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20 juin 2025
CFEE, BFEM ET BAC, LES NOUVELLES DATES FIXÉES
Dans un communiqué publié ce jeudi, le ministère de l’Éducation nationale annoncé le calendrier de déroulement des examens et concours scolaires pour la session de 2023.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le ministère de l’Éducation nationale annoncé le calendrier de déroulement des examens et concours scolaires pour la session de 2023. Ces épreuves se dérouleront les mercredi 21 et jeudi 22 juin pour le Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et l’entrée en Sixième. Si le Baccalauréat de l’enseignement secondaire général est organisé à partir du 4 juillet, pour le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), les épreuves commencent le mercredi 12 juillet 2023.
Dans le souci d’assurer une bonne organisation, la direction des examens et concours a annoncé la mise à disposition des ressources nécessaires. Le ministre invite à cet effet les gouverneurs à prendre leurs dispositions en rapport avec les inspecteurs d’académies pour assurer la sécurisation des épreuves de ces différents examens.
MULTIPLE PHOTOS
MATCHS CONTRE LE BENIN ET LE BRESIL, PREMIER GALOP DES LIONS CE JEUDI A DIAMNIADIO
L’équipe du Sénégal entame sa préparation, ce jeudi (18h), à Diamniadio, en perspective des matches Bénin-Sénégal (17 juin 2023) et Brésil-Sénégal (20 juin 2023).
L’équipe du Sénégal entame sa préparation, ce jeudi (18h), à Diamniadio, en perspective des matches Bénin-Sénégal (17 juin 2023) et Brésil-Sénégal (20 juin 2023).
En regroupement depuis hier, à l’hôtel Radisson de Diamniadio, les Lions du Sénégal reprennent du service, ce jeudi soir au stade du Président Abdoulaye Wade, a écrit Igfm. Cette première séance qui sera ouverte à la presse, sera suivie d’une interview avec le sélectionneur national, Aliou Cissé. Ce dernier reviendra sur ce deuxième rassemblement de l’année dont la préparation va durer une semaine à Dakar.
Après, ils prendront la direction de Cotonou où ils vont défier les Béninois à l’occasion de la 5e journée des qualifications à la CAN 2023. Trois jours après, les hommes de Cissé affronteront les Brésiliens à Lisbonne, dans le cadre d’un match amical.
Par Arona Diouf
MARS 2021 ET JUIN 2023, TOUS RESPONSABLES !
Mars 2021 et Juin 2023! Le réveil est toujours difficile après de tels événements. Par la force des choses, notre pays est à la Une de l’actualité mondiale. Que se passe-t-il au pays de la teranga ? Interrogations répétitives des amis étrangers ?
Mars 2021 et Juin 2023! Le réveil est toujours difficile après de tels événements. Par la force des choses, notre pays est à la Une de l’actualité mondiale. Que se passe-t-il au pays de la teranga ? Interrogations répétitives des amis étrangers ? Que répondre ? Rien, sinon dire que ce sont souvent de petites choses comme ça, à la base insignifiantes, qui participent à la destruction d’un tissu social déjà malmené. L’équilibre familial étant rompu, toutes les voies sont ouvertes. Nous assistons impuissants au déclin de notre modèle social tant chanté. Tous responsables ! La haine a fini de braquer les uns contre les autres. « Ce qui nous lie est plus fort que ce qui peut nous diviser »: ça, c’était avant. Ne rêvons plus. Nous avons dépassé les limites. La barque » Sunugaal » tangue. Il faut vite, vite, vite ramer avant que l’irréparable ne se produise si ce n’est déjà fait. Parce que les plaies sont encore là, béantes. Nous gagnerions dès lors à nous rencontrer, à nous regarder les yeux dans les yeux, discuter, échanger les idées et surtout nous aimer. Parce que comme l’a rappelé un éditorialiste citant un sage Bambara » lorsque le feu prend la savane, il ne fait pas la différence entre hautes et basses herbes ». Il ne discrimine en effet pas entre le sage, le pacifiste et le pyromane. Le feu ne connaît pas de frontières si ce ne sont celles que lui imposent d’autres forces. Le feu peut aussi densifier sa puissance destructrice en s’alliant avec d’autres forces invisibles. Mais elles existent et peuvent avoir des motivations politiques, religieuses, géostratégiques ou même localement circonscrites. Lu dul jàmm, jàmm’a ko gënn!
IBRAHIMA BABA SALL ELU PREMIER VICE-PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
Le député Ibrahima Baba Sall, membre du groupe parlementaire Benno Book Yakaar a été élu jeudi Premier vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr nommé directeur général du Fonds souverain d’Investissements stratégiques
Le député Ibrahima Baba Sall, membre du groupe parlementaire Benno Book Yakaar (majorité), a été élu, jeudi, Premier vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr nommé directeur général du Fonds souverain d’Investissements stratégiques (FONSIS).
M. Sall est député-Maire de Bakel, dans la région de Tambacounda.
Il a été élu avant le début de l’examen du Projet de loi n°01/2023 modifiant la loi n°2004-16 du 04 juin 2004 portant loi d’orientation agro-sylvo-pastorale.
Sur 105 votants, il a obtenu 93 voix. Deux députés ont voté contre. Il y a eu un bulletin nul. Neuf se sont abstenus. Ibrahima Baba Sall était le seul candidat en lice.
L’opposition n’a présenté aucun candidat pour le remplacement de Abdoulaye Diouf Sarr.
NOTRE PETROLE COMMENCE A ETRE COMMERCIALISE !
La nouvelle production du Sénégal arrive juste au moment où l’Europe cherche de nouvelles sources pour remplacer le pétrole russe sanctionné et que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, prolongent les réduction de production
La nouvelle production du Sénégal arrive juste au moment où l’Europe cherche de nouvelles sources pour remplacer le pétrole russe sanctionné et que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, appelés ensemble Opep+, prolongent les réductions de production jusqu’en 2024. Un contexte favorable alors que Woodside vient de lancer la commercialisation du brut issu du gisement de Sangomar.
Woodside Energy, l’entreprise australienne qui exploite le gisement pétro-gazier de Sangomar, a commencé à le commercialiser, a déclaré, mercredi 7 juin, à Singapour, Jeremy Soh, vice-président du groupe chargé de l’exploitation. Alors que les premiers barils de pétrole et de mètres cubes de gaz issus des blocs de Sangomar, à 100 km au sud de Dakar, sont attendus à la fin de cette année, il ne s’est pas avancé sur une date précise et n’a pas dit quand le premier cargo serait disponible. Des sources commerciales ont toutefois indiqué à l’agence Reuters que « l’objectif était d’ici fin 2023, bien qu’il soit plus probable que ce soit début 2024 ». La production de la première phase du développement du champ de Sangomar sera d’environ 100 000 barils par jour. Selon M. Soh, « les cargaisons de brut de Sangomar seront vendues sur une base free on board (Fob) ou livrées dans une taille standard de colis de 950 000 barils ». Par ailleurs, il a révélé les spécifications techniques du brut de Sangomar qui a « un grade moyen acide avec une gravité API de 32-33 degrés et environ 1 % de teneur en soufre ». Selon Reuters, « le brut de Sangomar pourrait séduire les raffineurs en Asie et en Europe, car la qualité du pétrole est similaire au brut d’Oman, généralement traité en Asie, et au grade Urals de Russie que l’Union européenne a interdit à la suite de la guerre en Ukraine ».
L’annonce de Woodside est une opportunité pour elle d’autant qu’elle devrait faire monter son cours en bourse. Le terminal du projet pourra charger le brut de Sangomar sur des pétroliers Suezmax qui transportent généralement chacun un million de barils de pétrole et des transporteurs très grands (Vlcc) d’une capacité de deux millions de barils chacun. Woodside détient 82 % de Sangomar, tandis que Petrosen est propriétaire des 18 %. Au Sénégal, le montant attendu de l’exploitation des hydrocarbures s’élève à 570 milliards de FCfa, représentant seulement 4,8 % des recettes fiscales et non fiscales de 12 000 milliards de FCfa espérées sur la même période, selon le rapport du Ministère du Pétrole et des Énergies pour l’examen du projet de budget 2023. Pour 2023, ces recettes se répartissent entre 90 % versés au budget général et 10 % pour le Fonds intergénérationnel.
231 millions de barils
Lors de la signature de la phase une du projet de développement du champ pétrolier Sangomar, les différentes autorités révélaient qu’elle viserait des ressources pétrolières estimées à 231 millions de barils (2P brutes, 60 millions de barils de réserves 2P nettes d’intérêt économique attribuées à Woodside) provenant du développement des réservoirs inférieurs, moins complexes, et d’une phase pilote initiale dans les réservoirs supérieurs. Grâce à cette première transformation de ressources en réserves pour le développement de Sangomar, les réserves de Woodside augmenteront de 60 millions de barils au niveau de confiance 2P.
Pour une redistribution des ressources de cette exploitation, le Président de la République avait rappelé, le 23 mai dernier, en Conseil des ministres, l’impératif pour les pouvoirs publics de veiller à « une affectation intégrale des fonds collectés par la future économie pétrolière du pays au budget de l’État ». C’est suite à des concertations consacrées à la gestion des hydrocarbures, en 2018 et 2021, que le principe de l’affectation intégrale des fonds collectés au budget de l’État avait été retenu. Le Président Macky Sall avait, dans la même dynamique, initié la création d’un Fonds intergénérationnel confié au Fonsis (le Fonds souverain d’investissements stratégiques », par le biais d’un mandat express de l’État. Une loi relative à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures à partir de la fin de cette année a été votée par l’Assemblée nationale. L’État travaille actuellement à stabiliser les projets du réseau gazier du Sénégal ainsi que le projet de document de la Stratégie nationale de développement du secteur pétrolier et gazier. Lors du lancement de la séquence 2023 du Dialogue national, le Chef de l’État a annoncé la tenue prochaine d’une session élargie du Secrétariat permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz) sous sa présidence.
POUR LA TABASKI, UNACOIS-JAPPO SOLLICITE L'ETAT
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) suggère aux pouvoirs publics sénégalais d’assister les importateurs ayant subi des dommages matériels ou financiers à cause des récentes violences, pour éviter la flambée des prix
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) suggère aux pouvoirs publics sénégalais d’assister les importateurs ayant subi des dommages matériels ou financiers à cause des récentes violences, pour éviter surtout un renchérissement des prix des marchandises à l’approche de la Tabaski.
Certaines entreprises privées ayant ‘’connu des préjudices matériels extrêmement importants, il va falloir que l’Etat les soutienne’’, a d’abord souligné le secrétaire exécutif de l’Unacois-Jappo, Ousmane Sy Ndiaye, dans une interview avec l’APS.
‘’Les dernières commandes faites pour la Tabaski […] sont encore bloquées au port, si bien que les frais supplémentaires de […] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises’’, a argué M. Ndiaye.
Il s’agit, selon lui, de produits horticoles, de tissus et d’intrants de la couture, les produits de mercerie, par exemple, dont la demande augmente fortement à l’approche de la fête musulmane de Tabaski (Aïd al-Adha), prévue vers la fin de ce mois.
‘’Pour le secteur privé, il va falloir d’abord faire en sorte que les conditions d’une Tabaski dans la paix […] soient retrouvées. Il faut ensuite voir comment on peut accompagner toutes les entreprises, qu’elles soient formelles ou informelles, qui ont été impactées par cette situation’’, a dit le secrétaire exécutif de l’UNACOIS-Jappo.
A cause des pillages, certaines entreprises privées auront nécessairement besoin d’‘’un minimum de soutien matériel et financier’’ pour sortir des difficultés, a plaidé Ousmane Sy Ndiaye.
‘’Dans certains secteurs comme l’importation, durant ces trois jours, toutes les compagnies maritimes avaient fermé leurs portes. Aucune transaction, aucune opération de dédouanement, de débarquement ou de sortie de marchandises n’ont pu se tenir au port de Dakar’’, a-t-il déclaré.
La suspension de l’activité des compagnies maritimes ‘’va se traduire par une situation de congestion, qu’on va encore revivre au port de Dakar. Les situations de congestion créent de la surenchère sur la structure des prix parce que les bateaux ne pouvant plus accéder au quai du port, ils sont obligés d’observer des moments d’attente souvent très longs’’, a expliqué Ousmane Sy Ndiaye.
Selon lui, la suspension des opérations de dédouanement et de débarquement des marchandises ‘’renchérit les coûts’’ en engendrant des pénalités à payer par les importateurs.
‘’Le risque est gros. Le risque est là. Le marché était relativement assez bien approvisionné mais les dernières commandes faites pour la Tabaski […] sont encore bloqués au port, si bien que les frais supplémentaires de […] magasinage et de prestation portuaire vont se répercuter sur les prix des marchandises’’, a prédit l’opérateur économique.
‘’Il risque d’y avoir quelques soucis’’
Si les frais de leurs opérations augmentent, ‘’la logique voudrait qu’ils se répercutent sur les prix […] Nous connaissons également les limites financières des consommateurs’’, a-t-il poursuivi.
‘’Ça risque d’être très lourd à supporter pour les populations […] Il va falloir, avec l’aide de l’Etat, que l’on fasse en sorte que les prix ne soient pas hors de portée des consommateurs par renchérissement’’, a suggéré M. Ndiaye. ‘’Le marché […] est menacé. La Tabaski est généralement une période de grande consommation. C’est […] la plus grande fête du pays, qui mobilise presque tous les consommateurs”, a t-il relevé.
‘’Il risque d’y avoir quelques soucis’’ pour l’approvisionnement en marchandises, a-t-il prévenu, ajoutant : ‘’Nous tenterons de les limiter.’’
Les violences consécutives à la suite de la condamnation de l’opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’ ont fait 16 morts, des centaines de blessés et d’importants dégâts matériels, selon le ministère de l’Intérieur.
De nombreux biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors de ces violences survenues du jeudi 1er au samedi 3 juin.
Selon ses avocats, la peine requise est susceptible d’empêcher M. Sonko de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, à laquelle il s’est déclaré candidat.
LES MINEURS ARRÊTÉS LORS DES MANIFESTATIONS SERONT LES PREMIERS À COMPARAÎTRE
À Dakar, ils seront 38 à être jugés dès demain, vendredi 9 juin. Les adultes passent à la chaîne, depuis lundi, devant un juge d’instruction. Certains sont placés sous contrôle judiciaire, d’autres resteront en prison avant d’être jugés
RFI |
David Baché et Richard Riffoneau |
Publication 08/06/2023
Les mineurs de moins de 14 ans qui avaient été arrêtés ont été relaxés. Sauf quelques rares enfants déjà connus des services de police et qui ont été pris en charge par l’Aemo (Action éducative en milieu ouvert).
Les mineurs âgés de 15 à 18 ans comparaîtront quant à eux devant un Tribunal des mineurs, dans des procédures rapides de flagrant délit.
À Dakar, ils seront 38 à être jugés dès demain, vendredi 9 juin.
Plusieurs avocats assurent collectivement et bénévolement leur défense. Parmi eux, Maître Mame Coumba Kane. « Ils sont poursuivis pour des faits de trouble à l'ordre public, d'atteinte à la sûreté de l'État, appel à l'insurrection, nous explique t-elle... Certains contestent. Pour ceux dont on est sûrs qu'ils n'ont jamais manifesté, on va demander la relaxe pure et simple. Pour ceux dont on sait qu'ils ont manifesté, on va demander aux juridictions de leur accorder la clémence et de les confier à leurs parents. »
WASHINGTON APPELLE AU RESPECT DES VALEURS DÉMOCRATIQUES AU SÉNÉGAL
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mercredi au respect des valeurs démocratiques lors d'un entretien téléphonique avec le président Macky Sall
"J'ai réaffirmé que les Etats-Unis soutiennent le peuple sénégalais et les valeurs démocratiques", a tweeté M. Blinken, qui effectuait une visite en Arabie saoudite. Le secrétaire d'Etat américain a présenté ses condoléances au chef de l'Etat sénégalais après la mort de 16 personnes lors d'émeutes ayant suivi la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko dans une affaire de moeurs. Cette condamnation d'une personnalité populaire dans la jeunesse et les milieux défavorisés le rend en l'état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024.
M. Sonko n'a cessé de crier au complot du pouvoir pour l'écarter de l'élection, ce que le pouvoir nie. Le porte-parole du département d'Etat Vedant Patel s'est abstenu de tout jugement, soulignant que "c'est aux institutions sénégalaises d'évaluer ces accusations".
"En tant qu'amis et partenaires du pays, nous continuerons à promouvoir le respect de l'Etat de droit et des principes démocratiques", a-t-il précisé au cours d'un point de presse. M. Blinken s'est rendu au Sénégal en 2021 lors de sa première tournée africaine en 2021, soulignant la stabilité de ce pays.
DES HOMMES ARMÉS EN CIVIL ONT FAIT RÉGNER LA TERREUR PENDANT LES TROUBLES
"Le paysage politique sénégalais a toujours été violent mais cette violence n’a jamais atteint le degré actuel. On voit maintenant des véritables gangs recrutés dans les quartiers par des gens qui en ont les moyens", déclare Ibrahima Bakhoum
Au Sénégal, vidéos et témoignages se multiplient : des hommes en civil sont descendus de pick-ups, armés, et ont chassé des manifestants lors des troubles ayant suivi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko.
Samedi, un pick-up blanc est entré dans le quartier de Guinaw Rails Nord, dans la banlieue de Dakar, avec "une douzaine de personnes armées" et en tenue de ville à bord, raconte Ndery Niang, un vendeur de moutons qui a assisté à la scène. "Ils détenaient une liste de jeunes qui selon eux faisaient partie des manifestants et ils se sont lancés à leur poursuite".
Au moins trois jeunes du quartier avaient été tués la veille. La vidéo montrant Bassilou Sarr, 31 ans, tué d'une balle dans la tête selon plusieurs témoins, a été diffusée dans la zone. Un autre témoin qui tait son nom parce qu'il craint pour sa sécurité confirme le récit de Ndery Niang. "J'ai la haine et j'ai peur", admet-il, "on sait qu'il y a des taupes".
Les violences qui ont secoué le Sénégal du 1er au 3 juin comportent une part de mystère, à commencer par les circonstances dans lesquelles 16 personnes ont été tuées et par qui. Pouvoir et opposition montrent du doigt le camp d'en face. Différents témoins rencontrés par l'AFP rapportent en tout cas la présence dans les heurts d'hommes porteurs d'armes et non identifiables.
Un jeune homme interrogé à l'hôpital où il a été admis après avoir été blessé à Pikine, un des foyers de l'éruption, également dans la banlieue dakaroise, a raconté s'être retrouvé au milieu des heurts alors qu'il circulait en charrette. "J'ai vu un jeune à terre, blessé. Je me suis arrêté et c'est là que j'ai vu une dizaine d'hommes en civil qui pourchassaient les manifestants", dit-il. "Ils portaient des armes à feu ou des armes blanches".
Bataille d'images
Il a reçu une balle derrière la cuisse. Le tireur a été identifié par d'autres comme un lutteur, dit-il. Les adeptes de la lutte traditionnelle ont déjà été mis en cause par le passé pour jouer les hommes de main dans les contextes de confrontation politique. La violence a éclaté après la condamnation de M. Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Il est en l'état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024.
Les pro-Sonko accusent le camp présidentiel d'avoir payé des "nervis" se déplaçant en pick-ups pour prêter main forte aux policiers et gendarmes et mater les contestataires. Policiers et gendarmes ont eux-mêmes été accusés de brutalités par les défenseurs des droits. Des images à l'authenticité non confirmée ont circulé montrant des policiers utilisant des civils comme boucliers humains pour se protéger contre les projectiles
La bataille des images fait rage. Le gouvernement et la police ont montré des images d'hommes armés qu'ils affirment être des manifestants. Le gouvernement met en cause "des forces occultes", "des étrangers" qui veulent déstabiliser le pays, sans plus de précision.
Interrogé par l'AFP, Maham Ka, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, indique que certains policiers travaillent en civil mais ajoute ne pouvoir en dire plus pour des raisons de sécurité. "Je ne connais pas ces personnes dans les pick-ups. Je ne peux pas confirmer qu’ils travaillent avec la police", dit-il.
"Chaîne de responsabilité"
Dans le passé, les hommes politiques ont recruté des hommes de main pour leur protection, fait observer Ibrahima Bakhoum, analyste politique. "Le paysage politique sénégalais a toujours été violent mais cette violence n’a jamais atteint le degré actuel. On voit maintenant des véritables gangs recrutés dans les quartiers par des gens qui en ont les moyens", déclare-t-il.
Plus d'une dizaine de pick-ups blancs étaient stationnés samedi à Dakar devant le siège du parti présidentiel, l'Alliance pour la République. Des dizaines de jeunes en sont venus aux mains dans le bâtiment pour recevoir de l'argent. Deux d'entre eux ont dit à l'AFP être payés pour empêcher les manifestants de casser, mais disent ne pas être armés.
Amnesty International cherche à authentifier les multiples vidéos mettant en scène des individus armés et en civil, dit Samira Daoud, la directrice régionale de l'ONG. Ils "agissent souvent aux côtés ou sous les yeux des forces de sécurité", dit-elle. Ils circulent dans les mêmes modèles de véhicule que ceux observés devant l'APR, note-t-elle. Elle réclame des investigations car "la chaîne de responsabilité doit être clairement établie".
Le gouvernement a dit avoir ouvert des enquêtes sur les évènements. Il avait annoncé des investigations après l'accès de fièvre de mars 2021, déjà autour de la personne de M. Sonko. Il y avait eu au moins douze morts. Les défenseurs des droits disent attendre toujours les résultats.
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ON A VISÉ À DESTABILISER L'ÉTAT DU SÉNÉGAL
Quand Ousmane Sonko sera-t-il arrêté ? La situation risque -t-elle de dégénérer ? Le porte-parole du gouvernement et ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, était sur France 24 pour évoquer la situation
Le Sénégal a fermé temporairement ses consulats à l'étranger. Une décision à la suite d'attaques contre ses missions diplomatiques. Dans le pays la tension reste vive après plusieurs jours de violences la semaine dernière qui ont fait au moins 16 morts. Des violences suite à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko. Quand sera-t-il arrêté ? La situation risque -t-elle de dégénérer ?
Le porte-parole du gouvernement et ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, était sur France 24 pour évoquer la situation.