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14 juin 2025
MULTIPLE PHOTOS
LA CORNICHE DE DAKAR AU BORD DE L’ASPHYXIE
Sur la corniche Ouest de Dakar, c’est le festin des hôtels et des entreprises immobilières qui ont pignon sur rue. Par conséquent, le littoral s’érode au grand dam des riverains et au mépris des dispositions du Code de l’environnement.
Sur la corniche Ouest de Dakar, c’est le festin des hôtels et des entreprises immobilières qui ont pignon sur rue. Par conséquent, le littoral s’érode au grand dam des riverains et au mépris des dispositions du Code de l’environnement.
Le haut des falaises, autrefois, lieu de décompression, croule sous les passages dévastateurs des bulldozers. À Mermoz, sur la corniche Ouest, l’activité est intense alors que les rayons solaires corrosifs font transpirer les corps. Dans cette partie de Dakar, considéré comme un endroit de nantis, le littoral expose ses trophées : constructions anarchiques, hôtels, chantiers immobiliers, vergers parcellisés, gravats à perte de vue. Au cours de cette matinée du mois de juin, l’herbe sèche ploie sous les assauts énergiques et ravageurs des rayons solaires. Secs et bouillants de chaleur, ils étouffent l’horizon et le ciel. Casques de chantiers, des ouvriers, avec leurs masques de protection individuelle, s’activent dans la construction d’immeubles, tandis que les longs ravages des vagues s’écrasent sur la berge de l’Atlantique. Tel un mur, c’est un barrage en plastique qui obstrue la vue quand le regard est promené vers la mer. De Ouakam à Dakar Plateau, peu à peu, le littoral est privatisé. Par conséquent, c’est un lieu de détente prisé que les riverains perdent : les hôtels, centres commerciaux et promoteurs immobiliers s’approprient la corniche.
Les investissements priment sur l’environnement
Quelques pirogues de pêcheurs rasent les côtes en cognant les vagues. Les grosses pierres noires se dressent pour protéger les populations des affres du grand bleu. De Mermoz à Fann résidence, le respect du Domaine public maritime n’est qu’une vue de l’esprit, tellement les constructions sont proches de la rive. Comme presque tout le long de cette bande, l’érosion côtière risque de faire des ravages dans les années à venir. Sur le littoral dakarois, les activités immobilières captent l’attention des visiteurs. Le champ de la pratique de l’activité sportive est réduit à juste quelques dizaines de mètres, surplombés par les immeubles. Essayer, à partir de la route, de voir la plage, est un exercice délicat. « D’ici quelques années, on ne va plus pratiquer du sport dans cet endroit. Les gens ont tout pris. Autrefois, on pouvait percevoir la plage de loin. Mais aujourd’hui, je me demande s’ils ne vont construire jusqu’à la mer », se désole Pape, assis sur une pierre, portant des écouteurs. Dans cet endroit qui a tout d’un labyrinthe, se croisent résidences, cliniques et maisons en chantiers. À quelques mètres, l’hôtel Radisson et le centre commercial Sea Plazza sont quasi scotchés à la mer. Ainsi, les normes du Domaine publics maritimes sont foulées aux pieds. Les 100 mètres de distance ne sont qu’une disposition juridique sans effet contraignant. En effet, ici, un célèbre hôtel étale ses tentacules et fonce sur la mer. Là, une société de renom détient des baux sur place et compte s’implanter sur le long terme. Les sociétés font la course dans cette partie très convoitée de Dakar. Dans la partie qui concerne Dakar-Plateau, sont installées plusieurs entreprises immobilières. Jadis, endroit de détente privilégié, l’accès à la corniche Ouest risque de devenir un luxe dans quelques années.
CONSÉQUENCES DE LA RÉDUCTION DES PLAGES SUR LA CORNICHE
Des experts tirent la sonnette d’alarme
Les aménagements sur la corniche constituent l’une des causes de la hausse des températures notées à Dakar, selon Djibril Diop de la Fédération démocratique des écologistes du Sénégal (Fdes). Raison pour laquelle, Dr Oumar Ngalla Diène estime qu’il y a un problème de gestion démocratique du littoral.
Dakar étouffe. Et les constructions d’hôtels, de cliniques privées et autres bâtiments sur la corniche n’y sont pas étrangères. D’après des experts, les températures dans la capitale sénégalaise devraient connaître une hausse à cause des modifications de l’écosystème, notamment sur le long du littoral. Des écologistes signalent que les constructions sur le littoral empêchent et atténuent la pénétration des courants d’air dans la ville. Ainsi, l’effet de ventilation est perdu du fait du blocage qu’opèrent ces édifications sur le littoral. « Si vous conjuguez cela avec la pollution de l’air à Dakar, vous comprendrez pourquoi on étouffe maintenant à Dakar », explique Djibril Diop, Secrétaire administratif de la Fédération démocratique des écologistes du Sénégal (Fdes).
Ce défenseur de l’environnement explique comment les bâtiments peuvent participer aux temps de canicule observés dans la capitale. Ainsi, avec les changements climatiques, on risque de voir l’envahissement du continent par des eaux, alerte M. Diop. « C’est une possibilité parce que, plus les mers vont gonfler, plus elles auront tendance à gagner sur le continent », insiste-t-il.
Selon M. Diop, le béton et le ciment constituent un facteur de surchauffe. « Si on met la main dans un sac de ciment, on sent une forte chaleur. Il fait de plus en plus chaud à Dakar maintenant qu’auparavant », constate l’écologiste. Mais, le cas le plus alarmant, relève-t-il, c’est la construction d’un hôtel sur le Virage de Yoff, qui était l’une des principales voies d’aération de la capitale. Djibril Diop développe : « Avec un essai de dévoiement de la houle, si l’eau ne peut pas entrer dans la partie où il y a des falaises, il peut entrer à Soumbédioune ou Thiaroye par exemple. Il y a un effet de rejet qui peut faire que l’eau doit avoir forcément un lieu d’écoulement ».
Gestion démocratique du littoral
Il y a plusieurs codes qui organisent le littoral. Il s’agit des codes miniers, de l’environnement, des collectivités territoriales et de l’urbanisme. Au Sénégal, il était agité une loi littorale qui est allée jusqu’à l’Assemblée nationale sans jamais être adoptée. « Il n’est pas interdit de faire des aménagements mais quel type d’aménagement ? On peut accorder des baux sur cet espace. On peut y aménager des espaces de détente pour les plaisanciers. Le propriétaire peut déposer pour avoir une autorisation. Mais il ne doit pas obstruer l’accès à la plage. On vous donne la liberté de privatiser une portion de cet espace mais, il ne faudrait pas faire des aménagements qui font que les gens n’auront pas accès à la plage. Malheureusement, il y a des excès et des abus qui sont relevés sur cet espace », déplore Dr Oumar Ngalla Diène, spécialiste en planification urbaine et développement durable.
Selon l’expert, si des espaces sont privatisés et faisant les affaires d’une personne et de sa famille, on est en porte à faux avec la loi. « Le Sénégal dispose de 700 kilomètres de côte dont 300 km de côte sablonneuse, 234 km sous forme d’estuaire et de mangrove et 174 km de côte rocheuse. Ce n’est pas beaucoup. Si des gens doivent charcuter cela, de Saint Louis à Cap Skirring, qu’est ce qui va se passer ? », s’interroge-t-il. Selon le constat de ces deux experts, dans le monde, 80% des grandes villes sont situées au niveau des espaces littoraux. Au Sénégal, il y a un problème de gestion démocratique avec cette infrastructure naturelle. « Nous avons aujourd’hui un problème de gouvernance d’équité », déplore, Oumar Ngalla Diène.
Les arguments de l’État
La corniche a une certaine spécificité dont l’aménagement obéit aux dispositions du Code de l’urbanisme et celui de l’environnement. Toutefois, de visu sur le sable fin qui s’étend à l’infini, la réalité du terrain offre un décor d’anarchie avec l’érection d’établissements qui rétrécissent la plage. Est-ce que les normes environnementales sont respectées ? « Je ne sais pas si c’est respecté ou pas », tranche Assé Seck, Conseiller technique en aménagement urbain à la Direction générale de l’urbanisme et de l’architecture. Cependant, il précise qu’en général, avant l’approbation de ces documents, il faut qu’il y ait une étude d’impact environnemental. « Nous avons opté pour une occupation très large de la corniche et même pour le règlement qui a été établi, on leur avait exigé un coefficient d’emprise très large de l’ordre de moins 40% du terrain octroyé », a déclaré M. Seck, qui précise que l’État a prévu des installations pour bloquer l’avancée de la mer. En attendant, il constate que la mer a tendance à évoluer vers le continent. « Nous ne pouvons pas dire que la corniche sera inoccupée. Nous avons des infrastructures relatives au tourisme », se défend Assé Seck.
Dans le cadre de la planification de l’État, les aires d’épanouissement et à vocation touristique sont favorisées. « Du point de vue technique, vu l’exiguïté des moyens de l’État, nous avons privilégié certains types d’installations avec les investissements privés pour bloquer l’avancée de la mer dans certains endroits », a-t-il conclu.
AVEC LE SOUTIEN D’AFREXIMBANK, NOUS POURRONS COLLECTER 300 000 TONNES DE GRAINES
Le Sénégal va bientôt bénéficier d’un accompagnement de 20 milliards de FCfa d’Afreximbank. Cet argent servira à financer le renouvellement des outils de la Sonacos. Dans cet entretien, le Directeur général Modou D. Fada, revient sur les enjeux et défis.
Le Sénégal va bientôt bénéficier d’un accompagnement de 20 milliards de FCfa d’Afreximbank. Cet argent servira à financer le renouvellement des outils de la Sonacos. Dans cet entretien, son Directeur général, Modou Diagne Fada, qui a participé à l’Assemblée générale de la banque, à Accra, revient sur les enjeux et défis qui interpellent l’huilerie nationale.
Vous venez de participer à l’Assemblée générale d’Afreximbank. La moisson a-t-elle été bonne ?
Nous sommes venus pour pousser un dossier de prêt de 30 millions d’euros, soit 20 milliards de FCfa. Nous avons entamé les négociations depuis longtemps à Dakar, puis à Abidjan, sur instruction du Président de la République. Il a souhaité que l’outil de production de la Sonacos soit rénové. Le Chef de l’État connait l’importance de la Sonacos dans l’économie de notre pays. C’est la raison pour laquelle il avait instruit le Ministre des Finances et du Budget, il y a de cela quelques mois, de prendre toutes les dispositions pour permettre à la Sonacos d’être financée par Afreximbank. Ce que le Ministre a fait. Nous avons profité de notre présence à Accra pour rencontrer les plus grands responsables d’Afreximbank pour leur dire l’importance que le Sénégal accorde à ce prêt. Nous avons reçu un accueil favorable de nos interlocuteurs. Le Comité de crédit d’Afreximbank se réunira après la Tabaski pour approuver ce montant. Ensuite, il ne restera que des formalités administratives pour aller vers la signature de cette convention entre Afreximbank et l’État du Sénégal. Nous avions déjà anticipé à la Sonacos en prenant contact avec les constructeurs des équipements dont nous avons besoin. Nos partenaires européens sont prêts. Le type de matériels dont nous avons besoin pour cette première phase de réhabilitation de la Sonacos a été identifié. Je rappelle que nous avons cinq phases. Pour les quatre autres, nous avons de bonnes promesses de la Banque africaine de développement (Bad). Il y a quelques semaines, le Ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, nous demandait de préparer un dossier de 50 milliards de FCfa dans le cadre du Compact sénégalais. C’est vous dire que la Sonacos a de belles perspectives pour rendre disponibles l’huile d’arachide et les tourteaux.
Pouvez-vous nous faire le bilan de la dernière campagne de collecte ?
La dernière campagne de commercialisation n’a pas été bonne. Nous avons collecté 22 000 tonnes de graines décortiquées que nous avons reportées pour la prochaine campagne en espérant obtenir un tonnage plus important pour pouvoir démarrer la structuration. Avec 22 000 tonnes, réparties entre Kaolack, Diourbel, Ziguinchor, Dioulacolon et Louga, nous ne pouvons pas démarrer nos unités de production. Avec la nouvelle campagne, nous étions obligés de démarrer la trituration vers novembre ou décembre. Compte tenu de la vétusté de nos installations, si nous avons 100 000 tonnes, nous pouvons fonctionner correctement toute l’année. Si nous obtenons le prêt sollicité auprès d’Afreximbank, nous pourrons monter jusqu’à 250 000, voire 300 000 tonnes de graines par campagne.
Quelles sont les difficultés de la Sonacos ?
La Sonacos rencontre beaucoup de difficultés, même si, depuis quatre ans, nous sommes sortis du trou. Nous avons interrompu la chaine des défauts de paiement et le cycle des pertes annuelles. Aujourd’hui, nous faisons des bénéfices, même s’ils ne sont pas importants. En 2022, malgré une campagne de collecte difficile, nous aurons un léger bénéfice. La Sonacos se relance, mais il reste deux grandes problématiques à résoudre. Il s’agit de la vétusté de nos installations et de l’approvisionnement correct en matières premières. C’est une difficulté majeure et il faut un schéma régulier d’approvisionnement en graines.
Pour résoudre le problème de l’approvisionnement en graines, l’État ne devrait-il pas faire de la Sonacos le principal collecteur ?
C’est une bonne piste. L’État devrait faire de la Sonacos, des huiliers en général, le réceptacle des graines d’arachide. Ainsi, ils vont collecter toutes les graines d’arachide, les traiter pour exporter des produits finis ou semi-finis. S’il y a un excédent de graines décortiquées, les huiliers peuvent, avec les entreprises étrangères, signer des contrats de vente. Ce système offre plus de sécurité pour nos partenaires et pour nous.
Pourquoi les producteurs préfèrent-ils vendre aux exportateurs qu’aux huiliers locaux ?
Il y a la proximité. Les exportateurs ou ceux qui travaillent pour les Chinois sont présents partout au Sénégal. Ils sont à côté des champs, dans les marchés hebdomadaires… Ils sont donc proches des paysans. Depuis deux ans, nous faisons des efforts en nous installant dans des zones de production comme Sinthiou Malème, Ida Mouride, Dioulacolon. Mais, nous ne pouvons pas le faire dans toutes les communes du Sénégal. Aussi, les producteurs avancent des prix plus rémunérateurs ; ce qui ne me semble pas être le seul argument parce que cette année, nous avons acheté le kilogramme d’arachide à 450 FCfa en démarrant à 300 FCfa. Les exportateurs sont plus flexibles, mais ils ne paient pas plus. Quand nous achetons, nos instruments de pesée sont bons. Ce qui n’est pas le cas de nos concurrents. Leurs instruments de pesée ne sont pas normés. Donc, c’est plus bénéfique pour le paysan ou l’opérateur de vendre à l’usine que dans les loumas, même si la commercialisation est libéralisée. Cependant, il faut souhaiter que l’État mette en place un mécanisme de régulation de la campagne pour éviter que nos graines d’arachide qui sont subventionnées soient exportées sans transformation. Si nous exportons des graines, nous exportons également des emplois et notre pays en souffre. L’État du Sénégal a intérêt à ce que les matières premières soient transformées au Sénégal pour mieux impacter le Produit intérieur brut. Je suis sûr que, pour les prochaines années, nous aurons un bon mécanisme de régulation de la campagne arachidière pour éviter que toutes les graines soient exportées.
JEUX AFRICAIN DE LA PLAGE, LES LIONS CORRIGENT LES HARAMBEE STARS
L’équipe du Sénégal de beach soccer s’est largement imposée, 12-1, devant le Kenya, en match comptant pour la première journée des Jeux africains de la plage, qui se tiennent à Hammamet, en Tunisie, de mardi à vendredi.
Dakar, 27 juin (APS) – L’équipe du Sénégal de beach soccer s’est largement imposée, 12-1, devant le Kenya, en match comptant pour la première journée des Jeux africains de la plage, qui se tiennent à Hammamet, en Tunisie, de mardi à vendredi.
Les champions en titre ont tenu leur rang devant le Kenya, qu’ils ont largement dominé.
Les Lions, logés dans la poule A, joueront, mercredi, leur deuxième match contre Madagascar, à 16h 30 mn. Ils feront leur dernière sortie face à la Tanzanie, jeudi, à la même heure.
Le Sénégal avait été sacré champion au terme de la première édition tenue en 2019, à Sal (Cap-Vert).
Huit pays participent au tournoi de beach soccer des Jeux africains de la plage.
La poule B est composée du Maroc, de l’Egypte, de la Libye et des Comores.
Les deux premiers de chaque poule joueront les demi-finales. La compétition est qualificative aux Jeux mondiaux de la plage, qui se joueront à Bali, en Indonésie, au mois d’août prochain.
Les Jeux africains serviront de préparation aux septuples champions d’Afrique pour la Coupe du monde de la discipline prévue en décembre, à Dubaï (Emirats arabes unis).
La FIFA a pris la décision, vendredi dernier, de reporter à février prochain (15-25), la Coupe du monde de beach soccer, initialement prévue du 16-26 novembre 2023.
Les Lions de la plage avaient terminé au pied du podium lors de la dernière édition organisée en 2021 en Russie et remportée par le Portugal.
LE MAROC HOTE DE LA 3E CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L’EAU ET LE CLIMAT
Le Royaume du Maroc abrite, à partir du 6 juillet, la 3e conférence internationale sur l’eau et le climat (CIEC) à laquelle 500 participants issus de différents pays prendront part, a appris l’APS de source officielle, mardi.
Dakar, 27 juin (APS) – Le Royaume du Maroc abrite, à partir du 6 juillet, la 3e conférence internationale sur l’eau et le climat (CIEC) à laquelle 500 participants issus de différents pays prendront part, a appris l’APS de source officielle, mardi.
La rencontre qui sera organisée à Fez, une ville septentrionale située à 180 kilomètres de Rabat, la capitale, va porter sur le thème : ‘’La gestion de bassin, clé pour l’adaptation et l’atteinte des objectifs de développement durable’’, indique notamment un communiqué.
La conférence est co-organisée par le ministère marocain de l’Equipement et de l’Eau, le Réseau international des organismes de bassin (RIOB) et le Conseil mondial de l’eau, rapporte la source.
La rencontre a pour objectif de débattre et d’échanger autour de la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et de mettre en exergue les différentes expériences internationales en la matière afin de répondre aux défis posés par le changement climatique, soulignent les organisateurs.
Ils insistent sur le fait que la conférence sera l’occasion de mettre à l’honneur les organismes de bassins comme des acteurs clés dans tous les aspects de la gestion des ressources en eau.
Les participants débattront également de thématiques articulées autour de l’innovation et de la technologie en faveur d’une économie de l’eau, la gestion des eaux souterraines, la gouvernance de l’eau, la mobilisation des ressources en eau et les engagements par et pour les bassins, signale le communiqué.
L'UE ET LE FMI DECAISSENT 1115 MILLIARDS AU SENEGAL
L’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont accordé au Sénégal des ressources de l’ordre de 1115 milliards de francs Cfa dans le cadre du financement de nouveaux programmes sur une période de trois ans, a appris l’APS.
Dakar, 27 juin (APS) – L’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont accordé au Sénégal des ressources de l’ordre de 1115 milliards de francs Cfa dans le cadre du financement de nouveaux programmes sur une période de trois ans, a appris l’APS.
L’annonce a été faite lors d’une réunion consacrée à la situation macro-économique du Sénégal et aux efforts de soutien de l’Europe et à laquelle ont participé le ministre sénégalais des Finances, Moustapha Ba, l’ambassadeur de l’UE au Sénégal et le représentant résident du FMI.
‘’Dans le cas du Sénégal, ces ressources additionnelles contribuent au financement de nouveaux programmes du FMI, qui viennent d’être adoptés et qui donneront accès à approximativement 1 850 millions USD (soit environ 1115 milliards FCFA) de financement au Sénégal sur trois ans’’, indique le communiqué qui a sanctionné la rencontre.
Cette enveloppe vient s’ajouter ‘’aux importants financements bilatéraux octroyés par l’UE et ses Etats membres pour cette année et la suivante dont ‘’150 millions d’euros de prêts concessionnels par la France, 70 millions d’euros de dons par l’UE ou 68 millions d’euros de dons par l’Allemagne, rapporte la source.
Le représentant résident du FMI au Sénégal, Cémile Sancak, a signalé que les ressources transférées à travers le fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, et le nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité du FMI, vont contribuer au financement des programmes de 36 mois avec le Sénégal.
‘’Ces programmes visent à remédier aux déséquilibres macroéconomiques en réduisant les vulnérabilités de la dette, à renforcer la gouvernance, à assurer une croissance plus inclusive et riche en emplois, et enfin à relever les défis structurels à plus long terme liés au changement climatique par la mise en œuvre de politiques climatiques appropriées’’, a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le communiqué.
De son côté, l’ambassadeur de l’UE au Sénégal, Jean-Marc Pisani a estimé que cette rencontre était la ‘’preuve manifeste de la solidarité qui unit la Team Europe avec le Sénégal et, plus généralement avec les pays sur la voie de l’émergence.
Il s’agit d’aider à faire face aux effets pour le pouvoir d’achat des ménages de la hausse des prix liée à la crise COVID et aggravée encore par la guerre de la Russie en Ukraine’’, a fait savoir le diplomate européen.
Jean-Marc Pisani inscrit ainsi cette dans la réponse à la ‘’demande légitime des pays africains de disposer de davantage de Droits de Tirage Spéciaux (DTS) afin de mieux faire face aux crises, devenues récurrentes.
‘’Ces financements additionnels seront accompagnés, par une gestion publique efficace et transparente, au service des citoyens, en lien avec les engagements pris par l’Etat du Sénégal’’, a-t-il renseigné.
LA JOURNEE DU VENDREDI DECLAREE JOUR PONT ET FERIE
Le président de la République Macky Sall, a pris, mardi, un décret déclarant la journée du vendredi, lendemain de la fête de tabaski, ‘’jour pont et férié’’.
Dakar, 27 juin (APS) – Le président de la République Macky Sall, a pris, mardi, un décret déclarant la journée du vendredi, lendemain de la fête de tabaski, ‘’jour pont et férié’’.
‘’La journée du vendredi 30 juin 2023 est déclarée pont et fériée’’, indique le texte dont l’APS a pris connaissance.
La fête de l’Aid el Kébir ou tabaski sera célébré mercredi et jeudi au Sénégal.
FELWINE SARR EN CONVERSATION AVEC ALIOUNE NGOM
LA CONSTITUTION, PACTE ENTRE GOUVERNÉS ET GOUVERNANTS
EXCLUSIF SENEPLUS – De l’importance de la parole du président de la République qui est liée à son serment lors de son investiture. Il faut travailler à la traduction des concepts comme le « Kaddu » dans les textes constitutionnels
Dans cette édition de la Chronique d'un temps politique, l'universitaire Felwine Sarr reçoit Alioune Wagane Ngom, un doctorant en Droit public spécialisé dans les ordres constitutionnels français et sénégalais, ainsi que dans des domaines tels que la laïcité, l'épistémologie juridique, l'écologie des savoirs et les nouvelles formes de normativité en Afrique. Au cours de cette conversation, Alioune Wagane Ngom répond aux questions de Felwine Sarr, offrant ainsi un éclairage précieux sur ses recherches et son expertise.
La Constitution et sa fonction
Alioune Wagane Ngom explique que du point de vue juridique, la Constitution est souvent considérée comme un texte fondamental, une loi qui détermine les modes d'évolution et d'exercice du pouvoir, ainsi que les règles qui organisent le fonctionnement de l'État. Cependant, il souligne que la Constitution va au-delà de cette définition juridique. Elle représente également un pacte entre les gouvernants et les gouvernés, permettant d'organiser la gouvernance de la cité et d'établir les règles auxquelles les citoyens doivent se soumettre. Ainsi, une Constitution remplit à la fois une fonction de légitimation de l'exercice du pouvoir et de garantie du bon fonctionnement de l'État, tout en constituant un pacte entre les gouvernants et les gouvernés.
La Constitution comme pacte entre gouvernés et gouvernants
Alioune Wagane Ngom retrace l'histoire constitutionnelle du Sénégal en mentionnant la première Constitution adoptée le 24 janvier 1959, à un moment où le pays se préparait à accéder à l'indépendance et était engagé dans une fédération avec le Soudan français, formant ainsi la fédération du Mali. Il souligne que cette première Constitution était une étape importante vers la création d'un État quasi-indépendant, puisque le Sénégal n'était pas encore pleinement souverain à ce stade. Après la dissolution de la fédération du Mali, une deuxième constitution a été adoptée le 26 août 1960, marquant une étape significative vers un État souverain.
La troisième Constitution adoptée le 7 mars 1963 a revêtu une grande importance dans l'histoire constitutionnelle du Sénégal. Alioune Wagane Ngom explique que contrairement aux deux premières Constitutions, celle-ci a fait l'objet d'un référendum, permettant ainsi au peuple de participer à l'adoption de ce nouveau texte constitutionnel. Cette Constitution est restée en vigueur de 1963 jusqu'en 2001. Par la suite, une nouvelle Constitution a été promulguée le 22 janvier 2000, sous la présidence d'Abdoulaye Wade. Ainsi, il est possible d'observer différentes Constitutions qui se sont succédé dans l'histoire du Sénégal.
Alioune Wagane Ngom souligne une particularité importante concernant ces Constitutions. En plus de la distinction entre les deux premières, adoptées sans référendum, et les deux suivantes, adoptées par référendum, il met en évidence la nature des régimes politiques instaurés par ces Constitutions. Les premières Constitutions établissaient un régime parlementaire dans lequel le président du Conseil jouait un rôle important, tandis que le Parlement avait également un rôle non négligeable.
En revanche, les Constitutions de 1963 et 2001 ont instauré des régimes présidentiels, conférant ainsi des pouvoirs considérables au président et à l'exécutif.
La Constitution du régime présidentiel de 1963
Dans le contexte de la modification de la Constitution sénégalaise en 1963, Alioune Wagane Ngom souligne que la construction des constitutions dans la plupart des États d'Afrique francophone, y compris le Sénégal, a été largement inspirée de la Constitution de la Cinquième République française de 1958. Les institutions et leur fonctionnement, tels qu'énoncés dans la constitution sénégalaise, reflètent en grande partie les règles établies par la Constitution française. Cette inspiration est donc totale et représente une influence directe de la construction française.
Ngom explique ensuite pourquoi des changements constitutionnels ont eu lieu à partir des années 60. Il souligne que l'une des limites de la Constitution sénégalaise de 1958, qui était inspirée de la Quatrième République française, résidait dans l'instabilité du pouvoir exécutif. Sous la Quatrième République, la France a connu plusieurs régimes successifs en raison des conflits constants entre le Parlement et le pouvoir exécutif. Au Sénégal, cette crise politique a été mise en évidence par les divergences entre le président Senghor et le président du Conseil Mamadou Dia. Ainsi, pour prévenir ces crises et renforcer le pouvoir exécutif, un changement de perspective s'est opéré avec l'adoption de la Constitution de 1963, qui a instauré un régime présidentiel avec des pouvoirs exécutifs considérables.
En ce qui concerne les Constitutions de 1963 et de 2001, Alioune Wagane Ngom souligne qu'il s'agissait plutôt de textes d'adhésion que de textes véritablement discutés. Il regrette le manque de débat approfondi impliquant les citoyens dans leur ensemble. Les discussions se sont principalement limitées aux universités, aux élites et à quelques interventions médiatiques. Par exemple, la question de la laïcité a été largement médiatisée lorsqu'Abdoulaye Wade a tenté de supprimer le caractère laïque de la République dans la nouvelle version de la Constitution. Cependant, ces débats n'ont pas réellement impliqué les citoyens de tous les horizons pour comprendre leurs aspirations profondes et recueillir leur point de vue sur le type de texte constitutionnel souhaité. Ainsi, les Constitutions ont été soumises au peuple après un processus de réflexion relativement faible, mené principalement par les élites juridiques et médiatiques, plutôt que par l'ensemble des citoyens.
D’une prétendue ambiguïté sur la durée et le nombre de mandat présidentiel
Le débat sur la durée et le nombre de mandats présidentiels au Sénégal a été relancé malgré l'objectif de la révision constitutionnelle de 2016, qui visait à mettre fin à toute ambiguïté à ce sujet. Alioune Wagane Ngom explique que ce débat est polémique et qu'il avait déjà suscité des controverses en 2012. À l'époque, à la suite de la tentative du président Abdoulaye Wade de se présenter pour un troisième mandat, la question de la durée et du nombre de mandats présidentiels avait été clarifiée par les juges, affirmant que ces débats étaient définitivement clos.
Cependant, malgré ces clarifications, le débat est de nouveau posé. Ngom souligne que plusieurs raisons, à la fois juridiques et circonstancielles, peuvent expliquer cette situation. En 2011 et 2012, la crise politique autour de la candidature de Wade était particulière, car il s'agissait d'un président élu sous l'ancienne constitution de 1963 qui avait décidé d'adopter une nouvelle constitution en 2001. La question juridique était de savoir si son premier mandat devait être comptabilisé à partir de son élection ou à partir de l'adoption de la nouvelle constitution. Le Conseil constitutionnel avait alors validé la candidature de Wade en précisant que son premier mandat était exclusivement sous l'ancienne constitution.
En revanche, la situation de Macky Sall, élu en 2012, est différente car il a procédé à une révision constitutionnelle en 2016, sans changer de constitution. Cette révision a réduit la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, mais la limitation du nombre de mandats consécutifs reste en place depuis la constitution de 2001. Ainsi, sur le plan juridique, la question du nombre de mandats présidentiels est définitivement résolue.
Alioune Wagane Ngom souligne également l'importance de la parole du président de la République, qui est liée à son serment lors de son investiture. Selon lui, la parole donnée par un dirigeant politique, affirmant qu'il remplira fidèlement les charges de la présidence et fera respecter la Constitution et les lois, a une valeur juridique et morale. Il considère que la parole donnée par un dirigeant ne peut être mise sur le même plan que celle d'un citoyen ordinaire et doit être prise en considération dans l'exercice de la fonction présidentielle.
Consacrer dans la constitution le caractère sacré de la parole
Il est crucial que les chercheurs s'engagent dans le chantier de la conformité des textes constitutionnels aux valeurs et concepts importants dans les sociétés africaines, en particulier au Sénégal. Alioune Wagane Ngom souligne l'importance de concepts tels que le "kaddu" (la parole) dans la société sénégalaise. Il est nécessaire de travailler à la traduction de ces concepts dans les textes constitutionnels et de créer de nouvelles catégories juridiques qui intègrent ces valeurs.
Dans cette entreprise, le Conseil constitutionnel joue un rôle clé. Ngom suggère que le Conseil constitutionnel puisse créer des catégories juridiques, comme le "kaddu", et les inscrire dans le texte constitutionnel. Ainsi, son travail d'interprétation pourrait devenir un travail de création de normes, permettant l'intégration de concepts tels que le "kaddu" dans la constitution.
Ce défi consiste à repenser les catégories juridiques existantes et à rechercher de nouvelles formes de normativité en dehors des textes constitutionnels officiels. Il invite à explorer d'autres sources de savoir, d'autres ressources et d'autres archives, qui peuvent être trouvées dans des événements sociaux tels que les mariages ou les cérémonies d'initiation chez les Diolas, les Peuls, les Sérères, etc. Ces événements reflètent des valeurs profondément ancrées dans la société et peuvent fournir des perspectives précieuses pour repenser et enrichir les textes constitutionnels.
De la pertinence de la composition du Conseil constitutionnel
Le travail à accomplir implique d'élargir considérablement les compétences du Conseil constitutionnel. Actuellement, la loi organique de 1992 énumère de manière limitative les compétences du Conseil constitutionnel, et bien qu'il y ait eu quelques modifications en 2016 avec la révision, cela reste insuffisant.
Selon Alioune Wagane Ngom, le fait que le président de la République soit toujours celui qui désigne les membres du Conseil constitutionnel pose un problème en termes d'indépendance et d'autonomie de l'institution. Pour assurer sa pleine autonomie, le Conseil constitutionnel devrait être composé de manière indépendante, sans l'influence directe de l'exécutif.
La question de la Cour constitutionnelle devient alors cruciale. Ngom fait référence à des exemples tels que la Cour constitutionnelle du Bénin, du Niger ou de la Centrafrique, qui jouent un rôle véritablement constitutionnel en prenant des décisions qui peuvent aller à l'encontre du pouvoir exécutif. Ces cours constitutionnelles fonctionnent comme de véritables juridictions, garantissant un équilibre réel entre le Parlement et le pouvoir exécutif.
Il est également souligné que le juge constitutionnel doit assumer ses responsabilités en matière d'interprétation constitutionnelle. Dans certaines circonstances et contextes, il doit être capable de dépasser une interprétation stricte du texte constitutionnel et prendre des positions d'interprétation normative qui permettent de résoudre des questions cruciales qui se posent à des moments clés de l'histoire.
Intégrer des profils différents de juristes dans la composition du Conseil constitutionnel pourrait être une excellente innovation. Cela permettrait de prendre en compte différentes perspectives sociologiques, anthropologiques et historiques dans les décisions prises par l'institution. En incluant des experts d'autres domaines, les décisions du Conseil constitutionnel pourraient être plus efficaces et mieux adaptées aux objectifs visés par les dispositions constitutionnelles interprétées.
Cette approche plus ouverte et pluridisciplinaire pourrait contribuer à une meilleure compréhension des enjeux sociétaux, des dynamiques historiques et des réalités culturelles du Sénégal. Elle permettrait également de renforcer la légitimité des décisions prises par le Conseil constitutionnel en les enrichissant de perspectives variées.
Selon Ngom, il est important de souligner que les questions constitutionnelles ne se limitent pas à des aspects purement juridiques, mais touchent également à des dimensions sociales, politiques et culturelles. En reconnaissant cela et en élargissant la composition du Conseil constitutionnel, on pourrait renforcer la capacité de l'institution à jouer un rôle régulateur dans le fonctionnement des institutions sénégalaises.
Ce type d'approche inclusive et pluridisciplinaire pourrait favoriser une meilleure appropriation des décisions constitutionnelles par l'ensemble de la société sénégalaise et contribuer à une plus grande confiance dans le système juridique et politique du pays.
L’universalité de certains principes juridiques
Il existe des principes juridiques universels qui transcendent les frontières et les contextes nationaux. Ces principes fondamentaux, tels que la séparation des pouvoirs et la garantie des droits et libertés, sont essentiels pour assurer un État stable, un système judiciaire équitable et la protection des droits fondamentaux des individus.
Peu importe la provenance ou l'influence du texte constitutionnel, ce qui importe vraiment, c'est que ces principes soient intégrés dans le contenu de la constitution. Par exemple, une constitution française, chilienne, gabonaise ou sénégalaise peut garantir la séparation des pouvoirs et protéger les droits et libertés des citoyens. Ces principes transcendent les particularités nationales et sont essentiels pour promouvoir la justice et l'équité dans tous les pays.
En reconnaissant ces principes universels, il devient possible de partager des valeurs communes et de promouvoir des normes juridiques internationales. Cela favorise également une meilleure compréhension mutuelle entre les différentes cultures et systèmes juridiques.
Il est donc crucial d'incorporer ces principes universels dans les textes constitutionnels afin de garantir la stabilité, la justice et la protection des droits fondamentaux dans tous les États du monde. Cela contribue à renforcer l'État de droit et à promouvoir les valeurs démocratiques à l'échelle internationale.
De la volonté de certains d’appeler à la dévitalisation de la Constitution
Bien que la Constitution sénégalaise ait des origines françaises et que le débat sur le mimétisme puisse se poser, cela ne doit pas dévaloriser ou discréditer la conscience sénégalaise. Il revient désormais aux Sénégalais, aux chercheurs et au juge constitutionnel de s'approprier cette constitution, de l'intégrer aux normes locales et de l'interpréter conformément aux aspirations les plus profondes de la population sénégalaise.
En effet, lorsque l'on examine l'évolution des États du point de vue institutionnel, on constate que la séparation des pouvoirs, par exemple, est née en Angleterre, mais de nombreux États dans le monde l'appliquent aujourd'hui à leur manière. Ainsi, l'origine n'est pas la question principale, mais ce qui compte réellement, c'est la manière dont nous faisons vivre ces principes, ces valeurs et ces règles dans notre propre contexte. Il s'agit de les adapter en fonction de notre histoire, de notre culture et des spécificités de notre pays.
Il est donc essentiel de procéder à un travail d'adaptation, de réappropriation, d'invention et d'interprétation de la constitution afin de l'adapter aux aspirations des citoyens sénégalais. Ce processus implique de prendre en compte les réalités locales, de répondre aux besoins spécifiques du pays et de veiller à ce que la constitution joue pleinement son rôle dans la protection des droits et la promotion de l'équité.
En fin de compte, le but est de faire en sorte que la constitution soit véritablement en phase avec les aspirations de la population sénégalaise et qu'elle reflète les valeurs et les principes qui lui sont chers. Cela nécessite un effort collectif pour façonner et interpréter la constitution de manière à répondre aux besoins et aux attentes du peuple sénégalais.
Une bonne constitution doit participer à la résolution des crises
Une crise politique met à l'épreuve la valeur d'une constitution. Elle révèle la capacité du texte constitutionnel à maintenir la cohésion sociale et à réguler les situations de crise au sein de l'État qu'il organise. Une Constitution ne se limite pas seulement à énumérer des règles pour le fonctionnement des institutions et la protection des droits et libertés. Elle doit également prévoir les mécanismes et les institutions chargées de résoudre les crises qui surviennent.
La valeur d'une constitution se mesure également à sa capacité à résoudre et à réguler les crises qui surgissent dans un État donné. Ces crises peuvent être politiques, sociales ou économiques, et la constitution doit fournir les outils nécessaires pour y faire face de manière efficace et équitable.
Ces dernières années, nous avons pu observer au Sénégal un regain d'intérêt de la part des citoyens envers la constitution, notamment en ce qui concerne l'article 27 sur les mandats présidentiels. Lorsque les citoyens disent "Touche pas à ma constitution", cela témoigne d'une réappropriation de la constitution par les citoyens. Ils s'intéressent de plus en plus à la constitution, à son rôle et à son utilité, et ils l'utilisent comme un outil de lutte lorsqu'un président de la République ou toute autre personne cherche à aller à l'encontre des dispositions constitutionnelles.
Selon Alioune Wagane Ngom, cela montre l'importance de la constitution comme un repère juridique et une référence normative pour les citoyens. Elle leur permet de revendiquer leurs droits, de défendre la légalité et de résister à toute tentative de violation de la constitution. Cette réappropriation de la constitution par les citoyens est un signe positif de leur engagement envers la démocratie et l'État de droit.
Il est donc essentiel de veiller à ce que la constitution reste un instrument efficace pour résoudre les crises et protéger les droits fondamentaux des citoyens. Cela nécessite une vigilance constante, une participation active des citoyens et une adaptation continue du texte constitutionnel aux réalités changeantes de la société.
Un proverbe d’Afrique nous enseigne que « c'est souvent l'homme pour qui tu es allé puiser l'eau dans la rivière qui a excité le léopard contre toi ». C’est dire la délicatesse du travail de réflexion de l’intellectuel sénégalais dans un contexte marqué par le « prêt-à-penser » de certains et le jeu d’influence de forces intéressées qui se sont invitées au débat public et à l’action nationale. Comment s'assurer que la victimisation ambiante n'est pas uniquement un camouflage du buveur d’eau et du léopard ? Ceux qui ont choisi l’intensité d’une réflexion comme activité ont-ils le droit de ne laisser parler que leur cœur ou leur primaire perception suscitée ? Ils ont certes ces intellos le droit d’être des partisans même sur la base de l’intime et souvent irréfléchie conviction. Ont-ils toutefois sur l’accoudoir de la prise de parole ou de plume publique le droit de faire abstraction du contexte africain et de l’environnement global dans leurs avis urbi et orbi ? Ont-ils le droit de céder à ce que Sir Henry David Thoreau appelait « la tyrannie de l'opinion publique » ? Ont-ils le droit de se tromper dans la hiérarchisation des combats si tant est que tout est combat ? Un intellectuel sénégalais a-t-il le doit de censurer sa responsabilité pour ses désirs ou de réagir plutôt que d’agir ? Ces questions essentielles interpellent dans le contexte actuel dont la délicatesse a fini d’essaimer en grappes de stress et d’interrogations.
Au Sénégal, nous devons comprendre que le « logiciel » qui a jusqu’ici fonctionné n’avait pas l'explosivité du gaz et du pétrole dans les veines. Avec ces nouvelles découvertes, notre pays change d’ADN pour devenir trop intéressant pour les multinationales, trop stratégique pour les grandes puissances, trop préoccupant pour les concurrents pays pétroliers et gaziers, trop prioritaire pour les chercheurs de bases de déploiement idéologique, politique, culturel et/ou cultuel. Nous devons refuser par la plume et l’acte que notre pays soit une zone d'influence des aventuriers du monde. L’arbre Sénégal n’a pas seulement que des fruits mûrs. Il a du gaz et du pétrole commercialisable cette année 2023 et qui, petit à petit, nous feront entrer à vitesse grand une dans un univers impitoyable de jeu d'intérêts vitaux.
L’intellectuel sénégalais doit se rappeler que depuis plus d’un siècle, la plupart des guerres ont pour motivation le contrôle des ressources énergétiques notamment pétrolières ou gazières et l’Afrique en a payé un très lourd passif. Au début, plus directes et brutes, ces guerres souvent suscitées sont devenues plus insidieuses par l’utilisation des peuples à qui il est loisible de faire miroiter plus de démocratie et de libertés. Depuis le « printemps arabe » et même bien avant, ceux qui programment les guerres le font sous l’angle de fausses révolutions par dressage des peuples contre les États. Après ces printemps, point de bon temps sinon une fragilisation des États qui laisse des couloirs de pillage à ciel ouvert ou fermé des ressources.
Un intellectuel qui fait abstraction du changement du « logiciel Sénégal » et qui reste dans un microcosme fait de snobisme théorique court le risque d’éclairer un jour ses futurs écrits à la lueur des feux que sa plume aura contribué à sciemment ou par maladresse allumer. Les intellectuels doivent penser le Sénégal et ne pas attendre les « actions de foule » pour panser les plaies et pleurer les morts. A qui profiterait une implosion ou même l’explosion ? D’abord à ceux qui, pour des raisons évidentes ou enfouies, ne veulent pas d’un Sénégal pétro-gazier stable et libre. En vérité, la réflexion stratégique ne saurait occulter ces deux impulseurs (pétrole et gaz) du nouveau « logiciel Sénégal ».
A vrai dire les aventuriers qui veulent affaiblir le Sénégal ont depuis plusieurs années agi beaucoup plus sur la perception collective que sur le reste. A coût de slogans simplistes et populistes portés par des influenceurs activistes, ils ont insufflé une perception populaire déformée sur le management du pétrole et du gaz et sur les fondements culturels et cultuels de notre pays. Un ami m’apprenait que quelqu’un a dit à son fils adolescent que le Gouvernement a vendu tout notre pétrole. Imaginons le comportement de cet ado et sa réaction vis-à-vis de l’autorité sur la base de propos mensongers distillés. En 2019, à la suite d’un de mes posts sur Facebook, un jeune m’interpelait sur les contrats pétroliers. Je lui donnais le lien du site de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dans lequel le Sénégal a publié en ligne tous les contrats pétroliers et gaziers.
Après consultation, la réponse du jeune fut riche d’enseignements. « Pourquoi vous les laissez mentir ? » avait-il écrit. En vérité, le problème n’est pas seulement dans les récepteurs, mais dans l’absence de masse critique d’émetteurs d’informations justes et avérées. Un autre jour en 2021, je prenais un taxi. En cours de route, j’expliquais en langue nationale au taximan les contrats de recherche et de partage de production et les principes de la loi sur le contenu local dans les hydrocarbures. Après mes explications, le taximan me dit : « Pourquoi le régime ne l’explique pas clairement au peuple dans toutes les langues nationales ? ». C’est dire que le ver de la désinformation est depuis le début dans le fruit avec l'aide d'une opposition pressée. Ce qui est grave, c’est de voir des intellectuels sénégalais faire fi des contrats et des dispositions prises pour allègrement participer à l’œuvre obscurantiste de désinformation aux conséquences destructrices énormes. Il est certes vrai qu’il y a des améliorations à faire, mais de là à jeter le bébé avec l’eau du bain, il y a un pas d’irresponsabilité inadmissible pour un intellectuel sincère. Certains concitoyens jugent le global à partir du particulier. Il arrive que le comportement anachronique avéré et flagrant de certains « marins à bord » pousse au jugement sombre sur le capitaine du navire. Justement, l’intellectuel doit éviter cette façon de voir et de faire. Son rôle n’est pas de demander coûte que coûte qu’on jette le capitaine par-dessus bord, mais plutôt de se battre pour créer une masse critique de bons marins à bord quitte à être embarqué lui-même pour mieux aider à mener le navire à bon port.
A l’aune de l’exploitation intense du pétrole et du gaz, si des intellectuels sénégalais sont du lot des manipulés par la grande coalition internationale subversive contre notre pays, ils auront à se justifier devant l’histoire pour n’avoir pas vu venir ou pour avoir vu et choisi de se cacher derrière un petit doigt. Il faut à notre avis une grande contre-coalition d'intellectuels sénégalais pour déjouer la vaste entreprise de déstabilisation morale, spirituelle, communicationnelle et physique de notre beau pays. Le problème du Sénégal n’est pas dans la démocratie et les libertés qui sont consacrées avec des règles et échéances précises. Notre problème est dans notre comportement face aux nouveaux enjeux, aux nouveaux défis et aux nouvelles velléités de caporalisation des intérêts de notre pays. Les tentatives de caporalisation passent hélas par le dressage des peuples contre les États pour créer assez de tirs amis afin de récolter et rapatrier in fine les fruits de « l'économie de chaos ». C’est en ce sens que l’intellectuel doit éviter de « donner de l’eau à boire à celui qui rêve d’amener le léopard dans la maison ». Certains ont compris les enjeux et se battent pour le faire savoir. D’autres intellectuels qui sont déjà dans les bras de morphée simplistes du populisme ambiant semblent craindre de prendre leurs responsabilités. Est-ce simplement de la peur ou sont-ils aussi sous influence des manipulateurs intéressés ? Je n’ose croire en cela puisqu’un intellectuel doit savoir au moins comme nous l’enseigne la sagesse africaine que « la gueule d'un canon est moins dangereuse que la bouche d'un calomniateur ». Tout est en gravité extrême dans la calomnie, le mensonge à l’échelle industrielle et le refus d'autorité qui mènent tous fatalement vers le « refus d'Etat » semence du chaos. Tout est comme dirait l’homme de gauche dans « l’analyse concrète de la situation concrète ».
Notre pays a besoin d’une bonne piqûre de rappel patriotique pour faire bloc autour de l’État et des institutions en ces moments terriblement décisifs. Après ce sursaut patriotique pour contenir le tsunami programmé par nos adversaires, nous pourrons retourner à nos divergences amicales de conception et d’action en ayant pour balise les vigilances requises du « nouveau logiciel-Sénégal ».
TOUBA VEUT SON AUTONOMIE
Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké souhaite que sa ville ait son autonomie comme le vatican. Il l’a fait savoir lors de la remise de 1120 moutons par les Baye Fall en guise de adiya
Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké souhaite que Touba ait son autonomie comme le vatican. Il l’a fait savoir lors de la remise de 1120 moutons par les Baye Fall en guise de adiya.
Le patriarche de Darou Miname a profité, hier lundi, de la venue de la délégation du guide des Baye Faal pour réitérer son souhait consistant à faire respecter la sacralité de Touba. Ainsi le khalife général des mourides recommande aux membres de la famille de Mame Cheikh Ibrahima Fall de veiller au respect des bonnes mœurs.
Serigne Mountakha invite les Baye Faal à collaborer avec les autorités étatiques pour faire de Touba une terre sainte conformément à la volonté de Khadim Rassoul.
LE BUDGET DE L’ETAT POUR 2024 A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les livraisons de ce mardi 27 juin 2023 s'intéressent au Budget de 7.000 milliards de francs CFA prévu par l’Etat pour l’année prochaine.
Dakar, 27 juin (APS) – Des quotidiens impressionnés par le budget de 7.000 milliards de francs CFA prévu par l’Etat pour l’année prochaine sont parvenus mardi à l’APS.
‘’Un record de 7.000 milliards de francs CFA attendu en 2024’’, souligne Le Soleil en faisant remarquer qu’il y aura une hausse de 585 milliards sur celui de l’exercice en cours.
‘’Nous avons enregistré un quasi-triplement en douze ans du budget initial de 2012, qui était de 2.344,8 milliards de francs CFA. Cette performance a été rendue possible notamment par la mobilisation satisfaisante des recettes internes’’, ajoute le même journal en citant Mamadou Moustapha Ba, le ministre des Finances et du Budget.
M. Ba, intervenant à un débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale, a annoncé, selon L’info, ‘’un nouveau programme avec le FMI (Fonds monétaire international)’’, pour lequel il est prévu un financement de 1.150 milliards de francs CFA, ‘’sans incidence sur notre endettement’’.
Le désenclavement, l’équité territoriale, l’amélioration du cadre de vie, le renforcement du dispositif de sécurité sociale, la promotion de la condition féminine, l’accès universel à l’eau et la sécurité publique sont les priorités de l’Etat pour l’année prochaine, rapporte WalfQuotidien en citant le ministre des Finances et du Budget.
‘’Des moyens colossaux affectés à la sécurité’’, retient Kritik’ à qui la hausse du budget et les priorités fixées par le gouvernement inspirent la question de savoir ‘’où on veut mener le pays durant les trois prochaines années’’.
‘’Le gras budget de Mamadou Moustapha Ba’’, titre Le Quotidien.
L’‘’autonomie’’ réclamée par la ville de Touba (centre) fait partie des autres sujets évoqués dans les quotidiens.
‘’Il y a un pays nommé Italie, dont Rome est la capitale. Dans cette capitale, il y a un chef religieux à la tête d’un Etat, avec ses propres attributs […] Et ce chef religieux n’est pas mieux habilité que Serigne Touba (le fondateur de la confrérie des mourides et de la ville de Touba) à avoir les mêmes prérogatives’’, note EnQuête en citant le khalife des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
‘’Un grand dignitaire religieux demande à ses fidèles de se préparer à l’‘indépendance’ de leur ville religieuse […] On parie qu’il y aura même des politiciens qui vont bientôt lui apporter leur soutien. C’est leur droit’’, commente Le Quotidien.
Le journal lance ensuite un message d’avertissement : ‘’Mais une fois la boîte de Pandore ouverte, et tous les marabouts demandant leur part d’autonomie pour leur localité, il faudra assumer. En attendant, l’Etat devrait-il continuer à garantir les services essentiels à des localités vouées à se séparer du reste du pays ?’’
Un ‘’chaînon manquant’’
Les journaux commentent aussi le réengagement de nombreux soldats démobilisés par l’Etat.
‘’Après la police et la gendarmerie en début d’année, l’armée a annoncé le réengagement de militaires libérés pour augmenter les effectifs des troupes’’, rapporte EnQuête en posant la question de savoir s’il s’agit ou pas d’‘’une nouvelle étape de l’anticipation des manifestations’’.
Bés Bi Le Jour note que ‘’cette décision de Sidiki Kaba (le ministre des Forces armées) survient dans un contexte de tensions politiques’’.
Le quotidien Record s’est intéressé au parcours du milieu de terrain Lamine Camara, qu’il considère comme le ‘’chaînon manquant’’ de l’équipe nationale senior de football du Sénégal.
‘’Il manque cruellement [à l’équipe le] profil’’ de Camara, vainqueur du Championnat d’Afrique des nations et de la CAN U20, dont il a été le meilleur joueur, ajoute Record.
Stades s’est intéressé à ces ‘’champions d’Afrique mal barrés’’, Keita Baldé Diao, Famara Diédhiou, Bamba Dieng et Bouna Sarr. ‘’Menacés par la compétition en sélection, ils s’éloignent du voyage en Côte d’Ivoire’’ – où se tiendra la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football au début de l’année prochaine -, commente le journal.
Il leur reste sept mois pour ‘’convaincre’’ le sélectionneur national, Aliou Cissé, ajoute Stades.