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21 juin 2025
LA POSITION DE CHEIKH TIDIANE GADIO SUR UNE EVENTUELLE TROISIEME CANDIDATURE DE MACKY SALL A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 22 mai mettent l'accent sur la sortie de l’ancien ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio demandant à Macky Sall de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle, et la réception des Lionceaux au palais
Dakar, 22 mai (APS) – La sortie de l’ancien ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, demandant à Macky Sall de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle, et la réception des Lionceaux, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), sont entre autres sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’APS.
‘’Invité de l’émission Jury du dimanche JDD sur iTV, Dr Cheikh Tidiane Gadio espère que le président Macky Sall ne va pas écouter les Cassandre du Palais sur la troisième candidature’’, rapporte le quotidien L’As.
‘’Il invite Ousmane Sonko à revenir à de meilleurs sentiments ainsi que toute la classe pour ne pas faire basculer le Sénégal qui est en proie au péril jihadiste’’, ajoute la publication qui parle des ‘’vérités’’ de Cheikh Tidiane Gadio.
Cheikh Tidiane Gadio ‘’avait combattu le 3e mandat de Abdoulaye Wade dont il a été le ministre des Affaires étrangères pendant près de 10 ans. Allié du président Macky Sall, il est convaincu que ce dernier fait son deuxième et dernier mandat’’, rapporte le quotidien Bës Bi.
A propos de l’éventualité d’une troisième candidature, WalfQuotidien constate que Cheikh Tidiane Gadio ‘’lâche’’ Macky Sall.
‘’Le président de la République, Macky Sall, ne doit pas compter sur Cheikh Tidiane Gadio pour briguer un troisième mandat à la tête du Sénégal. Invité de l’émission Jury du dimanche sur les plateformes de e-Medias, il a marqué son désaccord en l’invitant à renoncer à une troisième candidature. Il lui conseille, de la manière la plus sincère et possible, de refuser de toutes ses forces de céder aux sirènes, aux vociférations des gens autour de lui’’, écrit Walf.
Selon Sud Quotidien, ‘’Gadio bloque Macky’’. Cheikh Tidiane Gadio, député de la mouvance présidentielle, invite le chef de l’Etat à ‘’se ressaisir parce qu’il n’a plus rien à prouver’’ et à ‘’refuser de toutes ses forces de céder aux sirènes et aux vociférations des gens qui sont autour de lui’’, souligne Sud.
Cheikh Tidiane Gadio ‘’demande à Macky Sall de sortir par la grande porte’’, se fait écho le quotidien EnQuête. ‘’L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Abdoulaye Wade, Cheikh Tidiane Gadio, ‘’demande à Macky Sall de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle (…). A ses yeux, pour l’honneur du pays et du président de la République, il faudrait renoncer à tout projet de troisième candidature’’, écrit le journal.
Selon Vox Populi, ‘’Gadio conseille à Macky Sall de sortir par la grande porte’.
Au sujet d’une éventuelle candidature à la présidentielle de 2024, le quotidien Bës Bi note que Macky Sall ‘’étoffe sa défense’’.
Le journal rapporte que ‘’dans son édition du week-end, Le Figaro révèle que le chef de l’Etat a consulté l’avis d’un constitutionnaliste français du nom de Guillaume Drago. Le journal français affirme que ce dernier en a déduit que Macky Sall peut se représenter en 2024’’.
‘’Un pas de plus pour Macky Sall dans la volonté qui lui est prêtée de faire un 3e mandat. Après le ‘ni oui ni non’, le ‘c’est juridiquement possible’, le président de la République se tourne vers les constitutionnalistes français pour s’assurer que sa candidature est valable’’, commente la publication.
Pour La Tribune, ‘’Macky Sall décroche un juriste français pour forcer sa 3ème candidature’’.
En sport, Le Soleil souligne que ‘’Macky Sall gâte’’ les Lionceaux, vainqueurs de la CAN U17.
‘’Macky Sall remet ça ! De retour hier après leur sacre à la CAN U17, les Lionceaux ont été récompensés d’une prime spéciale de 10 millions de francs chacun par le chef de l’Etat’’, écrit Le Quotidien.
LES CHAMPIONS D’AFRIQUE TOMBENT D’ENTREE
Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, a été battu hier, dimanche 21 mai, (1-0) par les U20 du Japon lors de leur entrée en lice à la coupe du monde de football qui se déroule présentement en Argentine, grâce à un but matinal inscrit
Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, a été battu hier, dimanche 21 mai, (1-0) par les U20 du Japon lors de leur entrée en lice à la coupe du monde de football qui se déroule présentement en Argentine, grâce à un but matinal inscrit par le capitaine de la sélection nipponne, Kuryu Matsuki (15ème minute). Les Lionceaux affrontent après demain mercredi Israël qui a été défait (1-2) par la Colombie pour le compte de la poule C.
Les champions d’Afrique sont tombés d’entrée de jeu. L’équipe du Sénégal de football des moins de 20 ans s’est inclinée (1-0) hier, dimanche 21 mai, contre le Japon, en match comptant pour la phrase de poules de la Coupe du monde de la catégorie qui se déroule en Argentine du 20 mai au 11 juin. La sélection nippone a ouvert le score à la 15ème minute de la première mi-temps par le capitaine Kuryu Matsuki. Samba Diallo a cru avoir égalisé cinq minutes plus tard, avant que l’Assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) n’annule le but pour position illicite de l’attaquant des Lionceaux.
En deuxième période, les hommes de Malick Daf ont poussé en multipliant les assauts dans le camp adverse. Mais, ils n’ont jamais su faire sauter le verrou nippon. Le Sénégal, logé dans la poule C, jouera son deuxième match, après demain mercredi, contre Israël défait plus tôt dans la journée par la Colombie (1-2).Cette dernière sera le dernier adversaire, samedi prochain, du Sénégal dans la phase de poule. Vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations, en Egypte au mois de mars dernier, les joueurs de Malick Daf vont participer à leur quatrième Coupe du monde. Pour sa dernière participation à cette compétition, en 2019, le Sénégal avait atteint les quarts de finale.
En 2015, en Nouvelle-Zélande, l’équipe coachée à l’époque par feu Joseph Koto avait atteint le dernier carré. Les autres représentants du continent qui sont le Nigéria, la Tunisie et la Gambie, sont logés respectivement dans les poules D, E et F.
Les Flying Eagles du Nigéria qui jouaient à la même heure ont réussi leur entrée en s’imposant par 2 buts à 1 devant la République Dominicaine, dimanche. Rappelons que l'Argentine a remplacé l’Indonésie comme pays hôte de cette compétition. Ainsi, la 23ème édition du traditionnel tournoi, organisé tous les deux ans depuis 1977, se déroulera dans le pays qui a soulevé le plus de fois le trophée, à savoir six fois.
HAPSATOU SY INVITE LA JEUNESSE AFRICAINE A SAISIR L’OPPORTUNITE
Entrepreneure internationale et initiatrice de Africa Mith, Hapsatou Sy a lancé un appel à la jeunesse africaine à profiter de l’opportunité que va offrir cet événement (Africa Mith) qui aura lieu du 27 mai au 6 juin 2023 à Diamniadio.
Entrepreneure internationale et initiatrice de Africa Mith, Hapsatou Sy a lancé un appel à la jeunesse africaine à profiter de l’opportunité que va offrir cet événement (Africa Mith) qui aura lieu du 27 mai au 6 juin 2023 à Diamniadio. Elle faisait face à la presse hier, dimanche 21 mai, en perspective de ce grand rendez-vous de portée internationale.
«Africa Mith, c’est l’événement de tous les possibles. C’est faire en sorte que l’Afrique soit racontée par les africains mais cette belle Afrique qu’on a envie de véhiculer. Cette Afrique qui bouge, cette Afrique qui se construit», a lancé Hapsatou Sy, initiatrice de Africa Mith.
Prévu à Diamniadio du 27 mai au 6 juin, Africa Mith, selon l’entrepreneure internationale «c’est un événement à l’endroit de la jeunesse, à l’endroit des entrepreneurs, à l’endroit des artisans, à l’endroit de tous ceux qui veulent faire bouger les choses et prendre leur destin en main et ne pas attendre des autres.» C’est un événement immersif, d’après elle, car «il permet au grand public de rencontrer le business. Il permet à nos jeunes immédiatement de rencontrer les décideurs. C’est un événement, vous allez pouvoir venir pour apprendre, pour vous former, pour vous détendre… », a-t- elle précisé.
Pour rassurer les jeunes quant à la question du suivi, elle déclarera : «Nous, la différence, c’est que vous voyez en lançant Africa Mith, on a ouvert aussi ce lieu dans lequel on se trouve aujourd’hui, l’idée c’est de prendre la suite toute suite. C’est de faire en sorte les jeunes qu’on va repérer là-bas soient incubés toute suite. Qu’on commence à les former pour les accompagner pour que concrètement qu’ils aient du boulot toute suite. Donc, il a commencé depuis un an et il se poursuivra sans arrêt avec pleins d’événements parallèles pour accompagner tout ça», assure-t-elle avant de souligner que l’entrée est gratuite pour toutes les jeunes. Enfin, parlant de cette première édition, Mme Sy espère qu’elle générera plus de cinq mille emplois. «On espère en avoir cinq mille jeunes qui vont faire le déplacement sur le Africa Mtih. (…) On espère que cette première édition de Africa Mith va générer plus de cinq mille emplois.»
Par Félix NZALE
NON SONKO, VOUS AVEZ TORT
J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’interview «exclusive» que M. Ousmane Sonko a accordée à nos confrères de Wal Fadjri, et j’ai été, comme de nombreux Sénégalais, outré par certains propos en direction de la communauté mancagne
Le Sénégal est un pays riche de ses communautés, de ses traditions, de ses cultures et de ses mémoires. Il s’agit, dès lors, de ne pas tout remettre en cause au nom d’une ambition personnelle. La personnalité sui generis de notre Nation ou de notre peuple est cultivée et développée sur la base de cette vérité.
J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’interview «exclusive» que M. Ousmane Sonko a accordée à nos confrères de Wal Fadjri, et j’ai été, comme de nombreux Sénégalais, outré par certains propos en direction de la communauté mancagne. En substance, Ousmane Sonko soutient que le Président Macky Sall, dans sa «stratégie pour (le) liquider», a jeté son dévolu sur ce qu’il appelle «la filière mancagne».
«Filière» a-t-il dit, et précisé. Comme si cette communauté était une organisation terroriste ou une mafia dont on loue les services pour de sales besognes. Sonko a ajouté : «ces gens vivent parmi nous et nous les connaissons». Une invitation claire à les identifier et, le cas échéant, à les attaquer… pour les massacrer ?
Cette sortie du leader de Pastef est d’une gravité extrême qui appelle une dénonciation et une condamnation sans ambiguïté de la part de tout citoyen soucieux de préserver la paix sociale. Y compris des organisations des droits de l’Homme et de la Société civile si promptes à taper sur l’Etat. C’est une question de responsabilité
Homme politique astreint au devoir de précision et de mesure, M. Sonko, qui nous est apparu comme un jocrisse, devrait savoir que ce n’est pas en citant deux ou trois noms à consonance mancagne qu’il faut essentialiser toute une communauté. Suspecter des catégories de Sénégalais d’être des criminels aboutit par ailleurs à réduire la démocratie. Et donc, au fond, à affaiblir la Nation. En homme politique qui aspire à la magistrature suprême, il s’agit de ne pas se tromper de combat et d’arrêter de ratiociner.
M. Sonko, vous avez tort et vos propos sont dangereux. Il est totalement contreproductif de comprendre ou de faire comprendre que le patriotisme se défini comme l’affirmation d’une forme d’âme contre d’autre formes d’âme. Ignorer cela, c’est ne pas faire l’effort de transformer notre appétit de haine en désir de justice.
Notre pays est de plus en plus travaillé par des vents puissants et hostiles, secoué par des tensions de plus en plus vives. Prise dans le tumulte d’occurrences menaçantes, sa cohésion nationale est de plus en plus mise à rude épreuve, notamment par des discours incendiaires, communautaristes et de rejet, entretenus au premier chef par des politiciens pyromanes ou leurs affidés. N’at-on pas d’ailleurs entendu Pape Djibril Fall stigmatiser lui aussi la communauté diola simplement parce que certains membres de cette entité ont, selon lui, manifesté leur soutien à Sonko ? Si le Sénégal est devenu un pays malade, c’est bien à cause d’une certaine classe politique, en particulier, incapable de transcendance et de réflexion constructive.
La perspective doit faire débat. Pour affronter cet avenir aussi imprévisible qu’inquiétant, notre pays a besoin de nouveaux repères et de nouveaux paradigmes. Cela commence par l’impératif et la nécessité de balayer les débats aussi tumultueux qu’improductifs. Chaque Sénégalais doit donc refuser de n’être qu’un voyageur de passage dans son histoire ; parce qu’il est aussi comptable vis-à-vis des générations futures de son action et de ses déprédations.
Ce dont nous avons besoin, et que peinent à comprendre certains, c’est bien d’une nouvelle présence qui ne saurait faire l’économie d’une interrogation individuelle et collective sur les principes éthiques fondamentaux qui doivent guider notre action. Enfin, à Ousmane Sonko, je rappelle cette vérité : la liberté de vous exprimer ne doit pas vous faire oublier que les gens ont aussi la liberté de vous critiquer. Il en est de vous comme de tous ceux qui portent la parole publique et qui l’expriment.
LES ACTEURS DE LA PECHE ETALENT LEURS INQUIETUDES
Les acteurs de la pêche dans le département de Rufisque craignent la mort de leur filière avec le début prochain de l’exploitation du pétrole et du gaz en mer.
Les acteurs de la filière expriment leurs inquiétudes face à la perspective d’exploitation du pétrole et du gaz. Au cours d’un atelier d’échanges et de partages organisé par l’ONG Action Solidaire Internationale au CNFA de Rufisque, ils ont préconisé la mise en place d’une loi sur le contenu local qui prend en charge leurs préoccupations spécifiques.
Les acteurs de la pêche dans le département de Rufisque craignent la mort de leur filière avec le début prochain de l’exploitation du pétrole et du gaz en mer. Ces pêcheurs qui font déjà face aux conséquences des changements climatiques s’attendent à une aggravation de cette situation avec les plateformes pétrolières qui induisent des restrictions sur les aires de pêche. « Actuellement, les plateformes qui sont en train d’être installées nous donnent chaque fois des alertes nous disant que sur une surface de 500 m2, les pêcheurs ne doivent pas s’approcher. Il y a un rétrécissement de nos champs d’action. Aussi vu le changement climatique et la rareté de la ressource, si l’Etat se focalise uniquement sur l’exploitation pétrolière qui a une durée de vie alors que la ressource halieutique n’a pas de durée de vie, il risque de se poser un problème de sécurité alimentaire. Je vois mal comment prioriser l’exploitation du pétrole et laisser en rade la pêche artisanale. Déjà, les quantités ont baissé avec la surexploitation, les changements climatiques et la pression sur la ressource », se désole Cheikh Mbengue, coordonnateur du réseau départemental des Conseils locaux de pêche artisanale.
Selon le chef du service départemental des pêches de Rufisque, la loi sur le contenu local permet de trouver des voies pour assurer une résilience de la filière. « Avec l’arrivée du pétrole et du gaz sur les plateformes, il y a la loi sur le contenu local. L’Etat du Sénégal a déjà paré à cela et avec cette loi, je pense qu’on va essayer de développer des mesures de résilience pour essayer de s’adapter à ce phénomène qui vient à son heure pour la vie socioéconomique du Sénégal. Donc on est obligé de s’adapter à cela d’où l’importance de ce genre d’ateliers pour expliquer aux CLPA concernés cette loi sur le contenu local qui n’est que bénéfique pour le secteur de la pêche », rassure Pape Masse Sène.
Le chef du service rappelle que le secteur rapporte 13 milliards de francs pour une production annuelle un peu au-dessus de 300 tonnes. Malgré tout, les acteurs de la pêche souhaitent avoir une loi sur le contenu local qui prend en charge leurs besoins et pourquoi pas leur assurer une reconversion pour assurer leur survie économique.
En effet au cours des échanges, les acteurs de la filière ont tous pointé un déphasage entre les préoccupations du secteur et les promesses contenues dans la loi sur le contenu local. « Aujourd’hui, ils veulent une adéquation par rapport au contenu local sectoriel. Car la loi est à vocation nationale et eux, ils souhaitent qu’on prenne spécifiquement en compte le secteur de la pêche artisanale pour qu’ils puissent au moins pallier les pertes qu’ils subissent. Ils sont préoccupés par la compensation par rapport aux pertes car, les préjudices sur le plan économique s’aggravent au fur et à mesure. Il faudrait forcément voir une reconversion de ces acteurs dans d’autres secteurs. Ce qu’ils réclament, c’est un contenu local qui doit prendre en compte les acteurs de cette pêche dans le contexte de cette exploitation pétrolière et gazière », a dit Rokhaya Fall de l’ONG Action solidarité internationale, initiatrice du dialogue entre les acteurs sur les enjeux de l’exploitation.
VIDEO
SAMBA THIAM DE L’ONDH LIVRE SON DIAGNOSTIC
Invité de l’émission Objection du dimanche 21 mai 2023, sur Sud Fm (privé), Samba Thiam, professeur titulaire de classe exceptionnelle à l’Université Cheikh Anta Diop a qualifié de mitigée la situation des droits de l’homme au Sénégal.
« La situation des droits de l’homme au Sénégal, peut être présentée de façon mitigée » : c’est la conviction exprimée par le professeur titulaire de classe exceptionnelle à l’université Cheikh Anta Diop. Samba Thiam qui était l’invité hier, dimanche 21 mai 2023, de l’émission Objection de la radio Sud Fm (privé). Selon l’universitaire, ce qui fait défaut malgré qu’il y ait des règles et institutions, c’est non seulement le fait de ne pas mettre l’Etat en avant, mais également le fait de ne pas prendre de la distance vis-à-vis des institutions de la République.
Invité de l’émission Objection du dimanche 21 mai 2023, sur Sud Fm (privé), Samba Thiam, professeur titulaire de classe exceptionnelle à l’Université Cheikh Anta Diop a qualifié de mitigée la situation des droits de l’homme au Sénégal. « La situation des droits de l’homme au Sénégal peut être présentée de façon mitigée. On peut dire que les principes sont là : les mécanismes juridiques, des instruments internationaux que nous avons adoptés. Le Sénégal, un bon moment, a montré un bon exemple, a montré au monde qu’on peut évoluer énormément, qu’on peut mener une belle quête de l’idéal des droits de l’homme. Nous sommes admirés, nous sommes regardés, nous avons ouvert, nous avons créé les chemins. Il nous faut aller préserver ces acquis », a-t-il soutenu.
Et le président de l’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH) d’alerter dans la foulée: « Aujourd’hui, nous sommes très inquiets, au point de craindre que ces principes, ces acquis soient bafoués davantage. Il faut que, dans notre pays, on continue la même trajectoire. Qu’il y ait de plus en plus un cadre de libre expression. Qu’il y ait la possibilité de s’opposer dans ce pays. C’est la contradiction qui donne un sens à la démocratie ».
A la question de savoir comment on en est arrivé à un stade d’inquiétude dans un pays jadis considéré comme un pays de démocratie, il répondra : « Je pense que je peux me tromper, s’il y a des jeux qui sont incarnés par d’autres personnes qui se laissent emporter par des intérêts d’ordre privé, d’ordre personnel. S’il y a un rapport de forces, s’il y a un camp et un autre, si nous sommes entre des hommes politiques qui s’expriment et qui jouent leur comédie, nous, le peuple, nous n’allons pas nous retrouver, le jeu démocratique ne peut pas être organisé ».
A cet égard, l’ancien directeur de l’Institut des droits de l’homme et de la paix pointe du doigt un certain nombre de gaps : « Ce qui fait défaut, c’est le fait de ne pas mettre l’Etat en avant, c’est le fait de ne pas prendre de la distance vis-à-vis des institutions de la République, c’est le fait de ne pas se soumettre au droit. Il faut que le droit soit mis en avant. Il faut que le politique se soumette au droit. Il ne faut pas que le droit soit au service du politique. Que ceux qui respectent le peuple, que ceux qui s’opposent respectent les institutions de la République. »
Concernant cependant la question des arrestations dont les chiffres auraient fait état de plus de cinq cent détenus, l’agrégé en droit parle d’anormalité pour un pays qui se dit Etat de droit : « Le fait qu’il y ait un grand nombre d’arrestations à priori, on dit que ce n’est pas normal. Que d’un seul coup, on arrête beaucoup de personnes, qu’il y ait une cascade, ce n’est pas normal. Dans un pays qui se dit démocratique, dans un pays qui se dit Etat de droit, on ne doit pas être arrêté parce qu’on a exprimé son opinion. Nous avons épousé, nous avons adopté ces valeurs », fulmine l’avocat à la Cour, en précisant toutefois qu’ «il faut faire attention, il faut se dire que l’opinion qu’on émet doit aussi se soumettre aux lois, doit se soumettre à la réglementation. Il faut faire attention. Il y a des délits de droit commun. Si vous dérapez, si vous portez atteinte à ces règles que nous avons fixées, vous ne pouvez pas vous retrancher derrière votre casquette politique pour dire voilà je suis arrêté, ce n’est pas normal».