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8 août 2025
LE CHOC JARAAF -AS PIKINE EN VEDETTE
Ralenti dans sa course pour le titre mais resté encore aux commandes de la Ligue 1, le Jaraaf se relance ce week-end avec le déplacement qu’il effectue ce dimanche, sur la pelouse de l’As Pikine au stade Alassane Djigo.
Ralenti dans sa course pour le titre mais resté encore aux commandes de la Ligue 1, le Jaraaf se relance ce week-end avec le déplacement qu’il effectue ce dimanche, sur la pelouse de l’As Pikine au stade Alassane Djigo. Talonnés par ses deux poursuivants l’Us Gorée et Walydaan, les « Vert et Blanc » jouent un match crucial face à une équipe pikinoise qui affiche une bonne dynamique. A huit journées de la fin du championnat, la lutte pour le maintien s’annonce également rude pour les équipes de bas de tableaux qui se tiennent de près au classement.
La Ligue 1 joue ce week-end sa 23e journée avec en vedette le duel phare qui opposera demain dimanche 11 mai au stade Alassane Djigo le Jaraaf à l’As Pikine. Ralentis dans sa course après deux une défaite un nul concédés lors des deux dernières journées, les « Vert et Blanc » effectuent un déplacement crucial dans la course vers le titre. S’ils sont parvenus à conserver leur fauteuil, ils ont considérablement réduit l’écart qui les sépare de ses poursuivants immédiats, notamment l’Union sportive goréenne et Wally Daan. Une nouvelle victoire sera donc impérieuse pour conforter leur position de leader à 8 journées de la fin de l’exercice. Ce qui ne sera pas une simple formalité sur la pelouse d’une équipe Pikinoise (8eme, 29 points) qui semble prendre des couleurs depuis l’entame de la phase aller où elle a enchaîné trois victoires.
De son côté, l’Us Gorée (2e ; 38 points) aura un coup à jouer lors de la réception ce samedi de Génération Foot (6e ; 32 points). En cas de succès, le club insulaire peut valablement espérer reprendre le fauteuil ou pour le moins continuer encore à presser le leader dans le dernier sprint qui mène au titre. Les Thiessois de Wally Daan (3e, 37 points) ne se laisseront pas aussi conter. Mais, ils devront batailler ce samedi au stade Lat de Dior où ils accueillent le Casa Sports, première équipe non relégable (14e ; 21 points) et à un point de la lanterne rouge
Les supporters de l’équipe ziguinchoroise n’attendent rien de moins d’une bonne tenue à domicile. Une victoire leur permettrait de s’éloigner de la zone rouge et de bien mener sa lutte pour le maintien. Les autres affiches de cette 23e journée, Oslo Football Academy (15e ; 21 points) reçoit ce samedi au stade de Grand Yoff, le Guédiawaye FC (11e ; 27 points). Au même moment, les Rufisquois de Teungueth FC (9e ; 27 points) rendront visite à Jamono de Fatick, lanterne rouge (16e, 20 points). Quant à l’Union sportive de Ouakam (5e ; 33 points), elle se rendra dimanche au stade Ngalandou Diouf pour le duel qui l’opposera à l’AJEL de Rufisque. L’autre rencontre de ce dimanche mettra aux prises HLM (13e ; 22 points) à Dakar Sacré cœur (10e ; 27 points). Cette journée sera clôturée ce lundi par l’affiche qui opposera au stade Eli Manel Fall, la Sonacos de Diourbel (12e ; 26 points) à la Linguère de Saint- Louis (. 7e ; 30 points).
PROGRAMME 23E JOURNÉE LIGUE 1
CE SAMEDI 10 MAI
US Gorée-Génération foot
Oslo FA-Guédiawaye FC
Wally Daan-Casa sports
DIMANCHE 11 MAI
US Ouakam-AJEL de Rufisque
AS Pikine -Jaraaf
HLM-Dakar Sacré cœur
LUNDI 12 MAI
Sonacos-Linguère
VIDEO
LA BAL, UN MOTEUR DE CROISSANCE POUR LE SÉNÉGAL
De la restauration à la sécurité, en passant par l'animation et le nettoyage, la Basketball Africa League génère une véritable chaîne d'emplois. Cette année encore, près de 500 personnes travaillent directement pour l'organisation de l'événement
Au-delà des performances sur le terrain, la Basketball Africa League (BAL) s'affirme comme un véritable catalyseur économique pour les pays hôtes, avec des retombées considérables pour le Sénégal qui accueille la compétition pour la quatrième année consécutive.
Selon les données officielles de la BAL, la compétition a contribué à hauteur de 250 millions de dollars (soit plus de 164 milliards de francs CFA) au PIB des pays ayant accueilli le tournoi depuis son lancement il y a cinq ans. Pour le Sénégal spécifiquement, c'est 20 millions de dollars qui ont été injectés dans l'économie sur quatre ans.
Plus impressionnant encore, la ligue a généré 37 000 emplois directs et indirects à travers le continent, tout en planifiant la construction ou la rénovation de 1 000 terrains de basket en Afrique.
Sur l'esplanade du complexe sportif de Dakar Arena, des entrepreneurs comme Mame Diarra Sagna profitent pleinement de l'événement. "Le fait de participer, c'est un avantage pour les prochains matchs", explique-t-elle, ajoutant que la compétition permet à son restaurant Black Spoon d'être mieux connu.
De même, Sucré Américain, une start-up spécialisée dans les jus, utilise la vitrine offerte par la BAL pour toucher de nouveaux clients et faire connaître ses produits.
La BAL génère des emplois dans des secteurs variés : entraîneurs professionnels, arbitres, statisticiens, équipes de sécurité et de nettoyage. "On parle d'à peu près 400 à 500 personnes qu'on emploie directement durant les 15 jours où on est ici", précise Mamadou Tia Diop, Directeur des opérations, ajoutant que toutes les entreprises mobilisées sont 100% sénégalaises.
"Dès le départ, nous avons parlé de faire de cette ligue une locomotive de développement économique," souligne Amadou Gallo Fall, président de la BAL. L'objectif est clair : lutter contre l'émigration des jeunes en créant des opportunités professionnelles qui leur permettent de rester sur le continent.
Un potentiel sous-exploité ?
Malgré ces bons résultats, certains experts estiment que le Sénégal pourrait mieux capitaliser sur cet événement. Chérif Sadio, manager sportif spécialisé en communication et marketing, considère que le pays devrait davantage exploiter la vitrine internationale offerte par la BAL pour promouvoir la destination Sénégal.
"C'est une compétition qui intéresse des millions de personnes à travers le monde, draine des foules et attire des influenceurs de partout", note-t-il, suggérant que le gouvernement devrait mieux se positionner dans sa collaboration avec les organisateurs.
La direction de la BAL prévoit de doubler son financement pour mieux contribuer au développement socio-économique des pays hôtes. Une stratégie qui s'inscrit dans la durée et qui pourrait transformer le paysage économique et social du continent.
Alors que le Sénégal représente un pays stable avec un riche patrimoine culturel, la Basketball Africa League offre une plateforme unique pour allier sport et développement économique, créant des synergies bénéfiques pour toute la nation.
LE SENEGAL PORTE LE REVE DE TOUT UN CONTINENT
Pour la deuxième fois de leur histoire après 2021, les Lions du pays de la Teranga ont ainsi réussi l'exploit de se hisser en demi-finale où une figure familière les attend désormais : le Belarus
Le Sénégal qui s'est brillamment qualifié en demi-finale du Mondial de beach soccer 2025 en éliminant l’Italie (4-3) a deux secondes du coup de sifflet final s'apprête à défier le Belarus pour le gain d'une première finale. Ce samedi, contre leur bourreau de 2024, Mamour Diagne et ses partenaires ne seront pas uniquement motivés par l'idée de prendre leur revanche. L'objectif d'Ousseynou Faye et de ses partenaires est limpide : il s'agit de rendre toute l'Afrique fière.
La victoire sur le fil du Sénégal face à l’Italie (4-3 a.p.) a grandement participé au jeudi plein de dramaturgie et riche en sensations fortes qu'ont vécu les suiveurs de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA 2025. Pour la deuxième fois de leur histoire après 2021, les Lions du pays de la Teranga ont ainsi réussi l'exploit de se hisser en demi-finale où une figure familière les attend désormais : le Belarus. Lors de la phase de groupes de l'édition 2024, les hommes de Nico s'étaient en effet déjà dressés devant le Sénégal et s'étaient imposés 6-4. Ils avaient ensuite réussi à terminer à la quatrième place du tournoi. Cette fois, c'est un duel en plus haute altitude, pourvu d'enjeux autrement plus importants, qui attend les deux formations. Qu'à cela ne tienne, bien que naturellement revanchards, ce n'est pas forcément avec l'idée de rendre la pareille au Belarus que Mamour Diagne et ses partenaires vont aborder leur demie.
"Contre le Belarus, non, ce ne sera pas une revanche", a déclaré à la FIFA le Joueur du match contre l'Italie. "C’est une compétition dans laquelle on représente notre pays et on va continuer à travailler. On sait que la demi-finale, ce sera un match important et on veut vraiment aller en finale, il faudra de l’engagement et de la détermination. On va donner le maximum pour gagner le match."
Les hommes d'Omar Ngalla Sylla jouent non seulement pour faire la fierté du Sénégal, mais aussi de toute l'Afrique. Ils savent ainsi pertinemment qu'ils ne sont plus qu'à deux rencontres d'offrir leur tout premier sacre en Coupe du Monde de Beach Soccer à leur continent. La charge a beau être lourde à porter, les Lions du pays de la Teranga s'en accommodent avec plaisir.
"Ce que nous avons montré aujourd’hui est excellent ; c’est notre Sénégal", atteste le gardien Ousseynou Faye. "On a fait ça pour l’Afrique, pour les supporters. Nous sommes les Lions. On va travailler pour devenir champions du monde. On est très très fiers pour notre public."
Tout comme le Sénégal, le Belarus a remporté ses quatre matches à Seychelles 2025 et peut encore une fois s'appuyer sur l'un des acteurs majeurs du tournoi : l'intraitable Ihar Bryshtsel. Du haut de ses 37 ans, le meilleur buteur d'É.A.U. 2024 Dubaï en est déjà à sept buts inscrits dans cette édition. Face au Sénégal, l'an passé, il avait d'ailleurs trouvé le chemin des filets par deux fois. Quand bien même, la présence du serial buteur face à eux n'est pas vraiment de nature à inquiéter les Sénégalais.
"Bryshtsel ? En vrai, l’essentiel c’est qu'on aille se reposer !" a ainsi déclaré Mamour Diagne après le succès sur l'Italie, sans vraiment s'épancher sur le maître à jouer biélorusse. "Le Belarus est une grande équipe, nous aussi on en est une. On va se croiser en demi-finale et le plus important, c’est de gagner ce match."
Pour l'une ou l'autre des deux formations, il y aura au sortir du duel une toute première finale mondiale. Il va donc sans dire que pour tout supporter africain ou tout fan de la discipline qui se respecte, la rencontre vaudra clairement le coup d'œil.
O.D (Avec fifa.com)
LE PRESIDENT DIOMAYE FAYE EN PHASE AVEC LA BANQUE MONDIALE
Bassirou Diomaye Diakhar Faye salue la démarche novatrice du Groupe de la Banque mondiale, qui mise sur une plus grande synergie entre ses différentes entités et une approche centrée sur les résultats concrets.
Hier, vendredi 9 mai 2025, à Dakar, le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a procédé à l’inauguration officielle du nouveau bureau régional du Groupe de la Banque mondiale, en présence de Makhtar Diop, Vice-Président exécutif de la Société Financière Internationale (IFC), filiale du Groupe dédiée au secteur privé.
Cet événement revêt une portée à la fois symbolique et stratégique, non seulement pour le Sénégal, mais également pour l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble. Il illustre la volonté partagée de rapprocher les institutions internationales des réalités locales et de renforcer l'efficacité des actions menées en faveur d’un développement durable, inclusif et résilient. Dans son allocution, le Président Diomaye Faye a salué la démarche novatrice du Groupe de la Banque mondiale, qui mise sur une plus grande synergie entre ses différentes entités – notamment l’IFC – et une approche centrée sur les résultats concrets. Il a souligné la pertinence de cette orientation, qui répond de manière tangible aux aspirations des peuples africains en matière de croissance, de justice sociale et d’opportunités économiques.
« Cette nouvelle représentation régionale à Dakar, a-t-il déclaré, est un levier de proximité, de dialogue renforcé et de coopération efficace. Elle permettra d’amplifier l’impact des projets structurants, d’accélérer les réformes et de soutenir l’initiative privée, véritable moteur de transformation. »
Makhtar Diop, en sa qualité de premier Africain à diriger l’IFC, a pour sa part réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner les économies africaines, notamment à travers « l’accès au financement, la promotion des investissements privés et la création d’emplois durables, en particulier pour la jeunesse du continent ».
Cette rencontre entre le leadership national et les plus hautes instances de la finance mondiale traduit une convergence de vues sur les enjeux cruciaux de notre époque : transition énergétique, transformation digitale, sécurité alimentaire, formation professionnelle et résilience face aux chocs globaux. Le Président de la République a conclu en réitérant la pleine disposition du Sénégal à approfondir ce partenariat stratégique, dans le cadre d’un dialogue continu, au service d’un avenir plus prospère, plus équitable et plus stable pour l’ensemble du continent africain.
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REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 10 MAI 2025
Les unes des quotidiens du jour reflètent un climat national traversé par la crispation politique, les incertitudes sociales et les ambitions sportives.
(SenePlus)L’actualité sénégalaise de ce vendredi est dominée par une effervescence politique autour du dialogue national, sur fond de tensions internes à l’Alliance pour la République (APR), et d’alertes dans les secteurs sanitaire et économique. Les unes des quotidiens du jour reflètent un climat national traversé par la crispation politique, les incertitudes sociales et les ambitions sportives.
LE DIALOGUE NATIONAL PLOMBE PAR LE BOYCOTT DE L’APR
L’un des sujets les plus largement commentés ce matin est sans conteste la crise autour du dialogue national. Plusieurs titres se focalisent sur le refus de l’APR de participer à ce processus censé rassembler les forces vives de la nation. Le journal L’As titre sans détour : « L’APR boycotte Diomaye », révélant les lignes de fracture entre le parti présidentiel et le pouvoir actuel dirigé par Bassirou Diomaye Faye. Le quotidien Source A enfonce le clou avec ce titre évocateur : « L’APR refuse de dialoguer avec une arme sur la tempe », dénonçant une posture de fermeté assumée face à ce qu’elle perçoit comme des manœuvres d’intimidation politique.
Sud Quotidien parle d’une opposition stratégique et d’un rejet clair du cadre de concertation proposé, tandis que Les Échos relaient des propos du ministre de la Justice Lat Diop, qui n’hésite pas à pointer du doigt une instrumentalisation politique : « Lat Diop fait condamner l’État du Sénégal », écrit le journal en soulignant les accusations d’acharnement contre des cadres de l’ancien régime.
Le journal Tribune, de son côté, rapporte que « Macky et l’APR ignorent Diomaye », accentuant la fracture entre l’ancien président et son successeur. Dans le même sillage, WalfQuotidien titre : « L’APR dénonce un projet funeste de vengeance et boude le dialogue », et Le Témoin annonce tout simplement : « L’APR boude ». Un consensus se dégage : la rupture est consommée entre l’APR et le pouvoir en place, et les perspectives de dialogue s’assombrissent.
TENSIONS SOCIALES ET CRISE SANITAIRE : DES SECTEURS SOUS PRESSION
En dehors du tumulte politique, l’alerte est donnée dans le secteur de la santé. Direct News s’inquiète du sort réservé aux malades : « Les hémodialysés et les cancéreux en danger », titre le journal, dénonçant un manque criard de moyens dans les centres spécialisés. L’accès aux soins devient ainsi un enjeu humanitaire d’urgence.
L’Observateur choisit un ton tout aussi grave avec un dossier sur la situation économique : « Autopsie d’un cancer économique ». Le journal met à nu une économie asphyxiée par les dettes, l’inflation et la pression fiscale. Il évoque un climat délétère pour les PME et les citoyens déjà affaiblis par la crise mondiale.
NOUVELLES TECHNOLOGIES, SOCIETE ET FAITS DIVERS
Le Soleil apporte une note plus optimiste en mettant en lumière les avancées numériques du pays. Le quotidien national salue « Les bons points vers la souveraineté numérique », un secteur en plein essor, notamment grâce à des partenariats publics-privés et au renforcement de la cybersécurité.
Sur le plan judiciaire, Libération revient sur une affaire très médiatisée : « Ce que Khady Thiam de “Dabish Pro” a dit à la DSC », révélant des détails sur un scandale économique en cours. Lii Quotidien complète la rubrique faits divers en rapportant un accident dramatique : « Le livreur Aliou Diop filme et traite des policiers de “clikamas” », dans un contexte de méfiance croissante entre citoyens et forces de l’ordre.
SPORT : L’HEURE DES GRANDS RENDEZ-VOUS
Le sport n’est pas en reste. Le quotidien Record lance un cri de ralliement en faveur des Lions de la Téranga avec ce mot d’ordre enthousiaste : « Emmenez-nous en finale ! » L’espoir est grand autour de l’équipe nationale de football, tandis que Stades fait sa une sur une annonce majeure : « Xabi Alonso annonce son départ du Bayer Leverkusen ». Une nouvelle qui passionne les amateurs de football international.
Dans un autre registre, Rewmi Sports s’intéresse au basket-ball et annonce les couleurs de l’Afrobasket 2025 : « Le Sénégal connaît ses adversaires ». Une compétition attendue, qui pourrait être une nouvelle occasion de briller pour les Lions du parquet.
CULTURE ET CONSOMMATION
Enfin, le journal WalfQuotidien mêle humour et critique de société en s’attaquant à la consommation moderne : « Le cuisinier 2.0, chef étoilé », un clin d’œil à l’explosion des appareils électroménagers et à la transformation des habitudes alimentaires dans les foyers sénégalais.
RÉVOLTE OU RÉVOLUTION ? LE PIÈGE DU CHANGEMENT SANS PROJET AU SÉNÉGAL
Le récent changement de régime au Sénégal a été largement salué comme une victoire du peuple. Il est indéniable que la mobilisation populaire a joué un rôle central dans la chute d’un système perçu comme usé, verrouillé, clientéliste.
Le récent changement de régime au Sénégal a été largement salué comme une victoire du peuple. Il est indéniable que la mobilisation populaire a joué un rôle central dans la chute d’un système perçu comme usé, verrouillé, clientéliste. Mais au-delà de l’émotion collective, une interrogation sociologique s’impose : s’agissait-il d’une révolution ou d’une simple révolte ?
Quand la rue impose le tempo
Ces dernières années, la rue sénégalaise s’est imposée comme une force politique majeure. Les mouvements de jeunes, les collectifs citoyens et les foules spontanées ont exprimé une colère profonde face à l’injustice sociale, au népotisme, à la répression politique et à la précarité généralisée. La rue a haussé le ton, crié son ras-le-bol, et fini par imposer un changement.
Mais ce changement, aussi salutaire soit-il, n’a pas été préparé par un projet de société clair, structuré, porté par une avant-garde intellectuelle ou politique solidement ancrée dans les masses. Ce vide stratégique nous oblige à poser cette question : avons-nous cassé un système sans savoir ce que nous voulons vraiment construire à la place ?
La différence entre révolte et révolution
Il est crucial ici de distinguer la révolte de la révolution :
La révolte est une explosion, un soulèvement ponctuel contre une situation vécue comme insupportable. Elle est souvent spontanée, émotionnelle, destructrice. Elle veut la chute, pas toujours le renouveau.
La révolution, quant à elle, est un projet de refondation. Elle s’appuie sur une idéologie, une vision, une planification, un leadership structuré et une volonté de construire un ordre nouveau.
Dans le cas du Sénégal, ce que nous avons vu relève davantage d’une révolte populaire, certes courageuse, mais encore orpheline de cadres, de doctrines et de perspectives à long terme.
Changer un régime, ce n’est pas changer un système
C’est là le risque de toute transition fondée uniquement sur l’émotion collective. Si elle n’est pas suivie d’un travail d’intellectualisation du changement, de reconstruction institutionnelle et de refondation du contrat social, le danger est grand de revenir à un système semblable, avec de nouveaux visages mais les mêmes logiques.
La colère seule ne fait pas un projet. Le sentiment d’injustice, aussi légitime soit-il, ne suffit pas à produire de nouveaux modèles. Il faut de la pensée, de la patience, de la stratégie et surtout, des leaders capables de transformer l’élan de la rue en agenda de transformation sociale.
Quelles leçons tirer ?
Le défi post-révolte est immense :
Éviter la récupération de la colère par de nouvelles élites sans vision.
Transformer l’énergie populaire en pouvoir d’organisation et de construction.
Inscrire la jeunesse dans une trajectoire de conscientisation politique durable, au-delà des mobilisations ponctuelles.
Appuyer la transition par un effort intellectuel de refondation sociale, en réhabilitant le rôle des chercheurs, des penseurs, des éducateurs et des médiateurs sociaux.
Conclusion
La rue a réveillé le pays. Mais réveiller ne veut pas dire reconstruire. Pour que le Sénégal vive une véritable révolution — au sens noble du terme — il faudra aller au-delà de la colère. Il faudra un projet, une vision, un leadership ancré dans les réalités du peuple et tourné vers l’avenir. Sinon, le risque est de retomber dans le cercle infernal des alternances sans alternative.
AFROBASKET 2025, LE SÉNÉGAL DANS UN GROUPE RELEVÉ
Le tirage au sort de l’Afrobasket masculin 2025 a eu lieu ce vendredi, plaçant les Lions dans un groupe difficile (poule D) aux côtés du Mali, de l’Égypte et de l’Ouganda. La compétition se déroulera en Angola du 12 au 24 août.
Le tirage au sort de l’Afrobasket masculin 2025 a été effectué ce vendredi soir. Le Sénégal croisera le fer avec le Mali et l’Egypte notamment. La compétition aura lieu en Angola du 12 au 24 août, dans les villes de Luanda et Namibe.
On connait désormais les groupes pour l’Afrobasket 2025. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Sénégal n’a pas été épargné, loin de là. Logés dans la poule D, les Lions seront opposés au voisin malien, mais aussi à l’Egypte. L’autre adversaire du groupe sera l’Ouganda. Les hommes de DeSagana Diop, troisièmes lors de la dernière édition au Rwanda, essaieront de mettre enfin un terme à la disette du pays de la Teranga qui n’a plus remporté la coupe depuis 1997, soit 28 ans.
Pour les autres groupes de cet Afrobasket, notons que l’Angola, pays hôte, sera avec le Soudan du Sud, alors que la Tunisie, championne en titre, est dans la poule C avec le Nigeria notamment. Enfin, la Côte d’Ivoire, finaliste en 2021, sera dans le groupe A avec le Cap-Vert.
Concernant le format, le tournoi regroupe 16 équipes. Chaque nation affrontera ses trois adversaires de groupe. Les premiers de chaque poule seront directement qualifiés pour les quarts, tandis que les deuxièmes et troisièmes disputeront des barrages pour y accéder.
Les groupes de l’Afrobasket 2025
Poule A : Côte d’Ivoire (finaliste 2021) / RD Congo / Cap-Vert / Rwanda ;
Poule B : Tunisie (championne 2021) / Madagascar / Nigeria / Cameroun ;
Poule C : Angola (pays hôte) / Soudan du Sud / Guinée / Libye ;
Poule D : Sénégal (3ème 2021) / Mali / Egypte / Ouganda ;
PAR SIDY DIOP
ENFANT PROGRAMMÉ, ADULTE FORMATÉ
Imaginons un jeune élève. Il n’a pas encore dix ans, mais il porte déjà sur ses épaules plus qu’un cartable. Il porte un héritage. On lui a dit qu’il était musulman, sans jamais lui expliquer ce que cela voulait dire.
Imaginons un jeune élève. Il n’a pas encore dix ans, mais il porte déjà sur ses épaules plus qu’un cartable. Il porte un héritage. On lui a dit qu’il était musulman, sans jamais lui expliquer ce que cela voulait dire.
On lui a parlé de confréries, d’origines ethniques, de traditions sacrées. Il a tout noté. Pas sur un cahier, mais dans sa tête. Avec sérieux. Avec respect. À cet âge-là, on ne doute pas. On absorbe. Les jours passent, les années aussi. L’enfant devient adolescent, puis adulte. Il ne se souvient pas d’un moment où il aurait pu choisir qui il était. Tout était écrit d’avance. Identité religieuse, appartenance confrérique, loyauté communautaire. C’était la norme. Et il ne faut pas discuter la norme. C’est un mot trop grand, trop intimidant. À l’école, il a retrouvé ce même discours, amplifié, institutionnalisé. Non pas une école qui éclaire, mais une école qui enchaîne. Une école qui prépare à la soumission plus qu’à l’émancipation. Une école qui enseigne à ne pas faire de vagues. Qui apprend à suivre, à répéter, à respecter l’ordre établi. Questionner ? C’est déjà contester. Douter ? C’est offenser. Rêver d’autre chose ? Impensable. Et pourtant, il rêve. Il le fait en secret, comme on cache un objet dangereux. Il rêve de liberté, sans savoir comment l’atteindre. Il ne met pas de mots sur ses envies.
Il ne veut pas se faire remarquer. La discrétion est une forme de survie. Son père, lui, n’a jamais douté. Il lui a enseigné le respect des anciens, la foi dans la tradition, la crainte du désordre. « Ne cherche pas à comprendre », lui disait-il. « Fais comme tout le monde. » Et il a obéi. Non par conviction, mais par habitude. Aujourd’hui, il est adulte. Mais un adulte inachevé. Un adulte qui ne s’est jamais choisi. Il vit dans un pays où les diplômes sont nombreux, mais les perspectives rares. Il a essayé. Il a frappé à quelques portes. Elles ne se sont pas ouvertes. Il s’est adapté. Il vend du hasch, parfois des Cd piratés. Rien de grandiose, rien de dramatique. Juste ce qu’il faut pour survivre. On appelle cela le système D. D pour débrouille, dérive, désillusion. Ce système-là, il ne l’a pas découvert dans la rue, mais à l’école. Là où il a vu, très tôt, que tricher était plus efficace que travailler. Que la réussite dépendait moins du mérite que des relations. Il s’en est accommodé. Comme tant d’autres. Comme son ancien camarade de classe, aujourd’hui prospère homme d’affaires, dont la fortune repose sur des fondations incertaines. Il ne l’envie pas. Il ne juge pas. Il se dit simplement : chacun son sort. Est-il fataliste ? Peut-être. Résigné ? Sans doute. Mais surtout, il est fatigué. Fatigué d’un combat qu’il n’a jamais vraiment engagé. Il avance, sans réfléchir. « Penser, c’est douloureux », lui répète souvent son ami. Alors il évite.
Il s’éloigne de tout ce qui pourrait troubler sa routine. Il fuit les débats, les livres, les idées. Il n’a pas été formé à cela. Et pourtant, il n’est pas bête. Il n’est pas paresseux. Il n’est pas irrécupérable. Il est seulement le produit d’un système qui a renoncé à éduquer pour mieux formater. D’une société qui confond l’identité avec la répétition, la tradition avec l’immobilisme. Il a été conditionné à croire, pas à comprendre. À suivre, pas à inventer. Il ne sait pas qu’il a perdu le sens de la rigueur. Il ne sait même pas qu’il l’avait un jour entrevu. Il croit que sa vie est normale. Que tout le monde vit comme lui. Que c’est le destin. Mot magique, mot fourre-tout. Mot qui dispense de chercher des réponses. Mais la vraie question est ailleurs. Elle ne concerne pas seulement cet homme, devenu adulte sans être libre. Elle nous concerne tous. Car une société qui forme des êtres obéissants mais impuissants, qui préfère la fidélité à la lucidité, prépare son propre affaiblissement.
Il ne suffit pas de répéter que la jeunesse est l’avenir. Encore faut-il lui donner les moyens de construire cet avenir. Et cela passe par l’école. Une école qui ne récite pas, mais qui interroge. Une école qui ne fabrique pas des croyants, mais des citoyens. Une école qui n’a pas peur du doute, qui valorise l’effort, qui refuse la médiocrité. Il est peut-être trop tard pour notre personnage. Il est déjà prisonnier de ses certitudes et de ses renoncements. Mais il n’est pas trop tard pour ceux qui viennent. À condition de ne plus enseigner la résignation comme une vertu. À condition de croire, vraiment, qu’un élève a le droit – et le devoir – de penser par lui-même. Parfois, tout commence par une phrase. Une phrase qu’on ose écrire, malgré les consignes. Une phrase qui dit « et si c’était autrement ? ». Une phrase qui ouvre une brèche. C’est dans cette brèche que naît la liberté.
JUBBANTI, UNE PROMESSE DE TRANSPARENCE ET D’INCLUSION SELON CHEIKH GUÈYE
Lancée ce 9 mai en amont de la Journée du dialogue national prévue le 28 mai, la plateforme numérique ambitionne d’impliquer l’ensemble des citoyens, y compris la diaspora, dans la refonte du système démocratique sénégalais.
La plateforme numérique « JUBBANTI » a été officiellement lancée ce vendredi 9 mai, en amont de la Journée du dialogue national sur le système politique prévue le 28 mai prochain. Cet outil digital vise à garantir une participation large, inclusive et transparente des citoyens, y compris ceux de la diaspora, dans les réflexions sur la refonte du système démocratique sénégalais.
Présent lors du lancement, le facilitateur du dialogue, Cheikh Guèye, a souligné l’importance stratégique de cette innovation. « Le lancement officiel de cette plateforme numérique est une pierre angulaire de notre ambition collective de refonder le système politique sénégalais », a-t-il déclaré. Pour lui, JUBBANTI dépasse le simple cadre technologique : « C’est une promesse de transparence, d’inclusion, de participation et d’appropriation du processus du dialogue ».
Pensée pour être accessible à tous les Sénégalais, la plateforme permettra à chacun d’apporter sa contribution aux débats, quels que soient sa localisation ou son statut. « Une démocratie moderne ne peut se construire sans une infrastructure numérique ouverte, accessible », a insisté Cheikh Guèye, qui a par ailleurs assuré que toutes les propositions recueillies seront prises en compte.
Le facilitateur a également exprimé sa gratitude envers le président de la République pour la confiance qui lui a été accordée : « Je mesure la confiance placée en ma modeste personne parmi des millions de Sénégalais et d’avoir sublimé à travers ce choix le caractère transparent du dialogue », a-t-il confié.
Enfin, Cheikh Guèye a lancé un appel solennel à l’ensemble des citoyens : « Partageons nos idées, relevons ensemble le défi de la refondation et écrivons une nouvelle page de notre histoire démocratique ». Le rendez-vous est donc pris pour le 28 mai, avec un processus désormais ouvert à toutes les voix.