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15 juin 2025
LES POPULATIONS A L’EPREUVE DES MAIRES FANTOMES
Dans la région de Matam, elles sont légion, les collectivités territoriales qui sont gérées par les édiles ayant élu domicile à Dakar. Sur les 365 jours de l’année, certains maires ‘’fantômes’’ passent moins de 30 jours dans leur commune.
Dans la région de Matam, elles sont légion, les collectivités territoriales qui sont gérées par les édiles ayant élu domicile à Dakar. Sur les 365 jours de l’année, certains maires ‘’fantômes’’ passent moins de 30 jours dans leur commune. Ils ont choisi de se reposer sur leurs hommes de confiance pour télégérer les affaires de la cité. Matam-commune et Orefondé font office d’exceptions.
Pourquoi ont-ils voulu être maires, si c’est pour déserter le fauteuil après l’avoir conquis ? C’est la question qui taraude l’esprit de la grande majorité des populations de la région de Matam qui remarque que la quasi-totalité des maires élus en 2022 n’est jamais dans leurs communes respectives.
Dans le département de Matam qui compte 10 communes, seul le maire de Orefondé, Amadou Yero Ba, est résidant permanent. Tous les neuf autres maires vivent loin du Fouta où ils viennent qu’occasionnellement. Un paradoxe difficilement explicable. Durant les dernières élections municipales, ils s’étaient donnés corps et âme, déployant de gros moyens pour remporter la palme. Des victoires acquises au prix de gros sacrifices financiers. Mais après la conquête, les maires préfèrent s’installer loin des rigueurs du Fouta.
Abdoulaye Sally Sall absent pour des raisons de santé
À Nabadji Civol, la commune est dirigée, depuis près d’une décennie, par le richissime homme d’affaires Abdoulaye Sally Sall. Mais selon les populations, le maire est invisible dans la localité. Ayant son somptueux domicile au village de Boyinadji, situé à quelque 4 km de Ourossogui, Abdoulaye Sally Sall, à cause de son business, ne vit pas au Fouta. Ses séjours dans sa commune sont occasionnels. Mais pour la gestion des affaires de la municipalité, il s’est trouvé des hommes de confiance comme Aliou Badiane et Dème de Ndouloumadji. Une manière de faire qui déplaît profondément Oumar Ndiaye, professeur habitant à Nabadji Civol. ‘’Nous sommes dirigés par un maire fantôme. Abdoulaye Sally Sall ne connait même pas son bureau à la mairie. Depuis qu’il est à la tête de cette commune, je n’ai jamais vu un document portant sa signature. Ce sont ses adjoints qui gèrent la commune. Je pense que ce qui l’intéresse dans tout ça, c’est juste le titre de maire’’, fulmine le professeur.
Cette absence prolongée est expliquée par le premier magistrat de Nabadji Civol, Abdoulaye Sally Sall : ‘’Je suis régulièrement hors du Sénégal pour des soins. Des soucis de santé me retiennent loin de la commune, mais je suis de très près tous les dossiers’’, explique-t-il au bout du fil.
Dans les autres localités, le fauteuil du maire est vacant. À Ogo, la mairie, qui a changé de main en février dernier, est aujourd’hui dirigée par Abou Diallo Balel, un émigré qui a fait fortune au Gabon. À la place du très influent secrétaire municipal Amadou Kane Diallo, qui gérait ‘’tout’’, c’est Abdoul Ndiaye qui assure la direction de la commune. Le maire, submergé par son business, a délégué une portion de son pouvoir à son conseiller personnel et à son secrétaire municipal.
Mais selon quelques témoignages d’agents travaillant à la mairie, Abou Diallo Balel vient au moins une à deux fois par mois à la mairie pour signer les ‘’dossiers importants’’. D’ailleurs, selon certaines indiscrétions, le maire n’aurait pas confié son cachet à ses adjoints. Il le garde jalousement avec lui.
Aziz Wellé : ‘’Qu’est-ce que le maire pourrait gérer en restant à Nguidjilone ?’’
À Nguidjilone, la commune de l’ancien ministre Sada Ndiaye, c’est aussi un autre Abdoul Ndiaye qui cristallise la confiance du maire élu Samba Leldo Seck, l’oncle maternel de l’honorable député Farba Ngom. Les populations ne voient que rarement le maire qu’elles ont élu. Mais selon Abdoul Aziz Wellé, un proche collaborateur du maire, cette absence est une nécessité pour booster le développement de la commune.
‘’Le maire Samba Leldo Seck n’est pas toujours présent à la mairie de Nguidjilone. C’est parce qu’il a son travail à Dakar. Mais surtout, c’est la stratégie que nous avons déployée pour mieux servir la commune. Qu’est-ce qu’il pourrait régler s’il restait à Nguidjilone ? Ici, à Dakar, chaque jour, il va rencontrer des chefs de service, des directeurs et des hommes influents pour plaider la cause de Nguidjilone. Nous avons un homme de confiance sur place, Abdoul Ndiaye, qui se charge des affaires courantes. Le maire et nous ses collaborateurs, on se rencontre chaque semaine, ici à Dakar, pour exécuter les recommandations du conseil municipal. Si aujourd’hui les choses commencent à bouger, c’est parce que le maire travaille loin de la commune, mais toujours pour la commune’’, explique le professeur à l’École des beaux-arts de Dakar.
Ainsi, le prix de l’assiduité est remporté, haut la main, par le maire de Orefondé. Il est, selon les témoignages recueillis sur place, celui qui ne s’absente qu’occasionnellement. Une présence dans son terroir que certains expliquent par le fait qu’il ne cumule pas des fonctions. Tout le contraire des autres édiles.
La commune d’Agnam est dirigée par l’un des hommes les plus puissants du régime, le député-maire Farba Ngom. Ses hautes responsabilités dans l’APR l’empêchent d’habiter dans son terroir. À Thilogne, c’est Mamadou Elimane Kane qui est aux manettes, après avoir renversé Sidy Kawory Dia. Le fils du premier maire Elimane Kane s’était installé dans la capitale bien avant son élection pour mieux gérer ses investissements dans le secteur des assurances. Il a opté pour la télégestion. C’est à Yaya Diop, Sick Baal et Aboubacry Kane de donner corps à sa vision pour la commune.
L’ancien ministre Yaya Abdoul Kane, maire de Dabia et actuel directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (AGPBE) et le député Khalilou Wagué, maire de la commune de Bokidiawe, éprouvent toutes les peines du monde pour trouver le temps de se pencher sur les dossiers de leur municipalité. Le maire de Bokidiawé, outre ses responsabilités à l’Assemblée nationale, est un illustre homme d’affaires qui a son business dans beaucoup de pays en Afrique. Son agenda chargé semble peu compatible avec la ‘’gestion des détails’’ d’une commune rurale sans ressources.
Même la ville de Ourossogui, qui porte le titre de ‘’Poumon économique de la région Matam’’, n’a pas un maire résident. Moussa Bocar Thiam, par ailleurs ministre de la Communication, a choisi son jeune frère Souleymane Thiam pour gérer la cité.
Cependant, les populations de la capitale régionale peuvent se targuer d’avoir un maire assidu. Mamadou Mory Diaw, bien que nommé président du Conseil de surveillance de l’Ageroute, parvient à trouver du temps pour venir ‘’régulièrement’’ à Matam.
Yero Guissé : ‘’Ils sont indignes d’être maires’’
Dans la quasi-totalité des collectivités territoriales de la région de Matam, les populations n’ont pas le privilège de côtoyer leur maire. Ainsi, retrouver le maire élu dans son bureau relève du miracle. Un constat qui attriste les jeunes engagés dans les mouvements associatifs. Yero Guissé, blogueur et activiste, est loin d’être un fan de cette manière de gérer. ‘’Les maires élus du Fouta qui résident à Dakar constituent un véritable handicap pour leur collectivité. On ne peut pas venir dans une commune, solliciter le suffrage des populations et une fois élu, on décide de rester à Dakar pour s’occuper de ses affaires. On est élu maire parce qu’on doit régler les problèmes des populations. On est élu parce qu’on doit être présent aux côtés des populations’’, fustige le jeune activiste
Il ajoute : ‘’Un maire doit être présent pour résoudre les difficultés. Je ne pense pas qu’un maire qui reste à Dakar pourrait régler un problème local. Souvent, les hommes qui les représentent ne savent ni lire ni écrire et ne peuvent même pas signer un extrait de naissance. Un maire responsable ne doit pas abandonner sa commune pour ne revenir que pour des funérailles ou pour les fêtes de Korité et de Tabaski ou encore lors des campagnes électorales. Ceux qui le font sont indignes d’être maires’’, martèle ce jeune, un des plus écoutés du Fouta.
LA SAR NIE TOUT RISQUE DE PENURIE DE GAZ BUTANE
Suite à la parution du quotidien «BES Bi» de ce lundi 26 juin 2023, titrant à sa Une : «Risque sur la disponibilité du gaz butane, Pénurie dans le Pipe», la Société Africaine de Raffinage rassure les Sénégalais par rapport à l’approvisionnement en gaz
Suite à la parution du quotidien « BES Bi » de ce lundi 26 juin 2023, titrant à sa Une : « Risque sur la disponibilité du gaz butane, Pénurie dans le Pipe », la Société Africaine de Raffinage (SAR) rassure les Sénégalais par rapport à l’approvisionnement du pays en gaz butane.
Dans un communiqué la Sar indique qu’il n’y a aucun “risque de pénurie de gaz butane sur le territoire national.
Elle ajoute que « le Sénégal dispose de suffisamment de stock de butane pour approvisionner le marché ».
La Société Africaine de Raffinage révèle, toutefois, que “des fuites ont été décelées sur les conduites de la SAR au niveau du corridor de l’usine”.
Pour pallier cette situation la SAR a “demandé la suspension du pompage d’un butanier en cours et pris les dispositions idoines pour la sécurisation des lieux et apporter les réponses adéquates en de pareilles circonstances avec notamment une réparation par endroits et le remplacement partiel du pipe”.
À l’issue des travaux, “la ligne a été mise en eau et éprouvée aux conditions de pression et de température conformes aux règles en vigueur pour le déchargement des butaniers. C’est ainsi que le butanier a pu reprendre son déchargement total et qu’un autre butanier a démarré son déchargement ce lundi 26 juin 2023”, informe-elle.
RENOVATION D’EQUIPEMENTS, LA SONACOS NEGOCIE UN PRET DE 100 MILLIARDS DE FRANCS CFA
La Société nationale de commercialisation des oléagineux (SONACOS) a obtenu 22.000 tonnes de graines d’arachide au cours de la dernière campagne de commercialisation des récoltes, affirme son directeur général, Modou Diagne Fada, dans une interview
La Société nationale de commercialisation des oléagineux (SONACOS) a obtenu 22.000 tonnes de graines d’arachide au cours de la dernière campagne de commercialisation des récoltes, affirme son directeur général, Modou Diagne Fada, dans une interview, accordée au journal Le Soleil.
Avec 22.000 tonnes réparties entre Kaolack, Diourbel, Ziguinchor, Dioulacolon et Louga, nous ne pouvons pas démarrer nos unités de production, souligne Modou Diagne Fada.
Il informe par ailleurs, la Société nationale de commercialisation des oléagineux est en train de négocier un prêt de 100 milliards de francs CFA auprès d’Afreximbank, dans le but de rénover ses équipements et d’augmenter sa capacité de collecte de graines d’arachide, selon son directeur général.
Le comité de crédit de cette banque spécialisée dans le financement du commerce se réunira dans les prochains jours pour «approuver» le prêt de la SONACOS, informe-t-il. La rénovation des équipements avec un prêt d’Afreximbank est, en outre, la première étape d’un «grand plan de redressement» de la SONACOS.
LES DEFIS A RELEVER POUR LUTTER CONTRE L’INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Des organisations intergouvernementales recommandent aux Etats d’Afrique de l’Ouest d’accélérer la mise en œuvre des plans de ripostes nationaux, entre autres défis, pour mieux lutter contre l’insécurité alimentaire.
Des organisations intergouvernementales recommandent aux Etats d’Afrique de l’Ouest d’accélérer la mise en œuvre des plans de ripostes nationaux, entre autres défis, pour mieux lutter contre l’insécurité alimentaire.
Pour mieux lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, des organisations intergouvernementales invitent les Etats de la sous-région à accélérer la mise en œuvre des plans de ripostes nationaux. Outre cette recommandation formulée aux termes d’une réunion régionale, organisée à Dakar les 22 et 23 juin, sous l’égide de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Cea), ces structures composées d’Ong et d’institutions internationales préconisent également l’accroissement sur la période 2023-2024, du soutien accordé à environ 48 millions de personnes exposées à l’insécurité alimentaire dans cette partie du continent et au Sahel. Les pays de la zone du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali et Niger) ainsi que ceux du bassin du Lac Tchad et de la zone côtière méritent à ce sujet une attention particulière, selon les organisations intergouvernementales évoluant en Afrique de l’Ouest. Dans ce combat contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, il a été également recommandé la poursuite des initiatives pour le développement de la production de fertilisants dans des pays comme le Sénégal et le Nigéria. Les actions en cours concernant l’élimination des restrictions à la transhumance du bétail et la libre circulation des produits agro-sylvo-pastoraux dans la sous-région peuvent aussi contribuer à réduire davantage la pression sur les marchés et les prix et augmenter dans la même lancée l’offre de denrées alimentaires, notent ces structures.
Pour mieux soutenir cette dynamique, elles comptent aussi maximiser leur collaboration et poursuivre aussi les initiatives visant à renforcer le partage d’informations et la production de statistiques fiables concernant la production agricole en Afrique de l’Ouest. Ces recommandations comme l’a souligné la Directrice du bureau sous régional de l’Afrique de l’Ouest de la Cea, Ngoné Diop, vont aider à mieux réorienter les actions contre l’insécurité alimentaire dans la sous-région. Mme Diop a saisi l’occasion pour inviter aussi ces organisations intergouvernementales à veiller à l’exécution des recommandations formulées. La Cea, a-t-elle indiqué, va continuer d’assurer le suivi à côté des Etats afin de vulgariser les bonnes pratiques en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire.
Un plan d’action régional annoncé pour améliorer les cultures irriguées
Evoquant les initiatives en cours concernant la lutte contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, Alpha Oumar Baldé, chef de la division planification, prospective et développement à la base au niveau de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), a annoncé la création d’un plan d’action régional pour l’amélioration des cultures irriguées. D’un coût global de 840 millions de dollar Us environ 550 milliards de FCfa, ce plan initié par l’Omvs, pour une durée de 10 ans est en cours d’exécution depuis 2017. Il englobe entre autres volets, des projets de dimension régionale et d’autres circonscrits au niveau national concernant l’amélioration de la productivité agricole notamment la production de semences agricoles et certains visant à prendre en compte l’impact des changements climatiques sur les cultures irriguées le long de la vallée du fleuve Sénégal jusqu’au Mali, a indiqué M. Baldé. A termes, dit-il, il d’aménager 375 000 hectares de terre pour les cultures irriguées.
LE BUDGET 2024 PROJETE A 7000 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Le budget 2024 devrait atteindre un chiffre record de plus de 7000 milliards FCFA, a annoncé, lundi, le ministre des finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.
Dakar, 26 juin (APS) – Le budget 2024 devrait atteindre un chiffre record de plus de 7000 milliards FCFA, a annoncé, lundi, le ministre des finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.
»A la faveur de la conjonction’’ de plusieurs ‘’facteurs favorables’’, le ministre a indiqué que le budget 2024 ‘’devrait atteindre un chiffre record de plus de 7000 milliards FCFA’’.
Mamadou Moustapha Ba s’exprimait lors du débat du débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale.
Il a annoncé une prévision de croissance économique projetée à 12,4% ; une bonne progression des recettes fiscales, en hausse de 23% ; une augmentation de 113 milliards de FCFA des dépenses de personnel; un déficit budgétaire contenu à 3,9% du PIB.
Comparé à la Loi de finance initiale (Lfi) 2023, ‘’le projet de Lfi 2024 devrait connaître une hausse de plus de 586 milliards FCFA en valeur absolue et 9,1% en valeur relative’’, a dit le ministre.
Il a relevé ‘’un quasi triplement’’ en 12 ans du budget initial 2012, qui était d’un montant de 2 344,8 milliards FCFA.
M. Ba a expliqué que cette performance a été rendue possible notamment par ‘’la mobilisation satisfaisante des recettes internes qui sera amplifiée par la mise en œuvre de la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) fondée sur la modernisation des administrations fiscales, grâce à une digitalisation accrue, à l’amélioration du recouvrement, à une meilleure maitrise du portefeuille de contribuables et à une formalisation progressive des activités, entre autres’’.
A cela s’ajoutent ‘’la rationalisation régulière des dépenses courantes, à travers la réduction du train de vie de l’État (gel et résiliation de toutes les conventions de location de bâtiments à usage de logement, diminution drastique de la facture de téléphone de l’État, suspension de toute commande ou acquisition de véhicules, etc.) ; et l’amplification des dépenses d’investissements’’.
Selon lui, ‘’de manière très concrète, le prochain triennat ambitionne, conformément aux orientations du président de la République, de renforcer la prise en charge des questions axées sur le désenclavement, l’équité territoriale, l’amélioration du cadre de vie, le renforcement du dispositif de sécurité sociale universelle, la promotion de la condition féminine’’.
Le ministre a également cité ‘’l’accès universel à l’eau, à l’énergie, à l’assainissement, aux soins et services de santé de base et à l’éducation et la formation, la construction et la mise aux normes d’hôpitaux, l’amélioration de l’insertion professionnelle des jeunes, la lutte contre les inondations, – la promotion des filières porteuses de l’agriculture et la sécurité intérieure’’.
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TOUT EST PERMIS POUR SALIR LES AUTORITÉS D'AFRIQUE
Le président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso estime qu'on ne saurait imposer à l'Afrique de "renoncer brutalement" au pétrole
Le président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso a accordé une interview à France 24, en marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris pour lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique. Il a estimé qu'on ne saurait imposer à l'Afrique de "renoncer brutalement" au pétrole. Commentant les suites de l’enquête sur des soupçons de "biens mal acquis", il a regretté l'immixtion de la France, où "tout est permis" pour "salir les autorités africaines."
BLOCAGE DU DÉBAT D'ORIENTATION BUDGÉTAIRE
Les députés de la coalition Yewwi Askan Wi ont fait blocus à l’Assemblée nationale. Ils demandent l’application du l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale relatif à l’immunité parlementaire des députés
Le débat d’orientation budgétaire est suspendu. Les députés de la coalition Yewwi Askan Wi ont fait blocus à l’Assemblée nationale. Ils demandent l’application du l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale relatif à l’immunité parlementaire des députés.
Ahmed Aidara, le premier député à prendre la parole après ministre Mamadou Moustapha Bâ, a demandé la libération des députés actuellement en garde à vue à la sûreté urbaine.
« Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions » a rappelé le parlementaire à ses compères.
Cette position des députés de Yewwi Askan Wi est contesté par le président de l’Assemblée nationale. Amadou Mame Diop a rappelé que les députés ont été arrêtés en situation de flagrance.
« Je ne peux être commis qu’après la commission des faits soit établie. A cette étape de la procédure, on nous a pas encore saisi. Nous devons attendre ensuite l’Assemblée nationale pourra statuer » a expliqué Amadou Mame Diop.
Ces arguments du président de l’Assemblée nationale n’ont pas convaincu. « Il n’aura pas de débat, aujourd’hui » ont répliqué les députés de Yaw.
FELWINE SARR EN CONVERSATION AVEC ALIOUNE NGOM
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LES LIMITES DE LA CONSTITUTION SÉNÉGALAISE
La différence entre la durée du mandat et le nombre de mandats. Défendre l'argument d'un troisième mandat est juridiquement dangereux. Inscrire des normes sociétales dans la loi fondamentale
L'écrivain et universitaire Felwine Sarr reçoit dans le cadre de ses Chroniques d'un temps politique ce lundi 26 juin 2023, le chercheur en droit public à l'université de Reims, spécialiste d'épistémologie juridique, Alioune Ngom.
L'entretien aborde divers thématiques autour de la Constitution sénégalaise, dont ses origines, son rôle, ses influences au fil de temps.
L’heure du délibéré national a sonné. Le chef de l'État se retrouve ainsi devant la porte du voyage sans retour. Il va falloir se jeter à l’eau car le ni oui ni non n’est plus tenable. On est loin certes de la charge mémorielle et émotionnelle de la porte du voyage sans retour à l’île de Gorée mais la position du président Macky Sall m’inspire cette illustration.
Va-t-il prendre le large, vers de nouveaux horizons ou va-t-il revenir sur ses pas avec un océan de conséquences potentiellement dramatiques ? Il ne nous appartient pas de dire ici s’il a le droit ou pas de se présenter, même si cette question a fait de « tous les sénégalais des constitutionnalistes ». Les éminents exégètes de la loi fondamentale ont exposé leurs interprétations différentes du fameux article 27. L’accord N°5 de la commission politique du dialogue nationale stipule que « les pôles ainsi que la société civile, après avoir rappelé leurs positions sur la question, en appellent au respect de la constitution, des lois et règlements ». Force est de constater qu'on n'a pas avancé sur la candidature du président sortant avec le dialogue national. Cependant, la question ne sera point une quadrature du cercle pour les sept sages. À l’aréopage que représente le conseil constitutionnel de nous éclairer et de nous apaiser en expliquant avec minutie dans le détail sa décision. Sans vouloir tirer des plans sur la comète, tout indique que sauf tremblement de terre le président Macky Sall pourrait présenter sa candidature à la présidentielle de 2024. C’est-à-dire revenir sur ses pas et sur sa parole donnée urbi et orbi. Et s’il se présente pour la 3ème fois, il va VRAIMENT falloir qu’il soit convaincant dans ses arguments au-delà du juridisme. Il devra donner les raisons enfouies en lui, expliquer le soubassement de sa décision et « l’indispensabilité » de sa personne pour assurer la continuité de la gouvernance du Sénégal. Exposer ces nouvelles circonstances supposées qui l'auraient amené à changer d’avis après s’être engagé à se limiter à deux mandats en 2012 puis en 2019. Dans tous les cas, les secousses seront inévitables. Vu le tourbillon médiatico-politique que la question a soulevé, on peut quand même se poser plusieurs questions.
Pourquoi le président Sall a laissé planer le doute voire le mystère aussi longtemps ? Pourquoi a-t-il opté pour cette démarche directive et à la fois infantilisante ? Quelles que soient les raisons, justifiées ou pas, la façon dont le président Sall dans ses habits de grand timonier a tenu en haleine tout le Sénégal est invraisemblable. Tel est son bon vouloir alors que notre pays n’est pourtant pas une monarchie de droit divin. Mais au fond, ce n’est pas si étonnant car en observant le chef de l'État s’adresser à l’assistance ce samedi 24 juin 2023 à l’occasion de la réception des rapports du dialogue national, on se rend compte à quel point cet homme est énigmatique. Troublant.
Attendrissant un moment, bloc de granite dans la foulée. L’homme qui a pris l’escalator de la république pour en atteindre la cime est capable d’être abrupt et affable en une fraction de seconde. Déroutant. Même si on le devine, les ors de la république cachent d’autres réalités beaucoup plus éprouvantes et complexes. Cela équivaut à de la torture pour un homme d’État de savoir beaucoup de choses, sans pouvoir en dire autant publiquement. Avoir la réalité en face dans le poste de commandement, en sortir avec l’obligation de garder le silence, agir en coulisse quelle que soit la violence de la tempête.
Néanmoins, l'hyperprésidentialisme que confère la constitution sénégalaise n’est pas une bonne chose pour un homme avec cette double personnalité. S’y ajoute, la porosité légendaire des frontières entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Ces cas de figure existent certes depuis tout le temps, mais ils se sont beaucoup accentués avec l’avènement des libéraux au pouvoir. Avec les libéraux, la délégation de pouvoir a été réduite à sa plus simple expression.
La meilleure réponse à ces préoccupations politiques majeures réside dans les conclusions des assises nationales que tout le monde magnifie sans promouvoir réellement son application stricto sensu.
Dialogue national ou arrangement politique ?
Ce qui s’est passé durant ces deux semaines ressemble plus à un arrangement politique qu’un dialogue national. C’est un continuum du dialogue lancé en 2019, sous la férule de Famara Ibrahima Sagna stoppé par la crise sanitaire. Des propositions significatives ont été faites notamment par les commissions économie, paix et sécurité etc. Tout de même, plusieurs accords sont à saluer dans les négociations politiques auxquelles nous venons d’assister comme l’accord sur le parrainage citoyen avec un pourcentage de 0,6 à 0, 8 du fichier général des électeurs. Ne feignons pas pour autant le désintéressement d’une frange considérable de l’opposition qui tient son dialogue parallèlement via le F24. Ne feignons pas non plus de ne pas prendre en considération la situation politico-judiciaire de l’opposant Ousmane Sonko.
Cette opposition dite radicale a décliné la main tendue du président Macky Sall. C’est vrai. Mais elle symbolise une grosse partie du pays. Les fêlures sont tellement profondes que panser les plaies en deux semaines est impossible voire illusoire. La frustration de nos concitoyens est tellement sérieuse que le dialogue doit être transformé en Pencoo national. Les débats doivent être prolongés, élargis à toutes les couches de la population, tout âge confondu dans les 46 départements sous la direction des autorités administratives. Cette démarche inclusive permettra de réellement prendre le pouls de la société car les évènements de Mars 2021 et Juin 2023 démontrent à suffisance que l’Etat ne sait pas tout de son peuple.
Après ces dernières années de tumulte, de bavure et de violence, ou notre pays a inquiété le monde, il appartient au président Macky Sall, cerbère de la constitution et de la paix civile, de sauvegarder la stabilité du pays, préserver l’exception sénégalaise en Afrique qui fait le charme de Sunugal.
M. le président, que vous leviez l’ancre ou pas, nous sommes tout ouïe.
Nous prions pour que l’après Aïd soit aussi Moubarak que l’Aïd el-Kébir.
par l'éditorialiste de seneplus, paap seen
LA PAROLE DES FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Bien que minoritaires et souvent inaudibles, les féministes sénégalaises et africaines seront déterminantes dans la libération de nos peuples. Elles racontent la souffrance humaine dans ses formes les plus violentes
Dakar, île de Gorée. Il fait chaud. Une chaleur étouffante qui ne procure aucune euphorie. C'est sous ce climat écrasant que des femmes discutent. Le festival Cinefemfest a commencé la veille, vendredi 16 juin 2023. Deux films étaient au programme : “Le monologue de la muette" de Khady Sylla et "Mossane" de Safi Faye. Ce samedi matin, les participantes se sont réunies pour débattre. Chacune des femmes présentes est invitée à donner son avis sur les deux films. Elles sont environ une vingtaine. Qu'ont-elles exprimé ?
Elles ont parlé de souffrance, de douleur, de servitude, du besoin de liberté, des vastes espaces à conquérir, de pudeur, d'empathie, de thérapie, de conscience, d'organisation, de stratégie, d'autonomie, de changement, de chantier, de plaisir, de condition humaine, de cruautés, de cynisme, de déshumanisation, de travail domestique, de matriarcat, d'opinions fortes à défendre, de plaidoyer, de silence, de paroles étouffées, d'enfants à charge, d'injustices, d'invisibilité, de cloisonnement et d'emprisonnement féminin, du statut de la mariée, d'amour, des réalités sociales, de la condition des domestiques, de traumatismes, de pression, de femmes niées, de gravité et de légèreté, de refus, de révolution, de violence inouïe, de l’exigence communautaire, du droit voire de la possibilité de dire non, de la force et de la réponse de la guerrière, de mariage, de quantification du travail, du corps de la femme.
À quoi font référence tous ces mots ? À quelle question politique répondaient-ils ? À première vue, ils semblent tous être issus de deux racines : l’oppression, l'aliénation et l'exploitation, mais également la confrontation, le combat et l’émancipation. Ces femmes semblaient toutes témoigner d'une expropriation. Le système de production sociale dont elles sont issues agit comme un usurpateur, s'appropriant leur être et réduisant leur présence dans ce monde. Je suis un homme, membre d’une société qui refuse les remises en question. Je n'ai pas le même problème que ces femmes, car je bénéficie des privilèges exorbitants d’un patriarcat violent et totalitaire.
Ces femmes évoquaient simplement leur compréhension de deux magnifiques films, mais la main sur le cœur, elles parlaient d’elles-mêmes. De leur vie, de leurs ressentiments. Gorée est un lieu symbolique où l’expression de l’exploitation de l’homme par l’homme prend tout son sens. Les touristes qui se baladent viennent entendre les récits d’humiliation et de violence que des êtres humains ont subis. Cependant, aujourd’hui encore, sur cette terre du Sénégal, la violence et la privation existent encore et toujours. Elles sont peut-être moins intenses, mais bien réelles et parfois dissimulées sous des formes déguisées, telles que la domination culturelle et religieuse. Les femmes en sont victimes quotidiennement. Ce samedi matin, celles qui ont pris la parole se sont confiées.
Je souhaitais transmettre leurs mots, afin qu'ils puissent susciter une réflexion. Aucun projet d’émergence, de développement national, de panafricanisme ou d'humanisme ne peut prospérer au Sénégal ou en Afrique si la question de la libération des femmes n'est pas à l'ordre du jour. Il est illusoire de croire en une émancipation collective dans une société qui opprime les femmes de manière systématique et avec tant de véhémence. Les inégalités de genre dans nos sociétés causent beaucoup de souffrance aux femmes et les empêchent de s’épanouir dans les grandes réalisations pour lesquelles elles sont destinées. Bien que minoritaires et souvent inaudibles, les féministes sénégalaises et africaines se battent et seront déterminantes dans la libération de nos peuples. Ce qu'elles racontent, c'est la souffrance humaine dans ses formes les plus violentes. Écoutons, prêtons plus qu’une oreille à ses voix qui parlent d’humanisation.