La coalition réaffirme sa détermination à faire libérer Ousmane Sonko dans les plus brefs délais et informe l'opinion nationale et internationale qu'elle ne ménagera aucun effort pour cela
La Coalition Yewwi Askan Wi exige la levée du blocus arbitraire et illégal imposé à Ousmane Sonko et sa famille, conformément à son plan d'action. Dans un communiqué de presse, la Coalition exprime sa compassion et sa solidarité envers le peuple sénégalais, qui subit les violences et les agressions physiques et psychologiques imposées par Macky Sall, ainsi que l'angoisse d'un quotidien marqué par la pauvreté et le dénuement à quelques jours de la Tabaski.
La coalition a accédé à une demande d'Ousmane Sonko lui-même, qui consiste à tout faire pour épargner les Sénégalais de désagréments et d'éventuels troubles qui pourraient impacter les activités marchandes du petit peuple qui n'a que cette période pour avoir un peu de revenus. Les leaders de la coalition ont donc choisi de mener une action symbolique circonscrite dans le périmètre de la cité Keur Gorgui afin d'amoindrir les désagréments sur la population tout en montrant leur détermination à faire sauter les barrières de la honte.
La coalition dénonce la répression excessive et disproportionnée exercée par Macky Sall et son régime sur les leaders et les manifestants pacifiques. Elle exige la libération immédiate des 4 députés ainsi que de la dizaine de militants de Yewwi Askan Wi arrêtés en violation de leurs droits. Elle exige en outre la libération de tous les prisonniers et détenus politiques détenus dans les prisons.
Alors que tous les musulmans et les pères de famille se préparent à fêter la Tabaski, la plus grande fête musulmane, Macky Sall a imposé au leader de l'opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, une assignation à résidence qui dure depuis bientôt 4 semaines sans aucune base légale. La Coalition Yewwi Askan Wi refuse d'admettre cette éventualité et invite le peuple sénégalais à se dresser contre cette forfaiture sans précédent.
La coalition réaffirme sa détermination à faire libérer Ousmane Sonko dans les plus brefs délais et informe l'opinion nationale et internationale qu'elle ne ménagera aucun effort pour qu'Ousmane Sonko recouvre tous ses droits. Elle invite également le peuple sénégalais à se mobiliser pour faire entendre leur voix et à se dresser contre toute violation de leurs droits et de leur liberté.
QUATRE DÉPUTÉS DE YAW EN GARDE À VUE
La police a procédé à des interpellations ce dimanche, suite à la tentative de levée du blocus du domicile de Ousmane Sonko
La police a procédé à des interpellations ce dimanche, suite à la tentative de levée du blocus du domicile de Ousmane Sonko. Selon une source de Seneweb, 13 individus suspectés d'être des manifestants ont été mis aux arrêts.
L'identité des 4 députés arrêtés
Parmi eux, figurent quatre députés de Yewwi Askan. Il s'agit de Cheikh Thioro Mbacké, Samba Dang, Alphonse Mané Sambou et Bakary Diédhiou, d'après Me Abdy Nar Ndiaye.
Cheikh Thioro Mbacké et cie placés en garde à vue
Ils ont tous été placés en garde à vue dans les locaux du commissariat central de Dakar pour participation à une manifestation interdite et troubles à l'ordre public, d'après la même source de Seneweb.L'interrogatoire de ces personnes est prévu ce lundi.
Me Abdy Nar Ndiaye dénonce l'arrestation de Cheikh Thioro Mbacké et cie
Me Abdy Nar Ndiaye et ses deux confrères Me Djiby Diagne et Me Elhadji Basse se sont rendus à la Sûreté urbaine pour porter assistance aux 13 personnes interpellées par la police.
" Tous les individus interpellés étaient seulement au mauvais endroit au mauvais moment. Mais ils n'ont rien fait", denonce l'avocat Me Abdy Nar Ndiaye au téléphone de Seneweb.
par Abdoul Aziz Diop
CINQ ANS D’ACHARNEMENT ÉDITORIAL
Le devoir d’informer juste et vrai n’est plus qu’un « devoir de se dresser contre » untel ou untel
Le samedi 24 juin 2023, deux quotidiens de Dakar - Grand Panel et L’Indépendant - mentionnent à la Une une information inexacte : « Aziz Diop contre le troisième mandat ». Ce titre est repris par le site Opera News dans un texte accessible à partir du lien : http://opr.news/16bd7afa230623fr_sn?link=1&client=news
Le même jour, 80 journalistes sénégalais rendent publique une tribune dont le titre, sans équivoque, est libellé ainsi qu’il suit : « Du devoir de se dresser contre une 3e candidature. »
Grand Panel et L’Indépendant rendaient compte, à leur manière, de mes réponses, le 23 juin 2023, jour anniversaire du 23 juin 2011, aux questions - en français puis en wolof - du journaliste Ndiogou Diène de la radio RFM. Le nombre considérable de personnes - tous des amis - à m’avoir demandé ce qu’il en était réellement m’oblige à rendre public à mon tour le fond de ma pensée avant de montrer son lien avec la tribune insurrectionnelle des 80 journalistes.
Où en sommes-nous en 2023 ?
S’agissant du 3e mandat, il divise deux camps adverses qui se font face et ne se font le moindre cadeau. Il n’y a alors qu’une manière d’éviter l’affrontement qui consiste à s’en remettre aux juges des élections qui siègent au Conseil constitutionnel. Tel avait été l’issue en 2011-2012.
En 2011-2012, la conclusion en deux points de cinq constitutionnalistes (Prof. Babacar Guèye, Constitutionnaliste, Prof. Abdoulaye Dièye, Constitutionnaliste, Prof. Mounirou Sy, Constitutionnaliste, Prof. Ameth Ndiaye, Constitutionnaliste et Me Doudou Ndoye, Avocat, juriste) sollicités par le M23 - Mouvement du 23 juin -, dont j’étais le président de la Commission communication et le Porte-parole, avait été la suivante :
« 1. la candidature du président Wade pour un 3e mandat est irrecevable ;
2. le Conseil constitutionnel est compétent pour connaître de la recevabilité ou non de la candidature du président Wade. »
Le 29 janvier 2012, le Conseil constitutionnel déclare recevable la candidature du président Wade, obligeant le M23 à « déposer les armes ». On connaît la suite.
En 2023 une situation comparable à cellle de 2012 se présente. Il n’y a d’issue acceptable pour les deux camps qui se font face que l’acceptation comme en 2012 de la décision irrévocable du Conseil constitutionnel.
Celui qui s’en remet à la décision du Conseil constitutionnel n’est préoccupé par un 3e mandat que quand le président sortant annonce sa candidature et la décision du Conseil constitutionnel connue. Sur ce point précis, nous renvoyons le lecteur à notre tribune (suivre le lien ci-après) à la suite de celle du Professeur Abdel Kader Boye de janvier 2023 : https://rp221.com/tag/abdoul-aziz-diop/
Journalisme insurrectionnel
Le journalisme d’opinion est devenu l’émetteur de l’officine de l’information sans infos pour essentiellement trois (3) raisons :
1. le colportage d’opinions toutes faites destinées au grand public ;
2. le traitement incomplet de l’information disponible ;
3. la diffusion de ce que l’on pense avoir compris dans tout ce qui est entendu, lu ou visualisé.
Il en résulte l’aggravation des crises, mal couvertes ou pas couvertes du tout, par ce type de journalisme en vogue au Sénégal pour 36 raisons qui sapent toutes les bases éthique et déontologique du métier de journaliste.
En prélude au référendum constitutionnel du 20 mars 2016, la Décision n° 1-C-2016 du 12 février 2016 affaire n° 1-C-2016 du Conseil constitutionnel est on ne peut plus claire sur le champ d’application de la loi de révision de la même année : « Le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle. » Pour n’avoir mentionné nulle part cet élément clé, la tribune, citée plus haut, montre comment une opinion commune à 80 journalistes sonne le glas du journalisme factuel. C’est qu’à la différence de ce type de journalisme, le journalisme d’opinion fait à la longue le lit du journalisme insurrectionnel qui s’est emparé des lieux du débat démocratique pour donner libre cours aux pulsions putschistes et terroristes. Le devoir d’informer juste et vrai n’est plus qu’un « devoir de se dresser contre » untel ou untel. « Nous journalistes sénégalais - [les 80 bien sûr] - avons décidé de faire cette tribune pour nous insurger contre une troisième candidature de l’actuel président Macky Sall. » Le verbe est lâché : « insurger ». Bonjour le journalisme institutionnel.
Pendant près d’une décennie - de 2005 à 2012 en cours du jour et peu après 2012 en cours de vacances pour les professionnels - je n’ai de cesse de dire aux étudiants de plusieurs cohortes d’élèves journalistes et d’élèves communicants que « la communication politique est l’espace où s’échangent les discours contradictoires entre les différents acteurs légitimés à parler de politique et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l’opinion » (Wolton, 2008). Qu’est-ce qu’il en reste quand 80 journalistes décident unilatéralement d’exclure du débat les hommes politiques et les citoyens qui se refusent à s’insurger contre les institutions de la République ? Rien ! L’espace est vidé du « trop-plein » dont une partie des acteurs - les journalistes - décident seuls de la nouvelle composition. Une sorte de déchéance de citoyenneté au prétexte que la mort rôde.
Rien en fin de compte qu’un aveu d’acharnement éditorial qui fait qu’on dit depuis avril 2019 tout le mal qu’on pense du pouvoir poussé jusqu’à ses derniers retranchements et tout le bien qu’on ne pense pas de l’opposition radicale et de ses excroissances insurrectionnelles dans les réseaux sociaux, les écoles, la fonction publique, les universités, dévorées par les flammes criminelles des 72 premières heures du mois de juin 2023, et maintenant la presse tous médias confondus.
Abdoul Aziz Diop est ancien chargé de cours à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (ISSIC) du Groupe Sud et ancien Porte-parole du M23.
«Néna day nieuw déloger Macky sall...bou nieuwé gnou d... »
par Sakoura Waly
AGIR AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce qui se trame, si l’on y prend garde, débouchera inéluctablement sur un chaos. Macky doit et peut encore surprendre son monde en prenant le contre-pied de ceux qui le poussent au suicide
Alors qu’un semblant de décrispation se profilait il y a quelques semaines encore à la suite de la visite du président Sall au Khalife Général des mourides, l’heure est plus que jamais à l’angoisse et le Sénégal retient son souffle à la veille d’un discours de tous les dangers prévu ce 25 juin. En effet, ce qui semble en être les prémisses, apparues au cours de la rencontre que le président Sall a organisée avec ses militants cette semaine à Paris, ne sont pas des plus rassurantes. Et pourtant le Sénégal a plus que jamais besoin de trouver une solution définitive et apaisée à la situation de graves tensions politiques qu’il traverse depuis plus de deux ans et qui a connu ces derniers jours un regain par suite de la condamnation ahurissante de l’opposant Ousmane Sonko, le principal et plus farouche adversaire du régime en place par un tribunal de Dakar le 1er juin 2023.
Nous le savons tous, et cela s’est renforcé davantage au cours des derniers évènements de ce début juin, que ce qui se trame au Sénégal, si l’on y prend garde, débouchera inéluctablement sur un chaos dont on n’ose imaginer les conséquences incalculables. Elles ne laisseront personne indemne, ni Macky Sall et son régime, ni l’opposition politique, ni hélas le pauvre sénégalais lambda !
À huit mois de l’élection présidentielle, les Sénégalais qui devaient être actuellement occupés à examiner et à comparer les offres politiques des différents candidats à la présidentielle, à écouter les principaux prétendants aux destinées du pays rivaliser d’ardeur en explicitant leurs programmes et leur engagement à apporter des réponses à leurs préoccupations en sont hélas réduit à la plus totale des incertitudes. Personne ne sait qui sera candidat et qui ne le sera pas, ni même si les élections se tiendront à date échue ! Leur pays, jadis « vitrine de la démocratie » en Afrique francophone et modèle de stabilité symbolisant l’espoir pour tant d’Africains en général et de l’Ouest en particulier, est empêtré depuis plusieurs années dans un feuilleton ubuesque dont l’épilogue pourrait, si l’on y prend garde, entraîner le seul pays d’Afrique francophone qui a jusque-là échappé aux démons de l’aventure à basculer, devenant ainsi, comme me le disait récemment un ami et grand frère, un « État africain ordinaire.
Nous nous étions pris à rêver, à espérer, à la suite de sa rencontre avec le Khalife général des Mourides que le président Sall souhaitait effectivement trouver une issue paisible à la situation dans laquelle le pays se trouve et pour laquelle il est, si ce n’est l’unique, en tout cas le plus important acteur qui peut mettre un terme immédiat à la crise. De lui dépend aujourd’hui la solution et tout le monde sait qu’il lui suffit de prononcer ces deux phrases simples qu’il se refuse de faire depuis fort longtemps pour que tout s’arrête : « Je ne suis pas candidat à un troisième mandat. Je tiens à organiser des élections transparentes, libres et démocratiques auxquelles prendront part tous ceux qui le souhaitent et qui remplissent les critères, y compris Ousmane Sonko ». Rien que par cela, il mettra définitivement un terme à toute cette tension et à ces actes d’une rare barbarie jamais imaginée dans ce pays. Il ferait également cesser du même coup, toute les manifestations et saccages, conséquences d’un sentiment d’injustice et de la violence qu’exerce son régime sur le peuple depuis un bon moment.
Viendra évidemment le temps de la concertation, du dialogue (le vrai) pour trouver des solutions à certaines questions et pour s’accorder sur l’essentiel qui permettra, tout en faisant preuve de justice, d’agir avec intelligence pour préserver le Sénégal car, au finish c’est le Sénégal qui doit être placé au-dessus de toutes autres considérations, et sa paix et notre survie collective valent tous les sacrifices, voire certains compromis parfois indispensables pour préserver l’avenir et l’essentiel, sans pour autant tomber dans aucune compromission.
En ce moment critique de l’histoire de notre pays, il y a des équilibres à trouver, des solutions consensuelles à adopter afin de sortir indemne de ce cauchemar (déjà un lourd tribut de plusieurs dizaines de vies humaines a déjà été payé depuis deux 2021).
Si l’espoir est toujours permis, (tant qu’il ne se sera pas prononcé), il faut prier que le président Sall revienne à la raison et fasse honneur à sa parole, à sa promesse, à ses écrits, à la loi fondamentale qu’il connait parfaitement et qui ne lui donne aucune possibilité de prétendre à une troisième candidature. Il est évident que ce qui se passe dans ce pays depuis quelques années résulte de sa volonté morbide de se maintenir au pouvoir à tout prix.
Et pourtant, voici un homme au destin incroyablement fabuleux, qui aurait pu finir son règne avec tous les honneurs et des perspectives d’un avenir radieux pour lui et les siens, qu’aucun de ses prédécesseurs n’aura eu. Il aurait pu en effet être celui-là qui, pour la première fois organiserait des élections libres, transparentes et démocratiques contribuant ainsi à consolider la trajectoire démocratique de son pays et rentrer dans l’histoire par la grande porte, rejoignant par la même occasion la liste restreinte de quelques hautes personnalités africaines à la tête desquels le président Mandela. C’est tout le mal que nous lui souhaitons. Mais pour ce faire, il est peut-être encore temps de l’aider à nous aider en espérant que la fenêtre de tir qui s’offre encore à lui, si étroite soit-elle, est encore exploitable.
Il faut saluer les appels venus de tous bords, des amis et voisins du Sénégal et de l’Afrique en général, des institutions internationales et notamment onusiennes et leur demander de maintenir la pression et d’agir de façon encore plus claire, plus explicite et sans ambages pour demander au président Sall de revenir en arrière pendant qu’il est encore temps. Il faut qu’il entende le message de ses compatriotes de tous bords et de toutes catégories à l’intérieur comme à l’extérieur qui en appellent à la retenue et au respect strict des principes de démocratie et de la règle de droit, à l’instar du Conseil des Droits de l’Homme réuni la semaine dernière à Genève.
Le Sénégal se passerait bien d’un médecin après la mort, c’est à dire d’une MINUSEN (Mission des Nations Unies au Sénégal) qui consacrerait, il faut le dire, l’échec de la communauté internationale qui aura assisté, impuissante, au basculement du Sénégal dans une aventure aux conséquences incalculables. C’est donc maintenant, pendant que le président Sall ne s’est encore explicitement prononcé sur ses intentions qu’il faut agir et avec diligence et toute la fermeté que requiert la situation actuelle pour lui faire entendre raison. Toute autre option serait lourde de conséquences.
Les Africains retiennent leur souffle ! En effet, si rien ne change dans ce qui semble être les plans du régime de Macky Sall, le pire est à craindre dans les semaines à venir. C’est pourquoi, il est temps pour les amis du Sénégal et tous les démocrates du monde épris de justice sociale et de paix, d’élever encore plus la voix avant qu’il ne soit trop tard.
Face à ce qui se passe dans ce pays, les Sénégalais dans leur grande majorité sont pétrifiés d’angoisse. Et, comme anesthésiés par une situation qu’ils pensaient impossible dans leur pays au regard de sa trajectoire politique et des avancées significatives réalisées en matière de démocratie depuis notre accession à l’indépendance, les plus âgés se demandent à quel Saint se vouer, tandis que les plus jeunes, ouverts au monde et tirant les leçons des pratiques de Macky Sall depuis son arrivée au pouvoir, consistant à trouver des subterfuges pour éliminer ses adversaires, ont vite que leur salut, et par conséquent celui du Sénégal tout entier réside désormais dans la résistance qui, au demeurant, est consacré par la Constitution du pays. Les Sénégalais n’ayant jamais voulu que leur pays bascule dans une certaine aventure ont toujours privilégié le dialogue et la concertation pour arriver à des solutions consensuelles qui permettent de préserver l’essentiel, mais un dialogue sincère et sans compromission impliquant tous les concernés, et notamment les plus représentatifs.
Or, faute d’autres alternatives, une importante frange de Sénégalais, notamment les plus jeunes, ont été progressivement poussés vers la seule option à leur portée, se battre dans la rue contre l’arbitraire, l’injustice et la discrimination exercés avec une telle arrogance et un tel mépris pour les populations qu’on se pose encore la question de savoir ce qu’il s’est passé chez l’homme de la gouvernance sobre et vertueuse qui promettait de placer la patrie avant le parti et que sais-je encore ?
Le président Sall a promis de s’adresser à son peuple ce dimanche 25 juin au terme de son dialogue avec certains acteurs de la société (de loin les moins représentatifs) et qui, pour beaucoup, n’y sont allés que pour leurs propres intérêts. Malgré tout, espérons et prions pour qu’il soit habité, en cette occasion historique, par la sagesse, la lucidité, le courage ou tout simplement l’amour pour son pays pour prononcer enfin les mots magiques et salvateurs que le peuple attend depuis si longtemps, et, ce faisant, nous préserver d’une aventure aussi dangereuse qu’inutile qui ne lui fera pas honneur et qui n’épargnera personne. Le prix payé est déjà lourd, mais il est encore temps pour sauver l’essentiel : préserver le pays et lui assurer un avenir apaisé permettant de mettre en valeur l’immense potentiel de développement qu’il recèle au bénéfice de sa population et particulièrement de cette formidable jeunesse que nous ne souhaitons plus voir périr par millier au fonds de l’Atlantique et dans le Sahara.
Le président Sall doit et peut encore surprendre son monde en prenant le contre-pied de ceux qui, dans son entourage, le poussent au suicide. Le ferait-il que ses concitoyens, l’Afrique et le monde lui en sauraient gré. C’est tout le bonheur que nous lui souhaitons. Le monde est à son écoute, le Sénégal retient son souffle.
Sakoura Waly est fonctionnaire des Nations Unies.
DANS L'OMBRE DE WEMBANYAMA VEILLE SON AGENT BOUNA NDIAYE
L'arrivée par la grande porte de Victor Wembanyama en NBA, drafté en première position par San Antonio, est l'aboutissement de plusieurs années de préparation minutieuse orchestrée par son agent, Bouna Ndiaye, un des plus influents de la planète
"Avec Victor, on a affaire à quelqu'un d'atypique dans tous les sens du terme, sur le plan mental comme physique. Il faut tout adapter à lui. On y a mis beaucoup d'énergie, mais que c'est excitant!", dit Ndiaye, en regardant son poulain de 2,24 m tenter quelques shoots, pour la première fois sous le maillot blanc des Spurs, dans l'AT&T Arena.
Quelques instants plus tôt, c'est visiblement plus fatigué, qu'il s'était plié à une énième conférence de presse, deux jours après être devenu le premier Français de l'histoire N.1 de la draft.
On sent la fierté et l'émotion poindre pudiquement chez cet homme de 58 ans, dont le parcours est pourtant jalonné de réussites, avec, en quasiment 20 ans, une trentaine de joueurs de son écurie qui ont signé en NBA, et de très gros coups, comme le contrat record signé en 2020 par Rudy Gobert (205 millions de dollars sur cinq ans) avec Utah.
Alors, après plusieurs jours d'un tourbillon médiatique intense, de New York à San Antonio, où l'accueil réservé par les fans a embrassé une certaine démesure, voir Victor enfin dunker sur le parquet des Spurs est un instant précieux. Il permet de mesurer le chemin parcouru.
"Un garçon extraordinaire"
"Il y a environ 30 ans, on m'a un peu poussé à devenir agent, car à l'époque je m'occupais des gamins à Grigny (Essonne), à la cité de la Grande Borne. Et un jour, l'un d'entre-eux m'a dit +mais pourquoi tu ne deviendrais pas mon agent? C'est en toi que j'ai confiance+".
Il crée Comsport en 1995, avec Jérémy Medjana, admire David Falk, l'agent de Michael Jordan, et s'inspire de Pape Diouf, incontournable dans le foot, pour sa capacité à instaurer une relation de confiance, presque familiale avec les joueurs.
"Ma première décision a été de ne m'occuper que des Français et des Africains. On m'a dit +tu es fou, les meilleurs basketteurs sont Américains, les étrangers n'ont aucune valeur+ J'ai répondu: +eh bien ça va changer+ Et aujourd'hui je suis dans Forbes, classé parmi les agents les plus influents du monde, tous sports confondus", sourit-il.
"A travers les années, on a pu aiguiser notre savoir-faire, avec tous les joueurs que nous avons accompagnés en NBA, Didier Mbenga, Ian Mahinmi, Ronny Turiaf, Rodrigue Beaubois, Nicolas Batum, Rudy Gobert, Evan Fournier...", poursuit-il.
"Aujourd'hui, on est dans les pas d'un garçon extraordinaire. Là-haut (dans sa tête, ndlr) ça va très, très vite. Il est prêt. Pour lui, ce qui se passe est normal, parce qu'il s'y prépare depuis longtemps. Et nous, nous devons utiliser toute l'expérience accumulée, retenir les erreurs qu'on a pu commettre aussi, à son service", dit Ndiaye, en observant la maman du joueur assise non loin.
Féroce concurrence
"Dès le départ il y a des connexions, car avec Elodie on se connaît depuis 35 ans, raconte-t-il. Elle entraînait mon fils, quand il avait quatre ans. Lorsque Victor a commencé à faire parler de lui, Jérémy (Medjana) me disait: +il y a ce gamin, il faut que tu ailles le voir!+ Il avait 12 ans. Je ne voulais pas, car si quelqu'un était venu voir mon fils à cet âge-là, je l'aurais envoyé ch..."
"A force d'insistance, j'ai fini par aller l'observer. On a gardé contact et quand il a eu 15 ans, on a commencé à mettre les choses en place, avec des spécificités pour chacun des secteurs à travailler. Un staff médical a été mobilisé, il a Guillaume Alquier, un des meilleurs préparateurs physiques, et il y a eu la gestion au quotidien sur le plan mental...", énumère-t-il.
Tout ceci pour que Victor soit armé pour répondre au défi de la NBA. On glisse d'ailleurs à Ndiaye que lui aussi va devoir muscler son jeu avec Comsport, face à la féroce concurrence qui ne manquera pas de vouloir lui chiper son client.
"Certains agents américains ont déjà essayé", coupe-t-il en souriant. "Mais on ne s'occupe pas de ça. Ce qui compte, ce sont les résultats."