencontre africaine des droits de l’homme, Alioune Tine par ailleurs, président fondateur d’Afrikajom center souligne qu’en «refusant d’appliquer une décision de justice», Tanor Thiendella Sidy Fall en tant directeur générale des élections, «s’est discrédité et devrait être limogé».
«Aujourd’hui, on a un régime qui ne fait aucune concession à l’opposition, on est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou aux valeurs de la République et de la démocratie. C’est tout le sens des interdictions des manifestations de l’opposition et le refus du DGE de respecter la décision de justice », a-t-il dénoncé avant de lancer dans la foulée : . « Il faut nommer une personne indépendante chargée de l’organisation des élections. Car, en refusant d’appliquer une décision de justice, le DGE, s’est discrédité et devrait être limogé».
Prenant également position sur cette question, le directeur exécutif de la section sénégalaise d'Amnesty International, Seydi Gassama a déploré « l'instrumentalisation flagrante et sans limite de l'Etat et de ses institutions au profit du camp au pouvoir ». « Lorsque les décisions de justice sont défavorables aux opposants, surtout lorsqu'elles permettent de les écarter des compétitions électorales, elles sont appliquées avec célérité ; lorsqu'elles leur sont favorables, on a recours aux manœuvres dilatoires ou on ne les applique pas. L'instrumentalisation de l'Etat et de ses institutions au profit du camp au pouvoir est flagrante et ne connait plus de limite» a-t-il déploré avant de lancer : «L'Etat de droit est à genou. Il doit être relevé». Pour sa part, Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) souligne que « l’administration doit être républicaine et au service des usagers ». « Refuser de recevoir Ayib Daffé est l’aveu d’une injustice que l’on ne peut justifier. Ne pas respecter les décisions de justice, c’est faire de la politique politicienne et détruire l’image de l’Etat de droit », a-t-il martelé. Abondant dans le même sens, Thierno Bocoum, président du mouvement « Alliance générationnelle pour les intérêts de la République » (Agir) précise que la « Dge n’est pas une structure juridictionnelle, composée de juges de cassation ». « C’est une structure administrative qui doit se soumettre à la loi et notamment à l’application des décisions de justice. Que le candidat Ousmane Sonko soit rétabli dans ses droits au nom de la loi et de la séparation des pouvoirs », a-t-il dit.
Pour rappel, le Contrôleur général de police, Tanor Thiendella Sidy Fall était jusqu’ici décrit comme un « homme de sérail et de consensus, très à cheval sur les principes républicains ». Mais, depuis mercredi 18 octobre dernier, il est sous le feu de critiques aussi bien des acteurs politiques de l’opposition, de la société civile et aussi des observateurs de la scène politique à cause de ce bras de fer que livre sa direction avec le candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor autour des fiches de parrainage. Muni de la décision du juge de Ziguinchor qui a annulé la mesure de radiation de Sonko des listes électorales qui avait été prise par le ministère de l’intérieur, le député Ayib Daffé, mandataire du candidat Ousmane Sonko s’était rendu le mercredi 18 octobre à la Direction générale des élections accompagné d’un huissier pour récupérer les fiches de parrainage de son candidat.
Seulement, une fois sur les lieux, il a été éconduit. Retourné hier, vendredi 20 octobre encore à la Dge accompagné toujours d’un huissier de justice pour remettre la notification de la décision du tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant la réintégration du nom de son candidat et procéder à la récupération des fiches de parrainage, ils ont été encore une fois de plus bloqués à la porte de cette Direction comme lors de leur premier déplacement sans aucune explication. Face à cette situation, plusieurs personnalités politiques mais aussi de la société civile élèvent de plus en plus la voix pour critiquer l’attitude de l’actuel Directeur général des élections, le Contrôleur général de police Tanor Thiendella Sidy Fall. Promu à la tête de la Direction générale des élections en 2011 à la faveur de la création par le président Wade du ministère chargé des élections et de la nomination de son prédécesseur et ex patron Dr Cheikh Gueye à la tête dudit ministre, Tanor Thiendella Sidy Fall qui a occupé pendant 8 ans le poste de Directeur des opérations électorales (2003 à 2011) au sein de la Dge avait jusqu’ici la confiance des acteurs.
Si la volonté de souveraineté est légitime, la mise en place effective d'alternatives au franc CFA semble encore incertaine au regard des défis macroéconomiques
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/10/2023
La monnaie unique des pays francophones d'Afrique de l'Ouest, le franc CFA, fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années. Symbole de la domination économique de la France, sa réforme est jugée nécessaire par les pays membres qui veulent plus d'autonomie. Pourtant, son remplacement par l'éco se fait attendre. Quels sont les enjeux et les défis d'une telle transition ? Émilie Laffiteau, économiste à l'IRIS, apporte un éclairage sur ces questions épineuses.
Bien que toujours utilisé au quotidien, le franc CFA souffre d'un rejet croissant dans les opinions publiques ouest-africaines. Symbole de la colonisation, il est accusé de freiner le développement économique par son arrimage à l'euro. Si l'accord de 2020 a permis d'entamer une réforme en transférant la gestion des réserves à la BCEAO, la France conserve un droit de regard sur la politique monétaire.
La transition vers l'éco, monnaie unique souhaitée au sein de la CEDEAO, tarde cependant à se concrétiser. Selon Mme Laffiteau, le contexte économique mondial défavorable incite à la prudence. Le franc CFA offre une certaine stabilité tandis que de nouvelles devises seraient vulnérables. Elle identifie trois scénarios : une éco commune à 15 pays incluant le Nigeria, une éco dans l'UEMOA seule, ou le maintien du franc CFA avec de simples changements cosmétiques.
Chacun comporte des risques. Le premier nécessiterait une longue phase de convergence entre économies contracycliques. Le second poserait la question de la garantie française. Le troisième ne répondrait pas à l'aspiration à plus d'autonomie. Si la volonté de souveraineté est légitime, la mise en place effective d'alternatives au franc CFA semble donc encore incertaine au regard des défis macroéconomiques. Le débat sur l'avenir monétaire de la zone franc est loin d'être résolu.
BENZEMA CONTESTE VIGOUREUSEMENT LES ACCUSATIONS DE LIENS AVEC LES FRÈRES MUSULMANS
Selon son avocat, l'ancien international français est une fois de plus utilisé de manière intolérable et est victime de son statut de "figure symbolique" à laquelle on attribue des intentions qui ne sont pas les siennes
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/10/2023
Karim Benzema a vivement contesté les déclarations du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui l'accuse d'avoir des liens notoires avec les Frères musulmans. La polémique a éclaté lundi soir lorsque le ministre Darmanin a fait cette accusation, qui a été vivement démentie par le joueur de football à travers son avocat mercredi 18 octobre.
L'avocat de Benzema, Me Hugues Vigier, a déclaré dans un communiqué que ces accusations étaient fausses et que son client n'a jamais eu de relation avec cette organisation. Les propos du ministre Darmanin sur CNews ont provoqué cette réaction. Ces déclarations ont été faites suite à une publication de Benzema sur les réseaux sociaux exprimant sa solidarité avec les habitants de Gaza, victimes de bombardements injustes.
Me Hugues Vigier a également ajouté que prier pour les populations civiles sous les bombes n'est en aucun cas de la propagande pour le Hamas, de la complicité avec le terrorisme ou des actes de collaboration. Il a souligné qu'il s'agissait simplement d'une manifestation naturelle de compassion face à ce que beaucoup considèrent comme des crimes de guerre à Gaza. Il a également laissé entendre que des actions en justice pourraient être envisagées contre Gérald Darmanin pour diffamation ou injure publique.
Selon l'avocat, Karim Benzema est une fois de plus utilisé de manière intolérable et est victime de son statut de "figure symbolique" à laquelle on attribue des intentions qui ne sont pas les siennes.
L'entourage du ministre a répondu à l'AFP en affirmant que les prises de position de Benzema ne justifiaient pas de poursuites judiciaires, mais qu'elles constituaient un signal particulièrement vague venant d'une personnalité sportive influente.
Ils ont également souligné que les prises de position de Benzema, telles que son refus de chanter la Marseillaise lors des sélections en équipe de France ou ses publications sur les réseaux sociaux concernant des pratiques islamiques, étaient des signes d'une évolution vers un islam rigoriste, caractéristique des Frères musulmans.
Karim Benzema, originaire de Lyon et âgé de 35 ans, est considéré comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération. Récemment, il a rejoint le club saoudien Al-Ittihad.