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8 août 2025
L'OMBRE DES FINANCES POLITIQUES
Depuis plus de 40 ans, la loi encadre le financement des partis politiques au Sénégal, mais son application reste problématique. Dans un pays qui compte plus de 400 formations politiques, la question de la transparence financière devient cruciale
Le financement des partis politiques est toujours problématique au Sénégal, où la plupart des militants sont invités à cotiser et à contribuer pour financer les activités du parti. Mais, dans la plupart des cas, c’est le leader qui met la main à la poche. Beaucoup d’observateurs s’inquiètent de l’opacité dans le financement des partis politiques qui, à terme, menace notre démocratie.
Le financement des partis politiques au Sénégal est un vieux serpent de mer qui a longtemps nourri les fantasmes au sein de la classe politique sénégalaise. Selon l’article 3 de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 (modifié par de la loi n° 89-36 du 12 octobre 1989), les sources de financement de toute formation politique doivent provenir des cotisations, dons et legs des adhérents et sympathisants nationaux et de bénéfices réalisés à l’occasion des manifestations. Selon l’article 4 de ladite loi, tout manquement à ce devoir de transparence de la part des partis politiques devrait entrainer sa dissolution de la part du ministre de l’Intérieur. Toutefois, dans la réalité, la plupart des formations politiques sénégalaises font souvent appel à des mécènes et à des grands donateurs pour financer leurs activités politiques. Pis, les chefs de partis sont obligés de participer exclusivement aux financements de leur parti en reléguant au second plan les cotisations et dons provenant des militants et sympathisants.
Les cotisations sont obligatoires pour tous les militants selon les textes, mais dans la réalité leur recouvrement est beaucoup moins strict. Il y a peu de risques de voir un militant exclu pour manque de cotisation. Ce système de financement traditionnel a toutefois montré ses limites à l’heure de nouvelles méthodes de marketing politique et de campagne électorale. Du coté, de la Ligue démocratique on entend faire des cotisations la base de son financement.
« Le financement des activités politiques de la Ld, se fait par les cotisations des militants. La cotisation est un acte militant et est inscrite dans les textes du Parti et s’impose à tous les militants. Les camarades qui sont promus à des responsabilités dans la gestion des affaires du pays (ministres, députés ou autres) sont astreints à des cotisations spéciales.
Nous n’avons pas de mécènes ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays », selon Moussa Sarr, porte-parole. Du côté de l’Alliance des forces du progrès (Afp), le financement qui jadis était entièrement dévolu au fondateur du parti, Moustapha Niasse, s’est finalement reporté sur un collège de responsables chargés de financer les activités du parti, nous renseigne Aliou Diouck porte-parole du parti.
« Le président Moustapha Niasse voulait que les responsables soient à la base d’une alternance générationnelle au niveau du sommet du parti. Ainsi, chaque député donnait une cotisation de 100.000 FCfa tous les mois. Et le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse donnait sa cotisation de 500.000 FCfa. Pour les ministres qui étaient dans le gouvernement, le montant était de 250.000 FCfa aussi par mois. Les conseillers techniques et autres, donnaient 50.000 FCfa.
C’est sur cette base que le parti a réglé les charges fixes de la permanence et des salaires du personnel qui y travaille », déclare-t-il avant d’indiquer que la formation progressiste tente de moderniser ce mode de financement à travers les cotisations des militants et sympathisants.
Dans un souci de garantir une meilleure expression du pluralisme dans le paysage politique sénégalais, les partis politiques doivent disposer de moyens financiers suffisants et de ressources propres pour financer leurs activités politiques. Certaines formations qui sont dans l’opposition et qui n’ont pas la chance de bénéficier des subsides liés à l’État indiquent parfois devoir renoncer à certaines activités faute de moyens. Contrer les fonds occultes L’absence de transparence concernant le financement des partis peut être à l’origine du manque de confiance qui s’opère entre citoyens et élite politique tout en faisant peser la menace sur la stabilité de notre démocratie.
Sur ce, beaucoup de responsables politiques réclament la mise en place d’un système de financement public qui est le mieux à même de faciliter l’implication des partis politiques dans l’organisation de la vie citoyenne dans notre pays.
« Il est dangereux pour la démocratie et la stabilité du pays que des partis fassent appel à des mécènes extérieurs notamment pour le financement de leurs activités. C’est pourquoi, il faut un contrôle systématique sur des opérations de levée de fonds qui sont généralement très suspectes », affirme le responsable jallarbiste.
Ce dernier s’empresse d’indiquer que « le financement des partis politiques par les fonds publics permettrait à la fois d’assainir la vie publique et d’ancrer l’équité dans la compétition électorale, selon plusieurs observateurs ». Le professeur Babacar Guèye, Président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), semble emboucher la même trompette.
D’après le juriste, « le financement des partis politiques basé sur les cotisations des militants est insuffisant pour couvrir toutes les activités d’un parti. D’ailleurs, peu de formations politiques sont financées par les cotisations. C’est en général le leader du parti qui met la main à la poche », déclare-t-il.
Une situation qui met en péril l’existence de nos partis qui parfois apparaissent plus comme des clubs de soutien plutôt qu’une formation politique. Le leader tenant les cordons de la bourse s’entoure souvent de courtisans plutôt que de vrais militants. Toujours, selon le professeur Babacar Gueye, le financement public assorti d’une limitation des dépenses et d’un contrôle strict lui paraît plus équitable pour un bon exercice de la démocratie.
Pour Ibrahima Bakhoum, journaliste, un financement public pour les partis politiques ne peut se faire qu’à la suite d’un processus de rationalisation des partis politiques dont on dénombre plus de 400.
« Nous devons exiger des partis politiques qu’ils tiennent une traçabilité et une comptabilité complète de leurs comptes afin qu’ils se conforment à la loi et évitent qu’ils n’aillent solliciter des fonds étrangers. Cette exigence doit être le prélude à tout financement public des partis politiques qui se doivent d’avoir un siège et de participer régulièrement à des élections », dit-il avant de proposer la création d’un organe public de contrôle des finances politiques pour veiller à la mise en place de ces mesures.
« Cette démarche nous permettra d’assurer un meilleur contrôle des finances de nos partis. Il faut aussi éviter que des partis puissent utiliser des subterfuges comme la vente de cartes souvent effectuée par des grands donateurs du parti pour justifier des financements issus des cotisations des militants », conclut-il.
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VIVE PROTESTATION CONTRE LA PRÉSENCE DE TARIQ RAMADAN À DAKAR
"Aux cris de 'Tariq violeur', des militantes féministes ont tenté samedi de perturber la conférence de l'islamologue suisse dans la capitale, avant d'être contenues par des membres de la confrérie Baye Fall mobilisés pour la sécurité
Une conférence animée samedi par l'islamologue suisse Tariq Ramadan à l'espace Maam Samba sur la route de Ngor à Dakar a été brièvement perturbée par des militantes féministes, avant que des membres de la confrérie Baye Fall n'interviennent pour contenir la situation.
Peu après le début de la rencontre, des protestataires ont tenté d'accéder aux lieux en scandant "Tariq violeur", brandissant des pancartes rappelant les accusations de viol dont l'intellectuel fait l'objet dans plusieurs pays européens.
Les manifestantes, qui dénoncent la présence de Tariq Ramadan au Sénégal, ont été rapidement contenues par les agents de sécurité mobilisés sur place, n'ayant pas réussi à pénétrer dans l'enceinte de la salle.
Les membres de la confrérie Baye Fall, spécialement déployés pour encadrer l'événement, ont joué un rôle clé dans la sécurisation des lieux. Leur intervention a permis d'éviter tout débordement majeur, bien que la conférence se soit poursuivie sous surveillance renforcée.
En visite au Sénégal depuis quelques jours, Tariq Ramadan reste une figure qui divise l'opinion publique. Si l'islamologue conserve une influence certaine dans les cercles intellectuels et religieux musulmans, il demeure au cœur de multiples controverses judiciaires en Europe où plusieurs procédures pour viol sont toujours en cours.
Les accusations qui pèsent sur Tariq Ramadan depuis 2017 continuent de susciter des réactions vives, notamment de la part des mouvements féministes qui dénoncent régulièrement sa présence lors d'événements publics.
Malgré les protestations de samedi, la conférence s'est déroulée jusqu'à son terme sans incident majeur, témoignant de l'efficacité du dispositif de sécurité mis en place par les organisateurs.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
LA PLAIE DE MALICK FALL OU LE RÉCIT EMBLÉMATIQUE DU MASQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est un roman essentiel du patrimoine de la littérature sénégalaise, car il porte en lui l’audace comme un pamphlet, et sa rupture stylistique permet le questionnement, l’auto-critique d’une société en crise
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Depuis sa nouvelle édition parue en 2014 aux éditions Jimsaan, le roman La Plaie de Malick Fall a provoqué de nombreux commentaires et des analyses littéraires qui revisitent en profondeur la portée du récit.
Initialement publié en 1967 aux éditions Albin Michel en France, le récit n’a pourtant pas pris une ride. Il représente même comme une dimension intemporelle qui le rend très moderne.
Même si le roman a paru à la période des Indépendances, le récit s’attache à décrire des situations sociales et culturelles encore contemporaines de la période coloniale.
À la relecture de ce livre, le premier élément significatif qui éclaire notre regard est l’extraordinaire liberté avec laquelle il est composé. Malick Fall nous plonge dans son univers littéraire avec imagination, intelligence et drôlerie. Car le récit oscille entre une épopée métaphorique et une critique acerbe de la société sénégalaise, saint-louisienne en particulier, en prise avec les « masques » de la colonisation et de ses contradictions culturelles.
Magamou, personnage central du roman, est l’incarnation de ce paradoxe identitaire qui se joue entre modernité et tradition, entre partage collectif et réussite individuelle, entre systématisation et cosmogonie, entre technicité et spiritualité, entre illusion et matérialité. Magamou est ainsi l’épicentre de cette dialectique sociale et culturelle. Et l’auteur en fait un personnage picaresque, illuminé, impétueux et drôle. Car la tension romanesque qui se joue est à la fois composée par une forme naturaliste sans concession mais aussi à l’aide d’un langage poétique imaginatif qui a également fonction de représentation.
La plaie que Magamou porte à la cheville, tel un fardeau, est parabolique. Elle est la blessure de l’abandon de la tradition villageoise, représentant la gangrène culturelle de l’esprit colonial mais elle lui permet, dans le même temps, d’exister au sein de la société citadine de Saint-Louis. Quand celle-ci disparaît, au moyen de soins traditionnels, et non pas au moyen des remèdes de l’hôpital des Blancs où on le prend pour un fou, Magamou redevient un anonyme sans repères dans la ville d’où il est exclu. Magamou est ainsi caractérisé comme redevenu un être sans lien, sans famille, autrement dit « personne ». En conséquence, il n’a de cesse ensuite de retrouver sa place de « claudiquant » pour continuer d’exister.
Ce roman est également le lieu de l’expression d’un langage littéraire particulier, très imagé, provoquant, caustique mais souvent juste. Il y a une espèce de pléthore de l’imagination langagière qui devient comme des gimmicks savoureux. Ici, Malick Fall excelle dans la narration de situations truculentes toujours écrites dans un langage expressif entre poésie, réalisme et romanesque.
De même, l’auteur offre une combinaison littéraire perturbante, dans une sorte d’assemblage des récits qui ne se répondent pas vraiment, comme la figure d’un dialogue impossible. La narration intérieure du personnage s’apparente à un monologue parfois inquiétant qui renforce l’exclusion humaine de Magamou. L’esthétique narrative s’accorde à la migration sociale de Magamou jusque dans la forme littéraire.
En quittant le confort rassurant du village, Magamou s’expose à la violence urbaine qui isole « celui venu d’ailleurs », tout en exerçant une sorte de fascination pour ceux qu’il rencontre.
Le chaos social est aussi caractérisé par le délire onirique des personnages, Magamou, Bernady, le médecin blanc, Cheikh Sar, l’interprète déguisé en « sale griot » et en « esclave des Blancs », et Bouna le boucher devenant irrationnel en découvrant Magamou guéri alors qu’il le croyait mort.
De même que l’errance de Magamou qui suit le schéma de la ville comme un code à décrypter, est un élément signifiant d’une sociologie étudiée. Par ce biais, l’auteur fait l’étalage de la ville à l’aide d’une description très détaillée, son architecture, ses rues, son organisation sociale, ses impasses, ses odeurs, ses beautés et ses horreurs, comme un cercle culturel déstructuré, comme une sorte de ville légendaire, entre naturalisme et onirisme.
Récit d’une étonnante modernité, La plaie joue aussi du décalage temporel, comme une sorte de palimpseste du souvenir de la colonisation qui affirme sa toute puissance et en même temps se désagrège.
Ce que nous dit aussi Malick Fall, est que cette emprise historique a produit un squelette de la culture sénégalaise. Le vagabondage symbolique de Magamou a à voir avec une identité bouleversée qui est en quête d’une nouvelle appartenance culturelle, une nouvelle empreinte mémorielle qui ne soit plus un miroir déformant de la société coloniale.
La plaie est un roman essentiel du patrimoine de la littérature sénégalaise, car il porte en lui l’audace comme un pamphlet, et sa rupture stylistique permet le questionnement, l’auto-critique d’une société en crise, gangrénée par les masques de l’imposture. Une thématique qui est au fond à questionner en permanence. Sa relecture permet d’entrer dans cette nouvelle ère de la narration culturelle et d’opérer les dépassements de l’histoire pour ouvrir les voix de la renaissance africaine.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
La plaie, Malick Fall, roman, éditions Jimsaan, Dakar, 2014.
LE SÉNÉGAL ÉLIMINÉ EN DEMI-FINALE DE LA COUPE DU MONDE DE BEACH SOCCER
Le rêve mondialiste s’est brisé ce samedi sur le sable de Victoria. En demi-finale de la Coupe du Monde de football de plage, les Lions se sont inclinés face à la Biélorussie, manquant ainsi l’opportunité historique de disputer sa première finale.
Le rêve s’est brisé sur le sable chaud de Victoria, aux Seychelles. Ce samedi, en demi-finale de la Coupe du Monde de football de plage, l’équipe nationale du Sénégal s’est lourdement inclinée face à la Biélorussie sur le score de 5-2. Une défaite douloureuse pour les Lions, qui voient s’envoler leur espoir de remporter un premier titre mondial.
Méconnaissables, les hommes d’Oumar Ngalla Sylla sont apparus émoussés et dépassés par l’enjeu. Face la Biélorussie, les lions n’ont jamais vraiment trouvé le rythme. Les Ailes Blanches, elles, écrivent une nouvelle page de leur histoire en se qualifiant pour la finale du Mondial pour la première fois.
La scène de fin est cruelle : les Lions, abattus, allongés sur le sable, peinent à réaliser l’ampleur de leur désillusion. Pourtant, tout semblait permis. Après un parcours sans faute jusqu’ici, le Sénégal avait de nouveau fait rêver tout un peuple. Mais la marche vers la finale s’est révélée trop haute cette fois.
Dimanche, les Lions auront l’occasion de se consoler en disputant la petite finale face au Portugal ou au Brésil (14h00 GMT). Une médaille de bronze ne compensera pas l’amertume de l’élimination, mais elle viendrait saluer le parcours exceptionnel d’une équipe toujours aussi ambitieuse sur la scène mondiale.
DISPARITION DE KOYO KOUOH
La curatrice suisso-camerounaise, patronne du plus grand musée d'art contemporain d'Afrique et première femme africaine nommée à la tête de la Biennale de Venise, est décédée samedi 10 mai 2025
(SenePlus) - La curatrice suisso-camerounaise Koyo Kouoh, patronne du plus grand musée d'art contemporain d'Afrique et première femme africaine nommée à la tête de la Biennale de Venise, est décédée samedi 10 mai 2025, a annoncé le musée Zeitz MOCAA du Cap.
Dans le monde de l'art contemporain africain, c'est un vide immense qui vient de se créer. La disparition de Koyo Kouoh, à l'âge de 59 ans, marque la fin d'une trajectoire exceptionnelle qui aura profondément marqué le paysage culturel du continent et au-delà.
Koyo Kouoh incarnait parfaitement la passerelle entre l'Afrique et l'Europe, avec ses racines camerounaises et sa formation helvétique. Son influence s'étendait bien au-delà des frontières géographiques, comme en témoigne son poste à la direction du Musée Zeitz d'art contemporain d'Afrique (Zeitz MOCAA) depuis 2019, selon RFI.
Le Zeitz MOCAA, situé au Cap en Afrique du Sud, représente le plus grand musée d'art contemporain du continent. Sous la direction de Kouoh, l'institution est devenue une référence mondiale pour comprendre et apprécier la diversité et la richesse de la création artistique africaine contemporaine.
L'année 2024 avait marqué un tournant historique dans la carrière de Koyo Kouoh. Première femme africaine désignée pour diriger la Biennale de Venise, elle devait orchestrer l'édition 2026 de cette manifestation considérée comme "l'une des plus importantes expositions d'art contemporain au monde", comme le rappelle RFI.
Cette nomination constituait non seulement une reconnaissance personnelle exceptionnelle, mais aussi un symbole fort pour la représentation africaine dans les grandes institutions culturelles internationales. La Biennale de Venise, qui attire des centaines de milliers de visiteurs du monde entier, allait pour la première fois être dirigée par une commissaire africaine.
L'impact de cette disparition dépasse largement les frontières du musée sud-africain. Koyo Kouoh était en effet devenue une voix incontournable dans le dialogue international sur l'art contemporain, particulièrement pour ce qui concerne la représentation et la reconnaissance des artistes africains sur la scène mondiale.
À travers ses différentes fonctions, Koyo Kouoh a œuvré sans relâche pour mettre en lumière la vitalité et la diversité de la création artistique contemporaine africaine. Son travail de curatrice l'avait amenée à organiser de nombreuses expositions marquantes, contribuant à faire connaître des artistes africains au public international.
Sa disparition laisse un vide immense dans le monde de l'art, mais aussi un héritage considérable. Par son engagement constant, elle a contribué à redéfinir les codes de la muséographie en Afrique et à inscrire durablement le continent dans les circuits culturels mondiaux.
Le Zeitz MOCAA, qu'elle dirigeait, devra maintenant poursuivre sa mission sans celle qui en avait fait une institution de référence. Quant à la Biennale de Venise 2026, elle devra trouver un successeur capable de perpétuer la vision innovante que Koyo Kouoh avait commencé à développer pour cette édition historique.
SALAH BRISE LE SILENCE SUR MANÉ
Six ans après leur association victorieuse à Liverpool, l'Égyptien lève le voile sur sa relation complexe avec le Sénégalais. Il confirme enfin ce que tous les observateurs suspectaient : "Oui, il y a eu des tensions avec Sadio"
(SenePlus) - Le secret de Polichinelle vient d'être confirmé. Dans une interview accordée à France Football, l'attaquant égyptien de Liverpool a admis publiquement l'existence de "tensions" entre lui et Sadio Mané durant leurs années communes chez les Reds.
Les supporters de Liverpool s'en doutaient depuis longtemps, mais l'aveu n'en reste pas moins saisissant. Mohamed Salah a confirmé au magazine France Football qu'il avait connu des "tensions" avec Sadio Mané pendant leur période commune à Anfield, une relation complexe qui n'a jamais semblé altérer leurs performances sur le terrain.
Le symbole de cette tension est resté dans les mémoires : l'incident de Burnley-Liverpool du 31 août 2019. Selon The Athletic, après que Salah ait choisi de tirer au but plutôt que de faire une passe décisive à Mané, ce dernier "a réagi avec fureur lorsqu'il a été remplacé peu après l'incident" et "a dû être calmé par les joueurs et le staff sur le banc de touche".
Dans ses déclarations à France Football, rapportées par The Athletic, Salah est particulièrement franc sur la nature de leur relation : "Oui, il y a eu des tensions avec Sadio. Remarquez, nous avons été professionnels jusqu'au bout, je ne pense pas que cela ait affecté l'équipe. C'est humain de vouloir plus, je comprends cela, c'est un compétiteur. En dehors du terrain, nous n'étions pas très proches, mais nous nous sommes toujours respectés."
L'Égyptien n'hésite pas à défendre son style de jeu face aux critiques de "sélectivité" : "Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent, c'est leur droit. Mais j'invite tout le monde à noter que la personne qui a fourni le plus de passes décisives à Mané, c'est moi (18). On peut regarder les faits, mais c'est évidemment plus facile de balancer des phrases comme ça ; ça fait des gros titres, je sais comment ça marche."
La complexité de leur relation trouvait aussi ses racines dans la rivalité naturelle entre leurs sélections nationales respectives. L'Égypte de Salah et le Sénégal de Mané se sont affrontés lors de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2021, avec une victoire du Sénégal aux tirs au but après un match nul 0-0. Un duel qui a ajouté une dimension géopolitique à leur coexistence chez les Reds.
Pourtant, leur duo a été l'un des plus prolifiques de l'histoire récente de Liverpool. Mané, arrivé à Anfield en 2016 - un an avant Salah - a disputé 269 matchs avec les Reds et inscrit 120 buts pendant ses six années sur Merseyside, avant son départ pour le Bayern Munich en 2022. Ensemble, avec Roberto Firmino, ils ont formé un trio d'attaque redoutable qui a permis à Liverpool de remporter la Ligue des Champions en 2019 et la Premier League en 2020.
Malgré ces tensions, les deux joueurs ont toujours maintenu un haut niveau de professionnalisme sur le terrain. Salah souligne ce point crucial : "Tant que cela reste dans les limites du respect, ça me va. Mais cela ne signifie pas que cette opinion est vraie. Au final, je sais ce que j'ai fait, et ma conscience est tranquille."
Fait notable, Salah évoque même une période où leur relation était différente : "Pendant la saison 2017-18, Sadio et moi étions 'très proches', ajoutant 'nous sommes amis, nous parlons beaucoup l'un avec l'autre'."
Aujourd'hui, avec le départ de Mané et les récents succès de Liverpool (champions de Premier League cette saison après avoir battu Tottenham 5-1), cette tension appartient désormais au passé, mais elle rappelle que derrière les performances spectaculaires se cachent souvent des dynamiques humaines complexes.
par Amadou Ba
L'OPPOSITION S'AUTO-DÉTRUITT
Le caractère inclusif et sincère du dialogue n’est jamais apprécié à l’aune du boycott de l’opposition. D’autant plus choquant, lorsque le seul argument brandi est de dire : « je ne dialogue pas si vous enquêtez sur les détournements de deniers publics"
L’agenda de transformation Sénégal2050 va réussir de deux manières:
D’abord, en portant et fructifiant les germes de la transformation systémique et structurelle de l’économie, l’agriculture, du capital humain et l’industrie. Ensuite et surtout, l’Agenda pourra se dérouler sans perturbation politique majeure avec une opposition inefficace et puérile, qui crie à la radicalisation sans avoir des leaders prêts à payer le prix du sacrifice, ni les moyens de remplir leur siège de militants déterminés.
Selon les normes internationales en vigueur, l’Etat a seulement et uniquement l’obligation de convoquer un dialogue politique avant toute réforme majeure ou refondation totale du système politique ou des Institutions. Mais son caractère inclusif et sincère n’est jamais apprécié à l’aune du boycotte ou de la non participation volontaire et péremptoire de l’opposition.
D’autant plus choquant, lorsque le seul argument brandi par l’opposition significative, est de dire: « je ne dialogue pas si vous enquêtez sur les détournements de deniers publics, si vous convoquez nos responsables politiques épinglés par les rapports des Organes de contrôle pour corruption, et si vous faites de la reddition des comptes, une exigence démocratique».
Le Dialogue politique va créer un cataclysme juridique avec des nouvelles règles de création des partis politiques, leur structuration, leur financement, les conditions de participation aux elections, la nouvelle Autorité de régulation des elections, le Code électoral, le statut de l’opposition et son chef, le bulletin unique, l’enrôlement automatique des jeunes dès leur majorité, etc..
Vous êtes libres de ne pas participer à la création des nouvelles normes politiques, elles s’imposeront à vous quoiqu’il advienne.
L’opposition actuelle est la plus grande chance de Pastef. Elle est tellement inaudible et inefficace, qu’elle est supplantée et noyée par des Chroniqueurs sans épaisseur intellectuelle.
IBOU TALL CHANTE SES «JAR-JAR»
«Jar-Jar», c’est le nouveau single du claviste établi à Londres, Ibou Tall. Cet opus, sorti en avril dernier, revient sur le parcours de cet artiste sénégalais dont le genre musical de prédilection est le jazz.
«Jar-Jar», c’est le nouveau single du claviste établi à Londres, Ibou Tall. Cet opus, sorti en avril dernier, revient sur le parcours de cet artiste sénégalais dont le genre musical de prédilection est le jazz.
Par Amadou MBODJI – Jar-Jar est le nouveau single produit par le claviste Ibou Tall, un jazzman vivant en Angleterre, où il evolue avec son groupe. «Jar-Jar représente le SenJazz en marche. Jar-Jar est la continuité de mes toutes premières expériences musicales, mais également un hommage aux nombreuses figures musicales qui m’ont façonné, même si le clip ne présente qu’une infime partie de toutes mes influences. C’est également un avant-goût de mon prochain album qui est actuellement en préparation», informe Ibou Tall. Ancien chef d’orchestre de Alioune Mbaye Nder, Ibou Tall, appelé communément Chick Correa en référence au grand maître du piano, a très tôt entamé des recherches pour se frayer une place dans le paysage musical sénégalais.
Etabli à Londres depuis près de 20 ans maintenant, ce maestro anime des séries de concerts avec son quinté le Jazzmates. En prélude à la sortie de son album en automne, Chick donne un avant-goût avec ce single Jar-Jar, sorti le 11 avril 2025.
Originaire de Dakar, Ibou Tall est largement reconnu comme un compositeur de jazz avec un parcours musical jalonné de réalisations majeures.
Celles-ci commencent par sa participation à divers projets de groupe, avec comme point d’orgue sa collaboration prolifique avec Alioune Mbaye Nder, qui a donné naissance à dix albums et à de nombreux tubes, de 1995 à 2002.
Après des tournées réussies à travers l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis, et un enregistrement notable avec Baba Maal pour l’album Buur Laamdo, Ibou Tall s’est lancé dans sa carrière solo en 2002, en créant son label Talli.B Productions.
Au cours des deux décennies suivantes, Ibou Tall est celui dont l’expertise et le talent sont sollicités par d’autres artistes, ce qui lui offre un éventail de projets internationaux en tant que directeur musical et musicien de studio. Il contribue notamment à diverses initiatives musicales telles que The Melting Pot Jazz Trio, l’album Nobody’s Perfect de Mc Sketchy et le documentaire Femme.
Qui suis-je sans Mari, réalisé par Mariama Samba Baldé, diffusé sur Tv5 France/Afrique. En 2020, Ibou a entamé une formation à dBs Music à Bristol, en vue d’obtenir un diplôme de composition (niveau Licence) en cinéma/télévision.
Ce parcours académique nourrit son ambition de devenir professeur indépendant à dBs en 2023 et au Bristol Beacon en 2024, tout en continuant à diriger le groupe Jazzmates et à piloter des projets de production musicale et cinématographique, témoignant ainsi de son engagement envers l’excellence et la progression professionnelle continue.
MISE EN PLACE D’UN COMITE REGIONAL DES FEMMES
Ratification de la Convention 190 sur la violence et le harcèlement au travail- A Sédhiou, la lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur des initiatives de l’Unsas, qui a opté pour la mise en place d’un Comité régional pour la prise en charg
A Sédhiou, la lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur des initiatives de l’Unsas, qui a opté pour la mise en place d’un Comité régional pour la prise en charge de la question.
Pour accompagner les femmes dans la formalisation à l’accès au travail décent et à la protection sociale de l’économie informelle, promouvoir la coopération et le partenariat aux niveaux national et international, l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) a organisé un atelier de renforcement de capacités sur le leadership et l’autonomisation, et procédé à l’installation du Comité régional des femmes à Sédhiou. Les travailleurs ont listé plusieurs difficultés qu’ils rencontrent. A Sédhiou, c’est autour de la prise en charge de la protection sociale, la santé et la sécurité au travail, la violence et le harcèlement dans le monde du travail que l’Unsas a entamé ses activités.
A l’occasion de l’installation du Comité régional des femmes de Sédhiou, la présidente de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal, Nafissa Samb, a plaidé pour la ratification de la Convention 190. «Nous avions porté plusieurs plaidoyers et aussi plusieurs formations à l’endroit des femmes pour qu’elles puissent prendre conscience de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Au-delà du cadre du travail, il y en a beaucoup dans les foyers. Je dis parfois qu’on ne passe pas un ou deux jours sans qu’on parle de violence dans les médias. Nous avions porté un plaidoyer auprès de l’ancien gouvernement, finalement cela n’a pas abouti, mais nous sommes en train de le porter avec le gouvernement qui est en place.» Elle enchaîne : «Lors du deuxième Conseil des ministres, je pense, le président de la République avait demandé à ce qu’on accélère, au niveau des ministères de la Famille, des Affaires étrangères et au niveau de l’Assemblée nationale, pour arriver à ratifier la Convention 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Nous sommes là-dessus, et je demande qu’on puisse accélérer les choses.»
C’est l’ensemble des syndicats de l’Unsas qui sont élus par consensus membres du Comité régional des femmes. La mise en place de cette organisation va faciliter la prise en charge des difficultés liées au congé de maternité, au congé de travail en cas de maladie des enfants ou d’autres situations non réglementées, signale Ibrahima Badji, Secrétaire général de l’Union des syndicats autonomes du Sénégal, à Sédhiou
Par Madiambal DIAGNE
LE 28 MAI OU L’ÉPREUVE DE VÉRITÉ DÉMOCRATIQUE
Nombreux sont ceux qui m’ont interrogé sur ma position quant au Dialogue national convoqué par le président de la République le 28 mai 2025. Ma réponse, nette et sans détour, en a surpris plus d’un
Nombreux sont ceux qui m’ont interrogé sur ma position quant au Dialogue national convoqué par le président de la République le 28 mai 2025. Ma réponse, nette et sans détour, en a surpris plus d’un. En effet, j’estime que toute la classe politique et la Société civile doivent y prendre part, même en se bouchant le nez. Certes, ma posture peut apparaître facile car je n’ai jamais été invité, à quelque titre que ce soit, à une séance de dialogue national dans le passé. Aussi, j’avoue que je serais le plus étonné de recevoir, à la dernière minute, un carton d’invitation de la part des organisateurs de ce raout. D’ailleurs, en tout état de cause, mon agenda pour cette date ne me permettra pas de suivre les discussions, encore moins d’y participer. Et je forme le vœu que personne, fûtil le plus sot et le plus malveillant, n’aille s’imaginer que je pourrais me laisser gagner par un quelconque esprit de compromission.
Les paradoxes du refus
Plusieurs responsables de l’opposition ont déjà exprimé leur refus de répondre à l’invitation du Président Bassirou Diomaye Faye. Certains semblent prisonniers d’une logique figée : celle de réfuter à tout locataire du Palais présidentiel, toutes plages de discussions ou d’échanges. Cette posture, qui peut se révéler grégaire, mimétique, ne devrait être celle de tout le monde. Le camp de l’ancien Président Macky Sall, particulièrement, est disqualifié de formuler la moindre objection pour ne pas répondre au Dialogue, qu’il avait lui-même prôné, en s’inscrivant dans la suite de ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Qui plus est, la date du 28 mai a été «sanctuarisée» par Macky Sall, comme étant la journée du Dialogue national. Il est donc aberrant que les partisans de Macky Sall arrivent, aujourd’hui, à bouder ce qu’ils avaient instauré. On se souvient des critiques virulentes adressées à l’opposition d’alors, qui boycottait les dialogues. J’étais de ceux qui dénonçaient cette stratégie du vide. Il serait donc malvenu de l’approuver aujourd’hui, sous prétexte que le pouvoir a changé de camp ou que des opposants sont en détention pour une raison ou une autre. Il ne faut pas prêter à Ousmane Sonko les armes qu’on jugeait indignes. Dans une démocratie, il est irresponsable de fuir les discussions, surtout quand il s’agit de débattre de l’avenir du pays. Le devenir de la Nation mérite de se faire violence, pour se mettre en face de ses plus irréductibles adversaires et discuter avec eux, pied à pied, en toute franchise et en toute liberté. Même dans les pires antagonismes, il faut dialoguer. On a vu par exemple en France, au moment des plus violents antagonismes entre le régime du Président Macron et les oppositions des extrêmes droite et gauche, où Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen avaient consenti, en se faisant sans doute beaucoup violence, pour aller discuter avec Emmanuel Macron. Cela ne les a jamais empêchés, pour autant, de garder leur liberté de ton et d’expression pour dire, à partir du perron de l’Elysée, des vertes et des pas mûres sur leur appréciation de la politique du chef de l’Etat français. Au Sénégal, l’histoire nous enseigne que toutes les crises politiques et les avancées démocratiques ont pu être résolues ou réalisées au sortir de séances de dialogue conduites sous l’égide du président de la République. A titre d’exemple, c’est grâce à des séances de «Dialogue», que certains opposants avaient d’ailleurs boycottées, qu’étaient formulées les idées de grâce et/ou d’amnistie en faveur de célèbres personnalités politiques détenues pour des causes aussi veules que des prévarications de deniers publics. Et il avait fallu, dans les cas d’espèce, épuiser les procédures judiciaires.
La règle est claire : à chaque institution de la République, son champ de compétences et de responsabilités.
En boycottant la session 2025 du Dialogue national, Macky Sall et l’Alliance pour la République (Apr) légitiment la posture de Ousmane Sonko et de Pastef en 2023. C’est dire que la logique du camp de Macky Sall aurait pu être d’aller au Dialogue et peut-être même d’y plaider, à l’occasion, l’effacement des multiples poursuites judiciaires contre des opposants, plutôt que l’effacement des adversaires politiques que le Premier ministre Ousmane Sonko clame comme méthode ou objectif de gouvernement. Qui ne se souvient pas qu’à la place de Pastef, des personnalités de la Société civile avaient préconisé, au Dialogue de 2023, la libération de personnes poursuivies pour insurrection, actes terroristes, sédition et appel à un coup d’Etat militaire, entre autres crimes contre la sûreté de l’Etat. Qui ne se souvient pas qu’au dialogue de 2019, la libération de Khalifa Sall avait été demandée, ainsi que l’amnistie ou la révision du procès de Karim Wade ? Qui peut le plus peut le moins ! On ne le dira jamais assez, des poursuites pénales comme celles contre le «chroniqueur» Abdou Nguer sont une honte dans un pays comme le Sénégal. Au demeurant, tout camp politique qui prendra part à ces discussions gardera toute sa liberté de parole et son indépendance d’esprit, et c’est la bonne occasion ou la belle tribune pour administrer de bonnes leçons au Président Bassirou Diomaye Faye.
Les vérités à asséner en face, devant toute la Nation
Qui empêcherait un acteur politique de rappeler, au Président Bassirou Diomaye Faye, qu’un chef d’Etat ne doit pas tromper ses adversaires en leur promettant un discours de politique générale du Premier ministre, pour ensuite dissoudre l’Assemblée nationale la veille de l’échéance ? Qui pourrait l’empêcher de dénoncer, face à lui, le fait de cacher une décision du Conseil constitutionnel sur le processus électoral pour mieux surprendre ses adversaires dans une manœuvre indélicate visant à s’assurer une majorité ? Il sera aussi opportun de dire, dans le blanc des yeux à Bassirou Diomaye Faye, qu’un «Président ne doit pas faire ça». Il serait également pertinent et bien à propos, de dire, au président de la République, que les vertus républicaines et les principes d’éthique démocratique et de respect du rôle et de la place des institutions prohibent l’attitude de la part d’un Premier ministre de bomber le torse en disant, devant les députés, être favorable à l’abrogation d’une loi d’amnistie scélérate, afin, disait-il, que tout le monde réponde de ses actes et de s’arranger, subrepticement, pour se faire délivrer, ainsi qu’au président de la République, en toute illégalité, une ordonnance de non-lieu, sur les faits incriminés, par un juge qu’on peut présumer être «un juge du Projet», pour reprendre une malheureuse expression qui a dû faire mal à tout magistrat. Voilà qu’un juge s’autorise à instruire à charge ou à décharge contre un président de la République en fonction !
Quid du sacro-saint principe républicain de l’inviolabilité de la personne du président de la République ? C’est dire qu’en cherchant toujours à tricher, à ruser, on finit par se rendre ridicule ! La tribune du Dialogue national devrait se prêter à de tels rappels et leçons ! Il reste qu’ils sont nombreux à appréhender que la parole pourrait leur être refusée. Qu’à cela ne tienne, le Dialogue se tiendra devant tout le monde et on saura qui acceptera d’écouter l’autre. De même, sont déjà formulées des objections selon lesquelles ce serait un supplice de faire face à des diatribes effrontées des leaders de Pastef. Soit ! Mais ces diatribes sont stoïquement subies tous les jours, sur les travées de l’Assemblée nationale, et pour autant, les députés de l’opposition continuent de garder leur mandat parlementaire. Devrait-on dialoguer exclusivement sur les questions politiques et institutionnelles ? Bien sûr que non ! Il conviendra d’enfoncer des portes ouvertes en soulignant que le pays a autant besoin de régler les questions démocratiques et/ou institutionnelles, mais aussi économiques et sociales. En définitive, je ne trouve aucune justification objective à un boycott du Dialogue national du 28 mai 2025.