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21 juin 2025
ON NE PEUT PAS MARCHER SUR DES CADAVRES POUR ACCEDER AU POUVOIR
Le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 a tenu une conférence de presse ce 18 mai pour s’exprimer sur l’actualité du moment. Une occasion pour le leader du mouvement Les Serviteurs de pointer un doigt accusateur sur le leader du Pastef
Le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 a tenu une conférence de presse ce 18 mai pour s’exprimer sur l’actualité du moment. Une occasion pour le leader du mouvement Les Serviteurs de pointer un doigt accusateur sur le leader du PASTEF. Pour Pape Djibril FALL, les morts dénombrés lors de ces affrontements sont à déplorer d’autant que les Sénégalais ne doivent pas entrer dans une spirale de « la banalisation de la mort ».
« C’est comme si certaines personnes sont contentes de ces morts lors des manifestations. Ou qu’elles souhaitent même qu’il y ait plus de morts. La dignité humaine est sacrée. Il faut déplorer l’attitude des politiques inaptes, incompétents, qui dans leur quête du pouvoir, nous font payer un lourd tribut. Toute personne qui doit remplacer le président Macky SALL, doit avoir un certain comportement et toujours œuvrer pour une stabilité sociale. On ne peut pas marcher sur des cadavres pour accéder au pouvoir », déclare-t-il.
Par ailleurs, déplorant les huées qui l’ont visé lors de la manifestation du F24 à la place de la Nation, Pape Djibril FALL demande d’éviter les amalgames sur la question des ethnies au Sénégal surtout dans le champ politique. « Des gens m’ont directement et sur place, à l’Obélisque, dit que s’ils sont avec Ousmane SONKO, c’est qu’il est diola. Ceci est dangereux », indique-t-il.
LE DIALOGUE NATIONAL LANCÉ LE 30 MAI
Actuellement, des partis politiques favorable à cette assise semblent minoritaires. Il s'agit entre autres du parti démocratique sénégalais (PDS), du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) et de Taxawu Sénégal
La dialogue national aura finalement lieu ce 30 mai 2023, selon la RFM. Différentes parties vont se retrouver durant une quinzaine de jours pour des concertation. Les échanges ont pour but de préserver la paix, la stabilité et la cohésion nationale.
Le président Macky Sall a plusieurs fois réitéré cet appel au dialogue. Mais, les leaders dans leur majorité restent sceptiques quant à l’issue de ces échanges. Ils ont décliné tour à tour l’appel du président sortant à l’élection présidentielle de février 2024.
Actuellement, des partis politiques favorable au dialogue semblent minoritaires. On peut citer le parti démocratique sénégalais (PDS), le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) et Taxawu Sénégal.
L’appel au dialogue est soutenue par des organisations de la société civile. Elles ont appelé les leaders à prendre au dialogue pour une heureuse issue électorale.
BEAUCOUP DE MINISTRES VONT QUITTER MACKY
Mimi Touré annonce que certains membres du gouvernement sont prêts à se désolidariser du projet du président de briguer un troisième mandat
Mimi Touré annonce que certains membres du gouvernement sont prêts à se désolidariser du projet de Macky Sall de briguer un troisième mandat. Des ministres attendent la déclaration du président Macky Sall pour se démarquer. L’ex-PM dit travailler sur une coalition pour la présidentielle de 2024
«Je suis en train de travailler pour la formation d’une coalition pour la présidentielle de 2024. Même certains membres de l’APR sont prêts à m’accompagner. Le président Macky Sall risque d’être seul dans son combat. Je peux vous donner une garantie que des ministres n’attendent que la déclaration du président Macky Sall pour se démarquer (de lui)…», a fait savoir Mme Aminata Mimi Touré, sur Sud Fm, ce jeudi.
Lors de cet entretien repris par les sites d’information Pressafrik et Senego, Mme Aminata Touré a révélé que certains membres du gouvernement, prêts à se désolidariser du projet de Macky Sall de briguer un troisième mandat, seraient même prêts à l’accompagner lors des prochaines échéances électorales.
«Je suis en train de travailler pour la formation d’une coalition pour la présidentielle de 2024…», soutient-elle.
PAR As Malick Ndiaye
MAINTENANT, IL FAUT PARTIR
EXCLUSIF SENEPLUS - La confiance en son parti, en notre peuple, la confiance en notre futur devrait faire dire à un homme, fut-il le meilleur d’entre nous : j’ai fait ma part du travail que vous m’aviez confié, je tire ma révérence
Il y a aujourd’hui une vérité qui doit être énoncée de manière directe, simple et impérative, parce que la taire changera à jamais, et pour le pire, le visage de notre nation. Chaque Sénégalais a le droit de se positionner en fonction de ses affinités, de ses intérêts, de ses convictions, mais il est des engagements dont l’histoire est la seule mesure.
Notre pays est arrivé à un moment de son histoire où plus personne ne peut se servir d’excuses dans la lignée de celle de Nuremberg : « je ne savais pas, je ne pensais pas qu’il le ferait ». Cette vérité nous la devons à nous-même et à ceux qui viendront après nous.
Pour que notre pays reste celui que, malgré moult turpitudes, nous évoquons avec autant de fierté quand il s’agit de démocratie, ne faisons pas dire à cette vérité, ce qu’elle ne dit pas. Cette vérité n’est pas un appel à l’insurrection, elle n’est pas outrage au chef de l’État, elle n’est ni une menace à la sécurité, ni un trouble à l’ordre public. C’est la libre opinion d’un citoyen et l’expression d’une conscience libre.
Les Sénégalais méritent un respect et une confiance qui ne sont ni négociables ni soumis à conditions. Ce respect et cette confiance sont les deux principales raisons qui doivent faire admettre à un homme qui a fait son temps, que son action est terminée. Le respect de son peuple exige de lui que lorsqu’une loi fondamentale est promue, qu’il n’essaie pas de lui trouver un autre vêtement que celui de la raison et du respect de celle-ci. Quand une Constitution dit que le pouvoir est limité à deux mandats, le respect de son peuple consiste à ne jamais envisager d’en faire un troisième, encore moins un quatrième. La confiance en son peuple conduit un homme d’État à s’imaginer que ce moule qui l’a construit, peut façonner d’autres leaders à même de mener la barque à bon port.
Nous sommes à une période charnière qui permettra au Sénégal de verrouiller à tout jamais le principe de l’inaliénabilité de l’article 27 de notre Constitution.
Notre président en exercice peut grandement y contribuer et rester à jamais quelles que soient ses limites dans le cœur de tous les Africains épris de justice. Cette ambition est immense et cinq années de plus ne pourront jamais l’égaler. Comment peut-on être à l’aise avec l’idée qu’un président puisse rester dix-sept ans au pouvoir dans le Sénégal d’aujourd’hui ? La Constitution nous rappelle que cela est impossible : « nul ne peut » ne saurait avoir la même interprétation que « nul ne pourra ». Le présent est un temps pour l’éternité.
Refuser ce principe, c’est refuser l’évidence de la vérité. Il existe une que toute personne qui porte le nom de Diop dans ce pays saisira aisément. Considérons une famille qui décide que nul ne peut avoir plus de deux morceaux de pain au dîner. Imaginons si la personne qui a promu cette décision dise elle-même : « moi, je peux en avoir trois, parce que quand je disais cela, ma mère m’avait déjà donné un morceau ». En plus d’être une question de droit, de justice, de Constitution, de français, c’est une simple affaire d’arithmétique. Le bon sens le plus élémentaire, le sens de l’équité qui devrait caractériser chaque personne dans ce pays, devrait nous conduire à la même conclusion : finis tes deux morceaux de pain et consacre toi à d’autres occupations.
La confiance nous projette quelques années en avant. Si d’aventure le président obtenait un troisième mandat qu’une grande partie de nos concitoyens considèrent à juste titre indue car la Constitution l’interdit, la question à laquelle il devrait répondre et qui invalide son discours sur l’application de son programme est celle-ci : quelle confiance peut-il avoir en son gouvernement ? Sachant qu’il devrait alors partir en 2029, son gouvernement va-t-il se tourner les pouces pendant cinq ans, en se disant qu’il ne va pas se représenter ? Un gouvernement qui s’imagine que parce que le président va partir, il ne va plus effectuer son travail mérite-t-il son portefeuille ? Le politique travaille-t-il par conviction ou pour la carotte ?
La confiance en son parti, en notre peuple, la confiance en notre futur devrait faire dire à un homme, fut-il le meilleur d’entre nous : j’ai fait ma part du travail que vous m’aviez confié, je tire ma révérence.
Voilà les mots inscrits aujourd’hui sur le fauteuil du président. Il suffit de placer ce fauteuil dans le sens de l’histoire pour rester dans celle-ci.
As Malick Ndiaye est écrivain et universitaire.
par Bassirou Dieng
MIMI, LA PRÉSIDENTE QU’IL NOUS FAUT EN 2024
Son expérience et ses compétences sont partout reconnues. Mme Aminata Touré vient encore d’élever au plus haut niveau le drapeau du Sénégal. Je me demande ce que vont dire ceux qui l’accusaient en 2018 d’avoir fabriqué son CV
Son expérience et ses compétences sont partout reconnues. Mme Aminata Touré, Mimi, vient encore d’élever au plus haut niveau le drapeau du Sénégal. Si c’était en footbal, j’allais dire qu’elle a fait mieux que Messi et Cristiano Ronaldo réunis en matière de performance. Sa distinction par l’institution Champlain College en est une preuve parfaite. En reconnaissance de sa contribution à la lutte pour les droits humains et droits des femmes, notre Mimi nationale a reçu, ce 13 mai 2023, la distinction honoraire de Doctor Honoris Causa de Champlain College, institution universitaire vieille de 145 ans dans l’Etat de Vermont aux USA. Une des plus hautes distinctions mondiales. Je me demande ce que vont dire ceux qui l’accusaient en 2018 d’avoir fabriqué son CV. Mais nous tenons à rappeler que cette distinction vient augmenter d’autres sacres déjà inscrits sur son curriculum vitae (CV).
En juillet 2021, en effet, la présidente du Mouvement pour l’Intégrité, le Mérite et l’Indépendance (Mimi) 2024 a été choisie comme un des 24 experts sélectionnés à travers le monde pour donner des avis aux États membres des Nations Unies sur les grandes questions de gouvernance et d’administration publique pour la période 2021-2025. Cela sur proposition du Secrétaire Général des Nations Unies.
Le Comité des Experts Indépendants sur l’Administration Publique-CEPA se réunit périodiquement à New York pour une période de 4 ans.
Cerise sur le gâteau, en 2022, Mme Aminata Touré Mimi a été aussi choisie dans le comité des 16 experts qui conseillent le Conseil économique et social des Nations Unies sur les Administrations publiques.
Même sans revenir sur son passage au ministère de la Justice, à la Primature, au Conseil Économique, Social et Environnemental, à Asbef, à la Sotrac (actuel Dakar Dem Dik), aux Nations Unies où elle a fait 22ans, force est de reconnreconnaître que Mme Aminata Touré est, de par son parcours et son expérience administrative, internationale et étatique, la femme qu’il nous faut en 2024 pour restaurer la démocratie et l’Etat de droit mais également pour un pays économiquement industrialisé.
Bassirou Dieng est journaliste.
LES RAISONS D’UN «ETAT D’URGENCE SCOLAIRE» A ZIGUINCHOR ET SEDHIOU
Alors que leurs camarades des autres régions poursuivent les cours, les élèves de Ziguinchor et Sédhiou vont devoir rester chez eux sur décision des inspecteurs d’Académie instruits par le ministre de l’Education
La décision de suspendre les cours pour une semaine à Ziguinchor et à Sédhiou n’est qu’une «farce» qui peut contaminer les autres écoles du pays et donner l’occasion aux élèves de participer à des manifestations politiques, selon Ndongo Sarr du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal). Son camarade secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal), Amidou Diédhiou, invite les autorités à faire de sorte que les syndicalistes n’entrent pas dans la danse.
Pas d’école à Ziguinchor et à Sédhiou pour une semaine. Les inspecteurs d’académie de ces deux régions, à savoir MM Papa Gorgui Ndiaye et Cheikh Faye, ont décidé de faire vaquer les cours dans les écoles, établissements et centres de formation professionnelle se trouvant dans leurs circonscriptions respectives à partir d’aujourd’hui jusqu’à jeudi prochain. A l’origine de cette décision unilatérale, la situation très tendue qui prévaut depuis quelques jours dans le pays, et particulièrement dans cette zone sud du pays. Ce, depuis l’annonce du procès opposant Ousmane Sonko à la masseuse de «Sweet Beauté» Adji Sarr qui était prévu mardi dernier avant d’être renvoyé d’office en audience spéciale le mardi suivant, c’est6à-dire ce 25 mai prochain. Cette décision de l’Autorité académique, à savoir les inspecteurs d’académie de Ziguinchor et de Sédhiou, serait basée sur l’appréciation du contexte socio-politique du pays relativement à la présence du leader du Pastef Ousmane Sonko dans la localité. Laquelle présence a aujourd’hui perturbé l’école
Le constat est que des élèves sont allés déloger leurs camarades des établissements environnants. Selon le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) Amidou Diédhiou, c’est pour non seulement sécuriser les élèves, mais pour que l’école ne soit pas un «tremplin» pour embraser le pays. «Parce que, quand on perturbe l’école avec les élèves dans la rue, cela pourrait perturbait le marché», a-t-il signalé. Ce qui, pour M. Diédhiou, pourrait être une explication à cette décision des autorités académiques de Ziguinchor et de Sédhiou qui, dit-il, ne peuvent pas décider sans l’aval du ministre. «En tant que syndicat, nous constatons les faits pour les déplorer. Notre action est purement syndicale. Une action qui ne concerne que l’école. Une école apaisée. Que ses problèmes d’abris provisoires, d’effectifs pléthoriques, de manque d’enseignants... soient résolus, et aussi comment faire pour qu’on arrive à régler les nombreuses préoccupations des enseignants sur la situation des décisionnaires, des chargés de cours, entre autres», a-t-il listé. Pour lui, «l’histoire montre qu’il y a une action étroite entre l’école et la politique». Que L’école est un creuset hautement politique. L’enseignant lui-même est contestataire. «Ils font de la politique de quelque bord qu’il soit. Ils siègent lors des élections, et ils siègent à l’école, donc dans les écoles. L’école ne peut pas se départir de politique. Les responsables syndicaux sont souvent colorés d’un manteau politique. On peut donner l’exemple de Mamadou Diop «Decroix» et autres, et même avant eux. Nous, jeunes, devons faire l’affaire et arriver à faire la part des choses entre l’action politique et l’action syndicale. Surtout faire des efforts pour un quantum horaire appréciable et significatif», a-t-il laissé entendre. Lui qui dit craindre un embrasement dans tout le pays. « Il y a des signes avant- coureur qui n’assurent pas. Je compte tout de même rester à équidistance et se battre pour les questions de l’école et les préoccupations des enseignants», dixit Amidou Diédhiou qui invite les politiques à plus de responsabilité pour éviter un maillage au niveau national. « Pour moi, il faut contenir la situation, et que chacun reste dans son domaine. Dans tous les camps, que ce soit le camp du pouvoir ou celui de l’opposition, personne n’a intérêt à utiliser l’école.
Après Sedhiou et Ziguinchor, Dakar en alerte !
Pour éviter que ce qui se passe à Sédhiou et à Ziguinchor, n’arrive à Dakar, il faut éviter que les syndicats soient dans la danse en convoquant le comité de suivi des accords. Déjà, les actes posés ne sont pas de nature à apaiser le climat social à l’école. Nous demandons à ce que les sommes soient restituées. Que le syndicalisme reste à l’école et que l’école ne soit pas utilisée à des fins politiques». Telle est sa position qui est presque identique à celle du secrétaire générale du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats et moyen et secondaire du Sénégal) Ndongo Sarr pour qui, cette décision prise par les autorités d’académie de Ziguinchor et de Sédhiou n’est qu’une «farce» pour un problème qui, dit-il, concerne toute la société. «Ce ne sont donc pas ces « mesurettes » qui vont faire sortir l’école de cette situation», a-t-il soutenu. Il revient pour dire qu’avec ces mesures prises pour une partie de l’école sénégalaise, le quantum horaire sera entamé, et les élèves vont payer les pots cassés. Il n’y va pas par quatre chemins quand il soutient que «les autorités ne se préoccupent pas du sort de nos élèves» avec cette situation qui a affecté les établissements scolaires et les centres de formation à Ziguinchor et à Sédhiou, et qui, «à l’évidence, va contaminer les autres écoles du pays parce que les élèves des autres écoles du pays ne vont pas accepter que leurs camarades soient privés d’école pendant qu’ils étudient normalement. Surtout la semaine prochaine». Pour Ndongo Sarr, en suspendant les cours dans le sud du pays, ils offrent aux élèves la possibilité de sortir et d’aller participer à des manifestations. Il pense que nos autorités doivent plutôt «jouer la carte de l’apaisement pour éviter que tout le pays s’embrase».
«C’EST SANS DOUTE POUR SECURISER ET PROTEGER LES ELEVES AFIN QU’ILS NE COMBATTENT PAS DANS LA RUE»
Ibrahima Bakhoum se prononce sur la suspension des cours dans les inspections d’académie de Ziguinchor et Sédhiou
Les inspections d’Académie de Ziguinchor et de Sédhiou ont suspendu les cours dans les écoles, établissements et centres de formation professionnelle de ce vendredi 19 mai à partir de 8 heures au jeudi 25 mai 2023 à partir de 8 heures. L’administration considère en effet que la meilleure manière de protéger les enfants, c’est de les laisser entre les mains de leurs parents.
Pour éviter la réédition des arrestations d’élèves suivies de manifestations de leurs camarades pour obtenir leur libération lors du procès ayant opposé le ministre du Tourisme au leader de Pastef, le ministère de l’Education nationale a pris les devants. A travers les inspections d’Académie de Ziguinchor et de Sédhiou, il a décidé de la suspension des cours dans ces deux régions en marge du procès devant opposer cette fois-ci le même leader de Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr. Un procès prévu mardi prochain au tribunal de Dakar. « Les mesures prises par des inspections d’Académie des régions du Sud sont symptomatiques de ce que nous vivons actuellement. A Ziguinchor, ce qui s’est passé, c’est du concret. Des élèves, des étudiants, des jeunes travailleurs d’autres secteurs ont choisi de ne pas aller à l’école ou dans leur lieu de travail parce qu’ils considèrent qu’ils doivent entrer en résistance pour qu’un homme politique ne soit pas traqué, ne soit pas arrêté, ne soit pas enlevé. Ils disent qu’il n’est question de laisser partir leur maire, leur leader politique, de fait chef de l’opposition dans ces conditions-là parce qu’il serait victime d’une injustice », explique l’analyste politique Ibrahima Bakhoum. Avant d’ajouter : « quand vous dites aux élèves « venez en classe », on ne sait pas ce qui peut leur arriver dans la rue. Entre la maison et l’école, sur le chemin, tout est possible. Donc, c’est une attitude très responsable de la part des autorités lorsqu’elles disent aux élèves de rester à la maison. Pour le vétéran de la presse et membre éminent du groupe « Sud Communication », dans la perception politique, rester à la maison, c’est pour contrôler au moins les tout-petits à qui les parents peuvent dire ‘ne sortez pas dans la rue’. Ça va faire moins de bras, moins de personnes, moins de foule pour combattre dans la rue. Une lecture politique destinée à enlever de la main d’œuvre à ces gens qui sont dans la rue pour des raisons politiques. Pour des raisons d’ordre sécuritaire, l’inspection d’Académie ne veut pas que des enfants en classe soient délogés soit de manière violente dans des situations assez compliquées. Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de laisser les élèves dans les classes où il peut y arriver des violences. C’est une lecture politique pour dire qu’on peut empêcher les autres d’avoir de la foule parce que la foule compte. L’administration a pris cette décision puisque la situation est tendue. On ne peut pas prendre le risque de laisser les enfants dans la rue parce qu’entre la maison et l’école, sur le chemin tout est possible. Il faut donc protéger les enfants des grenades lacrymogènes qui pleuvent de partout, des cailloux qui partent de nulle part, et des risques des cocktails Molotov », a poursuivi M. Bakhoum.
« Le Sénégal n’est aussi ignorants des troubles comme nous le vivons actuellement »
« Quand les commerces ferment, ça veut dire que, de la même façon que les élèves, les vendeurs ont peur d’être attaqués, d’être vandalisés dans leurs biens. Ce réflexe et cette crainte deviennent révélateurs de ce que l’insécurité ou l’instabilité peut coûter au pays, à l’économie et à la nation en général. Au pays en termes de réputation, d’image dans le monde. A l’économie avec des investisseurs qui vont commencer à douter, des gens qui ont déjà investi qui voient leurs biens vandalisés, saccagés. Le Sénégal ne gagnerait pas dans des situations d’insécurité où on peut continuer dans une instabilité beaucoup plus pointue, beaucoup plus forte. Tout cela pour dire que la situation politique, telle qu’elle est, nous devront travailler pour en sortir », estime le journaliste Ibrahima Bakhoum. Poursuivant, il explique qu’on arrive dans une situation où l’on voit plus d’enfants dans la rue que d’adultes. « Les luttes politiques au Sénégal, c’est des adultes qui les menaient, c’est des adultes qu’on prenait et c’est des adultes qui étaient en prison. Cette fois-ci, la population a beaucoup rajeuni. C’est beaucoup plus de jeunes qui sont dans la rue. Durant la crise postélectorale de 1988, c’est des militants de parti qui étaient dans la rue. Ce qui se passe aujourd’hui c’est que ce ne sont pas forcément des militants de partis qui sont dans la rue mais, plutôt, des jeunes qui doutent pour leur avenir, des jeunes frustrés, des jeunes qui ne voient pas l’avenir de manière très rassurante et qui ont entendu un nom et qui ont vu une personne qui les rassure », diagnostique encore l’analyste politique. Selon lui, la situation est inédite en termes de symboles. Avant, les gens s’unissaient pour des causes beaucoup plus larges. Ici, c’est surtout derrière une seule personne qu’ils se regroupent. Ce n’est pas la première fois que le Sénégal se retrouve dans des situations violentes. En 1988, un état d’urgence avait même été décrété. Ce qui veut dire « restez chez vous » parce que c’était violent et il y avait beaucoup d’emprisonnements. La différence avec ce qui se fait maintenant, c’est que les acteurs ont changé parce qu’au Sénégal, la population a rajeuni et on trouve à la limite beaucoup d’enfants qui sont embarqués dans les manifestations. Les réseaux sociaux jouent un énorme rôle dans cette mobilisation. Avant, il n’y avait pas ces canaux d’informations et de propagande, de manipulation. Cette image de violence dans notre pays peut faire qu’à l’international les investisseurs vont attendre en avant de venir investir au Sénégal. Cette incertitude ne va pas avec le business et si le risque est élevé au Sénégal, les investisseurs risquent d’aller ailleurs. Même si on a du pétrole, si le pays risque de brûler, les investisseurs ne viendront pas », alerte en conclusion l’un des doyens de la presse, Ibrahima Bakhoum.
SUSPENSION DES COURS A ZIGUINCHOR ET A SEDHIOU
Les secrétaires généraux du Cusems et du Saels expriment leurs plus extrêmes réserves
La décision de suspendre les cours pour une semaine à Ziguinchor et à Sédhiou n’est qu’une «farce» qui peut contaminer les autres écoles du pays et donner l’occasion aux élèves de participer à des manifestations politiques, selon Ndongo Sarr du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal). Son camarade secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal), Amidou Diédhiou, invite les autorités à faire de sorte que les syndicalistes n’entrent pas dans la danse.
Pas d’école à Ziguinchor et à Sédhiou pour une semaine ! Les inspecteurs d’Académie de ces deux régions, à savoir MM. Papa Gorgui Ndiaye et Cheikh Faye, ont décidé de faire vaquer les cours dans les écoles, établissements et centres de formation professionnelle se trouvant dans leurs circonscriptions respectives à partir d’aujourd’hui jusqu’à jeudi prochain. A l’origine de cette décision sans doute inspirée voire imposée par le ministre de l’Education nationale, la situation très tendue qui prévaut depuis quelques jours dans le pays, et particulièrement dans cette zone sud. Ce depuis l’annonce de la tenue du procès opposant Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr initialement prévu mardi dernier avant d’être renvoyé d’office à mardi prochain c’est-à-dire le 25 mai. Cette décision des inspecteurs d’Académie de Ziguinchor et de Sédhiou serait basée sur l’appréciation du contexte socio-politique du pays relativement à la présence du leader du Pastef Ousmane Sonko dans la ville dont il est le maire.
Selon le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal), Amidou Diédhiou, ces décisions sont prises non seulement pour sécuriser les élèves mais aussi pour que l’école ne soit pas un «tremplin» pour embraser le pays. «Parce que quand on perturbe l’école avec des élèves dans la rue, cela pourrait aussi perturbaer le marché», a-estime-t-il. Selon M. Diédhiou, en tout cas, telle pourrait être l’explication à cette décision des autorités académiques de Ziguinchor et de Sédhiou de suspendre les cours. Il estime que les autorités académiques ne peuvent pas prendre cette décision sans l’aval de leur ministre. «En tant que syndicat, nous constatons les faits pour les déplorer. Notre action est purement syndicale. Une action qui ne concerne que l’école. Une école apaisée. Ce que nous voulons, c’est que ses problèmes d’abris provisoires, d’effectifs pléthoriques, de manque d’enseignants... soient résolus, et aussi comment faire pour qu’on arrive à régler les nombreuses préoccupations des enseignants sur la situation des décisionnaires, des chargés de cours, entre autres», at-il listé. Cela dit, le secrétaire général du Sels estime que «l’histoire montre qu’il y a une action étroite entre l’école et la politique». Que L’école est un creuset hautement politique. L’enseignant lui-même est un contestataire. «Nos collègues font de la politique de quelque bord qu’ils soient. Ils siègent lors des élections, et ils siègent à l’école, donc dans les écoles. L’école ne peut pas se départir de politique. Les responsables syndicaux sont souvent habillés d’un manteau politique. On peut donner l’exemple de Mamadou Diop «Decroix» et autres, et même avant eux. Nous, jeunes, devons arriver à faire la part des choses entre l’action politique et l’action syndicale. Surtout faire des efforts pour un quantum horaire appréciable et significatif», considère Amidou Duédhiou.
Notre interlocuteur dit craindre un embrasement dans tout le pays. « Il y a des signes avant-coureurs qui ne trompent pas. Je compte tout de même rester à équidistance et me battre pour les questions de l’école et les préoccupations des enseignants », assure Amidou Diédhiou qui invite les politiques à plus de responsabilité pour éviter un embrasement au niveau national. « Pour moi, il faut contenir la situation, et que chacun reste dans son domaine. Aucun des camps en confrontation, que ce soit celui du pouvoir ou celui de l’opposition, n’a intérêt à utiliser l’école pour arriver à ses fins. Pour éviter que ce qui se passe à Sédhiou et à Ziguinchor n’arrive à Dakar, il faut éviter que les syndicats entrent dans la danse en convoquant le comité de suivi des accords signés entre le Gouvernement et les syndicats. Déjà, les actes posés par le ministère des Finances ne sont pas de nature à apaiser le climat social à l’école. Nous demandons à ce que les sommes (Ndlr, ponctionnées sur les salaires des grévistes) soient restituées. Il faut que le syndicalisme reste à l’école et que l’école ne soit pas utilisée à des fins politiques». Telle est la position d’Amidou Diédhiou qui est presque identique à celle du secrétaire général du Cusemss (Cadre unitaire des syndicats et moyen et secondaire du Sénégal) Ndongo Sarr pour qui cette décision prise par les autorités académiques de Ziguinchor et de Sédhiou n’est qu’une «farce» pour un problème qui, dit-il, concerne toute la société. «Ce ne sont donc pas ces « mesurettes » qui vont faire sortir l’école de cette situation», a-t-il soutenu. Selon lui, avec ces mesures prises pour une partie de l’école sénégalaise, le quantum horaire sera entamé et les élèves vont payer les pots cassés. Ndongo Sarr estime que «les autorités ne se préoccupent pas du sort de nos élèves» avec cette suspension des cours dans les établissements scolaires et les centres de formation professionnelle de Ziguinchor et de Sédhiou, et qui, «à l’évidence, va contaminer les autres écoles du pays parce que les élèves des autres écoles du pays ne vont pas accepter que leurs camarades soient privés d’école pendant qu’ils étudient normalement. Surtout la semaine prochaine ». Le secrétaire général du Cusems est donc d’avis qu’en suspendant les cours dans le sud du pays, les autorités offrent aux élèves la possibilité de sortir et d’aller participer à des manifestations. Ce au lieu de «jouer la carte de l’apaisement pour éviter que tout le pays s’embrase».
Par Seydou KALOGA
KAÏDARA : CONTE INITIATIQUE PEUL
L’auteur, qui est de l’ethnie peule, est un Grand Homme de culture, à la fois, Ecrivain, Historien, Ethnologue, Poète et Conteur ; il est né au Mali en 1900 et décédé à Abidjan (Côte-d’Ivoire) en Mai 1991.Il a donc pratiquement traversé le 20ème siècle.
L’auteur, qui est de l’ethnie peule, est un Grand Homme de culture, à la fois, Ecrivain, Historien, Ethnologue, Poète et Conteur ; il est né au Mali en 1900 et décédé à Abidjan (Côte-d’Ivoire) en Mai 1991.Il a donc pratiquement traversé le 20ème siècle.
Il a consacré sa vie à la diffusion de la Culture peule et des Traditions Africaines; il fut l’un des premiers Intellectuels Africains à recueillir auprès des Sages, tous ces trésors de la littérature orale traditionnelle, enfouis dans les contes, récits, fables, mythes et légendes, qu’il a su transcrire et expliquer avec talent et inspiration, au point d’être considéré comme celui qui a fait renaître la « Civilisation de l’oralité ouest-africaine »
Tour à tour, chercheur, dès 1942, à l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar, et Membre du Conseil Exécutif de l’UNESCO, où il lança, en 1962, son fameux cri d’alarme devenu célèbre : « En Afrique, quand un Vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
Voulant signifier, par là-même, l’extrême fragilité de la Culture Ancestrale Africaine ; si Hampathé BA a privilégié le genre littéraire du conte pour exprimer, en français, l’essentiel de sa pensée, à côté de ses écrits historiques, ou des essais religieux, tel que « Jésus vu par un Musulman », voire, de ses Mémoires publiés en France, à partir de sa mort en 1991, c’est parce qu’il a compris deux choses.
Tout d’abord, l’importance du conte dans la Sagesse Africaine, où le conte constitue un instrument pédagogique de haute portée, mis à la disposition des « Messagers du Savoir caché », toujours à la recherche d’un esprit fertile et d’un cœur humble, à doter de cette miraculeuse fortune que le Possesseur peut entièrement dépenser, sans arriver à l’entamer.
Ensuite, le choix du conte s’explique par le fait que Hampaté BA pense que la Vraie Sagesse doit s’exprimer par l’intermédiaire du langage allégorique, d’une façon générale, langage dont le conte constitue un cas particulier en Afrique Noire traditionnelle.
Il s’y ajoute que l’auteur de « KAÏDARA » est de la génération des Africains qui avaient pour projet de faire connaître l’Afrique Profonde et Eternelle, au Monde entier, et en particulier à l’Europe, dans cet esprit qui a toujours animé la pensée de Léopold Sédar SENGHOR, sur l’Universalisme.
Ainsi, il visait donc une double réussite :
1/ Exprimer, avec exactitude, l’essentiel de la Culture Africaine, c’est-à-dire, l’Esprit de sa Sagesse ;
2/ Réussir à faire dire toute cette spécificité culturelle, par l’utilisation de la langue française.
Il y est parvenu : parce qu’il est un « Grand Sage Africain », et un éminent « Usager de la langue française » : tout ce qu’il a écrit le montre et le démontre.
Ces contes l’attestent. Et, parmi ces contes, il avait, nous semble-t-il un faible pour « KAÏDARA », comme si la valeur symbolique de ce conte permettait de saisir l’essentiel de sa Philosophie.
De quoi parle « KAÏDARA » ?
Il s’agit d’un conte qui se déroule selon les phases significatives d’une initiation dont l’ensemble du texte nous révèle le Mystère de l’existence et/ou l’angoisse d’être tout simplement un Homme.
Ce conte peul, qui fut raconté à l’auteur dès sa plus petite enfance, est un enseignement par symboles et par paraboles. Il est à la fois futile, utile et instructeur comme l’écrit l’auteur.
Futile : il l’est lorsqu’il est raconté comme une histoire fantastique aux enfants.
Utile : il l’est lorsqu’on le déroule comme un passe-temps agréable devant les fileuses de coton pendant les longues nuits de l’hiver ; et, pour « les talons rugueux ou les nés vers » qui attestent ainsi le grand nombre d’années qui auraient dû être consignés sur les registres de l’état-civil, c’est une véritable révélation.
Instructeur : « KAÏDARA », l’est aussi, car c’est l’histoire de trois hommes qui sortent un beau jour de leur maison, se rencontrent à un carrefour et se laissent entraîner dans le plus invraisemblable des voyages souterrains, et ce, sur la seule suggestion d’une voix invisible. Ainsi, commence l’aventure de nos trois héros, entreprenant une quête dont le but est la réalisation pleine de l’individu parvenu à percer le « Mystère des choses et de la vie ».
Au cours de ce « voyage d’intériorisation », ils rencontrent des évènements ou des animaux dont chacun est un symbole à déchiffrer, ou un miroir qui renvoie à chacun de nos héros,sa propre image, à moins qu’il ne s’agisse d’un enseignement dispensé sur leur chemin et interprétable en vue de son application dans la vie de tous les jours.
Il y a, ainsi, onze étapes à franchir avant d’arriver au cœur du Pays de KAÏDARA, celui qui les attire et dont ils entendent et apprennent le nom, au fil des épreuves initiatiques.
Lorsque nos trois héros atteignent le cœur du Pays de KAÏDARA, c’est à cet instant que « KAÏDARA, le Dieu de l’Or et de la Connaissance » à la fois, lointain et proche, leur dévoile certains de ses secrets, et met à leur disposition, pour le retour, de l’or, c’est-à-dire, le métal le plus précieux, qui est un moyen de puissance aussi bien matérielle que spirituelle. Il faut souligner que le chemin du retour vers le monde habituel des hommes, est la phase la plus importante du voyage de nos trois héros : des épreuves particulières et déterminantes les y attendent, liées qu’elles sont à l’usage que chacun fera de son or.
Parmi les trois héros de ce conte, seul Hammadi franchira les épreuves avec succès, grâce aux conseils d’un « Petit Vieillard en haillons », qui n’est autre que KAÏDARA, lui-même, déguisé de la sorte, et auquel il aura accepté de donner son or, en échange de son enseignement.
Tandis que ses deux compagnons ne termineront pas leur voyage : ils se sont trompés de quête, car c’était l’or seulement qui les intéressait, ils vont donc périr pour n’avoir pas compris que l’or est le socle du savoir, et que si l’on confond le savoir et le socle, le socle tombe sur vous et vous anéantit.
Dans la culture traditionnelle africaine, l’Homme est considéré comme pouvant vivre selon trois états :
-un état grossier, tout extérieur, appelé « écorce » ;
-un état médian, déjà plus affiné, appelé « bois » ;
-un état essentiel, central, appelé « cœur ».
L’un de nos deux perdants sera jeté comme l’écorce, l’autre brûlé comme le bois.
Finalement, Hammadi, le victorieux, qui représente le cœur, bénéficiera de son propre voyage, mais également, de celui de ses deux compagnons, récupérant et l’écorce et le bois, reconstituant ainsi, en lui, « l’arbre de la connaissance ».
A ce propos, écoutons, le « Petit Vieillard en haillons », donc KAÏDARA, s’adressant au victorieux dans le conte initiatique rapporté par Amadou-Hampaté BA
Hammadi ! tes deux compagnons ont choisi des fins graves : la fortune et le pouvoir. Et toi tu as choisi « la vérité qui est le savoir ; dans le fond du savoir tu as trouvé pouvoir et fortune que convoitaient tes « amis qui en furent épuisés ».
Ainsi, Hammadi reste le seul à posséder l’étoffe de l’initié.
L’auteur, pour illustrer l’attitude de Hammadi, aimait évoquer la navette du tisserand, dont le métier composé de trente trois pièces, est lié au symbolisme de la « Parole créatrice », se déployant dans le temps et dans l’espace.
La vie s’appelle « lâcher » disait Hampaté BA, en écho à une parole de son propre Maître spirituel Thierno Bocar, reprenant le chant traditionnel peul attribué à la navette du tisserand. Peut-on mettre en perspective la Sagesse peule et toute la littérature universelle sur la notion de sagesse et d’initiation ?
Dit autrement, quelle est la portée universelle de ce conte, qui met en évidence la supériorité du savoir sur la fortune et le pouvoir ?
Il faut rappeler ici la quête du « Graal » dont parlait toute la littérature de la fin du Moyen-âge, en particulier sous la plume de Chrétien de Troyes et de Guillaume de Dole : c’est une quête de ce qu’il y a de plus universel et éternel ; c’est la manifestation du sacré et du divin.
On peut donc se demander ce qui rattache en définitive le conte de Hampaté BA à la Sagesse Universelle et à tous les ouvrages connus à ce sujet : de Platon à aujourd’hui, en passant par Dante Alighieri avec sa « divine comédie » et l’écrivain anglais John Milton avec son poème « le Paradis perdu » poème où il évoque deux épisodes de la Bible que sont : la chute de l’ange déchu, Satan et le péché originel commis par Adam et Eve ?
Réponse, c’est ceci : le thème de la quête, la notion de voyage, la notion d’épreuves à subir, la notion d’étapes à franchir, l’importance de la connaissance et du savoir, l’importance du langage et des symboles, l’importance de la rencontre, l’importance de l’intersubjectivité dans la quête de la connaissance, l’opposition entre apparence et réalité etc…
On retrouve tous ces ingrédients narratifs dans le récit initiatique peul KAÏDARA rapporté par Hampaté BA : à la vérité, c’est par là que ce grand conte africain rejoint la « Littérature Universelle ».
Pour conclure et achever ici nos réflexions, il faut dire que dans toutes les cultures et sous toutes les latitudes, l’Homme est à la recherche de lui-même, et des fondations ultimes de son existence, c’est-à-dire Dieu, et l’âme humaine, dans ce qu’elle a d’universel, d’intemporel et d’éternel.
La Sagesse est l’objet de la quête des ultimes raisons de vivre de l’être humain, qui passe par l’initiation, qui n’est rien d’autre que la quête du sens, par-delà les sens et c’est sur ce thème de l’initiation et de la sagesse que toutes les cultures se rencontrent et retrouvent leur unité.
C’est ce que nous montre la lecture des contes de Hampaté BA, dont, très précisément, KAÏDARA constitue le moment culminant vers la Sagesse et vers l’Universalité. On pourrait dire avec l’auteur que c’est en s’enracinant dans sa spécificité ethnique que l’on accède le plus humainement et le plus efficacement à l’Universalité et à l’Humanité.
Montaigne ne disait-il pas que chaque homme porte en lui-même la forme entière de l’humaine condition ? C’est à cette dimension de ce conte qu’il s’agit de rester plus particulièrement attentif.
Telle est la leçon ultime qu’a voulue nous transmettre, en conteur talentueux et inspiré, notre Sage Peul de l’Afrique Noire Francophone, qu’est Amadou Hampaté BA.
Seydou KALOGA
Avocat au Barreau de Paris
LES ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL 2026 DÉMARRENT EN NOVEMBRE 2023
Le Comité Exécutif a approuvé le format et les dates des éliminatoires. Le nouveau format a été adapté au format élargi de la Coupe du Monde de la FIFA .
Concernant les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2026, le Comité Exécutif a approuvé le format et les dates des éliminatoires. Le nouveau format a été adapté au format élargi de la Coupe du Monde de la FIFA et impliquera les 54 associations membres de la CAF qui seront divisées en neuf (9) groupes.
C’est ce qui ressort du communiqué sanctionnant la réunion tenu hier à Alger, du Comité Exécutif ("EXCO") de la Confédération africaine de football (Caf), concernant les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2026.
“Le nouveau format a été adapté au format élargi de la Coupe du Monde de la FIFA et impliquera les 54 associations membres de la CAF qui seront divisées en neuf (9) groupes”, souligne le document.
Lequel annonce déjà que le tirage au sort officiel des qualifications africaines pour le rendez-vous mondial aura lieu le mercredi 12 juillet 2023 à Cotonou, au Bénin - la veille de la 45e Assemblée Générale Ordinaire de la CAF.
Avant le démarrage des éliminatoires, le 13 novembre 2023 jusqu’au 14 octobre 2025.
À l’issue de ces journées, les vainqueurs de chaque groupe se qualifieront automatiquement pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026.
Les quatre meilleurs deuxièmes (des Groupes) joueront dans un tournoi de barrage de la CAF. Ce sera du 10 au 18 novembre 2025. Le vainqueur participera au tournoi de barrage de la FIFA prévu en mars 2026.
Eliminés en huitièmes de finale du Mondial Qatar (du 20 novembre au 18 décembre) 2022, sans Sadio Mané, le Sénégal aura à coeur de mieux faire.
Le Maroc, après avoir brisé le plafond de verre des quarts de finale, est la première équipe africaine à se hisser en demi-finales des joutes mondiales.