L’avocat Maître Clédor Ly dénonce la séquestration du leader de Pastef. Dans une correspondance adressée au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, il s’est offusqué de la privatisation de liberté de son client par les forces de défense et de sécurité. Il soutient avoir été éconduit 9 fois par les policiers du GMI.
«J’ai l’avantage d’attirer votre attention sur des faits insolites qui portent atteinte aux droits fondamentaux de la Défense et aux droits du travail. Depuis trois (03) jours, je me suis rendu neuf (09) fois au domicile de mon client Ousmane Sonko chef de l’opposition qui a besoin de parler et de communiquer avec ses conseils» écrit Me Clédor Ly dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
Selon l’avocat, les FDS l’empêchent de voir son client. Ce qui, à l’en croire, porte une entrave à l’exercice de son métier. «Dans la journée du 1er Juin 2023, les forces de l’ordre qui dépendent de votre ministère ont porté atteinte à la dignité de la profession d’avocat, ainsi qu’au libre exercice de la profession. Je suis victime de refus systématique de contact avec mon client qui a besoin de moi pour des raisons professionnelles et, depuis votre communiqué du 1er Juin 2023 annonçant les entraves à la liberté de communication et d’opinions par tous moyens de diffusion publique justifiant ces violations par la nécessité de sauvegarder l’ordre public et de la protection des biens et des personnes, mon isolement avec le client, ainsi que l’isolement des membres de son collectif, victimes de voie de fait pour avoir été gazés, est devenu total « s’est offusqué le ténor du Barreau. Me Clédor Ly rappelle à Antoine Félix Diom, procureur dans une autre vie, que la défense est un droit absolu auquel il ne peut être apporté aucune restriction. Ce droit, souligne-t-il, est reconnu et respecté même dans les Etats dictatoriaux et fascistes
. «J’ai été éconduit 9 fois, ce qui, au-delà d’une atteinte aux droits de la Défense, porte aussi atteinte aux droits économiques et sociaux de la profession d’avocat en tant qu’elle constitue une entrave à l’exercice de la profession, au droit et à la liberté du travail. Il m’a toujours été répondu après plus d’une heure d’attente et de consultations téléphoniques de la hiérarchie : <> « a révélé Me Clédor Ly. Selon qui, il ne peut être compris que, dans un État qui se dit démocratique, un citoyen soit interdit de rendre visite ou d’être visité par son Avocat-Conseil pour des raisons professionnelles. «Cette situation ne peut perdurer, le ministre de l’Intérieur étant le supérieur hiérarchique des personnes coiffées de bérets rouges identifiées comme faisant partie du Groupement Mobile d’Intervention de la police dépendant de votre hiérarchie directe, cette correspondance vous est adressée pour que les ordres idoines soient donnés afin que les avocats de Monsieur Ousmane Sonko puissent exercer librement leur travail de conseillers et avoir accès à ce dernier» exige-t-il
Pour conclure, l’avocat d’Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly estime que le Sénégal ne saurait renier ses engagements internationaux et les articles 23 alinéa de la Déclaration Universelle des Droits de I’Homme, 6 alinéa du Pacte International Relatif aux Droits Économique Sociaux et Culturels ; 15 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ; 4 alinéa 1 du Règlement 05 de I’UEMOA ; 8.10 de la Constitution de 2001modifiée ; 4 alinéa2 de la loi 84-09 du 04 Janvier 1984 sur le Barreau ; 392 du Code pénal.
Rappelant au passage les dispositions de I’ article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de I’ Homme et des Peuples de 1789 intégré dans le corpus juridique <> rappelle l’avocat.
LE PATRON DES RENSEIGNEMENTS DANS LA CAPITALE LIMOGE A PEINE NOMME
Le colonel Ibrahima Dieng n’aura guère eu le temps de goûter aux délices de cette promotion bien méritée.
Nouveau chef du Service régional des renseignements de la région de Dakar, c’est-à-dire les yeux et les grandes oreilles du gouvernement chargées de surveiller tout le monde et de permettre au président de la République d’être au courant de tous nos faits et gestes — ainsi que ce toutes nos coucheries!—, le colonel Ibrahima Dieng n’aura guère eu le temps de goûter aux délices de cette promotion bien méritée.
En effet, le pompon ou le Graal de tous les chefs flics du renseignement, c’est de coiffer le service régional de Dakar antichambre avant d’accéder s’ils travaillent bien à la Direction générale de la Sécurité du territoire (DST), dirigée par le commissaire Mendy, dont ils dépendent. Le commissaire Ibrahima Dieng, donc, nommé il y a quelques jours à la tête de l’ex-BNSE (Brigade nationale de sûreté de l’Etat), n’a pas eu le temps de déballer ses bagages. En effet, il vient d’être relevé de ses fonctions à peine arrivé à Dakar en provenance de Kaolack —il avait servi auparavant à Thiès — pour être affecté à Tambacounda comme commissaire urbain…c’est-à-dire dans la police en tenue !
Le « crime » du pauvre commissaire Ibrahima Dieng : eh bien, on lui reprocherait une proximité familiale avec le chef du protocole de l’ennemi numéro un du régime en place, c’est-à-dire Ousmane Sonko ! Voilà donc un professionnel du renseignement aux excellents états de service et à la loyauté jusqu’ici sans faille qui est sanctionné négativement, selon ses collègues, pour un délit supposé de parenté. Pour cela, il va devoir désormais se coltiner les voleurs, les violeurs, les petites frappes, les prostituées, les escrocs minables, les fumeurs de chanvre et…aussi traquer sans doute les « forces occultes » puisqu’il se retrouve désormais placé sous l’autorité du commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique ! Encore heureux qu’il ne soit pas affecté à la compagnie de circulation, le pauvre commissaire Ibrahima Dieng…
Le secrétaire d’État Blinken câble Macky
Depuis l’éclatement des manifestations, le Sénégal est suivi par toutes les puissances étrangères. Le secrétaire d'État américain, Antony J. Blinken, s'est entretenu au téléphone hier avec le Président Macky Sall. Selon un communiqué, le secrétaire Blinken et le Président Sall ont échangé sur la situation politique et les troubles récents au Sénégal. A cet effet, le secrétaire d’Etat a exprimé ses condoléances pour les personnes décédées et blessées lors des manifestations. Il a réitéré le soutien des États-Unis au peuple sénégalais et aux valeurs démocratiques.
La leçon de Hadjibou Soumaré
Au sortir de son audition sur le fond par le juge d'instruction dans l'affaire des 7, 9 milliards Fcfa, l'ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré s'est prononcé sur la tension qui sévit au Sénégal ainsi que le dialogue national initié par le chef de l'Etat. Ainsi, Hadjibou Soumaré a invité Macky Sall à ne pas écouter les va-t-en-guerre et d'être le Président de tous les Sénégalais. L'ancien président de la commission de l'Uemoa souhaite un dialogue sincère où les gens viennent sans arrière-pensée. Il rappelle que même les grandes guerres se sont terminées autour d’une table. «Nous sommes en conflit politique et celui qui est le dépositaire du mandat des Sénégalais en l'occurrence le président de la République Macky Sall doit savoir qu'il est le Président de tous les Sénégalais.Il doit avoir le courage de ne pas écouter les gens va-t-en-guerre», a-t-il déclaré. À cet effet, Hadjibou Soumaré demande à toute la classe politique ainsi qu’au gouvernement de revenir à la raison afin de ramener la paix.
Les craintes de l’ONG Horizon Sans Frontières
Le président de l’Ong Horizon Sans Frontières est désagréablement surpris par la fermeture des consulats de la part du ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l'Extérieur (MAESE). A l’en croire, cette mesure dite conservatoire qui fait suite à la série d'agressions récemment perpétrées contre les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal à l'étranger, notamment à Paris, Bordeaux, Milan et New York, relève d’une promptitude de la ministre de tutelle à fermer les consulats du Sénégal à l’étranger qui frise un affolement soi-disant pour la sécurité de ses collaborateurs, alors que même celles ou ceux qu’ils sont censés protéger ne bénéficient pas d’une telle réactivité. Boubacar Sèye pense que cette décision politique risque de creuser davantage la fracture sociale entre le Sénégal et sa diaspora
Le guérisseur Daouda Dièye encourt 15 ans de prison
Le 22 octobre 2022, Aminata Bitèye saisit la gendarmerie de Bambey d’une plainte contre Daouda Dièye. Elle expliquait que souffrant de maux de tête persistants, elle s’était rendue chez le guérisseur Daouda Dièye pour traiter sa maladie, mais le quinquagénaire avait profité d’une séance de consultation pour la neutraliser mystiquement. A l’en croire, le guérisseur s’était assis sur un bidon, puis l’avait tirée de force vers lui pour la faire asseoir à califourchon sur ses jambes. Et il l’a pénétrée brutalement. Sous l’effet de la surprise, elle s’était levée automatiquement et avait vu du sang sur ses parties intimes et son sous-vêtement. Maculé de sang, le sous-vêtement en question a été mis sous scellé. Elle signalait que c’est la première fois qu’elle avait un contact sexuel avec un homme. La mère de la plaignante a confirmé les propos de sa fille avant d’ajouter que Daouda Dièye voulait étouffer l’affaire en échange de la somme de 2 millions FCFA. Arrêté par les enquêteurs, Daouda Dièye a reconnu qu’Aminata Bitèye était présente dans l’enclos servant de salle de bains mystiques avant de dire qu’elle y est restée seule. Niant catégoriquement les faits de viol allégués par la plaignante, il a reconnu toutefois avoir proposé les deux millions à la famille d’Aminata Bitèye, pour préserver sa réputation. Inculpé des chefs de viol et charlatanisme. Devant la barre, les deux parties ont réitéré leurs déclarations faites à l'enquête. Le représentant de la société a requis une peine de quinze années de réclusion criminelle contre le guérisseur. Daouda Dièye et Aminata Bitèye devront s'armer de patience jusqu'au 20 juin prochain, date à laquelle le verdict sera rendu.
Mimi dit niet
Certains acteurs politiques craignent que le dialogue national serve de prétexte au Président Macky Sall pour proroger son mandat. En tout cas, Aminata Touré s’opposerait à cette proposition. L’ancienne Première ministre insiste que l’élection présidentielle devra impérativement se tenir à date échue, en février 2024, avec la participation de tous les candidats. Pour elle, seul le Président Macky Sall n’y participera pas, d’après les dispositions très claires de la Constitution. Selon Aminata Touré, aucun report de l’élection présidentielle ne peut être envisagé. Par ailleurs, elle estime que les plaintes nationales et internationales doivent rapidement permettre de situer les responsabilités sur les tueries de 16 de nos enfants et les commanditaires et auteurs doivent rapidement répondre de leurs actes de barbarie.
Olivier Boucal arrêté
Le président du mouvement «Goudomp Debout» a été arrêté mardi à son arrivée à l’aéroport international Blaise Diagne. L’Inspecteur du Trésor, Olivier Boucal, a été conduit par les gendarmes à la Section de recherches de Colobane. On lui reproche d’avoir fait appel à l’insurrection à travers une vidéo. D’après certaines informations, c’est lui qui a fait venir des femmes de la Casamance pour cuisiner pour les manifestants composés d’ancien rebelle. Par les temps qu courent, il risque d’être poursuivie pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Ndèye Khady Ndiaye interjette appel
L’affaire Sweet beauté sera jugée à nouveau à la cour d’Appel de Dakar. Les avocats de la propriétaire du salon de massage «Sweet beauté», Ndèye Khady Ndiaye, ont interjeté appel hier. Ainsi, les avocats ont introduit cette nouvelle option judiciaire qui permettra « la suspension de sa condamnation en attendant la suite de la procédure », informe Le Soleil.sn qui cite Me Moussa Sarr. Pour rappel, Ndèye Khady Ndiaye a été condamnée à 2 ans de prison ferme pour «incitation à la débauche» en même temps que le leader de Pastef pour complicité et corruption de la jeunesse.
Récusation de Moustapha Niasse
Le président de l'Alliance des forces de progrès (AFP), Moustapha Niasse, a été récusé comme président du dialogue national par le bureau du parti « Ëlëg sibir - Arc en ciel ». Ce, à la suite de sa réunion, pour examiner la réponse à donner à l'invitation relative à la reprise des travaux des Commissions du Dialogue national. Selon Sheikh Mamadou Dieng, Moustapha Niasse est chef de parti donc, il est une partie au conflit politique. Il indique que tous les anciens présidents des Dialogues politiques nationaux qui se sont succédé, comme dans un roman à épisodes, ont été désignés par consensus, contrairement au cas du leader de l'Afp, imposé d'autorité par le Président Macky Sall. Sheikh Mamadou Dieng et son parti regrettent, par ailleurs, que l'opposition n'ait pas une position commune face à cette importante rencontre, dont les contours auraient dû être préalablement discutés et définis autour de l'impossibilité d'un troisième mandat du Président Macky Sall. Pour le parti «Ëlëg sibir - arc en ciel», l'opposition a plutôt donné l'impression, lors du grand oral au Palais de la République, de venir quémander des espaces de liberté et de participation.
Kaolack : les 44 manifestants pro-Sonko relaxés
Il y avait du monde hier au tribunal de grande instance de Kaolack où se tenait le procès de 44 personnes interpellées lors des manifestations du 1er juin, du garde du corps d'Ousmane Sonko, son chauffeur et du coordinateur de Pastef de Vélingara. Les trois derniers ont été appréhendés lors de l'interpellation de Sonko à Koungheul. Mais tout ce monde a été relaxé au bénéfice du doute. Un vent de dégel
Les manifestants de Richard Toll relaxés
Restons sur les procès des manifestants pour dire que le Tribunal d’instance de Dagana a relaxé tous les prévenus. Ils étaient arrêtés par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations à Richard Toll. Par contre, le parquet de Saint-Louis a placé sous mandat de dépôt 48 manifestants sur les 63 déférés.
Le guinéen M. Baldé poignarde son compatriote au cœur
Le ministère public de la chambre criminelle de Dakar n’a pas été clément avec l’accusé M. Baldé qui comparaissait hier pour homicide volontaire et détention d’arme sans autorisation. Le mis en cause risque la prison à perpétuité. Selon le maître des poursuites, M. Baldé avait l’intention manifeste de donner la mort, puisque la victime a été touchée au cœur. Suffisant pour que le parquetier requière la réclusion criminelle à perpétuité contre l’accusé. Devant la barre, M. Baldé a contesté les faits qui lui sont reprochés. A l’en croire, c’est le défunt M. Diallo qui a sorti un couteau au cours de leur bagarre. C’est ainsi qu’il l’a poussé avec ses deux mains et le défunt est tombé et l'arme l'a atteint à la poitrine. Il venait de voir la victime pour la première fois, a soutenu Baldé qui vit au Sénégal depuis 2018 alors que ses parents se trouvent en Guinée. Les faits se sont déroulés le 24 septembre 2020 Grand-Yoff. Par contre, les témoins ont renseigné que les deux protagonistes avaient des antécédents, car ils se disputaient tout le temps. Le jour de la bagarre, ils étaient tous les deux armés de couteaux. Pour l’avocat de la défense, Me Seyba Danfakha, il urge de requalifier les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Délibéré le 5 juillet prochain.
Macky et les problèmes d’Approvisionnement en eau
Le Chef de l’Etat a interpellé le ministre de l’Eau et de l’Assainissement sur les difficultés d’approvisionnement en eau dans le monde rural. En conseil des ministres hier, il a demandé au ministre Serigne Mbaye Thiam de prendre les mesures adéquates en relation avec la Sones, la Sen’Eau, l’Ofor et les délégataires de service public en milieu rural pour assurer, en liaison avec les associations et les autorités territoriales, l’amélioration continue du fonctionnement et de la gestion des systèmes hydrauliques sur l’étendue du territoire national. Il faut dire que dans monde rural Aquatech et Soges font du n’importe quoi. Parfois, les populations peuvent rester des jours sans eau à cause d’une pénurie de carburant. Pourtant les factures restent chères.
Dialogue social au sein des Collectivités territoriales
Restons avec le chef de l’Etat qui s’est intéressé aussi au fonctionnement des collectivités territoriales. A ce propos, le Président Sall a demandé au ministre des Finances et du Budget et à son collègue en charge des Collectivités Territoriales de prendre les mesures en relation avec les exécutifs territoriaux, en vue d’asseoir un dialogue social permanent visant l’amélioration des conditions d’exercice des agents de la fonction publique territoriale, ainsi que le fonctionnement adéquat des services administratifs des collectivités territoriales. Par ailleurs, le chef de l’Etat a nommé l’enseignant Chercheur en Droit public àl’Université́ Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Cheikhou Issa Sylla, président du Conseil d’administration de la Société des mines du Sénégal oriental (MIFERSO).
Vers l’exclusion de la diaspora du processus électoral
Un malheur ne vient jamais seul. Selon l'expert électoral Ndiaga Sylla, la décision de la chancellerie de fermer, à titre provisoire, les Consulats généraux du Sénégal va impacter le processus électoral. La fermeture provisoire des Consulats impactera le processus électoral, a dit l'expert électoral dans une publication. Sous ce rapport, dit-il, l'Etat du Sénégal doit solliciter la sécurité des Ambassades et Consulats auprès des autorités locales. A défaut, ajoutera-t-il, il y a la voie de la prorogation de la période contentieuse à titre exceptionnel. Tout en regrettant les saccages des Consulats généraux et missions diplomatiques, il espère que des mesures idoines seront prises dans les meilleurs délais pour faire respecter le droit des électeurs résidents ou établis à l’étranger à former un recours auprès des Consulats.
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LE TRIO GAGNANT DE STEREO AFRICA 2023
Lion Fox, Maguette Faye et Abda ont donné un concert live dans une cadre papistique d’un hôtel huppé de Dakar devant un public composé du gotha du showbiz. Ces 3 artistes sont les finalistes du concours de musique acoustique- Revire le concert
Le label Stéréo Africa a officiellement remis, le mercredi 24 mai, des prix aux 3 finalistes de la deuxième édition de son concours de musique acoustique intitulée «Unplugged sessions» , dans un hôtel chic du centre-ville de Dakar, devant un public trié sur le volet, composé notamment des acteurs du showbiz. Les lauréats ont reçu leur prix après avoir joué environ, 30 a 40 minutes chacun devant des spectateurs médusés et admiratifs du talent indiscutable de ces jeunes artistes africains. Lion Fox, Maguette Faye et Abda sont les heureux gagnants de l’édition.
Après la sélection de ses trois talents, le label Stéréo Africa Festival a honoré son trio gagnant issu du concours « Unplugged Session », le mercredi 24 mai 2023, dans un hôtel chic de Dakar sur une estrade montée en bordure de mer et face au restaurant de l’hôtel ou sont installés les invités pour savourer cette musique o combien captivante. C’est dans un cadre idyllique presque paradisiaque que le trio gagnant s’est exprimé en toute sérénité. Le public de moins de deux ans personnes est composé du gotha du showbiz dont auront besoin ces jeunes pousses pour mener à bien leurs carrières respectives.
Ce concert live acoustique d’environ deux heures de temps est en quelque sorte une confirmation, voire une validation et une autopromotion pour ces jeunes artistes très promoteurs. Les prestations sont suivies de remise d’attestation de participation aux lauréats. « C'était un grand plaisir de participer à ce concours qui était à la auteur de mes attentes, un concours bien organisé et bien fait avec des participants très talentueux venant de différents pays africains qui nous on ébloui sur scène et qui m'ont personnellement motivé à me surpasser sur scène », s’est réjoui Maguette Faye.
Pour cette deuxième édition de ce festival de musique acoustique, les trois talents retenus sont Lion Fox et Maguette Faye du Sénégal et Abda, originaire des iles Comores, respectivement premier, deuxième et troisième prix.
En tant que finaliste, ils auront « droit à des sessions d'enregistrement dans des studios professionnels ainsi qu'un accompagnement artistique sur un an minimum », nous a revelé Lion Fox, le premier Prix. Un coup de pouce inestimable pour ces jeunes pousses qui en auront bien besoin pour faire exploser tout leur talent dans un showbiz ou rien n’est donnée même quand le talent est incontestable.
Ce concert devant le gotha du showbiz est une opportunité pour ces artistes de faire des contacts utiles pour la suite de leurs carrières respectives. « L'avantage, c'est qu'on est en face de grands professionnels de la musique sénégalaise. Il y a des échanges de contacts, des opportunités de contrat de production, et tant d'autres », s’est félicité Lion Fox.
Pour Abda, 3e prix originaire des iles du Comores a pu faire découvrir son style musical qui il appelle de l’afro-comores aux autres Africains. Il prévoit d’ailleurs de réaliser un projet musical au Sénégal avec des artistes du pays.
«J’ai des amis sénégalais en France qui sont des musiciens et je sais très qu’ils ont de bons niveaux en matière de musique ici au Sénégal. Pourquoi monter un projet ici au Sénégal parce que si je joue avec un Comorien, il va jouer vraiment bien comme on joue chez nous mais je pense que si c’est un Sénégalais qui joue avec les rythmes de chez , moi à sa façon ça peut me rapporter plus qu’ un comorien. Je ne dis pas que je n’aimais pas joué avec des Comoriens, c’est mes frères. Mais le bassiste sénégalais s’il joue sur le rythme comorien, ce ne sera jamais pareil que si c est un Comorien qui joue », a estimé l’artiste dans une interview avec AfricaGlobe Tv.
Pour mémoire, cette deuxième édition du festival Stéréo Africa s’est tenu du 9 au 13 mai 2023. Après la qualification, ce sont 13 artistes sur une cinquantaine qui ont été retenus pour prendre part à la finale tenue au Clos Normand, à Dakar.
LE SENEGAL ADOPTE UN NOUVEAU CODE DE L'ENVIRONNEMENT
Pour une bonne gestion de l’environnement, le Sénégal vient de mettre en place un cadre juridique rénové
Pour une bonne gestion de l’environnement, le Sénégal vient de mettre en place un cadre juridique rénové. Les députés de l’Assemblée nationale ont adopté hier, mercredi 7 juin 2023, le projet de loi N°13/2022 portant Code de l’environnement, qui présente des nouveautés notamment en ce qui concerne l’exploitation du gaz et du pétrole.
Le Sénégal dispose désormais d’un nouveau Code de l’environnement. Il remplace celui de 2001. Le projet de loi N°13/ 2022 portant Code de l’environnement a été adopté hier, mercredi 7 juin 2023, par les députés. «Nous venons d’avoir un Code qui permet d’intégrer les éléments nouveaux, en améliorant le Code qui était là depuis 2001. Ça fait des décennies et, entre temps, le Sénégal a évolué en termes de réalités. Je prends comme exemple l’exploitation du pétrole et du gaz», a déclaré le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Alioune Ndoye.
Le nouveau cadre juridique de gestion de l’environnement a ainsi pour objectifs : «l’exploitation rationnelle des ressources naturelles», «l’adaptation du cadre juridique de l’environnement au nouveau contexte national et international», «la lutte contre les différentes sortes de pollutions et nuisances», «l’amélioration des conditions de vie des populations dans le respect de l’équilibre de leurs relations avec le milieu ambiant», «la mise en place d’un régime spécifique de responsabilité garantissant la réparation des dommages causés à l’environnement».
«Nous avons tenu compte de beaucoup de choses. Déjà, les éléments qui n’étaient pas pris en charge sont aujourd’hui internés. Nous avons davantage encadré les études environnementales. Nous avons mis dans ce Code le droit positif des dispositions qui sont du droit communautaire et également au niveau international, les différentes Conventions signées», a expliqué Alioune Ndoye. En effet, le nouveau Code de l’environnement présente des nouveautés. Il s’agit, par exemple, de la mise en place d’un Fonds spécial de protection de l’environnement dont l’objectif est le «financement des activités de protection de l’environnement, le renforcement des dispositions de gestion des activités minières, pétrolières et gazières».
«Le ministre considère que le budget de l’Etat, seul, est insuffisant pour faire face aux impacts néfastes des changements climatiques. C’est pourquoi, il a créé des Fonds environnementaux, financés en grande partie sur ressources extérieures, pour prendre en charge certains impacts négatifs et risques notamment l’érosion côtière, les pollutions et les accidents industriels, majeurs etc.», lit-on dans le rapport document de l’Inter commission constituée par la Commission du Développement durable et de la Transition écologique et la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’Assemblée nationale.
Parmi les innovations du nouveau Code de l’environnement, il y a aussi le «renforcement du cadre de gestion des substances nocives et dangereuses et des déchets», «l’encadrement des opérations de transport des matières dangereuses», le «renforcement des dispositions de gestion des activités minières, pétrolières et gazières», entre autres. Lors du vote du projet de loi, 27 amendements ont été faits, mais deux ont été adoptés.
LA PRISE DE PAROLE DE MACKY SALL SUR LES VIOLENTES MANIFESTATIONS DES 1ER ET 2 JUIN, A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE JEUDI
Les parution de ce jeudi 8 juin 2023 mettent en exergue La prise de parole du chef de l’Etat en Conseil des ministres sur les violentes manifestations des 1er et 2 juin, consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko
Dakar, 8 juin (APS) – La prise de parole du chef de l’Etat en Conseil des ministres sur les violentes manifestations des 1er et 2 juin, consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’ est en exergue dans les quotidiens reçus jeudi à l’APS.
‘’C’est un Conseil des ministres presque spécial. Puisqu’il a été essentiellement question des manifestations du 1er juin et leur lot de morts, de blessés et de saccages d’édifices publics et privés’’, écrit le quotidien Bês Bi, relevant que ‘’tout le monde s’étonnait de son silence depuis’’ les évènements tragiques.
Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi, en Conseil des ministres, ‘’l’ouverture d’enquêtes judiciaires immédiates et systématiques pour faire la lumière sur les responsabilités’’ liées aux manifestations qui ont secoué plusieurs villes du pays, en particulier les régions de Dakar et Ziguinchor.
Macky Sall a présenté ses condoléances aux familles des victimes, souhaité un prompt rétablissement aux blessés civils, policiers et gendarmes, salué ‘’le professionnalisme remarquable et la posture républicaine efficace’’ des forces de défense et de sécurité, condamné fermement ces agressions graves contre l’Etat, rappelé l’impératif nécessité de protéger la République, etc.
‘’Enfin, Macky parle !’’, s’exclame WalfQuotidien en page intérieure.
‘’Le président de la République souffle le chaud et le froid à propos des émeutes de la semaine dernière. D’une part, il condamne fermement ces +agressions caractérisées visant à mettre le pays à l’arrêt+ et promet de poursuivre les auteurs. D’autre part, il promet son soutien et la présence de l’Etat aux côtés des familles des blessés et des morts’’.
Selon Le Quotidien, ‘’Macky Sall ne baisse pas la garde’’. ‘’Le président condamne les violences et les saccages et demande au gouvernement de protéger la République contre les attaques’’, indique la publication.
‘’Macky Sall s’engage à préserver la Nation et à protéger la République’’, dit Les Echos.
Pour faire la lumière sur ces ‘’manifestations violentes’’ et cette ‘’agression contre l’Etat’’, Macky Sall ‘’ordonne une enquête’’, souligne L’As.
Ce qui fait dire à L’Info que ‘’Macky Sall traque les responsables’’ de la ‘’mort de 16 Sénégalais dans les récentes émeutes’’.
Le président de la République ‘’affiche sa détermination’’, met en exergue Le Soleil, ajoutant que le chef de l’Etat s’adressera à la Nation à la fin des travaux du Dialogue national.
Alors qu’il était ‘’attendu par les Sénégalais sur les graves événements de la semaine dernière, le président de la République a décidé de s’adresser à la Nation… à partir du 25 juin. Surprise, il parlera des conclusions du dialogue national et non pas des morts de la semaine dernière !’’, écrit Le Témoin.
‘’Un message à la Nation du reste très attendu puisque la question du 3e mandat devrait être évacuée. Tentera-t-il une candidature ? C’est la grande question’’, relève le quotidien Bës Bi.
Le quotidien EnQuête qui note que ‘’l’arène politique, de plus en plus violente, haineuse et meurtrière’’, tente de percer ‘’les racines du mal’’.
«JE NE SUIS PAS CONTRE LE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE»
Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, est d’avis que pour la paix sociale à tout prix, rien ne devrait s’y opposer
Paix sociale à tout prix ! C’est désormais le slogan brandi un peu partout, suite aux manifestations meurtrières qui ont emporté 17 jeunes sénégalais les 1er et 2 juin derniers. Sans occulter les 14 autres morts en mars 2021. Une situation qui suscite des interrogations au sein de la classe politique sénégalaise et au niveau de la société civile. D’aucuns agitent déjà l’idée de reporter l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024 et de remettre les compteurs à zéro. Pour Maitre El Hadji Oumar Youm, si d’un tel scénario dépend le retour de la paix au Sénégal, rien ne devrait s’y opposer. Il l’a fait savoir dans une interview avec le groupe Sud Communication (Sud Quotidien, SudFM et sudquotidien.sn).
Quelle analyse faites-vous du verdict de l’affaire Sweet Beauty ?
Je serai un peu gêné de commenter une décision de justice. D’abord, en tant qu’avocat, juriste attaché au pacte républicain, à la démocratie, au respect qui est dû à nos institutions, notamment les institutions judiciaires. Je ne peux que constater la décision qui a été rendue, qui me semble totalement justifiée, au regard des dispositions qui sont contenues dans le Code pénal, dans la démarche du juge qui est un juge qui est saisi In Rem. Il est saisi des faits, il n’est pas saisi de l’infraction qui est invoquée. C’est à lui de reprendre l’intégralité des faits pour leur apporter la qualification qui puisse être la plus pertinente sur le plan technique, pour l’appliquer à la situation. Ce qu’il faut regretter, c’est justement les incidents qui ont émaillé cette procédure, depuis la convocation, avec beaucoup de mise en scène sur le chemin du parcours judiciaire. Où tantôt, on a un accusé qui est très prompt à répondre à la justice, qui demande même justice pour se défendre, pour montrer son innocence ; tantôt ce sont des reculades que nous avons constatées à chaque fois que la justice avait besoin d’un procès contradictoire, de version contradictoire pour que jaillisse la lumière de la vérité. Ce qu’il faut regretter, c’est aussi cette impudeur qui me parait être totalement abjecte. Un homme public, qui a des ambitions, qui d’abord viole les règles de restriction dans le cadre de la lutte contre la pandémie (de Covid-19, ndlr). Nous avons vu, en Europe, très exigeant sur les mœurs, sur la rectitude morale que les dirigeants doivent avoir, où des Premiers ministres ont démissionné, des ministres de l’Economie ont démissionné, des chefs de parti ont été contraints de démissionner. D’autres, humblement, ont présenté leur démission et se sont retirés de l’espace public, parce que l’espace public a des exigences en terme de normalité morale. Malheureusement, je pense que l’accent doit être beaucoup plus mis sur ça, que sur les qualifications judiciaires. Pour moi, on doit laisser aux professionnels, parce que nous avons une justice de professionnels, des gens compétents, sérieux, travailleurs, dévoués à leur mission, de prendre des décisions. Jusqu’à preuve du contraire, ce qu’ils ont dit, doit être considéré comme étant vrai.
Justement, en parlant de professionnels, certains professeurs de droit disent qu’on ne peut être condamné pour des faits pour lesquels on n’est pas poursuivi. Ousmane Sonko n’a jamais été poursuivi pour des faits de «corruption de la jeunesse». Est-ce que vous partagez cet avis là ?
Bien sûr que je ne partage pas du tout cet avis. J’ai été avocat. Dans les plaintes que j’ai eu l’avantage de déposer, je mets dans ces plaintes une réserve, en tant qu’avocat, pour dire : «tout autre fait susceptible d’être qualifié comme une infraction». Et ça, c’est la formule consacrée. Dans tous les cabinets d’avocats, vous verrez cette formule consacrée dans les requêtes ou les plaintes. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que le juge est saisi des faits, il n’est pas saisi d’une qualification juridique des faits. Et c’est à lui de reprendre les faits pour voir quelle est la qualification juridique qu’il donne aux faits. C’est pourquoi, d’ailleurs, les techniques de requalification, de disqualification existent en matière de procédure, permettant au juge de dire le droit. Maintenant, des professeurs d’université, dont certains souvent ne sont pas des praticiens, peuvent ignorer les procédures pénales. Parce que le droit, c’est un vaste champ social : il y a du droit social, il y a du droit commercial, il y a du droit de l’environnement, il y a du droit des sociétés, il y a du droit de procédures… On ne peut pas, parce qu’on est juriste, parler de tout et de rien. Laissons le soin aux magistrats, qui sont compétents, de dire ce qu’ils doivent dire, aux professeurs d’université de faire les commentaires d’arrêts ou les critiques d’arrêts dans les amphithéâtres. Ce qui est clair, c’est que la vérité judiciaire, la seule vérité judiciaire qui peut être donnée, c’est la vérité qui sort des Tribunaux, avec des voies de recours qui sont possibles. Quand quelqu’un n’est pas satisfait d’une décision de justice, il n’y a pas à rester là à dire j’ai raison, c’est d’exercer ces voies de recours, à parfaire ou à améliorer toujours dans une procédure judiciaire.
Toujours dans cette affaire, il y a certains qui pensent que Adji Sarr devait être poursuivie pour dénonciation calomnieuse ou diffamation ?
C’est leur appréciation. Moi, de la petite connaissance que j’ai de la matière, je pense que quand-même, déjà, elle sort victorieuse de ce procès, avec une condamnation d’un homme qu’on considère comme ayant abusé moralement de l’exploitation sexuelle d’une jeune dame sans défense, démunie, vulnérable, exposée aux dangers de la vie. Elle sort victorieuse de ce procès, avec une condamnation, avec des dommages et intérêts. Comment on peut sortir d’un procès avec une décision, un verdict qui est positif et se retrouver poursuivi pour dénonciation calomnieuse ? Je pense qu’il y a quelque chose qui ne cloche pas.
Le verdict a entraîné aussi des manifestations un peu partout dans le pays, avec des saccages de biens publics comme privés. On a dénombré 17 morts, avec le 6e qui est décédé à Ziguinchor. C’est pire que les événements qui se sont produits au mois de mars 2021 où on en avait dénombré 14. Comment est on arrivé à ce stade-là avec des nervis que l’opposition et le pouvoir s’accusent mutuellement d’avoir été utilisés contre /ou du côté de la Police ?
Les enquêtes sont en train d’être menées pour situer les responsabilités. Faisons confiance aux Forces de défense et de sécurité qui sont saisies de ces dossiers. Des éléments d’information dont nous disposons, nous savons effectivement que cet événement a été organisé depuis le départ, pour mettre le Sénégal à feu et à sang.
Ah bon ?
Oui ! Et en cendres ! Parce que ce qui a été fait depuis le départ, quand on regarde les discours politiques, on voit une variation très grave, un glissement vers la violence parfois même physique. Nous avons connu ces épisodes à l’Assemblée nationale où une député a été tabassée, proprement, parce qu’elle a osé prendre la parole et exprimer une opinion. Vous avez vu ce qui se passe dans les réseaux sociaux où nos autorités religieuses font l’objet d’un matraquage extraordinaire, au point que finalement personne ne peut s’exprimer et donner son avis. C’est ça les vraies atteintes à la liberté d’opinion, une atteinte à notre démocratie. C’est des partis politiques qui s’organisent pour apporter la révolution. Ce n’est pas pour apporter des changements démocratiques, pas pour apporter des alternances, mais pour apporter la révolution, faire la dictature de la minorité, mettre la pression sur la presse, instrumentaliser justement les procès pour les présenter comme des procès destinés à éliminer un adversaire politique, ancrer tout dans le subconscient des Sénégalais et apporter un projet de société qui est : «on remet tout en cause, on fusille tous ceux qui étaient là», etc. Le discours violent, il est là, comme un seul programme d’ailleurs de l’opposition, pour la plupart, de certains de l’opposition. Quand on appelle au «Mortal Kombat», on appelle au «thioki fin» et on demande à tout le monde qui est dans les régions de venir à Dakar pour régler les comptes au Président de la République et à son régime, on sait très bien qu’on n’est plus dans la politique. Par essence, le champ politique est un champ démocratique, d’échanges de courtoisies, de divergences dans les opinions, mais tout en restant dans les civilités et dans le cadre du pacte républicain. Quand on parle de pacte républicain, c’est le respect des institutions mais aussi la défense de notre souveraineté internationale, de la protection de nos Forces de défense et de sécurité. Sans sécurité, il n’y a pas de pacte. Sans sécurité, il n’y a pas de vie. Sans respect des institutions, on ne peut plus parler de démocratie .
De l’avis des membres de la société civile comme de l’opposition, s’appuyant sur l’appel interjeté par le parquet dans l’affaire de diffamation, l’objectif des procédures judiciaires initiées contre Ousmane Sonko est de le rendre inéligible pour la présidentielle de 2024. Que répondez-vous ?
Soit, c’est la procédure qui est destinée à rendre Ousmane Sonko inéligible ou c’est la décision. Maintenant, je me demande qui doit se contenter de la décision qui est rendue par la justice ? Qui est partie prenante à ce procès ? C’est la société civile ou c’est Mame Mbaye Niang qui était partie prenant ? Mame Mbaye Niang qui se sent jeté en pâture, qui a saisi les tribunaux de manière régulière pour demander que justice lui soit rendue. Les tribunaux, conformément au Code de procédure pénale, ont donné un verdict qui est susceptible d’appel, donc des voies de recours qui ont été exercés. Qu’est-ce qu’on veut maintenant mettre dans la tête d’une certaine société civile pour penser qu’effectivement, l’objectif, c’est d’éliminer X ou Y. Nous sommes dans la pratique judiciaire, toutes les règles qui sont prévues par cette pratique judiciaire sont conformes au droit. Faire un recours pour un procureur de la République, c’est à la limite une pratique qui relève même de l’ordinaire. Tout le temps, on voit les procureurs faire des recours quand les décisions de justice ne les satisfont pas. Maintenant, à tirer la conséquence comme quoi cet appel cherche à éliminer un opposant, franchement, faut arrêter ces types de raccourci et de conclusion qui nous paraissent très simplistes.
Des membres de la société civile demandent aussi une enquête suite aux événements de mars 2021 (14 morts), juin 2023 (17 morts), afin de traquer et de punir les coupables. Ce ne serait que justice le cas échéant ?
Tout en m’inclinant devant la mémoire de tous ces jeunes, je tiens également à présenter mes sincères condoléances à leurs familles et au peuple sénégalais et dire : plus jamais ça ! Plus jamais de cette catégorie d’acteurs politiques qui ne sait pas s’arrêter, qui dépasse les bornes, qui appelle à la violence, à la rébellion, qui appelle à des manifestations violentes et qui le fait tout le temps ! Je pense que d’ailleurs, au sortir de cet épisode, nous devons envisager, conformément d’ailleurs au référendum de 2016 sur le chef de l’opposition, sur les partis politiques, une loi sur les partis politiques qui prend compte de cette situation pour que plus jamais des discours politiques soient portés par des leaders politiques pour mettre le pays en situation extrêmement tendue. Il faut prendre rapidement des mesures législatives qui conviennent pour que les partis politiques respectent la Charte républicaine, que les discours politiques soient alignés sur les principes démocratiques et que justement la paix sociale, la tranquillité publique puissent être préservées parce que ce sont les acteurs politiques qui doivent donner le bon signal. Si demain quelqu’un est condamné à Thiaroye, à Guédiawaye ou à Pikine qu’est-ce qu’on va dire ? Personne ne peut plus être jugé et condamné parce que les acteurs politiques sont au-dessus des autres ? Ils sont qui (ces acteurs politiques) pour se mettre au-dessus de la loi ? Nous sommes tous des justiciables y compris le président de la République, les membres du gouvernement, tout le monde est justiciable. Sinon, on n’est plus dans une République mais plutôt dans une gouvernance discriminatoire où les uns peuvent faire ce qu’ils veulent sans que rien ne leur arrive et les autres sont écrasés tous les jours par une machine judiciaire.
Pourtant tout ce que vous dites a déjà fait l’objet de discussions et des propositions ont été retenues notamment dans le cadre des Assises nationales, la CNRI etc. Pourquoi votre régime n’a pas mis en œuvre ces mesures ?
Il faut une loi pour régler tout cela. Il faut une loi sur les partis politiques qui confirme et réaffirme le rôle des partis politiques dans le maintien de la stabilité sociale, de la cohésion sociale et de la Concorde nationale. Il faut une loi pour réprimer les partis politiques qui se mettent en marge de la loi et qu’on puisse les sanctionner, les supprimer, les dissoudre.
Le Président de la République a lancé le dialogue national sans la présence de l’opposition dite radicale. Ne risque-t-on pas encore de déboucher sur l’impossibilité d’appliquer les conclusions ?
Le dialogue a pour objectif non pas de construire une unanimité de tous les acteurs politiques, tout simplement parce que cela est plus ou moins impossible, mais plutôt de pouvoir, construire des convergences fortes autour de certains points, notamment le parrainage...
On a eu quand même un code consensuel en 1992 avec le Juge Kéba Mbaye et tout le monde l’avait bien accueilli ?
Parfaitement, ce code consensuel de 1992 a évolué ces derniers temps, notamment en 2017. En 2021, je pense, on avait procédé à une petite modification de ce code. Aujourd’hui, on doit pouvoir évaluer tout ça sur des questions sur lesquelles le consensus n’est pas tellement fort, notamment sur le parrainage d’abord et sur les cautions pour les élections présidentielles... Sur toutes ces questions, il faut quand même construire le consensus avant d’aller à l’élection présidentielle de février 2024. Et nous pensons qu’effectivement, au vu de la cérémonie d’ouverture du dialogue, au vu aussi des discours qui ont été prononcés çà et là, nous pensons que les partis qui sont consacrés vont à ce dialogue avec une certaine objectivité, une envie justement de trouver les solutions aux problèmes qui ont été soulignés çà et là. Maintenant, il n’est jamais trop tard pour rejoindre le dialogue qui n’est pas pour Macky Sall, encore moins pour l’Apr ou Benno. C’est un dialogue national avec des commissions diverses, notamment une commission politique qui a pour mission justement de prendre en charge toutes les questions politiques sur lesquelles le peuple, de manière générale, les électeurs, attendent des solutions.
Un dialogue sans tabou, c’est le vœu du Président Sall. Mieux, il a même dit que la question de sa 3e candidature pourrait être inscrite dans les termes de référence. Vous faisiez partie de ceux qui avaient déclaré qu’il était en train d’exercer son dernier mandat ? Et c’est toujours votre position ?
Attendons les conclusions du dialogue parce que pour moi, ma fonction personnelle n’a pas été importante. J’appartiens à un parti, à une coalition, à un régime. Donc, il faut attendre que les conclusions de ce dialogue nous édifient. Moi, je ne suis pas candidat à l’élection de 2024, le Président de la République jusqu’à ce jour, n’a pas dit de manière formelle et claire, qu’il est candidat. Laissons le temps au temps et à l’occasion, Inch Allah, on reviendra sur cette question de 3e candidature.
D’aucuns agitent l’idée de reporter l’élection présidentielle d’une à deux ans pour régler définitivement les problèmes auxquels le pays est confronté. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Pour moi, l’élection est une fête de la démocratie. C’est bien de respecter l’agenda républicain pour tenir les élections à date échue. C’est ça le principe. Toutefois, je ne suis pas contre le fait de pouvoir reporter une élection, si ça doit permettre davantage de consolider la paix sociale, de raffermir notre démocratie, d’aller à des élections de manière paisible, dans des conditions de sérénité, pour nous permettre de réussir cette fête de la démocratie.
Des conditions ne sont donc pas réunies au regard du contexte socio-politique du pays ?
Nous sommes encore à dix mois des élections. On ne peut pas préjuger de ce qui va advenir d’ici là. Toutefois, j’estime que si les mêmes conditions doivent se présenter au moment des élections, la sagesse recommande de les repousser.
Pour beaucoup d’analystes politiques, tout autre candidat choisi à 10 mois de la présidentielle, en dehors de Macky Sall serait synonyme d’une défaite anticipée.
Tout dépendra du casting: de qui ?, de comment ? Tout dépendra aussi du contexte. Si c’est la logique électorale qui est respectée, au-delà de la personne de Macky Sall, c’est un régime, une coalition qui a fait un excellent travail. Nous avons un excellent bilan que personne ne peut contester. C’est un travail d’équipe sur les orientations stratégiques et une vision positive du président Macky Sall qui a réalisé des performances dans beaucoup de secteurs, économique, social, énergique, hydraulique, infrastructurel, etc. Les Sénégalais, au-delà d’une personne, choisisse aussi un régime, une vision, un programme. Nous avons un programme et une vision qui ont débouché sur un résultat extrêmement important. Le reste, c’est un problème de contexte et de mise en œuvre. Nous avons tous les atouts en termes d’organisation, de présence et de bilan. Par conséquent, au lieu de choisir un nouveau programme (rires), les Sénégalais ont intérêt à consolider un programme déjà mis en œuvre et réussi.
Effectivement, beaucoup de Sénégalais estiment que Macky Sall pourrait être qualifié de «bâtisseur» sur le plan des infrastructures. En revanche, d’autres soutiennent qu’il a pêché sur les libertés individuelles et la consolidation de la démocratie. Est-ce votre avis ?
C’est une perception que je ne partage pas. Si on jette un coup d’œil sur les rapports faits par le Sénégal au niveau des relations des droits humains, à Genève, ceux du ministre de l’Intérieur sur marches, nous sommes à moins de 2 % de manifestations interdites. Cela veut dire que le droit à manifestation est une réalité. Sur les droits humains, parce que les gens évoquent 400 voire 500 personnes arrêtées. Mais qu’est ce que ces personnes ont fait ? Il y a des milliers de Sénégalais dans le secteur politique et qui n’ont jamais été inquiétés, ni arrêtés. Le malheur de Macky Sall, c’est qu’il est arrivé au pouvoir au moment où surgit une génération d’acteurs politiques de genre nouveau, qui n’ont que l’intimidation, la menace, les invectives et les actes violents. A moins avis, c’est une question de salubrité publique. Il faut faire le lavage. Nous avons de sérieux problèmes. La presse peine à travailler parce que personne n’ose donner son opinion. La seule opinion tolérée, c’est celle favorable à Ousmane Sonko et à Pastef. C’est ça aussi la réalité ambiante au Sénégal. Ce qui n’est pas normal dans une démocratie. C’est pourquoi, je soutiens les forces de défense et de sécurité pour le travail remarquable qu’elles sont en train de faire, les ministres de l’Intérieur et de la Justice, le Président de la République. Parce qu’il faut de l’ordre dans ce pays. Il faut que la discipline règne, que la tranquillité publique soit rétablie. On ne peut être en politique et ne pas souffrir les critiques. Nous sommes les premiers à être critiqués par l’opposition. Nous l ’ a c c e p t o n s parce que c’est la règle du jeu. Pourquoi l’opposition ne supporterait-elle pas des critiques ? Tout ce qu’elle dit doit être pris comme argent comptant et que les opinions contraires sont à combattre souvent même à abattre ? Ce qui n’est acceptable !
Vous ne trouvez pas paradoxal que malgré le portrait-robot que vous dressez de l’opposition, que les électeurs, donc le peuple, décident d’installer ou presque une cohabitation au sein de l’hémicycle lors des dernières élections législatives ?
Attention ! Dans cette opposition, il y a opposition et opposition. Il y a eu une coalition que je respecte avec des gens sérieux comme Khalifa Ababacar Sall, les Mourchachidines etc. Ils font de la politique. Ce sont des acteurs politiques. Ils ont un discours politique qu’on peut comprendre.
Le problème, c’est Pastef ?
Le problème, c’est Ousmane Sonko ! Le problème du Sénégal en ce moment c’est Ousmane Sonko, ce n’est pas Pastef. C’est lui qui appelle à la rébellion, à mettre le Sénégal à feu et à sang, au Mortal Kombat, au «Thioki Fin». Ce sont des invocations qui n’ont jamais été tenues par un acteur politique. Nous avons eu de grands opposants tels Mahmout Diop, Cheikh Anta Diop et Abdoulaye Wade pour l’histoire contemporaine. Nous n’avons jamais eu ces discours d’une telle médiocrité et d’une telle violence.
Monsieur le Président, l’Assemblée nationale traverse aussi des moments difficiles. Est-il possible de travailler dans ces conditions pour contrôler l’action du gouvernement ?
(Il hésite). Il est évident que l’Assemblée nationale travaille, les commissions fonctionnent. Je reviens d’ailleurs d’une plénière (hier, Ndlr) sur le code de l’environnement. Cela veut dire donc que l’Assemblée nationale travaille, le Gouvernement, les institutions fonctionnent etc. Même si par ailleurs évidemment, dans l’esprit et le cœur de tout Sénégalais, il y a cette peur qui a été installée. Je pourrais même caricaturer, «Peur dans la ville» (titre d’un film avec Jean-Claude Belmondo, sorti en 1975, Ndlr), parce que tout simplement la politique ne doit pas mener à la violence. C’est inadmissible ! Donc, j’encourage les Sénégalais à se ressaisir et le Gouvernement à poursuivre le travail qui doit être le sien : c’est à dire sécuriser les Sénégalais et mettre fin aux ennemis de la République qui veulent installer la terreur, la peur.
Selon certains analystes, le problème du Sénégal réside dans l’hyper-présidentialisme. Etes-vous pour l’équilibre des institutions avec une réduction des pouvoirs du Président de la République et le renforcement des pouvoirs législatif et judiciaire ?
Il y a cette tendance à vouloir faire des réformes pour réduire les pouvoirs du Président de la République. Je rappelle quand même que nous avons fait un référendum en 2001 qui a débouché sur cette nouvelle constitution, un autre en 2016 où le régime présidentiel a été une option forte des populations du Sénégal qui l’ont adopté à plus de 94 %. Ça veut dire que les Sénégalais veulent un régime présidentiel qui fonctionne bien depuis 1963 à nos jours. Depuis cette date, on ne connaît plus de crise politique, institutionnelle qui mette en danger le fonctionnement de nos institutions. Ce confort institutionnel me va très bien. En revanche si demain quelqu’un porte un projet de réforme, il sera soumis aux Sénégalais.
La rupture du cordon ombilicale entre le Parquet et l’Exécutif est considérée comme un gage pour une indépendance de justice ?
Est ce que vous imaginez qu’on puisse faire en sorte que le directeur général des impôts et domaines, celui des douanes, ne puissent pas répondre de la Tutelle, du ministère de l’Economie.
Ce n’est pas la même chose. Ici, on parle de séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire
Dans le pouvoir judiciaire, il y a plusieurs administrations. Il y a des greffiers, des magistrats qui sont des fonctionnaires. Des notaires et des avocats qui sont indépendants. Des commissaires etc. C’est un système judiciaire. Toutefois, je comprends ceux qui sont porteurs de cette réclamation ou de cette revendication qui soutiennent qu’il faut que la hiérarchie qui existe entre le Procureur et le ministère de la Justice puisse être éliminée. Ça donne quoi ? Le Procureur est aussi libre que tout autre fonctionnaire du Sénégal. Le procureur ne juge pas. C’est le juge qui n’a aucun lien de soumission avec le Procureur, qui juge, qui arbitre, qui décide. Le Procureur peut demander ce qu’il veut. C’est comme un avocat, mais il n’a aucune influence sur la décision du juge, qui est indépendant, inamovible, autonome et qui ne s’en remet qu’à la loi. Sa décision ne peut être basée que sur la loi. La preuve, dans l’affaire Sweet Beauty, je suis sûr que le Procureur aurait aimé avoir une condamnation pour viols et menaces de mort. Il ne l’a pas obtenu, parce que le juge ne l’a pas suivi.
DAKAR ATTEND ENCORE SES TETES
A jour-j moins 24, le marché de Dakar attend encore d’être mieux approvisionné en moutons de Tabaski
Le nombre de moutons disponibles sur le territoire national à la date du 5 juin dernier est à même de satisfaire la demande au compte de la Tabaski 2023. Pour le marché de Dakar, il sera bien approvisionné dans les jours à venir, rassure le ministère de l’Elevage et des ressources animales. Quoique les effectifs enregistrés actuellement soient de l’ordre de 27 142 sujets contre 46 123 sujets à la même date en 2022, soit une différence de moins de 28 981 sujets.
A jour-j moins 24, le marché de Dakar attend encore d’être mieux approvisionné en moutons de Tabaski. Au niveau de la capitale, et « à la même date en 2022, quelques 56 123 sujets étaient en place contre 27 142 sujets en 2023, soit une différence de 28 981 sujets », renseigne le Secrétaire général du ministère de l’Elevage et des ressources animales, Ousmane Mbaye. Cette situation va dans les jours à venir être corrigée puisque les moutons sont bien disponibles à l’intérieur du pays. A l’en croire, « les moutons sont bien présents dans les points de vente, à l’intérieur du pays en attente que l’accalmie revienne pour les convoyer sur Dakar ». C’est pour des raisons « de charges, de sécurité et de sureté » entre autres que les « vendeurs ont choisi de rester quelques jours avant d’arriver à Dakar ».
Pour s’en convaincre, il soutient qu’au niveau national et à la date du 5 juin 2023, quelques 359 606 sujets ont été recensés dans 209 sites de distribution, répartis entre les marchés permanents, les marchés hebdomadaires et les points de vente contre 316 025 sujets à la même date en 2022, soit une différence de 43 581 sujets, environ 14% en valeur relative. Avec ce pourcentage, le Secrétaire général du ministère considère que c’est « une bonne dynamique ».
Pour ce qui est des importations, le nombre de sujets en 2023 est de 80 350 contre 69 612 l’année passée, soit une différence de 10 738 et une variation de 15%. En clair, en termes d’offre nationale importée, « le Sénégal est à 14, voire 15% de surplus par rapport à 2022 », explique-t-il..
Concernant le prix du mouton, il précise que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures incitatives et de facilitation à savoir l’exonération des droits de taxe sur les moutons, la subvention de 300 millions de francs CFA pour les aliments de bétail, soit 5200 FCFA pour un sac d’aliment entre autres mesures. Tout ceci devrait concourir à soutenir les bourses afin que tout le monde puisse en disposer.
«N’ECOUTEZ PAS LES VA-T-EN-GUERRE, VOUS ETES LE PRESIDENT DE TOUS LES SENEGALAIS, SOYEZ CELUI QUI RASSEMBLE»
Cheikh Hadjibou Soumaré s'est adressé à Macky Sall, au sortir de son audition, hier mercredi
Rebondissement dans l’affaire Cheikh Hadjibou Soumaré, placé sous contrôle judiciaire, au mois de mars dernier, dans l’affaire des «7,9 milliards remis à Marine Le Pen» par le chef de l’Etat. L’ancien Premier ministre du Sénégal était convoqué hier, mercredi 07 juin 2023, devant le juge du troisième cabinet d’instruction du Tribunal de Dakar. Au sortir de son face à face avec le juge d’instruction, l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré a lancé un message au chef au président de la République, Macky Sall, lui demandant de déclarer ouvertement qu’il n’est pas candidat à la prochaine présidentielle, et à la classe politique.
«N’écoutez pas ceux qui divisent. N’écoutez pas les va-t-en-guerre. Vous êtes le président de tous les Sénégalais. Soyez celui qui rassemble. Méfiez-vous des gens qui ont traversé tous les pouvoirs et qui sont en train de vous dire des choses qui sont inexactes. Soyez courageux et dites que vous n’êtes pas candidat à la Présidentielle et je suis persuadé qu’il n’y aura plus de jeunes morts», a-t-il martelé. L’ancien premier ministre de Me Abdoulaye Wade a toutefois refusé de se prononcer sur le fond du dossier. «Nous sommes en procédure judiciaire, je suis sous contrôle judiciaire et vous savez les astreintes du contrôle judiciaire», a fait savoir M. Soumaré Dans une correspondance, M. Soumaré avait posé 4 questions au président Sall, parmi lesquelles celle-ci : «avez-vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? Dans l’affirmative, est-ce un montant de 12 millions d’euros, soit 7,9 milliards argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté»
En réponse à ladite lettre, le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Abdou Karim Fofana, avait rejeté et condamné «fermement de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d’une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l’Institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère». Par la suite, le président du mouvement «Démocratie et République» avait été convoqué, puis déféré au Parquet en mars dernier, avant d’être placé sous contrôle judiciaire.
KEEMTAAN GI - A QUAND UNE COMMISSION D’ENQUETE…SUR LES ENQUETES ENTERREES ?
A-t-on très tôt parlé de dégel ? En tout cas, on a l’impression que le Chef ne blague pas et qu’il a bouffé du lion. D’ailleurs, la traque aux opposants se poursuit. Et ce même si des magistrats font preuve d’un grand courage pour libérer massivement des manifestants qui n’ont fait qu’exercer un droit conféré par la Constitution. Mais tremblez, messieurs et dames, le Chef nous promet encore l’enfer après des enquêtes pour faire la lumière sur les évènements de ce mois de juin où son peuple lui a rappelé qu’il peut se dresser contre une dictature et faire très mal. Et puis, quel besoin de faire la lumière dès lors que l’on sait déjà que tout ce qui s’est produit jeudi et vendredi dernier, c’est l’œuvre de « forces occultes » parfaitement identifiées par le directeur de la Sécurité publique et son patron, l’ancien procureur Antoine Félix Diome ? Surtout qu’on attend toujours la commission d’enquête que le Chef avait promis de mettre sur pied après les événements meurtriers de mars 2021… Car, au Sénégal, les enquêtes qui peuvent concerner les gens du pouvoir ne sont jamais effectives. Ainsi, celle sur le dépeçage de notre économie à travers le Fonds Force Covid-19 est au point mort. Les brigands qui avaient détourné les ressources de ce Fonds courent toujours s’ils n’ont pas été promus à des postes plus juteux. Cela dit, s’agissant des événements de la semaine dernière, ce qui visiblement fait le plus mal au Chef, ce n’est point la quinzaine de morts, mais les agressions extrêmement graves contre « l’Etat, la République et les institutions ». Un Etat et une République qu’il semble assimiler à sa propre personne mais passons… Les exactions faites aux citoyens, ce n’est pas sa tasse de thé. Ah si, il va donner des enveloppes aux familles des malheureux défunts et puis qu’on ne lui parle plus de ça ! Tant pis pour les morts à qui le peuple rendra hommage ce jeudi. La lumière sur la manière dont ils ont été exécutés, il n’y en aura point. Pour le reste, l’époque où les pouvoirs s’invitaient sur les plateaux des télés nationales aux heures de crime pour servir des bobards au peuple est décidément révolue. Ils sont aujourd’hui confrontés à l’ère des réseaux sociaux où aucun mensonge ne peut passer. C’est à cette implacable réalité que notre police nationale s’est exposée en nous vendant des forces occultes qui n’existent que dans les têtes de ses patrons. Une manipulation que les réseaux sociaux ont vite fait de démonter mettant le gouvernement face à ses contradictions vite exploitées par des médias internationaux. Rien apparemment ne se fera plus comme avant
LEVEE DU BLOCUS DU DOMICILE DE SONKO A L’ORIGINE D’UNE MEPRISE
En parlant dans son édition d’hier de la « levée du blocus du domicile d’Ousmane Sonko », « Le Témoin » quotidien a eu à la fois raison et tort. Raison dans la mesure où, lorsqu’on a pris connaissance d’un audio sur la plateforme « Samm Jikku Yi » faisant effectivement état de cette levée du dispositif policier autour du domicile du chef de l’opposition, notre reporter Pape Ndiaye s’est immédiatement rendu aux environs de 2h du matin sur place… où il a constaté qu’il n’y avait effectivement plus de blocus puisqu’il est passé devant la maison du célèbre opposant, ce qui était inimaginable ces derniers jours ! Sauf que, et c’est là où nous avons eu tort, dans la journée d’hier, le blocus était toujours maintenu ! Il ne s’agit pas d’un tour de prestidigitation. En fait, l’explication se trouve dans le fait que, comme l’a bien expliqué notre ami et confrère Serigne Diagne de Dakaractu, qui habite dans le même quartier que Sonko, et qui tient les précisions d’une huile de la Police, ce dernier corps lève toutes les nuits le dispositif à minuit pour le remettre en place très tôt le matin… histoire de permettre aux policiers du GMI de récupérer un peu ! Autrement dit, le dispositif est en place le jour…et allégé voire levé la nuit ! Pourrait-on tirer de là la conclusion selon laquelle Ousmane Sonko n’est qu’en semi-résidence surveillée… et que la nuit, lorsque les chats sont gris, tout le monde peut accéder à lui, y compris les négociateurs de l’ombre ? Notre langue au chat !
MACKY SALL VA S’ADRESSER A LA NATION
Macky Sall va parler à la Nation. C’est le président de la République qui a fait l’annonce lui-même en conseil des ministres ce mercredi. Son adresse à la Nation interviendra cependant au terme du dialogue national. Au cours du conseil des ministres, le Chef de l’Etat a indiqué que les propositions et recommandations définitives du travail des commissions doivent lui parvenir avant le 25 juin 2023, en vue de la mise en œuvre rapide des conclusions et décisions présidentielles issues du Dialogue national qu’il souhaite, encore une fois, inclusif, constructif et prospectif. Au terme de ce dialogue, le Président de la République a informé le Conseil qu’il s’adressera à la nation pour partager les conclusions et donner les grandes orientations qui permettront la consolidation de notre modèle démocratique et républicain.
DIALOGUE NATIONAL NIASSE COMPLETEMENT OUT
Le président de la République a donc fixé un deadline au 25 de ce mois pour recevoir les conclusions de toutes les commissions du dialogue national. Autrement dit, les membres de ces commissions auront eu moins de trois semaines pour faire leurs travaux et rédiger leurs rapports suivis d’une synthèse générale. Et tout ça en moins de 20 jours ! En réalité, les commissions de ce dialogue, précédemment présidé par Famara Ibrahima Sagna, ont toutes terminé leurs travaux et les rapports sont disponibles depuis longtemps. Ils seront sans doute réactualisés un peu mais tout est disponible. En fait, il n’y a qu’à la commission politique qu’il y a du travail à faire pour entériner les désirs du président de la République sur un certain nombre de points dont sans doute le troisième mandat, la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade, le cas Sonko etc. Et dire que le nouveau président du dialogue, Moustapha Niasse, a publié un communiqué lundi pour demander aux différentes commissions de déposer leurs propositions de termes de références ! Une étape dépassée depuis longtemps car, sous Famara Ibrahima Sagna, rien que la rédaction des termes de références avait pris près d’un mois. Quand on sait que le président veut recevoir toutes les conclusions dans un mois, c’est qu’il y a quelque part un malentendu entre les deux. Sauf si, encore une fois, on ne faisait que réchauffer les rapports existants l’essentiel étant de faire adopter par la commission politique, la seule qui compte vraiment à ses yeux, ce que veut faire passer le président de la République !
MACKY-SONKO : ATEPA A LA MANŒUVRE
Parmi les médiateurs de l’ombre qui s’activent pour rabibocher le président de la République et son ennemi juré Ousmane Sonko, Le Témoin a appris que l’architecte Pierre Goudiaby Atépa serait le plus avancé. Le président du Club des Investisseurs du Sénégal (Cis) entretient en effet de bonnes relations avec les deux hommes. Il a travaillé avec le président de la République sur différents projets et constitue une sorte de mentor pour Sonko à qui il a cédé d’ailleurs sa permanence de candidat à la présidentielle de 2019 pour qu’il en fasse le siège de son parti. De plus, c’est un Casamançais comme le leader de Pastef. Il nous revient en tout cas qu’il fait la navette entre Macky et Sonko. Prions pour qu’il réussisse…
NDEYE KHADY NDIAYE INTERJETTE APPEL
Le bras de fer dans l’affaire « Sweet Beauty » prend un nouveau tournant. Leur cliente condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche, les avocats Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du Salon de massage où se seraient déroulés les faits de viols et de menaces de morts dont était accusé le leader du Pastef-Les Patriote, Ousmane Sonko, ont interjeté appel, hier, devant la cour d’appel de Dakar. Pour rappel, le leader du Pastef a été acquitté de viols et de menaces par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar qui l’a condamné pour « corruption de la jeunesse » à deux ans de prison ferme. Me Moussa Sarr, l’un des avocats de Ndèye Khady Ndiaye, a annoncé, hier, cette décision d’interjeter appel. De quoi relancer cette affaire sur le plan judiciaire.
ADJIBOU SOUMARE NE VEUT PLUS PARLER DE L’AFFAIRE DES 8 MILLIARDS DU RN
Adjibou Soumaré a fait face hier au juge d’instruction du 3ème cabinet dans l’affaire de sa lettre ouverte adressé au président Macky Sall sur des allégations de versement de près de 8 milliards de frs en faveur de Marine Le Pen, la présidente du groupe rassemblement national à l’Assemblée nationale française. Cette sortie faite en mars dernier avait valu une convocation à la Police et un déferrement devant le procureur à l’ancien Premier qui avait finalement été placé sous contrôle judiciaire. Il était hier devant le juge d’instruction du troisième cabinet du Tgi hors classe de Dakar en charge de ce dossier. A sa sortie du cabinet du juge, l’ancien président de la Commission de l’Uemoa a déclaré en avoir terminé avec cette affaire dont il ne va plus parler. «Nous sommes en procédure judiciaire et j’ai été mis sous contrôle judiciaire avec toutes les astreintes. Je ne peux pas être ministre, Premier ministre et ne pas respecter les institutions de mon pays. Fort de cela, je ne peux pas aller à l’encontre de nos institutions judiciaires. C’est pourquoi, je dis que ce dossier, je n’en parle pas, je n’en parle plus. J’ai dit ce que j’avais à dire. C’est à l’institution judiciaire d’en tirer toutes les conséquences» a déclaré Adjibou Soumaré aux journalistes...
LES CONSEILS D’ADJIBOU SOUMARE A MACKY
Terminons avec l’ancien président de la Commission de l’Uemoa qui ne s’est pas fait prier par contre pour se prononcer sur la tension qui sévit au Sénégal ainsi que surl e dialogue national initié parle chef de l’Etat. L’ancien Premier ministre a invité Macky Sall à ne pas écouter les va-t-en-guerre et à être le président de tous les Sénégalais. «Je veux un dialogue sincère où les gens viennent sans arrière-pensées. Tout le monde sait que les grandes guerres se sont terminées par des négociations. Nous sommes en conflit politique et celui qui est le dépositaire du mandat des Sénégalais, en l’occurrence le président de la République Macky Sall, doit savoir qu’il est le Président de tous les Sénégalais. Il doit avoir le courage de ne pas écouter les gens va-t-en-guerre», a-t-il conseillé. Cheikh Adjibou Soumaré a fini par demander à toute la classe politique ainsi qu’au gouvernement de revenir à la raison afin de tempérer les ardeurs et d’être de vrais Sénégalais.