Femme oui, mais avec un cou trop court, Africaine et Sénégalaise oui, mais trop Noire pour être acceptée en famille, grande romancière, très cultivée oui, mais trop moche. Ken Bugul, cette grande écrivaine a fait quoi pour mériter cette aversion ?
Ken Bugul a toutes les raisons du monde de faire siennes l’affirmation d’André Gide qui écrit dans Les nourritures terrestres « Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur », si elle était rancunière, mais elle n’a certainement pas du temps pour cela. La conférencière internationale et célèbre écrivaine a connu toutes les formes de rejet et de souffrances sans jamais se désespérer ou renoncer à vivre, sans céder à la fatalité, mais elle s'est accrochée à la vie. En revanche, tous ces problèmes existentiels ont forgé la femme digne qu'elle est devenue. Elle a donné une leçon de vie ce mercredi 17 mai à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar devant parterre d'étudiants, de personnalités et d'autorités universitaires.
Grande romancière, Mariétou Mbaye, connue sous le pseudonyme populaire de Ken Bugul, n’a eu aucun diplôme universitaire. Elle a décroché son BEBPC et son BAC dans des conditions difficiles, voire laborieuses parce que sa scolarisation elle-même était le fruit de sa propre volonté, donc du hasard contrairement à ses ainé.e.s.
Benjamine née de parents âgés notament le père octogénaire et âgé, ses frères, ses sœurs, sa grand-mère presque personne ne la porte dans le coeurs alors que son, qu'elle considère comme un grand-père est aveugle. Même sa grand-mère ne lui a pas donné de l'attention. Sa vie d’enfance, de jeunesse et d’adulte est faite de souffrances et de frustrations diverses.
Ballottée, à gauche et à droite, détestée par les siens sans raison apparente, notamment par sa propre mère qui l’a abandonnée dès ses 5 ans en quittant le foyer sans être formellement divorcée. Ken Bugul pendant longtemps n'avait même pas conscience d'elle ni conscience de beaucoup de choses. Cette carence affective l’a mène à fréquenter la nature, vivant comme une vraie sauvage, parlant et embrassant les arbres se nourrissant de fruits sauvages dans la nature... Mais ce fut son grand réconfort, la nature.
Sans avoir pu étudier normalement et sérieusement dans tel environnement, elle réussit à ses examens in extremis. Adulte, rien n’a changé dans sa vie. Ken Bugul a vécu mille vies, les unes plus douloureuses que d’autres. Quand elle s’envole vers l’Europe, elle connaît la précarité, la violence physiques et psychologiques d’un homme qui prétendait et en qui elle pensait trouver réconfort, humanité et amour À cela, s'ajoute le racisme pour elle qui était déjà jugée de trop Noire par ses propres soeurs sénégalaises bon teint. Ses fortes illusions de départ sur l'Europe se transforment en désillusion profonde. Puis elle décide de rentrer au Sénégal après quelques années difficile passé en Europe.
Mais le sort semble s’acharner sur elle. Toujours personne pour l'accepter à son retour au bercail. Une Africaine SDF, en Afrique, au Sénégal pays de la teranga ? Marietou Mbaye l’a vraiment été dans ce pays. Elle se tape un an dans les rues de Dakar. La ville ne veut pas d’elle, le village ne veut pas d’elle, le quartier ne veut pas d’elle. Quid de la famille ? C’est la première à la rejeter depuis son enfance. Tout le monde l’assimile à une folle et la traite comme telle.
Malgré tout, Ken Bugul a tenu à force de détermination et de la rage d’exister. Réfugiée dans la lecture comme depuis toujours, elle réussit à amasser une grande culture générale. Et se lance accidentellement dans l’écriture sans savoir là où cela la mènerait. Sans doute son amour pour la lecture qui l'a aidé à réussir facilement ses examens du BEPEC et du BAC, elle qui n'avait pas d'encadrement, d'aucun suivi et ne se donnait pas du temps pour apprendre ses laçons, mais se cultivait sérieusement.
Résiliente, elle est finalement devenue écrivaine. Une grande. En témoigne le succès de ses œuvres traduites en d’innombrables langues et la conférencière internationale qu’elle est devenue. Ses expériences multiples et multiformes méritent d’être partagées.
L’Université Cheik Anta Diop qui est dans une dynamique d’ouverture et de promotion d’échange a fait d’elle sa première invitée dans le cadre de ses « Dialogues des avoirs », en lui déroulant le tapis rouge à l’Ucad II ce jeudi 18 mai.
L’institution permet ainsi cette romancière de renom d’ assouvir un vieux fantasme, elle qui n’avait jamais mis pied à l’université Cheikh Anta Diop, elle qui admire tant ce monde : l’université, les étudiants, leurs grade et leurs diplômes. Malgré sa densité intellectuelle, sa culture générale étendue, Ken Bugul dit se sentir quelque part complexée de n’avoir pas été étudiante et dérocher des diplômes universitaires.
Or à quoi sert le diplôme quand on sait qu’il n’est qu'une présomption de savoirs théorétique dans un domaine donnée ? Encore qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des étudiants avec des niveaux douteux comparés à son épaisseur intellectuelle à elle qui a beaucoup lu et a toujours soif d’apprendre
Ken Bugul a tenir un pratiquement un cours magistrale sur son parcours, en condensé d’ailleurs dès ce qui figure déjà sans livres dont la plupart sont des autobiographies.
Rejetée par les siens, elle a vécu dans la précarité, la déchéance, un an dans les rues dans un pays africain, au Sénégal, pays de la teranga. Un mariage qui tourne mal subit toute sorte de violences. Elle subit tout parvient à remonter la pente Ken Bugul est le parfait exemple de la résilience et de la combativité.
Ken Bugul a un faible pour les espace universités où se discute et se partage les connaissances. La romancière dit rêver d’intégrer l’université pour décrocher elle aussi des diplômes universitaires pas seulement la licence, mais dans la mesure du possible aller au doctorat, et même passer l’agrégation.
En somme, Ken Bugul a assez à donner à la jeunesse d'Afrique et du monde aussi bien de par ses connaissances livresques que par son expérience de vie. Elle refuse toute fatalité et ne s'apoittoie pas sur son sort. La vie lui a enseigné quantité de choses en plus de ses lectures J-M Domenach sera bien en phase avec Ken Bugul, lui qui a écrit que : «Ceux qui apprennent dans les livres doivent aussi apprendre dans la vie, mais celle-ci ne les instruira que s'ils ont lu d'abord, ou en même temps, les livres qu'il fallait».
Ken Bugul invite instamment les jeunes à se cultiver, à être curieux, à s'armer de volonté et de détermination dans l'acquisition du savoir quel que soient les diplômes dont on a déjà acquis.
Dans ce projet de l'initiative d Dialogue des Savoirs, Felwine Sarr, et Mohamed Mbougar Sarr sont sur la liste d'attente. L'Ucad cherche ainsi à s'ouvrir à d'autres savoir notamment des savoirs endogènes. L'on peut bien avoir des choses à partager sans être sorti d'une école occidentale.
IL SUFFIT D’UNE VOLONTE POLITIQUE POUR ERADIQUER DEFINITIVEMENT LE TRAFIC DE FAUX MEDICAMENTS
Pour la troisième fois, le Sénégal va accueillir le Forum pharmaceutique international. Les acteurs comptent échanger autour de la souveraineté du médicament. Le président de l’Ordre national des pharmaciens, Dr Amath Niang, donne un avant-goût des débats
Pour la troisième fois, le Sénégal va accueillir le Forum pharmaceutique international. Les acteurs comptent échanger autour de la souveraineté du médicament. Le président de l’Ordre national des pharmaciens, Dr Amath Niang, donne un avant-goût des débats. Il partage avec ‘’EnQuête’’ ses avis sur ce que devrait être la politique du médicament en Afrique, au Sénégal ; les efforts de l’État et le marché parallèle entretenu grâce au trafic de faux médicaments.
Comment se prépare le Forum pharmaceutique international que va accueillir le Sénégal, du 1er au 4 juin prochain ?
Le forum est une plateforme qui est une initiative de professionnels du médicament et de la pharmacie d’un certain nombre de pays africains qui se sont associés pour se donner l’opportunité de réfléchir sur tout ce qui touche la gestion du médicament de manière particulière et le secteur de la pharmacie. C’est en cela que les gens ont pensé, tous les ans, organiser cette forme de congrégation des professionnels dans un pays du continent africain où l’opportunité leur est donnée de se réunir. À travers les différents segments du secteur de la pharmacie et du médicament, réfléchir sur tout ce qui rapporte à la politique de gestion du médicament.
C’est ainsi qu’est né le forum en 2001 à Cotonou, au Bénin. Le Sénégal a eu le privilège de l’organiser. Nous l’organisons encore cette année pour la troisième fois. Le forum réunit cinq entités qui sont les actrices principales du point de vue de l’animation. C’est l’Inter-ordre des professionnels de la santé, l’Intersyndicale qui regroupe l’ensemble des syndicats des pharmaciens de l’Afrique, l’Association africaine des centrales d’achats des médicaments (représentée par la Pharmacie nationale d’approvisionnement), l’Association africaine des directions de la réglementation pharmaceutique.
L’année dernière, en Côte d’Ivoire, nous avons enrôlé l’Association africaine des doyens de facultés de Médecine, Pharmacie et Chirurgie dentaire.
Peut-on avoir une idée du nombre de participants attendus et sur quelle thématique allez-vous échanger ?
Le forum ne va pas accueillir moins de 3 500 participants. Nous sommes 25 pays membres à travers les différentes structures représentatives du secteur de la pharmacie, les officiels, sans compter les pharmaciens qui désireraient participer à ce forum. La thématique retenue cette année est ‘’La souveraineté pharmaceutique : défis et opportunités’’.
Serait-ce le désir de voir émerger une agence africaine du médicament qui sous-tend le choix de cette thématique ?
Effectivement ! Aujourd’hui, l’Afrique est un des continents les plus exposés, du point de vue de la production pharmaceutique, de la fabrication du médicament, etc. J’ai participé à un salon au Burkina Faso. Un professeur faisait une présentation sur la propriété intellectuelle. C’est ce jour que j’ai appris que l’Afrique n’était même pas à 5 % de la production intellectuelle mondiale, en termes de médicaments.
C’est donc un défi qui s’adresse à l’élite intellectuelle du continent africain, aux chercheurs. Mais tout ceci doit être soutenu par une vision politique qui encadre cela et donne une orientation pour pouvoir atteindre des objectifs majeurs. C’est fondamental. Il va falloir y travailler. Si nous prenons l’exemple du Sénégal, nous avons un risque de 95 % d’importations de médicaments face à un niveau de production de 5 %. Vous imaginez à quel point notre pays se trouve exposé par rapport à ce risque énorme.
Donc, le fait de pouvoir produire par soi et pour soi est un défi majeur. Le Covid nous a édifiés par rapport à l’impérieuse nécessité de pouvoir se prendre en charge convenablement. Je me rappelle bien, à un certain moment du niveau de gravité de l’évolution du Covid, comment la France a pris des mesures fermes par rapport à la mise à disponibilité de certains produits d’urgence. Je pense que nous, en tant qu’acteurs et professionnels, avons un certain rôle à jouer pour permettre de faire avancer les choses. Ce sont des éléments qui s’imposent et pour lesquels nous devons apporter des réponses. On ne pouvait avoir un meilleur thème que celui de la souveraineté pharmaceutique. On parle du défi parce que les Africains doivent renverser la tendance. Les pays du Maghreb, par exemple, sont entre 75 et 80 % de réponses par rapport aux besoins de médicaments de leurs populations. Les pays leaders sont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Il n’y a pas de miracle en cela. Et ce qui me pose problème, c’est que ce sont ces pharmaciens qui ont été formés ici à Dakar, qui sont aujourd’hui les acteurs principaux de l’évolution du tissu pharmaceutique de leurs pays.
Qu’est-ce qui bloque chez nous ? Serait-ce de la responsabilité des pharmaciens ou de celle de l’État ? Je pense que l’État doit avoir une vision claire et une politique à articuler autour de cette indépendance du secteur de la pharmacie. En termes de fuites de trésorerie, ce sont des flux énormes. En termes de menaces sur la santé publique, les conséquences sont considérables. C’est cela qui fait qu’aujourd’hui, le marché parallèle se développe à côté de tous ces impairs qui sont liés à la dépendance pharmaceutique.
Qu’est-ce qui devrait être fait par l’État pour qu’on puisse produire à partir d’ici ?
Il suffit d’une volonté politique pour y arriver. Il faut en avoir l’ambition et la vision. C’est une urgence et un engagement, parce que la fabrication du médicament est corrélée à un dispositif législatif et réglementaire. C’est encadré. La fabrication du médicament obéit à des exigences. Cela tient compte de la vie de l’homme, de la vitalité de l’individu, à son mieux-être et son bien-être.
Au-delà de l’aspect pharmaceutique, il y a d’autres problèmes à appréhender. Il y a celui de l’énergie, celui de la mise à disponibilité des matières premières, celui des taxes et du foncier. Tout ceci, en dehors de l’expertise du pharmacien, est des actions annexées et qui relèvent de niveaux de compétences qui ne sont pas dévolues au pharmacien. Il va falloir que l’État mette un cadre tout à fait approprié qui devrait le permettre, en relation avec le pharmacien. C’est important, parce qu’à un certain moment, on a pensé que les pharmaciens constituaient un blocage parce qu’ils avaient la majorité par rapport à la détention du capital.
Aujourd’hui, les choses ont évolué, parce que les pharmaciens ont accompagné l’État dans ce sens-là pour lui permettre de s’ouvrir à des investisseurs qui pourront s’orienter et s’intéresser au secteur de la pharmacie. C’est cela qui fait que le capital n’est aujourd’hui plus détenu en majorité par les pharmaciens. Il faut que tout ce dispositif puisse servir à quelque chose.
Pensez-vous que les bases de cette politique sont jetées, vu que l’État a mis en place l’Agence de réglementation pharmaceutique qui, dit-on, devrait aider à produire plus de médicaments, des vaccins ?
Je ne peux pas me permettre de nier les efforts de l’État. Depuis un certain temps, nous avons senti une réelle volonté d’aller vers la relance de l’industrie pharmaceutique, parce que depuis des années, nous avions une préoccupation majeure qui consistait à réviser les textes qui réglementent le secteur de la pharmacie. Nous l’avons fait. Ces textes sont au niveau de l’Assemblée pour être adoptés. Nous devons même avoir des séances de travail avec certains bureaux du Parlement pour leur permettre de mieux s'imprégner de ces textes. Le président de la République, Macky Sall, a le mérite de poser cet acte fort en direction du secteur de la pharmacie. Il y a le Bureau de suivi des opérations du PSE qui avait organisé le Lab sur des semaines pour pouvoir s’orienter spécialement vers des stratégies relatives à la relance de l’industrie pharmaceutique.
Ce sont des actes forts. Je pense que cela s’impose et il va falloir travailler davantage autour de ce besoin impérieux. Il va falloir le matérialiser par des actes, consolider toutes les actions déjà initiées pour que cela soit une réalité. L’agence africaine dont vous avez parlé tout à l’heure est l’une des prouesses du forum. Ce besoin avait été exprimé lors d’une session en Algérie avec l’intervention de Michel Sidibé qui, aujourd’hui, est en train de faire le tour de l’Afrique pour les inviter à homologuer l’exigence de la création de l’agence, vers migrer les directions de pharmacie et des laboratoires vers une agence de réglementation.
Cela a une signification importante, parce que comme j’ai l’habitude de le dire, le médicament est l’un des produits qui voyagent le plus au monde. Il a un caractère universel. On ne peut plus se permettre de le gérer selon des considérations géographiques. Le médicament est géré dans toute sa dimension universelle. Donc, il répond à des exigences que tout le monde doit accepter. Tous les fabricants sont soumis à l’exigence du respect des conditions de fabrication. Les agences interviennent dans le cadre de la réglementation, du suivi des processus de respect des mesures de qualité, à l’harmonisation de tout ce qui constitue la réglementation au niveau de l’espace.
Nous avons la zone CEDEAO et l’espace UEMOA. Les gens sont en train de travailler, à travers l’intervention des professionnels, pour que cela puisse avoir une répercussion réelle sur la santé des populations africaines. Avoir une agence africaine du médicament permettra d’avoir une institution africaine qui intervient sur tout ce qui touche au secteur de la pharmacie, de légiférer en dehors des approches et des considérations autres que les préoccupations pharmaceutiques. On a vu ce que reflète l’Agence européenne du médicament. C’est ce qu’il va falloir faire en Afrique. Les ressources et les compétences ne manquent pas, mais il va falloir que tout ceci puisse être organisé par les pouvoirs publics.
Dans le cadre de cette politique africaine du médicament, pensez-vous qu’il est urgent de faire travailler en synergie les douanes africaines pour faire face au trafic de médicaments ?
Pour moi, le trafic de médicaments n’est que la résultante d’un manque de volonté politique. La place du médicament n’est pas dans la rue, mais entre les mains des experts. Il s’agit d’un produit vital à préserver, à encadrer, à sécuriser au bonheur des populations. C’est seulement en Afrique qu’on parle de médicaments de la rue, médicaments parallèles. Vous allez dans le Maghreb, ils n’ont pas connaissance de ces termes, parce que le cadre réglementaire et législatif ne le permet pas. Tout pouvoir politique qui se donne pour ambition de relancer l’industrie pharmaceutique, doit tout faire pour éradiquer définitivement les médicaments de la rue. Le développement de l’industrie pharmaceutique ne peut se faire tant que ce fléau existe. C’est impossible. Cela entraîne une fragilisation de la santé de nos populations.
Sur le plan économique, on ne peut pas évaluer les dégâts. Je pense que ce combat n’est pas seulement celui des pharmaciens même si nous sommes les premiers concernés. Les populations le sont également parce qu’il s’agit de leur survie.
Au cours du forum, des sous-thèmes sont développés dans ce sens. On en débattra. C’est une occasion pour les professionnels d’accompagner l’État.
Il a beaucoup été question de la responsabilité de l’État dans cette interview, mais quelle est celle du pharmacien dans les problèmes qui touchent le secteur ?
La responsabilité du pharmacien se trouve engagée, dès lors qu’il est dépositaire d’un privilège assez significatif et important : gestionnaire du monopole du médicament. Le pharmacien est investi d’une mission de santé publique. C’est cela qui a suscité l’intelligence du législateur à créer un cadre de réglementation qui suit le pharmacien, qui l'observe par rapport à l’accomplissement de sa mission. C’est l’Agence de réglementation qui veille sur le comportement de l’établissement en tant que tel et l’ordre aujourd’hui qui intervient directement auprès du pharmacien par rapport au respect de ses devoirs professionnels et d’une conduite qui reflète son appartenance à une corporation.
De ce point, on m’aurait dit qu’il y a des pharmaciens qui ne respectent pas certaines choses, mais cela existe dans toutes les corporations. C’est ce qui justifie l’existence des cadres réglementaires, de l’ordre et des structures habilitées à interpeller ses professionnels pour les obliger à respecter leurs devoirs professionnels. Qui parle de régulation parle de rappel à l’orthodoxie. La responsabilité du pharmacien est engagée dans ce sens. Mais ce n’est pas seulement de manière unilatérale qu’il faut aborder la question. Il faut l’aborder dans tous les aspects d'intervention du pharmacien. C’est le pharmacien biologiste, industriel, grossiste répartiteur, d’officine, du laboratoire, etc. J’ai participé à la remise de parchemins de pharmaciens qui ont bénéficié d’une formation sur la nutrition et j’ai exhorté les organisateurs à faire plus confiance au pharmacien qui a les compétences qui lui permettent d’intervenir dans plusieurs domaines de compétences. Cela rassure, sécurise et garantit aux populations la circulation de produits de qualité.
À quelques jours du forum, quel est le message que vous lancez ?
Je me sens très confus, aujourd’hui. Après avoir reçu l’accord express du président de la République et après avoir reçu une deuxième circulaire qui nous a rassurés sur l’organisation de son cabinet pour nous convier à une audience, mais à quelques semaines de la tenue de l'événement, il ne serait pas souhaitable qu’on tienne l'événement sans le rencontrer.
Ce défi ne s’adresse pas au pharmacien. L’une des conditions fermes pour l’organisation du forum dans un pays, c’est l’accord express du président de la République, parce que cela reflète l’image de toute une Nation, de tout un peuple. Je lance un appel aux conseillers du président, à notre ministre de tutelle. Nous sommes en train de nous battre pour recouvrer tous les frais inhérents à l’organisation, mais je ne pense pas que le forum puisse se tenir sans l’intervention de l’État. Il y a des aspects qui ne relèvent ni des prérogatives ni des possibilités des pharmaciens. Il y a des aspects sécuritaires, logistiques, diplomatiques, financiers qui doivent être gérés par le comité d’organisation, mais dont certaines des actions sont limitées. Je lance un appel dans ce sens-là. J’invite tous les Sénégalais à y prendre part.
FINALE CAN U17, LIONCEAUX FACE AUX MAROC CE VENDREDI A ALGER
Finale inédite que ce Sénégal-Maroc de ce vendredi 19 mai 2023 au stade Nelson Mandela de Baraki d’Alger, deux équipes qui ont montré tout au long de cette compétition leur réelle envie d’aller tutoyer les cimes du football des jeunes.
Finale inédite que ce Sénégal-Maroc de ce vendredi 19 mai 2023 au stade Nelson Mandela de Baraki d’Alger, deux équipes qui ont montré tout au long de cette compétition leur réelle envie d’aller tutoyer les cimes du football des jeunes. Vendredi, pour cette finale qui va les opposer, il faudra forcément un vainqueur et un vaincu. Mais chacun voudra inscrire pour la première fois son nom sur le socle de ce trophée continental. D’où tout l’intérêt de cette confrontation de vendredi qui va clôturer trois semaines de compétition.
Qui du Sénégal ou du Maroc remportera pour la première fois le trophée de la Coupe d’Afrique des nations U17 ? Difficile de répondre à cette question si l’on sait que Sénégalais et Marocains ont jusqu’ici montré leur désir secret de se placer sur la plus haute marche du podium au stade Nelson Mandela d’Alger. Tous deux s’étaient qualifiés, dimanche dernier, aux forceps face à de coriaces adversaires ; les Burkinabés champions en 2011 et les Maliens doubles champions en 2015 et 2017.
Des qualifications à la loterie, comme dirait l’autre, puisque « Lionceaux » du Sénégal et « Lionceaux de l’Atlas » du Maroc qui avaient toujours bien déroulés durant les phases de poules et même pendant les quarts de finale ont éprouvé toutes les peines du monde à se débarrasser de deux anciens champions d’Afrique en demi-finales. Mais c’était ça aussi le charme de la compétition. Le suspense jusqu’au bout.
« Je félicite mes joueurs. Ils se sont battus. On a assisté à un bon match, un match de qualité. Ils avaient cet objectif d’aller en finale. Tout le mérite leur revient. C’est de jeunes joueurs qui viennent d’un peu partout du Sénégal et ils prouvent qu’ils peuvent rivaliser avec n’importe qui », a soutenu le coach sénégalais à l’issue du match. Selon l’entraineur, ses joueurs ont su déployer des qualités mentales pour venir à bout de cette équipe du Burkina.
De l’avis de Serigne Saliou Dia, coach du Sénégal, ses joueurs ont montré un mental à la hauteur de l’enjeu. « Les joueurs connaissaient leur objectif. Ils avaient pour but de disputer leur première finale. C’est pourquoi l’égalisation du Burkina n’a pas déstabilisé les joueurs. Ils ont gardé le moral, la confiance », dit le coach. « Cette demi-finale a été très physique. Les corps ont été mis à l’épreuve, mais j’espère que mes joueurs seront frais pour la finale », a-t-il dit. En tout cas, le Sénégal part avec un léger avantage dans cette finale au vu du parcours déjà réalisé avec trois titres de meilleurs entraineur (Serigne Saliou Dia), buteur (Amara Diouf) et joueur (Amara Diouf).
Une finale historique attend donc Amara Diouf et ses coéquipiers qui veulent eux aussi inscrire leur nom au palmarès de cette épreuve continentale, après leurs devanciers (Can Seniors, Chan, Can U20, Beach Soccer). Héroïques, les « Lionceaux » l’ont été jusqu’ici en accédant enfin, après deux tentatives ratées, en finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans. Une finale 100 % « Lionceaux » entre Sénégalais et Marocains qui, depuis la création de cette compétition en 1995, n’ont jamais réussi à atteindre la finale. Au contraire des Sénégalais, les Marocains s’en étaient approchés en 2013 à domicile en atteignant les demi-finales et se classant finalement 4e.
Le fait maintenant de voir ces deux équipes aller au bout de la compétition constitue en soi une première. Dans cette compétition, la performance du Maroc est presque identique à celle du Sénégal, sauf que les « Lionceaux » du Sénégal ont réussi jusqu’ici le parcours parfait en gagnant tous leurs matches et avec 13 buts marqués et 1 seul encaissé (1-1 face au Burkina en ½ finale).
UNE BOUFFEE D’OXYGENE DANS UN CONTEXTE DE RAREFACTION DES RESSOURCES
Le Sénégal a obtenu auprès du Fmi un emprunt de 1150 milliards de FCfa sur trois ans dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit et la Facilité pour la résilience et la durabilité.
Le Sénégal a obtenu auprès du Fmi un emprunt de 1150 milliards de FCfa sur trois ans dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit et la Facilité pour la résilience et la durabilité. Le Professeur titulaire agrégé d’Économie Abou Kane, Assesseur (Vice-doyen) de la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Ucad, revient sur les implications.
Le Fmi a annoncé, le 11 mai dernier, une enveloppe de 1150 milliards de FCfa sur trois ans en faveur du Sénégal dans le cadre du programme de Facilité élargie de crédit et la Facilité pour la résilience et la durabilité. Est-ce un bon endettement dans un contexte de raréfaction des ressources ?
Il est important de souligner que la Facilité élargie de crédit (Fec) et le Mécanisme élargi de crédit (Medc) sont des prêts à moyen terme que le Fmi réserve aux pays qui ont un besoin de financement prolongé de la balance des paiements, c’est-à-dire confrontés à une insuffisance des réserves de change pour assurer leurs importations ou ayant des difficultés pour s’acquitter correctement du service de la dette. Quant à la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd), c’est un mécanisme de financement qui vise à permettre aux pays de lutter contre les effets des changements climatiques. Pour le Sénégal, c’est un endettement à des conditions avantageuses, car le taux d’intérêt est de 0 % et il y a une période de grâce avant le début du remboursement. Il est vrai que c’est une bouffée d’oxygène dans un contexte de raréfaction des ressources, mais cela n’en fait pas un bon endettement, car la bonne dette est celle qui est payée. Il faudra donc attendre l’échéance pour savoir si le prêt est remboursé sans difficulté et s’il a permis de régler les problèmes qu’il est censé résoudre.
Beaucoup de pays font face à une crise de la dette. Pensez-vous, comme le soutient le Ministre des Finances, que la dette du Sénégal est toujours viable ?
Il y a des critères de viabilité de la dette qui prennent en considération des ratios de solvabilité comme celui de la dette rapportée au Pib et des ratios de liquidité comme celui du service de la dette sur les exportations, du service de la dette sur les recettes budgétaires ou celui des charges d’intérêts sur les recettes fiscales, entre autres. En 2022, l’analyse de viabilité de la dette du Sénégal, réalisée par le Fmi, a montré qu’elle est viable, mais avec un risque modéré de surendettement. Au rythme actuel, l’endettement du Sénégal pourrait poser problème si notre pays n’améliore pas considérablement la mobilisation de ressources internes à travers de meilleures performances de l’administration fiscale. D’ailleurs, en 2021 déjà, du fait du remboursement des eurobonds, les ratios de liquidités s’étaient fortement dégradés.
Ce financement du Fmi sera sans doute adossé à des conditionnalités. Quelle marge de manœuvre laisse-t-il au Gouvernement du Sénégal ?
Les conditionnalités de ce type de prêt sont toutes liées au programme proposé par le Sénégal pour assurer une croissance soutenue et durable, en préservant les acquis sociaux. Toutefois, le Fmi tient, d’une part, à ce que les subventions à l’énergie soient progressivement supprimées pour se rapprocher de la vérité des prix et, d’autre part, que les dépenses fiscales (exonérations) soient réduites. À part les mesures sur la rationalisation des dépenses publiques, il n’y a pas de risques à ce que le Fmi impose à notre pays des mesures non conformes à la trajectoire économique choisie par les autorités, même si le volet social est affecté par les conditionnalités.
Après avoir longtemps résisté sur la question des subventions, le Gouvernement a décidé en s’engageant à les supprimer progressivement. Peut-on dire que c’est la bonne option ?
Ce n’est pas forcément la bonne option si l’État en avait les moyens. Les populations sont vulnérables et l’inflation avoisine les 9 % depuis plus d’un an. Mais, puisque le déficit budgétaire dépasse les 6 % pour un objectif de 5 %, avant d’en arriver aux 3 % qui constituent la norme communautaire en la matière, le Gouvernement a cédé. Une autre solution aurait été de réduire les dépenses non essentielles relatives au fonctionnement de certaines institutions et structures publiques pour maintenir une partie des subventions supprimées.
META CÉLÈBRE LES ÉTOILES MONTANTES DE L’AFRIQUE
En perspective de la célébration de la journée de l’Afrique prévue le 25 Mai, Meta annonce la 3ème édition de sa campagne panafricaine « Made by Africa Loved by the World ».
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Meta annonçant la 3ème édition de sa campagne panafricaine « Made by Africa Loved by the World » en marge de la journée de l’Afrique prévue le 25 Mai.
« En perspective de la célébration de la journée de l’Afrique prévue le 25 Mai, Meta annonce la 3ème édition de sa campagne panafricaine « Made by Africa Loved by the World ». Sous le thème « Rising Stars », la campagne de cette année a pour objectif d’amplifier les voix et les histoires de huit talents émergents à travers l’Afrique qui ont su asseoir leur présence globale, changeant ainsi la façon dont l’Afrique est perçue sur la scène internationale.
Représentant diverses industries créatives allant de la musique à l’art, en passant par la mode et le style de vie, les courts-métrages en format « vlog » mis en avant cette année donnent un aperçu du quotidien des créateurs, leurs moments phares de la journée et la manière dont l’Afrique inspire leur créativité. De plus, Meta lance aussi le challenge communautaire #ShareYourAfrica sur Instagram sous format de Reels, qui encourage les communautés africaines à célébrer leur authenticité à travers la danse, la musique, la mode, la gastronomie ou encore l’art.A l’occasion de la journée de l’Afrique, Meta compte organiser des échanges en ligne avec des personnalités d’Afrique au sujet de l’impact global de la jeunesse africaine et du rôle crucial des plateformes sociales, telles qu’Instagram, dans le développement de leur notoriété à travers le monde.
A ce propos, Kezia Anim-Addo, Directrice de la Communication pour l’Afrique subsaharienne chez Meta, a déclaré : « Nous sommes ravis de célébrer la journée de l’Afrique cette année en faisant résonner les histoires quelques talents et Étoiles Montantes en Afrique et qui font briller, à travers leurs voix, la culture, la musique, la gastronomie, la mode africaines et bien plus encore. Tous les jours, les jeunes créateurs africains ont recours aux technologies de Meta telles qu’Instagram pour partager leurs histoires, s’exprimer librement et rassembler les gens de façon inspirante. Nous sommes fiers de constater que nos technologies ont un rôle à jouer dans l’amplification de ces voix et de ces histoires tant au niveau du continent qu’à l’échelle internationale ».
Les Étoiles Montantes de Made by Africa, Loved by the World
Les courts-métrages suivants sont disponibles sur les pages Instagram respectives de chacun des créateurs ainsi que sur la Page Facebook Meta Africa :
Henry Ohanga (Kenya): Octopizzo est un artiste primé qui utilise ses nombreux talents pour inspirer le changement dans divers domaines tels que l'art, la musique, le sport et la culture.
Fhatuwani Mukheli (Afrique du Sud): Artiste visuel, cinéaste et photographe de renommée internationale, animé par la conviction de pouvoir guérir les gens à travers les arts visuels.
Jacqueline Acheampong - Gyakie (Ghana): Chanteuse, compositrice et interprète de musique aux mélodies accrocheuses et aux rythmes entraînants. Elle s'est produite à plusieurs reprises au Ghana ainsi que dans le monde entier. Gyakie a aussi remporté de nombreuses récompenses locales et internationales.
Enioluwa Adeoluwa(Nigéria): Influenceur mode et lifestyle qui s'est forgé une place dans l'industrie de la mode en collaborant avec des marques internationales et en se construisant une solide communauté de fans issus de la génération Z.
Njang Mengu Collins(Cameroun): Chanteur et rappeur connu sous le nom de Ko-C. Sa musique se caractérise par une fusion unique d'Afropop et de hip-hop. Le succès de ses chansons lui a valu de nombreuses nominations internationales.
Qhamanande Maswana(Afrique du Sud): Artiste visuel de renommée internationale, il mêle avec aisance le réel et l'imaginaire dans chacun de ses portraits. Ses œuvres décrivent souvent la beauté ainsi que les défis de la vie quotidienne en Afrique du Sud.
Fena Gitu(Kenya): Chanteuse, compositrice et productrice de musique « Urban Soul ». Elle s'est associée, tout au long de sa carrière, à des artistes locaux et internationaux. Fena a également reçu plusieurs distinctions pour son travail remarquable dans l'industrie musicale et continue d'être appréciée au-delà des frontières kényanes.
Adesokan Emmanuel - Shanks Comics(Nigéria) Humoriste sur les plateformes sociales, créateur de contenu, influenceur de marque, personnalité médiatique convaincu par le pouvoir du storytelling.
À propos de la compagnie
Meta développe des technologies qui aident les personnes à se connecter, à construire des communautés et à créer des entreprises. Lorsque Facebook a été lancé en 2004, il a changé la façon dont les gens se connectent. Des applications comme Messenger, Instagram et WhatsApp ont offert de nouvelles possibilités à des milliards de personnes à travers le monde. Désormais, Meta va au-delà des écrans 2D pour s’orienter vers des expériences immersives telles que la réalité augmentée et virtuelle, afin de contribuer au développement de la prochaine évolution technologique des plateformes sociales. »
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RECONNAI’SENS ACTE II CÉLÉBRÉ AVEC FASTE AU GRAND-THÉÂTRE
Reconnaissance Acte II a vécu sous le signe de l’œcuménisme ce lundi premier mai au Grand-théâtre de Dakar. Pour l’occasion, Armand Koffi a réussi un coup de maître. Avec son staff, il a fédéré autour de sa vision, l’ensemble des chantres et hommes de Dieu du Sénégal ainsi que plusieurs autres chantres tout droit de la Côte d’Ivoire, son pays d’origine. Cette grand-messe de l’unité chrétienne matérialisée sous sa houlette ne pouvait qu’être de Dieu, nous explique -t-il dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe Tv.
Le 30 avril 2022, Reconnai’Sens Acte I avait été célébré au théâtre national Daniel Sorano. Pour mémoire, Armand Koffi avait fait salle comble. Ce 1er mai 2023, Rebelote. Au prestigieux et splendide Grand Théâtre, à nouveau, avec un public déchaînée, le peuple de Dieu médusé et réceptif à ce qui est en train de se jouer sous ses yeux, il a fait le le plein.
Ça a été un spectacle et une adoration haut en couleur, très emballant, voire très entrainant. Chacun a, selon toute vraisemblance, eu pour son compte, en termes de rythmes, de sons et de style. Mais surtout en termes de louanges et d’adoration. Le répertoire est diversifié à l'instar de ce public forcément hétéroclite aux goûts forcément diverses.
Tous les chantres invités du Sénégal comme de la Côte d’Ivoire n’ont pas fait dans la demi-mesure. Ils en ont bien mis plein la vue au peuple de Dieu tout comme pour dire, vous êtes venu, vous allez en recevoir.
Entre l’éclectisme musical d’Armand Koffi, la douceur de Denise, en passant par la générosité de Constance Aman et la rage du Groupe Eden qui chante avec ses tripes, c’est un pari réussi. Et tout le monde part satisfait
Pari auquel on ajoutera l’amplitude des puissantes voix de Marius Le Psalmiste et Philippe Coly, ou encore de Fulgence Gackou. Quid du chœur The Glorious qui a enflammé le Grand-théâtre puisque c’est bien lui qui a ouvert la boîte de pandore et a répandu le « mal » sur le public présent.
Grand moment de louanges, d’adoration et de communion. L’innovation de l’acte II de Reconnai'Sens n’aura pas échappé au duo du Groupe Eden qui a vécu l’acte I en 2022 au théâtre national .
À la fois, concept et vision décliné aussi en album, Reconnai’Sens sonne également, somme toute, comme une dramaturgie, une pièce de théâtre faite d’actes et d’acteurs, de scènes et de séquences. Pour cet acte II célébré avec faste dans cet énorme et flamboyant édifice, Armand demeure le même metteur en scène de la pièce et ses différents invités y ont fait office d’acteurs. Et pour ça, il fallait se lever de bonne heure. «En matière d’organisation, on a commencé plus tôt depuis de longs mois», nous a confié Abel Sanou, membre du staff d’Armand Koffi.
L’acte I et II ayant été mené à bien avec maestria au Sénégal, pays de résidence d’Armand Koffi, la Côte d'Ivoire, son pays de naissance attend, lui aussi, son premier acte. Et il ne serait pas trop
demander que de voir cela se concrétiser dès le 4è acte. En tout cas, c’est le vœu secret d’Emmanuel Dja, membre du staff de la chantre Constance Aman, venus spécialement de la Côte d’Ivoire.
RECONNAI'SENS ACTE II, LE FASTE, LA FERVEUR, LES GRÂCES AU GRAND THÉÂTRE DE DAKAR
par Madieye Mbodj
SONKO, LA DÉSOBÉISSANCE CIVIQUE ET L’ANTISYSTÈME
La posture de Pastef est une posture de résistance démocratique et pacifique, une posture de légitime défense ; elle exprime la résistance d’une victime qui fait face aux agressions acharnées, aux dénis de justice répétés
Désobéissance civile, expression plus courante, ou désobéissance civique, selon la terminologie employée par Sonko ? Cela n’est point un débat ici, car dans le cas d’espèce, toutes les deux acceptions renvoient aux rapports du citoyen avec la loi ou les institutions, en termes de devoirs comme de droits, ainsi qu’aux rapports sociaux et politiques avec la communauté des concitoyens.
De l’antiquité à nos jours, la désobéissance civique a été et reste l’expression d’une défiance, un moyen de résistance pacifique assumée, destinée à agir efficacement sur les consciences collectives, au nom de principes supérieurs de justice face à la tyrannie, à l’injustice et à l’arbitraire. Dans l’antiquité grecque, Antigone avait choisi de désobéir aux abus de pouvoir du Roi de Thèbes, Créon, qui lui avait interdit de donner une sépulture décente à son frère Polynice, mort en rébellion contre la cité : n’écoutant que son cœur ainsi que « les lois non écrites et éternelles des Dieux », elle était allée courageusement enterrer son frère sous les yeux des soldats du Roi ! Plus proche de nous, rappelons la « Marche du sel » de 386 km, organisée en 1930 par Mahatma Gandhi dans le cadre de la lutte contre le colon britannique, pour l’indépendance de l’Inde. Citons encore un exemple, parmi d’autres : désobéissant aux règles de la ségrégation raciale dans les bus, Rosa Parks, une noire américaine, refusa, le 1er décembre 1955, de céder sa place à des blancs, ce qui lui valut aussitôt une mise en prison ! Dès le lendemain, le pasteur Martin Luther King, mobilise la communauté afro-américaine qui déclenche alors un boycott général des bus ; ce mouvement, malgré les difficultés, connait un énorme succès, amenant la Cour Suprême à déclarer contraire à la Constitution, la ségrégation raciale dans les bus !
S’agissant de nous-mêmes, dans le texte liminaire de sa conférence de presse en date du 10 mai dernier, le BP de Pastef- Les Patriotes donne raison à son leader, Ousmane Sonko, « quant à la pertinence de son option pour la désobéissance civique face à une justice transformée en entreprise de banditisme judiciaire ». Loin de tout procès en sorcellerie et comme le prouvent amplement les faits, la posture de Pastef et du président Sonko est une posture de résistance démocratique et pacifique, une posture de légitime défense ; elle exprime la résistance d’une victime qui fait face aux agressions acharnées, aux dénis de justice répétés ou autres violations intempestives et récurrentes des libertés élémentaires d’organisation, d’expression, de circulation, ainsi que de ses droits à un procès juste et équitable, tout le contraire d’un « Etat de droit » authentique !
La bataille sur le terrain judiciaire est partie intégrante du combat politique frontal qui nous oppose au régime de Macky Sall. Prenant soin de mettre la politique, au sens noble du terme, au poste de commande, et marchant sur nos deux jambes, chaque fois qu’une opportunité se présentera dans le dispositif du ‘’pouvoir judiciaire’’, il nous appartiendra de la saisir et de la mettre au service de l’objectif principal, c’est à dire créer toutes les conditions favorables à la défaite politique du camp de la servitude volontaire, de la prédation et de l’autocratie. Nourrir une défiance justifiée à l’égard d’institutions judiciaires décrédibilisées et au service d’un individu ou de son clan, n’a jamais voulu dire se priver de saisir la Cour d’Appel ni de se pourvoir en cassation, suivant les avantages éventuels ou les délais qu’offre la procédure en cours, sans entretenir une once d’illusion sur des institutions judiciaires domestiquées par le Prince. La guerre d’usure, le souci constant d’avoir le bon droit de son côté, constituent autant de leviers à mettre à profit pour favoriser l’éducation politique des masses à partir de leur propre expérience de lutte. Orientation ne saurait être plus claire et conduite plus cohérente, sauf pour ceux qui pèchent par ignorance ou naïveté, à moins alors d’être des champions de la confusion volontaire. Monsieur Sonko a mille raisons, fondées sur la réalité des faits, de ne pas faire confiance à la justice sénégalaise et, par conséquent, de refuser de se jeter, pieds et poings liés, dans la gueule du loup.
Dans la même lancée, le débat sur système et l’anti-système mérite aussi quelques éclairages. Le système en question ici est un ensemble organisé de relations et d’interrelations, reposant Sur
*une infrastructure économique contrôlée par les classes dominantes,
*une superstructure étatique avec un appareil politique et institutionnel en tant qu’expression d’un pouvoir au service d’intérêts déterminés, s’exerçant à travers des démembrements fonctionnels en termes d’Exécutif, de Législatif et de Judiciaire, avec son administration et son commandement, ses lois, règlements et institutions, ses organes répressifs, militaires et sécuritaires, son socle social, culturel et idéologique, bâti autour de ses valeurs ou contre-valeurs, ses mécanismes de reproduction et de perpétuation…
L’être humain en tant qu’être social n’est point un extra-terrestre planant au- dessus du réel, il est forcément, peu ou prou, un produit et en même temps, un rouage du système. Dès lors, le seul débat qui vaille, c’est de savoir : i) s’il en prend conscience, ii) s’il décide ou non, en toute responsabilité, de choisir son camp, celui de la perpétuation du système en place ou celui du combat résolu contre ce dernier, c’est-à-dire en ce qui nous concerne, le combat pour la défaite et l’élimination du système néocolonial de servitude volontaire, de prédation et d’autocratie. Sous cet éclairage, comme nous le soulignions dans une contribution publiée par le journal Le Quotidien, « aucune révolution, ni même aucun changement significatif dans aucun pays au monde, n’a jamais eu lieu, dans l’histoire contemporaine des luttes des peuples, sans que des pans entiers du ‘’système’’ en place n’aient basculé, peu ou prou, à un moment déterminé [de l’exacerbation des antagonismes de classe], dans le camp de ‘’l’antisystème’’, l’essentiel étant de rester stratégiquement fermes sur ses orientations, et en même temps lucides, ouverts et vigilants dans la conduite politique, autour d’objectifs pertinents, clairement définis à chaque étape et aptes à faire avancer réellement la lutte des masses populaires » (Cf A propos de la fusion dans Pastef/ Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l‘Ethique et la Fraternité : de la Gauche qui se meurt à la Gauche qui vit - 9 septembre 2021). A chaque citoyen ou citoyenne, à chaque entité constituée, à chaque corps social de choisir son camp, en s’assumant comme élément homogène ou hétérogène au système, c’est-à-dire acceptant d’être intégré dans le dispositif de reproduction et de perpétuation du système néocolonial-capitaliste en place, ou au contraire travaillant à s’ériger en combattant-e résolu-e pour l’alternative souveraine de rupture. A vos marques, prêts, partez ! Et que le meilleur gagne, le meilleur pour le Sénégal et pour l’Afrique !
Madieye Mbodj est vice-président de Pastef-Les Patriotes chargé de la vie politique nationale.