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17 août 2025
FOOT : LES CHAMPIONNES DU MONDE ESPAGNOLES SE REBELLENT CONTRE LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION
Les 23 joueuses de la Roja, sacrée championne du monde, ont annoncé vendredi, qu'elles refusaient de rejouer pour la sélection sous la direction actuelle de la fédé. En cause : le patron du foot espagnol, Luis Rubiales, qui a embrassé de force une joueuse
Le scandale du baiser forcé n'en finit pas de secouer le monde du foot espagnol : après le refus de démissionner de Luis Rubiales, patron de la fédération, les joueuses de la sélection ont pris fait et cause pour Jenni Hermoso et annoncé vendredi 25 août qu'elles ne joueraient plus avec la Roja si la direction actuelle était maintenue.
Ce qui est déjà surnommé le "#MeToo du football espagnol", après le baiser forcé de Luis Rubiales à la numéro 10 Jenni Hermoso dimanche soir lors de la remise des médailles à Sydney, a connu un ultime rebondissement vendredi soir avec l'annonce d'une grève de l'équipe nationale féminine.
"Après tout ce qui est arrivé lors de la remise des médailles du Mondial féminin, toutes les joueuses signataires du présent texte n'honoreront pas une prochaine convocation si les dirigeants actuels sont maintenus", ont écrit les 23 joueuses de l'équipe nationale d'Espagne, sacrée championne du monde dimanche en Australie, dans un communiqué diffusé par le syndicat Futpro.
Dans le même communiqué, Jenni Hermoso a indiqué qu'elle n'avait "à aucun moment consenti à ce baiser" : "Je ne tolère pas qu'on mette en doute ma parole et encore moins que l'on invente des propos que je n'ai pas dits."
De quoi démonter totalement la défense de Luis Rubiales, qui a refusé de démissionner de son poste quelques heures plus tôt devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid. En poste depuis 2018, l'ancien défenseur s'est lancé dans une contre-attaque, affirmant que le baiser était, selon lui, "réciproque" et "consenti" et qu'il avait obtenu la permission de le faire, tout en fustigeant le "faux féminisme".
"Je ne démissionnerai pas ! Je ne démissionnerai pas !", a lancé Luis Rubiales dans un discours de combat devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid, à laquelle étaient convoquées quelque 140 personnes.
Père de trois filles, M. Rubiales a en revanche demandé "pardon à la reine" Letizia pour son geste sur le balcon du stade de Sydney, lorsqu'il avait empoigné ses parties génitales, alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres d'elle.
Le secrétaire d'État espagnol aux Sports Victor Francos a confirmé au cours d'une conférence de presse que le gouvernement allait entamer des poursuites contre Luis Rubiales.
D'autres joueuses espagnoles sont sorties du silence, dénonçant un comportement "intolérable" et apportant leur soutien à Jenni Hermoso, tandis que le hashtag "#SeAcabo" (C'est terminé) commençait à émerger sur les réseaux. "Par respect pour le football. Ça suffit ! Il est temps que ça change pour de bon", a écrit sur X la ligue de football professionnelle féminine.
Pour sa part, l'ancien gardien du Real Madrid et de la "Roja" Iker Casillas a parlé de "honte totale" à propos de Rubiales, tandis que l'attaquant du Betis Borja Iglesias a annoncé qu'il ne porterait plus le maillot de l'équipe nationale.
Même certains clubs se sont indignés, comme l'Espanyol Barcelone qui a dit attendre "des mesures" de la part de la fédération ou encore le Séville FC, qui estime "ne pas se sentir représenté" par le patron du foot espagnol et demande sa démission.
L'AMBASSADEUR DE FRANCE PERSONA NON GRATA AU NIGER
La junte au pouvoir a ordonné, vendredi, le départ de l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les putschistes
La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d'État du 26 juillet a ordonné, vendredi 25 août, le départ de l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les putschistes.
Face "au refus de l'ambassadeur de France à Niamey de répondre à l'invitation" du ministère "pour un entretien" vendredi "et d'autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger", les autorités "ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures", indique le communiqué.
Le ministère français des Affaires étrangères n'était pas joignable dans l'immédiat pour un commentaire.
TRUMP PASSE PAR LA CASE PRISON AVEC UNE PHOTO JUDICIAIRE HISTORIQUE
Visage fermé, sourcils froncés, regard défiant: Donald Trump a été soumis jeudi à une prise de photo d'identité judiciaire dans une prison d'Atlanta, une première pour un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis
Il y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire, accusé d'avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020, n'a pas coupé à ce cliché à l'effet potentiellement infamant. Ce "mugshot", réalisé dans les services du shérif de la capitale de l'Etat de Géorgie, s'est instantanément retrouvé en "une" des médias américains et a fait le tour des réseaux sociaux.
Cette photo a aussi marqué le retour de l'ancien président sur Twitter, devenu X: Donald Trump a publié le cliché solennel, accompagné du message "Ne vous rendez jamais!", illustration de sa volonté de combattre ce qu'il estime être une "chasse aux sorcières" orchestrée par le président Joe Biden.
Sa dernière publication sur cette plateforme, autrefois son canal de communication favori, remontait à janvier 2021. Il en avait été banni après l'attaque contre le Congrès américain menée par ses partisans, mais cette suspension a depuis été levée.
Matricule P01135809
Donald Trump est désormais "fiché" comme n'importe quel justiciable poursuivi en justice, avec ses caractéristiques physiques ainsi détaillées: 1m90, 98kg, cheveux blonds vénitiens. Et le matricule P01135809.
Libéré grâce au paiement d'une caution de 200.000 dollars, le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté la prison d'Atlanta dans un convoi motorisé placé sous haute sécurité.
Juste après avoir dû subir cette procédure légale et avant d'embarquer à nouveau dans son avion privé, il a dénoncé un "simulacre de justice" et une "ingérence électorale" de la part des autorités de l'Etat de Géorgie qui l'ont inculpé.
"Je n'ai rien fait de mal" en remettant en cause les résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden, a assuré le tribun républicain.
Plusieurs des 18 co-accusés de l'ancien président étaient déjà passés cette semaine par la prison du comté de Fulton, un établissement surpeuplé et notoirement insalubre. Tous ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d'obtenir l'inversion du résultat de l'élection de 2020, remportée dans cet Etat clé par l'actuel président démocrate Joe Biden.
Quatre inculpations en six mois
La loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée par la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés, prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison. Les prévenus devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'ils plaident coupable ou non.
Les déboires judiciaires s'accumulent pour M. Trump, une ancienne star de la télé-réalité inculpée au pénal pour la quatrième fois en moins de six mois. Le septuagénaire est accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche.
L'ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires. Mais, de façon très paradoxale, chaque rebondissement lui rapporte aussi des millions de dollars en dons de campagne, versés par des partis convaincus qu'il est victime d'une cabale politique.
Le président américain, candidat à sa réélection, se garde bien de commenter les ennuis judiciaires de Donald Trump, soucieux de ne pas alimenter ses accusations d'instrumentalisation de la justice.
Le passage de M. Trump par la case prison en Géorgie est intervenu au lendemain du premier grand rendez-vous de la présidentielle de 2024, le débat des primaires républicaines, organisé dans le Wisconsin. L'ancien magnat de l'immobilier a snobé ce débat, se justifiant par son avance spectaculaire sur ses rivaux dans les sondages, et préférant s'exprimer dans une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de la chaîne conservatrice Fox News, diffusée sur X au même moment.
NIGER : LA CEDEAO MAINTIENT LA PRESSION SUR LES PUTSCHISTES
L'organisation ouest-africaine a assuré vendredi aux auteurs du coup d'Etat au Niger qu'il n'était "pas trop tard" pour reconsidérer leur position, mais que l'option d'un recours à la force restait "sur la table"
Les généraux qui ont chassé le président Mohamed Bazoum au cours de la rébellion du 26 juillet ont demandé une période de transition de trois ans avant un retour des civils au pouvoir, tandis que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) exige un rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel. La Cedeao affirme que les négociations restent sa priorité, tandis que les chefs militaires des pays de l'organisation se préparent en vue d'un éventuel "usage légitime de la force" pour rétablir la démocratie en cas de besoin.
Le coup d'Etat au Niger a accru les tensions au Sahel, où trois autres gouvernements civils ont été renversés par des militaires depuis 2020 et où des mouvements rebelles jihadistes contrôlent des régions entières. "Même maintenant, il n'est pas trop tard pour que les militaires reconsidèrent leur action et écoutent la voix de la raison car les dirigeants de la région ne toléreront pas un coup d'Etat", a déclaré à la presse à Abuja Omar Alieu Touray, président de la commission de la Cedeao.
Les dirigeants de l'organisation négocient déjà avec les juntes du Mali, du Burkina Faso et de Guinée, qui assurent toutes être engagées dans des transitions vers la démocratie après leurs propres coups d'Etat. Les dirigeants militaires du Niger ont déclaré qu'ils restaient ouverts aux négociations mais ont envoyé des messages contradictoires, notamment en menaçant de juger le président renversé Mohamed Bazoum pour trahison.
M. Bazoum est toujours détenu avec sa famille dans la résidence officielle depuis le coup d'Etat. Les militaires au pouvoir à Niamey ont également mis en garde contre toute intervention, accusant la Cedeao de préparer une force d'occupation en collaboration avec un pays étranger, qu'ils n'ont pas nommé.
La Cedeao est déjà intervenue militairement à l'occasion de crises antérieures, y compris pendant des guerres civiles. Mais les préparatifs en vue d'un éventuel recours à la force militaire au Niger se heurtent déjà à la résistance politique du nord du Nigeria, un acteur clef de la Cedeao dans la région. L'Algérie, un pays voisin du Niger, a également mis en garde contre les conséquences désastreuses d'une intervention pour la région.
DISSOLUTION DE LA FONDATION DE MARÈME FAYE SALL
C’est une page qui se tourne dans la famille présidentielle, après que Macky Sall a renoncé à briguer une troisième candidature pour la présidentielle de 2024
Chez les Sall, on se prépare à l’après-pouvoir. La décision du président Macky Sall de ne pas présenter une troisième candidature à la présidentielle de 2024 entraîne plusieurs conséquences. La première : le 11 août dernier, la Première dame a réuni les administrateurs de Servir le Sénégal pour annoncer sa dissolution. Evidemment, c’est la fin logique de l’existence de cette fondation créée en même temps que l’accession de Macky Sall au pouvoir. Elle l’aidait dans les actions humanitaires durant ses deux mandats présidentiels : promotion économique et sociale des Sénégalais, soutien médical, renforcement des équipements des établissements hospitaliers ou sanitaires pour un meilleur accès aux soins, accès à l’eau potable, construction, rénovation et entretien des lieux de culte et des écoles. «La création de la Fondation Servir le Sénégal s’explique par une ambition simple : améliorer le quotidien de mes compatriotes les plus défavorisés», explique Mme Marème Faye Sall dans la lettre de mission de la structure.
Après 12 ans d’existence, c’est la fin de mission de la Fss de Marème Faye Sall, qui a été au cœur du régime Sall en assumant cette mission sociale et humanitaire. Ils ont la même durée de vie. C’est le destin des fondations des différentes premières dames, qui disparaissent en même temps que la chute de leurs maris. La Fondation Solidarité et Partage de Mme Elizabeth Diouf, qui a érigé des dispensaires à Dakar et offert des moulins à des groupements féminins à l’époque, n’a pas survécu à la défaite de Diouf.
Alors que Mme Viviane Wade était concentrée sur la promotion de l’éducation et de la santé. Sa réalisation la plus éloquente était l’érection de l’hôpital de Ninéfécha, à une quarantaine de kilomètres de la commune de Kédougou. Il fut inauguré le 6 novembre 2002. Portée par les rêves de grandeur de son mari, Viviane Wade avait installé cette infrastructure de dernière génération au cœur de la campagne kédovienne. Après la défaite de Me Abdoulaye Wade en 2012, il n’en restait que le nom, des habitations vétustes, des véhicules en panne, un personnel sanitaire réduit à néant.
Aujourd’hui, les contextes ne sont pas les mêmes. Pour la Fondation Servir le Sénégal, dirigée avec un Conseil d’administration composé de compétences «bénévoles», c’est une auto-dissolution logique. Elle coïncide avec la fin du régime de Macky Sall, qui va donner les clés de la Présidence à son successeur le 2 avril 2024.
par Noxor Tine
DE LA GLACIATION SENGHORIENNE AU PUTSCH ANTI-PASTEF
Macky Sall a entrepris la destruction systématique de nos fondamentaux démocratiques. Cela nous vaut l’avènement d’un Etat qui taxe les opposants d’être des terroristes, confond liberté d’expression à des appels à l’insurrection…etc.
« Tous les grands évènements et personnages de l’histoire du monde se produisent pour ainsi dire deux fois…, la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide … » Karl Marx (Le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte).
L’histoire retiendra que l’espoir suscité par la deuxième alternance survenue en mars 2012 s’est mué en un affreux cauchemar, dont le peuple sénégalais peine à se réveiller.
Personne n’aurait pu imaginer qu’au 21ième siècle, le peuple sénégalais devrait encore se battre pour le respect des normes minimales de la démocratie représentative bourgeoise, décriées un peu partout et qui sont loin de satisfaire aux exigences de respect des droits et libertés pour tous, de justice sociale et de répartition équitable des ressources nationales.
Et pourtant, la bataille fut longue depuis la dictature du Parti-Etat senghorien jusqu’à la première alternance de 2000, puis la deuxième de 2012.
Soixante-trois ans après notre accession à l’indépendance, on en est presque revenu au modèle de pensée unique initiée par les pères fondateurs en complicité avec leurs mentors de la Françafrique, qui n’étaient pas loin de penser, que les peuples africains n’étaient pas encore outillés pour gérer ni une souveraineté pleine et entière, encore moins une démocratie multipartisane.
Il s’agissait pour les ténors de la Françafrique de veiller jalousement, par divers subterfuges, à la préservation de leurs intérêts égoïstes d’ancienne métropole, ce qui passait par la neutralisation de toutes les forces sociales et politiques prônant une indépendance véritable. Cet état de fait allait se traduire au Sénégal, lors des municipales de 1960, par la dissolution d’un parti, comme le PAI, qui dès sa création, le 15 septembre 1957, avait clairement affiché son option anti-impérialiste.
Cela lui valut d’être diabolisé à souhait et d’être présenté, à l’instar de toutes les organisations similaires, à travers le continent, comme un nid d’agents patentés de l’Internationale communiste, péché capital à cette époque de guerre froide.
On ne peut manquer de faire le rapprochement entre ce parti-Etat unifié au service de la bourgeoisie bureaucratique et des puissances impérialistes et la Coalition Benno Bokk Yakaar, en voie d’implosion, où un unanimisme grégaire, a jusque-là prévalu.
Cette stratégie de « l’épouvantail communiste » doublée d’une répression féroce (similaire en tous points à la campagne anti-Pastef en cours), a pu réussir, pendant un certain temps, à favoriser la stratégie de fusion-absorption par l’UPS de certains partis réformistes et à empêcher la mise en place de larges alliances politiques pour aller vers des conquêtes démocratiques et le parachèvement de notre souveraineté nationale.
Mais, dès 1967, lors de sa conférence rectificative, le PAI s’engageait résolument, malgré la persécution et la stigmatisation dont il faisait l’objet, à œuvrer pour l’unité des forces patriotiques et démocratiques. Une année après, survint la grave crise sociopolitique de mai 1968, qui donna le signal d’entrée dans un nouveau cycle de gouvernance moins directe, plus médiate, caractérisée par la nomination d’un Premier ministre. Par ailleurs, le poète-président fut contraint de lâcher du lest devant la montée des luttes syndicales et populaires portées essentiellement par certains pans de la classe ouvrière, mais surtout les mouvements enseignant, étudiant et élève.
Parallèlement se firent jour, avec acuité, les problématiques du pluralisme politique et de l’autonomisation syndicale. C’est ainsi qu’on peut prendre comme évènement-repère, la pétition publiée en juin 1977, signée par des centaines d’intellectuels sénégalais, réclamant le retour à un pluralisme véritable, y compris la reconnaissance du Rassemblement National Démocratique du Professeur Cheikh Anta Diop.
Pour leur barrer la route, sans compromettre ses démarches pour intégrer l’Internationale socialiste, le régime UPS-PS fit alors modifier la Constitution par son Assemblée nationale monocolore de l’époque, en adoptant la loi des trois courants, (qui nous fait penser à la triade Benno – Wallu – Taxawu). L’Union progressiste sénégalaise se rebaptisa « parti socialiste », tout en s’accaparant du courant « socialiste démocratique ». Elle allait imposer l’étiquette « libéral-démocratique » à Me Abdoulaye Wade, qui se réclamait pourtant du travaillisme. Quant au courant « communiste », il fut décliné, de manière ferme par Cheikh Anta Diop, non seulement, parce que tous les membres de son parti, à commencer par lui-même n’étaient marxistes, mais aussi et surtout parce que leur ambition était plutôt de fédérer les divers courants de pensée, comme l’indique le nom de leur formation politique (Rassemblement). Le président Senghor décida, alors de confier le label communiste à l’ancien secrétaire général du PAI, pourtant suspendu des instances de son parti, depuis la conférence rectificative de 1967, mais que le pouvoir néocolonial cherchait à remettre en selle, au détriment de sa direction légitime incarnée par Seydou Cissokho.
Il s’en suivit alors des années de combats exaltants pour les libertés démocratiques, dans lesquels, d’autres partis comme AJ/MRDN, la LD/MPT et toutes les composantes ce qu’il était alors convenu d’appeler mouvement national démocratique jouèrent aussi un grand rôle et qui aboutiront au départ anticipé de Senghor et à sa dévolution illégale du pouvoir à son dauphin, Abdou Diouf, par la grâce de l’article 35 honni.
Ce dernier fut contraint, pour asseoir une légitimité contestée aussi bien par l’opposition que certains de ses propres camarades de parti, d’instaurer le multipartisme intégral et de tenter d’amadouer les secteurs les plus contestataires, notamment les enseignants et les étudiants, avec l’organisation des Etats Généraux de l’Education et de la Formation et de la concertation nationale sur l’Enseignement Supérieur.
Mais ce fut bientôt le désenchantement, non seulement à cause de la poursuite de la culture de fraude électorale, datant du bon vieux temps du Parti unique mais aussi en raison des conséquences sociales catastrophiques des plans d’ajustement structurel des officines financières impérialistes (FMI, BM).
Les luttes menées par le mouvement national démocratique aboutirent à plusieurs victoires sur les questions des libertés et de fiabilisation progressive du processus électoral (code consensuel de 1992), permettant la survenue de la première alternance en mars 2000.
Le refus du parti démocratique sénégalais et surtout de son leader historique d’opérer les ruptures nécessaires, le fait de privilégier la continuité des grandes orientations néfastes mises en œuvre par les socialistes, dont la plupart l’avaient d’ailleurs rejoint, montraient à l’évidence que son seul souci était d’être calife à la place du calife et de faire de son fils un calife.
Son successeur Macky Sall, quant à lui, enivré sans doute par le nouveau statut de pays pétrolier et gazier de notre pays et bénéficiant, très certainement, de l’expertise de certains autocrates d’Afrique centrale et de barbouzes sionistes, il a entrepris la destruction systématique de nos fondamentaux démocratiques.
Cela nous vaut l’avènement d’un Etat qui, non content de terroriser ses citoyens, taxe tous les opposants véritables d’être des terroristes, assimile toutes les manifestations publiques pacifiques à des troubles à l’ordre public, confond liberté d’expression à des appels à l’insurrection…etc.
Faute d’avoir respecté les engagements tenus devant le peuple des Assises en vue de mettre en œuvre les orientations majeures retenues dans la Charte de gouvernance démocratique, le président Macky Sall a fini par infliger une régression majeure à notre système démocratique, dont l’exemple le plus emblématique se trouve être le récent arrêté de dissolution du Pastef.
Le Sénégal se trouve donc, bien loin des enjeux dérisoires de la bataille effrénée pour la station tant convoitée d’hyper-président, dans un État d’urgence démocratique, que l’opposition dans son ensemble, au-delà de ses divergences tactiques doit lever, pour nous épargner la nuit noire du fascisme rampant.
Alors que 4 anges de l’apocalypse affûtent leurs armes pour aller guerroyer au Niger, l’ancien président Laurent Gbagbo sort du bois et désapprouve. Pour lui, CEDEAO trompe et ment à Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions
Alors que 4 anges de l’apocalypse affûtent leurs armes pour aller guerroyer au Niger, l’ancien président Laurent Gbagbo sort du bois et désapprouve. Pour lui, CEDEAO trompe et ment à Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions comme président de la République. (NB : la réaction sur le Niger commence à 2h 04 mn 4è sec dans la deuxième vidéo, intégrale de la conférence de presse)
«Le coup d’Etat (au Niger) est consommé », c’est l’avis sans équivoque de L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Cette semaine, l’ancien président ivoirien la presse pour échanger sur quelques sujets d’actualité en Côte d’Ivoire dans la sous-région.
Sur la question de la crise nigérienne, Laurent Gbagbo ne cache pas son opposition à l’option militaire que prône l’organisation régionale et dont les principaux promoteurs de cette agression sont Alassane Ouattara, Macky Sall, Patrice Talon, Bola Tinubu.
En revanche, Laurent Gbagbo, non seulement, est opposé à une intervention militaire au Niger, mais il relève que la CEDEAO ment et trompe l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions après l’intervention. « Je vous le dit il ne faut pas mentir. On ment quand on laisse croire qu’on veut aller au Niger pour réinstaller Bazoum dans un fauteuil démocratique. Mais c’est faux. Ce n’est pas pour ça qu’on va. On est pistonné par derrière pour aller faire un coup pour l’uranium, le gaz, le pétrole, etc.», a estimé Laurent Gbagbo.
La solution de bon sens pour Gbagbo, c’est de négocier tout simplement la libération de Bazoum, dans les liens de la détention depuis le coup d’État au cours duquel il a été renversé il y a environ un mois.
D’ailleurs le chef de file du Parti des peuples africains- Côte d'Ivoire (PPA-CI) , né des flancs de du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo rappelle que le Nigeria, le Bénin, le Niger, Togo, la Côte d'Ivoire et Ghana et beaucoup de pays de la région sont des anciennes terres de coup d’État. Dit autrement, les coups d'Etat font parti de la vie politique dans la région. Pourquoi celui dit Niger suscite autant le courrou de l'organisation régionale?
De plus, parmi ces promoteurs de l’option militaire, beaucoup ont trituré les constitutions de leur pays pour se maintenir au pouvoir avec des troisième mandats tandis que d’autres ont abusé de leur pouvoir anéantir les partis d’opposition.
En conséquence, Gbagbo demande à ces anges de l'apocalypse de commencer par nettoyer la devanture de leurs maisons avant d’aller nettoyer chez le voisin pour prétendument installé la démocratie. «Bazoum a été renversé. Il n’est pas le premier à être renversé. Il faut se mettre en position pour discuter pour qu’il soit libérer. Mais lui faire croire qu’on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment »
Au lieu d’aller guerroyer au Niger, Gbagbo conseille aux va-en-guerre de mobiliser la force dite d’attente pour lutter efficacement contre le terrorisme qui sévit et se renforce dans la sous-région depuis des années.
En définitive Gbagbo dit oui pour la libération de son mi Bazoum qu’il connaît très bien mais quant à l’idée de le remettre au pouvoir ça lui semble une farce.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
«CETTE ELECTION VA SUREMENT ETRE LA CONFRONTATION ENTRE DES CANDIDATS HONNETES DESARGENTES ET LES PLUS GRANDS VOLEURS DE LA REPUBLIQUE !»
Pour parler des candidats hors du pouvoir bien sûr, nous avons justement rencontré Mary Teuw Niane pour une interview exclusive qui nous sort des insultes, sentiers battus et autres poncifs
Hélas, en démocratie, les voix ne se pèsent pas mais se comptent ! C’est le nombre de suffrages obtenus qui permet d’espérer être élu notamment à la magistrature suprême. Car si c’est la compétence, l’expérience des affaires de l’Etat, la probité mais surtout la qualité du programme, alors nul doute qui étaient les critères d’élections nul doute que la mère des élections se jouerait entre des candidats comme Boubacar Camara, Abdoul Mbaye mais surtout, surtout, Pr Mary Teuw Niane. Pour parler des candidats hors du pouvoir bien sûr. Nous avons justement rencontré ce dernier pour une interview exclusive qui nous sort des insultes, sentiers battus et autres poncifs. Entretien.
Le Témoin - Professeur Mary Teuw Niane, il y a déjà une pléthore de candidats sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de février 2024. Vous qui n’êtes pas un politicien professionnel, que diable venez-vous faire dans cette galère ?
Mary Teuw NIANE - C’est l’appel du pays qui me pousse à déclarer ma candidature à l’élection présidentielle de 2024. En effet, lorsque nous assistons à l’effondrement des valeurs qui fondent la République et notre vivre-ensemble, lorsque la connaissance et la compétence ne sont plus les critères de valorisation des personnes et enfin lorsque la violence dans toutes ses formes s’empare du pays, il est alors essentiel que les femmes et les hommes de bonne volonté, les patriotes sincères, les compétences avérées se mettent au service de notre pays pour arrêter cette spirale destructrice de notre Nation. C’est pourquoi, adossé à mes expériences réussies de gestion des affaires publiques, directeur d’UFR, Recteur et Ministre, des affaires liées aux savoirs et à leurs organisations au niveau international, ayant en bandoulière l’impérieuse nécessité de transformer tous les segments de la vie économique, sociale et culturelle du pays en vue de construire le bien-être de notre population, j’ai décidé de demander le suffrage des Sénégalaises et des Sénégalais. Je constate malheureusement la mainmise des politiciens sur l’appareil d’État, leur occupation sans partage de l’espace médiatique. Cependant, la première grande rupture dans la transformation politique de notre pays sera la défaite en février 2024 des politiciens et de tous ceux qui font de la politique un métier. Je me ferai un point d’honneur d’y apporter ma contribution.
Professeur, plus de 60 ans après les indépendances africaines, du moins celles des pays de l’ex-Afrique occidentale française, on constate qu’aucun d’eux n’a réussi à émerger contrairement par exemple à des nations asiatiques qui avaient le même niveau de développement qu’eux en 1960 et qui, aujourd’hui, tiennent la dragée haute aux pays développés dans bien des domaines. Qu’est-ce qui n’a pas marché chez nous et qui fait que, au contraire, les pays africains donnent l’impression de régresser ?
En fait, les Présidents de nos pays depuis 1960 ont manqué de patriotisme, de clairvoyance dans leurs visions du développement et d’ambitions dans les objectifs qu’ils se sont fixés. Comment pouvez-vous comprendre que nos différents Présidents de la République fassent de l’Agriculture leur première priorité économique sans pour autant régler la question de l’eau, la question des semences, la question des fertilisants et le problème critique de l’alignement des filières de formation sur les priorités économiques ? Les différentes politiques menées jusqu’à présent démontrent une inconséquence dans les choix, une absence de continuité dans les stratégies, une incapacité à rompre avec l’ordre néocolonial, une soumission aux institutions internationales de financement, de coopération et de conseil. Contrairement aux pays asiatiques, aucun de nos pays n’a réglé les préalables à sa marche vers le bien-être de sa population. L’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation sont encore dans un état insuffisant, inadapté et très peu incitatif pour le développement économique. Peut-on sérieusement supprimer la pauvreté avec une grande partie de la population qui est analphabète ? Nos Présidents n’ont pas eu le courage de jeter dans la poubelle de l’histoire des stratégies inopérantes et avilissantes comme « la lutte contre la pauvreté ». Il leur a manqué d’aimer suffisamment leur pays pour comprendre que la seule stratégie devrait être « l’enrichissement de leur population » en raison des richesses naturelles et extractives dont disposent leurs pays et du trésor que représente la jeunesse de leurs populations. Nos administrations manquent crucialement d’une masse critique de ressources humaines compétentes dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques. Après soixante années d’indépendance, la culture de la performance et du résultat est très superficielle dans nos pays. Enfin, à des degrés certes divers, nos différents dirigeants ont laissé prospérer la corruption, le népotisme et soumis la justice aux impératifs de l’État-parti, ce qui constitue un lourd handicap dans la compétitivité économique et dans l’éclosion des talents.
Sans avoir les ressources naturelles ou minières dont l’Afrique dispose en abondance, ces pays asiatiques ont pu décoller et devenir « émergents » comme on dit. L’un des facteurs explicatifs de cette réussite, c’est l’éducation et tout le monde en convient. En tant que professeur d’université, ancien recteur de l’Université Gaston Berger et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, pouvez-vous nous dire pourquoi est-ce que notre enseignement n’a pas pu favoriser le développement de nos pays ?
Même si les différents Présidents qui se sont succédé ont tous affirmé que l’éducation et la formation faisaient partie de leurs principales priorités, aucun d’entre eux n’a fait le nécessaire pour que ces deux secteurs constituent le levier du développement économique, social et culturel. Les pays asiatiques ont en effet bâti leur marche vers le bien-être de leurs populations à partir d’un développement sans précédent de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ils ont donné une place particulière à l’appropriation de la science et de la technologie dans une formation massive et volontariste de leur capital humain. Notre pays, malgré quelques réformes de son éducation nationale et de sa formation professionnelle, n’a osé faire aucune rupture pour que l’école au Sénégal soit une réelle école sénégalaise et une école de développement. Notre école est demeurée une école étrangère au Sénégal, une école-tour d’ivoire, isolée de la société et du monde socio-économique. Jusqu’à aujourd’hui, notre pays n’a pas atteint la scolarisation universelle, jusqu’à aujourd’hui, nos langues nationales ne sont pas universellement utilisées dans nos écoles comme langues vivantes porteuses de connaissances et supports de base de l’enseignement préscolaire et élémentaire. Les religions et nos valeurs cardinales de culture ne sont pas des sujets d’enseignement dans notre école. Dans ces conditions, il est clair que notre école n’a pas réussi à former le citoyen sénégalais pour qu’il affronte avec succès les défis du développement. Cette école n’a pas créé les conditions pour préparer les enfants à s’approprier les mathématiques, la science et la technologie. L’école n’a pas été le lieu privilégié de promotion de l’apprentissage à un métier. La formation professionnelle, malgré les discours, est restée embryonnaire. La mentalité générale méprisante pour les « wacc raxasu » n’a pas pu être éradiquée. En définitive les pouvoirs successifs nous ont légué un pays où l’analphabétisme est une plaie béante, un préscolaire, des écoles élémentaires, des collèges et des lycées d’enseignement général, professionnels et techniques en nombre insuffisant, déconnectés des réalités socio-économiques et culturelles, insuffisamment équipés, avec un personnel insuffisamment formé. Nous réformerons en profondeur notre système éducatif, de formation professionnelle, pour l’aligner sur nos défis socioéconomiques, sur les défis scientifiques et technologiques du monde et pour former le nouveau citoyen sénégalais amoureux de son pays, ayant confiance en lui-même et prêt à confondre son projet personnel avec le projet collectif de son pays
Professeur, permettez-moi d’insister sur l’éducation qui me tient vraiment à cœur, et particulièrement les sciences. A l’heure de l’intelligence artificielle et au moment où la conquête spatiale se fait désormais en direction de mars avec de nouveaux concurrents comme la Chine, les Emirats arabes Unis et aussi l’Inde, sans compter bien sûr les acteurs traditionnels, l’Afrique, elle, demeure dramatiquement absente de la compétition scientifique mondiale. Le brillant mathématicien que vous êtes peut-il nous dire à quoi cela est-il dû ? Autrement dit, les Africains seraient-ils congénitalement inaptes pour les sciences ?
Vous savez comme moi que l’Afrique est la mère des sciences notamment des mathématiques. Les travaux de Cheikh Anta Diop ont largement démontré ce fait que d’autres découvertes ont conforté. La pierre de Blombos découverte en Afrique du Sud sur laquelle sont dessinées des figures géométriques date d’il y a plus de quatre-vingt mille ans. Le bâton d’Ishango, découvert au bord du Lac Edward, en République démocratique du Congo, où sont inscrits les nombres premiers inférieurs à vingt est la première calculette au monde. Il date d’il y a plus de vingt mille ans. Le gisaané est un précurseur plus puissant que l’algèbre de Boole dont la rencontre avec l’électronique a produit l’informatique et il y a quelques décennies l’intelligence artificielle (IA). Le problème de l’Afrique est un problème fondamentalement politique : nous manquons de dirigeants compétents, patriotes, ambitieux et ayant une vision claire de la marche de leurs pays vers le bien-être de leurs populations. Mon ambition est d’en être un des porte-flambeaux. Nous avons entendu des ministres dire que leur pays n’a pas besoin de recherche ! Notre politique consistera à développer l’éducation et la formation en mathématiques, en science, en technologie et dans les métiers depuis le préscolaire jusqu’au supérieur. En plus des langues maternelles, des religions et de nos valeurs cardinales de culture, nous ferons des mathématiques, des sciences, de la technologie et de la formation à un métier le socle de notre système éducatif réformé de l’élémentaire à l’enseignement supérieur. Ainsi allons-nous réformer et rendre plus attrayant le parcours professionnel après le CFEE (CAP-BEP-BT) pour le rendre équivalent en durée d’études au parcours d’enseignement général (BFEM-Bac). L’initiation à la formation professionnelle sera obligatoire en formation générale durant les quatre années de collège, ce qui ouvrira la possibilité de passer en cours de cycle de la formation dans l’enseignement général à la formation professionnelle et technique. Nous ferons de notre pays une gigantesque école-atelier où chacune et chacun auront la possibilité de se former. Nous créerons dans chaque département du Sénégal un centre polyvalent de formation professionnelle qui délivrera les diplômes professionnels CAP, BEP et BT et des certificats de qualification à des métiers pour les apprenants illettrés ou pour les élèves en situation d’abandon. Nous créerons dans chaque capitale régionale un lycée technique et professionnel et un institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP). De plus, nous créerons cinq universités nationales technologiques (UNT) en vue de former massivement des techniciens supérieurs qualifiés et des ingénieurs de développement et de mise en œuvre pour porter la politique numérique, industrielle, infrastructurelle, hydrographique, environnementale, agricole, d’élevage, d’aquaculture, de pêche, de santé, etc. Notre objectif sera de changer l’état d’esprit de la Sénégalaise et du Sénégalais : les convaincre que c’est par l’acquisition d’un métier ou d’une compétence qu’ils pourront réussir leur vie professionnelle, personnelle et familiale. Grâce à la mise en œuvre de ces projets d’enseignement et de formation nous ferons du Sénégal la plateforme africaine d’accueil d’entreprises la plus dotée en ressources humaines, scientifiques et techniques qualifiées.
Professeur, le Sénégal dispose d’immenses étendues de terres non exploitées, de nombreux cours d’eau, d’une mer qui fut poissonneuse, d’une main d’œuvre abondante, de ressources minières, d’un bon ensoleillement toute l’année, d’un relief plat, d’une remarquable stabilité politique, d’une démographie assez maîtrisée, de centaines de kilomètres de côtes propices au tourisme etc. Comment se fait-il donc que malgré tout ça, il ne parvienne toujours pas à se sortir de la misère ?
Je vais encore me répéter : ce pays n’a pas eu un Président compétent, ambitieux, libre, patriote et ayant une claire vision des priorités de son développement. Comme vous l’avez dit, nous avons l’eau douce de surface, l’eau douce souterraine, le soleil, la terre, une bande côtière très étendue et propice au tourisme. Cependant les bonnes orientations, les bonnes décisions, les bonnes actions n’ont pas été prises. C’est pourquoi nous mènerons une politique révolutionnaire, volontariste, d’accès à l’eau pour l’agriculture, l’élevage et l’aquaculture, douze mois sur douze, par la construction de forages, la récupération de l’eau de pluie à travers la construction de bassins de rétention en campagne et au voisinage des villes pour la récupération des eaux des inondations, la construction de différents canaux comme le Canal du Baol-Cayor-Sine, le canal du Gandiole, les canaux du Fouta reliant le Fleuve Sénégal au Diéri, les canaux de Tamba, Kédougou et Vélingara transportant les eaux des fleuves Gambie et Casamance à l’intérieur des terres de ces départements et la revitalisation des vallées fossiles. Cette politique permettra d’assurer sur une grande partie du territoire national plusieurs campagnes agricoles par an. Cette politique de l’eau sera accompagnée par le renforcement de l’ISRA pour la production de semences de qualité et la production d’engrais par la création d’une industrie pétrochimique adossée à notre production pétrolière et gazière. Ainsi pourrons-nous assurer la souveraineté alimentaire, l’alimentation de toute la population avec des céréales, des légumes et des fruits abondants et à des prix abordables. Nous lancerons la campagne d’insémination artificielle de notre cheptel pour assurer l’autosuffisance du pays en produits laitiers, en moutons de Tabaski, et en viandes pour tous. Nous ferons la promotion dans toutes les régions de l’aquaculture. Nous mettrons en place un dispositif de chambres froides dans chaque département pour assurer la conservation des légumes, des fruits, des produits laitiers, des viandes, etc. Cette politique agricole et d’élevage de rupture permettra le développement d’une industrie de transformation agro-alimentaire rentable. Elle sera aussi un soutien non négligeable à la promotion du tourisme. À côté de l’agriculture, le pétrole et le gaz constitueront le levier d’une industrialisation du pays à travers la construction d’une deuxième raffinerie de pétrole, d’un écosystème de PME et de PMI autour d’une industrie pétrochimique, l’acheminement du gaz de Kayar à la Falémé pour la création d’une sidérurgie qui permettra l’éclosion d’une industrie de l’acier et de la construction mécanique, camions, tracteurs, motoculteurs et équipements électroménagers. Nous assurerons l’accès de toutes les populations à l’eau potable, à l’électricité et à l’Internet. Et nous ferons du reboisement, de la reforestation, de l’éradication des plastiques et de la reconstitution de la bande côtière de filaos une priorité ainsi que le cadre de mise en œuvre de la mobilisation citoyenne pour la transformation nationale. Cette politique sera soutenue par les ressources humaines mises à disposition par la formation professionnelle. Ces rappels sur des axes stratégiques de notre programme démontrent l’énorme temps que notre pays a perdu. Ma conviction est que l’heure a sonné pour que le Sénégal rejoigne enfin le groupe des pays en orbite sur la trajectoire du développement inclusif.
Prenons l’exemple de l’agriculture. Durant sa campagne électorale pour la présidentielle de 2000, le président Abdou Diouf avait dit son ambition de faire de la Vallée du fleuve « la Californie du Sénégal ». Vous êtes originaire de cette région qui, grâce aux barrages, a des terres irriguées. Il y a aussi une importante partie de la population qui vit de la pêche. Dans ce contexte, le début de l’exploitation du gaz l’année prochaine, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour vous ?
C’est une bonne nouvelle si le pétrole et le gaz sont utilisés comme un levier pour le développement de l’agriculture, de l’élevage, de l’aquaculture et de la pêche artisanale. Comme je l’ai dit plus haut, l’eau est l’élément clé pour le développement de l’agriculture. L’énergie électrique des centrales alimentées au gaz naturel va permettre une alimentation suffisante en eau du Lac de Guiers par l’augmentation du débit de la station de pompage de Richard Toll, l’élargissement de la Taouey et la récupération de la part du Sénégal sur les huit milliards de mètres cubes d’eau qui se déversent chaque année dans l’Océan Atlantique. L’importance pour moi du pétrole et du gaz n’est pas uniquement constituée des revenus pétroliers et gaziers mais elle relève surtout de la valorisation des ressources naturelles et extractives qu’ils favorisent. La vallée du Fleuve Sénégal, de Saint Louis à Bakel, sera un des plus importants bassins économiques du Sénégal grâce au numérique, à l’industrie du phosphate, à la pêche, à l’aquaculture, aux cultures céréalières, à l’horticulture, à l’industrie de transformation agro-alimentaire, aux industries culturelles, notamment celles liées aux peuples de l’eau. La vallée du Fleuve Sénégal sera sans aucun doute, en raison de la superficie de terres à mettre en valeur, le plus grand espace naturel de production alimentaire du Sénégal.
Mary Teuw Niane président, quelle politique industrielle mettrez-vous en œuvre ?
L’industrie est essentielle pour la création de l’emploi, pour la transformation des ressources naturelles et extractives du pays et l’aménagement et l’équité territoriale. L’industrialisation reposera sur la transformation du pétrole (nouvelle raffinerie et écosystème industriel pétrochimique), l’utilisation du gaz pour la production de l’énergie pour l’accès universel des populations à l’électricité, l’accès au gaz domestique pour les besoins ménagers, la réduction des coûts de l’électricité pour les ménages et l’industrie, la transformation et la valorisation des ressources extractives (la purification de l’or et du zircon, la construction d’un écosystème industriel sidérurgique, la construction d’une industrie de fabrication mécanique, de véhicules utilitaires et d’appareils électroménagers), le développement de l’industrie de transformation agro-alimentaire, les industries créatives et le numérique. Notre objectif affirmé est de faire du Sénégal le premier pays numérique d’Afrique avant dix ans.
Parlons de gouvernance. En Afrique, on a l’impression que les dirigeants ne viennent au pouvoir que pour s’enrichir à leur tour, prendre leur part de la prédation. Des gens pauvres comme Job deviennent des milliardaires au bout de quelques années, voire mois, par la magie des pouvoirs auxquels ils appartiennent. Quels moyens mettrez-vous en œuvre si vous parvenez au pouvoir pour promouvoir une gouvernance vertueuse et empêcher la dilapidation des maigres ressources de la Nation ?
Effectivement, le mal de la politique au Sénégal est l’existence de cette caste de politiciens qui n’ont d’autre métier que de faire la politique. Ils sont pourris et ont pourri la société sénégalaise. Pour eux, la politique est un investissement dont ils attendent un retour durant l’exercice de leur fonction. C’est le moment privilégié pour eux de s’accaparer des ressources publiques à leur profit, au profit de leurs familles et de leurs amis politiques. Cette élection va sûrement être la confrontation entre des candidats honnêtes désargentés et les plus grands voleurs de la République. Lorsque je serai élu, je démissionnerai de mes fonctions de Président du Mouvement pour la Transformation nationale (MTN MoTNa). Je nommerai le magistrat le plus ancien dans le grade le plus élevé aux fonctions de Président du conseil supérieur de la magistrature. Je changerai les textes pour qu’il en soit définitivement ainsi. L’IGE aura l’obligation de remettre une copie de chaque rapport au Procureur général. Des dispositions seront prises pour que le Procureur général ait l’obligation de donner suite aux différents rapports reçus de l’IGE, de la Cour des Comptes et de l’OFNAC. Nous assurerons l’indépendance du Parquet financier par rapport au ministère de la Justice et nous le doterons de capacités absolues d’auto-saisine. Afin d’assurer la transparence complète de la gestion des ressources et recettes financières de l’État, nous assurerons l’interconnexion des systèmes d’information de la Douane, du Trésor, des Impôts, des Domaines, des Finances et du Cadastre. Nous dématérialiserons autant que possible les opérations de recouvrement et de paiement de l’Etat.
Sur la même lancée, mettrez-vous en compétition les principaux postes de la Fonction publique ou continuerez-vous à nommer des gens en récompense de leur engagement politique ?
Nous réformerons les modalités de nomination des ministres et directeurs généraux en privilégiant la compétence avant tout autre critère. Le Président de la République nommera les ministres et les directeurs généraux après leurs auditions et l’avis favorable de l’Assemblée nationale. Nous réduirons le nombre de ministres à vingt avec une double parité homme-femmes et une parité adulte-jeune. Nous réorganiserons le dispositif des Agences pour réduire leur nombre au strict minimum nécessaire. Nous mettrons en compétition les postes de directeurs généraux des agences et des entreprises nationales. Les directeurs généraux sélectionnés signeront un contrat de performance de cinq ans avec leur ministère de tutelle. Ils seront évalués périodiquement, sanctionnés positivement ou négativement suivant les performances qu’ils réaliseront.
Vous avez fait partie du régime actuel qui vit ses derniers mois pour avoir été notamment ministre avant de rompre avec lui. Serez-vous comptable du bilan de ce régime et, surtout, qu’est-ce qui vous a poussé à rompre avec lui ?
Je suis comptable du bilan du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du 29 octobre 2012 au 7 avril 2019. J’ai démissionné de mon poste de Président du Conseil d’Administration de PETROSEN HOLDING pour tracer en toute indépendance et en toute liberté ma voie politique. Ce pays souffre de trois grands maux : la perte des valeurs, l’absence de considération pour la connaissance et la compétence et enfin les menaces aigues pour la paix. Aucun pays ne peut se développer sans apporter des solutions à ces trois problèmes majeurs. C’est la raison essentielle de ma rupture avec le pouvoir en place.
Nos marchés, tout le monde le sait, sont trop étroits pour intéresser les investisseurs et favoriser l’implantation de grandes unités industrielles. Au début de nos indépendances, des projets intégrateurs comme la défunte compagnie Air Afrique, des écoles inter-Etats ou des organisations sousrégionales comme l’OMVS avaient été créées. Allez-vous revenir à ces projets supranationaux ?
Évidemment le monde appartient aux grands ensembles économiques. Nous sommes pour le panafricanisme. Nous allons travailler pour transformer la CEDEAO en une réelle communauté économique et monétaire intégrée. Nous ne sommes pas pour la séparation entre francophones, anglophones, lusophones et arabophones. Nous allons promouvoir nos entreprises privées nationales au rang de championnes et les appuyer en Afrique et ailleurs pour gagner des marchés. Nous allons favoriser la création d’entreprises avec un capital entièrement africain. Pour les compagnies aériennes, nous sommes favorable à leur constitution en un consortium africain, avec une seule billetterie qui permettra à un voyageur de pouvoir emprunter durant son trajet différentes compagnies sans aucune difficulté. Nous sommes aussi favorable à la constitution d’entreprises africaines dans les domaines de l’espace, des industries extractives, du numérique. Nous sommes aussi favorable à la création d’une université numérique africaine, dédiée aux mathématiques, au numérique, aux sciences, à la technologie et aux sciences de l’ingénieur, pour accélérer la constitution d’une masse critique de ressources humaines de qualité dans tous les pays africains.
L’actualité, c’est le coup d’Etat au Niger et la menace agitée par les chefs d’Etat de la CEDEAO d’intervenir militairement dans ce pays. Approuveriez-vous une telle intervention si elle devait être effective ?
Je condamne sans équivoque tout coup d’État militaire. La vocation de l’armée est d’assurer la sécurité du pays. Lorsqu’un militaire a l’ambition de diriger son pays, il doit démissionner de l’armée et se soumettre aux procédures démocratiques d’accès au pouvoir à travers les élections. Je considère que la CEDEAO n’a aucune légitimité pour intervenir militairement au Niger. Il appartient au peuple nigérien de régler ses propres problèmes. Je condamne toute participation de l’armée sénégalaise à une telle expédition militaire. Nos soldats ne doivent pas aller combattre leurs frères nigériens même si ces derniers n’ont pas le droit de prendre le pouvoir.
Dans la foulée de ces coups d’Etat survenant en Afrique de l’Ouest, on assiste à une implantation de plus en plus remarquée de la Russie dans ces pays tandis que la présence de la France décroît. Partagez-vous l’opinion selon laquelle tous nos malheurs viendraient de la France ?
Je ne partage pas cette opinion. Nos malheurs viennent fondamentalement de l’absence de patriotisme de nos dirigeants, de leurs incompétences, de leurs cupidités et de leurs asservissements aux intérêts étrangers.
Enfin, Professeur, vous, président de la République, le Sénégal restera-t-il dans la zone CFA ou créera-t-il sa propre monnaie ?
Je travaillerai à la création, le plus rapidement possible, de notre monnaie nationale en attendant que la CEDEAO puisse avoir sa propre monnaie. La création de notre propre monnaie nous permettra d’asseoir notre souveraineté sur nos ressources extractives et naturelles, d’avoir un contrôle sur les flux financiers et d’avoir une politique monétaire favorable à notre économie.
KEEMTAAN GI - PAR ICI, LES HONORAIRES !
Ah les mecs, comme ils peuvent se découvrir si généreux. Ils veulent ainsi le rançonner. Le rendre plus misérable et lui ôter toute prétention à nous regarder de haut. Lui qui a été chassé de l’administration sans qu’on lui ait dégoté le moindre scandale financier. Ah, ces va-nu-pieds à la fortune si subite et douteuse auxquels le pouvoir a fait découvrir les belles villas, les bagnoles luxueuses, les restos chics et les voyages aux frais du contribuable. Et voilà donc qu’un opposant radical veut leur arracher tout cela en plus de leur demander de rendre des comptes. Mais c’est une déclaration de guerre, ça ! Ils veut nous ramener à notre misère d’antan ? Eh bien, puisque c’est nous qui avons l’Etat, on va l’éliminer ! Et parmi ceux qui veulent en finir avec l’opposant, il y en a un qui n’avait pas caché sa détermination à s’emparer de tous ses biens y compris ses avoirs bancaires. Pressé de le rendre plus indigent encore qu’il n’est, il avait engagé un huissier pour évaluer la fortune du malheureux. Suprême idiotie ou crétinisme, un autre rêvait d’hériter de ses épouses, souhaitant certainement qu’il trépasse. Et c’est alors qu’il se trouve mal en point à l’hôpital et que tout monde craint pour sa vie, que des messieurs et dames, qui ne rigolent pas, sont sortis de leur trou pour lui porter l’estocade. Il fallait voir le sérieux, la hargne et la haine dans le discours de celle qui paraissait être la cheftaine. Dans sa furie, on pourrait penser qu’elle avait un contentieux personnel avec le prétentieux. Mais il leur faudra faire vite pour empocher le magot de l’Etat, pardon, leurs honoraires avant février prochain ! Avocats de l’Etat, ça vous rend vite immensément riches. Au fait, où sont ceux qui défendaient l’Etat contre les deux ex-détourneurs que le chef du même Etat — censé être le défenseur de nos deniers ! — vient de réhabiliter ? Mais revenons à notre opposant emprisonné à qui il faut faire payer chèrement son impertinence. En tout cas, Sonko est le coupable idéal, le bouc émissaire parfait. Au poteau ! Pan, pan, qu’on le fusille et qu’on n’en parle plus. Ce sera un adversaire de moins. Les 30 morts dans les manifestations ? C’est lui et non ceux qui ont tiré à balles réelles sur ces malheureux. Les dégâts matériels dont ceux infligés au BRT et évalués à 5 milliards ? C’est encore lui ! Ce coup de canif sur notre économie, c’est encore Oscar Sierra. Bref, il est à l’origine de tous nos malheurs depuis mars 2021. Preuve que ces messieurs et dames du barreau ne blaguent pas, ils ne ménageront aucun effort pour rendre effective la réparation du préjudice causé par le « terroriste en chef ». Souhaitons qu’ils lui épargnent ses bijoux de famille. A moins qu’ils comptent les lui arracher. Les monstres ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
HOPITAL PRINCIPAL LES PORTEURS DE DATTES « SPIRITUELLES » REFOULES !
L’accession du président Macky Sall à la magistrature suprême était assurément un mal nécessaire. En effet, son magistère a permis aux Sénégalais d’avoir une visibilité claire et une perception « statutaire » sur la communauté des marabouts. En tout cas, le responsable des Soufis Intellectuels Serigne Fallou Dieng, par ailleurs petit-fils de Serigne Touba, avait déclaré dans ces mêmes colonnes ceci : « Les marabouts n’ont qu’à changer de démarche puisque le « Ndiguel » ne fait plus recette… ». De là, « Le Témoin » quotidien constate qu’après Dieu-Allah, c’est le président Macky Sall ! Et personne d’autre… Pour preuve, le refoulement des responsables de « Yaw » de l’hôpital Principal de Dakar alors qu’ils étaient porteurs de dattes à remettre à un malade du nom d’Ousmane Sonko. Des dattes offertes par le Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké au leader de Pastef afin qu’il mette fin à sa grève de la faim. Des dattes aux vertus nutritives, curatives et spirituelles que certains considèrent comme remèdes capables de sauver et de libérer le soldat Ousmane Sonko. Qui vivra verra !
MOT D’ORDRE D’OUSMANE SONKO LES DETENUS DE PASTEF METTENT FIN A LEUR GREVE
Si le « Ndiguel » ne fait plus recette, les mots d’ordre politiques, eux, son toujours respectés. Du moins s’ils viennent de certains leaders ! A preuve, « Le Témoin » quotidien a appris hier que presque tous les détenus politiques de Pastef ont fin à leur grève de la faim. « Ils ont reçu un mot d’ordre de leur leader Ousmane Sonko qui leur a demandé de mettre fin à leur diète. Et ils ont tous cédé à la demande de Sonko » nous confie un membre du collectif des avocats de Pastef. « Et paradoxalement, Ousmane Sonko, lui, ainsi que Mouhamed Samba dit «Hannibal Djim» et Cheikh Bara Ndiaye poursuivent toujours leur grève de la faim. Attention ! Ils sont tous en danger au service de réanimation de l’hôpital Principal. Dans ce genre de situation critique, tout peut arriver ! Et tout peut basculer d’un moment à l’autre...Car si la vie de ces grévistes est en danger, la vie de la Nation est également en danger… » alerte l’avocat qui dit souhaiter que l’histoire ne lui donne jamais raison.
SOMMET DES BRICS DEUX PAYS AFRICAINS ADMIS
Les BRICS sont en train de constituer une alternative crédible à l’ordre économique mondial hérité de la deuxième guerre mondiale et dominé par les institutions de Bretton Woods. Lesquelles sont contrôlées par les Etats-Unis d’Amérique qui en font leur instrument d’asservissement du monde à travers le dollar. Justement, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (BRICS), qui représentent 36 % du PIB mondial et 46 % de la population du globe, veulent promouvoir un système de règlement des transactions internationales qui ne serait plus basé uniquement sur le billet vert américain. Ils ont déjà mis en place une banque de développement pour financer leurs investissements. Et ces BRICS, qui viennent de tenir un sommet en Afrique du Sud, croulent sous les demandes d’adhésion. Au cours de leur sommet qui vient de s’achever, ils ont décidé d’intégrer six nouveaux pays dans leur « club ». Il s’agit notamment de l’Argentine, de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Iran. Seuls deux pays africains font partie des happy few admis : l’Ethiopie et l’Egypte. Inutile de dire que le Sénégal, malgré sa grande gueule et ses rodomontades, n’a pas sa place dans ce club. Le président Macky Sall y était invité uniquement pour assister aux travaux pas pour y prendre part !
NDEYSSANE… 300 POLICIERS POUR BARRER LA ROUTE A LA PLATEFORME ‘’LE CHEMIN DE LA LIBERATION’’
Des dirigeants de la plateforme ‘’Le Chemin de la Libération’’ étaient allés déposer une lettre de protestation au ministère de l’Intérieur, visant à protester contre les interdictions arbitraires et systématiques des manifestations. A leur grande surprise, ils sont tombés sur 300 policiers venus leur barrer la route. ‘’Ce matin, la plateforme ‘’Le Chemin de la Libération’’ a déposé une lettre adressée au ministre de l’Intérieur. A cette occasion, un imposant dispositif policier a été déployé tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Plus de 300 policiers ont été mobilisés par le gouvernement, tout cela pour le dépôt d’une lettre de protestation !’’, a écrit Guy Marius Sagna. Le député ajoute que, durant l’événement, ils ont été soumis à plusieurs reprises par les forces de l’ordre à des prises de photographies. Même la voiture que la délégation avait prise n’a pas été épargnée par les objectifs des policiers. Il rappelle que la plateforme prévoit 19 manifestations, ce samedi, dans pas moins de 19 départements portant sur les revendications ayant trait à la libération des 1062 détenus, dont Ousmane Sonko, l’arrêt de la traque des militants de Pastef et des mouvements citoyens, la dénonciation de la dissolution arbitraire de ce parti entre autres.
ALIOUNE TINE ‘’LE PAYS VIT UNE DES SEQUENCES LES PLUS TRAGIQUES DE SON HISTOIRE’’
Les réactions sur la situation politico-sociale du pays se poursuivent venant des acteurs politiques et de la société civile. C’est ainsi que le vétéran des droits de l’homme Alioune Tine a déclaré que le Sénégal vit sans doute une des séquences de son histoire les plus tragiques au niveau politique, à savoir celle qui renvoie à la criminalisation de l’opposant pendant la période coloniale. ‘’L’opposant était souvent considéré comme un terroriste et son traitement était la prison, l’exil ou la mort. Il nous faut toujours nous interroger quand on est au pouvoir en Afrique, quel message nous donnons aux Africains et au monde quand on fait de la politique’’, a dit le fondateur de Afrika Jom Center. Il soutient que la démocratie est structurellement imparfaite et appelle de tous les ressorts puissants de notre imaginaire pour la réinventer chaque fois qu’elle est en panne. ‘’Le meilleur moyen, c’est la palabre africaine, parce que la démocratie, c’est toujours et partout une assemblée de paroles pour reprendre la merveilleuse formule d’Alain Supiot. Les moments de panne démocratique sont des opportunités, pour des actes absolus de sublimation, des moments pour rebondir, des moments où il faut faire montre de la capacité de résilience’’, a écrit avec beaucoup de sagesse Alioune Tine.
Par Seydina L. Mahdi DIAGNE
ETHIQUE DE L’INDIFFERENCE OU DU SILENCE COUPABLE ?
Notre Sénégal vit en ce moment une situation politique inédite, que la majorité des compatriotes vivent ou subissent avec son lot de souffrances
Notre Sénégal vit en ce moment une situation politique inédite, que la majorité des compatriotes vivent ou subissent avec son lot de souffrances. Cette situation mérite un questionnement individuel en tant qu’être humain vivant au Sénégal : quelle serait alors notre responsabilité sur ce qui nous arrive et nous arriverait ?
Notre voix n’est pas aussi audible que certaines, mais le cri de plusieurs de nos petites voix pourrait l’être. En effet, du point de vue de la morale, notre vécu de croyant et d’Africain vivant au Sénégal ne nous aurait pas permis de rester silencieux devant l’injustice – même si certains compatriotes continuent de vociférer, si le climat social le permet, qu’il faut laisser cette « justice » faire son travail !
La justice qui est un des principes de l’éthique, dans toutes ses applications, ne pourrait se valoir d’être juste dans le contexte politique actuel du Sénégal…Où est la morale religieuse qui nous rappelait le bien et le mal, de façon dogmatique, au moment où des concitoyens se réjouissent de la souffrance d’autrui?! Où est le respect de l’Humanité dans les prisons au moment où des prisonniers sont en grève de la faim dans l’indifférence des geôliers qui doivent y préserver leur capital santé ? Quelle est la part de la bienfaisance et de la non malfaisance, dans les décisions politiques « politiciennes » actuellement validées par une Assemblée nationale censée protéger nos valeurs communes et non quelques intérêts individuels ? Nous reste-t-il encore une once d’autonomie, d’indépendance, lorsque le garant en chef de la somme des autonomies individuelles semble nous demander de le supplier juste pour faire valoir ou appliquer des acquis constitutionnels basiques ?
Ainsi, devons- nous continuer à nous taire et à regarder ce spectacle désolant de décadence de nos valeurs éthiques, et même morales, pour juste quelques « privilèges » de ce bas monde finissant ? L’on ne peut alors espérer avoir de l’éthique dans cette démarche «politico-juridico-administrative » voulant faire taire par des moyens non conventionnels, voire illégaux, des voix de femmes, d’hommes, jeunes et moins jeunes, qui aspirent avoir une vie meilleure sur une petite partie de la Terre qu’est le Sénégal - qui n’est point un royaume ! Faudrait-il donc rappeler aux croyants que nous sommes, ou censés être, qu’une vie humaine reste sacrée même si elle est très courte à l’échelle de l’existant et des existences possibles, et que nous ne sommes que de pauvres mortels appelés à répondre de nos actes.