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14 juin 2025
MULTIPLE PHOTOS
BINETA BA, UNE FIGURE INSPIRANTE DU MARAICHAGE AU FEMININ
Bineta Bâ, 60 ans, est l’incarnation du maraîchage au féminin, sous son visage des plus inspirants à Mbaye-Mbaye Peul 2, un village de la commune de Darou Khoudoss, situé à 3 km de Mboro, dans le département de Tivaouane (région, ouest).
Mbaye-Mbaye Peul 2, 13 juin (APS) – Bineta Bâ, 60 ans, est l’incarnation du maraîchage au féminin, sous son visage des plus inspirants à Mbaye-Mbaye Peul 2, un village de la commune de Darou Khoudoss, situé à 3 km de Mboro, dans le département de Tivaouane (région, ouest).
Cette figure de l’horticulture est née et a grandi à Mboro où, déjà toute petite, elle accompagnait son père aux champs. ‘’Je me rappelle, je passais la journée là-bas avec un pot de lait et un morceau de pain’’, raconte-t-elle.
‘’J’avais 7 ans. A l’époque le pot de Gloria coûtait 10 F. Je ne connais que le maraîchage’’, confie-t-elle. Après s’être essayée, un moment, à la vente de ferraille, qu’elle a dû abandonner, pour avoir perdu beaucoup d’argent, elle a acheté un champ avec ses économies.
»Ce champs où nous sommes, dit-elle, je l’ai acheté en 2012 (…). Tous les jours, je parcours 3 km pour venir travailler à Mbaye-Mbaye 2’’.
‘’Je suis là à 8 heures et je quitte (le champ) à 18 heures pour faire le même trajet au retour’’, narre la dame qui, débordée par le labeur, a engagé des ouvriers agricoles qui, après une journée remplie, passent la nuit dans un bâtiment qu’elle leur a construit sur son lopin de terre.
Bineta Bâ cultive de la pomme de terre et de l’oignon, qu’elle alterne avec de la tomate et du poivron. Elle garde parfois l’oignon pendant huit longs mois. Depuis que des techniciens sont venus la former sur place, c’est elle qui produit son propre compost, pour amender le sol, à une époque où les maraîchers de la zone étaient unanimes au sujet de l’impossibilité d’avoir une culture à cent pour cent bio.
Après la production, l’urgence pour Bineta est de trouver des clients. Pour ce faire, ce ne sont pas les initiatives qui lui manquent.
‘’Quand je récolte les légumes, je cherche d’abord des sacs à main, à raison de 250 francs l’unité. Ensuite, les coxeurs (rabatteurs) entrent en jeu’’, explique-t-elle.
Ces derniers réclament 500 francs sur chaque sac, pour écouler les récoltes. ‘’Vous voyez que nous partageons presque tous nos gains avec eux’’, commente la productrice.
‘’Nous avons beaucoup de potentiel mais malheureusement nous manquons terriblement de soutien’’, soupire-t-elle, non sans ajouter : ‘’C’est la mort dans l’âme que nous constatons parfois le pourrissement de nos récoltes, faute de clients ou de moyens de transport.’’
Elle fonde beaucoup d’espoir sur les grandes surfaces, qui commencent à s’implanter dans le département de Tivaouane.
En termes de système de travail, la sexagénaire aime citer l’exemple d’un ressortissant indien, qui s’active dans le maraîchage à Richard-Toll, au Nord du pays. ‘’Il te donne les semences et t’achète toute la récolte. Tout le monde y gagne’’.
»Madame Bineta Bâ, vous participez à la quête de l’autosuffisance alimentaire, si chère au chef de l’Etat Macky Sall ». Ce bout de phrase du speech prononcé par le ministre de l’Agriculture en 2016, lorsqu’elle recevait le 3-ème prix de la meilleure promotrice de l’horticulture, résonne encore dans ses oreilles, comme pour la galvaniser. C’était dans le cadre du Programme d’aménagement et de développement économique des Niayes (PADEN).
Des mots qu’elle n’est pas prête d’oublier, même si depuis lors, elle dit n’avoir plus aucune nouvelle des autorités en charge de l’agriculture.
Bineta qui emploie au moins une vingtaine de femmes durant l’année, a écrit à son ministère de tutelle pour bénéficier de matériel agricole. Malgré son mince espoir d’obtenir gain de cause, elle demeure convaincue qu’elle mérite un appui de l’État.
Juste derrière la clôture de son champ d’un hectare et demi, deux autres hectares sont en friche. ‘’Je ne peux pas les exploiter faute de moyens’’, regrette Bineta Bâ, qui dit parfois avoir ‘’du mal à comprendre la politique agricole de l’État du Sénégal’’. »Comment peut-on exiger une caution d’un million 80 mille francs à une pauvre dame qui peine à disposer de semences ?’’, s’interroge-t-elle.
Malgré son âge, son ambition reste intacte. Elle est persuadée qu’avec un soutien, elle peut aller loin dans le maraîchage.
»J’ai réussi à construire ma maison, à la sueur de mon front », se réjouit-elle, très consciente des nombreuses opportunités qu’offre le maraîchage.
‘’Si tu perds ici, tu peux te rattraper avec le citron, par exemple. Aujourd’hui, tu peux perdre 500 francs, et gagner 1.500 francs demain’’, relève-t-elle. ‘’Ce qui veut dire qu’avec un appui, on peut facilement atteindre l’autosuffisance alimentaire’’.
» Pour faire la cuisine, je n’achète pas de légumes, je cueille des choux, des poivrons, des tomates et déterre des ignames dans mon champ’’, informe-t-elle. C’est aussi avec le produit de ses ventes qu’elle supporte les frais de scolarité de ses petits-enfants.
Elle a trois employés permanents payés 35.000F par mois. Avec les deux autres, elle partage le produit de la vente de l’oignon, du citron et de la tomate. En général, ils prennent leurs congés lors du Gamou (célébration de la naissance du Prophète (PSL).
Très consciente du manque d’emploi qui frappe la jeunesse sénégalaise, Bineta Bâ a foi en la capacité de l’agriculture à caser les jeunes chômeurs. La zone des Niayes, estime-t-elle, a assez de terres pour employer des milliers de jeunes.
Pour elle, il suffit juste de leur offrir en exemple les maraîchers millionnaires, pour qu’ils sachent qu’il n’y a pas de sot métier.
TABASKI, BAMBEY SOUS LE POIDS DE LA CHERTE
Les denrées de grande consommation, dont l’oignon et la pomme de terre, sont disponibles en quantité dans les marchés de Bambey (centre), a annoncé la cheffe du service départemental du commerce, Marième Fall, déplorant toutefois la hausse des prix.
Bambey, 28 juin (APS) — Les denrées de grande consommation, dont l’oignon et la pomme de terre, sont disponibles en quantité dans les marchés de Bambey (centre), a annoncé la cheffe du service départemental du commerce, Marième Fall, déplorant toutefois la hausse des prix.
»A quelques heures de la fête de Tabaski, nous avons constaté que le marché est bien garni en denrées alimentaires de première nécessité » en dépit de la cherté de ces produits, a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’APS.
Elle a signalé »une hausse du prix de l’oignon et de la pomme de terre dont le kilogramme est passé de 500 à 700 FCFA ». Une situation liée à « la forte demande des produits en cette période de fête » et au »coût du transport des marchandises. »
« Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de pénurie dans le département de Bambey d’ici la Tabaski », a-t-elle tenté d’assurer.
Elle a signalé que les agents de son service »effectuent quotidiennement des relevés de stocks ainsi que des visites dans les marchés pour suivre l’évolution de la situation », afin de »parer à toute éventualité.
Abdourahmane Diouf, un commerçant établi dans le centre-ville de Bambey, explique la hausse constatée sur les prix de l’oignon et de la pomme de terre par la forte demande de ces deux denrées en cette période. À cela s’ajoute la non-disponibilité de l’oignon importé.
SERIGNE MOUSTAPHA MBACKE VA DIRIGER LA PRIERE DE LA TABASKI A MASSALIKUL JINAAN
La prière de la Tabaski (Aïd el-Kébir) à la grande mosquée Massalikul Jinaan, à Dakar, se tiendra ce jeudi 9 h 30, a appris l’APS de la cellule de communication de l’édifice religieux.
Dakar, 28 juin (APS) – La prière de la Tabaski (Aïd el-Kébir) à la grande mosquée Massalikul Jinaan, à Dakar, se tiendra ce jeudi 9 h 30, a appris l’APS de la cellule de communication de l’édifice religieux.
Elle ‘’sera dirigée par l’imam Serigne Moustapha Mbacké ibn Serigne Abdou Khadre Mbacké, précise la même source dans une note d’information transmise à l’APS.
Chaque année, des milliers de Dakarois se rassemblent dans cette mosquée pour la prière de l’Aïd el-Kébir.
La Tabaski sera célébrée par la majorité des musulmans sénégalais, ce jeudi.
Une autre partie des fidèles a choisi de commémorer le sacrifice d’Abraham ce mercredi, soit le même jour que l’Arabie Saoudite où se déroule actuellement le pèlerinage à La Mecque.
Des centaines de milliers de fidèles se sont rendus mardi au mont Arafat, près de La Mecque, l’étape la plus importante du pèlerinage musulman.
AFFAIRE SONKO-ADJI SARR : LES DÉTAILS DE L'ARRÊT DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
Si le juge a disqualifié les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko, il l’a condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse
Le 1 er juin dernier, la Chambre criminelle de Dakar avait rendu son verdict dans l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, qui prend en haleine le pays pendant plus de deux ans. Si le juge a disqualifié les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko, il l’a condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Ndèye Khady Ndiaye a aussi été acquittée du chef de complicité de viol et de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, mais a été reconnue coupable d’incitation à la débauche et a été condamnée aussi à 2 ans de prison ferme.
Dans le même sillage, le juge avait ordonné aussi la fermeture de Sweet Beauté. Pour la Chambre criminelle, il ne souffre d’aucun doute que Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye ont profité de la jeunesse et de l’inexpérience de Mme Adi Sarr, l’ont exposée à la perversion, qu’ils ont ainsi gravement porté atteinte à son intégrité morale, psychologique et sexuelle. Ce qui lui cause, dit le juge, des préjudices qu’il convient de réparer. Estimant que le montant demandé par la victime est «exagérée» (1,5 milliard) au vu des intérêts en présence, la Chambre criminelle lui a alloué la somme «juste et fondée» de 20 millions francs Cfa pour dommages et intérêts que vont payer les accusés solidairement.
Le juge avait ordonné l’exécution provisoire, fixé la durée de la contrainte par corps aux maximum et mis les dépens à la charge des condamnés. Il faut savoir que Mmes Ndèye Khady Ndiaye et Adji Sarr ont interjeté appel. Ce qui annonce un nouveau procès pour Ousmane Sonko, condamné par contumace.
L’imam Babacar Ngom a prodigué aux musulmans, mercredi dans son sermon de la prière de la Tabaski, des conseils tirés du Coran et de la sounna, pour éviter la violence
L’imam Babacar Ngom a prodigué aux musulmans, mercredi dans son sermon de la prière de la Tabaski, des conseils tirés du Coran et de la sounna, pour éviter la violence et préserver la paix sociale.
Insistant sur les méfaits de la violence, qui sème la mort, l’angoisse, la destruction des biens, l’imam qui dirigeait la prière de l’aïd-el-adha au terrain Tound-wi de Thiès, a cité ce verset coranique ‘’Méfiez-vous d’un malheur qui ne touchera pas les seuls injustes parmi vous’’.
Dans un prêche prononcé plusieurs semaines après les violentes manifestations enregistrées dans le pays, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, le religieux a invité les musulmans de tous bords, à la lumière des textes islamiques, à éviter le chaos.
Il a prodigué des conseils à l’endroit de la population, des gouvernants, des autorités judiciaires, mais aussi des hommes politiques.
« La paix et la sécurité sont garanties par beaucoup de facteurs, parmi lesquels les suivants : croire en Dieu et savoir que nous avons été créés pour l’adorer exclusivement, nous conformer à la sounna du Prophète », a dit l’imam.
Il a indiqué que la crise que vit la société est le résultat des péchés. D’où la nécessité pour tout le monde de se repentir d’une manière sincère.
Exhortant les musulmans au travail et à l’adoration de Dieu, mais aussi à la patience, il a rapporté ce hadith du Prophète : « Vous vivrez une période où vos gouvernants s’accapareront vos biens, mais faites preuve de patience ».
Selon lui, un des facteurs de paix est l’impartialité dans la distribution de la justice. Elle doit être rendue sans tenir compte de l’appartenance politique ou religieuse, a-t-il insisté. Selon lui, quand le Prophète Mohamed (PSL) recevait une intercession au profit d’un membre des Koraïchites à qui il devait appliquer la charia, il disait : « voici ce qui avait perdu les communautés anciennes : si un membre d’une famille riche, ou influente avait fauté, on fermait les yeux, quand il était un pauvre, on lui appliquait la sanction ».
« La justice voudrait que le fils du président et celui d’un pauvre habitant dans les chaumières soient égaux devant la loi », a-t-il dit, ajoutant que « la justice est incontournable pour arriver à la paix ».
Préconisant que la liberté d’expression soit garantie, il a précisé que les populations doivent cependant exprimer leurs opinions « de manière paisible, sans destruction, ni violence ».
« Que les gens mesurent leurs paroles dans le respect de la charia, car un musulman ne peut se permettre de tout dire », a-t-il poursuivi, citant un verset du Coran demandant aux croyants de proférer de bonnes paroles. « Le diable, dit-il, exploite les mauvaises paroles pour semer la discorde et la zizanie entre les gens ».
L’imam a invité les musulmans à un usage des réseaux sociaux profitable au pays et non à des fins de promotion de la violence et de la dissension entre les communautés, qu’elles soient politiques ou religieuses. Il a adressé la même invite aux médias classiques.
Enfin, il estime que les leaders et les savants musulmans doivent se prononcer quand il le faut en toute impartialité sur la marche du pays, et se contenter, le cas échéant, de dire la vérité et de viser l’intérêt du pays. « Ils doivent parler aux populations- qui en ont grandement besoin -, mais aussi aux gouvernants et aux autorités judiciaires », a-t-il suggéré.
EMBALO RENONCE À UN SECOND MANDAT À LA CEDEAO, AUCUN SUCCESSEUR EN VUE
Selon les informations de Jeune Afrique, Umaro Sissoco Embaló ne sollicitera finalement pas de deuxième mandat à la tête de l’organisation sous-régionale. Sauf qu’aucun de ses pairs ne semble, à ce jour, intéressé par le poste…
La reconduction d’Umaro Sissoco Embaló à la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devait être au menu des discussions du prochain sommet de l’organisation, le 9 juillet. Mais le président bissau-guinéen, qui organisera cette réunion dans son pays, a décidé de ne pas se présenter à sa propre succession.
Talon, Gnassingbé, Bazoum…
« Je suis dans un processus de cohabitation depuis les législatives du 4 juin. Cela va requérir toute mon attention », confirme-t-il à Jeune Afrique. Il était certes intéressé par un deuxième mandat à la tête de l’organisation sous-régionale, mais les « législatives ont changé toute la donne. »
Cette semaine, un cinquième de la population mondiale célébrera potentiellement la fête religieuse de l'Aïd-el-Kébir. Dans un pays comme le Sénégal, on estime que près de 810 000 béliers sont sacrifiés durant cette journée. Aussi appelée Tabaski en Afrique de l'Ouest, cette fête musulmane est un événement majeur dans le calendrier de nombreux pays de la région. Elle marque la cérémonie de commémoration du sacrifice d'un bélier par Abraham en lieu et place de son fils. Au-delà de la dimension religieuse, la Tabaski représente d'importants enjeux économiques, sociaux et symboliques.
Quels sont ces enjeux ? Quels critères déterminent la valeur marchande et symbolique du mouton acheté ? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête dans la région de Saint-Louis, au Sénégal, en 2021.
La flambée des prix au Sénégal
Le prix des moutons au Sénégal connaît depuis une dizaine d'années une augmentation continue. On estime que, en l'espace de dix ans, le prix moyen d'un mouton est passé de 80 000 à 140 000 francs CFA (120 à 215 euros). Entre 2020 et 2021, l'étude réalisée dans la région de Saint-Louis a mis en évidence une augmentation de 6 % du prix moyen sur les marchés. Plusieurs éléments d'explication permettent de comprendre une telle augmentation.
Premièrement, la hausse des prix peut s'expliquer par des facteurs liés à la production. D'une part, les coûts d'engraissement des moutons ont crû en raison de l'augmentation du prix des aliments industriels et de la raréfaction du fourrage. D'autre part, la multiplication des maladies ovines et la difficulté d'accéder à des traitements vétérinaires adaptés ont gonflé la facture.
Deuxièmement, la hausse des prix s'explique par l'engouement croissant autour de la Tabaski. La dimension symbolique de l'achat des moutons occupe une place centrale dans de nombreuses familles sénégalaises. L'achat du mouton constitue à la fois un symbole du prestige social de la famille, un devoir social et un rite religieux.
Des codes sociaux précis encadrent le prix réel (et supposé) de l'animal. Pour les éleveurs, cet événement constitue l'une des seules chances d'obtenir un retour sur investissement. En effet, dans les jours et semaines précédant la Tabaski, le prix des moutons est en moyenne nettement supérieur au reste de l'année. Ainsi, pour les éleveurs, cette période est le moment idéal pour la vente du cheptel.
Troisièmement, la flambée des prix peut également s'expliquer par une hausse de la demande. L'augmentation du pouvoir d'achat d'une partie de la population entraîne un accroissement des prix sur l'ensemble du marché.
Ces prix apparaissent d'autant plus importants au regard du salaire annuel moyen au Sénégal (nous ne disposons pas de données récentes concernant les salaires, mais le produit intérieur brut par habitant est de 840 736 francs CFA par an en 2021, soit 1 280 euros). Pour la majorité des Sénégalais, l'achat du mouton pour la Tabaski constitue un sacrifice financier important. Beaucoup ont recours à l'argent de la diaspora pour se le permettre. De nombreuses familles s'endettent pour assurer l'ensemble des obligations sociales liées à cette fête. Cette situation plonge beaucoup de familles dans des dynamiques d'appauvrissement.
Un symbole de réussite sociale
La Tabaski est ainsi un baromètre qui permet de mesurer les difficultés économiques de la population sénégalaise.
Lors de l'achat des béliers, les femmes et enfants accompagnent les maris sur le marché afin de choisir l'animal. Les vendeurs proposent aux femmes les béliers avec la valeur marchande la plus importante.
Les acheteurs doivent alors arbitrer entre le prix du mouton et le prestige familial lié à l'achat d'un « beau » bélier. La dimension symbolique de l'animal s'illustre également par le fait que les familles conservent les plus beaux béliers devant leur maison. Ces derniers témoignent du prestige social de la famille et de la réussite économique de ses membres.
Une partie de la communauté musulmane de la région de Kédougou a célébré l'Aïd-El-Kébir ce mercredi. C'est sous la direction de l'imam Mass Diouf de la grande mosquée Ahlou Souna Wal Jama de la commune de Kédougou que les deux rakka ont été effectuées.
Dans son sermon l'imam ratib est largement revenu sur le sens de cette fête, tout en insistant sur la foi du Prophète Ibrahima.
Se prononçant sur l'actualité nationale, l'imam a tout d'abord condamné la violence née des derniers évènements tragiques avant de formuler des prières pour un retour définitif de cette paix tant souhaitée.
En outre, le religieux est revenu sur le sens du dirigeant. Pour Mass Diouf, c'est celui qui aime son peuple, l'assiste à toutes les épreuves et le soutien. C'est fort de cela qu'il prie pour que le Tout-Puissant assiste le Sénégal en mettant à la tête du pays un dirigeant de cette nature, car pour l'imam Mass Diouf, seul Dieu sait ce qui est bon pour le Sénégal.
TABASKI, UNE FÊTE RELIGIEUSE ET FAMILIALE EN AFRIQUE
C’est l’une des plus importantes fêtes musulmanes. L’Aïd el-Ahda, ou Tabaski en Afrique de l’Ouest, est célébrée à partir de ce mercredi 28 juin. Reportages
C’est l’une des plus importantes fêtes musulmanes. L’Aïd el-Ahda, ou Tabaski en Afrique de l’Ouest, est célébrée à partir de ce mercredi 28 juin. Reportages de nos correspondants au Sénégal, au Gabon, au Tchad et en Mauritanie, sur fond de hausse des prix et de bêlements de moutons.
À Dakar, Babacar est fin prêt pour un départ vers la région de Kaffrine, à environ 300 km de la capitale, avec, dans ses bagages, des boubous et des légumes pour faire la fête. Au bord de la route, dans la zone dite de « Patte d’oie », il attend depuis de longues heures un moyen de transport pour passer quelques jours en famille avant de revenir travailler.
En Côte d’Ivoire, la communauté musulmane célèbre aussi la Tabaski. Pour de nombreux fidèles, c’est une journée de partage et de communion.
Au Gabon, ce mercredi est une journée fériée, chômée et payée à l’occasion de la célébration de la fête du mouton. C'est l'ambiance des grands jours au marché du mouton au Pont d’Akébé où Amir donne à boire et à manger à son troupeau. Il est radieux, ses moutons sont arrivés en forme à Libreville après plus de 3 000 km de voyage : ils viennent du Tchad et du Cameroun. On les différencie grâce à leurs caractéristiques physiques, mais ils sont tous chers, se plaint une acheteuse !
Surexploitation de la ressource, pollution marine, surnombre d’exploitants, manque d’infrastructures, non application des textes…les acteurs réclament la tenue d’un conseil présidentiel sur la pêche.
La pêche sénégalaise est bien mal en point pour des raisons liées à la surpêche industrielle et artisanale, aux changements climatiques, à la pollution marine, au surnombre de pêcheurs, au manque d’organisation du secteur, au manque d’infrastructures frigorifiques et d’absence de politique de développement de l’aquaculture. En réponse à toutes ces difficultés, les acteurs réclament la tenue d’un conseil présidentiel sur la pêche.
Aujourd’hui, on dénombre un surnombre d’acteurs, soit 26 000 pirogues immatriculées qui opèrent dans un secteur complètement désorganisé. Autrement dit, « pas de régulation du secteur, pas d’application des textes, pas de contrôle encore moins de surveillance, bref l’inaction de l’Etat est réelle », a pointé du doigt Mamadou Diop Thioune, coordonnateur national du comité tripartite du dialogue social, de la pêche et de l’aquaculture.
Pour s’en convaincre, il arguera : « Aujourd’hui, tout le monde pêche, on pêche quand comme on veut où on veut sans risque d’être sanctionné ». Et cela participe grandement à « l’effondrement des stocks », s’en désole-t-il. Dans le cadre de l’organisation intergouvernementale de coopération halieutique instituée par la Convention du 29 mars 1985, amendée le 14 juillet 1993 à Praia (Cap Vert), regroupant entre autres Etats le Cap Vert, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone), la bonne gestion fait défaut à cause de l’inapplication des textes de la Commission sous régionale des pêches (Csrp). « Cette convention d’accès à minima à la ressource n’est pas d’application », s’en désole Mr Thioune. Autrement dit, chaque Etat peut signer des accords de pêche avec la Chine, la Turquie…« Ce qui ne milite pas en faveur du mandat encore moins aux objectifs de la Csrp) », déplore-t-il.
PRIORITÉ À LA PRODUCTION DES FARINES DE POISSON
Selon Mr Thioune, le gouvernement donne priorité à la production des farines de poisson. Ce qui lui fera dire qu’aujourd’hui, « il y a priorité à fabriquer de la farine de poisson pour les animaux que de nourrir les hommes ». Or, le besoin de consommation en poisson par personne et par an est actuellement à moins de « 20 kg contre une norme de 28 kg par personne et par an », a protesté Mr Thioune. Ce n’est pas bon pour notre santé. Car, « c’est un manque notoire en protéine à notre organisme », rappelle-t-il aux gouvernants.
LE MANQUE D’INFRASTRUCTURES, UN HANDICAP
Le manque d’infrastructures de conservation de poissons dans les départements respectifs du pays est une réalité et un réel manque à gagner tant pour les acteurs que pour l’alimentation des populations. Avec ce manque d’unités de conservation dans les 45 départements du pays, le Sénégal n’est pas en mesure d’assurer le besoin des consommateurs surtout de l’intérieur du pays. Pour preuve, Saint-Louis ne dispose même pas d’un marché central au poisson. « Ce qui est une aberration », dit-il, qui conforte le manque criard d’infrastructures. Par rapport à la surpêche industrielle, il soutient qu’aujourd’hui, il est quasiment impossible de dire avec exactitude le nombre de bateaux dans les eaux sénégalaises. Corroboré à l’exploitation pétrolière et gazière, Mr Thioune est d’avis que le secteur va tout droit vers l’effondrement des stocks, parce que dit-il ; « le poisson est renouvelable mais pas inépuisable ».