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19 juin 2025
ADJI SARR FAIT APPEL DE SON PROCÈS
Le feuilleton judiciaire de l'affaire Sweet Beauté est loin de connaître un épilogue. Après les avocats de Ndeye Khady Ndiaye, ceux de Adji Sarr viennent d'interjeter appel
Le feuilleton judiciaire de l'affaire Sweet Beauté est loin de connaître un épilogue !
Après les avocats de Ndeye Khady Ndiaye, ceux de Adji Sarr viennent d'interjeter appel.
L'information a été certifiée à Seneweb par Me Elhadji Diouf.
par Babacar Papis Samba
UNE FOLIE MEURTRIÈRE ET ABSURDE
Quelle que soit la pertinence des réalisations ou des investissements dans un pays, les politiques pourront sembler insignifiants à cause de l'insécurité sociale, du déficit démocratique
Boris, Felwine et Bougar ont parlé. Yoro a répliqué. Les rappeurs avaient prévenu.
"Nous étions dans la ferveur des évènements malheureux de mars 2021 et le pays était à feu et à sang. Le Sénégal venait de traverser l'une des périodes les plus sombres de son histoire. Les rappeurs du pays avaient vu venir. Ils pensaient qu'il n’y a jamais un sans deux. Comme à l'accoutumée, ils avaient averti en faisant tonner leurs voix.
Voici quelques extraits de leurs discours qui rappellent à bien des égards les slogans mobilisateurs du mythique groupe anglais, les Beatles dans leur riposte musclée contre la guerre du Vietnam, avec des tubes comme "Power to the people" (Le pouvoir au peuple) et "Give peace a chance" (Donner la chance à la paix) qui ont été repris en choeur par les étudiants américains à l'Université de Berkley.
Le symbolisme et la portée de ces deux textes sous la belle incarnation du légendaire et emblématique chanteur John Lennon, renvoient à la pertinence et l'engagement de ces rappeurs sénégalais qui, à la place des pierres, des pneus brûlés et autres matéraux que les jeunes utilisaient dans les rues, avaient préféré les mots pour fustiger la violence et les dérives qui sont intervenues sous la gestion du pouvoir de Macky Sall. Ils s'étaient très clairement exprimés, sans porter de gants, à travers leur slogan " Free Sénégal". Un opus où Dip, Canabasse, Bril, Ngaka Blindé, Hakill, Jeeba, PBS, MC Yaram, Jahman Express n'étaient pas du tout tendres avec le pouvoir en place.
Il est retenu dans leurs phrasés des refrains comme, "ce qui me fait mal c'est de voir les jeunes mourir et que nos mères n'ont que leurs yeux pour pleurer..." qui figure dans le tube "Khekh you bess" du rappeur Dip Dound Guiss, au moment où Canabasse se plaignait en disant, "Ce qui tu veux nous faire, ça n'ira pas. C'est nous qui t'avons élu et maintenant tu nous as oubliés, et aujourd'hui la police se met à tirer sur nous. Nous avions confiance en toi président Macky Sall..., la démocratie sénégalaise est en perte de vitesse".
Dans "lettre au président" et dans un style qui se veut moins virulent, Brill se fait avocat, "Je suis mandataire de la population, cette dernière m'envoie pour vous dire que le sang coule, les parents pleurent...Le pays ne t'appartient pas, tu ne peux pas en faire ce que tu veux....". Quant à Ngaka Blindé, il écrit : "Sunu drapeau" et les mots débités par le rappeurs sont pathétiques. (Je trempe ma plume dans ton sang avec le coeur lourd et prie le bon Dieu pour qu'il nous vienne en aide. Nous sommes du côté du peuple quand il a besoin de nous. Tout le pays est à feu et à sang, l'heure est grave car les policiers nous tuent et pleurent". C'est ainsi que le rappeur de la banlieue s'était questionné sur ce qui se passe dans ce pays. Alors que Jahman Express ne put s'empêcher dans "Lu Tax" de s'interroger à son tour sur ce qui ce passe au Sénégal en disant : "Pourquoi notre pays a changé de visage pour que tout le monde se mette à prier pour que la paix revienne, pourquoi tous ces morts ? Perplexe et dubitaif Jeeba se demande dans "mon rêve" (Est-ce ça la destinée du Sénégal ?). Revenant à la charge comme à son habitude le mythique groupe PBS avait encore élevé la voix. Pour dire cette fois-ci, à travers un discours de sagesse, et dans "Bayil mu sedd" (faire descendre la pression et la température sociale), un discours qui semble sermonner le président Macky Sall. Et c'est par le biais d'un coup de fil qu'ils ont préféré dire à leur président : "Allô, Àllô monsieur le président, je ne suis pas un partisan ni un ennemi, mais un simple citoyen qui parle librement, on doit discuter, tu dois mécouter sereinement. Rien ne va plus dans le pays, j'ai vu des scènes de guerre.." Quant à MC Yaram, il enfonce le clou trop loin dans des propos que nous préférons taire par décence.
Bref on est est tous complices. On a laissé faire. On a été laxiste et calculateur. Les rappeurs ont finalement eu raison sur nous tous. Contrairement à ceux qui avaient minimisé la situation, défendant mordicus que les évènements de mars 2021 étaient dus au couvre-feu. Or la question était éminemment politique. Il faut encore souligner l'incapacité de nos hommes à tirer les leçons de l'histoire. Dans un pays quand les artistes ne sont pas contents, les pauvres sont fâchés, les jeunes se lamentent, les hommes d'affaires qui créent les emplois et les richesses sont inquiets, là on est pas loin de l'instabilité politique. Les politiques ont alors à comprendre, quelle que soit la pertinence des réalisations ou des investissements dans un pays, ils pourront sembler insignifiants à cause de l'insécurité sociale, du déficit démocratique et de la rupture de communication entre les différents acteurs de la société. Il est vrai que les gens ne peuvent pas être d'accord sur tout mais quils s'accordent au moins sur l'essentiel. Car un pays a besoin d'un consensus sur un minimum de choses pour exister.
Babacar Papis Samba est auteur et adepte de la pensée complexe.
LE GOUVERNEMENT VEUT SAUVER LES APPARENCES
La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aissata Tall Sall, a annoncé, jeudi, la publication d’un livre blanc destiné à ‘’donner la part de vérité du gouvernement sur les récents évènements’’ survenus à travers le pays
La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aissata Tall Sall, a annoncé, jeudi, la publication d’un livre blanc destiné à ‘’donner la part de vérité du gouvernement sur les récents évènements’’ survenus à travers le pays, en particulier à Dakar et Ziguinchor, et lors desquels seize personnes ont été tuées et des biens publics et privés brûlés ou saccagés.
‘’Le gouvernement a pensé éditer un livre blanc sur les évènements. Le livre vous sera distribué et chacun d’entre vous, à tête reposée, pourra le lire et le confronter avec les éléments qu’il détient par rapport à tout ce qui s’est passé avec sa propre conviction, pour se faire lui-même une religion à partir de ce que le gouvernement dira’’, a-t-elle-déclaré lors d’un point de presse en présence de plusieurs ambassadeurs en poste à Dakar.
L’objectif de cette rencontre était de donner la version du gouvernement du Sénégal sur les violentes manifestations qui ont éclaté jeudi et vendredi dernier dans certaines villes du pays et dont Dakar et Ziguinchor ont été les épicentres.
‘’Le Sénégal est un pays d’ouverture, de transparence et de vérité. L’ouverture veut que nous parlions à la communauté internationale. La transparence veut que nous disions exactement ce qui s’est passé et la vérité veut que nous puissions échanger, chacun donnant l’information à l’autre pour que nous puissions ensemble savoir, comprendre et apprécier ce qui s’est exactement passé’’, a-t-elle-expliqué.
Elle a rassuré l’ensemble des représentations diplomatiques présentes au Sénégal sur les dispositions prises par le gouvernement pour assurer la tranquillité des personnes et des biens aussi bien des Sénégalais que des étrangers vivant au Sénégal.
‘’Le gouvernent a rétabli l’ordre et va continuer à rétablir l’ordre, mais il va surtout continuer à assurer la tranquillité des personnes et des biens aussi bien des Sénégalais ainsi que des non Sénégalais vivant au Sénégal. Il protégera aussi bien les institutions du Sénégal ainsi que les institutions internationales implantées au Sénégal’’, a-t-elle insisté.
Aissata Tall Sall a ‘’rappelé que des procédures judiciaires sont ouvertes afin de situer la matérialité de ce qui s’est exactement passé mais ensuite pour engager la responsabilité de tous ceux qui ont été à la base de ces graves faits et évènements qui se sont produits’’.
Prenant la parole en mage de cette rencontre, l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga, ‘’a condamné avec fermeté les actes de violences et a déploré les nombreuses pertes en vies humaines et les dégâts matériels’’.
Le doyen du corps diplomatique du Cameroun ‘’a manifesté sa préoccupation par rapport à la dégradation de la vie socio-politique sénégalaise qui a atteint son paroxysme, menaçant la stabilité et la sécurité des personnes et des biens’’.
Jean Koe Ntonga ‘’s’est félicité de l’ouverture du dialogue national qui réunit les membres du pouvoir, de l’opposition et de la société civile”, demeurant convaincu que ”ces pourparlers déboucheront sur des décisions devant permettre la réconciliation et la tenue de façon pacifique de l’élection présidentielle au Sénégal, un havre de paix et une référence dans le continent’’, selon lui.
Cette sortie de la ministre des Affaires étrangères intervient au lendemain de l’annonce mercredi par le président de la République, Macky Sall, de ‘’l’ouverture d’enquêtes judiciaires immédiates et systématiques pour faire la lumière sur les responsabilités’’ liées aux manifestations qui ont secoué plusieurs villes du pays, en particulier les régions de Dakar et Ziguinchor à la suite de la condamnation, le 1er juin dernier, de l’opposant Ousmane Sonko pour corruption de la jeunesse, dans l’affaire dite Sweet Beauté.
‘’Devant la gravité sans commune mesure des faits, le Président de la république a réitéré sa détermination à protéger la Nation, l’Etat, la République, ses valeurs, et ses fondements. Il a cet effet ordonné l’ouverture d’enquêtes judiciaires immédiates et systématiques pour faire la lumière sur les responsabilités liées à ces évènements’’, rapporte le communiqué du conseil des ministres.
L’opposant Ousmane Sonko, poursuivi en justice pour viol et menaces de mort sur la jeune dame Adji Sarr, a été condamné le 1er juin par la chambre criminelle du tribunal de Dakar à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’. La juridiction lui a aussi infligé une amende de 600.000 francs CFA.
Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits jugés, a été condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche. La chambre criminelle a également condamné Mme Ndiaye à payer une amende de 600.000 francs CFA.
Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye doivent payer solidairement 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts à Adji Sarr, une ex-employée de Sweet Beauté, un salon de massage dakarois, selon la décision rendue par la juridiction.
Dans la foulée de la condamnation de M. Sonko, de violentes manifestations ont éclaté à Ziguinchor (sud), ville dont il est le maire, à Dakar, et dans une moindre mesure dans d’autres villes du pays.
Les manifestants protestaient contre la menace d’inéligibilité que cette condamnation fait planer sur la tête du leader de Pastef-Les patriotes, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024. Après la décision rendue par la chambre criminelle, Me Djiby Diagne, l’un de ses avocats, a déclaré que ‘’la candidature d’Ousmane Sonko est hypothéquée’’.
CFEE, BFEM ET BAC, LES NOUVELLES DATES FIXÉES
Dans un communiqué publié ce jeudi, le ministère de l’Éducation nationale annoncé le calendrier de déroulement des examens et concours scolaires pour la session de 2023.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le ministère de l’Éducation nationale annoncé le calendrier de déroulement des examens et concours scolaires pour la session de 2023. Ces épreuves se dérouleront les mercredi 21 et jeudi 22 juin pour le Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et l’entrée en Sixième. Si le Baccalauréat de l’enseignement secondaire général est organisé à partir du 4 juillet, pour le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), les épreuves commencent le mercredi 12 juillet 2023.
Dans le souci d’assurer une bonne organisation, la direction des examens et concours a annoncé la mise à disposition des ressources nécessaires. Le ministre invite à cet effet les gouverneurs à prendre leurs dispositions en rapport avec les inspecteurs d’académies pour assurer la sécurisation des épreuves de ces différents examens.
MULTIPLE PHOTOS
MATCHS CONTRE LE BENIN ET LE BRESIL, PREMIER GALOP DES LIONS CE JEUDI A DIAMNIADIO
L’équipe du Sénégal entame sa préparation, ce jeudi (18h), à Diamniadio, en perspective des matches Bénin-Sénégal (17 juin 2023) et Brésil-Sénégal (20 juin 2023).
L’équipe du Sénégal entame sa préparation, ce jeudi (18h), à Diamniadio, en perspective des matches Bénin-Sénégal (17 juin 2023) et Brésil-Sénégal (20 juin 2023).
En regroupement depuis hier, à l’hôtel Radisson de Diamniadio, les Lions du Sénégal reprennent du service, ce jeudi soir au stade du Président Abdoulaye Wade, a écrit Igfm. Cette première séance qui sera ouverte à la presse, sera suivie d’une interview avec le sélectionneur national, Aliou Cissé. Ce dernier reviendra sur ce deuxième rassemblement de l’année dont la préparation va durer une semaine à Dakar.
Après, ils prendront la direction de Cotonou où ils vont défier les Béninois à l’occasion de la 5e journée des qualifications à la CAN 2023. Trois jours après, les hommes de Cissé affronteront les Brésiliens à Lisbonne, dans le cadre d’un match amical.
Par Arona Diouf
MARS 2021 ET JUIN 2023, TOUS RESPONSABLES !
Mars 2021 et Juin 2023! Le réveil est toujours difficile après de tels événements. Par la force des choses, notre pays est à la Une de l’actualité mondiale. Que se passe-t-il au pays de la teranga ? Interrogations répétitives des amis étrangers ?
Mars 2021 et Juin 2023! Le réveil est toujours difficile après de tels événements. Par la force des choses, notre pays est à la Une de l’actualité mondiale. Que se passe-t-il au pays de la teranga ? Interrogations répétitives des amis étrangers ? Que répondre ? Rien, sinon dire que ce sont souvent de petites choses comme ça, à la base insignifiantes, qui participent à la destruction d’un tissu social déjà malmené. L’équilibre familial étant rompu, toutes les voies sont ouvertes. Nous assistons impuissants au déclin de notre modèle social tant chanté. Tous responsables ! La haine a fini de braquer les uns contre les autres. « Ce qui nous lie est plus fort que ce qui peut nous diviser »: ça, c’était avant. Ne rêvons plus. Nous avons dépassé les limites. La barque » Sunugaal » tangue. Il faut vite, vite, vite ramer avant que l’irréparable ne se produise si ce n’est déjà fait. Parce que les plaies sont encore là, béantes. Nous gagnerions dès lors à nous rencontrer, à nous regarder les yeux dans les yeux, discuter, échanger les idées et surtout nous aimer. Parce que comme l’a rappelé un éditorialiste citant un sage Bambara » lorsque le feu prend la savane, il ne fait pas la différence entre hautes et basses herbes ». Il ne discrimine en effet pas entre le sage, le pacifiste et le pyromane. Le feu ne connaît pas de frontières si ce ne sont celles que lui imposent d’autres forces. Le feu peut aussi densifier sa puissance destructrice en s’alliant avec d’autres forces invisibles. Mais elles existent et peuvent avoir des motivations politiques, religieuses, géostratégiques ou même localement circonscrites. Lu dul jàmm, jàmm’a ko gënn!
IBRAHIMA BABA SALL ELU PREMIER VICE-PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
Le député Ibrahima Baba Sall, membre du groupe parlementaire Benno Book Yakaar a été élu jeudi Premier vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr nommé directeur général du Fonds souverain d’Investissements stratégiques
Le député Ibrahima Baba Sall, membre du groupe parlementaire Benno Book Yakaar (majorité), a été élu, jeudi, Premier vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr nommé directeur général du Fonds souverain d’Investissements stratégiques (FONSIS).
M. Sall est député-Maire de Bakel, dans la région de Tambacounda.
Il a été élu avant le début de l’examen du Projet de loi n°01/2023 modifiant la loi n°2004-16 du 04 juin 2004 portant loi d’orientation agro-sylvo-pastorale.
Sur 105 votants, il a obtenu 93 voix. Deux députés ont voté contre. Il y a eu un bulletin nul. Neuf se sont abstenus. Ibrahima Baba Sall était le seul candidat en lice.
L’opposition n’a présenté aucun candidat pour le remplacement de Abdoulaye Diouf Sarr.
NOTRE PETROLE COMMENCE A ETRE COMMERCIALISE !
La nouvelle production du Sénégal arrive juste au moment où l’Europe cherche de nouvelles sources pour remplacer le pétrole russe sanctionné et que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, prolongent les réduction de production
La nouvelle production du Sénégal arrive juste au moment où l’Europe cherche de nouvelles sources pour remplacer le pétrole russe sanctionné et que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, appelés ensemble Opep+, prolongent les réductions de production jusqu’en 2024. Un contexte favorable alors que Woodside vient de lancer la commercialisation du brut issu du gisement de Sangomar.
Woodside Energy, l’entreprise australienne qui exploite le gisement pétro-gazier de Sangomar, a commencé à le commercialiser, a déclaré, mercredi 7 juin, à Singapour, Jeremy Soh, vice-président du groupe chargé de l’exploitation. Alors que les premiers barils de pétrole et de mètres cubes de gaz issus des blocs de Sangomar, à 100 km au sud de Dakar, sont attendus à la fin de cette année, il ne s’est pas avancé sur une date précise et n’a pas dit quand le premier cargo serait disponible. Des sources commerciales ont toutefois indiqué à l’agence Reuters que « l’objectif était d’ici fin 2023, bien qu’il soit plus probable que ce soit début 2024 ». La production de la première phase du développement du champ de Sangomar sera d’environ 100 000 barils par jour. Selon M. Soh, « les cargaisons de brut de Sangomar seront vendues sur une base free on board (Fob) ou livrées dans une taille standard de colis de 950 000 barils ». Par ailleurs, il a révélé les spécifications techniques du brut de Sangomar qui a « un grade moyen acide avec une gravité API de 32-33 degrés et environ 1 % de teneur en soufre ». Selon Reuters, « le brut de Sangomar pourrait séduire les raffineurs en Asie et en Europe, car la qualité du pétrole est similaire au brut d’Oman, généralement traité en Asie, et au grade Urals de Russie que l’Union européenne a interdit à la suite de la guerre en Ukraine ».
L’annonce de Woodside est une opportunité pour elle d’autant qu’elle devrait faire monter son cours en bourse. Le terminal du projet pourra charger le brut de Sangomar sur des pétroliers Suezmax qui transportent généralement chacun un million de barils de pétrole et des transporteurs très grands (Vlcc) d’une capacité de deux millions de barils chacun. Woodside détient 82 % de Sangomar, tandis que Petrosen est propriétaire des 18 %. Au Sénégal, le montant attendu de l’exploitation des hydrocarbures s’élève à 570 milliards de FCfa, représentant seulement 4,8 % des recettes fiscales et non fiscales de 12 000 milliards de FCfa espérées sur la même période, selon le rapport du Ministère du Pétrole et des Énergies pour l’examen du projet de budget 2023. Pour 2023, ces recettes se répartissent entre 90 % versés au budget général et 10 % pour le Fonds intergénérationnel.
231 millions de barils
Lors de la signature de la phase une du projet de développement du champ pétrolier Sangomar, les différentes autorités révélaient qu’elle viserait des ressources pétrolières estimées à 231 millions de barils (2P brutes, 60 millions de barils de réserves 2P nettes d’intérêt économique attribuées à Woodside) provenant du développement des réservoirs inférieurs, moins complexes, et d’une phase pilote initiale dans les réservoirs supérieurs. Grâce à cette première transformation de ressources en réserves pour le développement de Sangomar, les réserves de Woodside augmenteront de 60 millions de barils au niveau de confiance 2P.
Pour une redistribution des ressources de cette exploitation, le Président de la République avait rappelé, le 23 mai dernier, en Conseil des ministres, l’impératif pour les pouvoirs publics de veiller à « une affectation intégrale des fonds collectés par la future économie pétrolière du pays au budget de l’État ». C’est suite à des concertations consacrées à la gestion des hydrocarbures, en 2018 et 2021, que le principe de l’affectation intégrale des fonds collectés au budget de l’État avait été retenu. Le Président Macky Sall avait, dans la même dynamique, initié la création d’un Fonds intergénérationnel confié au Fonsis (le Fonds souverain d’investissements stratégiques », par le biais d’un mandat express de l’État. Une loi relative à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures à partir de la fin de cette année a été votée par l’Assemblée nationale. L’État travaille actuellement à stabiliser les projets du réseau gazier du Sénégal ainsi que le projet de document de la Stratégie nationale de développement du secteur pétrolier et gazier. Lors du lancement de la séquence 2023 du Dialogue national, le Chef de l’État a annoncé la tenue prochaine d’une session élargie du Secrétariat permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz) sous sa présidence.
POUR LA TABASKI, UNACOIS-JAPPO SOLLICITE L'ETAT
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) suggère aux pouvoirs publics sénégalais d’assister les importateurs ayant subi des dommages matériels ou financiers à cause des récentes violences, pour éviter la flambée des prix
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) suggère aux pouvoirs publics sénégalais d’assister les importateurs ayant subi des dommages matériels ou financiers à cause des récentes violences, pour éviter surtout un renchérissement des prix des marchandises à l’approche de la Tabaski.
Certaines entreprises privées ayant ‘’connu des préjudices matériels extrêmement importants, il va falloir que l’Etat les soutienne’’, a d’abord souligné le secrétaire exécutif de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye, dans une interview avec l’APS.
‘’Les dernières commandes faites pour la Tabaski […] sont encore bloquées au port, si bien que les frais supplémentaires de […] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises’’, a argué M. Ndiaye.
Il s’agit, selon lui, de produits horticoles, de tissus et d’intrants de la couture, les produits de mercerie, par exemple, dont la demande augmente fortement à l’approche de la fête musulmane de Tabaski (Aïd al-Adha), prévue vers la fin de ce mois.
‘’Pour le secteur privé, il va falloir d’abord faire en sorte que les conditions d’une Tabaski dans la paix […] soient retrouvées. Il faut ensuite voir comment on peut accompagner toutes les entreprises, qu’elles soient formelles ou informelles, qui ont été impactées par cette situation’’, a dit le secrétaire exécutif de l’UNACOIS-Jappo.
A cause des pillages, certaines entreprises privées auront nécessairement besoin d’‘’un minimum de soutien matériel et financier’’ pour sortir des difficultés, a plaidé Ousmane Sy Ndiaye.
‘’Dans certains secteurs comme l’importation, durant ces trois jours, toutes les compagnies maritimes avaient fermé leurs portes. Aucune transaction, aucune opération de dédouanement, de débarquement ou de sortie de marchandises n’ont pu se tenir au port de Dakar’’, a-t-il déclaré.
La suspension de l’activité des compagnies maritimes ‘’va se traduire par une situation de congestion, qu’on va encore revivre au port de Dakar. Les situations de congestion créent de la surenchère sur la structure des prix parce que les bateaux ne pouvant plus accéder au quai du port, ils sont obligés d’observer des moments d’attente souvent très longs’’, a expliqué Ousmane Sy Ndiaye.
Selon lui, la suspension des opérations de dédouanement et de débarquement des marchandises ‘’renchérit les coûts’’ en engendrant des pénalités à payer par les importateurs.
‘’Le risque est gros. Le risque est là. Le marché était relativement assez bien approvisionné mais les dernières commandes faites pour la Tabaski […] sont encore bloqués au port, si bien que les frais supplémentaires de […] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises’’, a prédit l’opérateur économique.
‘’Il risque d’y avoir quelques soucis’’
Si les frais de leurs opérations augmentent, ‘’la logique voudrait qu’ils se répercutent sur les prix […] Nous connaissons également les limites financières des consommateurs’’, a-t-il poursuivi.
‘’Ça risque d’être très lourd à supporter pour les populations […] Il va falloir, avec l’aide de l’Etat, que l’on fasse en sorte que les prix ne soient pas hors de portée des consommateurs par renchérissement’’, a suggéré M. Ndiaye. ‘’Le marché […] est menacé. La Tabaski est généralement une période de grande consommation. C’est […] la plus grande fête du pays, qui mobilise presque tous les consommateurs”, a t-il relevé.
‘’Il risque d’y avoir quelques soucis’’ pour l’approvisionnement en marchandises, a-t-il prévenu, ajoutant : ‘’Nous tenterons de les limiter.’’
Les violences consécutives à la suite de la condamnation de l’opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’ ont fait 16 morts, des centaines de blessés et d’importants dégâts matériels, selon le ministère de l’Intérieur.
De nombreux biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors de ces violences survenues du jeudi 1er au samedi 3 juin.
Selon ses avocats, la peine requise est susceptible d’empêcher M. Sonko de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, à laquelle il s’est déclaré candidat.
LES MINEURS ARRÊTÉS LORS DES MANIFESTATIONS SERONT LES PREMIERS À COMPARAÎTRE
À Dakar, ils seront 38 à être jugés dès demain, vendredi 9 juin. Les adultes passent à la chaîne, depuis lundi, devant un juge d’instruction. Certains sont placés sous contrôle judiciaire, d’autres resteront en prison avant d’être jugés
RFI |
David Baché et Richard Riffoneau |
Publication 08/06/2023
Les mineurs de moins de 14 ans qui avaient été arrêtés ont été relaxés. Sauf quelques rares enfants déjà connus des services de police et qui ont été pris en charge par l’Aemo (Action éducative en milieu ouvert).
Les mineurs âgés de 15 à 18 ans comparaîtront quant à eux devant un Tribunal des mineurs, dans des procédures rapides de flagrant délit.
À Dakar, ils seront 38 à être jugés dès demain, vendredi 9 juin.
Plusieurs avocats assurent collectivement et bénévolement leur défense. Parmi eux, Maître Mame Coumba Kane. « Ils sont poursuivis pour des faits de trouble à l'ordre public, d'atteinte à la sûreté de l'État, appel à l'insurrection, nous explique t-elle... Certains contestent. Pour ceux dont on est sûrs qu'ils n'ont jamais manifesté, on va demander la relaxe pure et simple. Pour ceux dont on sait qu'ils ont manifesté, on va demander aux juridictions de leur accorder la clémence et de les confier à leurs parents. »