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15 juin 2025
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MACKY SALL QUALIFIE LES RÉCENTS TROUBLES MEURTRIERS D'ACTES TERRORISTES
"Il est établi que ces faits sont assimilables à des actes terroristes qui ne resteront pas impunis", a indiqué le président lors de la réception du rapport final du dialogue national boycotté par une partie de l'opposition dont le camp de Sonko
Le président sénégalais Macky Sall a qualifié samedi d'"actes terroristes qui ne resteront pas impunis" les troubles meurtriers survenus au Sénégal début juin après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko dans une affaire de moeurs.
Le président s'exprimait lors d'une cérémonie clôturant une concertation nationale entamée avant "les graves dérives des 2 et 3 juin, événements inédits" qui ont entraîné "des atteintes graves et des dommages" sur des "biens publics et privés", selon M. Sall. "Il est établi que ces faits sont assimilables à des actes terroristes qui ne resteront pas impunis", a-t-il ajouté en recevant le rapport final de la concertation ouverte le 31 mai et boycottée par une partie de l'opposition dont le camp de M. Sonko.
Les participants à cette concertation se sont notamemnt entendus sur le principe de réviser le procès de l'opposant Karim Wade écarté de l'ancien scrutin de 2019. Karim Wade, fils de l'ex-président Abdoulaye Wade au pouvoir de 2000 à 2012, a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Ancien ministre d'État de son père, M. Wade, 58 ans, a été gracié en 2016 par Macky Sall, et est depuis exilé au Qatar.
La concertation a également proposé de modifier des textes pour permettre à l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, empêché par une condamnation en 2018 de se présenter contre Macky Sall (aucun lien de parenté) en 2019, d'être candidat à la présidentielle de 2024. Le cas de M. Sonko, condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme, n'a pas été abordé par la concertation. Sa condamnation le rend en l'état actuel inéligible. Elle a engendré début juin de graves troubles, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l'opposition.
Le président Sall a promis de s'exprimer sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2024 après la fête musulmane de la Tabaski prévue au Sénégal le 29 juin. "Je vais répondre très bientôt. Je ferai un discours la Nation. (Ce sera) un choix libre, souverain qui sera expliqué au pays et assumé", a-t-il indiqué.
M. Sall a été élu en 2012, réélu en 2019. Il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Ses partisans le présentent comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro.
DOUZE ANS APRÈS SA CRÉATION, LE M23 CONTINUE D'EXPRIMER LES MÊMES REVENDICATIONS
Comme si les revendications de 2012 restaient intactes, Modiène Ndiaye et ses camarades continuent de réclamer « des élections transparentes, libres et sincères », dans un contexte de vives tensions politiques
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin a rappelé, vendredi, à Dakar, les revendications exprimées il y a douze ans par certaines élites sénégalaises, dont la création de la Cour constitutionnelle, le respect de la Constitution et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Il y a douze ans, jour pour jour, des milliers de Sénégalais avaient vivement protesté contre la volonté d’Abdoulaye Wade de modifier la loi électorale.
Ils contraignaient le chef de l’Etat de l’époque à retirer le projet de loi élaboré à cette fin.
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin, créé à la suite de cette contestation, avait exprimé plusieurs revendications, dont « le respect et la sauvegarde de la Constitution », la création de la Cour constitutionnelle et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Les partis politiques et les organisations de la société civile membres du M23 avaient estimé que la satisfaction de ces revendications devait faire du Sénégal une grande démocratie.
Aujourd’hui, le M23 continue de réclamer « le renforcement des pouvoirs et des compétences des institutions et des mécanismes de contrôle des finances publiques », selon Modiène Ndiaye, son porte-parole.
Réunis pour fêter le 12e anniversaire de ce vaste mouvement de défense de la loi électorale, de la Constitution et de la démocratie en général, ses militants ont appelé à « la refondation de la gouvernance locale », à « la décentralisation et [à] la déconcentration de l’administration », ainsi qu’au « respect des règles démocratiques ».
Comme si les revendications de 2012 restaient intactes, Modiène Ndiaye et ses camarades continuent de réclamer « des élections transparentes, libres et sincères », dans un contexte de vives tensions politiques, Macky Sall étant soupçonné de vouloir briguer un nouveau mandat présidentiel en violation de la Constitution, selon ses adversaires politiques.
Les militants du M23 s’élèvent aussi contre le « cumul des mandats » et exigent des dirigeants au pouvoir depuis 2012 « la rationalisation du train de vie de l’Etat, l’inventaire et le recouvrement de tous les biens fonciers, immobiliers, mobiliers et immatériels ».
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin parle en même temps de « l’obligation de baisser les prix des denrées de première nécessité » et de « la mise en œuvre d’actions prioritaires de lutte contre les inondations ».
La date du 23 juin est l’occasion de « se souvenir de la lutte héroïque menée par le peuple sénégalais pour défendre sa Constitution », affirment M. Ndiaye et les autres militants du mouvement.
« Le peuple réclame avec force et vigueur le respect et la sauvegarde de la Constitution et des règles démocratiques, la transparence et la régularité des élections », a lancé M. Ndiaye en présence d’autres leaders du M23.
« Les Sénégalais avaient également demandé l’adoption de mesures urgentes de bonne gouvernance, la prise en charge sans délai et avec efficacité des urgences sociales », a-t-il ajouté.
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin déclare militer pour « une élection présidentielle à date échue, inclusive et transparente, dans la paix ».
Ses dirigeants disent « non au pillage, au saccage et aux attaques sur des personnes et des biens publics et privés ». De même tiennent-ils à défendre la liberté d’expression.
MACKY SALL VEUT UNE RATIONNALISATION DU CALENDRIER ÉLECTORAL
Le président de la République estime que la récurrence des élections au Sénégal est une chose qui »n’a pas de sens », sans compter le coût que cela représente pour le budget de l’État
Le président de la République, Macky Sall, a insisté, samedi, à Dakar, sur la nécessité de travailler à une rationalisation du calendrier électoral, estimant que la récurrence des élections au Sénégal est une chose qui »n’a pas de sens », sans compter le coût que cela représente pour le budget de l’État.
« En 11 ans, j’ai organisé 11 élections au Sénégal. Ça n’a pas de sens et ça nous coûte cher », a dit le chef de l’État, en recevant le rapport issu des travaux du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier.
»Il nous faut rationaliser tout cela », a insisté le président Macky Sall, sans donner plus de détails à ce stade.
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MACKY SALL DONNE RENDEZ-VOUS APRÈS LA TABASKI
Le président va bientôt édifier les Sénégalais sur sa participation ou non à la présidentielle de 2024. Il l’a fait savoir, ce samedi, lors de la cérémonie de remise des conclusions du dialogue national au Palais de la République
Le moment tant attendu est enfin arrivé. Le président Macky Sall va bientôt édifier les sénégalais sur sa participation ou non à l’élection présidentielle de 2024. Il l’a fait savoir, ce samedi, lors de la cérémonie de remise des conclusions du dialogue national au Palais de la République.
« Soyez rassuré, je vais répondre très bientôt. Je vais répondre parce que le moment est venu pour répondre pas avant, mais ce n’est pas aujourd’hui. Je ferai un discours à la nation. Et j’apporterai ma réponse qui ne peut pas dépendre du contexte dans lequel nous évoluons. Il faut que cela soit clair. Il y a beaucoup d’excitation, des écrits par ci et des rapports par là.
Ce n’est pas ça qui va déterminer les choix du président de la République croyez-moi. Ça sera un choix libre, souverain qui s’exercera, qui sera expliqué aux sénégalais quel qu’il soit et qui sera assumé », a dit le président de la République qui donne rendez-vous à ses compatriotes après la célébration de la Tabaski.
« Donc ça c’est pour bientôt. Ça sera après la tabaski le temps de permettre aux sénégalais de bien manger leur viande », a-t-il dit. Par ailleurs, il a précisé que le Sénégal n’a pas de leçon de démocratie à savoir de personne. Il a aussi fustigé le comportement de certains acteurs politiques qui appellent à la violence. Non sans oublier de condamner les saccages des travaux du BRT, les bus Dakar Dem Dikk, les incendies notés à l’Université Cheikh Anta Diop, entre autres, dégâts collatéraux. Toutefois, le président Macky Sall a promis de veiller à la mise en œuvre des propositions du dialogue national.
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QUI EST EVGUÉNI PRIGOJINE, LE PATRON DE WAGNER
L'homme d'affaires russe, connu sous le nom de "chef de Poutine", a commencé par vendre des saucisses, mais a rapidement amassé une fortune qui lui a permis de passer de la restauration à la politique, aux médias et, de là, aux affaires de guerre
D'un stand de hot-dogs à la fondation de la plus puissante armée privée de Russie, le groupe Wagner. L'oligarque Yevgeny Prigozhin est devenu l'un des hommes les plus puissants de Russie et l'une des personnalités les plus proches du président Vladimir Poutine. L'homme d'affaires russe, connu sous le nom de "chef de Poutine", a commencé par vendre des saucisses, mais a rapidement amassé une fortune qui lui a permis de passer de la restauration à la politique, aux médias et, de là, aux affaires de guerre. Les États-Unis et d'autres gouvernements l'accusent également de diriger une "usine à trolls" sur Internet, avec laquelle il a tenté d'influencer les élections dans différents pays. Mais si le nom de Prigozhin a fait les gros titres ces derniers temps, c'est en raison du rôle de plus en plus central que joue son groupe de mercenaires dans la guerre en Ukraine.
Le Groupe Wagner, qui a défendu les intérêts de la Russie dans des pays tels que la Libye, la Syrie et la République centrafricaine, compterait plus de 20 000 mercenaires dans la seule guerre d'Ukraine, soit 10 % de l'ensemble des troupes russes sur le front.
Pendant des années, Prigozhin a nié ses liens avec le groupe et même sa simple existence, mais à mesure que le rôle de cette armée privée est devenu plus grand dans le conflit ukrainien, le puissant homme d'affaires a cessé de se cacher.
En septembre dernier, en effet, Progozhin est apparu dans une vidéo s'adressant à un groupe de prisonniers dans une prison russe, les exhortant à rejoindre le combat de Wagner en échange d'un allègement de leur peine.
Plus récemment, habillé en treillis militaire, il a été vu dans l'une des mines de sel de la ville de Soledar, affirmant que ce sont les hommes de Wagner, et non l'armée russe, qui ont réussi à chasser les troupes ukrainiennes de la ville.
Ce n'est pas la première fois que Prigozhin remet en question le rôle des commandants militaires russes dans la guerre en Ukraine, une audace qui démontre le pouvoir qu'il exerce.
Ces derniers mois, ses critiques ont été constantes et de plus en plus ouvertes, au point que les tensions entre le groupe Wagner et le ministère russe de la défense sont devenues un secret de polichinelle.
Ses origines
Mais d'où vient la proximité de Prigozhin avec Poutine ?
Yevgeny Prigozhin, 61 ans, a fait partie du cercle d'élite de Poutine en 2001, lorsque ce dernier a commencé à dîner dans son luxueux restaurant flottant de Saint-Pétersbourg, appelé New Island.
Bien qu'il n'ait pas fait partie du groupe initial d'alliés de Poutine qui a créé un country house club appelé Ozero, M. Prigozhin est devenu célèbre dans la ville natale du président, Saint-Pétersbourg, et a attiré l'attention du président grâce aux saveurs de sa cuisine.
Dans sa jeunesse, avant de devenir un vendeur de hot-dogs, puis un traiteur prospère, il a été emprisonné pendant neuf ans pour vol et fraude.
Le capitalisme russe de "thérapie de choc" des années 1990 a créé de nombreuses opportunités commerciales pour les anciens détenus et, à sa sortie de prison, il a fait fortune.
Prigozhin a ouvert un stand de hot-dogs, puis une épicerie. Il a ensuite fait le saut dans la restauration, créant une chaîne de points de vente et la société qu'il dirige toujours, Concorde Catering, en 1996.
L'un d'entre eux est le New Island, qui est devenu le restaurant le plus luxueux de Saint-Pétersbourg et le préféré de Poutine, où il emmène des dirigeants internationaux et où Prigozhin s'assure toujours d'être non loin de la table du puissant président russe.
Au cours de la décennie suivante, la société a signé des contrats lucratifs avec les autorités russes pour assurer la restauration des écoles de Saint-Pétersbourg et de Moscou et, plus tard, pour nourrir une grande partie de l'armée russe.
Pendant toutes ces années, bien que très proche de Poutine, Prigozhin a gardé un profil bas, et sa fortune, comme celle de la plupart des oligarques russes, a fait l'objet de controverses et de secrets.
Des documents associés aux sanctions qui lui ont été imposées par les États-Unis pour son ingérence présumée dans l'élection de 2016 indiquent qu'il possède trois jets privés et un yacht de luxe, qui seraient utilisés par lui, sa famille et ses associés, enregistrés dans des paradis fiscaux tels que les îles Caïmans et les Seychelles.
L'oligarque est également à la tête d'un groupe médiatique pro-Kremlin appelé Patriot, qui a été créé dans le but de "contrecarrer" les médias "anti-russes" qui "ne remarquent pas les bonnes choses qui se passent dans le pays". Depuis le début de la guerre en Ukraine, cependant, il ne reste pratiquement plus de médias critiques en Russie.
Le portail regroupe quatre sites d'information basés à Saint-Pétersbourg : l'agence de presse RIA FAN, Narodnye Novosti, Ekonomika Segodnya et Politika Segodnya.
Leur audience combinée est estimée être plus importante que celle de l'agence de presse étatique Tass ou de la chaîne de télévision RT.
Scandales
À l'échelle internationale, cependant, son nom a commencé à être connu après que les autorités américaines l'ont accusé d'avoir tenté d'influencer l'élection de 2016 par l'intermédiaire de son Agence de recherche sur Internet (IRA), basée à Saint-Pétersbourg.
Washington, l'Union européenne et le Royaume-Uni accusent tous Prigozhin de lancer des campagnes de désinformation pour manipuler l'opinion publique dans différents pays avec l'entreprise, qu'ils décrivent comme une "usine à robots". Prigozhin et sa famille font donc l'objet de sanctions internationales, et l'homme d'affaires figure sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI.
Le département d'État américain a même offert une récompense de 10 millions de dollars pour toute information sur l'implication de Prigozhin, de l'IRA et d'autres entités dans ces tentatives d'influencer les électeurs américains en 2016.
Loin de le nier, Prigozhin a reconnu en novembre dernier qu'il avait interféré dans les élections américaines et qu'il continuerait à le faire à l'avenir, "avec soin, précision, de manière chirurgicale et à notre manière, comme nous savons le faire".
Mais les campagnes d'influence auxquelles Prigozhin est associé ne s'arrêtent pas au sol américain.
Des recherches menées par Facebook et des spécialistes de l'université de Stanford (États-Unis) le relient à certaines opérations de manipulation de l'opinion publique sur les médias sociaux en Afrique, dans des pays comme Madagascar, la République centrafricaine, le Mozambique, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Libye et le Soudan.
En effet, une enquête de la BBC a révélé que le groupe russe a offert de l'argent à au moins six candidats à l'élection présidentielle de 2018 à Madagascar. M. Prigozhin a rejeté les allégations de Facebook. Une autre enquête financée par le gouvernement britannique a révélé comment le Kremlin utilisait ces "usines à trolls" pour diffuser de la désinformation à grande échelle et "manipuler l'opinion publique sur la guerre illégitime en Ukraine", en cherchant à rallier le soutien au conflit et à Poutine. "L'opération a des liens suspects avec Evgeny Prigozhin, le fondateur de la ferme de robots la plus tristement célèbre et la plus étendue, l'Internet Research Agency, qui sont tous deux sanctionnés par le Royaume-Uni", a déclaré le gouvernement britannique dans un communiqué. Les opérations du Kremlin et de Prigozhin en Afrique ne se limitent toutefois pas aux médias sociaux.
Le Groupe Wagner est présent dans divers pays africains tels que la Libye, où il soutient les forces loyales au général Khalifa Haftar, ou le Mali, où ses mercenaires combattent les milices islamistes. Ils ont également été utilisés en République centrafricaine (RCA) et au Soudan, où la Russie a obtenu des concessions d'exploitation d'or et de diamants. En 2018, trois journalistes russes ont été abattus dans une embuscade alors qu'ils tentaient d'enquêter sur un lien présumé entre les mines et le groupe mercenaire. Une enquête de CNN a permis de découvrir un contrat minier du gouvernement de la RCA avec Lobaye Invest, une société russe dirigée par Yevgeny Khodotov, un autre homme d'affaires de Saint-Pétersbourg lié au réseau de Prigozhin. Mais son rôle le plus marquant, avant la guerre en Ukraine, a peut-être été celui du groupe Wagner en Syrie, où ses hommes combattent aux côtés des troupes de Bachar el-Assad et protègent les puits de pétrole depuis 2015. Le groupe a été vu pour la première fois en Ukraine en 2014, lorsqu'il a participé à l'annexion de la Crimée. Les rues de la péninsule sont alors remplies d'hommes en uniforme, mais sans insigne ni drapeau, que l'on appelle les "petits hommes verts". On pense que les mercenaires de Prigozhin en faisaient partie, a déclaré à la BBC Tracey German, professeur de conflits et de sécurité au King's College de Londres. Par la suite, un millier de soldats Wagner ont soutenu les forces séparatistes dans le Dombas dans leur lutte contre l'armée ukrainienne. Ils seraient également responsables des attaques sous faux drapeau dans les mois qui ont précédé l'invasion de l'Ukraine, que la Russie a utilisées comme prétexte pour déclencher la guerre. Au fil des mois, le rôle du Groupe Wagner dans la guerre a pris de l'importance, tout comme le nombre de ses troupes. Selon les services de renseignement britanniques, le groupe dirigé par Prigozhin a commencé à recruter à grande échelle après que le Kremlin eut échoué à mobiliser suffisamment d'hommes pour l'armée régulière. Des milliers d'entre eux proviennent des prisons russes, peut-être "en raison de leur proximité avec Poutine", explique Andrei Zakharov, du service russe de la BBC.
PAR Farid Bathily
LA DÉSINFORMATION GAGNE DU TERRAIN TANDISQUE LA VÉRIFICATION DES FAITS PEINE À SUIVRE
Une récente étude américaine suggère que les efforts de vérification des faits ont du mal à suivre le rythme face à la prolifération rapide de la désinformation
Les informations erronées se propagent à une vitesse alarmante, leur détection constituant un défi persistant en raison d'une insuffisance d'initiatives. Tel est le principal constat du dernier recensement de Reporters' Lab, un centre de recherche américain. Cette composante du département de journalisme de l'Université Duke en Caroline du Nord a révélé ce mercredi 21 juin 2023 dans son dixième rapport annuel que la vérification des faits, souvent désignée sous le terme "fact-checking", a ralenti à l'échelle mondiale.
L'étude souligne la croissance modeste ces dernières années du nombre de projets dédiés à ce processus essentiel pour garantir la transparence du débat public.
Facteurs divers
Selon Reporters' Lab, le monde compte actuellement 417 organisations, sites web et autres acteurs impliqués dans la vérification des faits, actifs dans plus de 100 pays et dans 69 langues, soit sept de moins qu'en 2022 et 16 de moins qu'en 2020.
Les données montrent qu'il faut remonter à 2018-2019 pour observer une hausse significative sur deux périodes, à savoir 66 nouveaux vérificateurs de faits lancés pendant cette période. Cette période représente d'ailleurs l'ère la plus prospère des décomptes de Reporters' Lab depuis son origine en 2014.
La pandémie de Covid et la répression notable envers la presse dans certaines régions sont citées comme des facteurs entravant le développement des initiatives de vérification des faits.
Le défi de la crédibilité des médias
L'étude indique par ailleurs qu'aucun projet de fact-checking n'a été recensé dans 15 des 31 pays classés comme "très graves" pour l'exercice du journalisme selon l'indice mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières en 2023.
Le rapport du Reporters' Lab arrive à un moment critique pour les médias traditionnels qui luttent pour maintenir leur crédibilité. Le public a en effet tendance à privilégier les réseaux sociaux comme source principale d'information, comme l'a démontré l'Institut Reuters dans une étude publiée le 15 juin 2023.
Par ailleurs, les défis associés à la vérification de l'information augmentent avec le développement explosif des systèmes d'intelligence artificielle. Avec l'avènement de technologies comme les "deepfakes", la capacité de créer des contenus trompeurs hyper-réalistes est à la portée de plus en plus de personnes, ce qui rend encore plus difficile la tâche de distinguer le vrai du faux.
Texte Collectif
DU DEVOIR DE SE DRESSER CONTRE UNE TROISIÈME CANDIDATURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il nous incombe d’évaluer à quel point nous amplifions ce débat malsain à travers nos médias et de le freiner avant qu'il ne soit trop tard. Les journalistes ne sont pas des agents passifs face à la dérégulation de l’espace public
À un peu plus de 200 jours de l'élection présidentielle du 25 février 2024, nous journalistes sénégalais, avons décidé de faire cette tribune pour nous insurger contre une troisième candidature de l'actuel président Macky Sall. Nous avons jugé que la presse, dernier rempart de la démocratie et de l'État de droit, ne doit ni laisser la forfaiture se répéter ni participer à amplifier le débat via ses canaux. Notre responsabilité sera questionnée par l'histoire si on devrait faire le décompte des victimes et dégâts que cette candidature pourrait causer. Au nom de la liberté, de la démocratie, nous disons NON à une troisième candidature de Macky Sall.
Il y a une dizaine d'années, nous avons couvert ou suivi le déchirement inhérent à la tentative d’Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat. La perspective de la répétition de ce scénario, au demeurant mortifère, nous pousse à plus d'introspection. La trame du mauvais film qui avait brisé tant de vies ne nous est plus inconnue. Tout se déroule progressivement sous nos yeux, à portée de nos micros. Il nous incombe d’évaluer à quel point nous amplifions ce débat malsain qui s’installe à travers nos médias et de le freiner avant qu'il ne soit trop tard.
Monsieur le président de la République, c'est devant nos questions insistantes que vous aviez donné l’assurance que le peuple n’aurait plus à vivre d’épisodes tragiques autour du nombre de mandats présidentiels. Alors, comment pourrions-nous admettre que vous véhiculiez vos éléments de langage par notre biais pour faire accepter auprès de l'opinion votre contradiction ?
L’enjeu est double. Il s’agit de préserver la démocratie et de ne pas permettre aux hommes qu’elle porte au pouvoir de s’amuser avec les règles du jeu quand et comme bon leur semble. Mais, surtout, réaffirmer que les journalistes ne sont pas des agents passifs face à la dérégulation de l’espace public. La tension déjà palpable va crescendo à l’approche de la prochaine échéance électorale. Nous n’avons pas à couvrir dans nos médias de nouvelles scènes de violences en estimant n’y être pour rien. Il nous faut anticiper et prendre nos responsabilités. Nous devons tout mettre en œuvre pour que les Sénégalais et les Africains qui nous regardent, qui nous lisent, et qui descendent dans la rue, ne nous tiennent pas coupables devant l’histoire. Il nous faut sortir de ce laxisme coupable. La tâche est cruciale et simple : respecter notre part du contrat social.
Du troisième mandat
Dans cette optique, nous ne saurions garder le silence face à cette volonté qui vous est prêtée, depuis plusieurs mois, de briguer un troisième mandat. Volonté que vous n’avez, au demeurant, jamais infirmée. Nous sommes dans un État de droit. Dès lors, tout le monde a l’obligation de se soumettre aux exigences de la loi. Un tel débat ne saurait donc nous laisser indifférents. Aurions-nous pensé que vous avez droit à une troisième candidature, que nous n’aurions jamais eu à mettre cette initiative en place. Mais notre conviction est que, par quelque bout que l’on puisse analyser la situation, la conclusion est la même.
Nous avons lu et entendu les juristes, y compris les vôtres. Lorsqu’une disposition constitutionnelle est claire, nous ont-ils dit, il n’y a pas lieu de l’interpréter. Encore moins de distinguer là où elle ne distingue pas. Il faut se contenter de l’appliquer dans le strict respect de la volonté du constituant. C’est un principe basique en Droit. La question qui se pose est alors de savoir si l’article 27 de la Constitution – « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs » – signifie bien ce qu’il dispose. C’est avec un profond malaise que nous suivons ce débat que nous pensions avoir définitivement clos depuis 2012.
Certains juristes, favorables au troisième mandat, font recours à la première partie de la disposition pour tenter de faire croire que par « mandat », il faudrait bien comprendre un « mandat de 5 ans ». Ce qui, par conséquent, voudrait dire que votre premier mandat de 7 ans n’est pas concerné. Pourtant, ces mêmes juristes qui défendent cette gymnastique – appelons-la ainsi – apprennent à leurs étudiants, dès la première année de droit, qu’il est interdit de distinguer là où la loi (ici, la Constitution) ne distingue pas. Un mandat étant un mandat, il ne faudrait pas faire la différence entre un mandat de sept ans et un autre de cinq ans. Par cette « prouesse » intellectuelle, ils ont ainsi réussi à semer le doute dans la tête de certains Sénégalais. Si le juge reste à sa place, on ne voit pas, par quelle alchimie, il pourrait réussir à valider une troisième candidature sans se substituer au constituant ; ce qui l’éloignerait de sa mission.
En effet, le pouvoir d’interprétation de la règle de droit obéit à des méthodologies bien déterminées que nous ne saurions tous explorer. D’abord, il y a le raisonnement logique (raisonnement a pari ou par analogie, le raisonnement a contrario, le raisonnement a fortiori). Si ces raisonnements, qui font appel à la logique, ne permettent pas de surmonter les difficultés, alors on fait recours aux différentes méthodes d’interprétations. La première et la plus usitée, c’est la méthode exégétique qui privilégie la lettre tout en se référant à la volonté de son auteur ; la méthode téléologique qui met en avant l’esprit du texte et qui peut aller jusqu’à appréhender l’objectif recherché par le législateur afin de trouver une solution à son problème ; et enfin, la méthode créatrice qui est la plus audacieuse, mais qui doit être appliquée de façon subsidiaire, pour pallier l’insuffisance de la norme.
Appliquées à l’article 27, toutes ces techniques vous excluent de la course à la Présidentielle de 2024. En ce qui concerne la méthode exégétique, l’interprète doit s’en tenir au sens littéral du texte : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». En cas de difficulté, il faut chercher la volonté de l’auteur du texte, en recourant, au besoin, aux travaux préparatoires, à la lecture de l’exposé des motifs. Qui ose douter que la volonté du constituant, ou de l’inspirateur de la Constitution en l’occurrence, était d’inclure son premier mandat dans le champ de la réforme de 2016 ? Vous, qui aviez promis de faire passer votre premier mandat de sept à cinq ans ? Dans la même veine, il faut inscrire la méthode téléologique qui se fie surtout à l’esprit du texte, moins à sa lettre, qui regarde quelles étaient les finalités de la loi constitutionnelle. Là également, il faut être de très mauvaise foi pour oser soutenir que l’objectif principal de la réforme de 2016 était de vous donner la possibilité de faire deux mandats supplémentaires de 5 ans. Sauf à se substituer au constituant, en lui faisant dire ce qui lui plaît par sa force créatrice. Le juge ne saurait donc passer outre.
Enfin, il y a la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur la possibilité pour le président de la République de réduire ou d’augmenter son mandat. Contrairement à ce que certains ont voulu faire croire, dans sa décision n°1/C/2016, le Conseil constitutionnel, dans son considérant n°25, déclare clairement : « La sécurité juridique et la stabilité des institutions, inséparables de l’État de droit dont le respect et la consolidation, sont proclamées dans le préambule de la Constitution du 22 janvier 2001, constituent des objectifs à valeur constitutionnelle que toute révision doit prendre en considération, pour être conforme à l’esprit de la Constitution. » Dans le même sillage, soulignent les sages au Considérant 26 de la même décision, « pour la sauvegarde de la sécurité juridique et la préservation de la stabilité des Institutions, le droit applicable à une situation doit être connu au moment où celle-ci prend naissance. » Cela veut dire tout simplement, et le Conseil l’avait annoncé de manière très claire, qu’au nom de la sécurité juridique, le président de la République ne saurait diminuer son mandat de sept à cinq ans, ce qui serait une atteinte à la volonté des citoyens qui l’ont élu pour un septennat et non pour un quinquennat. Qui ne peut pas le moins ne peut pas le plus. Si la révision de 2016 devait aboutir à vous permettre de vous octroyer trois mandats, le Conseil qui a refusé une diminution du mandat n’aurait jamais pu l’admettre. C’est après tout une simple question de bon sens et de logique.
De la démocratie
Le Sénégal est une vitrine de la démocratie en Afrique. Malgré les remous notés dans le pays depuis 2021, avec les multiples arrestations d’opposants, de journalistes et d’activistes qui font douter de plus en plus les convaincus, nous voulons croire que nous n’avons pas encore atteint un point de non-retour.
Nonobstant la montagne d’obstacles, il est encore possible de préserver notre pays d’une décadence de la démocratie et des libertés. Sauver ce qui peut encore l’être. Garant de la Constitution et de l’État de droit, le président de la République devait être en première ligne de ce combat permanent de la construction du rêve sénégalais. Hélas ! Les démons de la boulimie du pouvoir risquent de vous faire passer complètement à côté de la plaque alors que vous avez été témoin, il y a douze ans, du refus du peuple sénégalais d’accorder une troisième candidature à votre prédécesseur Abdoulaye Wade.
De l’indépendance à nos jours, ils sont nombreux les hommes et les femmes, des patriotes rompus, qui ont sacrifié leur vie pour donner au Sénégal cette image reluisante en matière de démocratie. En plus de soixante ans d’existence, dans une Afrique très agitée, notre pays a non seulement vécu deux alternances démocratiques (2000 et 2012), mais surtout il n’a jamais connu de rupture institutionnelle. Cette belle histoire pourrait recevoir un sacré coup de grâce, si jamais vous suivez la voie qu’essaient de vous tracer certains faucons arrivistes, plus soucieux de la préservation de leurs intérêts égoïstes que de la construction d’un pays véritablement émergent et démocratique, où il fait bon vivre.
Dans une démocratie, le respect de la Constitution, norme suprême, est fondamental. Mais au-delà du nécessaire respect des textes de droit prévus par nos corpus juridiques, il est aussi crucial de faire converger ou de relier ces textes aux valeurs, notamment au respect de la parole donnée. À considérer même que les textes prêtent à confusion dans leur lettre, quoi de plus normal que de recourir à l’esprit pour en saisir la quintessence. À ce propos, nous vous renvoyons, vous et vos collaborateurs, à vos nombreuses déclarations sur les implications de la révision constitutionnelle issue du référendum de 2016. Vous avez toujours clamé haut et fort votre volonté de réduire la durée du mandat présidentiel tel que formulé dans la charte fondamentale du pays. Vos soutiens et vous avez battu campagne pour défendre un tel projet. Nul besoin de revenir sur tout ce que vous avez eu à dire à ce propos. Vous l’avez répété et écrit dans plusieurs documents accessibles. Rien ne saurait donc justifier aujourd’hui une volte-face.
Aussi, en aucune manière, le fait de briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais ne peut constituer une avancée démocratique. Pis, cela risque de réveiller les vieux démons anti-démocratiques dont le Sénégal pensait s’être séparé depuis 2012. La démocratie ne peut se limiter à un contenu théorique ou à un éventail de gestes civiques ou encore à des déclarations folkloriques. Elle ne se réduit pas non plus à un ensemble de faits, concepts ou dates particulières, ni à un vague comportement social. La démocratie, c’est surtout une construction permanente de valeurs pouvant être partagées par l’ensemble des acteurs sociaux.
Aujourd’hui, tout porte à croire que vous serez en lice pour un troisième mandat. Votre récente déclaration en France, précédée par un « ni oui ni non » et d’autres actes comme l’interdiction à Dakar, en septembre 2022, du concert sur la limitation des mandats, illustre votre volonté. Vos partisans dans les plus hautes sphères clament votre candidature et organisent des investitures, sans que nul ne vous entende freiner la machine.
Monsieur le président, nous vous appelons à jouer la carte de l’exemplarité et à poursuivre le grand chantier de la démocratie auquel le peuple sénégalais a foi.
L’histoire a montré que les forcings pour un troisième mandat et l’usure du pouvoir sont sources d’instabilité ou de rupture démocratique. Nous vous demandons de renoncer à cette tentative irresponsable et pernicieuse de nature à briser les piliers déjà fragilisés de notre jeune nation.
Signataires :
Ayoba FAYE, Rédacteur en chef de PressAfrik
Moussa NGOM, Coordonnateur de La Maison Des Reporters
Valdez ONANINA, journaliste, membre de La Maison des Reporters
Fana CISSÉ, journaliste PressAfrik
Mame Gor NGOM, journaliste
Oumy R. SAMBOU, journaliste freelance
Abdou Khadir SECK, journaliste Le Soleil
Diomma DRAMÉ, journaliste
Alioune Dissa PREIRA, journaliste GFM
Salif SAKHANOKHO, journaliste PressAfrik
Abdoulaye DIOP, journaliste Sud FM
Amadou Sabar BA, journaliste
Mady CAMARA, journaliste freelance
Oumy NDOUR, journaliste
Mamadou Oumar Moka KAMARA, journaliste Le Soleil
Souleymane DIASSY, journaliste à La Maison Des Reporters
Hadiya TALLA, journaliste, Directeur de la Vallée Info
Mamadou SOW, journaliste à La Vallée Info
Assane FALL, journaliste Le Soleil
Alioune Badara DIATTA, journaliste indépendant
Falilou MBALLO, journaliste Emédia
Katy MBENGUE, journaliste
Momar DIENG, journaliste
Ndèye Fatou Diery DIAGNE, journaliste
Abdoulaye MBOW, journaliste
Ibrahima BA, journaliste Le Soleil
Abdou Khadre CISSE, journaliste
Ibrahima DIONE, journaliste APA NEWS
Hawa BOUSSO, journaliste L'AS
Souveibou SAGNA, journaliste Kewoulo TV
Mor AMAR, journaliste EnQuête
Seydina Bilal DIALLO, journaliste L’AS
Adama GAYE, journaliste- écrivain
Pape SANÉ, journaliste/ chroniqueur Walf TV
Moustapha DIOP, Directeur Walf TV
Pape Alé NIANG, journaliste Directeur de Dakar Matin
El Hassane SALL, journaliste Tribune
Dieynaba THIOMBANE, journaliste
Oumar dit Boubacar Wane NDONGO, journaliste
Omar FÉDIOR, journaliste
Amayi BADJI, journaliste
Moussa CISS, journaliste Les Échos
Azil Momar LO, journaliste
Assane GUÈYE, Walf TV
Samba DIAMANKA, journaliste Le Soleil
Fatou NDIAYE, journaliste Afia FM
Georges Nesta DIOP, journaliste Walf TV
Abdou Aziz CISSE, Journaliste
Abdourahmane DIALLO, journaliste à La Maison Des Reporters
Salmane Al Farisi SOW, journaliste
Mamadou Oumar BA, journaliste
Babacar NGOM, journaliste
Amadou DIOP, journaliste
Daouda SOW, journaliste
Moustapha DIAKHITÉ, journaliste
Habib FAYE, journaliste
Cheikh Hassana FALL, journaliste
Alassane Seck GUÈYE, journaliste Le Témoin
Amy KEITA, journaliste
Modou Mamoune FAYE, journaliste Le Soleil
Sidy Djimby NDAO, journaliste Les Échos
Abou SY, journaliste L'AS
Mapaté NIANG, journaliste Ouest TV
Babacar Touré MANDJOU, journaliste Directeur de Kewoulo
Diégane SARR, Journaliste
Amy WANE, journaliste
P. Babacar NDOUR, journaliste
Biram FAYE, journaliste Coordonnateur régional Médias à l'IPAO
Samba THIAM, journaliste
Babacar Francky BA, journaliste
ÉLIMANE SEMBÈNE, journaliste
Onass MENDY, journaliste
Ibrahima BAKHOUM, journaliste-formateur
Cheikh Saadbouh FALL, journaliste
Pape Sadio THIAM, journaliste, enseignant-chercheur.
Abba DIÉDHIOU, journaliste
Almamy Mamadou L. SANÉ, Journaliste
Alioune GUÈYE, journaliste Sunu Label TV
Awa FAYE, journaliste
Moustapha CISSÉ, Journaliste indépendant
Cheikh Gora DIOP, journaliste indépendant
Oumar DEMBÉLÉ, journaliste
Abdou BAR, journaliste
Adama COLY, journaliste
Abdoulaye Wade DIALLO, journaliste
UNE CENTAINE DE GUINÉENS EXPULSÉS DE DAKAR DANS LA FOULÉE DES MANIFESTATIONS
Selon le ministre guinéen des Affaires étrangères, ces ressortissants sont accusés d’avoir participé aux manifestations consécutives à la condamnation d'Ousmane Sonko
Au Sénégal, des centaines de personnes interpellées à la suite des violences qui ont secoué le pays du 1er au 3 juin. Parmi elles, plusieurs dizaines de Guinéens. Selon le ministre guinéen des Affaires étrangères, ces ressortissants sont accusés d’avoir participé aux manifestations consécutives à la condamnation d'Ousmane Sonko.
CE QUE L'ON SAIT DE LA RÉBELLION WAGNÉRIENNE CONTRE MOSCOU
Le président russe Vladimir Poutine a juré de punir les "traîtres" du groupe paramilitaire Wagner, après les menaces de son chef de renverser le commandement militaire de Moscou
Le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, 62 ans, est entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe.
Il a publié une série de messages de vendredi soir à samedi, affirmant qu'il était rentré avec ses troupes de mercenaires dans la ville de Rostov, dans le sud de la Russie, affirmant avoir pris le contrôle de sites militaires.
Voici ce que l'on sait jusqu'à présent :
Quel est le facteur déclenchant de la rébellion ?
Depuis des mois, Prigojine est dans une lutte de pouvoir avec la hiérarchie militaire russe, la blâmant pour la mort de ses troupes dans l'est de l'Ukraine.
A plusieurs reprises, il a accusé de hauts gradés militaires de ne pas équiper de manière adéquate son armée privée, de retarder l'avancée de ses troupes avec des questions de bureaucratie, tout en s'attribuant toutes les victoires remportées par les hommes de Wagner.
Vendredi, Prigojine a laissé exploser sa colère, affirmant que les dirigeants militaires de Moscou avaient ordonné des frappes sur ses camps et tué un grand nombre de paramilitaires de Wagner.
Il a déclaré que des hauts gradés de l'armée russe devaient être arrêtés, jurant "d'aller jusqu'au bout".
Il a affirmé plus tard que ses forces avaient abattu un hélicoptère militaire russe.
Quelques heures plus tard, le chef de Wagner a a affirmé que des sites militaires dans le sud de la Russie, à Rostov étaient "sous contrôle" de ses hommes.
Rostov est le siège du quartier général du commandement sud de l'armée russe d'où sont coordonnées les opérations militaires en Ukraine.
Quelle est la réaction de Moscou à ces événements ?
Le Kremlin a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi que "des mesures étaient prises" contre la mutinerie.
La Russie a renforcé la sécurité à Moscou et dans plusieurs régions comme Rostov et Lipetsk.
Vladimir Poutine a dénoncé samedi la "menace mortelle" et le risque de "guerre civile" posés par Evguéni Prigojine entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe. Il a exhorté le pays à s'unir.
Qualifiant l'action des mercenaires de Wagner de "trahison", il a juré de leur infliger une "punition inévitable".
Qui sont les mercenaires de Wagner?
L'armée de mercenaires de Wagner avait déjà été impliquée dans des conflits au Moyen-Orient et en Afrique, tout en niant son rôle.
Mais Prigojine a reconnu l'année dernière qu'il avait fondé le groupe, recrutant des hommes dans des prisons russes en échange d'une amnistie.
Dans l'est de l'Ukraine, les unités de Wagner ont été le fer de lance d'intenses batailles de la Russie.
Les mercenaires de Wagner ont été à l'avant-garde de l'assaut mené pendant plusieurs mois contre la ville de Bakhmout, conquise pour la Russie au prix d'énormes pertes dans leurs rangs.
- Comment la Russie est-elle impactée?
La rébellion de Wagner représente le défi le plus sérieux à ce jour porté au long règne de Poutine et ouvre la crise sécuritaire la plus grave de la Russie depuis son arrivée au pouvoir fin 1999.
Elle se produit à un moment où Kiev est en pleine contre-offensive pour reprendre du territoire.
L'armée ukrainienne a déclaré qu'elle "surveillait" l'affrontement entre Prigojine et Poutine.
De son côté, Moscou a prévenu que l'armée de Kiev saisissait le moment pour concentrer ses troupes "pour des actions offensives" près de Bakhmout.
L'importance de cette mutinerie n'a pas non plus échappé aux dirigeants mondiaux. Washington, Paris, Berlin et Rome ont fait savoir qu'ils surveillaient de près l'évolution de la situation.
par Abdoul Aziz Diop
LE FATRAS DE MENSONGES
Ousmane Sonko, coutumier des faits, commence son mémorandum, intitulé « Lumière », par un mensonge dont voici la teneur suivie des « faits têtus qui font seuls l’Histoire »
Tout ce qui commence par un mensonge est un fatras prémédité de mensonges venant d’un menteur.
A.A. Diop
Ousmane Sonko, coutumier des faits, commence son mémorandum, intitulé « Lumière », par un mensonge dont voici la teneur suivie des « faits têtus qui font seuls l’Histoire » (Dia, 1991).
Le mensonge
« Le premier acte a été posé en Août 2016 lorsque, Inspecteur des impôts, je fus radié de la fonction publique, par décret du président de la république Macky Sall, au motif de "manquement à l’obligation de discrétion professionnelle”. Il m’était reproché d’avoir révélé des anomalies fiscales, budgétaires ou relatives à la gestion des ressources naturelles, mettant en cause le président Macky Sall, son frère et certains de ses proches collaborateurs. »
Les faits
Au chapitre II de ses « Solutions » (Compte d’auteur, 2018), Ousmane Sonko dit accueillir sa « radiation » de la fonction publique avec « soulagement, car j’avais moi-même entrepris le projet de sortir de l’Administration qui, après quinze ans, n’avait plus grand-chose à m’offrir et, de surcroît, devenait une contrainte pesante pour mes activités politiques, du fait du corset de sujétions ». Il aurait donc été plus simple pour lui de se démettre de ses fonctions, au lieu de violer l’alinéa 1 de l’article 601 du Code général des Impôts et domaines, en vertu duquel « sous réserve de l’obligation qui leur est imposée par le Code de procédure pénale, les agents des Impôts et domaines intervenant dans l’assiette, la liquidation, le contrôle ou le recouvrement des impôts, droits, taxes et redevances, sont tenus, dans les termes de l’article 363 du Code Pénal, de garder secrets les renseignements de quelque nature qu’ils soient, recueillis dans l’exercice de leur fonction». Pour autant, le législateur n’élude pas la question politique, puisque l’alinéa 3 du même article stipule « que lorsqu’une plainte régulière a été portée par l’Administration contre un assujetti et qu’une information a été ouverte, les agents des Impôts et domaines sont déliés du secret professionnel, vis-à-vis du juge d’instruction qui les interroge sur les faits faisant l’objet de la plainte ».
En prélude au contre-mémorandum, suivre le lien ci-après :