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21 juin 2025
UNE STATUE D'OUSMANE SOW DÉGRADÉE EN FRANCE
Exposée dans un parc de Besançon, l'oeuvre baptisée "L'Homme et l'Enfant" a été recouverte de peinture rouge. Le ou les auteurs ont dessiné sur cette sculpture en bronze un "A" cerclé, symbolisant l'anarchie
Une statue de l'artiste sénégalais Ousmane Sow exposée dans une ville de l'est de la France a été dégradée, a annoncé la mairie mercredi, précisant qu'une plainte avait été déposée.
Exposée dans un parc de Besançon, l'oeuvre baptisée "L'Homme et l'Enfant" a été recouverte de peinture rouge. Le ou les auteurs ont dessiné sur cette sculpture en bronze un "A" cerclé, symbolisant l'anarchie. Des passants qui se promenaient dans le parc mercredi matin ont prévenu la mairie, dont un responsable est venu constater les dégâts. Les services techniques de la ville ont rapidement procédé à la remise en état de l'oeuvre, pour la seconde fois.
"La statue l'Homme et l'Enfant d'Ousmane Sow a fait l'objet de nouvelles dégradations. Ces actes sont inadmissibles. Nous avons porté plainte ce matin et continuerons de le faire systématiquement", a réagi la maire écologiste de Besançon, Anne Vignot, sur les réseaux sociaux. Située dans un parc public face à la gare de Besançon, la création de l'artiste avait déjà été dégradée il y a quelques mois. Le ou les auteurs des faits n'avaient pas pu être identifiés.
Une autre statue d'Ousmane Sow, représentant Victor Hugo, avait également été dégradée à Besançon fin novembre 2022. Deux étudiants en Histoire avaient recouvert de peinture blanche le visage de la statue, avant d'y apposer une pancarte portant la mention "White Power" ("pouvoir blanc") et une croix celtique. Agés de 20 et 22 ans, ils ont été condamnés en février à 140 heures de travaux d'intérêt général. En outre, ces deux anciens membres du parti d'extrême droite Rassemblement national, dont l'un avait tenté d'être candidat à la députation, avaient été condamnés à deux ans d'inéligibilité.
IL Y A UN MÉPRIS ENVERS LE CINÉMA AFRICAIN
Une "censure" et du "mépris" empêchent la diffusion des films africains dans le monde, estime auprès de l'AFP le réalisateur malien Souleymane Cissé, 83 ans, l'un des pères du 7e art sur ce continent, qui n'a raflé à ce jour qu'une seule Palme d'or
QUESTION: En mai 1987, vous receviez le Prix du jury pour votre film "Yeelen".Trente-six ans plus tard, vous êtes à nouveau primé à Cannes avec le Carrosse d'Or, décerné mercredi à la Quinzaine des cinéastes. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
REPONSE : "Je remercie les confrères de m'avoir choisi. Ce prix m'incite à faire de nouveaux films, à me réinventer et changer de vision. Si le cinéma social reste mon ADN, j'ai envie d'explorer d'autres genres comme le fantastique. J'ai toujours eu envie de faire des films fantastiques mais l'occasion ne s'est jamais présentée à moi.
J'espère aussi que, grâce à ce prix, des projets chers à mon cœur, qui dorment dans des armoires, vont se réveiller, parmi lesquels plusieurs documentaires."
QUESTION: On vous décrit souvent comme le grand-père du cinéma africain, un des pionniers. Quel regard portez-vous sur celui-ci ?
REPONSE: "Grand-père ? Je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ceux qui disent cela n'ont pas compris mes œuvres.Tous les films que j'ai réalisés sont encore d'actualité. Mon premier long-métrage "La jeune fille", qui va être diffusé mercredi à la Quinzaine, parle de viol et je pense que c'est un film très sensible, qui ne meurt pas dans le temps.
Sur la nouvelle génération, j'ai toujours été et je resterai optimiste.Ce que nous n'avons pas pu réaliser, eux le feront.Le fait qu'il y ait deux films africains en compétition cette année est un bon signe. Nous avons des problèmes au Mali et au Niger parce que malheureusement, depuis 50 ans, nos dirigeants ne veulent pas comprendre l'importance du cinéma.
Dans les autres pays, le cinéma se développe bien.Au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Nigeria, il y a une grande vitalité.Ce qui est un peu dommage pour moi, c'est que nos films sont privés de la chance d'être vus par les spectateurs européens et américains."
QUESTION: Quel est le problème ?
REPONSE : Pour moi, c'est d'abord un problème de distributeur.Tant qu'ils ne porteront pas d'intérêt pour nos films, rien ne changera.On a beau produire, faire tout ce qu'on veut, tant que le public européen, américain ou chinois, n'aura pas accès à nos films, on n'avancera pas.
Et je suis sûr que cette censure au niveau de la distribution va finir par se briser.Quand je dis censure, c'est qu'on empêche la sortie des films africains dans les grandes salles, ces salles populaires.Je prends le cas de la France par exemple.Très peu de films africains sont distribués correctement dans les salles de cinéma du pays, alors même que le public a toujours été au rendez-vous du cinéma.
C'est beaucoup de mépris.On ne veut tout simplement pas mettre à la même hauteur des cinéastes d'Afrique et ceux de l'Occident. Or, le cinéma, c'est justement aller à la rencontre de l'autre. Ça fait 50 ans qu'on essaye de faire des films de qualité mais on le voit sur les écrans.Moi, j'ai eu la chance de voir mes films distribués correctement. Mais les autres ? Priver le public de tels films, c'est nourrir une forme d'incompréhension sur l'Afrique. Et quand l'incompréhension s'installe, les rapports entre les pays deviennent compliqués.C'est un combo perdant-perdant."
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LE SÉNÉGAL RESTE UN MODÈLE DÉMOCRATIQUE
Comment réagissent les autorités aux polémiques sur les affaires Sonko et sur la possibilité d'une candidature du président Macky Sall à un troisième mandat ? Entretien avec le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall
Au Sénégal, le procès pour viols contre l'opposant Ousmane Sonko a été renvoyé au 23 mai après s'être brièvement ouvert le 16 mai en son absence à Dakar. Depuis que la procédure a été lancée, elle crée de très fortes tensions dans le pays. Ousmane Sonko et ses partisans dénoncent une volonté de le mettre à l'écart de la course à la présidentielle.
C'est dans ce contexte que l'ONG Afrikajom Center a publié ces derniers jours un rapport très critique sur la gouvernance du pays.
Comment réagissent les autorités aux polémiques sur les affaires Sonko et sur la possibilité d'une candidature du président Macky Sall à un troisième mandat ?
Entretien avec le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall.
Par Yoro BA
SE REINVENTER ET CONSTRUIRE ENSEMBLE UN FUTUR INNOVANT
«Si les sénégalais veulent le développement, chacun doit travailler à consolider la paix et le dialogue» dixit le défunt Khalife Général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy, le digne de confiance
«Si les sénégalais veulent le développement, chacun doit travailler à consolider la paix et le dialogue» dixit le défunt Khalife Général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz SY, le digne de confiance.
POURQUOI DIALOGUER ?
Pour rappel, la religion est l’expression du culte de la société qui est la seule réalité à dépasser les individus et à pouvoir les rassembler. Il se trouve que nos guides spirituels toutes confessions confondues, sont d’avis que rien ne peut se faire sans la paix. Un pays ne peut se construire durablement s’il n’y a pas la paix et le dialogue. C’est à cela d'ailleurs qu’appelait le Président de la République dans son discours du 28 Mai 2016 lorsqu’il nous rappelait qu’ « au-delà de nos différences et de nos divergences, nous avons en commun le Sénégal, cette terre que nous ont léguée nos aïeux et que nous devons transmettre aux générations futures dans de meilleures conditions »,avant d’ajouter que « la compétition démocratique pour l’accès au pouvoir n’est pas incompatible avec la concertation entre les forces vives de la nation, sur les questions majeures de la vie de notre cher Sénégal. A cet égard, je m’inscris dans la tradition de notre peuple dont le génie a toujours permis de trouver les ressorts pour construire des convergences fortes autour de notre pacte social sur la base de la confiance mutuelle. »
La perspective des élections présidentielles de 2024 et les réminiscences des dernières élections législatives ajoutées à la situation judiciaire de plusieurs acteurs majeurs de la vie politique ayant installé la fébrilité dans l’espace politique, il urge pour l'ensemble des acteurs de travailler à la construction durable de la paix et de la cohésion sociale par la promotion de la culture du dialogue permanent, de la concorde, et de la solidarité nationale.
Pour éviter le syndrome qui a déconstruit plusieurs pays pétroliers, Il nous faut nécessairement anticiper sur les incertitudes du futur en jetant les bases d’une réflexion nationale responsable. Il faut déclencher un puissant sursaut national en transformant par la culture, l’éducation et la discipline, la jeunesse en vecteur de progrès, en créant l’enthousiasme et l’adhésion à un projet commun. C’est toute la problématique de la productivité du travail, de l’attitude vis-à-vis du travail, de la discipline collective pour la production et non pour une mentalité d’assisté éternel à la consommation dans tous les secteurs, qu’il faut revisiter pour faire éclore un modèle de citoyen sénégalais plus apte à comprendre et relever les défis de l'émergence du Sénégal.
L’histoire politique du Sénégal postindépendance montre en effet que grâce à la vivacité des dynamiques citoyennes sénégalaises sans cesse entretenue par les régimes successifs, les différents ressorts du jeu politique interne ont pu témoigner de la solidité de notre démocratie au moyen du dialogue.
COMMENT DIALOGUER ?
Afin de pérenniser cette réputation, le Président de la République Macky SALL a appelé à la mise en place d’un mécanisme de dialogue qui pourrait prendre la forme d'un espace protégé pour permettre de communiquer ouvertement, de résoudre les conflits, de poser les bases d’une coopération et de travailler ensemble sur des mesures de réforme politique et des problématiques d'intérêt national.
L’engagement à long terme est ainsi tout à fait pertinent, puisque les changements sociaux demandent généralement un certain temps qui se compte en décennies plutôt qu’en années, et qu’il s’agit d’un processus permanent et sans fin. Un dialogue durable permet en outre de veiller à la mise en œuvre concrète des politiques ou des mesures de réforme sur lesquelles les parties prenantes parviennent à se mettre d’accord. Elles doivent continuer à montrer leur engagement commun en donnant corps aux résultats du dialogue et peuvent même s’appuyer sur le dialogue pour superviser la phase de mise en œuvre, en assurant le suivi et l’évaluation du respect par toutes les composantes d’un code de conduite accepté par tous.
Le dialogue inclusif ne devra donc pas être considéré comme un événement isolé, mais plutôt comme une composante indispensable de la culture démocratique, un mécanisme essentiel à la promotion d’une démocratie sans violence, l’expression même de la démocratie en permettant à toutes les composantes de la société de faire entendre leur voix.
La concertation devra être large, participative, inclusive, démocratique et ouverte à tous les segments de notre société. Idéalement, la plateforme de dialogue viendra compléter l’action du gouvernement et devra apporter une valeur ajoutée aux différentes fonctions qu’assure l'Etat. Mais Il faut le dire, la difficulté d’une véritable concertation politique nationale conduisant à des choix communs dans l’intérêt du Sénégal, réside essentiellement dans la prolifération des partis politiques aux idéologies et aux programmes parfois peu apparents, l’absence de démocratie au sein de beaucoup d’entre eux, le manque de civisme qui renforce le système clientéliste et aggrave la corruption. La lutte contre la pauvreté et les inégalités se heurte également au mur des égoïsmes.
En s’assurant que le dialogue ne se déroule pas uniquement entre élites politiques et en encourageant un véritable dialogue inclusif, il est possible de créer cette légitimité démocratique indispensable. La mise en place de la plateforme de dialogue devrait donc se faire en gardant à l’esprit un principe clé qui est de bâtir la réflexion et l’action autour des cadres, réseaux et mécanismes déjà existants et en évitant ainsi de créer des structures parallèles induisant par ailleurs des charges récurrentes. Les concertations autour du processus électoral dans le cadre de la revue Technique du Code Electoral (CTRCE), la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, la Concertation nationale sur la Santé et l'Action sociale, les Assises de l’éducation nationale, la Conférence sur le dialogue social, les consultations citoyennes pour les réformes institutionnelles, les concertations autour de l’Acte 3 de la décentralisation, le processus inclusif autour de la Réforme du foncier et le Forum sur l’administration sont autant de preuves formelles de la volonté sincère du Président Macky Sall à dialoguer et autant d'exemples qui peuvent constituer des sources d'inspiration. Il faudra réorganiser le dialogue social de manière harmonieuse en tenant compte des acquis et des limites du Haut Conseil du Dialogue Social (H.C.D.S) et du Conseil Economique, Social et Environnemental (C.E.S.E). Il s’agira d’un processus suivi mais souple, avec des rencontres à intervalles irréguliers et présentant des degrés fluctuants d’intensité, par exemple avec des pics lorsque des sujets litigieux surviennent et des creux en l’absence de sujets à discuter, ou inversement. Le dialogue suppose une modalité formalisée et institutionnalisée, dont Les principes de base de la concertation posent clairement que « les consensus forts sont réputés primordiaux par rapport aux positions et contributions des experts et porteurs d’enjeux ».
Le dialogue inclusif hors des institutions démocratiquement élues permet certes d’améliorer la dynamique entre les parties prenantes et d’avoir une influence positive sur l’élaboration de processus nationaux de réforme. Toutefois, il ne devra pas être considéré comme un processus de décision parallèle ou comme un mécanisme destiné à contourner les institutions démocratiquement élues.
DIALOGUER POUR QUELS RESULTATS ?
La plateforme de Dialogue et de Pilotage mise en place et ses TDR validés devra fonctionner de préférence comme un espace distinct du parlement et qui disposera de structures et de procédures propres, susceptibles de créer une meilleure dynamique entre les différentes parties et de permettre le dialogue plutôt que le débat. C'est ainsi que ce dialogue inclusif permettra de trouver des solutions pratiques et pacifiques aux problèmes, ainsi qu’à un niveau plus approfondi, de traiter des moteurs du conflit et de la réconciliation, de parvenir à un consensus ou à une cohésion plus large à l’échelle nationale, et de proposer une vision commune pour l’avenir. Autrement dit, il s’agira d'instaurer un dialogue institutionnalisé et durable entre les différents segments de la nation, qui n’est pas limité aux partis politiques et qui porte généralement sur des sujets d’intérêt commun.
Ainsi donc, le dialogue national permettra entre autres -la protection des valeurs positives de notre société. -Le renforcement de la légitimité des institutions en parvenant à un consensus sur leur bon fonctionnement.
-La consolidation de l’Etat de droit.
-L’approfondissement de la démocratie représentative et participative.
-Le renforcement de la protection des libertés publiques.
-La promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques ainsi que la culture de l’imputabilité.
-De construire un consensus parlementaire sur des mesures politiques ou des projets de loi à risque.
-De contribuer à la rédaction des politiques ou textes législatifs qui feront ensuite l’objet d’un débat et d’un vote au sein du parlement.
-De légiférer sur le statut de l'opposition et de son chef ainsi que le financement public des partis politiques afin de consacrer le projet de modernisation du système sénégalais des partis politiques.
-De revoir et d'améliorer la loi portant Code général des collectivités territoriales dans une perspective de territorialisation.
-D'assurer un contrôle stratégique du processus de valorisation des réserves pétrolières et gazières du Sénégal dans un contexte de menace terroriste.
CONCLUSION
Mon dernier mot est un appel aux hommes politiques, à tous les hommes politiques. Près de soixante ans après l’indépendance, l’amertume a gagné le cœur des sénégalais, entrainant désaffection, suspicion, voire mépris vis-à-vis de la politique, des politiques. Les diagnostics opérés sur notre pays ont tous abouti à une seule et même conclusion à savoir qu’il est impossible de changer en profondeur les conditions de vie des populations sans la participation de toutes les forces vives, saines et patriotiques de ce pays. L’œuvre de construction de notre pays sera donc une aventure vouée à l’échec tant que la lutte contre la pauvreté et les inégalités se heurtera au mur des égoïsmes Chaque segment de notre société peut et doit contribuer à ce sursaut salvateur en fonction de ses moyens, de ses idées, de sa disponibilité, de sa position. J’exhorte donc nos amis de l'opposition à accepter de travailler avec la majorité dans un esprit critique, sans suspicion mais avec l’humilité requise pour une refondation de la République sur des bases démocratiques et transparentes. J’invite mes camarades de Benno Bokk Yaakaar à s’inscrire dans un élan d’ouverture et d’inclusion, de générosité et de respect vis à vis de l’opposition, afin que toutes les forces patriotiques et démocratiques partageant les mêmes valeurs d’éthique se mobilisent pour construire ensemble un nouveau type de sénégalais qui œuvre dans le sens d'un Sénégal de type nouveau.
LES SCENES DE VIOLENCE ET LE REPORT DU PROCES D’OUSMANE SONKO CONTRE ADJI SARR AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les parutions de ce mercredi 17 mai renseignent sur le renvoi la veille du procès pour viol présumé du chef de l’opposition et des violences survenues en marge de cette affaire judiciaire.
Dakar, 17 mai (APS) – La presse quotidienne s’est préoccupée mercredi du renvoi la veille du procès pour viol présumé du chef de l’opposition et des violences survenues en marge de cette affaire judiciaire.
La chambre criminelle du tribunal de Dakar a renvoyé le procès en audience spéciale au mardi 23 mai.
‘’Encore un suspense de cent quarante-quatre heures’’, s’inquiète Kritik’, ajoutant qu’‘’une audience spéciale est programmée pour traiter d’une question spécifique, qui nécessite une attention particulière de la part des juges, des avocats, des parties et des témoins impliqués dans l’affaire’’.
‘’La chambre criminelle a constaté que le parquet n’a pas respecté le délai de trois jours au moins prévus par l’article 246 du code de procédure pénale entre l’interrogatoire des accusés sur leur identité et l’ouverture du débat au fond’’, rapportent Sud Quotidien et d’autres journaux en citant l’avocat Moussa Sarr.
Me Sarr, avocat de l’une des parties, donne ainsi les raisons du renvoi.
‘’Il faudra attendre huit jours pour espérer voir le début des hostilités entre Adji Sarr et Ousmane Sonko. A l’origine, il y a une erreur de timing commise par le procureur de la République, qui avait convoqué Ndèye Khady Ndiaye à la veille de l’audience alors que la loi exige trois jours entre l’interrogatoire d’identité et l’ouverture des débats’’, explique EnQuête.
Le Quotidien tient à souligner qu’‘’il s’agit […] du procès le plus attendu de l’année’’. ‘’Les rues de Dakar, d’ordinaire bruyantes, étaient bien calmes quelques heures avant son ouverture’’, constate-t-il.
Adji Sarr, employée d’un salon de massage situé à Dakar, accuse Ousmane Sonko de l’avoir violée plusieurs fois et de l’avoir menacée de mort.
Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits de viol, est inculpée d’incitation à la débauche.
Mmes Sarr et Ndiaye se sont présentées devant la chambre criminelle mais Ousmane Sonko était absent.
Des militants de Pastef-Les patriotes, le parti politique de M. Sonko, protestent dans plusieurs villes du pays contre la tenue du procès et une éventuelle arrestation de leur leader politique.
Les quotidiens évoquent aussi les violences survenues lors de ces manifestations.
‘’Plus d’une trentaine de bus calcinés à la suite d’un incendie’’, affirme Vox Populi, qualifiant l’incendie de criminel.
Les voitures incendiées se trouvaient dans un parking de la société publique de transport Dakar Dem Dikk (DDD) à Keur Massar (ouest).
Selon L’Observateur, le dépôt de quelque ‘’70 épaves’’ appartenant à DDD a été attaqué à l’aide d’un cocktail Molotov. Il annonce l’arrestation de six personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans cette ‘’attaque’’.
‘’Retour au calme’’
‘’Malgré le renvoi du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr, des heurts entre forces de l’ordre et manifestants acquis à la cause du leader de Pastef-Les patriotes ont eu lieu hier dans la ville de Ziguinchor, où deux voitures ont été incendiées’’, rapporte L’As.
A Goudomp (sud), des manifestants ont saccagé la maison du directeur général d’une société nationale, selon le même journal.
Tribune s’indigne des enquêtes qui ‘’finissent toujours dans les tiroirs de l’oubli’’ à la suite des violences meurtrières.
‘’On cesse de nous répéter que le Sénégal est un pays de droit, que nul n’est au-dessus de la loi […] Malheureusement, dans les faits, la réalité est toute autre, sinon toutes ces affaires auraient été élucidées depuis belle lurette et les responsabilités situées’’, soutient Tribune.
WalfQuotidien partage cet avis en titrant : ‘’De nombreux morts, zéro coupable’’.
‘’Alors que la procédure judiciaire annoncée pour identifier les coupables de la mort de 14 personnes en mars 2021 ne semble plus avancer, trois personnes, dont un policier, ont perdu la vie lundi à Dakar et à Ziguinchor, dans le cadre du procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr’’, lit-on dans le même journal.
‘’Une vingtaine de morts, des destructions de biens chiffrés à des dizaines de milliards de francs CFA, des journées de travail perdues… C’est la note salée d’un prétendu viol qui tient en otage le Sénégal tout entier depuis deux ans’’, note Le Témoin Quotidien.
EnQuête évoque l’initiative prise par des organisations de la société civile (OSC) d’arrondir les angles entre l’opposition et la majorité présidentielle. ‘’Au moment où l’on se dirige vers de nouvelles heures sombres de l’histoire politique du Sénégal, une partie de la société civile plaide pour le retour au calme’’, écrit-il en évoquant les efforts fournis par des leaders d’OSC en faveur de la paix et de la stabilité du pays.
MACKY SALL DENONCE «UNE DERIVE SANS PRECEDENT SUR LES RESEAUX SOCIAUX»
Présidant la troisième édition du forum du numérique, le Président Macky Sall estime qu’il y a une dérive sans précédent sur les réseaux sociaux.
Le président Macky Sall pense qu’il y a actuellement «une dérive sans précédent sur les réseaux sociaux». présidant la troisième édition du forum du numérique, le locataire du palais a déclaré hier qu’il va y apporter des solutions.
Présidant la troisième édition du forum du numérique, le Président Macky Sall estime qu’il y a une dérive sans précédent sur les réseaux sociaux. «Nous assistons aujourd’hui à une dérive sans précédent sur les réseaux sociaux avec la manipulation et les fake news qui y sont distillés à foison. J’en appelle à la responsabilité individuelle de chaque Sénégalais pour un usage utile du numérique fondé sur le respect des droits et devoirs de chacu», a-t-il déclaré.
Selon lui, «le numérique doit être perçu comme un formidable outil de raffermissement des relations humaines et non comme un instrument de diffusion de la haine, de la désinformation et de la violation permanente des droits humains». Pour Macky Sall, l’Etat veillera à ce que le Sénégal tire le plus profit des avantages du numérique et il assumera également ses responsabilités face aux effets pervers «dans le respect strict de nos lois et règlements».
Dans son discours, le locataire du Palais s’est réjoui de l’organisation de ce forum dont le thème porte sur «le numérique facteur de développement économique et social». Il estime que le numérique est d’un enjeu stratégique pour les pays africains qui doivent tout faire pour ne pas rater la révolution du numérique au risque de courir une marginalisation irrémédiable. «Au Sénégal, nous voulons mobiliser tous les leviers pour l’éclosion des talents et la promotion d’entrepreneurs compétents afin d’atteindre l’objectif d’une contribution du numérique de 10% au PIB National à l’horizon 2025», a-t-il dit.
Parlant du Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique, il a invité les Sénégalais à s’inspirer des Chinois. « En faisant de la Chine le pays invité d’honneur de cette édition, vous exprimez la volonté de notre pays de s’inspirer d’un des modèles les plus aboutis en matière de révolution du numérique. Cela témoigne également des excellentes relations d’amitié et de coopération entre nos deux pays. Excellence Monsieur ZHAO Zhiguo, soyez mon interprète auprès du Président Xi JINPING pour lui exprimer nos remerciements et notre gratitude pour l’appui constant de la Chine au Sénégal dans son processus de développement», a-t-il indiqué.
Saisie de faux billets de banque
Le bijoutier A. Niass âgé de 31 ans croupit encore en prison pour détention de faux billets de banque. Il a été alpagué par la brigade de recherches du Commissariat des Parcelles Assainies. Selon nos sources, les limiers ont contacté au téléphone le mis en cause pour lui tendre un piège. Ils ont fait une commande de 500 mille francs de faux billets. Le bijoutier, croyant faire une bonne affaire, se frotte déjà les mains. Ils proposent la somme de 80 mille francs en contrepartie des billets lavés. Ce qu’accepte le faussaire A. Niass qui donne rendez-vous à ses clients à la station Tally Bou Mack. Une fois sur place, l’un des clients descend pour rencontrer A. Niass. Ce dernier qui lui remet les faux-billets ne savait pas qu’il avait affaire à des limiers qui l’ont interpellé. Une perquisition à son domicile a permis de découvrir un cornet de chanvre indien. Interrogé sur la provenance des faux-billets de banque, A. Niass soutient les avoir achetés auprès d’une de ses connaissances. Il est alors placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête. Les hommes du Commissaire Kébé ont fait une réquisition à la police technique et scientifique pour vérifier l’authenticité des billets. Elle confirme le caractère faux des billets de banque. Alors A. Niass est déféré au parquet.
Lycée Issa Rohou : enseignants et proviseur à couteaux tirés
Rien ne va plus au Lycée Seydina Issa Rohou Lahi (Ex-Lpa) de Guédiawaye entre le collectif des enseignants et parents d’élèves et le proviseur Lamine Kane. Ces enseignants, appuyés par les parents d’élèves, ont tenu un point de presse pour réclamer le départ de Lamine Kane qu’ils accusent de gestion nébuleuse des deniers du lycée. A les en croire, c’est le flou total autour des 19 millions Fcfa issus des inscriptions des élèves. Des accusations rejetées en bloc par le proviseur qui promet de saisir la justice.
Le ministre de l’Intérieur sur le décès de Pape Amadou Keita
Le ministre de l'Intérieur fait encore un communiqué pour donner les causes du décès du jeune Pape Amadou Keita à Keur Mbaye Fall, sans prendre la précaution d’attendre une autopsie. Antoine Diome informe de la découverte de deux corps sans vie lundi. Il s'agit, dit-il, de celui de Pape Amadou Keita qui, à l’en croire, aurait succombé des suites d'une blessure par arme blanche à Keur Mbaye Fall. La seconde victime non encore identifiée, indique le ministre de l’Intérieur, est décédée au quartier Néma 2 de Ziguinchor. M. Diome exhorte vivement les parents à éviter que leurs enfants ne participent à des manifestations violentes, car elles sont souvent le terrain de prédilection d'individus malveillants qui en profitent pour commettre des agressions, des vols, des pillages et autres actes de vandalisme.
Colère de la famille de Pape Amadou Keita
Restons avec le ministre de l’Intérieur Antoine Diom pour dire que son communiqué a mis en colère la famille de Pape Amadou Keita de Keur Mbaye Fall. Le père de l’adolescent s’indigne de la thèse avancée par Antoine Felix Diome. Selon le père de la victime, contrairement aux allégations du ministre de l’Intérieur, son fils a reçu une balle à la poitrine. Il décrit la victime comme un élève studieux et travailleur. Il était toujours parmi les cinq premiers de sa classe.
La gendarmerie accusée de torture
Le député Guy Marius Sagna accuse la gendarmerie de Ouakam d’avoir torturé 10 manifestants lundi, de 22h à 02h du matin, et en les blessant gravement. Quatre ont été évacués dans une structure de santé. Ils ont été récupérés hier à Suma Assistance pour être placés en garde à vue. Le député rappelle au Président Macky Sall que le Sénégal a signé des conventions internationales contre les traitements inhumains et dégradants.
160e session du bureau politique du PS
Le bureau politique du Parti socialiste tient sa 160e session samedi prochain. Cette rencontre des membres du Bureau politique est élargie aux secrétaires généraux des coordinations. L’ordre du jour porte sur la vie du parti et la vie politique nationale notamment, l'examen du programme d'animation de la base, la restitution des recommandations phares du séminaire du bureau politique et l'évolution de la vie politique nationale.
Le Ps apporte son soutien à Serigne Mbaye Thiam
Restons avec le Parti Socialiste pour dire qu’il apporte son soutien à Serigne Mbaye Thiam suite à l'attaque de son domicile ayant provoqué un incendie, dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 mai 2023. Les socialistes expriment leur profonde indignation et condamnent fermement cet acte ignoble et criminel que rien ne justifie. Par ailleurs, le Parti Socialiste s'incline pieusement devant la mémoire de l'agent de la police nationale, décédé le 15 mai 2023, au cours des manifestations à Ziguinchor et exprime sa solidarité aux familles de toutes les victimes de ces violences gratuites et aveugles.
La journaliste Ndèye Maty Niang arrêtée
Me Moussa Sarr a annoncé l’arrestation de la journaliste Ndèye Maty Sarr Niang par des éléments de la Sûreté Urbaine. En service à «kewoulo», elle est poursuivie pour appel à l'insurrection, à la violence, à la haine, à la commission d'actes de nature à compromettre la sécurité publique et outrage à magistrat. Maty Sarr Niang est placée en garde à vue et sera entendue aujourd’hui par les enquêteurs de la Sûreté urbaine.
Sédhiou : Heurts entre jeunes et forces de l’ordre
Des heurts ont éclaté entre jeunes et forces de l’ordre, mardi, dans plusieurs quartiers de Sédhiou, après que des écoliers ont décidé de boycotter les cours, selon nos confrères de l’ «Aps». Les écoliers de la capitale du Pakao ont quitté les classes dès 9 heures sans donner de motif à leur grève. Ils ont ensuite occupé les rues en brûlant des pneus dans quelques artères de la commune. Les forces de l’ordre ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes pour les disperser. Les heurts se poursuivaient encore en fin de matinée.
L’hôpital de Ziguinchor à pied d’œuvre pour soigner les blessés
Le corps médical de l’hôpital de la paix de Ziguinchor est entièrement mobilisé pour la prise en charge des blessés des heurts ayant éclaté lundi dans la capitale du Sud, a déclaré, mardi, le président de la commission médicale d’établissement (Cme), Pr Boubacar Fall. Les blessés sont pris en charge sans aucune distinction et gratuitement pour tout ce qui est disponible dans l’hôpital, d’après un communiqué. Le président de la commission médicale d’établissement de l’hôpital de la paix de Ziguinchor s’élève ainsi contre des publications sur les réseaux sociaux faisant état de l’arrestation de blessés dans l’enceinte de la structure sanitaire. A l’en croire, tous les blessés sortis de l’hôpital sur autorisation des médecins traitants sont partis de leur propre gré et libres. Pr Fall déplore vivement ces rumeurs malveillantes et dangereuses. Il exhorte les populations à se rapprocher de l’hôpital afin de disposer d’informations fiables dans le respect strict du secret médical.
Les motocyclettes observent la désobéissance
C’est devenu une coutume. A chaque procès de Ousmane Sonko, le gouvernement prend un arrêté pour interdire la circulation des motocycles pendant toute la journée. Cependant, les motocyclistes observent désormais la désobéissance face aux restrictions. Hier, les motocycles n’ont pas respecté la mesure pour «des raisons de survie, un devoir de travailler pour subvenir à nos besoins et ceux de nos parents». Pour cela, ils sont prêts à tout risquer pour y arriver, quitte à affronter les forces de défense et de sécurité, a rapporté «Dakaractu».
Kolda : arrestation de Yoba Baldé de Pastef
Le chargé de communication de Pastef à Kolda, Yoba Baldé, a été interpellé hier dans l’après-midi par la police. D'après une source de «Dakaractu», on lui reproche d'avoir tenu une réunion nuitamment pour organiser une marche de soutien en faveur de leur leader Ousmane Sonko. Lors de cette rencontre, il aurait dit que le Yewwi Askan Wi (Yaw) allait marcher ce mardi 16 mai avec ou sans autorisation de l'autorité administrative pour fustiger la persécution de leur leader. Professeur de lettres et d’histoire géographie, il est actuellement dans les locaux de la police de Kolda. Affaire à suivre !
UGB : L’intersyndicale entame une grève de 48h
Les trois travailleurs violentés ont eu le soutien de leurs camarades qui ont décidé d’apporter une farouche réponse à cet acte « odieux ». Le directeur des Domaines et deux autres travailleurs ont été victimes d’attaques d’étudiants de l’université Gaston Berger de SaintLouis. Ce qui a poussé l’intersyndicale des travailleurs de l’Université à tenir une assemblée générale pour déplorer les attaques. Au terme de leur assemblée générale, ils ont décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures. En outre, ils ont demandé aux autorités universitaires de traduire les auteurs des actes en conseil de discipline. Le porte-parole des travailleurs, Amath Diallo, annonce le dépôt imminent d’une plainte contre X. A l’en croire, des mesures doivent être prises pour garantir leur sécurité pendant les manifestations politiques au campus. Quant à Djibril Kane, coordonnateur de l’intersyndicale nationale des travailleurs des universités, il estime que «ce combat est pour la survie »
Par Abdou Khadre GAYE
LA PLACE ET L’AVENIR DES PENCS ET VILLAGES TRADITIONNELS LEBOU DANS LA VILLE DE DAKAR
La Direction du Patrimoine Culturel (DPC) et le Monument de la Renaissance Africaine en partenariat avec l’EMAD et le Collectif de Tankk (Ngor, Ouakam, Yoff) ont célébré ce vendredi 5 mai 2023 la Journée du patrimoine mondial africain
La Direction du Patrimoine Culturel (DPC) et le Monument de la Renaissance Africaine en partenariat avec l’Entente des Mouvements et Associations de Développement (EMAD) et le Collectif de Tankk (Ngor, Ouakam, Yoff) ont célébré ce vendredi 5 mai 2023 la Journée du patrimoine mondial africain au Monument de la Renaissance Africaine autour de deux thèmes : 1/ Le delta du Saloum : enjeux autour de la préservation d’un site du patrimoine mondial, par Mahecor Diouf, avec comme discutant François Diouane Ndiaye ; 2/ Pencs et villages traditionnels : place et avenir dans la ville de Dakar, par Abdou Khadre Gaye, discutant Oumar Diagne. La cérémonie s’est tenue sous la présence effective de M. Habib Léon Ndiaye, secrétaire général du ministère de la Culture, des directeurs et chefs de service, du deuxième adjoint au maire de Ouakam, de la représentante de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT) et de dignitaires et notables lébou. Entre autres : jaraf Youssou Ndoye (accompagné d’une forte délégation d’autorités coutumières), saltigué Mamadou Mbengue, ndeye dji reew Alioune Beye, Yahia Ndoye (représentant du Peey Lébou du cap Vert), Djibril Samb… Je partage dans ce papier l’économie de ma communication qui aurait pu avoir pour titre : « Dakar se transforme, mais les pencs et villages lébou attendent toujours… »
En 1790, Ndakarou s’est libéré du Cayor et pendant 40 années a traité d’égal à égal avec les Français installés à Gorée. En 1857, le capitaine de vaisseau Protet planta le pavillon tricolore à Bayé, actuelle place de l’Indépendance, où il aménagea un fort. Les pencs se trouvaient à l’époque au niveau de la pointe de Dakar. Sur tout le reste du territoire, jusqu’à Ouakam, Ngor et Yoff s’étendaient les champs, la forêt et la mer ainsi décrits par le chevalier de Boufflers, gouverneur du Sénégal de 1785 à 1787, dans une correspondance : « Une fraîcheur délicieuse, des prés verts, des eaux limpides, des fleurs de mille couleurs, des arbres de mille formes, des oiseaux de mille espèces. Après les tristes sables du Sénégal, quel plaisir de retrouver une véritable campagne ! » Le père Loyer de renchérir : « Les bœufs et vaches y sont en grande quantité, et aussi les cabris, moutons, brebis et volailles de toutes espèces. Les bois sont pleins de cerfs, biches, chevreuils, lièvres, perdrix, poules, pintades, pigeons ramiers, tourterelles, ortolans. Les civettes y sont encore abondantes et les éléphants si familiers, qu’ils ne s’étonnent pas de se trouver parmi les hommes. » Pour finir la description du pays Lébou, voici comment le botaniste, Michel Adanson, ébahi par la richesse halieutique de la contrée, raconte une scène de pêche au village de Hann : « Les gens n’avaient qu’une senne de soixante brasses ; ils firent une pêche si abondante que le rivage fut couvert dans toute l’étendue de la senne par les poissons qu’on y amena. J’en comptais plus de dix mille dont les moindres étaient de la grosseur d’une belle carpe. »
Bref, dès que le fort édifié par les Français sur la Grande Terre fut suffisamment équipé en homme et en armement, Protet entama le processus d’occupation du sol. C’est ainsi qu’en 1858, pour cause d’alignements ayant entraîné le morcellement de leur village, les populations de Kaay furent déplacées plus loin, vers les fontaines situées sur le site de l’actuel Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. Dès lors, les pencs furent progressivement déguerpis du bord de la mer pour les dunes au-delà de l’actuelle rue Vincent, formant ainsi une ligne de démarcation entre les populations françaises et les autochtones. En 1900, une épidémie de fièvre jaune frappa la cité, de mai à octobre. Elle fut une aubaine pour les Français : ils purent, arguant les mesures sanitaires, refouler, toujours un peu plus loin, une bonne partie des populations autochtones de cette zone stratégique du Plateau. Ainsi, mille soixante et une habitations furent brûlées, dont deux cent quatre-vingts cases en paille, sept cent trente-huit baraques et quarante-trois maisons en briques.
En 1905 la convention dite Guy, négociée et ratifiée par le gouverneur Camille Guy et dont la publication souleva des vagues de contestations, fut l’occasion, pour les Français, de s’emparer de deux vastes terrains propriété commune de la collectivité léboue. Les terrains, en question, étaient situés à Beugnoul (cap Manuel), et Tound (centre-ville : entre les avenues George Pompidou et Faidherbe, Lamine Gueye et Roume). En 1914 une épidémie de peste (assez douteuse selon certaines sources) éclata au mois de mars. Et les populations autochtones, à nouveau, furent appelées à se déplacer, mais cette fois-ci tout à fait hors du Plateau, dans la brousse à chacal de Tilène, où les Français avaient fait construire un village de ségrégation. Des cases et des baraques furent encore brûlées et, après déguerpissement de six des douze pencs, une révolte éclata qui mit un terme au projet et sonna comme le coup d’envoi des hostilités en Europe jusqu’en 1918. Ce fut la Première Guerre mondiale. C’est avec la Deuxième Guerre mondiale que les villages de Tankk (Ngor, Ouakam, Yoff) furent touchés par les réquisitions pour la construction d’un aérodrome qui deviendra l’aéroport Léopold Sédar Senghor ainsi que des camps militaires. Le processus se poursuivra de façon moins violente, mais mûrement réfléchie jusqu’aux indépendances en 1960.
Avec la loi sur le domaine national de 1964, le nouvel États’appropriera ce qui restait des terres léboues. Aujourd’hui, les douze pencs, abandonnés à leur triste sort,s’effritent etse noient dansle grand marché qu’est devenue la capitale sénégalaise. Les villages de Tankk sont devenus le noyau pauvre d’une périphérie étouffante. Le cap Vert est devenu un cap béton, pour parler comme le ndeye dji reew Alioune Diagne Mbor. Un promontoire où le béton et le fer n’épargnent pas même le littoral, et profanent et rendent inaccessible beaucoup de sites sacrés lébous. Et, aujourd’hui, le village de Ngor qui a cédé tant d’hectares de son domaine à l’État se bat pour six mille mètres carrés de la place Mame Tafsir qui est la porte d’entrée du village. En vérité, les pencs et villages dakarois sont les seules parties du pays où les dernières générations n’ont plus la possibilité d’acquérir un terrain à cause de l’épuisement des réserves foncières et le coût très élevé des parcelles disponibles. Beaucoup de chefs de penc et de dignitaires résident hors de leur zone d’élection… Les pencs et villages traditionnels de Dakar se meurent, hélas. La mer autour de la presqu’île aussi se vide de ses ressources entraînant le désarroi des pêcheurs artisanaux, mais aussi des conflits, parfois sanglants, comme ceux de Kayar et Mboro, tout récemment. Et pourtant, le patrimoine colonial n’est pas plusimportant que le patrimoine traditionnel : les pencs et villages ont tellement de choses à nous apprendre : ils recèlent des secrets non encore révélés, une beauté rare capable de fasciner le monde. Il s’agit seulement de les réhabiliter, de les habiller de neuf en respectant leur authenticité. Alors ils nous rendront la pareille, car les génies qui les habitent sont généreux et leur population reconnaissante.
On parle à EMAD, depuis plusieurs années déjà, d’un circuit touristique allant du patrimoine traditionnel au patrimoine colonial, des pencs et villages lébou aux bâtiments français. Sans oublier le patrimoine naturel. On parle d’un treizième penc où d’un quatrième pied de Tankk qui serait un authentique village lébou dans la ville, un écomusée et un centre d’incubation où prendrait son départ et sa fin le circuit touristique de Dakar. On a beaucoup rêvé. On rêve toujours… Vivement que notre rêve devienne réalité.
Dakar se transforme, il est vrai. Avec des ponts, échangeurs et autoroutes. Avec des théâtres et musées. Avec un TER et un BRT. Avec l’aménagement heureux de la partie non encore occupée de la corniche Ouest… Dakar se transforme, mais les douze pencs et les villages lébou de tankk et autres attendent toujours leur prise en charge : Mbot, Thieudème, Santhiaba, Mbakeundeu, Thiaroye, Yeumbeul, et j’en passe. Beugnoul (le cap Manuel) attend aussi, Tioundeu (la pointe des Almadies) attend, Ndieuw (la demeure de Mame Ndiaré, génie protecteur du village de Yoff) attend, Tefessou biir (une des demeures de Mame Youmbour Yaatou, génie protecteur du village de Ouakam) attend aussi... Sans oublier le circuit Layenne de Khounteuma à Ndingala et Nguediaga. Je viens de citer là un patrimoine d’une valeur inestimable. À nous de le valoriser pour notre nourriture spirituelle. Mais il peut aussi contribuer à notre enrichissement économique.
ABDOU KHADRE GAYE
Écrivain, président de l’EMAD
Mai 2023
LA CASAMANCE EN BLOC DERRIERE SONKO
Actuellement dos au mur, Ousmane Sonko, le leader du Pastef, bénéficie du soutien de presque toute la Casamance. Tous les segments sociaux de cette région naturelle ne cessent de lui manifester leur solidarité face aux épreuves qu’il traverse.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 17/05/2023
Actuellement dos au mur, Ousmane Sonko, le leader du Pastef, bénéficie du soutien de presque toute la Casamance. Tous les segments sociaux de cette région naturelle ne cessent de lui manifester leur solidarité face aux épreuves qu’il traverse.
En première ligne, il y a bien sûr les jeunes. A preuve, ces derniers ont formé une véritable forteresse devant son domicile, sis au quartier Néma-Kadior à Ziguinchor, depuis près d’une semaine, pour s’opposer à son éventuelle arrestation qui serait programmée par la gendarmerie. Ces jeunes jurent aujourd’hui par tous leurs saints qu’ils se battront au péril de leur vie pour défendre l’édile de Ziguinchor. Les violents affrontements qui les ont opposés toute la journée d’avant-hier lundi aux forces de l’ordre qui ont tenté, en vain, de s’approcher du domicile du leader du Pastef du fait de leur vaillante résistance confirment cette détermination.
En plus des jeunes résidant dans la ville de Ziguinchor, d’autres sont venus de diverses localités comme Bignona, Oussouye, Niaguis, Nyassia,... pour renforcer le bouclier humain qui s’et formé autour d’Ousmane Sonko avec une farouche détermination d’en découdre avec toute personne qui tenterait de s’approcher de son domicile pour mettre la main sur lui. Ces jeunes, organisés en cellules ayant chacune une tâche bien définie, ont jusqu’à présent réussi ce pari de défendre coûte que coûte leur leader.
C’est ainsi qu’avant-hier, les forces de sécurité, malgré leur arsenal et leur effectif, n’ont pas pu arriver jusqu’au domicile du leader du Pastef après une journée entière de violents affrontements. La détermination des anges gardiens de Sonko n’a pas faiblit depuis lors et ils continuent toujours inlassablement de veiller sur le domicile du président du Pastef. Comme c’était le cas lundi, tous les axes menant au dit domicile étaient barrés hier encore. Des centaines de jeunes étaient toujours retranchés tout autour de la maison. Certains d’entre eux, profitant de l’accalmie, se reposent sur des nattes. D’autres filtrent les passages des personnes devant les lieux. Seuls les responsables du Pastef ou des partis alliés et les journalistes sont autorisés à franchir les barrages qu’ils ont érigés
Mais avant ça, Sonko avait déjà commencé à recevoir des soutiens partout dans la région. C’était le cas récemment quand il s’est rendu à Bignona pour présenter ses condoléances à la famille de Korka Ba, tué dans cette ville lors d’affrontements entre populations et forces de l’ordre. Les chefs religieux de la localité, pour lui manifester leur attachement, avaient lu spécialement le saint coran et formulé des prières pour lui. Quand il est reparti quelques jours plus dans la capitale du Fogny (Bignona), à l’occasion de la ziarra annuelle de l’imam ratib Fansou Bodian, on lui a tout simplement déroulé le tapis rouge. Il a reçu tous les honneurs sur demande du guide religieux qui a demandé à tous les fidèles de l’accueillir et de formuler des prières pour sa réussite dans toutes ses entreprises. Les mêmes honneurs lui ont été rendus à Taïba Marsassoum où il s’était rendu également pour la ziarra d’El Hadj Moustapha Sylla.
Sur un autre plan, on peut évoquer le soutien dont bénéficie Ousmane Sonko de la part des femmes de bois sacré de la région, depuis le début de ses déboires politiques et particulièrement depuis qu’ont été fixées les dates des procès l’opposant au ministre du Tourisme, d’une part, et à la masseuse Adji Sarr, de l’autre. Ces femmes qui sont toujours au premier plan pour tout ce qui concerne les problèmes majeurs de la Casamance sont à pied d’oeuvre, depuis mars 2021 pour le soutenir, le défendre contre ses ennemis. Tout le monde a remarqué leur présence, habillées en noir (signe que l’heure est grave) ces derniers jours, au niveau du domicile du leader de Pastef à Ziguinchor. Après y avoir fait plusieurs libations et autres rituels mystiques, elles y ont élu domicile depuis samedi. Avant hier, elles étaient aux côtés des jeunes qui affrontaient les forces de l’ordre en train de faire des prières mystiques. Pendant ce temps, les autres membres de leur groupe sont retranchés dans un sanctuaire traditionnel, situé dans un village dans le Blouf (une contrée du département de Bignona). Selon un ancien qui s’est confié à nous, cet endroit est le plus mythique de cette contrée. ‘’Ce bois sacré est très mystique, il a été érigé depuis la nuit des temps par nos ancêtres. À chaque fois que le Blouf est confronté à un problème, les femmes se retirent là-bas pour tenter de le dissiper. C’est aussi là-bas que les fils de la contrée, à la quête de gloire, sont bénis et blindés’’, renseigne notre interlocuteur.
On a appris que dans plusieurs contrées de la région, des chefs religieux, traditionnels ou coutumiers ont recouru à leurs savoirs mystiques pour ‘’combattre’’ tous ceux qui participent d’une manière ou d’une autre aux entreprises visant à éliminer le patron du Pastef.
De l’avis de plusieurs témoins, aucun leader de la Casamance n’a jamais eu autant de soutien de la part des habitants de cette région naturelle que Ousmane Sonko. Son taux de popularité dépasse de loin celui de tous ses prédécesseurs, affirment nos interlocuteurs. Bref, s’attaquer à cet homme politique qui est considéré comme le porte-drapeau de toute la Casamance, c’est déclarer la guerre à tous les habitants de cette verte région !
OUSMANE SONKO RISQUE D’ÊTRE MIS SOUS RÉSIDENCE SURVEILLÉE À ZIGUINCHOR
Craignant d’être conduit à l’abattoir politique comme Karim Wade et Khalifa Sall avant lui, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est en passe de mettre totalement à exécution sa désobéissance civile
Mettant à exécution sa désobéissance civile consistant à ne plus répondre à une convocation de la justice, le leader de Pastef Ousmane Sonko s’est retranché à son domicile au quartier Nema-Kadior à Ziguinchor. Un acte radical à double tranchant. Car, deux hypothèses peuvent s’offrir à lui s’il persiste dans cette attitude. Si jamais il est jugé par contumace et condamné à une peine privative de liberté, la chambre peut lui décerner un mandat d’arrêt le conduisant en détention. Ou alors le mettre en résidence surveillée à Ziguinchor. La mise en résidence étant une peine judiciaire, alternative à la prison. Dans ce cas, l’opposant Ousmane Sonko sera loin de Dakar qui est l’épicentre de sa lutte politique.
Craignant d’être conduit à l’abattoir politique comme Karim Wade et Khalifa Sall avant lui, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est en passe de mettre totalement à exécution sa désobéissance civile. A quelques jours de son procès l’opposant à la masseuse Adji Sarr devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ousmane Sonko s’est retranché à son domicile au quartier Néma Kadior de Ziguinchor dont il est le maire. Un acte radical à double tranchant, c’est-à-dire qui peut avoir soit de très bonnes conséquences, soit de très mauvaises conséquences pour lui. Car, en sa qualité de principal opposant au régime en place, Ousmane Sonko, le très influent leader de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) s’est éloigné de Dakar. Comme toutes les capitales au monde, Dakar présente la particularité d’être l’épicentre de la vie politique et de la contestation des masses. Selon certains juristes et politologues interrogés par « Le Témoin » quotidien, deux hypothèses peuvent s’offrir au maire « non » résident de Ziguinchor. S’il est jugé par contumace le 23 mai prochain et condamné à une peine privative de liberté, le juge peut décerner un mandat d’arrêt à son encontre le conduisant en détention. Ou alors, pour des raisons « géopolitiques » ou sécuritaires, le procureur de la République peut demander que le contumax soit placé en résidence surveillée à Ziguinchor, ville dont il est le maire.
Dakar, un territoire politique exceptionnel!
En droit pénal, la résidence surveillée est une peine judiciaire, alternative à la prison, ordonnant à une personne de rester vivre dans le périmètre d’un territoire donné, lequel peut même se limiter à son domicile, et limitant strictement sa liberté de circulation. Ce, sous la surveillance d’un personnel pénitentiaire renforcé par des forces de sécurité. Pour le moment, en tout cas, de nombreux militants et sympathisants se sont constitués en boucliers humains autour du domicile d’Ousmane Sonko à Ziguinchor pour s’opposer à son éventuelle extradition vers Dakar. Et on voit mal un sérieux candidat à la présidentielle de 2024 comme Ousmane Sonko accepter d’être assigné à résidence à Ziguinchor et interdit de séjour à Dakar qui reste et demeure un territoire politique exceptionnel. Evidemment, nous sommes très loin de cette hypothèse !
Par contre, l’ordonnance de prise de corps semble être plus « proche » dès lors que, pour comparaître devant une juridiction criminelle, l’accusé doit être au préalable mis en état d’arrestation. Mais attention ! Cette ordonnance était obligatoire au temps de la Cour d’assises. A l’époque c’est-à-dire avant la réforme judiciaire donnant naissance aux chambres criminelles, l’accusé ne pouvait pas comparaitre libre. Parce que la procédure pénale imposait obligatoirement à l’accusé qui se trouve en liberté de se constituer prisonnier au plustard la veille de l’audience de la cour d’assises.
Selon l’avis d’un ancien magistrat à la retraite, la situation a évolué aujourd’hui avec l’avènement des chambres criminelles. « Il ressort en effet des dispositions de l’article 238 du code de procédure pénale que l’accusé doit assurer sa libre représentation en Justice vingt-quatre heures avant l’audience en se présentant au greffe de la juridiction concernée » explique-t-il avant de préciser fermement que la violation de cette formalité peut entraîner l’émission d’une ordonnance de prise de corps. « Il en est de même chaque fois que le président de la chambre criminelle estimera nécessaire la comparution de l’accusé pour la bonne tenue des débats. C’est juste pour vous dire que le caractère obligatoire de cette mesure a donc disparu avec la cour d’assises » ajoute cet ancien haut magistrat chevronné tout en alertant que tout individu jugé sans être présent après avoir refusé de comparaitre sera en situation de contumace. « Il est bon de rappeler l’article L29 du Code électoral exclut des listes électorales le contumax ou celui qui est en situation de contumace quelle que soit la peine prononcée » prévient-il.