SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 août 2025
NIGER : LA CEDEAO ORDONNE LE DÉPLOIEMENT DE SA FORCE EN ATTENTE
Les dirigeants de la Communauté ont ordonné jeudi le déploiement de la "force en attente" de l'organisation régionale pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d'un sommet à Abuja
L'organisation a ordonné "le déploiement de la force en attente de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l'issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger. Il n'était pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger.
Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant : "tout n'est pas perdu". "Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place", a-t-il ajouté.
Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet "que la Cedeao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau" lorsque l'ordre constitutionnel était menacé. "Aujourd'hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cedeao ne peut l'accepter", a-t-il ajouté.
"Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (...) Mais ils gardent le président Bazoum en otage", a-t-il poursuivi.
KINSHASA, LA DEMESURE ET LA BONNE JOIE D’UNE MEGALOPOLE
Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa, 10 août (APS) – Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa est une ville très bouillonnante. C’est connu. Elle vibre du matin au soir dans une ambiance festive. Même certains quartiers résidentiels n’échappent pas à cette ambiance toujours enfiévrée.
Située à l’ouest de la République démocratique du Congo, cette ville-province compte une superficie de 9.965 km², pour une population comprise entre 17 et 20 millions d’habitants. Soit plus ou moins la population globale du Sénégal.
Les tentacules de Kinshasa peuvent difficilement se résumer à ses 24 communes, dont la plupart sont traversées par le majestueux fleuve Congo, qui favorise des lieux de vie, des rencontres et des échanges.
La population de la métropole congolaise reste concentrée dans les zones ouest et centre de la ville, qui compte encore des réserves foncières dans sa partie orientale par exemple.
Kinshasa, anciennement Léopoldville, était déjà la plus grande agglomération de l’Afrique centrale à l’époque des indépendances, dans les années 1960.
De 400.000 âmes environ à cette date, sa population s’est accrue au fil du temps grâce à l’exode rural, pour atteindre 17 millions ou plus, soit 1.730 habitants/km2 .
Cité dédiée à l’ambiance et au divertissement
Devenue une ville multifacettes, excentrique même, Kinshasa se distingue par la grande animation qui caractérise son quotidien, plus encore pour ses nuits enfiévrées et légères, son ambiance toujours survoltée qui font de la métropole RD congolaise une destination privée de tous les ambianceurs.
Chaque soir, à partir de 15 heures, les travailleurs ont tendance à se retrouver dans les nombreux bars de la ville, pour « se déstresser de leur longue et dure journée », témoigne Grâce Mvumbi, préposée à la sécurité au stade des Martyrs de la Pentecôte, l’un des sites retenus pour abriter les Jeux de la Francophonie.
Ils n’y vont pas seulement pour boire, écouter de la bonne musique, mais aussi pour manger de la viande de chèvre, du poulet mayo, du poisson ou du porc, cuits au feu de bois.
Kinshasa ne se fait pas appeler pour rien « Kini mboka elengi » (Kinshasa, ville sans stress, où il fait bon vivre). Cela se vérifie facilement dans les bistrots et bars toujours pleins. Les Kinois ont leurs habitudes dans ces établissements toujours animés. Ils y tuent le temps en appréciant de la bonne musique locale, des airs incontournables du pays qui font parfois danser dans toute l’Afrique centrale.
Kinshasa, aussi pieuse que politique
Malgré tous les clichés liés à cette perception de légèreté, la capitale de la RDC se veut aussi une ville pieuse, où bars et églises rivalisent tant et si bien que dans chaque commune, presque chaque quartier, il n’est pas rare de trouver des églises, toujours bondés même en semaine. Comme un avant-goût des ambiances survoltées des traditionnelles messes du dimanche.
Séminaire par-ci, campagne par-là, chaque église avec sa propre dénomination. Une règle s’impose toutefois à tout le monde : ceux qui fréquentent les bars vont dans leur coin pour s’amuser. Les fidèles, pour leur part, passent leur temps dans des églises, à la mosquée ou dans d’autres lieux de culte.
Kinshasa est aussi réputée être une ville très politique, une capitale rebelle, frondeuse, la plupart du temps acquise à l’opposition.
Des sièges de partis politiques, on en trouve partout à Kinshasa. Des permanences aussi, animées par des inconditionnels prêts à tout pour leur leader politique.
Les discussions, même les plus anodines, débouchent invariablement sur la politique, sujet incontournable pour les inexperts de tout acabit, pourtant les moins avertis.
Des embouteillages à n’en pas finir
Il n’est pas nécessaire de dire que circuler dans la ville de Kinshasa relève presque de l’enfer, comme c’est le cas dans de nombreuses villes africaines en proie à une forte poussée démographique et à l’exode de populations qui quittent les campagnes dans l’espoir de trouver une vie meilleure en ville.
Sauf que le gigantisme de Kinshasa donne une toute autre proportion aux problèmes de mobilité. Un cauchemar pendant les heures de pointe. Il est interdit au conducteur de tomber dans des embouteillages. Il pourrait difficilement sortir de ce chaos parfois né du manque de tolérance des usagers, conducteurs de bus, taxis ou motos et autres.
Durant les heures de pointe, à partir de 7 ou 8 heures par exemple, les véhicules ont du mal à quitter un endroit pour un autre.
Selon un conducteur de la délégation sénégalaise, l’on peut passer une ou plusieurs heures pour parcourir un à deux kilomètres.
Ici, les bus appelés « esprit de mort ou Yass » font la loi, avec les motos-taxis et autres taxis jaunes dénommés « Ketch ». Personne ne cède un mètre à un autre. Et la circulation peut ainsi se bloquer pendant des minutes. Juste parce que personne ne veut donner l’impression de céder aux desiderata de l’autre.
Les piétons se retrouvent fatalement en danger, ne sachant pas à quel saint se vouer et se mettant parfois à se disputer avec les chauffeurs qui refusent de les laisser traverser.
Il y en a qui se lève dès cinq heures du matin, dans le district de Tshangu par exemple, à l’est de la ville, pour se rendre au centre-ville où ils sont employés, de peur de perdre du temps et d’arriver en retard.
Le district de Tshangu est le plus grand de Kinshasa, le plus peuplé aussi.
« Où va tout ce monde très tôt comme cela ? », s’est demandé un membre de la délégation sportive sénégalaise, fortement impressionnée de voir une foule de personnes aller à l’assaut des arrêts bus, très tôt le matin.
Malgré tout et en dépit des divisions nées de l’adversité politique, les Kinois restent volontiers hospitaliers et n’hésitent pas à dire aux étrangers, à l’aéroport déjà : « Mbote, boyeyi malamu na Kinshasa (Bonjour, bienvenue à Kin) ».
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
PROPOS SUR LE TERRORISME ET LES IDIOTS UTILES DE L’OPPRESSION
EXCLUSIF SENEPLUS - En érigeant le drame de Yarakh en équivalant des actions djihadistes ou terroristes, le pouvoir crée un contexte idéologique aux conséquences dramatiques pour les libertés publiques et le sort des militants et cadres du Pastef
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 10/08/2023
L’attaque tragique au cocktail Molotov d’un bus du réseau de transport AFTU (deux morts et cinq blessés), le mardi 1er août 2023, à Yarakh, quartier de la commune Hann-Bel Air de Dakar a donné l’occasion au ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome d’appliquer la règle qu’il s’est fixée. Il a outrepassé ses fonctions et tenu en haleine les médias par un discours ampoulé. Après le F. Antoine Diome médecin légiste à Ngor, à Yarakh il est Procureur de la République de Dakar. Les xamb lebous n’y sont pour rien, c’est son style, sa personnalité qui font qu’il s’est autoproclamé maître des poursuites de la région de Dakar, et a parlé « d’attentat terroriste » alors qu’il n’y avait pas encore eu d’enquête et par conséquent pas de résultats de celle-ci ! L’affirmation de F. Antoine Diome était une manœuvre de basse politique politicienne de plus, s’inscrivant dans la stratégie gouvernementale qui remontent à fin du premier semestre 2021 et qui vise à criminaliser les actes d’opposition.
Les lois scélérates du 25 juin 2021
De nouveaux dispositifs législatifs sur le terrorisme ont été adoptés le 25 juin 2021. Le président de la République avait convoqué l’Assemblée nationale, dix jours avant, pour discuter et adopter en procédure d’urgence deux projets de loi modifiant le Code pénal et le Code de procédure pénale qui constituent la base l’arsenal juridique sur le thème.
Ces lois définissent les « actes terroristes » comme ceux susceptibles de « troubler gravement l’ordre public », « l’association de malfaiteurs » et « les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication », etc. La peine encourue en cas de condamnation peut aller jusqu’à la prison à vie. Comme on peut le constater, cette définition vague et tautologique est la voie ouverte à la criminalisation des activités politiques, la liberté d’association et de réunion. Selon ces lois, le fait « d’inciter à la commission d’un acte terroriste » est une infraction pénale. Bien évidemment, les lois ni aucun autre texte ne viennent définir la notion « d’incitation ». C’est sur la base de ces lois scélérates qu’Outhmane Diagne et Kara Mbodj ont été privés de liberté pendant plusieurs pour émoticônes. Ces dispositions liberticides et antidémocratiques font des dirigeants d’associations, de syndicats ou de partis politiques pénalement responsables des « délits commis » par leurs organisations ! Les textes donnent à l’appareil sécuritaire le droit d’effectuer la surveillance d’un « suspect de terrorisme » sans demander l’autorisation d’un juge.
Des dispositions de la loi donnent une grande marge de manœuvre au pouvoir à travers le parquet de qualifier d’acte terroriste la participation à un mouvement insurrectionnel, la destruction de biens, les violences ou les agressions commises contre des personnes lors de rassemblements.
Du terrorisme et du terrorisme au Sénégal
Même s’il est en « isme » comme le libéralisme, le communisme, etc., le mot terrorisme n’est pas une idéologie. Nul, y compris ceux qui l’utilisent comme instrument politique, ne veut instaurer un ordre terroriste. Si l’on s’en tient à l’étymologie, le mot vient du latin classique terror qui veut dire effroi, épouvante. Le Robert 2011, dix ans après le début de « la guerre contre le terrorisme », le définit comme « l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique. » En prenant en compte la longue histoire, on peut même dire que c’est une expression relativement nouvelle. C’est dans l’édition 1798 du dictionnaire de l’Académie française qu’on retrouve pour la première fois le mot. Il est aisé d’en déduire qu’il a un lien avec la Révolution française.
Pour s’en tenir aux faits, au constat de son acception médiatique, on peut définir le terrorisme comme un ensemble d’actions opérées par des organisations politiques, des groupuscules, des réseaux criminels en tant que moyens de perturber l’ordre politique établi ou d’asseoir une domination sur un territoire donné. Si l’on procède par cette approche, on peut affirmer que dans le passé notre pays a connu des actes terroristes. Au cours des trente dernières années, il y en a eu un certain nombre. En 1988-1989, des groupuscules issus de la jeunesse urbaine, dakaroise en particulier, avaient perpétré des attentats à la voiture piégée et essayée de s’attaquer au système d’approvisionnement en eau de la capitale. Ces groupes s’étaient formés à la suite de la victoire, usurpée à leurs yeux, du président Abdou Diouf à l’élection présidentielle de 1988. Le Mouvement démocratique des forces de Casamance (MFDC) au cours des années 1990 et 2000 en plus des actions de guérilla, a commis des attentats terroristes notamment au Cap Skirring en 1992, et contre des personnalités : un haut fonctionnaire à Oussouye, et dans le Bignona contre Omar Lamine Badji, président du Conseil régional de Ziguinchor au moment de son assassinat. L’attentat d’Oussouye avait été un traumatisme pour les populations, mais avait atteint également l’État. À la messe d’inhumation de ce haut fonctionnaire, il n’y avait aucun représentant de celui-ci.
L’armée de réserve de l’État policier et d’exception
Les affirmations à l’emporte-pièce du ministre de l’Intérieur ont précipité la sortie du bois de l’armée de réserve de la coalition des forces conservatrices, antipopulaires et soumises aux intérêts des puissances impérialistes et des multinationales. Celle qui contrôle le pouvoir et l’État. Par des raisonnements tortueux et des concessions ahurissantes à l’immoralité, leurs hérauts ont érigé le drame de Yarakh en équivalant des actions menées par les groupes insurgés djihadistes ou terroristes du Soum, du Liptako Gourma ou du Macina. Le procédé pour méprisable qu’il est ne peut être ignoré. Il crée un contexte idéologique aux conséquences dramatiques pour les libertés publiques et le sort des centaines de militants et cadres du Pastef. Il permet également de remettre en cause le suffrage universel, en privant les citoyens des édiles qu’ils se sont librement choisis. Ces derniers jours, les maires Maïmouna Diéye, Djamil Sané ont été embastillés sur les chefs d’inculpation « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, organisation d’un mouvement insurrectionnel, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à causer des troubles politiques graves, provocation directe d’un attroupement armé ». Tous ceux qui sont impliqués dans ces procédures savent, pour parler comme l’autre, que « jusqu’à l’extinction du soleil » aucune preuve ne sera apportée pour étayer ces lourdes charges. Rien ne sera fait pour cela, le but étant atteint avec la mise hors de leurs mairies de ces élus.
Que Macky Sall et son appareil répressif se le tiennent pour dit : les arguties juridiques et les manipulations subséquentes des institutions n’y pourront rien. Il trouvera sur son chemin des militants armés de l’éthique de conviction qui s’approprient les mots du philosophe et poète américain Henry David Thoreau (1817-1862) : « nous sommes des hommes avant d’être des sujets ».
LE JEU DE CACHE-CACHE
À sept mois de la présidentielle, Macky n’a toujours pas dévoilé le nom du candidat de Benno, alors que beaucoup pensent qu'il a fait son choix. Soit il peine à le justifier, soit il veut gagner du temps afin de mettre les autres devant le fait accompli
L’accouchement est certes difficile. Mais ils sont nombreux les observateurs à être convaincus que le président de la République, Macky Sall, connait déjà celui qui va porter les couleurs de Benno Bokk Yaakaar à la prochaine présidentielle. Pourquoi, à moins de sept mois de ce scrutin crucial, il tarde alors à rendre public ce choix, en essayant même de faire croire qu’il n’a pas encore choisi ? C’est plutôt la question qui mérite d’être posée. Et la dernière sortie du journaliste très proche du président, Madiambal Diagne, tend à conforter cette thèse.
À la question de savoir s’il connait déjà le candidat choisi par Benno, il affirmait : ‘’J’ai une bonne idée de celui qui sera choisi, mais je ne le dirai pas…’’ Dans la même veine, le journaliste disait, à propos des relations entre les différents candidats et le chef de l’État. ‘’Les postures des uns et des autres, j’en sais un bon bout dans leurs relations avec le président et dans l’intention que le président a envers ces gens. Mais ce n’est pas à moi de le dire, à moins que le président m’autorise à le dire. J’en sais un bon bout. Je sais qui est sérieux aux yeux du président et qui l’est moins, qui est respectable et qui l’est moins. Mais cela ressort de mon rapport personnel avec le président de la République, que je ne suis pas appelé à dire en public’’.
En tout cas, si le président Macky Sall écoutait son ami, cela fait longtemps qu’il aurait dévoilé le nom du candidat de Benno pour la prochaine Présidentielle, d’autant plus qu’il a reçu carte blanche de le faire.
Selon le patron du journal ‘’Le Quotidien’’, ‘’l’inintelligence de la personne commence là où il ne sait pas ce qu’il représente’’. Aussi, dénonce-t-il les candidatures ‘’farfelues’’ et le sort que leur réserve son ami. ‘’Les gens n’ont pas la décence de s’interdire certaines choses. Si on vous parle de certaines candidatures, vous allez dire ’kii koumou yapp’ (de qui se moque-t-il ?). C’est là où je trouve que le jeu du président est dangereux, le fait de vouloir mettre tout le monde sur le même pied. Il y a des gens qui sont là pour se positionner ou bien pour négocier après leur impunité’’.
Mais est-ce que tout cela n’est pas fait à dessein pour mettre en minorité le profil que beaucoup d’observateurs voient se détacher ? Lors des dernières consultations, le président de la République avait envoyé les prétendants se concerter d’abord, avant de passer aux prochaines étapes. Ce qui est certain, c’est que si les ‘’primaires’’ doivent se jouer entre les candidats, le Premier ministre risque d’avoir très peu de chances.
Pour Madiambal Diagne, c’est au président de trancher. ‘’C’est au président Macky Sall qui a demandé carte blanche de trancher cette question, de savoir qu’il ne peut pas faire l’unanimité, qu’il va forcément faire des mécontents, qu’il va forcément faire des heureux. Mais c’est un choix. Maintenant, il cherche à rassembler, à unir. Moi, je ne me fais pas d’illusions’’.
Pour le journaliste comme pour beaucoup d’autres observateurs, il est presque utopique d’espérer trouver un candidat qui va faire l’unanimité dans la majorité. Et comme pour lier ceux qui seraient susceptibles de s’éloigner de la grande coalition présidentielle, l’Alliance pour la République a sorti récemment une charte, mais qui a été fortement remise en cause, y compris même chez les candidats à la candidature. Et le plus absurde dans cette charte, c’est qu’on y fait appel à Dieu pour tenter de lier les candidats. Quelques extraits : ‘’Les candidats non retenus s’engagent devant Dieu, devant les partis membres de BBY et sur l’honneur, à accepter le choix définitif… Les candidats non retenus doivent s’engager sur l’honneur à soutenir activement sur le terrain le candidat de BBY pour une victoire au 1er tour de l'élection présidentielle de 2024.’’
De telles dispositions ont été remises en cause au-delà même des candidats, notamment par le porte-parole du Parti socialiste Abdoulaye Wilane, qui disait récemment : ‘’Nous sommes dans une République laïque et démocratique. Donc, quand on veut mettre dans une charte pour Benno Bokk Yaakaar et qu’on y mette Dieu, c’est une insulte à BBY et une violation de la perspective républicaine qui nous régit. Enfin, nous trouvons anormal le fait de vouloir lier les gens par une charte. Quand on élit quelqu’un, il devient le président de tous les Sénégalais, pas seulement ceux de son parti. Le président Macky Sall a été élu en 2012 sur la base de Yoonu Yookute. Par la suite, il a mis en place son Plan Sénégal émergent.’’
Macky Sall peine-t-il à défendre son choix et essaie-t-il d’attendre le dernier moment pour mettre tout le monde devant le fait accompli ? Certains y croient de plus en plus et dans cette perspective, le retrait des formulaires pour le parrainage prévu au plus tard à la fin de ce mois constitue une sorte de deadline.
Dans tous les cas, chez les candidats, des visuels sont faits à leur effigie pour montrer qu’ils sont prêts à respecter le choix du président. ‘’Je réaffirme mon engagement indéfectible et ma totale loyauté au président Macky Sall. Je crois en sa vision pour l’émergence de notre cher Sénégal et je suis convaincu qu'il portera son choix sur le meilleur profil qui pourrait nous conduire vers la victoire. Je suis fier de l'avoir élu, réélu et je soutiendrai sans faille le candidat qu’il désignera pour la coalition BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, lit-on dans le texte posté par plusieurs pages proches des milieux républicains, avec de belles affiches en marron beige et de belles photos des différents candidats.
«EN HUIT ANS ME BABACAR NDIAYE A FAIT REGRESSER LE BASKET»
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie
Propos recueillis par Thierno Assane Ba |
Publication 10/08/2023
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie. « Cela fait huit années qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse » a-t-il révélé. Il a aussi souligné le sale caractère de Tapha Gaye lors de l’Afrobasket mais qui reste, selon lui, « un bon entraineur ».
Comment analysez-vous la défaite des Lionnes du Basket face au Nigeria en finale de l’Afrobasket ?
Une défaite est toujours amère. Il est vrai que le Sénégal est un grand pays de basket. A chaque fois qu’on part dans une compétition, nous partons en conquérant. Maintenant, la défaite n’est pas exclue, car dans une compétition, il faut une victoire ou une défaite, mais tout dépend aussi comment la défaite a été conçue. Je pense qu’il y a eu une mauvaise préparation, un mauvais casting, on a mis des joueuses qu’il fallait et d’autres qu’il ne fallait pas. Des joueuses plus ou moins âgées. Des joueuses que je respecte mais il faudrait qu’elles comprennent qu’une fois arrivées à un certain âge, on ne peut plus prétendre jouer en équipe nationale. Celle-ci demande de la rigueur, de la concentration. Vous savez, quand on a un certain âge, le physique ne répond plus et cela, l’entraineur devait le savoir. Maintenant, il a ses raisons pour sélectionner son contingent un peu trop âgé car 39-40 ans, cela fait beaucoup. Prenons le cas de Yacine Diop, elle n’est plus trop jeune. En dépit du fait qu’elle n’a pas de club et manque de compétition. Cette erreur a pu se faire parce qu’ils ont à la tête de la fédération quelqu’un qui ne connaît pas les règles du basket et qui ne sait pas non plus taper du poing sur la table car Tapha Gaye est une forte personnalité. Il faut connaître le basket autant que lui pour pouvoir discuter avec lui.
Ne pensez-vous pas que les Lionnes sont victimes de leur impréparation ?
Je ne crois pas que c’est un manque de préparation, mais plutôt la composée de l’équipe nationale qui ne tient pas la route. Je vais vous raconter une anecdote. En 2019, quand j’ai vu les Lionnes perdre devant le Nigeria à Dakar et tirer le diable par la queue pour venir à bout du Mozambique, j’ai dit que cette équipe-là, je ne la voyais pas sur le podium lors du prochain Afrobasket. Malheureusement, deux ans plus tard, mes prédictions se sont avérées car elles ont terminé quatrième. Il y avait la vieille garde qui approchait les 38 ans-40 ans et en face il y avait le Mozambique dont la moyenne d’âge était de 22 ans. Si par exemple l’écart entre les deux équipes était de deux voire quatre points, cette catégorie d’âge peut entrer du fait de son expérience pour faire la différence. Mais ce n’était pas le cas. Car face à une épreuve d’endurance contre une moyenne d’âge de 22 ans, les Lionnes ne tiennent pas. Le Nigeria nous l’a encore démontré lors de la finale. Cette ci, je crois que Tapha Gaye est passé complètement à côté de ses pompes.
Vous persistez à dire qu’il y a eu erreur de casting ?
Il y a eu une grosse erreur de casting. Il faut le dire. Babacar Ndiaye avait son mot à dire car il est le président de la fédération. Il aurait pu dire qu’il n’est pas d’accord, mais il ne peut pas car il ne s’y connaît pas. Il est un novice en la matière. Quand tu es en face de quelqu’un qui connaît le basket, il y a des choses qu’il n’acceptera jamais. Un mécréant ne peut pas discuter de la prière avec un imam. N’est-ce-pas ?
Le tempérament de Tapha Gaye permet-il aux Lionnes de performer ?
Tapha Gaye est un bon entraîneur, mais il a un tempérament de feu. Il ne changera jamais. Il se contrôle très difficilement. Pour un oui ou un non, il explose, il s’éclate. Par le passé, on l’a vu avec le président Dibocor Séne ou moi à Bamako ce que cela a donné. Il a eu affaire à de fortes têtes qui connaissent le basket comme lui. Il y a des choses qui ne doivent pas passer et pour cela il faut oser se mettre en face de Tapha Gaye. Babacar Ndiaye n’a pas le cran pour se dresser devant lui.
Faut-il organiser un «ndeup» national pour soigner les maux du basket ?
Tant que Me Babacar Ndiaye sera à la tête de la fédération, l’Etat mettra dix fois plus de moyens financiers, mais il n’aura jamais les résultats escomptés. Ce n’est pas le résultat qui les intéresse, mais l’utilisation de ces moyens de manière aléatoire, c’est tout ce qui les intéresse. Si le résultat suit, c’est tant mieux. Ce sera un bonus. Mais dans un premier temps, ils ne cherchent pas à avoir de résultats parce qu’ils ne savent pas par où commencer. Tout ce qu’ils savent, c’est des dépenses gabégiques (…) quoiqu’on puisse dire, Tapha Gaye est un bon entraineur, mais il faut l’évaluer. Qui va le faire ? En tout cas, ce ne sera certainement pas Babacar Ndiaye qui n’est pas de notre monde. Si c’était le cas, il n’allait pas faire cette grosse bêtise qui consiste à faire de Tapha Gaye le coach national et en même temps directeur technique (…) L’Etat n’a qu’à mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il faut qu’on arrête ces histoires de complaisance. Babacar Ndiaye ne nous apportera rien du tout. Si c’était une histoire de droit, je ne me hasarderais jamais à aller l’affronter parce que je sais que c’est son domaine. Mais on parle basket. Cela fait huit ans qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse. Il s’agrippe à la présidence du Basket pour booster sa carrière d’avocat. Il ne lâchera jamais le basket. Il faut compter avec le génie sénégalais. Puisque l’Etat ne réagit pas je ne parlerai plus.
TAXAWU ET BBY SE LIGUENT POUR EVINCER PASTEF !
Election du bureau municipal de Dakar, L’idylle entre Taxawu Sénégal et Benno Bokk Yakaar se poursuit. Elle s’est matérialisée hier encore lors du vote du nouveau bureau du conseil municipal de Dakar.
L’idylle entre Taxawu Sénégal et Benno Bokk Yakaar se poursuit. Elle s’est matérialisée hier encore lors du vote du nouveau bureau du conseil municipal de Dakar. Cette idylle s’est faite sur le dos de Pastef qui a perdu son poste de 1er adjoint à la mairie de Dakar au profit de Ngoné Mbengue de Taxawu. Elle s’est traduite surtout par l’entrée de BBY dans le bureau du conseil municipal. Autrement dit, entre la majorité présidentielle conduite par Macky Sall, et le mouvement de Khalifa Sall, c’est désormais comme « Mburu ak Soow » ! Et une Sall affaire pour Pastef et Yewwi Askan Wi.
La session du conseil municipal de Dakar de ce mercredi 09 août sonne comme une prolongation de la nouvelle configuration de l’espace politique marquée par un rapprochement entre Taxawu Sénégal de Khalifa Sall et Benno Bokk Yakaar. La première illustration de ce rapprochement s’est déroulée samedi 05 août dernier à l’Assemblée nationale lors du vote de la modification du Code électoral permettant la réhabilitation de Khalifa Sall et de Karim Wade. Ce samedi 05 août, Taxawu et BBY, renforcés par Wallu du PDS, avaient obtenu une majorité écrasante lors du vote de la modification du Code électoral.
La réforme adoptée samedi 5 août dans la soirée par 124 voix pour, une contre et zéro abstention (les députés de Pastef avaient boudé) stipule que « nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou de grâce. » A l’occasion du vote de cette modification du code électoral, l’hémicycle de la place Soweto avait connu une vraie passe d’armes entre députés de Pastef et leurs collègues et ex-alliés de Taxawu Sénégal à qui les premiers reprochaient de ne pas défendre une participation de leur leader Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024. Cette dispute consacrait ainsi un acte de plus dans la rupture annoncée au sein de Yewwi Askanwi dont les deux têtes dirigeantes incarnées par Khalifa Sall et Ousmane Sonko ne parlaient plus le même langage politique à cause d’intérêts divergents.
Le divorce est d’autant plus consommé entre ces deux plus grosses composantes de la principale coalition de l’opposition que les dirigeants de Taxawu Sénégal ont fustigé le fait que, lors des dernières rencontres de Yewwi, le président de la conférence des leaders, le ministre Habib Sy, oubliait souvent d’envoyer une convocation à Khalifa Sall. En réalité, tous les prétextes sont bons pour Khalifa et compagnie pour se rapprocher davantage du président de la République !
Mairie de Dakar, un autre acte de la rupture, BBY entre dans le bureau
La réunion du conseil municipal de Dakar ce mercredi 09 août va encore participer à approfondir le fossé séparant désormais Taxawu Sénégal de Pastef. Entre les deux entités, on continue à se donner des coups. L ’élection du nouveau bureau du conseil municipal issu des locales de janvier 2023 s’explique par le fait que la Cour d’Appel a cassé l’ancien bureau pour non respect de la parité. C’est pourquoi, ce mercredi 09 août, le maire de Dakar Barthélémy Dias avait convoqué une session ordinaire du conseil municipal sous la supervision du préfet de Dakar.
L’élection du poste de 1er adjoint, qui constituait l’un des moments forts de la session, a échappé à Pastef qui le contrôlait en la personne d’Abass Fall. Si ce dernier ne pouvait plus prétendre occuper le poste à cause de la parité qui exigeait qu’une femme l’occupe désormais, on pouvait s’attendre à ce qu’une femme membre de Pastef récupère le siège. Malheureusement, c’est Ngoné Mbengue de Taxawu Sénégal de Khalifa Sall qui a remporté le poste de 1er adjoint de la mairie de Dakar. Ngoné Mbengue a obtenu 60 voix devant Marie Rose Faye qui s’est retrouvée avec 20 voix. L’alliance entre Benno et Taxawu était passée par là ! Pathé Ba de FSDBJ a élu deuxième adjoint au maire. Pastef s’est contenté du poste de 3ème adjoint en la personne de Mamy Awou Dieng. Abass Fall a décliné le poste. D’ailleurs quelques moments après l’élection de Mamy Awou Dieng, les Pastéfiens du conseil municipal ont quitté la salle en laissant le vote se poursuivre sans eux. Ce qui fait que, contrairement à l’ancien bureau qui s’était constitué en pleine idylle de Yewwi Askan wi, où BBY n’avait aucun poste dans le bureau, cette fois-ci la coalition présidentielle a été bien servie. C’est ainsi que l’ancien ministre Seydou Guèye, proposé par le maire avec une grande standing ovation, a été élu 10ème adjoint au maire de Dakar. Thiey politique, voir Barth faire ami-ami avec Benno, on aura décidément tout vu !
Auparavant Daouda Guèye du PUR avait été élu 4ème adjoint, tandis que Mme Woré Diaw de Taxawu obtenait le poste de 5ème adjointe, Mouhamed Magassouba, ex-Pastef prend le 6ème adjoint. Mawlou Diakhaté du Grand Parti est 7ème adjoint, Mme Jacqueline Badiane du PUR 8ème adjoint, Bassirou Samb Taxawu Sénégal 8ème adjoint et Mme Khady Niang Sylla (PEM Habib Sy) 9ème adjoint. Seulement au moment du vote, le maire Barthélémy Dias a tenu à faire le point sur la bouderie de Pastef pour dégager toute responsabilité à ce niveau. « Je suis en train de recevoir plusieurs messages, même celui de ma mère qui me demande si j’ai essayé d’évincer des gens du bureau. Je tiens à préciser qu’il n’en est rien. La ville de Dakar est une institution. Je voudrais pour votre information vous préciser qu’il y a éviction et bouderie. Certains ont décliné des offres sur certains postes, nous respectons leur choix » a soutenu sans franchement convaincre le maire de Dakar.
COMMENT JUAN BRANCO S’EST JOUÉ D'ISMAÏLA MADIOR FALL ET DES FORCES DE SÉCURITÉ SÉNÉGALAISES
L’avocat activiste, qui a profité des tergiversations des services du ministre de la Justice avait une longueur d’avance et a gagné, entre temps haut la main, la bataille de l’opinion
Le dossier de l’avocat activiste Juan Paulo Lopez-Branco a été assurément une véritable patate chaude pour les autorités sénégalaises prises au dépourvu par son audace et son sens de la provocation. Inculpé ce lundi pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles, séjour irrégulier et outrage à magistrat, l’avocat de l’opposant Ousmane Sonko a été expulsé dans la foulée du territoire national. Après avoir exigé de voyager en première classe pour son retour au bercail, Juan Branco a tenu un point de presse à Paris pour partager ses premières constatations lors de son bref séjour carcéral à la célèbre prison de Rebeuss. En attendant ses prochains missiles, votre journal préféré vous livre en exclusivité les dessous de son arrivée et de son arrestation avec l’implication du Quai d’Orsay
Il faut savoir d’abord que Juan Branco fait partie du quatuor de tête des personnes les plus informées de Wikileaks, l’organisation à but non lucratif de Julian Assange qui publie des documents classifiés. Aussi quand, le vendredi 14 juillet, le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Abdou Karim Diop, a annoncé un mandat d’arrêt international contre lui pour des crimes et délits relatifs aux émeutes qui ont secoué le Sénégal en juin dernier, l’avocat activiste — qui avait, pour sa part, porté plainte le 22 juin en France en même temps qu’il demandait à la Cour pénale internationale l’ouverture d’une enquête judiciaire contre certaines autorités de notre pays — a braqué ses radars directement au Point E, siège du ministère de la Justice, et au parquet de Dakar pour surveiller les moindres mouvements de Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Diop. Et quand il a appris que les deux, bien qu’ils se soient épanchés pompeusement dans la presse pour annoncer un mandat d’arrêt international contre lui n’étaient en fait que dans une stratégie de communication, Juan Paulo Lopez-Branco a organisé sa descente à Dakar en mettant dans la confidence quelques-uns de ses amis sénégalais. Ainsi, il a pris un vol pour la Gambie et c’est à partir de Banjul International Airport qu’i l a acheté son visa comme il est permis à tous les touristes de le faire. Dans la capitale gambienne, Juan Branco réserve régulièrement une chambre dans un hôtel de la place pour se requinquer avant le grand saut, le lendemain, à Dakar pour assister le 30 juillet 2023, en invité surprise, à la conférence de presse du pool d’avocats du chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko. Pendant 12 mn, à l’hôtel Le Relais où se tenait cette conférence, Juan Branco, conscient qu’il n’y avait aucune base légale pour l’arrêter, marque son territoire, déverse sa diatribe contre le procureur de la République et les autorités du pays avant de se lever et filer au nez et à la barbe des renseignements généraux impuissants, à bord d’un véhicule d’un de ses amis. Il change en cours de route de moyen de locomotion et monte à bord d’un véhicule en location pour aller se la couler douce dans la station touristique de Saly Portudal.
Les autorités judiciaires du pays, prises au dépourvu, ont mis 24 heures pour matérialiser à la hâte un mandat d’arrêt international. Qu’elles n’avaient pas lancé jusque-là ! Il faut dire que l’avocat activiste, qui a profité des tergiversations des services du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, avait une longueur d’avance et a gagné, entre temps haut la main, la bataille de l’opinion.
Signalé par le Quai d’Orsay
Après cinq jours de défiance, Juan Paulo Lopez Branco décide de rentrer à Paris. Alors que les autorités sénégalaises ont ceinturé la ville de Saint Louis avec un impressionnant dispositif de forces de sécurité et de défense (policiers et gendarmes) pour mettre la main sur lui, l’avocat franco-espagnol s’offre une embarcation dans la ville de Rufisque pour gagner les côtes mauritaniennes. Le Quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères), dont la plainte contre le même Juan pour divulgation de l’identité et de coordonnées téléphoniques de diplomates français en poste à Dakar est classée sans suite par le parquet de Paris, émet un avis de signalement aux autorités mauritaniennes pour arrêter Juan Branco. Arrêté dans la ville mauritanienne de Tiguent, Juan est acheminé à Nouakchott pour remplir les formalités de son extradition. D’ailleurs, dans la capitale mauritanienne, des pourparlers ont eu lieu avec les autorités sénégalaises et françaises sur les conditions et contreparties de cette extradition. C’est par la suite que Juan Branco a été conduit à Rosso avant d’être remis aux autorités sénégalaises. Fin de mission pour le Quai d’Orsay qui refile la patate chaude à Dakar.
Une patate chaude et pour Paris et pour Dakar
Mais c’était compter sans les puissants relais de Juan Branco éparpillés un peu partout dans le monde. Des amis qui mettront une pression intense sur nos autorités pour exiger la libération dans les plus brefs délais de l’avocat francoespagnol. Et vraisemblablement, ils ont obtenu gain de cause puisque Juan Paulo Lopez-Branco, devenu le pire cauchemar de notre ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, a été envoyé à Rebeuss le dimanche pour être remis en liberté provisoire dès le lundi. Comme pour Paris, la patate était trop chaude pour Dakar. Cerise sur le gâteau, au moment de son expulsion, l’avocat de Ousmane Sonko a exigé et obtenu de voyager en première classe avec, en prime, de jolies tenues traditionnelles offertes par ses confrères sénégalais. Après avoir dit banco ! Aux autorités judiciaires sénégalaises suite à leur mandat d’arrêt international fictif, Branco venait de triompher d’elles sur toute la ligne au terme d’un voyage qui l’aura conduit jusqu’à Dakar pour leur faire un pied de nez et leur tirer la langue comme un gamin mal poli !
ABASS FALL DÉBARQUÉ, NGONE MBENGUE PLÉBISCITÉE
Le Conseil municipal de la ville de Dakar s’est en fin conformé à la décision de la Cour d’appel sur le respect de la loi sur la parité
La Ville de Dakar a procédé hier, mercredi 9 août 2023, à la réélection de son bureau municipal. Sous la présidence du maire, Barthélémy Toy Dias, avec à son côté le préfet de Dakar, la session ordinaire du Conseil municipal qui est marquée principalement par l’élection du nouveau bureau municipal, conformément à la décision de la Cour d’appel sur le respect de la parité, a été sanctionnée par le choix au poste de premier adjoint au maire, de Mme Ngoné Mbengue, membre du mouvement Taxawu Senegal, de Khalifa Ababacar Sall. Mme Ngoné Mbengue, qui faisait face à Mme Marie Rose Faye, a obtenu 60 voix devant son challenger qui s’est retrouvée avec 20 voix. Cinq (05) bulletins nuls ont été recensés.
Le Conseil municipal de la ville de Dakar s’est en fin conformé à la décision de la Cour d’appel sur le respect de la loi sur la parité. Le bureau municipal s’est réuni hier, mercredi 9 août 2023, en session ordinaire, en vue de procéder à l’élection du premier adjoint au maire. En effet, Abass Fall qui occupait jusqu’ici la fonction de premier adjoint au maire de Dakar a été débarqué de ce poste, au nom de la parité, en faveur de Mme Ngoné Mbengue, membre du mouvement Taxawu Senegal, de l’ancien édile de la Ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Mme Ngoné Mbengue qui occupe désormais le poste de première adjointe au maire, a été plébiscitée par soixante (60) conseillers, devant son adversaire Mme Marie Rose Faye, qui en a obtenu vingt (20). Il y a eu cinq (05) bulletins nuls.
Il faut rappeler qu’après son élection, au lendemain du scrutin législatif du 31 juillet 2022, le Réseau de veille et d’alerte pour le respect effectif de la parité (RNVA) et le Conseil sénégalais des femmes (COSEF), ayant constatés des irrégularités par rapport au respect de la parité dans la composition du bureau élu, avaient saisi la Cour d’appel de Dakar qui, à son tour, avait sorti une décision de dissolution du bureau municipal. Le 23 mai dernier, lors de la réunion du Conseil municipal, qui avait pour objet le remplacement des conseillers décédés, notamment feu Palla Samb et Ousmane Seye, le préfet de Dakar a demandé que le bureau municipal soit dissous pour non respect de la parité. Mor Talla Tine avait exigé la tenue d’une autre rencontre, le plus rapidement possible, pour se conformer à la loi.
Une décision à laquelle pourtant s’est opposé, auparavant, le maire Barthélémy Dias, qui fondait sa position sur le cas de l’Assemblée nationale qui, selon lui, a en même temps un président homme et un vice-président homme. Mais, avec le temps, des divergences qui se sont invitées, opposant ainsi le parti PASTEF ou l’ancien parti dissous dont un des membres, l’occurrence son coordonnateur à Dakar, Abass Fall, occupait le poste de premier adjoint au maire, et Taxawu Senegal auquel appartient le maire de Dakar, ont eu raison de cette considération de l’édile de la Ville. Barthélémy Dias, est finalement revenu sur sa position.
LES PIROGUES NE DESEMPLISSENT PAS
Malgré les nombreux morts et les difficultés rencontrées par les candidats à l’émigration irrégulière, par voie maritime, les jeunes sont toujours tentés par le départ.
Malgré les nombreux morts et les difficultés rencontrées par les candidats à l’émigration irrégulière, par voie maritime, les jeunes sont toujours tentés par le départ. Après le rapatriement de Sénégalais du Maroc, d’autres migrants sont arrivés à Dakhla, à bord de pirogues. Pis, des corps de Sénégalais morts noyés ont été repêchés par les gardes côtes marocaines.
Le Sénégal cherche à sortir du gouffre de l’émigration irrégulière vers l’Europe, en validant une Stratégie nationale de lutte contre les migrations irrégulières, d’ici 2032. Seulement, malgré les initiatives, projets et programmes, le constat est que les départs ne faiblissent pas. Les candidats à l’émigration irrégulière sont toujours prêts à tout ou presque, pour le voyage incertain.
490 Sénégalais ont été rapatriés de Dakhla, par les autorités, la semaine dernière. Peu de temps après le départ du ministre auprès du ministre des Affaires des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, chargé des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck Ndiaye, chef de la délégation nationale dépêchée au du royaume chérifien, pour rapatriement de nos compatriotes en difficulté et dont certains étaient admis dans des structures sanitaires parce très malades, d’autres pirogues, avec à bord plus de 190 Sénégalais, sont arrivées dans la même ville marocaine de Dakhla.
En effet, le Consulat du Sénégal, a annoncé que la marine royale marocaine a secouru, dimanche dernier, 189 migrants et retrouvé 5 corps à bord d’une pirogue qui aurait quitté Mbour, le 20 juillet dernier. Deux (02) parmi les onze (11) rescapés les plus éprouvés par le voyage ont perdu la vie lundi, des suites de leurs blessures, a indiqué la source, soulignant que le nombre de passagers qui étaient à bord lorsque la pirogue a quitté le Sénégal était encore inconnu, tandis que tous les rescapés ont été admis aux Centres d’accueil et d’hébergement de Bir-Guindouz et Dakhla. A la date du 7 août 2023, 472 Sénégalais rescapés et 07 dépouilles sont en attente de rapatriement à Dakhla, a renseigné la même source dans l’APS.
C’est dire donc, que les jeunes partent, en dépit des risques et des cas noyades fréquents dans l’Atlantique. «Cinq (05) corps sans vie de Sénégalais ont été récupérés par la marine marocaine, lundi 7 août.
Ces derniers se trouvaient sur une embarcation de 194 personnes qui faisait route vers les îles Canaries. L’embarcation avait chaviré, samedi, au large de Guerguerat, dans le Sahara occidental», renseigne de son côté Infos migrants. Et de révéler que, tard dans la nuit du dimanche 6 août, 36 autres Sénégalais sont parvenus à rejoindre, par leurs propres moyens, l’île d’El Hierro, l’une des plus petites de l’archipel des Canaries et la moins peuplée. Deux (02) mineurs se trouvaient parmi ce groupe qui a débarqué au port de La Restinga, dans la commune d’El Pinar. Preuve de l’accélération des départs, signale Infos migrantes.
Déjà au Sénégal, au moins 16 corps sans vie ont été retrouvés, le lundi 24 juillet, suite au chavirement de leur pirogue au large de Ouakam, près de la Mosquée de la Divinité. Auparavant, mercredi 19 juillet, les sauveteurs espagnols ont porté assistance à 82 personnes, parties du Sénégal, au large des Canaries. Une semaine plus tôt, 41 migrants, qui avaient quitté les côtes sénégalaises, ont débarqué par leurs propres moyens sur une plage de Ténérife, dans l’archipel espagnol, selon les services de secours. Par ailleurs, entre le 28 juin et le 9 juillet, 260 Sénégalais en détresse ont «été secourus dans les eaux territoriales marocaines».
Dans le même temps, les naufrages se multiplient. Une pirogue a chaviré, le 12 juillet dernier, au large de Saint-Louis, dans le Nord du Sénégal, provoquant la mort d’au moins 15 personnes. Et depuis fin juin, trois canots, composés de quelque 300 migrants, sont portés disparus. Ils avaient eux aussi pris la mer depuis les plages sénégalaises. A Fass Boye, dans la zone de Mboro, des familles inquiètes sont sans nouvelles de leurs proches perdus en mer.
LE SCRUTIN DES CARTES BROUILLÉES
Entre l'attente du candidat de la mouvance et les démêlés judiciaires du principal opposant, rarement le décor aura été aussi flou à quelques encablures d’une échéance présidentielle
L’élection présidentielle de 2024 s’annonce assez paradoxale. D’un côté, cela tient au fait qu’à sept mois des joutes électorales, la mouvance présidentielle est toujours en quête d’un candidat consensuel et malgré la charte signée mardi dernier au sein de Benno Bokk Yaakaar, rien ne présume que le candidat qui sera choisi par Macky Sall fera l’unanimité au sein de la coalition, tant les oppositions sont frontales. De l’autre côté, même si les déclarations de candidature se multiplient, le filtre du parrainage est encore là. Sans oublier la reconfiguration de l’opposition avec l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall et le cas Ousmane Sonko.
A sept mois de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, l’on se demande encore qui sera le candidat de la mouvance présidentielle. Ajouté à cela, le principal opposant Ousmane Sonko, est emprisonné depuis le 31 juillet dernier pour différents crimes et délits. Ce qui amenuise ses chances d’être candidat. Rarement le décor a été aussi flou à quelques encablures d’une présidentielle. En effet, le 3 juillet dernier, le président de la République, Macky Sall, a annoncé qu’il ne se représentera pas à l’élection présidentielle de 2024. Sur ce, des noms ont bruissé de partout mais ses partisans affirment lui avoir donné carte blanche pour le choix du candidat qui portera les couleurs de leur mouvance. Cependant, plus d’un mois après, Macky Sall peine encore à trouver un candidat consensuel. Pour preuve, lors de sa dernière rencontre, la coalition Benno Bokk Yakaar a fait signer aux candidats à la candidature une charte intitulée «Pacte d’honneur devant Dieu». Toutefois, il en est sorti que plusieurs prétendants n’ont pas adhéré à la charte qui contient dix points.
Parmi ceux-ci : « Le candidat choisi doit poursuivre le travail de la coalition » ; « Le candidat doit bénéficier du soutien des autres candidats» ; « Rester fidèle aux idéaux du BBY : gagner ensemble, gouverner ensemble »
Ce désaccord au sein de la coalition présidentielle en dit long sur les risques d’une implosion après la révélation de son candidat. D’autant plus que certains leaders de la coalition au pouvoir ont déjà en ligne de mire une candidature même si pour le moment ils affûtent les armes et laissent courir la rumeur.
PLURALITE DE CANDIDATURES, LES UNES AUSSI FANTOCHES QUE LES AUTRES
Même si le candidat de la coalition du parti au pouvoir n’est pas encore rendu public, moult prétendants ont officialisé leur candidature pour la présidentielle. Les unes aussi fantoches que les autres. Et pour cause, les potentiels candidats devront passer le filtre du parrainage même s’il a été assoupli. Pour cause, les députés ont donné leur feu vert pour réduire à 0,6% minimum et 0,8% maximum du corps électoral, le taux du parrainage citoyen requis pour être candidat à la présidentielle de 2024. En même temps, ils ont validé le parrainage des élus (maires et présidents de Conseil départemental) à hauteur de 13%. Parmi les personnes qui ont annoncé leur candidature, on peut citer entre autres, la directrice générale de la SEDIMA, Anta Babacar Ngom, l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, l’ancien ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta qui a quitté la coalition Benno Bokk Yaakaar et lancé son parti.
RECONFIGURATION DE L’OPPOSITION AVEC L’ELIGIBILITE DE KARIM WADE ET DE KHALIFA SALL
L’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall risque encore de changer les cartes. Exclus à l’élection présidentielle de 2019 à cause de leurs condamnations dans des affaires financières, ils devraient être en lice en 2024. L’Assemblée nationale a acté leur éligibilité le samedi 5 août, en adoptant la réforme du Code électoral. Si le texte défendu par le gouvernement est promulgué, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, s’annoncent parmi les principaux candidats à la présidentielle de février 2024. Et ce replacement de Khalifa Sall et de Karim Wade pourrait conduire à une reconfiguration de l’opposition sénégalaise, même si leurs candidatures semblent encore en suspens, en raison de l’épée de Damoclès que constituerait l’amende consécutive à la peine infligée par le tribunal.
LE CAS OUSMANE SONKO
Autre facteur qui semble faire de la présidentielle de 2024 un scrutin dont les cartes sont brouillées, c’est le cas du principal leader de l’opposition Ousmane Sonko, malgré ses multiples déboires judiciaires. Inculpé pour différents crimes et délits dont « complot contre l’autorité de l’Etat », « appel à l’insurrection », placé sous mandat de dépôt depuis le 31 juillet dernier, et son parti dissout, le maire de Ziguinchor reste encore éligible.
Ses partisans, tout comme beaucoup de juristes, estiment toutefois que cela n’enlève en rien son éligibilité à la présidentielle de 2024. A leurs yeux, son arrestation a anéanti la décision de justice. Par conséquent, un nouveau jugement s’impose. Ce que le gouvernement bat en brèche. Après le procureur de la République, c’est au tour du ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, de monter au créneau, pour dire que son arrestation n’a rien à voir avec l’affaire Sweat Beauté. « Le contumax est frappé de toutes les déchéances prévues par la loi. Et donc, pour l’instant, la contumace ne tombe pas. Parce que le jugement de la Chambre criminelle qui l’a condamné à 2 ans de prison n’est pas exécuté», a-t-il dit lors d’une conférence de presse tenue le lundi 7 août. Il faut aussi rappeler qu’Ousmane Sonko a été condamné par la Cour d’appel de Dakar à 6 mois de prison avec sursis, à payer 200 millions F CFA de dommages et intérêts et de contrainte par corps maximum pour diffamation. C’est dire la situation paradoxale dans laquelle le pays se trouve à 7 mois de la prochaine élection présidentielle.