Le centre africain de recherche sur la population et la santé (APHRC en anglais) a célébré hier, à Dakar, ses vingt (20) ans d’existence. A l’occasion de cet évènement, un panel a été organisé sur le thème « Développement et décolonisation de la recherche en Afrique ». Selon Dr Cheikh Mbacké Faye, Directeur du Bureau régional de l’organisation, en Afrique de l’Ouest, le ratio entre chercheurs et population est trop faible dans le continent. Il est entre 80 et 120 chercheurs pour un million d’habitants.
APHRC (Centre africain de recherche sur la population et la santé) est une institution de recherche qui regroupe environ 22 pays africains. L’organisation non gouvernementale a, à l’occasion de la célébration de ses vingt ans d’existence, organisé hier, vendredi 23 juin 2023, à Dakar, un atelier dont le thème a porté sur « le développement et la décolonisation de la recherche en Afrique ». Selon son Directeur du Bureau régional Afrique de l’Ouest, le choix du thème intervient dans un contexte où, il faut encourager la recherche dans le continent qui, aujourd’hui, compte un faible effectif de chercheurs comparé aux autres continents. « Toutes les études aux niveau mondial ont montré qu’il y a une faible masse critique de chercheurs en Afrique. On a aujourd’hui un ratio qui se situe entre 80 et 120 chercheurs pour chaque million d’habitants ; là où dans d’autres pays dans le monde, on est entre 3000 et 4000 chercheurs pour un million d’habitants », a déclaré Dr Cheikh Mbacké Faye.
Selon ce dernier, pour combler ce gap, il faudra former un million de chercheurs en vingt (20) ans. Dr Faye de préciser que pour y arriver, il nécessitera beaucoup de financements, mais aussi beaucoup plus d’efforts dans la formation. Le président du Bureau régional Afrique de l’Ouest de l’APHRC a également souligné le problème de la rétention des chercheurs dans le continent. A l’en croire, le faible salaire et les conditions difficiles de travail sont souvent à l’origine de la « fuite des cerveaux » qui vide le continent de ses chercheurs. Les différents panelistes ont abordé la thématique de l’atelier sous des angles différents.
Le Pr Mary Teuw Niane a, durant son allocution, invité les chercheurs africains à ne pas « s’isoler ». Pour l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, « le chercheur africain n’est pas encore véritablement chercheur, tant qu’il n’est cité qu’en Afrique ». L’ancien Recteur de l’Université-Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis, considère que pour booster la recherche en Afrique, il faut que les Etats du continent aient des politiques de Sciences technologiques et innovation.
Quant au Professeur Ousmane Sène, il a plaidé pour que les dimensions contextuelle et culturelle de la recherche soient prises en compte afin de « décoloniser » celle-ci. Pour l’agrégé en littérature africaine et afro-américaine, il faut adapter la recherche aux réalités africaines et surtout prendre en compte le facteur de la langue qui peut constituer une barrière à la recherche.
LA DOUBLE CULTURE DEVIENT UNE REALITE GRACE A L’IRRIGATION AVEC LES CANAUX MAÇONNES
Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), en partenariat avec la SAED, a démarré en 2020 la réalisation des travaux de réhabilitation de 1200 ha de périmètres irrigués villageois (PIV) dans la vallée du fleuve Sénégal
Aujourd’hui, la double culture est devenue une réalité au niveau des périmètres rizicoles de la vallée du fleuve Sénégal. Ceci grâce à l’intervention du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) qui, en collaboration avec la Saed, a réhabilité 1200 ha de périmètres irrigués villageois (PIV) dans les localités de Podor et Matam. Le PARIIS a mis le pari sur la réalisation d’un système d’irrigation qui s’est voulu innovant, économe et durable. En effet, les canaux en terre qui exigeaient des travaux d’entretien annuels importants et occasionnaient des charges d’exploitation assez élevées ont été remplacés par des canaux en maçonnerie. Avec cette maitrise de l’eau, les producteurs de riz parviennent à cultiver deux à trois fois plus sur la même superficie durant l’année.
Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), en partenariat avec la SAED, a démarré en 2020 la réalisation des travaux de réhabilitation de 1200 ha de périmètres irrigués villageois (PIV) dans la vallée du fleuve Sénégal, plus précisément dans les localités de Podor et Matam. Ces périmètres irrigués villageois sont des aménagements hydro-agricoles, qui correspondent aux aménagements de petites et moyennes tailles et sont gérés par les communautés villageoises pour les besoins alimentaires des ménages et les marchés locaux.
Dans le cadre de cette réhabilitation de 1200 ha de PIV dans Vallée du fleuve Sénégal, le PARIIS SN a mis le pari sur la réalisation d’un système d’irrigation qui s’est voulu innovant, économe et durable. En effet, les canaux en terre exigeant des travaux d’entretien annuels importants et occasionnant des charges d’exploitation assez élevées à cause de l’infiltration et des fuites d’eau induisant des ruptures fréquentes des cavaliers des canaux, ont été remplacés par des canaux en maçonnerie. Le choix des canaux en maçonnerie comme solution découle de la problématique majeure relative à la nécessité d’entretien des ouvrages au niveau des périmètres irrigués villageois de la vallée. Ces canaux sont constitués de parois et d’éléments de consolidation de la structure réalisés en béton armé tels que la dalle de fond, le chaînage supérieur, des poteaux intermédiaires et raidisseurs implantés à des intervalles définis, sans compter les joints de dilatation pour la prévention des risques de fissuration de la structure, en cas de prévalence de tassements différentiels le long du tracé des canaux.
A travers la réalisation de ces canaux maçonnés d’une durée de vie de quinze (15) ans au moins dans la vallée du fleuve Sénégal, le PARIIS s’engage à contribuer à la hausse de la productivité agricole dans cette zone à travers une parfaite sécurité/maitrise de l’eau, la réduction des charges d’exploitation supportées par les bénéficiaires, associées à des coûts d’entretien drastiquement réduits. « Il s’agit d’un système gravitaire, ils ont juste besoin d’une moto pompe pour pomper l’eau au niveau du bassin. Cela à partir du canal principal que le projet a eu à réfectionner avec un remblai compacté et des canaux secondaires et tertiaires. C’est à partir de là que l’eau atteint les parcelles », explique Samba Wadjanga, chef de secteur au Saed à Thilla Boubacar (département de Podor), rencontré dans le périmètre de Djokere Endam dans la commune de Gnawene Pendaw (département de Podor).
Le projet a réhabilité l’aménagement pour un potentiel brut de 12 hectares et une superficie exploitable de 10 hectares dans cette localité. « C’est un Gie très dynamique qui a exploité toute la superficie juste après réfection de l’aménagement. Sur les campagnes précédentes, ils ont mis en valeur 10 hectares durant la saison froide qui a suivi la saison hivernale, 6 autres hectares de poli culture. Sur la contre-saison, ils ont mis en valeur 6 hectares. Donc, sur un potentiel de 10 hectares durant l’année 2023, ils ont mis en valeur 22 hectares. Ce qui fait une intensité culturale de 1 point 8. Ce qui est très rare dans le département de Podor. C’est grâce au projet qu’ils ont obtenu ces résultats», se réjouit-il. Pour la contre-saison froide, période allant du mois d’octobre au mois de février, ajoute-t-il, ils mettent en valeur l’oignon et la tomate. Pour le riz, ils font la double culture. « Durant l’hivernage, les producteurs ont fait 5,6 tonnes à l’hectare.
En contre-saison chaude, ils ont fait un rendement moyen de 6,5 tonnes à l’hectare. Cela avec des pics qui peuvent aller jusqu’à 8 tonnes par hectare », a fait savoir M Wadjanga. A Thillambol, un périmètre villageois de 22 hectares a été réhabilité dans le cadre du projet. Pour cette campagne chaude, les producteurs ont eu à aménager 18 hectares en riz. « Depuis 1993, nous cultivons la terre. Nous étions confrontés à des difficultés dans nos travaux champêtres. Avant la construction de ces canaux, il nous fallait attendre 1 heure à 2 heures pour que l’eau arrive au niveau des parcelles. La moto-pomme consommait 10 litres de gasoil pour irriguer le périmètre parce que les canaux éraient construits en argile. Maintenant, la moto ne consomme que 5 litres de gasoil. Vraiment, toutes ces difficultés sont derrière nous grâce à Pariis et à la Saed », confie Oumar Hamady Sow, producteur de riz.
LE F24 REJETTE LA CANDIDATURE DE MACKY ET APPELLE A LA RESISTANCE
A l’instar de la commission politique du dialogue national, celle du dialogue dit du peuple, initiée par la plateforme F24 a rendu ses conclusions hier, vendredi 23 juin 2023.
A l’instar de la commission politique du dialogue national, celle du dialogue dit du peuple, initiée par la plateforme F24 a rendu ses conclusions hier, vendredi 23 juin 2023. La commission en question dirigée par Dr Abdourahmane Diouf a rejeté sans ambages la troisième candidature de Macky Sall.
Cette commission qui s’est, pendant trois jours, penchée essentiellement sur cette candidature du Président de la République a été catégorique. Pour elle, Macky Sall ne peut pas présenter sa candidature pour la présidentielle de 2024. Et de relever, face à la persistance des partisans de Macky Sall à théoriser le « 3ème mandat « et face à une «Constitution en péril, il faut la résistance et la responsabilité du peuple».
Pour autant, a dit Bassirou Ndiaye qui a lu le rapport de la commission politique du dialogue du peuple, «Le débat doit être clos. 2016, c’était la limitation du mandat, l’intangibilité». Seulement, a-t-il déplore, «ils ont cherché à justifier la validation de la candidature du président sortant pour une troisième fois, ils ont trouvé comme argument la jurisprudence Wade mais la limitation du mandat ne concerne pas la durée mais le nombre».
Au demeurant, la plateforme F24 qui regroupe une centaine de partis politiques, d’organisations de la société civile et des mouvements citoyens s’est dit convaincue que l’heure de la résistance a sonné : «Il ne s’agit plus de réagir mais d’agir. Le débat juridique est dépassé, sa clarté est saisie par le Sénégalais. Nous devons passer à l’action, à la sensibilisation, à la résistance. Le peuple n’acceptera plus la violation de sa souveraineté, sa Constitution ou encore une nouvelle confiscation de son pouvoir. Il impose, à son serviteur, sa volonté, il exercera son droit politique, la résistance pour empêcher la violation de sa Constitution».
MULTIPLE PHOTOS
LA SONAGED HONNORE SES EMPLOYERS
Dakar, 23 juin (APS) Cent-soixante agents de la société nationale de gestion intégrée des déchets, ont bénéficié vendredi d’un terrain de 150 m2, suivant leur ancienneté dans le but de sanctionner positivement leur contribution à la construction nationale
Dakar, 23 juin (APS) – Cent-soixante agents de la société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), ont bénéficié vendredi d’un terrain de 150 m2, suivant leur ancienneté dans le but de sanctionner positivement leur contribution à la construction nationale, a constaté l’APS.
Ces récipiendaires bénéficient d’une première assiette foncière de 5 hectares dans la zone de Thiès qui permettra de créer au moins 200 logements.
‘’ (…) Nous voilà de nouveau réuni ce matin, pour célébrer encore d’autres agents méritant à travers cette cérémonie pour le lancement officiel d’un plan logement pour la communauté des agents du nettoiement’’, a déclaré, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Seydou Sow, qui présidait la cérémonie officielle de la marquant la récompense des meilleurs agents de la SONAGED.
Selon lui, ceci marque un tournant décisif dans l’histoire du Sénégal, dans la mesure où, il s’agit non seulement d’un pas important dans la consolidation du capital humain du secteur, mais aussi une réponse à leur doléance.
‘’Nous sommes donc, résolument dans le temps de l’action pour bâtir une société de partage et de solidarité. Cette première tranche, permettra à 160 récipiendaires de bénéficier d’une assiette foncière individuelle d’environ 150 m2’’, a-t-il expliqué.
Dans ce groupe, figurent 10 agents qui émanent des autres segments de la SONAGED, notamment les ex journaliers, les volontaires de propreté, les personnelles administratives de base, etc. ‘’A travers cette répartition, nous souhaitions aussi montrer que toutes les composantes de la société sont impliquées dans ce processus qui ne fait que démarrer’’, a indiqué M. Sow.
Pour lui, la consolidation de la performance du secteur du nettoiement sous l’impulsion de la SONAGED, permettra de matérialiser la vision du chef de l’Etat pour un Sénégal zéro déchets.
Cette dernière permettra aussi d’ouvrir des nouvelles perspectives de développement et d’amélioration des conditions de travail de tous les agents.
‘’Pour vous témoigner l’accompagnement de la banque, nous allons vous suggérer d’ouvrir des comptes, car les 200 personnes visées par ce projet recevrons chacun un compte d’épargne avec un dépôt initial de 25 mille Frcfa que la BHS mettra à leur disposition’’, a quant à lui, soutenu, le directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), Bocar Sy.
Il a toutefois demandé aux bénéficiaires de s’engager pour porter le solde à 50 mille francs CFA et de continuer à cotiser. ‘’Construisez en fonction de vos moyens, de la taille de vos familles, car une maison grandit avec ses occupants’’, a-t-il suggéré.
Pour sa part, le directeur général de la SONAGED, Mass Thiam, s’est félicité de cette journée importante pour l’entreprise dans la mesure où, elle permet d’amorcer le futur plan de logement de la famille du nettoiement.
‘’C’est donc, l’occasion de remercier le président de la République qui a bien voulu nous octroyer cette première parcelle de 5 hectares de terrain dans la nouvelle ville Thiès’’, a-t-il ajouté.
Mais la cerise sur le gâteau, a poursuivi le DG de la SONAGED, a été l’annonce faite par le ministre de leur octroyer un minimum de 3 hectares sur l’ensemble de zones d’aménagement concerté qui sont développées à l’intérieur du Sénégal.
LE SENEGAL A L’ECOUTE DU PRESIDENT MACKY SALL
Le président de la République, Macky Sall, va présider cet après-midi la cérémonie de clôture du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier.
Le président de la République, Macky Sall, va présider cet après-midi la cérémonie de clôture du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier. Outre la réception des rapports des huit commissions du dialogue national, le chef de l’Etat qui a prévu de parler aux Sénégalais est attendu sur plusieurs questions dont celle de la 3ème candidature, la réponse qu’il entend apporter à l’équation Ousmane Sonko mais aussi sur les 4 points de désaccords notés lors du dialogue politique.
Un week-end décisif pour le Sénégal. Le président de la République, sauf revirement de dernière minute, va parler aux Sénégalais ce samedi 24 juin lors de la cérémonie de réception officielle des rapports des huit commissions du dialogue national qu’il va présider au Palais de la République. En réunion du Conseil des ministres du 7 juin dernier, le chef de l’Etat, Macky Sall avait indiqué qu’il allait se prononcer sur les conclusions et recommandations des différentes commissions du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier mais aussi « donner les grandes orientations qui permettront la consolidation de notre modèle démocratique et républicain ».
Partant de cette annonce et l’analyse de la situation de tension politique qui règne actuellement dans le pays, il faut dire que la position du président Macky Sall sera très attendue notamment sur les conclusions de la commission politique. En effet, à moins de 250 jours de la présidentielle du 25 février 2024 prochain, le processus électoral en perspective de cette élection reste toujours incertain. Malgré les 12 points d’accords obtenus par les acteurs engagés dans ce dialogue boycotté par la principale coalition d’opposition, Yewwi askan wi, et la plateforme F24 qui regroupe plus de 112 entités politiques et mouvements citoyens contre sa 3ème candidature, le climat politique reste plus que jamais tendu. Une tension qui, du reste, est alimentée par son mutisme sur le débat autour de son ambition de briguer une 3ème candidature et les sorties de plus en plus ouvertes de ses partisans l’invitant à revenir sur son engagement de faire deux mandats et passer le témoin à un autre. Et cela, d’autant plus qu’il est noté une absence d’une véritable alternative à sa candidature au sein de la majorité présidentielle à huit mois de la date de la présidentielle de 2024.
Outre cette question de la candidature au sein de la majorité au pouvoir, le chef de l’Etat est également attendu sur la solution qu’il entend apporter à l’équation que constitue le cas de son principal opposant, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef et maire de Ziguinchor dont le cas catalyse aujourd’hui toutes les tensions politiques au Sénégal. A ces questions, il faut également ajouter la mise en sursis des potentiels sérieux adversaires au sein de l’opposition à travers des procédures judiciaires et le système de parrainage qui, malgré des améliorations actées lors de ce dialogue, pourrait toujours être utilisé pour barrer la route à certains leaders de l’opposition.
Ainsi, au-delà des 12 points d’accords actés lors de cette rencontre dont ceux concernant la révision des articles L28 et L29 du Code électoral et de la Loi sur la Crei qui permettent non seulement à Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade de recouvrer leur éligibilité mais aussi de baisser la tension avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a toujours réclamé la révision du procès Karim Wade, le chef de l’Etat, toujours dans cette perspective d’apaisement de la tension actuelle, pourrait également lever le véto imposé par ses plénipotentiaires au sein de la commission du dialogue politique sur certains points de désaccord. Il s’agit entre autres, de la création d’un Ministère chargé des Élections dirigé par une personnalité́ non partisane comme l’avait fait son prédécesseur Me Abdoulaye Wade en 2012, la déchéance électorale comme peine complémentaire et le non-cumul de la fonction de chef de l’Etat et de chef de parti.
L’ECONOMISTE MOR GASSAMA EN PHASE AVEC LA BANQUE MONDIALE
D’après les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique du Sénégal se situerait à 9,9% en 2024. Un rebond en rapport avec « les toutes premières retombées de l’exploitation pétrolière et gazière ».
La croissance économique du Sénégal est projetée à 9,9% en 2024 en perspective des retombées pétrolières et gazières contre une pauvreté ambiante de 54%. Pour avoir un impact significatif, il est préconisé un assainissement budgétaire et un bon ciblage des ménages pauvres et ou vulnérables.
D’après les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique du Sénégal se situerait à 9,9% en 2024. Un rebond en rapport avec « les toutes premières retombées de l’exploitation pétrolière et gazière ». Une exploitation qui démarre au dernier trimestre de l’année 2023 pour monter en puissance progressivement en 2024.
Toutefois, l’économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Mor Gassama, a tenu à rappeler que l’institution de Bretton Woods (Banque mondiale) préconise « l’assainissement budgétaire qui devrait permettre de diminuer une part importante de l’encours de la dette ». Ce taux d’endettement dépasse largement le seuil communautaire fixé à 70% contre plus de 75%. Mais, vite, il précise qu’en termes d’endettement global, ce taux reste « modéré ». Aujourd’hui, il est important de bien assainir les finances publiques pour avoir une marge de manœuvre en cas d’éventuels chocs. Face à certaines crises, l’économiste admet qu’on n’est pas tenu d’être « un bon élève » mais de « trouver des palliatifs aux difficultés ».
Malgré ces progressions de croissance, il est constatable que les ménages sont en difficulté. Mais, avec une croissance projetée à près de deux chiffres (9,9%) en 2024, « l’inflation à 9,7% de 2022 a fortement esseulé les ménages ». A l’en croire, « cette inflation a durement éprouvé les ménages pauvres et vulnérables ».
En réponse à cette forte inflation, « le gouvernement avait fait d’énormes efforts pour soutenir et limiter les dégâts ». Mais, « malheureusement, cette subvention n’était pas ciblée. En conséquence, le gouvernement était passé à côté », a-t-il dit. Pour s’en convaincre, il met en exergue les subventions à l’énergie d’un montant de « 750 milliards » dont la majorité a été captée par les plus aisés (nantis). Et les plus pauvres que de « 20% seulement de ce montant, soit 250 milliards de FCFA », s’en désole l’enseignant-chercheur.
Pour le professeur Mor Gassama, le gouvernement aurait dû faire comme la France en envoyant directement des chèques aux ayants-droit (les ménages pauvres et ou vulnérables).