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26 août 2025
LES CONSEILLERS MUNICIPAUX DE PASTEF-LES PATRIOTES BAFOUENT LA PROPOSITION DE DIAZ
Les conseillers municipaux du parti d’opposition Pastef-les Patriotes, dissout récemment n’ont pas été évincés mais ont décliné les propositions qui leur ont été faites dans le bureau municipal, a indiqué jeudi le maire de Dakar, Barthélémy Diaz
Dakar, 10 août (APS) – Les conseillers municipaux du parti d’opposition Pastef-les Patriotes, dissout récemment, n’ont pas été évincés mais ont décliné les propositions qui leur ont été faites dans le bureau municipal, a indiqué jeudi le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias.
Cette nouvelle élection est une décision de la Cour d’Appel qui a demandé de reprendre le vote pour respecter la parité, a-t-il dit lors d’un point de presse sur l’installation du bureau municipal de la ville de Dakar et les polémiques qu’elle a occasionnées.
Sur la première mouture des adjoints aux maires proposée, Mouhamed Moctar Magassouba et Nzalé Carméline Eva Kassoka de Pastef étaient respectivement à la place de sixième et de dix-septième adjoints au maire. Le bureau est composé de 19 membres.
»Les collègues du Pastef ont décliné les propositions qui leur ont été faites. Ils ont refusé de siéger pour le compte et le nom du Pastef. Lors de l’installation du premier bureau, nous n’avons pas réussi à faire entrer la coalition BBY. Ces deux postes que nos amis du Pastef ont rejeté pour des raisons qui leur sont propres et je le répète nous respectons les procédures parce que nous sommes en politique », a dit le maire de Dakar, ajoutant que ce sont deux postes qui ont été »donnés » aux coalitions Benno Bokk Yaakaar et et à Wàllu’’.
‘’Nous sommes là pour servir le peuple de Dakar. Nous avons pris l’option de servir le peuple de Dakar dans la solidarité mais aussi dans la responsabilité. Le conseil municipal de la ville de Dakar, c’est 100 conseillers municipaux. Il y a des partis qui n’ont qu’un seul conseiller et qui sont membres du bureau’’, a-t-il relevé.
Barthélémy Dias a déploré »les propos calomnieux » qui veulent faire croire à l’opinion publique qu’il a évincé les membres de Pastef, le parti de l’opposant de Ousmane Sonko. ‘’Il y a ce que je considère comme étant de la calomnie politique (…). On ne peut pas aujourd’hui, parce qu’on est dans une situation difficile, une injustice que nous avons vécu avant eux, une situation que nous avons connue avant eux’’, a-t-il regretté.
LE DIRECTEUR DE L’USAID SÉNÉGAL ÉLEVÉ AU GRADE D’OFFICIER DE L’ORDRE NATIONAL DU LION
Cette distinction, la plus haute civile du pays, est un hommage significatif aux efforts inlassables de Peter Trenchard pour améliorer la qualité de vie des Sénégalais
Peter Trenchard, Directeur de l’USAID Sénégal, a été élevé au grade d’Officier de l’Ordre national du Lion par le président de la République du Sénégal, Macky Sall. Cette distinction, la plus haute distinction civile du pays, n’est accordée qu’à titre exceptionnel pour reconnaître des contributions exceptionnelles au développement et au bien-être du Sénégal.
L’Ordre national du Lion, établi en 1960, est une reconnaissance réservée aux individus qui ont apporté une contribution significative au Sénégal dans divers domaines, allant des affaires aux arts et à la culture, en passant par la diplomatie et le développement. L’élévation de M. Trenchard au grade d’Officier de l’Ordre national du Lion témoigne de la profonde reconnaissance de la nation envers ses services dévoués.
M. Trenchard a reçu cette distinction émouvante des mains de la ministre de l’Économie et du Plan, en reconnaissance de ses réalisations et de son engagement remarquable pour le développement du Sénégal.
Cet honneur intervient quelques jours avant le départ à la retraite de M. Trenchard, après avoir dirigé l’USAID Sénégal. Son départ marque la fin d’une carrière dédiée à la promotion du développement durable, à l’amélioration des conditions de vie et à l’autonomisation des communautés sénégalaises.
L’USAID (United States Agency for International Development) est une agence gouvernementale des États-Unis qui a pour mission de fournir une assistance économique et humanitaire à l’échelle mondiale. M. Trenchard a dirigé l’USAID Sénégal avec passion et détermination, en collaborant avec des partenaires locaux pour mettre en œuvre des projets et des programmes visant à renforcer les secteurs clés tels que la santé, l’éducation et l’agriculture.
L’élévation de M. Trenchard au grade d’Officier de l’Ordre national du Lion est un hommage significatif à ses efforts inlassables pour améliorer la qualité de vie des Sénégalais. Sa contribution durable au développement du pays continuera d’inspirer et de guider les générations futures à travailler en faveur du progrès et du bien-être de tous.
UNE SEMAINE CITOYENNE POUR CULTIVER LA TERRE
Les jeunes du village de Diagobel, dans le département de Bignona, ont clôturé jeudi la troisième édition de leur ‘’semaine citoyenne’’, une activité organisée dans l’objectif de faire retourner au bercail pour cultiver la terre
Diagobel (Bignona), 10 août (APS) – Les jeunes du village de Diagobel, dans le département de Bignona, ont clôturé jeudi la troisième édition de leur ‘’semaine citoyenne’’, une activité organisée dans l’objectif de faire retourner au bercail leurs ressortissants en leur permettant de cultiver la terre, a constaté l’APS.
Le village de Diagobel est situé en Basse Casamance, dans la commune de Niamone, département de Bignona. Cette localité compte environ 460 habitants.
‘’Cette +semaine citoyenne+ est l’œuvre de la jeunesse de Diagobel qui est restée au village. Nous avons constaté que Diagobel a une grande potentialité rizicole. Et, au lieu d’organiser des navétanes ou autres activités, nous avons choisi d’organiser cette semaine citoyenne pour impliquer tous les fils de Diagobel dans la culture du riz’’, a expliqué le chargé de la communication du village, Moustapha Diatta.
Il a signalé que tout habitant de Diagobel qui est au Sénégal et dans la diaspora a une parcelle dans la vallée de ce village. ‘’Nous voulons que chaque fils de Diagobel, où il se trouve, revienne au bercail pendant une semaine et cultiver la terre et participer à l’édifice de son village. Nous voulons que ces jeunes s’impliquent à ce qui se fait dans leur terroir’’, a ajouté M. Diatta.
De plus, a-t-il poursuivi, ‘’nous voulons que l’autosuffisance en riz soit une réalité à Diagobel’’. »Durant une semaine, une centaine de jeunes venant de la diaspora et de différentes localités du Sénégal ont aménagé des digues de la vallée dudit village pour retenir l’eau », a indiqué le responsable de la communication.
‘’Diagobel est un ancien village à vocation rizicole. Il a une vallée de 121 hectares. Notre activité principale est la riziculture. Nous voulons toujours sauvegarder notre environnement’’, a-t-il relevé, précisant que »cette semaine (qui) citoyenne permet aux jeunes du village de se retrouver pendant une semaine, vise l’autosuffisance en riz dans le village de Diagobel’’.
Il a rappelé que lors de la première année de cette initiative, les jeunes ont eu à faire un démembrement de 10 hectares, 30 la deuxième année et 50 hectares cette année. ‘’Durant les premières années nous avions un bon rendement en riz’’, s’est-il rappelé.
‘’A Diagobel, nous avons constaté que beaucoup de nos jeunes restent à Dakar sans penser à retourner au bercail. Cette activité appelée +semaine citoyenne+ va nous permettre de se connaître davantage et de se familiariser’’, a pour sa part expliqué Souleymane Youssouf Sagna, un des initiateurs de l’activité.
Pour lui, le village de Diagobel regorge d’énormes potentialités. ‘’Dans cette vallée, chaque maison a sa parcelle. Nous avons le travail en Casamance. Il n’est pas nécessaire de s’expatrier. La richesse est là. J’appelle les jeunes à rester et travailler ici’’, a-t-il lancé.
Durant une semaine, des jeunes munis de pelles, pioches et coupecoupes, entre autres outils, se sont réunis dans la vallée de 121 hectares pour soulever les digues et permettre à l’eau de ne pas pouvoir traverser. Cette »semaine citoyenne’’ sera également l’occasion pour les ressortissants de Dakar, Gambie, Ziguinchor et la population autochtone d’organiser un tournoi de football dans le but de créer davantage d’amitiés.
La volonté de »remembrer » les rizières et mécaniser les pratiques culturales avait suffi pour que les populations de cette contrée de la commune de Niamone reçoivent un tracteur de la part de l’ex ministre d’Etat Robert Sagna.
LANCEMENT OFFICIEL DE LA CAMPAGNE DE DISTRIBUTION DE VIVRES DE SOUDURE A TAMBA
Quelque 310 tonnes de farines enrichies et de brisures de maïs sont destinées aux enfants de 6 à 59 mois, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, a indiqué jeudi le coordonnateur du ‘’Projet tiers sud bey daare’’, Abdou Niang Thiam
Tambacounda, 10 août (APS) – Quelque 310 tonnes de farines enrichies et de brisures de maïs sont destinées aux enfants de 6 à 59 mois, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, a indiqué jeudi le coordonnateur du ‘’Projet tiers sud bey daare’’, Abdou Niang Thiam, lors du lancement officiel à Tambacounda de la campagne de distribution de vivres de soudure.
‘’C’est un programme que nous avons conçu et que nous menons pour soulager les populations vulnérables durant cette périodes de soudure que nos parents traversent dans le monde rural’’, a renseigné le coordonnateur. Il a expliqué que c’est un appui en nutriment conseillé de manière générale par ‘’les structures de santé et de suivi de la promotion des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des enfants de 6 à 59 mois’’.
‘’Ça porte sur un programme qui se déroulera sur trois mois, en trois distributions, pour un coût totale de 410 millions de francs, qui doit profiter environs 20 mille ménages dans les quatre départements cibles d’intervention Projet tiers sud bey daare’’, a-t-il poursuivi.
Le ‘’Projet tiers sud bey daare’’ intervient dans les départements de Tambacounda, Kédougou, Salémata et Vélingara.
‘’La période allant du début du mois d’août aux premières récoltes, on sent que les populations traversent une période de soudure où les greniers sont vides et ceux sont les couches vulnérables, les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants qui sont les plus exposés par rapport à l’alimentation qui n’est pas riche’’, a souligné Abdou N. Thiam.
Il a signalé qu’ils vont entamer la mise en place de ces vivres, qui selon lui ne sont »que des vivres de soudures ». »Nous aurons souhaité que ces populations puissent être plus résilientes et se prendre en charge. C’est ce que nous appelons +renforcement des actifs productifs+’’, a-t-il dit.
Au moment où ces vivres de soudure sont mise en place, d’autres activités sont conduites qui permettront de venir au secours de ces populations, a-t-il expliqué, espérant que celles-ci, à pareil moment de l’année prochaine, ne puissent plus être dans la même situation.
‘’C’est le renforcement des actifs productifs, c’est la mise en place de jardins maraichers, la distribution de sujet d’ovins, de volailles aux ménages vulnérables, qui au lieu au mois d’octobre’’, a précisé M. Thiam au sujet des activités à venir.
THIERNO ALASSANE SALL APPELLE À MARCHER CONTRE UNE INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER
Le président de la Réublique des Valeurs estime l'action envisagée par la Cédéao insensée, déconnectée des réalités complexes de la région et porteuse de conséquences désastreuses pour cette dernière
La proposition d’une option militaire de la CEDEAO pour le Niger suscite un débat enflammé, avec des voix divergentes émettant des préoccupations quant à la pertinence et à l’efficacité d’une intervention armée dans la région. L’ancien ministre et président du parti La République des valeurs, Thierno Alassane Sall, a exprimé son point de vue dans un texte publié aujourd’hui, appelant à la paix et à une réflexion approfondie sur les conséquences possibles d’une telle intervention.
Thierno Alassane Sall qualifie l’option militaire de la CEDEAO pour le Niger de “non seulement insensée, mais aussi déconnectée des réalités complexes de notre région”. Il souligne que les guerres tendent à aggraver les problèmes des États, fragilisant davantage les institutions déjà précaires, poussant la jeunesse vers la désespérance et entravant les économies déjà vulnérables.
Le texte remet également en question la base juridique de la proposition d’intervention militaire, soulignant que le Niger n’a agressé personne ni interféré dans les affaires d’autres États membres de la CEDEAO. Il exprime des doutes quant à l’efficacité d’une telle intervention, la qualifiant de “guerre contre un peuple prêt à défendre son territoire”. Les conséquences de cette action pourraient être graves, avec la possible désintégration de la sous-région, à l’instar de la Libye ou de la Syrie.
Thierno Alassane Sall critique aussi le bilan de la France après 20 ans de guerre au Sahel, affirmant que la situation sécuritaire s’est détériorée et que les coups d’État sont devenus monnaie courante. Il note que la posture guerrière de la France est en contradiction avec la souveraineté des États concernés. L’ancien ministre souleve des questions sur l’efficacité passée de la CEDEAO en matière d’interventions dans la région, soulignant que certains pays membres n’ont pas sollicité son assistance.
Il appelle à une marche pacifique pour refuser une intervention militaire au Niger, soulignant que la démocratie véritable exige des voix critiques et des débats éclairés. Il plaide en faveur de la paix, du dialogue et de la compréhension mutuelle en tant que fondements essentiels pour la stabilité et le développement.
L'ART DE LA PENSEE LIBRE
L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être »formaté » par un académisme »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes ».
Dakar, 10 août (APS) – L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être »formaté » par un académisme »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes » et de garder une certaine démarche de création.
Prié de dire, dans un entretien exclusif accordé à l’APS en prélude à la célébration de ses cinquante ans de carrière, s’il n’avait jamais voulu faire l’école, il a lancé : »Ce n’est pas que je n’ai pas voulu faire l’école. C’est ma trajectoire qui a été ainsi ».
»Je dois dire que j’avais quatre à cinq ans de peinture. Je nourrissais un petit complexe par rapport aux jeunes de mon âge qui sortaient de l’Ecole des Beaux-Arts, mais c’est aujourd’hui que je réalise – et je remercie le ciel pour cela – que je n’ai pas été formaté par cet académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes », a-t-il expliqué.
»Tout ce que je sais, je l’ai appris dans la rue, sur le tas comme on dit. Je n’ai pas fait d’études supérieures. Dieu merci d’ailleurs. Je trouve quelque part que ça peut être un handicap pour la sensibilité dans la création. Je vois que les artistes très +intellos+ sont tellement dirigés par ce côté qu’ils perdent un peu de leur spontanéité, de leur originalité », a-t-il insisté.
Zulu Mbaye rappelle qu’il a eu comme ‘’professeur’’, Pierre Lods, qui le suivait, ‘’qui avait beaucoup plus d’expérience, un vécu dans la peinture’’, relevant que Lods, venu au Sénégal sur invitation du président Léopold Sédar Senghor, était ‘’un très bon peintre’’.
‘’J’ai eu cette trajectoire. D’ailleurs, ces trente ou quarante dernières années, les artistes sénégalais les plus connus – je ne dis pas les meilleurs – sont sortis de cette école. Ça veut dire quelque chose. C’est ceux qui sortaient des ateliers libres de Lods. Parce que l’art est d’essence libre’’, a-t-il souligné.
Revenant sur l’environnement de création et de formation dans lequel il a baigné, Mbaye rappelle que l’Institut des arts – devenu Ecole nationale des arts – était contigu au premier villages des arts. ‘’Pierre Lods lui-même était professeur aux Beaux-Arts, mais il jugeait que l’enseignement qu’il dispensait dans son atelier était plus en accord avec sa philosophie artistique que l’enseignement académique qu’on lui demandait à l’Ecole des Beaux-Arts, explique le peintre. Je n’ai pas été dans cette formation où il restait quatre heures par jour.
« J’étais avec des aînés, Khalifa Guèye, Ibou Diouf, Théodore Diouf, Chérif Thiam, entre autres, et c’était extraordinaire. Chaque jour, à 18h, chacun des élèves présentait son travail de la journée et on en discutait. Ça a été beaucoup plus créatif, stimulant et inspirant que le caractère carré des enseignements de l’école’’, a indiqué Zulu Mbaye.
Le peintre a signalé que presque rien ne le prédestinait à une carrière dans l’art, rappelant que dans son enfance, il ne savait pas ce que c’était qu’une œuvre d’art, un tableau ou une sculpture. ‘’Je suis né dans un village, Ndiakhaté, qui se trouve entre Thiès et Tivaouane. C’est là que j’ai grandi. Mon homonyme, qui était le meilleur ami de mon père, m’a inscrit à l’école de la Mission catholique de Lam-Lam. Je ne connaissais pas la ville’’, a-t-il raconté, précisant que ce n’est pas le fait d’arriver en ville qui va lui faire connaître l’art.
Il ajoute : ‘ »Quand j’ai réussi au concours d’entrée en sixième, j’ai été orienté au lycée Malick-Sy de Thiès. J’ai arrêté mes études en classe de quatrième. Je ne peux pas même revendiquer la classe de quatrième parce que j’étais tellement turbulent que, après un conseil des professeurs, on m’a exclu’’.
« Je n’ai pas les Beaux-Arts et Dieu merci pour ça. D’ailleurs, les Beaux-Arts c’est très récent. Il ne faut pas croire que les artistes ont toujours fait des académies pour devenir artiste. Non ! Ça fait moins de deux siècles que les académies existent’’, poursuit Zulu Mbaye, soulignant que ‘’les gens ont toujours travaillé sous l’aile d’un maître’’.
« Je trouve que pour un créateur, le fait de penser à une note que l’on va recevoir après un contrôle ou un examen, ça bloque quelque part’ », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il a fréquenté les ateliers libres du professeur Pierre Lods, ‘’le fer de lance, celui qui a accompagné ce qu’on a appelé l’Ecole de Dakar, qui était beaucoup apprécié par Senghor (Le premier président du Sénégal) dont il rencontrait la poésie négro-africaine’’.
« Beaucoup ont pensé que c’était une illustration de la poésie négro-africaine de Senghor, ce n’est pas le cas. C’était une rencontre, note Zulu Mbaye. Senghor s’inspirait de sa négritude et les artistes de cette période, quand ils ont commencé a touché à la toile, au pinceau, se sont référés aux objets qui les entouraient. »
TAXAWU RÉPOND À YEWWI
Le parti s'indigne de la fin annoncée de son compagnonnage avec la Coalition, invitant à dépasser "les calculs politiciens et à collaborer pour des solutions durables aux défis du pays"
La coalition politique Taxawu Senegaal émet un communiqué pour exprimer son désaccord face à la récente décision de la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi de mettre fin à leur compagnonnage. Taxawu Senegaal critique vivement le prétexte avancé pour cette décision, soulignant que les procédures définies dans l'Accord Cadre de YAW n'ont pas été respectées.
Selon l'accord, la conférence des leaders est l'instance suprême de la Coalition Yewwi Askan Wi et ses décisions doivent être prises en suivant la règle du consensus. Taxawu Senegaal dénonce le fait que la fin du compagnonnage est annoncée sans le consensus requis, ce qui suscite l'indignation au sein de la coalition.
Le communiqué aborde également l'élection du bureau municipal de la Ville de Dakar, suite à la décision de la Cour d'Appel concernant le non-respect de la parité. Taxawu Senegaal souligne que cette élection se déroule en concertation avec tous les partis politiques ayant des conseillers municipaux. La coalition salue la maturité politique des conseillers municipaux impliqués dans ce processus, aboutissant à la mise en place d'un bureau municipal représentant une diversité de sensibilités politiques.
Taxawu Senegaal s'engage à servir la nation sénégalaise en se concentrant sur des questions cruciales telles que la santé, l'éducation, l'emploi des jeunes, l'autonomisation des femmes, la sécurité et la restauration des valeurs de la République. La coalition rappelle que sa vision pour le Sénégal dépasse les limites d'une coalition politique et vise à améliorer la vie de chaque individu du pays.
La plateforme souligne l'importance de dépasser les calculs politiciens et de collaborer pour trouver des solutions durables aux défis du pays. Taxawu Senegaal affirme sa volonté de dialoguer avec tous les acteurs politiques et sociaux partageant leur engagement pour le développement harmonieux du Sénégal.
PAR Farid Bathily
LE NIGER : UNE ALLIANCE PRÉCIEUSE SUR LE POINT DE RUPTURE AVEC L'OCCIDENT ?
Jusqu’au bouleversement du 26 juillet 2023, ce pays jouait un rôle cardinal dans la lutte contre le djihadisme et l'endiguement de l'immigration irrégulière vers l’Europe
Longtemps considéré comme un bastion de stabilité politique, en contraste avec la volatilité de certains de ses voisins sahéliens, le Niger s'est imposé comme un allié stratégique pour l’Europe.
Jusqu’au bouleversement du 26 juillet 2023, ce pays jouait un rôle cardinal dans la lutte contre le djihadisme et l'endiguement de l'immigration irrégulière vers l’Europe.
Toutefois, les récentes turbulences politiques au Niger laissent entrevoir un changement de cap. Écho aux tensions de ses voisins francophones, le Mali et le Burkina Faso, le Niger sous administration militaire depuis le coup d’État, manifeste une défiance croissante envers ses partenaires occidentaux.
L'accusation du 9 août 2023, formulée par le nouveau gouvernement de Niamey, est particulièrement symptomatique de ce climat de méfiance : la France est accusée d'avoir violé l'espace aérien nigérien. Cette révélation s'ajoute à d'autres griefs exprimés par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l'entité désormais au pouvoir, notamment concernant la prétendue libération unilatérale par Paris de terroristes détenus sur le sol nigérien.
Le Niger, le Mali, le Burkina Faso : un trio de méfiance ?
Si cette accusation a été rapidement réfutée par la France, elle n'en rappelle pas moins des tensions antérieures entre Paris et d'autres nations du Sahel. Le Mali et le Burkina Faso, ayant tous deux vécu des changements politiques abrupts, ont également affiché une hostilité envers leur ancienne métropole. En conséquence, la présence militaire française, incarnée par les forces Barkhane et Sabre, s'est retirée de Bamako et Ouagadougou, suscitant de profondes interrogations sur l'avenir sécuritaire de la région.
Outre les tensions militaires, ces pays semblent prendre leurs distances vis-à-vis de nombreux partenaires occidentaux. Dès lors, une question se pose avec acuité : le Niger, potentiellement influencé par les postures du Mali et du Burkina Faso, s'engagera-t-il sur une trajectoire similaire ?
Des conséquences géopolitiques majeures
Un éloignement entre le Niger et l'Occident aurait des implications sérieuses pour la géopolitique régionale. La France, après avoir revu sa présence militaire au Mali et au Burkina Faso, s'est largement appuyée sur Niamey. La présence de 1 500 soldats français, la plus conséquente de la région, est cruciale pour contrer les menaces jihadistes, notamment dans la zone dite des "trois frontières". Cette présence est aussi indissociable de l'installation des bases militaires américaines à Niamey et à Agadez.
Au-delà des enjeux militaires, le Niger est une pièce maîtresse dans la gestion des flux migratoires. Carrefour migratoire entre l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée, il est essentiel pour contenir l'immigration irrégulière vers l'Europe. L'Union européenne, consciente de cet enjeu, collabore étroitement avec Niamey, notamment à travers divers programmes de financement.
Les puissances occidentales, face à ces défis et à la perspective d'un Niger moins coopératif, sont en ébullition diplomatique. Elles aspirent à sauvegarder une partie de leurs intérêts stratégiques, reconnaissant que l'avenir de leurs relations avec les pays de la région sahélienne en dépend largement.
NIGER : LA CEDEAO ORDONNE LE DÉPLOIEMENT DE SA FORCE EN ATTENTE
Les dirigeants de la Communauté ont ordonné jeudi le déploiement de la "force en attente" de l'organisation régionale pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d'un sommet à Abuja
L'organisation a ordonné "le déploiement de la force en attente de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l'issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger. Il n'était pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger.
Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant : "tout n'est pas perdu". "Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place", a-t-il ajouté.
Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet "que la Cedeao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau" lorsque l'ordre constitutionnel était menacé. "Aujourd'hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cedeao ne peut l'accepter", a-t-il ajouté.
"Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (...) Mais ils gardent le président Bazoum en otage", a-t-il poursuivi.
KINSHASA, LA DEMESURE ET LA BONNE JOIE D’UNE MEGALOPOLE
Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa, 10 août (APS) – Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa est une ville très bouillonnante. C’est connu. Elle vibre du matin au soir dans une ambiance festive. Même certains quartiers résidentiels n’échappent pas à cette ambiance toujours enfiévrée.
Située à l’ouest de la République démocratique du Congo, cette ville-province compte une superficie de 9.965 km², pour une population comprise entre 17 et 20 millions d’habitants. Soit plus ou moins la population globale du Sénégal.
Les tentacules de Kinshasa peuvent difficilement se résumer à ses 24 communes, dont la plupart sont traversées par le majestueux fleuve Congo, qui favorise des lieux de vie, des rencontres et des échanges.
La population de la métropole congolaise reste concentrée dans les zones ouest et centre de la ville, qui compte encore des réserves foncières dans sa partie orientale par exemple.
Kinshasa, anciennement Léopoldville, était déjà la plus grande agglomération de l’Afrique centrale à l’époque des indépendances, dans les années 1960.
De 400.000 âmes environ à cette date, sa population s’est accrue au fil du temps grâce à l’exode rural, pour atteindre 17 millions ou plus, soit 1.730 habitants/km2 .
Cité dédiée à l’ambiance et au divertissement
Devenue une ville multifacettes, excentrique même, Kinshasa se distingue par la grande animation qui caractérise son quotidien, plus encore pour ses nuits enfiévrées et légères, son ambiance toujours survoltée qui font de la métropole RD congolaise une destination privée de tous les ambianceurs.
Chaque soir, à partir de 15 heures, les travailleurs ont tendance à se retrouver dans les nombreux bars de la ville, pour « se déstresser de leur longue et dure journée », témoigne Grâce Mvumbi, préposée à la sécurité au stade des Martyrs de la Pentecôte, l’un des sites retenus pour abriter les Jeux de la Francophonie.
Ils n’y vont pas seulement pour boire, écouter de la bonne musique, mais aussi pour manger de la viande de chèvre, du poulet mayo, du poisson ou du porc, cuits au feu de bois.
Kinshasa ne se fait pas appeler pour rien « Kini mboka elengi » (Kinshasa, ville sans stress, où il fait bon vivre). Cela se vérifie facilement dans les bistrots et bars toujours pleins. Les Kinois ont leurs habitudes dans ces établissements toujours animés. Ils y tuent le temps en appréciant de la bonne musique locale, des airs incontournables du pays qui font parfois danser dans toute l’Afrique centrale.
Kinshasa, aussi pieuse que politique
Malgré tous les clichés liés à cette perception de légèreté, la capitale de la RDC se veut aussi une ville pieuse, où bars et églises rivalisent tant et si bien que dans chaque commune, presque chaque quartier, il n’est pas rare de trouver des églises, toujours bondés même en semaine. Comme un avant-goût des ambiances survoltées des traditionnelles messes du dimanche.
Séminaire par-ci, campagne par-là, chaque église avec sa propre dénomination. Une règle s’impose toutefois à tout le monde : ceux qui fréquentent les bars vont dans leur coin pour s’amuser. Les fidèles, pour leur part, passent leur temps dans des églises, à la mosquée ou dans d’autres lieux de culte.
Kinshasa est aussi réputée être une ville très politique, une capitale rebelle, frondeuse, la plupart du temps acquise à l’opposition.
Des sièges de partis politiques, on en trouve partout à Kinshasa. Des permanences aussi, animées par des inconditionnels prêts à tout pour leur leader politique.
Les discussions, même les plus anodines, débouchent invariablement sur la politique, sujet incontournable pour les inexperts de tout acabit, pourtant les moins avertis.
Des embouteillages à n’en pas finir
Il n’est pas nécessaire de dire que circuler dans la ville de Kinshasa relève presque de l’enfer, comme c’est le cas dans de nombreuses villes africaines en proie à une forte poussée démographique et à l’exode de populations qui quittent les campagnes dans l’espoir de trouver une vie meilleure en ville.
Sauf que le gigantisme de Kinshasa donne une toute autre proportion aux problèmes de mobilité. Un cauchemar pendant les heures de pointe. Il est interdit au conducteur de tomber dans des embouteillages. Il pourrait difficilement sortir de ce chaos parfois né du manque de tolérance des usagers, conducteurs de bus, taxis ou motos et autres.
Durant les heures de pointe, à partir de 7 ou 8 heures par exemple, les véhicules ont du mal à quitter un endroit pour un autre.
Selon un conducteur de la délégation sénégalaise, l’on peut passer une ou plusieurs heures pour parcourir un à deux kilomètres.
Ici, les bus appelés « esprit de mort ou Yass » font la loi, avec les motos-taxis et autres taxis jaunes dénommés « Ketch ». Personne ne cède un mètre à un autre. Et la circulation peut ainsi se bloquer pendant des minutes. Juste parce que personne ne veut donner l’impression de céder aux desiderata de l’autre.
Les piétons se retrouvent fatalement en danger, ne sachant pas à quel saint se vouer et se mettant parfois à se disputer avec les chauffeurs qui refusent de les laisser traverser.
Il y en a qui se lève dès cinq heures du matin, dans le district de Tshangu par exemple, à l’est de la ville, pour se rendre au centre-ville où ils sont employés, de peur de perdre du temps et d’arriver en retard.
Le district de Tshangu est le plus grand de Kinshasa, le plus peuplé aussi.
« Où va tout ce monde très tôt comme cela ? », s’est demandé un membre de la délégation sportive sénégalaise, fortement impressionnée de voir une foule de personnes aller à l’assaut des arrêts bus, très tôt le matin.
Malgré tout et en dépit des divisions nées de l’adversité politique, les Kinois restent volontiers hospitaliers et n’hésitent pas à dire aux étrangers, à l’aéroport déjà : « Mbote, boyeyi malamu na Kinshasa (Bonjour, bienvenue à Kin) ».