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21 juin 2025
LES PARTISANS D'OUSMANE SONKO VEILLENT JOUR ET NUIT DEVANT SA MAISON DE ZIGUINCHOR
« C'est pour juste barricader tous les chemins qui mènent chez Ousmane Sonko, et on le protège », explique « Weuz » -comme on l’appelle. Il porte un T-shirt sur lequel est écrit : « fils de Sonko »
Au Sénégal, Ousmane Sonko se présentera-t-il à son procès pour des accusations de viols prévu mardi 23 mai à Dakar ? L’opposant a une nouvelle fois affirmé qu’il était prêt à s’y rendre, mais « si les conditions de sa sécurité étaient réunies ». Pour l’heure, le leader du parti Pastef se trouve toujours à Ziguinchor, dans le sud du pays, ville dont il est maire. Et autour de son domicile, des jeunes veillent jour et nuit.
Un bus calciné barre la route jonchée de pierres. Un peu plus loin, une barre de fer et des pneus, les véhicules ne passent pas dans le quartier de Nema, près du domicile du maire.
« C'est pour juste barricader tous les chemins qui mènent chez Ousmane Sonko, et on le protège », explique « Weuz » -comme on l’appelle. Il porte un T-shirt sur lequel est écrit : « fils de Sonko ». « On a beaucoup d'espoir sur Ousmane Sonko, c'est pour cela que vraiment, on se sacrifie, on ne dort pas, on a l'habitude même de lui dire ces temps-ci que Ziguinchor n'est pas cité Keur Gorgui. »
MACKY SALL VA CONCLURE SON DEUXIÈME ET DERNIER MANDAT EN 2024
"Je souhaite au président qu’il refuse de toutes ses forces de céder aux sirènes, aux vociférations des gens qui sont autour de lui. Je l’invite à se ressaisir. La grande porte de l’histoire pour lui c’est de dire non à ses partisans"
Le président Macky Sall n’a toujours pas édifié les Sénégalais s’il va se présenter ou non à l’élection présidentielle de 2024. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, l’ancien ministre des Affaires étrangères et président du Mouvement politique citoyen demande au président Macky Sall de sortir par la grande porte. Cheikh Tidiane Gadio, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a indiqué : « si j’avais la chance et je cherche cette chance depuis le mois de septembre de parler au président Macky Sall, je lui suggérerais d’entendre l’autre son de cloche avec des gens qui lui diraient ceci : Monsieur le Président, vous avez eu un destin exceptionnel, vous avez une chance historique pour votre génération de faire accomplir ce que vous avez accompli. Vous avez réussi beaucoup de choses. Vous avez fait des réalisations indéniables. Les Sénégalais, en grande majorité, savent ce que vous avez fait. Vos ennemis trouveront que vous n’avez rien fait. Mais les sénégalais en général reconnaissent que vous avez fait du bon travail ».
Et de poursuivre : « maintenant comme je l’ai dit, le président Macky Sall allait honorer l’histoire de son pays en 2024. Dans mon esprit c’était que le président Macky Sall allait conclure son 2e et dernier mandat en 2024 et qu’il allait avoir la plus belle des sorties de tous les chefs d’Etat sénégalais. Je souhaite au président Macky Sall qu’il refuse de toutes ses forces de céder aux sirènes, aux vociférations des gens qui sont autour de lui. Je l’invite à se ressaisir parce qu’il n’a plus rien à prouver à qui que ce soit. L’honneur du Sénégal c’est d’aider son président à sortir en marchant sur le tapis rouge qu’on lui déroule. La grande porte de l’histoire pour lui c’est de dire non à ses partisans ».
Grand format de ce vendredi 19 mai avec Ousmane SONKO
par Idrissa Seck
SONKO MENT ÉHONTEMENT
Il aurait avantage à méditer sur ce verset du Coran : « Et la vérité est venue, le faux a disparu, car le faux est destiné à disparaître. » N'eût été l'épreuve douloureuse qu'il traverse, j'aurais été extrêmement dur envers lui
J'ai écouté avec beaucoup de tristesse mon jeune frère Ousmane Sonko mentir éhontément sur les circonstances et le contenu de notre entretien du 27.
Qu'il se souvienne simplement m'avoir dit ce « Fajr », qu'il n'avait pas encore commencé à jeûner parce qu'il était encore malade, d'où son retard d'ailleurs pour se préparer et descendre.
Maladie que personnellement je n'ai pas observée au cours de notre entretien où il s'est montré particulièrement en forme.
Mais malgré les douloureuses circonstances qu'il vit, ou peut-être même surtout à cause de ces circonstances-là, il aurait avantage à méditer sur ce verset du Coran :
« Et la vérité est venue, le faux a disparu, car le faux est destiné à disparaître. »
Cela l'aidera à arrêter la manipulation.
N'eût été l'épreuve douloureuse qu'il traverse en faisant face à la justice de son pays pour mensonge et diffamation d'une part, et possibilité de viol d'autre part sur une jeune fille de 20 ans, j'aurais été extrêmement dur contre lui.
Mais dans ces circonstances, conformément à l'enseignement prophétique,
je dois d'abord lui exprimer ma solidarité face aux épreuves qu'il traverse.
Lorsque ces épreuves seront révolues, d'une manière ou d'une autre, je pourrai lui apporter, preuve à l'appui, la réponse qui est très simple :
Il sait qu'il ment et que la malédiction d'Allah s'abat sur le menteur dans ces circonstances.
Merci.
Idrissa Seck est président du parti « Rewmi ».
UNE HYPERDOMINATION
Le Sénégal, est devenu la première nation africaine vainqueur de cinq compétitions d’affilée de la Confédération africaine de football (CAF), en moins de deux ans, après son sacre historique en Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans
Le 6 février 2022, l’équipe du Sénégal de football a remporté sa première Coupe d’Afrique des nations, après sa victoire en finale au terme de la séance de tirs au but (4-2) face à l’Egypte, l’équipe la plus titrée d’Afrique avec sept trophées.
Un graal qui arrive après 61 ans de disette pour seize participations à la compétition dont deux finales perdues en 2002 contre le Cameroun et en 2019 contre l’Algérie.
Une victoire historique qui va inaugurer une nouvelle ère du Sénégal dans les compétitions organisées par l’instance du football africain.
Lorsqu’il s’agit de hisser le drapeau du pays sur la première marche du podium, l’équipe du Sénégal de Beach soccer répond toujours présente.
Huit mois après la CAN sénior remportée, les Lions du Beach Soccer vont soulever, en octobre 2022 en Mozambique leur septième Coupe d’Afrique de la discipline (2008, 2011, 2013, 2016,2018, 2021, 2023), dont la quatrième successive face, encore à l’Égypte.
Il s’agissait du deuxième titre d’affilé de champion d’Afrique au cours de l’année 2022.
Le Sénégal va même se payer le luxe d’enchaîner un troisième titre de suite, juste avant l’anniversaire du premier sacre de l’équipe A. Le 5 février 2023, les Lions locaux vont gagner le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2023 en terre algérienne.
Un premier trophée obtenu face au pays hôte.
Moins de deux mois après le sacre historique en CHAN, l’équipe nationale des moins de 20 ans prenant part à la CAN de la catégorie (19 février-11 mars) ne pouvait que surfer sur cette vague victorieuse.
Dans un derby ouest-africain les joueurs de Malick Daf se sont imposés par 2 buts à 0 contre la Gambie en finale. Encore un autre premier titre du Sénégal dans une autre catégorie.
Avec quatre trophées gagnés de suite, le Sénégal était devenu, déjà, la première nation africaine à remporter quatre compétitions d’affilée organisées par la CAF.
Ce 19 mai 2023, les Lionceaux U17 ont encore garni l’armoire à trophées du pays avec un cinquième sacre toutes catégories confondues.
Distinctions individuelles
Dans tous ces sacres susmentionnés, il apparait nettement que le premier rempart des équipes a joué un rôle évident puisque le Sénégal a toujours terminé avec le titre de meilleur gardien des différentes compétitions.
Il s’agit de la CAN sénior avec Édouard Mendy, de la CAN Beach soccer avec Al Seyni Ndiaye, du CHAN avec Papa Mamadou Sy, de la CAN U20 avec Landing Badji et de la CAN U17 avec Serigne Diouf.
Quatre des cinq trophées ont été gagnés face à des pays d’Afrique du Nord, longtemps bourreaux du football sénégalais par le passé.
L’Égypte en CAN sénior et en Beach Soccer, Algérie avec le CHAN et le Maroc en CAN U17.
Les Lions ont aussi remporté les trophées de meilleurs joueurs à la CAN sénior (Sadio Mané) à la CAN de Beach soccer (Seydina Mandione Laye Diagne) et à la CAN U20 (Lamine Camara).
A la CAN Beach soccer, à la CAN U20 et à la CAN U17, le Sénégal s’est distingué avec le titre de meilleur buteur. Il s’agit respectivement de Seydina Mandione Laye Diagne (10 buts), Pape Demba Diop (5 buts) et Amara Diouf (5 buts).
Le Sénégal avait remporté la première édition du Championnat d’Afrique des malentendants, en battant en finale le Mali par 1 but à 0, le 25 septembre 2021, au Kenya.
par Abdoul Aziz Diop
IL Y A SIX ANS, ABDOULAYE SÈNE (PAAP SEEN AUJOURD’HUI) ET NEUF AUTRES ESPOIRS
Nous encourageons le collectif et chacun de ses membres à poursuivre l’aventure littéraire et politique pour soigner la vie. C’est ce qu’a fait Paap Seen dans « Les utopies désirables…». Et avant lui Hamidou Anne, Fary Ndao et Mbougar. Et les autres ?
Le zapping aidant, un bref et exceptionnel moment de télévision attira notre attention sur un événement culturel inédit : dix jeunes (quatre filles et six garçons) firent parler d’eux en publiant un court essai collectif sur l’impérieuse nécessité de faire de la politique pour changer tout ce qui devrait l’être.
Soucieux d’entraîner tout le monde, le collectif ne trouva pas mieux qu’une fracassante invite comme titre : « Politisez-vous ! » (United Editions, 2017). Le plaisir d’entendre ce nouveau cri de ralliement ne nous empêcha pas de formuler dans notre esprit les questions grâce auxquelles nous rédigeâmes l’analyse critique sous vos yeux. Autour de quelle acception du vocable « Politique » tourne l’ouvrage ? Le tour de la question a-t-il été fait ? Sur quel levier dix jeunes auteurs gagent-ils un bel avenir en politique ? Que disent-ils de leurs aînés engagés en politique bien avant eux ? Quelle rigueur s’imposent-ils dans leur sentence ? Lieux communs ou stricte évocation des faits ? Quid du discours politique ?
Poncifs et excuse
Celles et ceux qui ont l’habitude de porter un jugement sur une œuvre littéraire avant de l’avoir lue sont priés de ne pas appliquer leur méthode paresseuse au travail, « salutairement pluriel », du collectif constitué par Ndèye Aminata Dia, Fary Ndao, Fanta Diallo, Mohamed Mbougar Sarr, Hamidou Anne, Youssou Owens Ndiaye, Racine Assane Demba, Fatima Zahra Sall, Abdoulaye Sène et Tabara Korka Ndiaye.
Planchant sur le « généreux geste d’amour » (p.35) auquel il assimile la politique, Youssou Owens Ndiaye écrit dans l’introduction à sa contribution : « Nous ferons abstraction des nuances entre les différentes acceptions du mot politique. » (p.36).
Mohamed Mbougar Sarr prit le contrepied de son ami dans ce qu’il appelle « le degré zéro du pouvoir politique », qui, à ses yeux, consiste à « ne pas s’oublier comme citoyen, se rappeler que le destin politique se façonne au quotidien, avoir pleinement conscience que le pouvoir et la responsabilité politiques commencent en chacun (…) et s’exerce par tous (…) » (p.103). En distinguant « le politique » de « la politique » (« polity » de « politics ») et, plus loin encore, les deux premières acceptions de la dernière (« policy » pour désigner une « politique publique »), M. Sarr restaure la relation de pouvoir (du mandataire au mandant), essence même du politique. C’est à partir des propriétés mathématiques de la relation unidirectionnelle de pouvoir, du porteur de pouvoir au destinataire, que le philosophe politique Constantin Salavastru expliqua les changements observés dans les discours politiques. Pour Salavastru, les poncifs ou lieux communs qui alimentent les polémiques politiques sont une conséquence du caractère antisymétrique de la relation de pouvoir. Il n’est donc pas surprenant que l’acte méritoire des dix auteurs soit truffé de lieux communs (polémiques) comme celui-ci : « La rupture de confiance entre la classe politique et les citoyens résulte d’un système essoufflé, incapable d’enrayer la montée des inégalités sociales et de répondre aux préoccupations de sa jeunesse. Les citoyens se sont détournés de la classe politique qu’ils jugent corrompue et immorale. » (p.19). Notre crainte est que le poncif de tous les moments politiques (préélectoraux, électoraux et post-électoraux) ne détourne la recherche en sciences sociales de la rigueur de l’investigation scientifique quand les espoirs d’aujourd’hui deviennent enfin les gouvernants rabougris par une sentence tout aussi universelle que fausse. S’éloignant du couperet du collectif dans l’espace qui lui est réservé, la créatrice de la marque de vêtements Modesty, Ndeye AminataDia, écrit : « Il ne s’agit pas de romancer le passé ni de décrier le présent, car le passé n’est pas sans ombres et le présent sans lumières. » (p.28). L’humilité scientifique dans le propos – même retiré de son contexte – redonne du sens à l’œuvre dont Aminata nuança avec panache les certitudes.
C’est à l’honneur du collectif d’avoir su passer d’une paresseuse excuse à la quête rigoureuse de faits probants. C’est à Fary Ndao que revient le mérite d’avoir relevé le défi lorsque son ami Hamidou Anne écrit : « La médiocrité, le pseudo-réalisme et la présence encombrante des experts et des communicants transforment la politique en espace de déclinaison de chiffres, statistiques et figures, déconnectés du vécu des gens. » (p.19). Il suffit que les hommes et les femmes politiques deviennent les véritables proposés à la déclinaison pour que l’excuse de M. Anne s’évapore. C’est ce que Fary Ndao a compris lorsqu’il écrit : « (…) Lire, étudier l’histoire, connaître le rôle de l’Etat (exemple : le code de l’environnement), consulter des publications spécialisées (exemple : celles du GIEC), s’organiser en réseau avec d’autres associations, sont toutes des actions que mène un individu politisé pour ensuite diffuser son discours ([illustré]) au sein des masses. » (p.82). La rigueur de Fary nous inspire une autre pour nuancer le propos de Mbougar lorsqu’il invoque (p.100) Rousseau et l’Américain Henry David
Thoreau (1817-1862) dont l’œuvre majeure, Walden ou la vie dans les bois (1854), prône la simplicité volontaire à l’écart de la société. Le passage de l’individu de l’état de nature (vie sauvage) à l’état social (vie civile) est irréversible du fait du transfert de son indépendance au peuple. Soumis à l’état de nature aux lois inflexibles des choses, l’individu devient à l’état social un pur citoyen soumis – en même temps que tous les autres citoyens – aux lois inflexibles de la république. L’égale soumission de tous à la loi générale est tout ce dont l’individu dénaturé se console. Par loi générale, il faut comprendre celle dont tous les citoyens sont à la fois les législateurs et les sujets. Le retour à la nature n’est donc pas le propos de Rousseau dont l’œuvre inspira des révolutions au Nord comme au Sud. Bien sûr, Rousseau déduit de la confiscation progressive de la « res publica » (chose publique) par le gouvernement d’un Etat l’impossibilité d’un exercice direct de la démocratie. Mais aucun des auteurs ne remet fondamentalement en cause la démocratie représentative. C’est que la crise de la représentation n’est pas l’horizon indépassable qui chagrine le collectif. Et tant mieux.
Nous ne savons pas de quoi est responsable l’excuse de Hamidou Anne dans la contribution (musclée) de Tabara Korka Ndiaye. On peut simplement regretter qu’elle ait pu, sans donner de chiffres précis, écrire qu’« il ne s’agit (…) nullement de construire des écoles pour que les filles soient davantage scolarisées. Il faudrait plutôt (…) faciliter l’accès à l’eau potable afin de leur éviter ainsi la corvée d’aller en chercher, ce qui, à la longue (…) finira par aboutir au décrochage scolaire des filles comme le montrent leschiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, RGPHAE 2013) (p. 49-50). A la suite de ce plaidoyer, Korka aurait mieux fait de donner elle-même les bons chiffres plutôt que de nous renvoyer à l’ANSD. Devrions-nous abuser de son intérêt pour l’eau potable en milieu rural pour la renvoyer à notre tour aux données du premier rapport d’étape du Plan d’urgence pour le développement communautaire (PUDC) ? Bien sûr que non ! Mais une chose est sûre : les « chiffres, statistiques et figures [dudit rapport ne sont pas] déconnectés du vécu des gens ». Les « chiffres, statistiques et figures [de la Couverture maladie universelle, de l’Action sociale depuis avril 2012, de la Bourse de sécurité familiale et de la Bonification retraite ne sont pas non plus] déconnectés du vécu des gens ». En donnant l’impression d’être déconnectés de la société politique qui les a vus naître et de son devenir, les jeunes ont considérablement retardé leur politisation et longtemps différé leur ascension politique avec ou sans l’assentiment de leurs aînés.
De la fonction (politique) du discours
« Des années durant, écrit Tabara Korka Ndiaye (p.51-52), les dames Awa Thiam, Fatou Sow, Fatou Sow Sarr, Aminata Diaw et tant d’autres ont grandement contribué à faire comprendre les mécanismes d’asservissement qui existent et ôtent des droits aux femmes et à proposer des solutions pour y faire face. » « Les femmes au premier chef, ajoute-t-elle, doivent s’approprier ces contributions et les transposer autant que possible dans le champ politique. » Se pose alors le problème de la transposition et de la forme qu’elle doit prendre. La philosophe Aminata Diaw (Paix à son âme) plancha sur la question de la transposition dans un texte remarquable (Femmes, éthique et politique, 1999) où on peut lire : « Parce que la femme a été au service du développement et non une des finalités du développement, le discours politique n’a pu, dans une visée programmatique, circonscrire un espace public qui en fasse un élément opératoire et agissant du processus de délibération. » S’y ajoute surtout que « (…) parce qu’il n’y a pas un discours de femme, en tant que la femme est objet et sujet de son propre discours, la femme ne peut être acteur politique et, du coup, la République se retrouve sans citoyennes ».
Voilà ce dont Fanta Diallo a bien conscience lorsqu’elle soutient que « de nombreuses disruptions impliquent que nous nous formions pour être dignes des prochains défis. Ceux-ci requièrent la capacité de construire un discours politique cohérent et basé sur de fortes convictions. » (p.74). Si, enfin, « le discours est ce par quoi et pour quoi les acteurs sociaux luttent » (Foucault 1971), le levier discursif est bien celui sur lequel devrait être gagée la compétition politique saine à laquelle les membres du « Collectif d’août » – c’est nous qui les appelons ainsi – appellent la classe politique
« Audace et Raison d’Espérer »
C’est au jeune membre – un peu moins de la trentaine – de la Convergence des jeunesses républicaines (COJER) de Pikine Ganaw Rail Sud, Pape Aïdara, que j’emprunte le slogan « Audace et Raion d’Espérer » avec lequel Pape clôture tous les messages politiques qu’il nous envoie depuis son téléphone portable et auquel nous répondons toujours pour ne jamais nous soustraire de la ferveur militante.
Audacieux, raisonnable et optimiste, Pape s’invite à notre critique de l’opuscule des dix parce que Fatima Zhara Sall percevrait en lui « le don de soi pour le bien commun » (p.87) qui confère à la politique ce qu’elle a de « noble et de salvateur ». Au contact de Pape Aïdara, Zhara enrichirait son fatwa militant sur « l’absence de jeunes dans les instances représentatives » (p.90-91) et « l’assaut de la forteresse des partis politiques » (p.92-93) d’une expérience qui, jumelée à la sienne, rajeunirait les tours de table des grandes instances politiques. Les auteurs comme Zhara qui participent à l’animation des partis pour lesquels ils militent le font dans l’optique d’un exercice du pouvoir comparable à celui dont Racine Assane Demba – « au secours de la justice » sociale (p.55-65) et Abdoulaye Sène – arrimé à la « pensée de Cheikh Anta Diop » (p. 105-115) – louent la forme et le fond. Leurs chapelles politiques auraient dû être mentionnées dans la présentation (p.7-8) de chacun d’eux. L’éloge de la politique va de pair avec la transparence dans l’action politique.
Youssou Owens Ndiaye et Racine Assane Demba ont respectivement dédié leurs textes à Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop. Même si le choix était fortuit, il aurait l’avantage d’unifier une œuvre plurielle qui réhabilite le langage politique et la « puissance publique ». S’agissant du langage, Cheikh rappelait, dans la préface aux « fondements économiques et culturels d’un état fédéral d’Afrique noire » (Présence Africaine, 1974) que « la qualité essentielle du langage authentiquement révolutionnaire est la clarté démonstrative fondée sur l’objectivité des faits, leurs rapports dialectiques, et qui entraîne irrésistiblement la conviction du lecteur ». Préférant le lexème « service public » à celui de « puissance publique », Dia, pour sa part, répondit aux contempteurs qui l’accusaient de vouloir le pouvoir pour le pouvoir : « Je regrette de ne pouvoir leur dire que je renonce au pouvoir ; parce que simplement le Pouvoir, je le conçois comme un service public. » (Lettres d’un vieux militant, 1991).
Cheikh et Dia ne se plaindraient pas beaucoup du contenu de l’œuvre sur laquelle nous venons de jeter un coup de projecteur. Pour cette raison et pour l’inattendu, nous encourageons le collectif et chacun de ses membres à poursuivre l’aventure littéraire et politique pour soigner la vie. C’est ce qu’a fait Abdoulaye Sène (Paap Seen aujourd’hui) dans « Les utopies désirables…» (Seneplus & L’Harmattan Sénégal, 2023). Et avant lui Hamidou Anne, Fary Ndao et Mbougar, le Prix Goncourt 2021…
Que sont devenus les autres ?
Abdoul Aziz Diop est essayiste, auteur, entre autres, de « Gagner le débat.. » (L’Harmattan Sénégal, 2023).
SONKO POSE SES CONDITIONS
Le leader de Pastef réclame des garanties sur sa sécurité personnelle pour être présent à son procès pour viols présumés, à trois jours d'une nouvelle audience à Dakar. "Je suis pourchassé partout", a-t-il indiqué
"Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et mardi je serai au tribunal".
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a réclamé vendredi soir des garanties sur sa sécurité personnelle pour être présent à son procès pour viols présumés, à trois jours d'une nouvelle audience à Dakar.
M. Sonko a un nouveau rendez-vous mardi avec la justice, susceptible de causer de nouvelles tensions dans le pays, après un procès ouvert le 16 mai en son absence puis renvoyé le même jour.
"Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et mardi je serai au tribunal. Si toutes les conditions (de sécurité) sont remplies, je répondrai présent", a-t-il déclaré dans une interview dans la nuit de vendredi à samedi à la télévision.
A Dakar, les forces de l'ordre "m'ont fait subir des violences, des brutalités. Ma maison est barricadée et on a tenté de m'assassiner", a-t-il dit en langue ouolof, accusant le pouvoir.
"Je suis pourchassé partout. J'ai été blessé (lors d'une intervention des forces de l'ordre, ndlr). Mes militants reçoivent des bombes lacrymogènes ou sont arrêtés par centaines. L'institution judiciaire ne doit pas être le bras armé de l'exécutif pour éliminer un candidat à la présidentielle" de 2024, a ajouté M. Sonko, candidat à ce scrutin.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions.
M. Sonko a en outre affirmé n'avoir reçu de la justice "aucune convocation" pour son procès pour "viols et menaces de mort" présumés.
Il a dénoncé un dossier "vide" fait d'accusations proférées par "une fille qui ment" et à laquelle les autorités ont "fait des promesses d'argent et de passeports" pour partir à l'étranger.
M. Sonko est poursuivi par une femme d'une vingtaine d'années, une employée d'un salon de beauté à Dakar où il allait, selon lui, se faire masser pour soulager son mal de dos.
La ville de Ziguinchor (sud), dont M. Sonko est le maire et où il s'est retiré depuis quelques jours, a été en proie lundi et mardi à des affrontements entre les forces de l'ordre et de jeunes supporteurs de l'élu.
Des troubles ont également eu lieu à Dakar et ailleurs. Les autorités ont fait état de trois morts, sans que le rapport avec les heurts soit toutefois clairement établi.
M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, a toujours clamé son innocence et crié au coup monté du pouvoir pour l'empêcher de concourir à la présidentielle de 2024.
LA DÉFERLANTE DE L'IA
Chat-GPT, Bard, Midjourney... Comment appréhender la technologie de l'intelligence artificielle ? Quelles en sont les implications ? Réponses dans l'Amérique et vous sur VOA avec René Lake, Koundougoumi et Beaugas Orain Djoyoum
Chat-GPT, Bard, Midjourney... Comment appréhender la technologie de l'intelligence artificielle ? Quelles en sont les implications ? Réponses dans l'Amérique et vous sur VOA avec René Lake, Koundougoumi et Beaugas Orain Djoyoum.
CETTE DÉSOBÉÏSSANCE INCIVIQUE ET INCIVILE
Si la désobéissance civique ou civile est une forme légitime de lutte contre l'injustice, elle ne saurait être ni violente ni excessive. De plus, ses adhérents acceptent de se soumettre aux conséquences juridiques de leurs actes
Il l’avait promis, il est en train de le dérouler. Qu’importent les dégâts matériels et corporels, Ousmane Sonko, retranché dans son fief de Ziguinchor, poursuit sa bravade contre les institutions. Il y a quelques jours, il avait clamé urbi et orbi sa volonté de désobéissance, convaincu que la Justice est à la solde du Président Macky Sall. ‘’Par rapport à cette instrumentalisation de la Justice, disait-il, vous m’avez entendu, depuis quelque temps, proclamer la campagne de désobéissance civique. Nous avons posé quelques actes dans cette campagne qui va prendre de l’ampleur pour devenir massive. Le dernier en date, c’est que vous m’avez vu venir à Ziguinchor en passant par la Gambie, en faisant une escale et en continuant tranquillement mon chemin. C’était mon premier déplacement hors du territoire national, depuis plus de 2 ans. C’est pour répondre à une situation d’injustice.’’
Le ton était ainsi donné par le leader politique. Son Parti n’en démord pas depuis lors. Seulement, dans l’entendement populaire, et même chez les journalistes et autres juristes, on ne sait pas souvent de quelle désobéissance il s’agit? Civile ou Civique? On pourrait même se demander si Sonko lui-même fait la différence ou a préféré sciemment laisser le flou pour parer à toute éventualité, en parlant de désobéissance civique pour orchestrer une désobéissance civile ? En tout cas, de l’avis du chercheur Bassirou Bèye, Doctorant en Science politique à l’université de Laval au Canada, la différence entre les deux concepts est fondamentale. ‘’La désobéissance civique et la désobéissance civile sont deux formes de protestation politique, mais elles diffèrent par leurs intentions et leurs actions. La désobéissance civique se traduit par un refus de conformité pacifique aux normes et lois, tandis que la désobéissance civile implique des actions collectives visant à défier les lois ou les politiques jugées injustes, souvent avec des manifestations et des affrontements avec les autorités’’, explique Monsieur Bèye.
Cette précision faite, le spécialiste insiste sur l’importance de la non-violence chez les théoriciens de cette pratique. Selon lui, il est important que cette désobéissance soit menée de manière consciente et réfléchie pour ne pas causer de perturbations dans la société et éviter de tomber dans la violence. ‘’Au Sénégal, regrette-t-il, des extrémistes virtuels appellent à la violence et à l'intimidation sur les réseaux sociaux, allant jusqu'à menacer de brûler le pays. La désobéissance civile ne doit pas être confondue avec la violence et la destruction. Elle doit être menée de manière pacifique, avec une stratégie réfléchie et en respectant les lois fondamentales. Les participants doivent également éviter de causer plus de tort que de bien, et s'opposer à des lois injustes spécifiques sans recourir à la violence.’’
Les participants à la désobéissance civile doivent éviter de causer plus de tort que de bien
C’est tout l’opposé de ce qui se passe avec la résistance notée actuellement dans le pays. D’abord, la légitimité même à l’origine de cette désobéissance est discutable. Quelle que soit la forme dans laquelle elle est présentée, l’origine de toute cette escalade reste une plainte d’une Sénégalaise contre un autre. Aussi, selon le chercheur sénégalais, la finalité de la désobéissance civile n’est pas de renverser un pouvoir démocratiquement élu comme le réclament certains. Il s’agit plutôt d’un moyen visant à faire évoluer le gouvernement dans une direction plus juste et équitable. ‘’Elle est appropriée pour provoquer des réformes limitées, mais pas pour un changement social radical. Les participants doivent faire preuve de respect envers la loi en acceptant les répercussions juridiques et en informant souvent à l’avance les autorités de leurs projets (Kondakciu 2019). La désobéissance civile se distingue de la désobéissance incivile, qui implique l’utilisation de la violence ou de la force pour s’opposer à une loi ou à une politique gouvernementale, et est généralement considérée comme illégale et immorale’’, souligne le doctorant dans son Essai intitulé : ‘’Désobéissance civile : quelle légitimité dans une démocratie?’’
Dans un régime manifestement non démocratique, où les droits de l’homme et les libertés individuelles sont systématiquement bafoués, fait-il remarquer, certains théoriciens considèrent que la désobéissance civile est un moyen de participation politique qui peut renforcer la démocratie et même être un droit des citoyens démocratiques. ‘’La désobéissance civile peut contribuer à améliorer les institutions démocratiques en protestant contre l’exclusion démocratique et en luttant contre l’inertie délibérative. En conséquence, la désobéissance civile ne menace pas la démocratie, mais peut la revitaliser… La désobéissance doit être civile, c’est-à-dire « douce, véridique, humble, consciente, volontaire, mais aimante, jamais criminelle et haineuse », car c’est la seule façon de faire avancer l’œuvre de Dieu… Elle ne doit pas non plus devenir rancunière, impolie ou tapageuse. Le sabotage et la destruction de biens doivent être évités…’’, rapporte le chercheur, citant plusieurs auteurs.
A l’en croire, les entraves à certaines libertés fondamentales comme la liberté d’expression, la liberté d’aller et de venir, la liberté de manifestation, peuvent être de nature à légitimer certains actes de désobéissance.
Dans ses sorties récentes, Ousmane Sonko avait toutefois précisé qu’il ne refuse pas de se soumettre à la loi. Il exige tout simplement la garantie d’un certain nombre de conditions. ‘’Ce n’est plus la justice, c’est du banditisme judiciaire. C’est pourquoi, j’ai pris la décision de ne plus collaborer avec la Justice. Si la Justice ne peut pas m’assurer un minimum de sécurité pour répondre à une convocation, je ne me présenterai plus devant cette Justice. Cela ne signifie pas qu’on donne blanc-seing à la Justice ou à quelques magistrats pour faire ce qu’ils veulent. S’ils le font, ils engagent leur responsabilité. Il est révolu l’époque où un juge pouvait faire tout ce qu’il veut et rentrer tranquillement chez lui’’, fulminait-il, non sans préciser : ‘’Je n’ai jamais refusé de répondre à une convocation. La seule à laquelle j’ai refusé, je l’avais fait sur des bases légales. C’est la première convocation qui date du 7 février où la Section de recherches m’avait convoqué, alors que mon mandat de dépôt était en cours et que les textes disent clairement qu’un député ne peut être poursuivi sans que son immunité ne soit levée.’’
LE SACRE DES LIONCEAUX ET LES SUJETS POLITIQUES A LA UNE DU RESUME DE L’ACTUALITE DE L’APS CE SAMEDI
La presse quotidienne met en exergue la victoire historique de l’équipe nationale de football des moins de 17 ans en finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de la catégorie en terre algérienne devant le Maroc.
Dakar, 20 mai (APS) – La victoire historique de l’équipe nationale de football des moins de 17 ans en finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de la catégorie en terre algérienne devant le Maroc est traitée en priorité par les publications du week-end, lesquelles ont évoqué aussi d’autres sujets se rapportant à la politique notamment.
‘’Les rois d’Afrique !’’ s’enthousiasme le journal Enquête à sa Une en écrivant que le ‘’Sénégal a collectionné les trophées continentaux (…) avec un cinquième sacre en moins de deux années’’.
‘’Le football sénégalais a le vent en poupe. Après la CAN chez les Séniors, le Beach Soccer, le CHAN, la CAN U20, c’est autour de la sélection des moins de 17 ans d’enrichir l’armoire à trophées de la Fédération sénégalaise de football avec un cinquième sacre continental’’, souligne Enquête.
‘’Le Sénégal a réussi un grand chelem en remportant un nouveau titre continental’’, écrit Record qui porte en machette ‘’Quintuplé inédit pour le Sénégal’’.
‘’Même le Brésil et l’Allemagne ne l’ont jamais fait. On n’est pas champions du monde, mais on écrit les plus belles pages de l’histoire du football. Quel pays a gagné de manière simultanée cinq trophées différents ? Aucun’’, s’écrie le commentateur du journal le Quotidien.
‘’Une CAN de football de plus dans l’escarcelle des lions du Sénégal. Félicitations aux Lionceaux qui ont remporté avec brio la CAN de leur catégorie. Parcours héroïque ponctué par une finale époustouflante (…)’’, exulte le président de la République Macky Sall dans des propos rapportés par plusieurs journaux.
‘’Décidément les Dieux des stades africains sont avec le Sénégal. En effet, à part la tâche noire de l’élimination de son équipe olympique, le Sénégal a remporté tous les trophées continentaux depuis 2022’’, rapporte Vox Populi, parlant d’un ‘’match renversant contre le Maroc’’.
Le journal les Echos préfère mettre la lumière sur les individualités qui ont fait briller les Lionceaux en terre algérienne.
‘’Le Sénégal a aussi décroché les titres de meilleur gardien, de meilleur coach et du meilleur buteur du tournoi’’, écrit les Echos.
‘’Mené au score, le Sénégal a réussi l’exploit de renverser le Maroc pour soulever sa première CAN U17. Ils entretiennent ainsi la flamme des sacres du pays sur la scène continentale’’, titre le quotidien spécialisé Stades qui porte en manchette ‘’La flamme toujours vive’’.
Le Soleil barre sa Une par un ‘’Mbara Wacc, Gaïndé’’ (Bravo, les Lionceaux). ‘’Comme une prémonition, la bande au coach Serigne Saliou Dia a encore déroulé en s’imposant au finish contre le Maroc sur un score de deux buts à un. Mais quel suspens !’’, souligne Le Soleil.
Dans le chapitre politique de leur livraison du week-end, les journaux rebondissent sur le procès pour viol qui s’ouvre mardi prochain à la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr.
‘’Sonko demande des garanties pour répondre au tribunal’’, mentionne l’Observateur à la Une.
Le Leader du PASTEF s’était retiré depuis quelques jours à son domicile à Ziguinchor (sud), ville dont il est l’édile, mettant en exécution sa décision de ne plus répondre à la justice sénégalaise.
‘’J’ai plus intérêt à aller répondre au tribunal parce que le dossier est totalement vide’’, a justifié le maire de Ziguinchor.
‘’Si on me donne la garantie qu’à mon retour à Dakar, je ne vais pas revivre la situation passée, dès demain je prends l’avion, et mardi je vais au tribunal’’, écrit Vox Populi rapportant des propos d’Ousmane Sonko qui parle dans le même journal de ‘’repli stratégique à Ziguinchor’’.