Regrettant avoir commis des erreurs dans le passé, le nommée Mactar Ndiaye alias Gouye Gui raconte son vécu pour conscientiser la jeunesse. Il avait purgé une peine de 5 ans de prison ferme pour des faits de vol commis la nuit avec effraction. Depuis sa sortie de prison, le récidiviste continue de mener une campagne de sensibilisation pour sortir les jeunes de sa localité du banditisme et de la délinquance qui gangrènent la jeunesse. D’après l’ancien pensionnaire de la Maison d’arrêt et de Correction de Sébikotane, la prison n’est pas un lieu pour une bonne personne puisqu’elle n’a détruit.
« Je suis à l’aise pour développer sur le pourquoi j’ai fait la prison. Lorsque j’ai fini de purger ma peine, j’ai ressenti une énorme satisfaction de retrouver ma famille. Actuellement, j’adopte la posture de sensibiliser mes jeunes frères et sœurs pour ne pas vivre ce que j’ai vécu et qui m’a privé de liberté pendant 5 ans. J’avais commis une énorme faute dans ma folie de jeunesse en soustrayant les biens d’autrui avec des amis. C’est lors d’un vol dans une cité qu’on m’a heurté avec un véhicule qui était à notre poursuite. J’ai été appréhendé, déshabillé, ligoté et filmé avant que la vidéo ne soit partagée sur les réseaux sociaux. J’ai été condamné à 5 ans de prison ferme pour des faits de vol commis la nuit avec effraction», raconte le jeune Mactar Ndiaye, habitant du quartier Arafat de Grand Yoff. Pour l’ancien détenu, la prison n’est pas un lieu pour une bonne personne. C’est un lieu qui broie la vie des détenus. « J’ai vu en prison des vieux dont la famille est divisée. Ils ont été placés sous mandat de dépôt depuis longtemps ou condamnés à de longues peines. Ils n’arrivent plus à avoir des nouvelles de leurs familles. Leurs femmes, qui ne peuvent plus patienter, ont demandé le divorce. Mais aussi on peut faire la prison et apprendre beaucoup de choses qui nous serviront de leçon pour notre avenir comme c’est mon cas », raconte le jeune homme qui dit ressentir un fort regret. « J’étais très têtu et je n’avais peur de rien. Mais quand tu fais des années en prison, tu nourris des regrets », a confessé l’ancien lutteur. « Rien n’est plus merveilleux que d’avoir sa liberté, d’être en bonne santé et de circuler librement. En prison, tu es permanemment surveillé par les gardes pour tes faits et gestes. Depuis que j’ai été libéré, je continue de lancer des messages de sensibilisation à travers les réseaux sociaux et dans les médias à l’endroit de la jeunesse sénégalaise et plus particulièrement de celle de Grand Yoff. Les jeunes doivent arrêter de consommer de la drogue, ce n’est pas bon pour leur santé. La drogue détruit leur avenir et les pousse à faire de mauvaises choses qu’ils ne devraient pas faire. Pour dire vrai, depuis que je suis sorti de prison, ce que j’ai constaté au niveau de ma localité à Grand Yoff me dépasse. Tu vois des gamins qui vivent et se glorifient des actes du banditisme », fait remarquer l’ancien détenu.
La prison détruit la vie d’une personne
« Chaque jour, je fais le tour des quartiers. Je fréquente des groupes de jeunes pour les sensibiliser et leur expliquer mon vécu et ma vie privée. Je ne leur cache rien du tout pour juste les conscientiser en leur prodiguant des conseils qui pourraient les éloigner de la délinquance. « La prison est comme les cimetières et les hôpitaux. Je suis dans une campagne de sensibilisation de mes jeunes frères parce qu’on ne peut habiter dans le banditisme continuellement. Ce que j’ai vécu, c’est le passé mais le reste de mon avenir, je vais le construire pour rendre fiers et dignes mes parents, ma famille, mes amis et mes voisins. Je conseille aux jeunes d’ouvrir les yeux et de ne pas sous-estimer leur emploi parce qu’il n’y a pas de sot métier. Il suffit juste d’être patient et de croire à ce que l’on fait. Depuis que je suis sorti, je n’ai pas eu de difficulté pour ma, reconversion et mon insertion sociale. Je suis dans mon boulot. J’étais plombier avant d’avoir des problèmes avec la justice mais je suis de retour au bercail et j’ai retrouvé des chantiers avec mon grand frère. Même en prison, je travaillais, j’appliquais mes métiers de plombier et de plasticien. Si je vois que le banditisme prend de l’importance dans mon quartier et ma localité, mon devoir est de sensibiliser mes jeunes frères pour ne pas commettre les mêmes erreurs que moi », a témoigné l’ancien détenu devenu un modèle pour la jeunesse de son quartier.
A QUOI ON PEUT S'ATTENDRE...
Ça y est. C’en est fini pour le dialogue initié par le chef de l’État pour disait-il discuter avec les forces vives de la nation sur les questions de l’heure.
Ça y est. C’en est fini pour le dialogue initié par le chef de l’État pour disait-il discuter avec les forces vives de la nation sur les questions de l’heure. C’est donc ce samedi que les conclusions seront déposées sur sa table et comme prévu il s’adressera au peuple à travers un discours....
Sans entrer dans les détails le moins que l’on puisse dire est que ce dialogue peut être résumé en ces trois décisions politiques majeures: Macky Sall sera candidat en 2024, Karim Wade et Khalifa Sall deviennent éligibles, Ousmane Sonko lui est disqualifié. Si on s’en tient à ces trois points, le constat qui se dégage c’est que l’opposition radicale qui avait pris l’option de boycotter ce dialogue peut se déclarer avoir raison car elle avait soutenu que le seul objectif recherché c’était d’écarter certains candidats et de faire valider d’autres. C’est pourquoi elle avait posé comme préalable la libération des détenus politiques, l’organisation d’élections inclusives et la non participation du président Macky Sall en 2024. Au finish aucune de ses doléances n’a été satisfaite. Face à cette situation, c’est l’opposition dite radicale qui se trouve être la grande perdante de ce dialogue pour deux raisons. D’abord parce qu’elle risque de de se confronter à la décision du président de la République de briguer un troisième mandat ensuite avec le maintien du parrainage même à un taux revu à la baisse, les risques de passer cet obstacle demeurent dès lors qu’il n’existe aucune garantie de franchir ce qu’elle considère comme un moyen de filtrage.
L’avenir de Khalifa dans Yewwi...
Dès l’annonce officielle de sa participation au dialogue, le leader de Taxawu Sénégal a fait l’objet de plusieurs attaques des militants de la coalition Yewwi Askan Wi. Il avait été accusé de concocter un «deal» avec le pouvoir afin de pouvoir participer aux joutes électorales de 2024. Depuis, un climat très tendu s’est installé au sein de cette entité politique où Khalifa avait été critiqué car sa démarche ne cadrait plus avec celle tracée par Yewwi par rapport à une participation au dialogue. Un sentiment de suspicion aggravé par sa déclaration dans une émission où il fait savoir que l’essentiel pour lui c’est d’être candidat. Et malgré tout, l’ancien maire de la capitale s’est toujours réclamé comme un opposant farouche au régime et déterminé à poursuivre le combat pour des élections inclusives et son soutien indéfectible à Ousmane Sonko.
D’ailleurs prenant la parole lors de la cérémonie de lancement de ce dialogue, il a eu avec beaucoup de courage adressé ses vérités au chef de l’État en remettant sur la table la question de sa candidature illégale, le renforcement de la démocratie, les raisons «légitimes» qui ont motivé le boycott de la majorité de l’opposition à la table de négociation. Cette déclaration n’a pas permis pour autant d’apaiser les relations. Les signes d’une rupture se profilent lorsque les leaders de Yewwi ont signé un communiqué pour mettre en garde Khalifa Sall sur sa possible expulsion de la coalition. D’ailleurs son absence lors de la dernière conférence de presse de Yewwi n’a pas manqué de susciter beaucoup de commentaires. C’est donc dans ce contexte de «ni guerre ni paix» que l’ex membre du parti socialiste a pris part aux concertations lancées par le chef de l’État. Mais les conclusions issues de ce dialogue ne semblent guère aller dans le sens souhaité par cette opposition dite radicale puisque parmi les principaux points de leurs exigences aucun n’a été retenu. C’est au contraire Khalifa Sall et Karim Wade qui en sont sortis victorieux grâce à la modification des articles L28, L29, L30 et L50 avec l’introduction de la grâce présidentielle aux candidats qui ont déjà purgé leur peine qui les rendent éligibles. Et pourtant au cours des discussions la Société civile a plaidé pour la prise en compte du cas Ousmane Sonko afin de le remettre dans la course au même titre que les autres. Donc pourquoi le cas du maire de Ziguinchor n’a pas bénéficié d’un soutien de grande envergure pour bénéficier du même sort?
Dans tous cas il était attendu de Taxawu Sénégal par respect à sa posture d’opposant de plaider pour l’application des questions sur lesquelles il avait interpellé le chef de l’État dont l’organisation d’élections inclusives. Mais au bout du compte c’est comme si Khalifa Sall n’était intéressé que par ses propres intérêts à savoir son éligibilité.
Aussi, il lui est reproché d’accepter que la candidature de Macky Sall soit laissée à l’appréciation du Conseil Constitutionnel en échange à son éligibilité tout comme le PDS.
En définitive, Taxawu Sénégal sort du dialogue avec le sésame qui lui donne le droit de poser sa candidature mais le risque de s’éloigner de plus en plus de la coalition de Yewwi sauf retournement de dernière minute. Qui disait qu’en politique chacun gère ses propres intérêts ?
Bataille autour de la troisième candidature et l’avenir de Sonko...
Si une telle hypothèse se confirme Ousmane Sonko et ses partisans de Yewwi devront faire sans un élément essentiel compte tenu de son vécu politique, son expérience aussi bien dans l’État que dans l’opposition, son leadership avéré qui risquent d’affaiblir leurs forces. Ce, parce que Khalifa Sall a été dans tous les combats politiques et qui ont eu à porter ses fruits. Il va falloir donc que les membres de Yewwi affûtent leurs armes de guerre et soient plus déterminés à faire face au régime s’ils veulent sortir victorieux de la bataille politique. D’autant qu’ils ont à faire à un adversaire coriace et difficile à manœuvrer qu’est Macky Sall. Un sacré client loin d’abdiquer malgré la situation vécue ces derniers jours.
D’ailleurs dans sa quête d’une troisième candidature à polémique, il ne semble pas fléchir en dépit des menaces, même venant de l’étranger. A preuve, alors que la tension reste encore vive, il poursuit son agenda en perspective de 2024. En effet, après avoir réussi au dialogue que sa candidature soit laissée à l’appréciation du Conseil Constitutionnel, il a fait une annonce qui en dit sur ses futures ambitions présidentielles avant hier à Paris devant ses militants. Cette déclaration qui intervient à quelques jours de son adresse à la nation peut être perçue comme un signe avant -coureur de ses intentions un peu plus claires. Mais en face, le président Macky Sall et ses souteneurs toujours déterminés à le réélire, vont devoir en découdre avec les forces hostiles à toute tentative d’une troisième candidature.
La coalition Yewwi Askan Wi et la plateforme F24 dont le dénominateur commun est de s’ériger en obstacle pour lui barrer la route n’entendent pas faite marche arrière. De quoi s’attendre à une bataille politique très ardue dont l’issue est loin de livrer ses secrets.
S’agissant de Ousmane Sonko, son choix de ne pas prendre part au dialogue le met hors de la course. Une course qui doit mener au palais présidentiel en attendant la suite judiciaire des deux dossiers qui le condamnent à des peines le rendant inéligible. Actuellement «sous résidence surveillée» qui le prive de toute visite et de possibilités de circuler, il avait annoncé que sa participation aux prochaines élections ne saurait être déterminée par le pouvoir mais plutôt par la détermination de ses militants. Mais avec la configuration politique du moment, il peut aussi s’appuyer sur le soutien d’une opposition qui ne cesse de lui manifester sa solidarité qui s’agite pour dénoncer le traitement anti démocratique qu’il subit. Toutefois, comme le soutiennent certains observateurs de la scène politique, le leader du Pastef, vu sa force populaire qui gêne pourrait être victime d’un isolement orchestré et auquel tous ceux qui ont des ambitions peuvent participer. Même s’ils soutiennent qu’à l’heure actuelle le fait de dénoncer le traitement dont il est victime peut être payant en attendant que le brouillard qui assombrit l’atmosphère politique disparaisse.
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE D’UN NOUVEAU SOUFFLE POLITIQUE
Les solutions trouvées pour l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l’issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs politiques
Les solutions trouvées pour l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l’issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs politiques. Ils estiment que le président de la République, Macky Sall, a fait de ce dialogue une monnaie d’échange afin de valider sa 3e candidature à l’élection présidentielle de février 2024. Cependant, certains de nos interlocuteurs restent convaincus que le Président Sall est sûr de passer dès le premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats.
L’éligibilité de Karim et Khalifa Sall a été l’onde de choc lors de ce dialogue national. Au cours de ces « assises-consensus », certains analystes y voient une sorte de mise en scène politique ou d’un « deal » politique. Beaucoup d’entre eux, ne se disent nullement surpris de l’issue du dialogue. Car ils semblent comprendre que le soubassement de cet appel au dialogue était une occasion pour permettre à Karim Wade et Khalifa Sall de participer à la prochaine élection présidentielle. Mais, en contrepartie, le parti au pouvoir et ses alliées attendaient en retour une validation de la 3e candidature du Président de la République, Macky Sall. Ce pari du pouvoir semble avoir porté ses fruits.
Selon nos interlocuteurs, ce dialogue reste une compromission devant permettre par tous les moyens aux recalés judiciaires de 2019 de participer à la prochaine échéance électorale. Cependant, estiment –ils, la coalition au pouvoir avec ses représentants au dialogue avait un cahier des charges et une mission claire et précise. Mandatés, ces représentants ont, peut-être, réussi à convaincre les autres formations politiques et organisations de la société civile sur le fait que seul le Conseil constitutionnel demeure la seule instance habilitée à dire si le président Macky Sall doit participer ou non à l’élection présidentielle de 2024.
D’autres analystes ont considéré qu’après l’élimination d’Ousmane Sonko, le Président Sall aura besoin d’avoir un autre candidat dont Khalifa Sall et Karim Wade. Mais, ils restent d’avis que pour le cas du fils de l’ex-président Me Abdoulaye Wade, les Sénégalais ont besoin d’explications sur les raisons de son exil et le contenu du protocole de Doha pour lesquels il a été exilé, tout en étant convaincu que le Président Macky Sall estsûr de passer dèsle premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats.
ABDOULAYE CISSE, SOCIOLOGUE « Les principales attentes étaient orientées Karim et Khalifa…»
Le sociologue Abdoulaye Cissé ne cesse de dire que le dialogue, convoqué par le Président de la République, Macky Sall, était plus politique que social. C’est vrai, relève-t-il, il y a d’autres entités qui s’occupaient de ces questions. Mais les principales attentes étaient orientées vers la participation de Karim Wade et Khalifa Sall à la prochaine élection présidentielle de 2024. Donc, il n’y a aucune surprise qu’il s’agit d’un raccourci trouvé pour permettre à Khalifa et Karim Wade de revenir au-devant de la scène politique sénégalaise.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, Khalifa et Taxawu ont décidé de participer au dialogue contre l’avis de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). Alors qu’il devait justement se décider de leur avenir politique. À travers ce dialogue et ce compromis, il y a une compromission. Alors, constate-t-il, ces recalés judiciaires de la présidentielle de 2019 ont réussi leurs paris par tous les moyens pour participer aux prochaines échéances. Notre interlocuteur reconnaît que Karim Wade a réussi à imprimer sa marque dans ce dialogue en réussissant à imposer la révision de son procès. Tout compte fait, prévient-t-il, ce sera à ses risques et périls.
Sur le troisième mandat du Président Macky Sall, M. Cissé est d’avis qu’il n’y a rien d’étonnant qu’il soit confié au Conseil Constitutionnel. Ce dialogue, indique-t-il, c’est un échange entre diverses entités en vue de trouver des consensus pour lesquels chacun doit savoir ou pouvoir lâcher du lest. Comme quoi, les participants ont, peut-être, convoqué la jurisprudence de 2012 en s’appuyant sur des arguments véhiculés en 2016 lors du référendum par certains grands leaders de l’opposition.
D’après Abdoulaye Cissé, il s’agit tout simplement d’un pari réussi pour la majorité au grand dam d’une partie de la population. « Il fallait s’y attendre. C’est la raison pour laquelle l’opposition radicale, réunie autour de la coalition « Yaw » parle de «deal politique» en évoquant le dialogue. Chacun y trouvera son compte en lâchant du lest comme dans toute négociation », déduit-il.
BAKARY DOMINGO MANÉ, JOURNALISTE-POLITOLOGUE «Macky Sall a utilisé Khalifa et Karim comme monnaie d’échange pour valider sa 3e candidature »
. Bakary Domingo Mané, journaliste-politique, rappelle que l’idée d’une amnistie pour Karim Wade, qui réclamait toujours une révision de son procès, a été agitée. Et l’un dans l’autre, le Président Macky Sall est en train de créer les conditions pour se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Après l’élimination d’Ousmane Sonko, le Président Sall aura besoin d’avoir un autre candidat dont Khalifa Sall. Mais pour Karim, il persiste et signe que si on s’interroge sur un bon nombre de choses, cette affaire de détournement de deniers publics et les raisons de son exil ne sont pas encore entièrement élucidées. Alors que les Sénégalais aimeraient savoir le contenu du protocole de Doha pour lequel Karim Wade a été exilé. Le journaliste-politologue est catégorique sur le fait que depuis son exil, personne n’a jamais entendu Karim se prononcer sur les affaires du Sénégal. Souvent, c’est des « Sms » ou quelques « Tweets ». En dehors de cela, il s’est retiré carrément des affaires publiques. Aujourd’hui, on annonce son retour. Parce qu’il sait lui-même que c’est acté. « Le dialogue n’a fait qu’entériner la chance que le Président souhaite lui donner pour se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Après l’élimination de Sonko, le Président est sûr de passer dès le premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats. Macky Sall a utilisé Khalifa Sall et Karim Wade comme monnaie d’échange pour valider sa 3e candidature. C’est cela le sens du dialogue », a décrypté le journaliste, Bacary Domingo Mané
Ainsi, il a relevé le manque de respect de la Commission du dialogue national qui a confié la question du 3e mandat au Conseil Constitutionnel. « C’est un manque de respect à l’Etat du Sénégal, notamment en son article 27 qui dit que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Si cette disposition qui ne souffre d’aucune ambiguïté, si certains ont des problèmes d’interprétation, ils n’ont qu’à aller versl’esprit de ce texte. Le Président avait organisé un référendum. Aujourd’hui, si le dialogue national renvoie la balle au Conseil Constitutionnel, c’est un manque de respect envers cette Institution. C’est comme s’il refile la patate chaude », a insisté Bacary Domingo Mané. Si le problème est amené à ce niveau, souligne-t-il, c’est parce qu’il y a de forte chance que la candidature de Macky Sallsoit validée. Dans tous les cas, indique-t-il, la commission ne pouvait pas vider cette question. Mais avec ses différences de points de vue des deux camps, le pouvoir a jugé volontairement nécessaire de refiler cette épineuse question au Conseil Constitutionnel via le dialogue national. En se disant simplement qu’il va valider cette 3e candidature. « Ce dialogue est une sorte de mise en scène pour entériner la candidature du Président Sall. Le dialogue n’a pris aucune position claire et nette. Il n’a non plus fait avancer notre démocratie. Et ce qui fait le socle de notre démocratie a été foulé aux pieds. Puisque cette commission dialogue national n’a pas joué son rôle. Il y a un retour à la case de départ. La commission du dialogue aurait pu jouer pleinement sa partition », se désole-t-il.
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE FORMATEUR: « Le dialogue a fait bouger des lignes... »
Le Journaliste-formateur, Ibrahima Bakhoum, a fait une mise au point dans cette affaire d’amnistie concernant le leader du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade. Il a cité ses avocats qui indiquent que c’est fini et terminé pour Karim qui a fait déjà 5 ans après sa condamnation. Bakhoum déduit que pour eux, le fils d’Abdoulaye Wade n’est pas concerné par une amnistie. Cependant il milite pour une réouverture de son procès. « Karim peut toujours considérer qu’il n’était pas concerné ni par une loi d’amnistie ni par une loi de réhabilitation. Parce que la réhabilitation était automatique. Ça, c’est leur perception. C’est peut-être même ça qui est vrai. Mais ça n’a pas empêché qu’on doute de cette inéligibilité. C’est seulement maintenant que l’on parle comme quelque chose d’effectif », renseigne le journaliste-formateur, Ibrahima Bakhoum. L’analyste politique, loin de savoir ce que le Président va faire ou dire, attend avec impatience ce qui va se passer après. N’empêche, il se pose la question à savoir ce que le retour de Karim Wade peut apporter. « C’est vrai que le Sénégal reste le Sénégal, il est resté longtemps à l’étranger. Et certains trouvent qu’il n’est pas courageux etc. Mais des responsabilités lui avait été confiées », souligne-t-il. Seulement, il pense qu’un énorme et important travail doit se faire pour son retour au pays. Chacun dit ce qu’il veut à chaque fois qu’il a voulu sortir, il a fait ses sorties. Et ceux qui le critiquaient posent la question de son absence. D’autres qui estiment également qu’il est en train de « dealer » avec Macky Sall ont peut-être raison. Ses conseils disent qu’il n’était pas concerné. Mais son illégitimité est revenue depuis 2020 sur la base de l’article L30. « Qu’est-ce que ce dialogue peut apporter comme candidat au PDS. La question du 3ème mandat, confiée au Conseil Constitutionnel. Si les gens ont travaillé sur les bases de consensus, cela veut dire qu’ils déçoivent les Sénégalais. Mais tout le monde ne pense pas de la même façon », constate-t-il.
D’après Ibrahima Bakhoum, beaucoup s’attendaient à ce que Macky Sall dise qu’il ne sera pas candidat. Mais il est en train de dessiner des contours de sa candidature. Et ce qu’il a dit à Paris maintient sa position claire obscure. L’analyste est d’avis que d’autres pensent que c’est juste de la communication pour déplacer la communication jusque -là tournée autour d’Ousmane Sonko etc.
En allant allumer un foyer ailleurs, les gens vont suivre ce feu et oublier la question de la CPI. « Sur le dialogue national, certains vont dire que ce n’est pas un dialogue national. C’est un dialogue simplement entre le pouvoir et une partie de l’opposition. C’est leur perception. Mais dans tous les cas, le dialogue a fait bouger des lignes. Pas seulement sur le dossier Karim et Khalifa, mais sur le parrainage. D’après certains, la question principale, c’est la candidature du président Macky Sall », reconnaît-il.
KALIDOU KOULIBALY POSE LA PREMIÈRE PIERRE À NGANNO (MATAM)
Nganno ! Ce village niché dans le Dandé Maayo à une trentaine de kilomètres de Matam, n’oubliera pas de sitôt Kalidou Koulibaly.
Nganno ! Ce village niché dans le Dandé Maayo à une trentaine de kilomètres de Matam, n’oubliera de sitôt Kalidou Koulibaly. Après des dons en denrées de première nécessité, une ambulance médicalisée, des matériels composés de chaises roulantes, fauteuils, des matelas, des masques et autres gels hydro-alcooliques, sans occulter la location des bus pour le Daaka de Madina Gounass, le capitaine des Lions a procédé hier, jeudi 22 juin, à la pose de la première pierre d’un centre de santé dans le village d’origine de ses parents. Il a été triomphalement accueilli par une foule compacte de l’aéroport de Ourossogui à Ngaano.
Les populations de la région de Matam ont accueilli hier, jeudi 22 juin avec ferveur la star du football sénégalais et non moins capitaine des Lions, arrivé dans la matinée à l’aéroport de Ourossogui en provenance de Dakar. Après plusieurs annonces de visites reportées, l’international sénégalais, Kalidou Koulibaly, a séjourné hier, matin au Fouta.
Chaleureusement accueilli par une foule de supporters qui a pris d’assaut les alentours de l’aéroport d’Ourossogui, la star internationale du football, dont l’avion a atterri à 10 heures, a eu droit à une salve d’applaudissements nourris du nombreux public. Tout un prélude du vif enthousiasme qui s’est construit le long des villages de la Nationale 2 avant que ceux du Ndandé Maayo (Nawel, Belly Diawbe, Belly Thiowy, Garly, Thiemping, Odobéré, Thialy, Bow) ne prennent le relais jusqu’à Nganno, le village d’origine de ses parents établis en France. Partout ailleurs, les populations sorties en masse ont tenu, en guise de reconnaissance à réserver à l’enfant du terroir un accueil à la dimension de sa notoriété. Pour lui dire aussi «MERCI», car Kalidou Koulibaly, connu pour son humilité, ne cesse de faire parler son cœur en apportant sa solidarité et son soutien à ses compatriotes.
Ainsi, ont-ils tenu à magnifier les nombreuses actions que le footballeur ne cesse de dérouler dans la réhabilitation de mosquée, l’assistance des pèlerins, le soutien aux malades, sans occulter les camions de sucre, de riz et d’huile pendant le Ramadan.
Ainsi que dans le secteur de la santé qui a eu à bénéficier de ses largesses qui ont porté sur un don d’ambulances médicalisées et du matériel composé de chaises roulantes, de fauteuils, de matelas, de masques et de gel hydro-alcoolique. Dans la journée, Kalidou Koulibaly a procédé à la pose de la première pierre d'une structure de santé au niveau de son village qui sera construit par sa Fondation. Il rejoint ainsi d’autres champions au grand cœur tels Demba Bâ (Dondou) ou encore Moussa Sow (Agnam Thiodday).
LES ACTEURS A LA RECHERCHE D’ANTIDOTE
Les conflits fonciers ont atteint un niveau inquiétant au Sénégal. Ces dernières années, ces litiges ont touché quasiment toutes les Collectivités territoriales avec un risque de miner la cohésion sociale
Un atelier de partage, de mise à niveau sur la prévention, la médiation et la résolution des conflits fonciers a été organisé hier, jeudi 22 juin 2023, à Dakar, par la Commission nationale du dialogue des territoires (CNDT). Selon le président de l’institution présidentielle, Benoit Sambou, le but de cette réflexion est de partager des expériences de résolution des conflits fonciers dans le cadre du Dialogue des territoires, pour contribuer à une gouvernance foncière inclusive au Sénégal.
L es conflits fonciers ont atteint un niveau inquiétant au Sénégal. Ces dernières années, ces litiges ont touché quasiment toutes les Collectivités territoriales avec un risque de miner la cohésion sociale. Face à cette situation qui devient de plus en plus préoccupante, la Commission nationale du dialogue des territoires (CNDT) a tenu hier, jeudi 22 juin 2023, à Dakar, un atelier regroupant les différents acteurs impliqués, pour trouver des solutions au problème.
«La CNDT a voulu, à travers cet atelier regroupant les institutions de l’Etat, le Gouvernement, les Collectivités territoriales, la Société civile, la Recherche scientifique et le Secteur privé, engager la réflexion, pour, in fine, disposer d’une approche territoriale de résolution de conflits fonciers basée sur la prévention, la médiation et la conciliation», a déclaré Benoit Sambou, président du la Commission nationale du dialogue des territoires.
Le ministre d’Etat a aussi fait savoir que cette «invitation à une synergie d’actions», donne une opportunité de regards croisés sur les expériences et pratiques des catégories d’acteurs pour identifier des approches méthodologiques concluantes en matières de gestion de conflits notamment qui permettent de les prévenir et mieux les anticiper. Selon M. Sambou, les réflexions sont également une occasion de revisiter les orientations de la politique foncière du Sénégal et déterminer dans quelle mesure la mise en œuvre de ses recommandations est susceptible de favoriser la réduction des risques de survenance de conflits
EN 2023, LA DSCOS A REÇU 3498 PLAINTES DONT 1200 RESOLUES DANS LE DIALOGUE ET LA PREVENTION
Le phénomène des conflits liés au foncier monte en puissance dans le pays. Selon le colonel Papa Saboury Ndiaye, Directeur de la Surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS), venu participer au panel, rien qu’en 2023, la structure qu’il dirige a enregistré 3498 plaintes. Il a souligné que ces plaintes sont transmises par des particuliers mais aussi par les différents parquets du Sénégal. Le directeur de la DSCOS a toutefois souligné qu’environ 1200 plaintes, parmi les 3498 soumises à l’appréciation de sa Direction, ont été solutionnées dans le cadre du dialogue et de la prévention. Pour le colonel Ndiaye, le problème du foncier au Sénégal devient récurrent ; c’est pourquoi il faut en discuter afin d’y apporter des solutions.
L’APPEL D’ACCRA
Les syndicats l’éducation du Sénégal, du Ghana, du Nigéria et de la Zambie, membres de l’Internationale de l’Education (IE), dans le cadre d’un Forum sur le Financement de l’Education, ont formulé plusieurs recommandations pour une meilleure qualité
Les syndicats du secteur de l’éducation du Sénégal, du Ghana, du Nigéria et de la Zambie, membres de l’Internationale de l’Education (IE), réunis les 21 et 22 juin dernier à Accra, dans le cadre d’un Forum sur le Financement de l’Education, ont formulé plusieurs recommandations pour une meilleure qualité de l’éducation, informe un communiqué qui nous est parvenu. «Nous réaffirmons notre détermination et engagement à faire pression sur les gouvernements africains, afin qu’ils garantissent une éducation publique de qualité pour tous et toutes en augmentant le financement national de l’éducation, y compris par le recours à une fiscalité équitable et progressive», lit-on dans le communiqué.
Mieux, les syndicalistes ont invité «les institutions financières internationales, en particulier le FMI et la Banque Mondiale, à cesser d’imposer des mesures d’austérité et des conditions de prêt préjudiciables aux gouvernements africains» et «exhorté les Nations Unies, les institutions financières internationales et régionales et les partenaires au développement à annuler la dette des pays africains».
Les syndicats du secteur de l’éducation, membres de l’Internationale de l’Education, ont également demandé aux «gouvernements africains à atteindre ou dépasser les exigences de financement de l’éducation convenues au niveau international, à savoir au moins 6% du PIB et/ou au moins 20% du budget national, à investir dans les infrastructures scolaires, les enseignants et le personnel d’appui à l’éducation, à réglementer et à limiter les activités des prestataires privés d’éducation à but lucratif».
L’International de l’Education a rappelé, entre autres, son «but qui est de garantir le droit à une éducation de qualité pour tous et toutes grâce à des systèmes d’éducation financés réglementés par l’État», «les différentes résolutions du Congrès Mondial de l’IE appelant au financement public de l’éducation», «l’engagement de l’IE et de ses organisations membres dans le projet dénommé Alliance Taxe et Education (TaxEd)»
Le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), représenté par son secrétaire général, Amidou Diédhiou, ainsi que d’autres du Sénégal, ont pris part à la rencontre.
«BIEN QUE GLOBALEMENT SATISFAISANTS, CES RESULTATS NE SONT PAS DE NATURE A RENFORCER NOTRE DEMOCRATIE ET LA PAIX»
Le doyen Djibril Gningue, par ailleurs membre du Gradec se prononce sur le résultats des 13 points d’accord, 4 désaccords et 02 points non discutés obtenus lors de ces discussions.
Un des membres de la plateforme des organisations de la société civile pour les élections qui a participé du 9 au 21 juin dernier aux travaux de la commission politique du dialogue national, le doyen Djibril Gningue, par ailleurs membre du Gradec se prononce sur le résultats des 13 points d’accord, 4 désaccords et 02 points non discutés obtenus lors de ces discussions. Dans cet entretien, l’expert électoral tout en saluant les résultats globalement positifs de ce dialogue politiques précise tout de même que les accords obtenus ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix.
Quel bilan tirez-vous du travail de la commission politique du dialogue national ?
Je tiens d’abord à préciser que dans l’histoire politique des nations, les conquêtes démocratiques sont des conquêtes progressives et successives et ne procèdent nullement d’une génération spontanée. Cela implique que dans chaque contexte, il faut se battre pour arracher un certain nombre d’acquis pour consolider la situation, avancer mais aussi se préparer à d’autres conquêtes jusqu’à arriver à un niveau de démocratie acceptable. C’est ce qui se passe dans tous les grandes démocraties. Au Sénégal, les acquis que nous avons obtenus dans le cadre du processus électoral, sont le produit de conquêtes progressives à travers toute notre histoire, depuis la période coloniale jusqu’à aux années d’indépendance.
Quelle appréciation faites-vous des résultats obtenus par cette commission politique du dialogue national ?
En attendant que la plateforme de la société civile dans laquelle nous sommes se réunisse et donne son avis sur le bilan, je peux vous dire que personnellement, j’estime qu’au vu des objectifs qui avaient été assignés à ce dialogue-là, à savoir mener des concertations inclusives et sincères en vue de trouver des consensus politiques forts pour renforcer notre démocratie et préserver la stabilité du pays, mais aussi de garantir un espace politique apaisé, une compétition électorale pacifique permettant de garantir la stabilité, les résultats du dialogue politique sont globalement positif même s’ils sont en retrait par rapport à ces objectifs sur certains aspects des points d’accord et, surtout aux désaccords. Voilà, un peu l’appréciation que je peux faire sur ce dialogue politique.
En quoi, selon vous, les résultats du dialogue sont en retrait par rapport aux objectifs visés ?
Il faut dire que par rapport aux objectifs dont je parlais tout à l’heure, qu’il n’y a pas de doute que ces résultats pourront contribuer effectivement à renforcer notre démocratie, à améliorer le processus électoral notamment, à fortifier dans une certaine mesure les institutions, la paix et la stabilité dans notre pays. Mais je vous disais également qu’il y a sur certains points d’accord des résultats insatisfaisants dans la mesure où ces résultats sont en retrait des objectifs fixés sur certains aspects des points d’accord mais surtout par rapport aux désaccords qui concernent des questions majeures toujours par rapport à ces objectifs visés. Car, bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix. Tout simplement parce qu’ils sont en retrait par rapport à ces mêmes objectifs sur certains aspects des accords et aussi des désaccords.
Pourriez-vous nous citer un point d’accord qui est en retrait par rapport à ces objectifs ?
Prenons le cas de l’accord trouvé sur le parrainage, je ne reviens pas sur les termes de cet accord que vous connaissez certainement très bien, je dirais qu’il y a un progrès certain par rapport au parrainage alternatif qui a été retenu. Mais, il reste que sur ce point-là, la question des doublons n’a pas été réglée. Le mode de contrôle ex post est toujours maintenu. Ce qui fait que malgré la mise en place prévue d’un organisme de vérification des signatures qui sera logé auprès du Conseil constitutionnel et dans lequel il y aura désormais la Cena mais aussi des personnalités indépendantes, le maintien du mode de contrôle expost va faire revenir les doublons. Je rappelle qu’en 2019, le candidat Boubacar Camara a été éliminé tout simplement parce que sur 60 000 parrains qu’il a présentés, il y avait 40 000 doublons externes. Les doublons externes sont ceux que vous partagez avec les autres candidats qui vous ont devancés, qui sont passés avant vous. Autrement dit, si vous êtes à la 5e position après tirage, tous les parrains que vous partagez avec les 4 premiers, on ne les impute pas ni au 1er, au 2e , au 3e et ni au 4e mais c’est à vous 5e qu’on va les défalquer, ce qui constitue une véritable inégalité. Alors cette question-là ne peut être réglée que par un contrôle simultané et concomitant des parrains. Autrement dit, contrôler tout le monde en même temps.
Quelle est votre analyse sur les 4 points de désaccord par rapport à la situation actuelle ?
S’il y avait des accords sur ces 4 points de désaccord, cela pourrait peut-être agir sur la situation actuelle du pays pour l’apaiser carrément mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Donc, je pense que ces 4 points de désaccord risquent d’avoir un impact négatif dans la situation actuelle. Globalement, ces accords auront un impact certains sur le cours des événements dans une certaine mesure mais ne pourront pas agir sur la situation actuelle au point de résoudre entièrement la tension que nous vivons. Autrement, les résultats de ce dialogue permettront de fortifier notre démocratie, de renforcer dans une certaine mesure la stabilité et la cohésion nationale dans plusieurs de ces segments. Mais encore, comme je l’ai dit un peu plus haut, ils (résultats) restent incomplets et insatisfaisants dans la mesure où par rapport à la crise actuelle que le pays traverse, ces résultats ne sont pas de nature à nous sortir de cette situation entièrement».
LA CLASSE POLITIQUE FACE A SES VIEUX DEMONS
23 juin 2011-23 juin 2023 : douze années après la journée historique de refus citoyen du ticket présidentiel associé au quart bloquant de Me Abdoulaye Wade, finalement retiré du circuit législatif sous la pression populaire
23 juin 2011-23 juin 2023 : douze années après la journée historique de refus citoyen du ticket présidentiel associé au quart bloquant de Me Abdoulaye Wade, finalement retiré du circuit législatif sous la pression populaire, le Sénégal semble encore se retrouver en face de ses vieux démons. Le présumé maître du jeu politique, en l’occurrence Macky Sall, qui boucle le 25 février prochain un quinquennat, après avoir exercé un septennat de 2012 à 2019, a choisi de cultiver le clair-obscur dans la tentation du «troisième mandat présidentiel» qui avait donné corps et forme au M23 d’Alioune Tine et cie. De l’autre côté, l’opposition, surtout, celle dite radicale donne libre cours à la radicalisation de ses actions. Dans un contexte général de tensions sur la rue publique et d’émeutes meurtrières.
La commémoration de l’An 12 du soulèvement citoyen contre le vote d’un projet de loi visant à instituer un ticket présidentiel et une élection du chef de l’Etat à la majorité relative de 25% des suffragants, vainement tenté par Me Abdoulaye Wade en juin 2011, s’effectue encore au Sénégal dans un contexte particulier. Celle d’une tension politique et sociale manifeste, suite aux émeutes de début juin, à l’exacerbation des rivalités entre le pouvoir et l’opposition, au «mortal kombat» donc sur la scène politique sur fond de tentation de «troisième mandat». Quoique un dialogue politique non inclusif et mené en mode fast-track ait abouti dernièrement à quelques accords pouvant tant soit peu alléger les crispations entre certains acteurs des deux bords.
Au centre des incompréhensions ayant cependant conduit au bras de fer entre le pouvoir et son opposition dite «radicale», on retrouve les travers de presque 12 années de gouvernance politique d’un chef de l’Etat, soucieux de «réduire l’opposition à sa plus simple expression». Qui plus est, la tentation du «troisième mandat» qui guetterait le chef de l’Etat, incapable de se prononcer pour de bon sur sa «candidature» à la présidentielle de 2024, à défaut d’un «ni oui, ni non», a participé à radicaliser l’opposition dont les «grands» leaders étaient presque tous sous le coup de la loi. A l’instar de Karim Wade, l’ex-candidat du Pds, ou Khalifa Sall, l’ancien maire socialiste de Dakar, des acteurs politiques que les résultats du dialogue politique de ce mois de juin 2023 essaient de remettre dans le jeu électoral via une modification de l’article L29 du Code électoral ou autre révision de procès.
Quant à Ousmane Sonko de Pastef-Les Patriotes, le candidat arrivé en troisième position à la dernière élection présidentielle, il semble être le grand perdant de ce dialogue puisqu’il se retrouve lui sous le coup de la loi, sans schéma de rémission esquissé par les acteurs présents au dialogue politique. Tout ce magma de coups durs vécus par l’opposition sous Macky Sall a fini par déboucher sur un irrédentisme politique au niveau de certains acteurs politiques et par s’agglomérer autour d’un nouveau cadre dénommé aujourd’hui plateforme des forces vives de la Nation (F24) qui entend prendre en charge tous les avatars et nouvelles dynamiques dans la confrontation face au régime en place. En particulier, le refus de toute troisième candidature du Président Macky Sall.
CELEBRATION DU 23 JUIN : LE NIET DES AUTORITES
Ce vendredi 23 juin 2021, c’est ce même F24, sorti des flancs du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), une sorte de pendant et/ou de réinvention du M23 originel (Mouvement des forces vives de la Nation), qui devrait être au cœur de la célébration de cette date historique du 23 juin 2011. Seulement, eu égard au contexte de tension politico-sociale et des manifestations meurtrières ayant fait 16 morts selon les autorités, 23 selon Amnesty international, 30 d’après Pastef-Les Patriotes, le préfet de Dakar Mor Talla Tine a interdit toute manifestation à Dakar, en ce jour de 23 juin. Principale raison invoquée : «risque de trouble à l’ordre public, risque d’infiltration, entrave à la libre circulation des personnes et des biens». Cela n’a toutefois pas empêché le camp anti-Macky à appeler, dans un communiqué en date d’hier, jeudi, à célébrer la date du 23 juin en blanc. «Habillons nous tous en blanc ce vendredi pour aller à la mosquée, attachons, accrochons, agitons un morceau de tissu blanc, un ruban, une écharpe ou un mouchoir blanc partout, voiture, devanture des maisons…surtout entre 13H et 18H ».
QUESTIONS D’HISTOIRE REJET DU TICKET PRESIDENTIEL ET DU QUART BLOQUANT : JEUDI DE REFUS
Ce 23 juin 2011-là, des manifestations avaient éclaté à Dakar et dans plusieurs localités du pays en guise de protestation contre le vote du projet de loi instaurant l’élection simultanée du Président de la République et de son vice-président. L’affaire du “ticket présidentiel” a enflammé en effet la rue sénégalaise et diverses composantes de la société : jeunes, syndicats, opposition, société civile… Des manifestations, réprimées, ont eu lieu dans différentes villes comme Kaolack (Centre), Ziguinchor (Sud) et Dakar. Dans la capitale, des groupes de jeunes avaient été violemment dispersés par les forces de l’ordre qui procéderont dans la foulée à l’interpellation d’un nombre indéterminé de personnes. Parmi celles-ci figuraient les rappeurs, dirigeant le mouvement Y en a marre, engagé contre les “injustices” du régime d’Abdoulaye Wade au pouvoir depuis 2000. Cette réforme de la Constitution devait abaisser à 25 % le seuil minimum des voix nécessaires au premier tour pour élire un “ticket présidentiel” comprenant un président et un vice-président et ainsi assurer le maintien au pouvoir de Wade père et fils. Face à la colère de la rue, Abdoulaye Wade renonçait in extremis à son projet controversé de réforme constitutionnelle qui devait assurer son élection et le passage du pouvoir à son fils après son départ, selon certains opposants. C’est le ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, qui annonçait le retrait du projet de loi en question aux députés. L’opposition sénégalaise et la société civile qui voyait en ce retrait une victoire du peuple, avait immortalisé l’évènement de contestation par la mise sur pied du « Mouvement du 23 juin »
KEEMTAAN Gi - L’HISTOIRE AUTREMENT
Ça pourrait s’emballer ou s’apaiser. Et dès ce dimanche 25 juin. On souhaite que les cœurs soient à l’unisson pour un cheminement en paix sur la route qui mène à février 2024. Ça pourrait passer ou se casser. Le maitre du jeu reste cependant le Chef. Il doit écrire l’Histoire autrement ou laisser l’Histoire écrire son histoire dans les pages sombres. Tout compte fait, quand il s’agira d’écrire cette page de l’histoire du Sénégal qui se déroule depuis deux ans sous nos yeux, les scribes se sentiront tout confus. Tout s’est emballé à partir d’une histoire de fesses. « Des canailles s’étaient servies de la candeur d’une dévergondée pour faire goûter le fruit interdit à un redoutable adversaire ». Belle leçon pour la génération future qui pouffera de rire devant nos goujateries primesautières. Une histoire de croupe qui met le feu aux poudres dans ce pays avec déjà une trentaine de morts et des centaines de blessés dont des estropiés. Et suprême déshonneur, une plainte sur la tête de notre bien aimé président à la Cour pénale internationale. Ce beau pays connu pour sa belle Teranga, ses élégantes dames à la démarche poétique en plus de leurs canailleries, à l’instar de celle par qui tout est arrivé, ne mérite pas ça. Il nous faudra se retrouver pour ne pas donner l’impression que le dialogue politique a tout simplement été un deal. Eviter de faire fausse route en commettant les mêmes erreurs. Dans ce beau et charmant pays, il s’est produit une grande évolution que ceux qui sont au pouvoir doivent apprendre à décrypter. Cette jeunesse est différente de celle qui s’est opposée à Diouf et Wade. Elle est d’une témérité qui frise la folie. A preuve, certaines de ses composantes vont courageusement devant la mort au fond de l’océan ou dans le désert. Dans l’autre camp, nous avons une jeunesse qui s’est engagée dans les corps en tenue pour fuir la précarité. Elle tient à vivre et n’est pas du tout prête à se sacrifier pour des hommes politiques. Manifestants et flics ou gendarmes sont tous dans le même panier et tenaillés par les vicissitudes de la vie qui n’est pas un long fleuve tranquille. Il serait hasardeux de penser que ce sont les militants de Sonko seulement qui sont dans la rue. C’est plutôt un peuple qui a assisté à trop d’injustices, harassé, englué dans une extrême pauvreté, qui exprime sa colère depuis deux ans. KACCOOR BI - LE TEMOIN
SOMMET DE PARIS LE VIBRANT PLAIDOYER DE MACKY SALL
Le président de la République a fait un vibrant plaidoyer hier matin au sommet de Paris sur le financement des économies émergentes. Un sommet pour un nouveau pacte mondial financier qui va regrouper pendant deux jours les dirigeants de pays émergents et les économies mondiales. Le président Macky Sall a participé au panel de ce jeudi en soulignant d’abord que le modèle de financement mondial n’est pas adéquat compte tenu des règles qui régissent la gouvernance mondiale financière, pas adaptée avec le modèle des besoins des clients de différents pays et compte tenu des règles de fonctionnement. Macky Sall est d’avis que l’on parvienne à changer la gouvernance. « Le besoin le plus urgent, est le financement des infrastructures. L’Afrique est un vaste continent de 30 millions de km2 et qui manque de tout. Les besoins, ce n’est pas sur le climat, mais aussi et surtout, dans les infrastructures. L’Afrique a un besoin annuel autour de 170 milliards de dollars pour les infrastructures car, il y a un déficit par rapport à la disponibilité de ces ressources » a indiqué le président de la République Macky Sall. Devant des dirigeants du monde économique et devant le président Français Emmanuel Macron, Macky Sall dira que ces règles ne prennent pas les urgences en matière d’infrastructures, de climat. « Il nous faut absolument poser des actes nouveaux et immédiats sinon on s’acheminera vers d’autres fragmentations. Depuis Paris 2021, nous avions beaucoup parlé de la réallocation des droits de tirages spéciaux. Nous attendons toujours des résultats car, il y a beaucoup de pays qui ont accepté de céder leur part des DTS », a soutenu le président de la République. Le sommet de Paris sera alors l ’occasion pour les dirigeants africains ce vendredi de faire le bilan des engagements pour les droits de tirages spéciaux. D’ailleurs ce qui limite la disponibilité des ressources, selon le chef de l’Etat, c’est justement, la cherté des crédits qui est due en partie à la perception des risques et aux assurances qui sont exigées. « Ces assurances tournent en moyenne autour de 12%. Et on nous exige de lever cet argent surtout pour ce qui concerne les crédits privés. Si on arrive donc à trouver une solution sur la prime d’assurance, on aura beaucoup aidé les pays en développement dans l’accès aux conditions du marché », a soutenu le chef de l’État devant les différents dirigeants du monde...
MME OULIMATA SARR, UNE GESTION DECRIEE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE
L’arrivée de Mme Oulimata Sarr au ministère de l’Economie en septembre 2022 suscitait beaucoup d’espoirs. La dame était créditée d’un bon pédigrée dans le système des Nations Unies à travers ONU Femmes, mais c’était surtout une première dans l’histoire politique de notre, de voir une femme occuper le poste de ministre de l’Economie. Moins d’une année, environ 9 mois de gestion, Mme Oulimata Sarr déçoit fortement au niveau du ministère de l’Economie. Dans les couloirs du ministère comme dans les bureaux, nos antennes braquées révèlent une ambiance morose et décevante. Aux origines, les premiers actes du ministre expliquent aujourd’hui la situation de sa gestion de cet important département ministériel qui devait occuper une position centrale dans l’animation de la stratégie économique du président Macky Sall centrée essentiellement sur le Plan Sénégal Emergent. De propres collaborateurs de Mme le ministre disent que cette dernière ne se soucie que de sa propre personne et de son image. Un état de fait qui laisse croire que le ministère est à l’agonie depuis l’arrivée de la dame Oulimata Sarr qui a eu le toupet de procéder à un limogeage fast-track du brillant Sg Aliou Ndiaye, pièce maitresse de la politique économique déroulée par l’ancien ministre Amadou Hott. On parle même d’humiliation pour Aliou Ndiaye puisque son départ précipité est une première dans la haute administration. Souvent, c’est le cabinet du ministre notamment le directeur de cabinet, le chef de cabinet et certains conseillers techniques qui prennent leurs bagages dans le sillage du ministre partant. Mais Oulimata Sarr qui venait d’une autre planète en totale méconnaissance des arcanes de l’administration a remplacé l’ex SG Aliou Ndiaye par le Pr Allé Nar Diop ancien DG de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie qui était sur place dès le jour de sa passation de service. Du jamais vu dans l’administration du Sénégal. Depuis lors, le ministère est sens dessus dessous. Les nouveaux Dc et Sg bien que brillants ne sont là que pour le décor selon nos sources. Ces dernières ajoutent que la ministre trop narcissique semble encore être à l’ONU FEMMES en passant son temps à twitter et à faire des posts sur ses pages linkeindin, facebook etc. Elle refuse de communiquer et ne fait pas de point de presse. Elle aurait aussi interdit à tous les directeurs de direction de communiquer même dans les médias gouvernementaux. Elle ne voyage jamais avec ses proches collaborateurs confie-t-on au quotidien « Le Témoin ». Encore, elle est toujours accompagnée de sa cheffe de cabinet, de son photographe car elle tient à avoir de belles photos à publier sur ses comptes à travers les réseaux sociaux et des fois de son garde du corps, aux frais de la République. Arrêtons parce nous en avons trop dit. Parce qu’au ministère de l’Economie, il y a à boire, à manger et à faire du shopping dans la gestion de la dame…
VOL PRÉSUMÉ DU CONTENEUR DE CYANURE L’AFFAIRE DEVANT LE TRIBUNAL DE KEDOUGOU
Les six personnes arrêtées dans l’affaire du conteneur de 20 tonnes de cyanure volé à la société minière Endeavour mining ont été jugées, hier, au tribunal de grande instance de Kédougou. L’affaire remonte au 14 mai dernier. La société minière avait payé huit conteneurs en Côte d’Ivoire aux fins d’exploitation. À l’arrivée, les sept ont été livrés, le huitième, emmené à Kédougou sur la base d’un bon de sortie, est vendu dans la capitale régionale à des détaillants burkinabés. L’enquête instruite par les autorités a permis de mettre à nu un deal supposé entre le superviseur et le chef du dépôt magasinier du département Where House et les agents. Dans son réquisitoire, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kédougou, a demandé une peine de trois ans de prison ferme contre le chef du dépôt magasinier et le chauffeur. L’avocat de La défense, Maître Souleymane Ndéné Ndiaye a plaidé pour la relaxe pure et simple de ses clients, car le superviseur et le chef des manœuvres avaient pris la fuite. Le Tribunal de grande instance de Kédougou a condamné le chef du dépôt magasinier et le chauffeur à six mois de prison ferme. Les autres mis en cause particulièrement le superviseur du département Where house, les détaillants burkinabés sont introuvables depuis l’éclatement de l’affaire.
NECROLOGIE MBOUR PERD ENCORE UN ANCIEN MAIRE
Après la disparition du regretté El Hadji Ameth Sarr, ancien premier magistrat de la Commune de Mbour et père de la “gestion sobre et vertueuse” de nos finances publiques locales, la capitale de la Petite côte vient encore d’enregistrer ce jeudi, le rappel à Dieu d’un de ses anciens maires. Ibrahima Souaré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient en effet de tirer sa révérence des suites d’une longue maladie. Premier adjoint au maire de Mbour sous le magistère du socialiste Moussa Ndoye (24 novembre 1990 – 25 janvier 2001), le défunt a assuré l’intérim de celui-ci destitué par décret présidentiel avant la fin de son mandat. Ainsi, du 26 janvier 2001 au 21 décembre de la même année, Ibrahima Souaré présida aux destinés du Conseil municipal de Mbour avant de céder le témoin au regretté Tafsir Demba Diouf qui avait coiffé au poteau le grand rival de Moussa Ndoye, Khadim Tabet, alors candidat du Front pour l’alternance (FAL), désigné par Me Abdoulaye Wade. Et ce, grâce à la rancune de Moustapha Niass qui avait instruit à l’époque les 9 conseillers progressistes de voter contre le candidat deWade qui avait déserté ses rangs à l’AFP pour rejoindre le PDS. Le Président Wade qui avait peu goûté cette “trahison” de Moustapha Niass, l’avait aussitôt limogé de la primature. L’enterrement du maire Ibrahima Souaré aura lieu demain à Thianaba. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille éplorée, aumaire deMbour,Cheikh Issa Sall et à travers lui à toutes les populations de Mbour.