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20 juin 2025
UNE AVENTURE RISQUÉE
D’une part, Sonko ne veut pas passer pour un rebelle qui refuse de se soumettre aux institutions. D’autre part, il tente de trouver des arguments légitimant sa volonté de ne plus déférer aux convocations de la justice
Avec la forte probabilité d’être jugé par contumace et d’être condamné sans possibilité de faire appel ou de pourvoi, Sonko semble mettre de l’eau dans son ‘’bissap’’, mais pose des conditions presque impossibles à satisfaire.
La grande interrogation, à 24 heures du procès, c’est si Ousmane Sonko va-t-il continuer de snober la justice ? Une chose est sûre : s’il suit les conseils de ses avocats, il va se présenter devant la Chambre criminelle, le mardi 23 mai 2023, pour faire face à la plaignante Adji Sarr. Le 8 mai dernier, suite au premier renvoi, le pool des avocats répondait à cette question, notamment par la voix de Maitre Youssoupha Camara : ‘’Tout dépend de ce qu’il recevra. S’il reçoit sa convocation, nous ses avocats, nous lui conseillons de venir. Mais il décidera.’’
Dans la foulée, la robe noire s’empresse de poser des conditions comme pour être en phase avec son client qui s’était radicalisé. ‘’Ousmane Sonko, précisait-il, n’a jamais refusé de venir. Il a fait une conférence de presse et il a expliqué pourquoi il a entamé la désobéissance civile. Parce que tout simplement ses droits ne sont pas respectés. Chaque fois qu’il est convoqué, sa maison est bunkérisée, son quartier barricadé. Chaque fois qu’il est convoqué, arrivé à la stèle Mermoz, il est brutalisé. Il a même fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Si les conditions sont réunies, il sera là. Si les conditions ne sont pas là, il ne va pas venir’’, s’est-il répété.
Avant ces précisions faites devant le palais de Justice de Dakar par le pool des avocats de la défense, Maitre Said Larifou avait déjà annoncé la couleur depuis Paris. Exigeant lui aussi la garantie de conditions sécuritaires, il revenait sur les conditions requises par son client. ‘’D’abord, il faut qu’il soit convoqué. Ensuite, s’il est convoqué, M. Sonko se rendra au tribunal, si toutes les conditions de sécurité sont garanties. Tout le monde sait pourquoi il impose ces conditions’’.
Depuis, la ligne de défense officiellement proclamée est on ne peut plus claire. D’une part, Sonko ne veut pas passer pour un rebelle qui refuse de se soumettre aux institutions et aux lois de la République. D’autre part, il tente vaille que vaille de trouver des arguments juridiques légitimes pour expliquer sa volonté manifeste, à tort ou à raison, de ne plus déférer aux convocations de la justice. Ces raisons sont les suivantes : ‘’Le retrait immédiat de la logistique impressionnante transférée à Ziguinchor ; la libération de toutes les personnes injustement arrêtées et incarcérées, ainsi que l’arrêt de toutes les persécutions et poursuites contre toutes les personnes qui ont eu à exprimer leur opinion sur le fonctionnement des institutions ou sur l’urgence de mettre fin à tout ce qui envenime l’instabilité sociale actuelle dont l’État se trouve être le seul et unique responsable est une exigence de la nation’’, résumait Maitre Ciré Clédor Ly qui se proposait de traduire en langage juridique l’interview de son client diffusée dans Walf la nuit du vendredi au samedi.
En sus, Sonko et ses avocats exigent les conditions dans lesquelles le leader politique devrait répondre au tribunal. Autrement dit, il faudrait que Dame Justice se plie à la volonté du leader de Pastef pour qu’il réponde au tribunal. Ou plutôt pour que le maire de Ziguinchor accepte de recevoir sa convocation.
Cela dit, parmi les arguments avancés, certains sont difficilement conciliables.
En effet, tantôt Sonko invoque les dysfonctionnements de la justice pour expliquer sa décision d’entamer une désobéissance civique ou civile. ‘’Face à une justice injuste, instrumentalisée par l’Exécutif, face à un État injuste, violent, il n’y a qu’une solution et une réponse : c’est la résistance. Je rappelle encore une fois aux Sénégalais que nous avons une obligation patriotique de résister à la machine d’oppression du président Sall’’, disait-il, il y a une quinzaine de jours.
Malgré cette radicalisation, la justice continue de dérouler comme si de rien n’était. Ce qui peut être lourd de conséquences pour la défense, si le procès se tient dans ces conditions, car Sonko risque d’être jugé par contumace.
Dans sa note explicative, Me Ly précisait : ‘’... La contumace n’est rien d’autre que le défaut simple en matière criminelle avec cette différence qu’elle n’est susceptible ni d’appel ni de pourvoi en cassation et cette réserve qu’en cas d’arrestation ou de constitution de prisonnier, la condamnation est anéantie de plein droit, sauf si le contumax acquiesce de la décision qui a été rendue dans les 10 jours.’’ Cela pourrait peut-être expliquer les raisons pour lesquelles Sonko a revu son discours depuis quelque temps et ouvre de plus en plus une brèche pour répondre à la justice, en mettant en avant les raisons de sécurité et le respect de ses droits comme préalables à sa comparution.
Depuis qu’il s’est retranché à Ziguinchor, Ousmane Sonko et Cie ont dénoncé une volonté de l’État d’aller le cueillir par la force. Seulement, du côté de l’État, une telle version n’a jamais été confirmée. Le mardi 16 mai déjà, ‘’EnQuête’’ informait : ‘’Selon les dernières informations qui nous parviennent, aucune opération ne sera initiée contre lui, bien que cette option ait été envisagée. La liberté lui sera laissée de se présenter ou pas au procès…’’
Depuis lors, malgré l’intensité des échauffourées autour de sa maison à Ziguinchor, l’opposant radical n’a pas été interpellé.
Pour ses partisans, la volonté de l’État de l’arrêter ne fait l’ombre d’aucun doute, mais que c’est la détermination des populations qui les en empêche. Du côté des autorités, on invoque plutôt des nécessités de garantir l’ordre public pour justifier cette présence policière. ‘’Il n’a jamais été question de l’arrêter. C’est une décision que seul le juge peut prendre et ce n’est pas encore le cas. Ousmane Sonko veut créer à tout prix les conditions d’une insurrection. La vérité est que depuis 2021, il cherche à embraser le pays pour éviter de répondre à la justice’’, confie ce responsable, tout en assurant que l’arrestation de Sonko n’est pas à l’ordre du jour. ‘’S’il ne se présente pas, c’est simple, c’est au juge de décider s’il va délivrer une ordonnance de prise de corps ou le juger par contumace. Pas à l’autorité administrative’’.
L’autre bizarrerie de cette controverse, c’est la convocation d’Ousmane Sonko. Alors que du côté de la défense, on clame urbi et orbi que Sonko n’a jusque-là pas reçu une convocation régulière, l’autre camp l’accuse d’avoir organisé les conditions pour ne pas recevoir de convocation. ‘’Il ne s’est pas limité à se retrancher à Ziguinchor en fermant toutes les possibilités de lui remettre la convocation. Il a demandé à tous ceux qui sont susceptibles de la recevoir de refuser de prendre la convocation’’.
Par ailleurs, s’il y a une chose sur laquelle les parties semblent s’accorder, c’est que jusque-là, le président du tribunal, seul habilité à décerner une ordonnance de prise de corps, ne l’a pas encore fait.
SUR LA CROISETTE, NOUVELLE VAGUE AFRICAINE
Avec deux films en compétition, une poignée d'autres disséminés dans les sélections parallèles et deux membres du jury originaires du contient, l'Afrique n'a jamais été aussi présente à Cannes
Avec deux films en compétition, une poignée d'autres disséminés dans les sélections parallèles et deux membres du jury originaires du contient, l'Afrique n'a jamais été aussi présente à Cannes.Une "émulation artistique" portée par une nouvelle génération de cinéastes.
Une deuxième Palme d'or pour ce continent habituellement sous-représenté à Cannes et dans les autres festivals de 7e art ? "La concurrence est très, très rude", dit à l'AFP la benjamine de la compétition, Ramata-Toulaye Sy, sans se risquer à davantage de commentaires.
Née en France -- où elle a grandi -- de parents Sénégalais, elle a livré à Cannes un premier long-métrage empreint de lyrisme sur l'émancipation d'une femme peule.
L'autre réalisatrice du continent en lice pour la Palme est la Tunisienne Kaouther Ben Hania, révélée au grand public grâce à son thriller sur une victime d'un viol "La belle et la meute", présenté à Cannes en 2017.
Toutes deux peuvent succéder à l'Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d'or en 1975 avec "Chronique des années de braise".Il est à ce jour le seul cinéaste africain a avoir reçu la distinction suprême sur la Croisette.
- "Pas mis en valeur" -
Sénégal, Tunisie, Maroc, Algérie, Cameroun, Soudan...Les films en provenance d'Afrique sont en pleine lumière.
"On est face à l'arrivée d'un nouvelle génération, mieux formée et qui a des choses à dire", souligne auprès de l'AFP Kaouther Ben Hania."Il y a une vraie émulation artistique", complète le Marocain Kamal Lazraq.
"Les meutes", son premier long-métrage qui suit la folle nuit au cours de laquelle un père et son fils tentent de se débarrasser du corps d'un homme, a été présenté en Sélection officielle, dans la catégorie Un certain regard.
L'année dernière, sa compatriote Maryam Touzani -- membre du jury cette année -- livrait un somptueux long-métrage sur le tabou de l'homosexualité dans le royaume chérifien.Un film qui avait été présenté dans la même section.
A la Quinzaine des cinéastes, une autre section parallèle du Festival, le film "Déserts" de Faouzi Bensaïdi, sorte de western contemplatif tourné dans le Rif, n'a laissé personne indifférent.
"Le Maroc fait depuis des années un vrai travail d'accompagnement de la production cinématographique", assure Kamal Lazraq.Même tonalité chez Ramata-Toulaye Sy, qui a loué l'accompagnement du gouvernement sénégalais concernant son film.
Pour d'autres, le soutien financier et logistique n'est pas toujours au rendez-vous, comme l'avait dit publiquement Kaouther Ben Hania en 2021.
Peut-on parler d'une percée du cinéma africain ? Non, rétorque à l'AFP le cinéaste malien (Carrosse d'or cette année) Souleymane Cissé."Les films africains ont toujours existé mais n'ont jamais été mis en valeur", soutient-il.
"La production africaine est riche et variée, il est temps de s'y intéresser", poursuit-il, dénonçant le "mépris" des Occidentaux."Ce sont aux distributeurs d'aller chercher les films africains", abonde Ramata-Toulaye Sy, qui enseigne le cinéma à Dakar."Ils ont toujours été là, devant nous", assure-t-elle.
Tous les cinéastes sollicités par l'AFP disent partager la même ambition: faire des films ancrés en Afrique mais à "portée universelle".
Reste que le chemin est souvent semé d'embûches: "Dans notre région, la culture dérange", affirme le Soudanais Mohamed Kordofani, pour qui le tournage de son premier long-métrage "Goodbye Julia" (présenté en Sélection officielle) a été "très compliqué".
"Tourner dans un pays instable, où il y a des manifestations et des émeutes, n'est pas évident.On est vite rattrapés par la réalité de nos pays".
MACKY SALL PEUT LÉGITIMEMENT SE PRÉSENTER À LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024
Le constitutionnaliste français Guillaume Drago, consulté par le chef de l'État, estime que la révision constitutionnelle de 2016, qui raccourcit la durée du mandat, «a posé des principes nouveaux pour l’élection »
Alors que le président de la République, Macky Sall, n’a pas encore officiellement donné sa position relative à une probable troisième candidature à la présidentielle du 25 février 2024, un constitutionnaliste français, a montré la « légalité » d’une telle candidature. Il s’agit en effet de Guillaume Drago.
D’après le journal « Le Figaro », qui l’a révélé dans son édition de ce week-end, ce professeur agrégé de droit public à Paris II Panthéon, ex-directeur de l’Institut Cujas, note que la révision constitutionnelle de 2016, qui raccourcit la durée du mandat, «a posé des principes nouveaux pour l’élection ». Il rappelle également que, dans une consultation préalable, le Conseil constitutionnel estime que le mandat en cours du président de la République (en l’occurrence le premier mandat de Macky Sall, Ndlr) est hors de portée de la loi nouvelle».
Guillaume Drago en conclut qu’au terme d’un exposé de 16 pages, que Macky Sall peut se représenter en 2024, en vue d’un troisième mandat.
LES SOCIALISTES EXPRIMENT LEUR INSATISFACTION À PROPOS DU COMPAGNONNAGE AVEC BBY
Les socialistes se sentent marginalisés au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et ils l’ont fait savoir samedi dernier lors de la 16e session du bureau politique tenue à la maison du parti à Colobane
Le Bureau politique du Parti socialiste (Ps) s’est réuni samedi dernier sous la présidence de sa secrétaire générale nationale, Aminata Mbengue Ndiaye. Cette rencontre a permis de se pencher sur la vie du parti, l’évaluation des élections, le financement de la formation, la communication, la redynamisation des structures de jeunes et de femmes, et le compagnonnage au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Pour ce dernier point, les socialistes n’ont pas manqué d’exprimer certaines insatisfactions.
Les socialistes se sentent marginalisés au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et ils l’ont fait savoir samedi dernier lors de la 16e session du bureau politique tenue à la maison du parti à Colobane. Evaluant les 10 ans de compagnonnage avec Bby, des responsables de la formation verte n’ont pas caché leur mécontentement. Selon le coordonnateur de la cellule de communication du Ps, beaucoup de choses ont été dites à ce propos et certains de ses camarades socialistes ont exprimé certaines insatisfactions. «Cela, on ne se le cache pas», renchérit Abdou Karim Mbengue avant d’ajouter dans la foulée que des recommandations ont été formulées en ce sens afin que le Ps soit plus considéré dans la coalition et qu’il puisse jouer un meilleur rôle en tant que membre fondateur de Bby. Des propositions ont été ainsi faites, dit-il, dans le sens d’échanger avec le Président de la coalition. Il faut souligner que Monsieur Mbengue n’est pas revenu en détails sur les principales revendications de ses camarades en rogne. Ce qu’il faut noter cependant, c’est que le Ps est en chute libre depuis 2012 et qu’il a perdu plusieurs de ses bastions politiques lors des élections locales de 2014 et de 2022. Avec plus d’une centaine collectivités territoriales avant l’arrivée au pouvoir de Macky Sall à la magistrature suprême, la formation verte s’est retrouvée avec une cinquantaine de mairies et départements en 2014, puis 20 mairies et conseils départementaux sur l’ensemble du territoire après les locales de 2022.
Pour le nombre d’élus à l’Assemblée nationale, le Ps est passé de 20 députés en 2012 à 16 en 2017 puis 6 élus en 2022. Suffisant pour qu’Aminata Mbengue Ndiaye et Cie se sentent de moins en moins considérés au sein de la mouvance présidentielle.
Par ailleurs, cette session du bureau politique a permis d’examiner plusieurs recommandations du séminaire organisé les 11 et 12 février derniers autour du thème central : «Le Parti socialiste (Ps) à la croisée des chemins». Il s’agit au total de cinquante recommandations qui ont été validées samedi dernier par les membres du bureau politique élargi aux Secrétaires généraux de coordinations.
Et selon le secrétaire national en charge des TIC et Coordonnateur de la cellule de communication du Ps, il a été adopté un programme de redynamisation de la formation. A en croire Abdou Karim Mbengue, ce programme a été validé moyennant quelques ajustements nécessaires pour le coller au calendrier électoral. «Nous allons mettre en œuvre ces recommandations en privilégiant la redynamisation du Ps à la base», a souligné le sieur Mbengue.
Prenant la parole, Dié Maty Fall a indiqué que les femmes se sont affirmées lors de la rencontre et qu’elles ont demandé à ce qu’elles ne soient pas oubliées en matière de représentativité et de représentation. Selon la porte-parole adjointe du Ps, cela est d’autant plus important que derrière chaque leader, il y a des centaines voire des milliers de femmes qui travaillent à la base et qui leur permettent d’être leader. «Un parti doit marcher dans ces deux jambes», a-t-elle conclu.
PAR Madiambal Diagne
LES CHEVAUX DE TROIE D'OUSMANE SONKO
Je n’ai eu de cesse de mettre à nu, toujours avec des éléments factuels irréfutables, le gros danger qu’il représente pour la paix civile, la concorde et surtout la sécurité nationale
Dans une chronique en date du 9 janvier 2019, titrée «J’accuse Ousmane Sonko sur des faits précis», je révélais ses transactions foncières peu orthodoxes et ses graves travers liés à l’argent. Mais l’homme, incapable de battre en brèche les éléments factuels fournis et qu’il était loisible à quiconque de vérifier de lui-même, cherchait à s’en sortir par une pirouette, affirmant simplement que «Madiambal est un menteur». Il versera même dans l’imbécilité pour dire que «c’est à cause de ses mensonges qu’il est tout noir». Je n’ai eu de cesse de mettre à nu, toujours avec, à l’appui, des éléments factuels irréfutables, le gros danger qu’il représente pour la paix civile, la concorde nationale (il a fini d’introduire dans le débat politique sénégalais le dangereux virus de l’ethnicité) et surtout la sécurité nationale.
C’est dans cet esprit que le 15 mai 2023, dans ma chronique intitulée «Ousmane Sonko, la fuite d’un homme cerné», je l’interpellais sur des questions essentielles. Invité de l’émission Faraam Facce de la Tfm, le mercredi 17 mai 2023, animée par Papa Ngagne Ndiaye, j’ai insisté sur ces différents points.
1. Sur sa posture honteuse de fuite de ses procès contre Adji Sarr et Mame Mbaye Niang, alors qu’il clamait sur tous les toits et sur tous les tons son impatience à en découdre devant la barre des tribunaux.
2. Ses accointances avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), notamment sur ses visites dans le maquis, en particulier celle pour rencontrer le chef de guerre Salif Sadio, dans la nuit du 5 au 6 janvier 2023, accompagné de 13 «sages» du Blouf. Il devait bien se douter qu’il y aurait une carte dans la manche. Par exemple que, parmi ce groupe d’une vingtaine de personnes présentes, il aurait pu y avoir quelques-unes qui pouvaient être tentées d’immortaliser cet instant par des images ou des enregistrements audios. Une piqûre de rappel, au cas où j’aurais pu oublier qu’en mars 2021, après les violentes émeutes qui avaient occasionné 14 morts, Ousmane Sonko avait donné un ordre public «aux combattants du Mfdc de baisser les armes».
3. J’avais aussi évoqué son escapade avec Barthélemy Dias, le 21 janvier 2022, en Guinée-Bissau. Ils avaient emprunté des chemins de traverse, car Ousmane Sonko, qui était sous le régime d’un contrôle judiciaire auquel l’avait soumis le juge d’instruction en charge de l’affaire de viols et autres sévices sexuels dont se plaint la dame Adji Sarr, devait se cacher pour passer la frontière. Un agent d’une structure de santé publique à Ziguinchor leur avait servi de guide pour se faufiler entre les barrages de sécurité.
4. Ousmane Sonko avait aussi à répondre de la visite d’un sbire qu’il m’avait envoyé pour fomenter une stupide tentative d’assassinat. Une histoire rocambolesque que j’avais rendue publique (voir aussi «la dernière manœuvre idiote de Ousmane Sonko» 5 décembre 2022). Je prévenais qu’il allait nous sortir une histoire loufoque de tentative d’empoisonnement.
5. Toujours dans l’émission de Pape Ngagne Ndiaye, Faraam facce de la Tfm, j’ai indiqué que Ousmane Sonko, de manière directe ou indirecte, a eu à m’envoyer des émissaires pour négocier avec le régime de Macky Sall. Il est opportun de souligner qu’à ces différents émissaires, j’ai systématiquement tenu un langage clair et précis, notamment exigeant tel ou tel gage ou soulignant qu’il était le demandeur exclusif et qu’il n’avait droit à aucune prétention, et que si je devais tenter quoi que ce soit, ce serait à ma seule discrétion et mes conditions. Ainsi, je mettais de l’eau dans le moulin de Barthélemy Dias qui avait révélé que Ousmane Sonko a été demandeur de discussions avec Macky Sall.
Assurément, le public reste avide de réponses de Ousmane Sonko sur ces questions fondamentales et les attentes étaient grandes de le voir clarifier tout cela, notamment quand il avait annoncé, le lendemain de mon passage à l’émission Faaram Facce, qu’il allait sur le plateau de la chaîne Walfadjri pour une grande interview le vendredi 19 mai 2023. Tous les téléspectateurs ont pu observer la lâcheté avec laquelle il a éludé toutes ces questions. Cela ne surprend guère du personnage qui n’affronte jamais ses contempteurs à la loyale, «il plaide toujours par procureur». Mais ce qui m’a le plus surpris et étonné, c’est que Pape Alé Niang, journaliste, ait accepté de lui servir de «cheval de Troie» pour essayer de décrédibiliser ma parole.
Pape Alé s’est dévoué pour l’honneur de Ousmane Sonko
Je dois sincèrement dire ma tristesse et ma gêne, quitte à me faire violence, de devoir répondre à Pape Alé. Répliquant à une question de Pape Ngagne Ndiaye à la Tfm, qui relayait des accusations portées dans les médias, qui voudraient que Madiambal n’aurait pas soutenu Pape Alé Niang durant les épreuves de ses emprisonnements, alors que Pape Alé avait été très actif durant la mobilisation en faveur de la libération de Madiambal Diagne en 2004, j’ai répondu : «Je ne suis pas sûr que Pape Alé, sa famille, ses amis, ses avocats diraient cela. Quand on ne sait pas, on ne sait pas. Je n’en dirai pas plus.»
Piqué par je ne sais quelle mouche, Pape Alé, non seulement s’est épanché sur mon compte à travers les salons dakarois mais, ô sacrilège, a posté un tweet injurieux à mon endroit. Il a osé reprendre la rhétorique habituelle de Ousmane Sonko à mon égard : «Madiambal, tu sais en âme et conscience que tu ne dis pas la vérité. Aucun membre de ma famille ne te connait. Je reviendrai en détails sur comment ton journal Le Quotidien a essayé de m’enfoncer sans vergogne avec des mensonges abominables. Fen dou bediaw» (Ndlr : une expression en langue wolof qui voudrait dire qu’un mensonge ne dure jamais). En découvrant ce tweet que je ne mérite pas, des consœurs et confrères embarrassés m’ont appelé pour exprimer, qui leur tristesse, qui leur dégoût. Comme dirait Alexandre Dumas, «il est des services si grands qu’on ne peut les payer que par l’ingratitude». J’avoue que j’avais vivement espéré que ce moment d’égarement passé, Pape Alé reviendrait à la raison pour faire amende honorable, encore que je n’ai pas de doute que certains de ses proches ont dû lui parler. Mais c’était perdre de vue que le dévoué s’oublie et met son gourou au-dessus de tout.
En effet, lors de sa première arrestation, le 6 novembre 2022, Lika Sidibé, Aïssatou Mbène Kane et Daouda Mine m’avaient, chacun de son côté, appelé pour me demander de m’impliquer afin d’obtenir une liberté provisoire pour Pape Alé Niang. Après moult démarches dont je tenais régulièrement informés les amis de mon jeune confrère, (des démarches qui, il faut le dire, étaient bien laborieuses), je peux dire avoir pu faire partie des personnes qui avaient œuvré pour la libération de Pape Alé Niang, dans le sens d’amener le ministère public à ne pas s’opposer à la demande de liberté provisoire. Pape Alé Niang était élargi de prison et placé sous contrôle judiciaire, assigné à des mesures strictes. Moins d’une semaine après, Pape Alé Niang fera à nouveau parler de lui et se fera arrêter. Le juge révisa la mesure de contrôle judiciaire pour le placer en détention. Malgré l’embarras, Lika Sidibé était revenue à la charge. Il ne restait plus dans le comité de soutien à Pape Alé Niang constitué par dix journalistes, que trois d’entre eux, en l’occurrence Lika Sidibé, Ibrahima Lissa Faye et Mamadou Thior. Lika était mon contact exclusif.
Pour sa part, l’avocat de Pape Alé Niang, Me Moussa Sarr, demanda à me rencontrer le 26 décembre 2022. Il expliqua qu’il faudrait sauver Pape Alé Niang de lui-même, car il risquait de laisser la vie dans sa grève de la faim. Me Sarr disait être venu me solliciter, après discussion avec la famille de Pape Alé Niang, notamment son épouse et son frère Maguette Niang (l’estime et l’empathie que j’ai pour Maguette sont connues des plus hautes autorités de l’Etat). Je soulignais à Me Sarr la nécessité de donner des gages sérieux pour éviter une nouvelle récidive et c’était la condition sine qua non pour que j’intervienne à nouveau dans cette affaire. Me Sarr en a convenu avec moi et a promis d’exiger une lettre manuscrite, signée par Pape Alé Niang, s’engageant à respecter scrupuleusement les conditions d’un nouveau contrôle judiciaire. Me Moussa Sarr me quitta, décidant d’aller de son pas rendre visite à son client en prison pour en discuter. Il m’envoya le document signé, moins de deux heures après notre entretien, c’est-à-dire ce 26 décembre 2022. C’est dire que, manifestement, Pape Alé piaffait d’impatience de mettre un terme à son supplice. J’ai fait authentifier l’écriture par Lika Sidibé qui avait travaillé étroitement avec Pape Alé à la radio Sud Fm. Sa teneur est la suivante : «Suite à la demande de mes parents, de ma famille et de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier et de son environnement. Je ne me prononcerai plus également sur les Forces de défense et de sécurité et sur les autorités qui les incarnent, jusqu’au règlement définitif du dossier me concernant.» Je saisis alors les autorités de l’Etat. Cette fois, tout le monde se braqua et me reprocha même mon intermédiation. Qu’à cela ne tienne ! J’ai insisté, piquant parfois des colères jusqu’à ce qu’un ministre me dise : «De toute façon, tu nous mets la pression pour le libérer en demandant au Parquet de ne pas s’opposer, mais tu seras le premier qu’il insultera après.»
Je répliquai à mon contempteur : «Tant pis, toi aussi, tu as des petits frères qui peuvent t’insulter et te mordre même, mais cela n’empêche pas qu’ils restent tes petits frères et que tu continueras de les aider en cas de besoin.» Il a finalement fallu que le Président Macky Sall instruisit que le ministère public ne s’opposât plus à la demande de liberté provisoire. Pape Alé Niang sera ainsi libéré de prison. Il n’y a aucune gloriole à tirer de tout cela, mais il apparaît nécessaire de rétablir la vérité des faits. Mieux, le 30 mars 2023, Pape Alé Niang avait décroché une interview avec le rebelle, membre du Mfdc, Mamadou Nkrumah Sané, et en avait annoncé la diffusion. J’alertais immédiatement son avocat, Me Moussa Sarr, pour lui préciser qu’en cas de diffusion d’un tel entretien et que si d’aventure Pape Alé devait être arrêté à nouveau, je n’accepterais plus de chercher à le sortir de prison. Moins d’une demi-heure après, Me Sarr me confirma que Pape Alé Niang renonçait à la diffusion. Le journaliste postera un tweet d’ailleurs pour l’annoncer : «Sur conseils de mes avocats, je renonce à la diffusion de l’interview avec Nkrumah Sané, Sg du Mfdc. Sincères excuses à tous les Sénégalais qui attendaient l’interview avec impatience.» Encore une fois, je suis gêné de devoir révéler tout cela qui était censé rester entre nous les protagonistes, mais je me sens obligé, d’autant que la faune cherche à s’emparer de ce pseudo-démenti de Pape Alé Niang pour me jeter dans la boue. Le plus sidérant reste la désinvolture dont a fait montre son avocat, quand je lui ai envoyé le tweet insultant de Pape Alé. Me Sarr m’a répondu de manière laconique, le samedi 20 mai 2023 à 8h 55 : «Désolé Grand, je n’ai pas suivi vos échanges. Excellent week-end.» Depuis lors, il ne m’est plus revenu. J’attendais véritablement de sa part une autre réaction ! Par ailleurs, Pape Alé Niang, lui-même en son for intérieur, doit mesurer la portée de certaines autres de mes interventions opportunes en sa faveur. Sur ce coup, il n’a parlé que de l’épisode de son emprisonnement. J’ose espérer que ces précisions fermeront définitivement la parenthèse.
Post scriptum : Alioune Tine m’invite à Afrikajom Center
Le «droit-de-l’hommiste» Alioune Tine ne semble pas lui non plus, vouloir être en reste. Réagissant à une séquence de mon entretien à la Tfm, dans lequel je demandais de m’indiquer un membre d’Afrikomjom autre que Alioune Tine, il m’a envoyé le samedi 20 mai 2023, un message : «Bonjour Madiambal, je t’invite à passer nous voir à Afrikajom Center pour voir ce qu’on fait. Ce sera un plaisir de te recevoir.» J’y ai répondu : «Merci pour cette nouvelle invitation. Ce n’est pas la première fois que vous m’invitez à venir vous rendre visite. J’avoue que j’avais toujours été circonspect car je voulais éviter d’apparaître comme de nombreuses autres personnalités qui passaient dans vos locaux et que vous receviez seul pour ensuite afficher les images sur les réseaux sociaux. Ces opérations me semblaient être des formes de faire-valoir. Néanmoins, je verrai avec cette invitation à venir voir ce que vous faites.» Il répliqua immédiatement : «C’est pour votre information. Pour comprendre notre concept et bien informer ou bien combattre.» Je répondis du tac au tac : «Tu peux être sûr que je ne saurais te combattre, autrement tu ne me demanderais pas avec insistance de t’aider à refaire tes relations avec ton «jeune frère Macky Sall».» Alioune Tine répondit : «Dont acte.»
par MAHMOUDOU WANE
DSK, VERSION TROPICALE
19 mai 2011 – 22 mai 2023, deux dates si lointaines mais si proches du point des faits dont elles sont témoins. La seconde est celle qui nous concerne hic et nunc. C’est en effet demain que le procès tant attendu entre Ousmane Sonko et Adji Sarr.
“Là où il n’y a pas de puissance commune, il n’y a pas de loi ; là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas d’injustice. La force et la ruse sont, en guerre, les deux vertus cardinales.” Thomas Hobbes, Léviathan
DSK, version tropicale
19 mai 2011 – 22 mai 2023, deux dates si lointaines mais si proches du point des faits dont elles sont témoins. La seconde est celle qui nous concerne hic et nunc. C’est en effet demain que le procès tant attendu entre Ousmane Sonko et Adji Sarr, dans l’affaire du viol présumé à Sweet Beauty devrait se tenir.
Le premier temps est celui de Dominique Strauss Kahn, brillant économiste, tout puissant ex-Directeur général du Fonds monétaire international (FMI). DSK est inculpé un certain 19 mai 2011 par un grand jury pour le viol d’une femme de chambre du célèbre hôtel Sofitel de New-York, Nafissatou Diallo et transféré de la prison de Rikers Island pour y être placé en résidence surveillée. Cinq jours avant, le samedi 14 mai 2011, l’homme qui a aujourd’hui muté au point d’être l’un des plus influents consultants au monde, se faisait arrêter et débarquer du vol Air France qui devait le mener en Europe, en pleine tempête financière (liée à la crise grecque). La Police du Port Authority of New & New Jersey a eu la main ferme. Elle monte vers 17 heures (TU) à bord de l’avion, quelques minutes avant son décollage pour interpeller Dominique Strauss-Kahn.
Il est ensuite mis à la disposition des enquêteurs de la police new-yorkaise dépendant du commissariat de Midtown South, dont le secteur englobe le Sofitel. Il apparaît menotté devant les caméras du monde. La suite de l’histoire est connue et toute la lumière n’est sans doute pas encore faite sur cette affaire qui a mis fin aux ambitions de cet économiste, pressenti pour être le candidat du Parti socialiste et de l’essentiel de la Gauche française, à l’élection française de 2012 que Nicolas Sarkozy remportera. DSK sera blanchi au pénal du fait de sérieux doutes sur la crédibilité de la plaignante. Beaucoup ne le savent pas, mais Nafissatou Diallo, qui avait du reste gagné le procès au civil et empoché, grâce à des tractations dont seule la justice américaine a le secret, la rondelette somme 1,5 million de dollars, passe des jours bien tranquilles à Dakar, avec une santé certes fragile, mais sans avoir jamais été inquiétée, sous l’angle de son intégrité physique ou morale. Mais le destin politique du prédécesseur de Christine Lagarde à la tête du FMI est scellé. Affaire close pour DSK !
Si nous convoquons dans ces colonnes ce dossier politico-judiciaire, ce n’est assurément pas par simple coquetterie stylistique. Il ressemble fort à celui qui a installé la tempête au Sénégal. Rappelons qu’à l’épqoue, les pays-acteurs sont de taille. Il s’agit de la première démocratie au monde, les Etats-Unis d’Amérique, dont on connaît l’histoire globale des Institutions, malgré la parenthèse ( ?) Donald Trump. Il est aussi question de la France, la terre de Marianne qui, malgré son caractère bruyant et ses difficultés à bien phagocyter les différences culturelles de ses citoyens, est une démocratie debout. Or, le débat ne s’est jamais posé ni aux Etats-Unis, ni en France de ‘’pendre’’ l’accusatrice Nafissatou Diallo, comme on le fait dans notre pays avec Adji Sarr. Très peu de leaders d’opinion, sur ces terres de liberté, à l’image d’un Bernard Henry Levy, avaient publiquement défendu l’homme public français. C’est dire.
Notre job n’étant pas de plaire, posons donc la question qui fâche : si le puissant DSK n’a eu d’autre choix que de faire face à la justice américaine, pourquoi Diable Ousmane Sonko se soustrairerait-il dans son pays, d’un procès, deux ans, trois mois déjà que dure cette affaire ? A supposer même, comme défendent certains, que l’accusatrice soit de ‘’mœurs légères’’ (il est soit dit en passant curieux que cette qualification discriminatoire ne s’applique qu’aux femmes alors que les hommes sont bien souvent plus volcaniques) cette affaire doit malgré tout être tirée au clair. Simplement parce que la loi est impersonnelle et ne discrimine pas les citoyens sous l’angle d’un ‘’délit de sale gueule’’ ou d’une présomption de vertus présumées intrinsèques. Sous le régime du Droit, la prostituée, l’imam ou le prêtre, gardent la même casquette de citoyen. La bataille devrait donc se situer non pas au niveau de la soustraction d’un citoyen à la loi, fût-il Ousmane Sonko, mais d’une administration correcte de la Justice et de l’exemplarité de la décision qui sera rendue. Que les droits aussi bien de l’accusatrice que de l’accusé soient respectés. Et qu’au sortir de cette affaire, les citoyens se sentent fiers de leur justice.
Comment plaider une autre cause que celle-là ? La puérilité de certains acteurs qui prétendent défendre la justice tout en niant les fondements même de la Démocratie qui la soutiennent, réside dans ces postures parfois empreintes d’hypocrisie. Si l’on suit bien cet argumentaire jusqu’à ses extrêmes, on cautionnerait le fait que des citoyens refusent de répondre de leurs actes et on installerait alors des îlots de pouvoir, anarchiques, où chaque groupe organisé est la source de son propre droit. Les conséquences seraient le délitement de l’Etat. La contradiction est donc principielle. On veut bénéficier de tous les avantages de la démocratie tout en niant ce qui la tient. La comparaison n’est pas excessive, c’est comme si on voulait construire un R+20 en se passant des piliers en béton qui soutiennent l’édifice. C’est une grande irresponsabilité de vouloir scier la branche sur laquelle tout le monde est assis.
D’autres arguments sont avancés, liés à la crédibilité de notre système judiciaire, arrimé dit-on de façon quasi-ombilical à l’Exécutif qui l’instrumentaliserait à souhait pour liquider des adversaires politiques. S’il est vrai que la Justice a des problèmes qu’il serait puéril de nier, cette assertion ne vaut pas vérité absolue puisque le régime socialiste est tombé de son piédestal en 2000 alors que le système judiciaire à l’époque n’était pas plus vertueux que celui d’aujourd’hui. Loin s’en faut ! Et en 2012, Me Abdoulaye Wade qui avait des pouvoirs plus expansifs, visibles dans sa façon de piloter le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’avait pas pu empêcher au marron-beige d’accéder au Palais.
La zone d’influence de l’Exécutif sur le Judiciaire pour réelle qu’elle soit, n’est donc pas totale. Et même alors, est-ce une raison de brûler le Temple de Thémis, étant entendu que nous n’avons aucun substitut institutionnel à même de remplacer le système ? C’est ce qu’on appelle jeter le bébé avec l’eau du bain ou encore faire le choix de brûler le corps entier ou lieu de circonscrire le mal et le traiter.
Et à pousser cette logique jusqu’au bout, ce ne sera sans doute pas seulement la Justice qu’il faudrait brûler, mais d’autres pans entiers de la société, y compris la Presse.
Le Sénégal fonctionne ainsi depuis assez longtemps qu’il est sans doute temps de siffler la fin de la récréation. On s’autorise tous les moyens pour acquérir le pouvoir mais une fois intronisé, on reprend les mêmes et on recommence. L’opposition enfourche alors la même trompette, demande de brûler les magistrats, jusqu'au jour où elle change d’avis ; qui correspond toujours à son accession au pouvoir. Le supplice de Sisyphe.
Et qui mieux que le peuple pour toujours trinquer ?
LES FRAIS DE SCOLARITE DANS L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE REVUS A LA BAISSE A LA BAISSE
C’est une bonne nouvelle pour les parents d’élèves. Par un arrêté, les pouvoirs publics ont pris des «mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique.
C’est une bonne nouvelle pour les parents d’élèves. Par un arrêté, les pouvoirs publics ont pris des «mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique, conformément aux dispositions scolaires et universitaires».
Des changements seront notés sur les frais de scolarité à la prochaine rentrée scolaire et universitaire. Le gouvernement, qui avait décidé, «à l’issue des concertations nationales sur la lutte contre la vie chère, de prendre des mesures de régulation des tarifs applicables à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique conformément aux dispositions scolaires et universitaires», a publié un arrêté allant dans ce sens. Les autorités ont décidé, «conformément aux dispositions des articles premier 3 et 6.2 du décret no2022-89 du 17 janvier 2022 relatif aux régimes de prix et aux procédures de dénouement du contentieux économique», de fixer les frais d’inscription et d’études dans les établissements d’enseignement du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et secondaire général et du supérieur et de la formation professionnelle et technique par arrêté. Ainsi, il est noté dans l’article 2 que «les frais d’inscription sont gratuits dans tous les établissements de l’enseignement public préscolaire et élémentaire». Le même article fixe les frais d’inscription «à 3000 F Cfa dans les établissements de l’enseignement public moyen et secondaire général». Toutefois, il est précisé qu’ils «peuvent être portés à 5000 F Cfa au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement».
S’agissant des établissements de formation professionnelle et technique, «les frais d’inscription dans les lycées d’enseignement technique et les centres de formation professionnelle sont fixés ainsi qu’il suit : Certificat d’aptitude professionnelle 15 000 F Cfa par apprenant, Brevet d’étude professionnelle 20 000 F Cfa par apprenant, Brevet de technicien 25 000 F Cfa par apprenant, Brevet de technicien supérieur 35 000 F Cfa par apprenant». Quid de l’enseignement privé ? Les pouvoirs publics ont décidé dans l’article 3 de cet arrêté de faire baisser les frais de scolarité de tous les établissements privés d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen secondaire général de 10% par rapport aux tarifs appliqués au cours de l’année académique 2021-2022. Seulement, il est précisé que c’est «sous réserve de l’application d’un montant minimal déterminé ci-après : 2500 F pour l’enseignement préscolaire, 3000 F pour l’enseignement élémentaire, 4000 F pour l’enseignement moyen, 5000 F pour l’enseignement secondaire». Dans la même dynamique, il est indiqué que «nonobstant les dispositions de l’alinéa premier du présent article, les frais de scolarité sont payés mensuellement suivant un système arrimé à l’année scolaire». Pour ce qui est des frais de scolarité des établissements privés de l’enseignement supérieur, il est dit dans l’article 4 qu’ils «sont baissés pour les apprenants de nationalité sénégalaise ou originaires de l’Uemoa» de 10% dans la région de Dakar, de 5% dans les autres régions du pays et de 5% dans les établissements privés de l’enseignement supérieur du secteur de la santé sur tout le territoire national.
Toujours dans cette optique de réguler ce secteur, les pouvoirs publics ont interdit dans l’article 5 dudit arrêté «à tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire moyen, secondaire général, supérieur ou de la formation professionnelle et technique de subordonner la fourniture de ses services au paiement de frais de scolarité par l’apprenant». En outre, dans l’article 6, obligation est faite à «tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, supérieur ou de la formation, de publier les tarifs fixés par le présent arrêté et qui lui sont applicables de façon visible et lisible par tout moyen approprié, notamment le marquage et l’affichage».
Dans leur document, les autorités ont aussi prévu des sanctions en cas de non-respect des dispositions fixées. Ainsi, il est dit dans l’article 7 que «les infractions aux dispositions du présent arrêté sont passibles de sanctions prévues par la législation en vigueur». En sus, les autorités informent dans leur document que le directeur de l’Enseigne-ment moyen secondaire général, ceux du préscolaire, de l’élémentaire, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et technique et le directeur du Commerce intérieur «sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent arrêté».
SITUATION POLITIQUE TENDUE, LA CONVERGENCE DES PROFESSIONNELS RÉPUBLICAINS RÉCLAME DES SANCTIONS
La Convergence des Professionnels Républicains s’est prononcée, à travers un communiqué, sur la situation politique tendue du pays notamment les manifestations notées le lundi 15 et mardi 16 mai 2023 qui ont donné lieu à des actes regrettables de violence
La Convergence des Professionnels Républicains s’est prononcée, à travers un communiqué, sur la situation politique tendue du pays notamment les manifestations notées le lundi 15 et mardi 16 mai 2023 qui, on le rappelle, ont donné lieu à des actes regrettables de vandalisme et de violence. Leur présidente Fatimata Zahara GADIO, a condamné ces actes qui ont malheureusement conduit à des pertes en vies humaines et à des actes de violence, les pillages et destructions de biens publics et privés. Ainsi, elle exprime sa solidarité aux personnes physiques et morales impactées négativement par ces actes malveillants.
C’est sur ces entrefaites que la convergence des Professionnels Républicains invite l’Etat à rechercher les instigateurs, coupables et complices de ces méfaits afin de les sanctionner à la hauteur des ignominies et conformément à la loi. « Il est important de le faire pour combattre rigoureusement une pratique malveillante usitée dernièrement par des malfrats. En outre, la Convergence des Professionnels Républicains met en garde une certaine presse pour la couverture tendancieuse des évènements récents. Cela contribue à attiser la haine et la violence. Elle invite, en conséquence, la presse à revenir à l’orthodoxie républicaine qui consiste, pour ce qui les concerne, à informer juste et vrai. La Convergence des Professionnels Républicains tient à rappeler que le Sénégal est un État de droit et que nul n’est au dessus de la loi », indique le communiqué.
Devant une telle situation, poursuit le document, la Convergence des Professionnels Républicains se dresse dès à présent en sentinelles et se constitue bouclier du chef de l’Etat, Macky Sall pour magnifier son travail, d’abord ; et porter auprès des populations les impressionnantes réalisations faites durant son magistère, ensuite ! Qui plus est, elle rappelle la vision magnifique et ambitieuse du Président de la République à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE) et s’engage à diffuser, à grande échelle, les politiques publiques menées jusqu’à ce jour. Pour finir, la Convergence des Professionnels Républicains déclare solennellement investir le Président de la République Macky SALL, le candidat idéal et le meilleur pour le Sénégal, pour les prochaines élections présidentielles de 2024.
AFFAIRE AMY NDIAYE GNIBY, AUDIENCE RENVOYÉE AU 19 JUIN PROCHAIN
Le procès en appel des deux députés du Pur Massata Samb et Mamadou Niang, renvoyé pour ce 22 mai, ne connaîtra pas son verdict aujourd’hui. Lors de la précédente audience, les avocats des mis en cause avaient déposé une demande de liberté provisoire.
Le procès en appel des deux députés du Pur Massata Samb et Mamadou Niang, renvoyé pour ce 22 mai, ne connaîtra pas son verdict aujourd’hui. Lors de la précédente audience, les avocats des mis en cause avaient déposé une demande de mise en liberté provisoire. Il faut dire que le président de la Cour d’appel vient de rejeter ladite demande. Sur ce, les parlementaires restent en prison en attendant leur jugement en appel.
Les avocats estiment que leurs clients devaient bénéficier d’une liberté provisoire dans la mesure où ils présentent toutes les garanties de représentation. Mieux, des voies d’un règlement à l’amiable sont en cours. « Ils répondront à toute vos convocations et se défendront des faits qui leur sont reprochés. Ils ont déjà purgé quatre mois de détention. Le tort qui est causé à la société, a disparu », estime un avocat.
Mes Abdy Nar Ndiaye, Youssoupha Camara et Cie indiquent que c’est le moment ou jamais de leur tendre la perche en leur accordant la liberté provisoire. Cependant, le représentant du ministère public pense que les infractions qui ont été commises ont troublé gravement l’ordre public. En raison de la persistance du trouble, le ministère public s’était opposé à la demande de mise en liberté provisoire introduite par les robes noires.
L’audience a été renvoyée au 19 juin prochain pour la comparution des témoins. Les députés restent en prison.
Toutefois, les députés seront libres avant le 19 juin parce qu’ils auront fini de purger l’intégralité des six mois de prison, peine qui leur a été infligée en première instance.
CHUTE DE KHADAFI, UN ANCIEN AGENT SECRET FRANÇAIS LÈVE UN LIÈVRE
Invité à RFI ce lundi, Jean-François Lhuillier, ancien chef de poste des services secrets français, la DGSE, s’est exprimé sur la crise libyenne et l’implication de la France.
Invité à RFI ce lundi, Jean-François Lhuillier, ancien chef de poste des services secrets français, la DGSE, s’est exprimé sur la crise libyenne et l’implication de la France.
C’est dans le cadre de la présentation de son livre de mémoire. “L’Homme de Tripoli, Mémoires d’agent secret” que l’ex-agent secret revient sur sa mission en Libye de 2009 à 2012. Jean-François Lhuillier fait partie de ces hommes de l’ombre qui ont informé les gouvernants français sur le contexte libyen avant, pendant et après la chute de Mouammar Kadhafi.
L’aide de la France
En 2011, un soulèvement parti de Bengazi, la deuxième ville libyenne, mettait fin au règne de Mouammar Kadhafi. Une situation échappant au contrôle d’Abdallah al-Senoussi qui fera appel à la France. “Il ignore tout de ce que seront les orientations de la France par la suite. Non seulement il l’ignore, mais nous aussi, on l’ignore”, explique l’ancien espion. À l’époque, selon lui, l’aide de la France s’est traduit par la diffusion et la dissémination d’armes aux groupes rebelles. Le service action était à l’origine de cette opération qui s’accompagnait d’une formation militaire des rebelles.
Les conséquences de cette implication seront désastreuses et regrettables pour Jean-François Lhuillier : “les répercussions de cette désastreuse expédition en terre libyenne n’ont pas été vues. C’est un désastre total pour ce pays. Vous voyez dans quel état il est aujourd’hui”. Avant la chute du régime libyen, son service était déjà très inquiet de la montée du terrorisme, appuyé d’une certaine manière par la communauté internationale et qui a plongé le pays dans une crise profonde : “Kadhafi a été abattu et la Libye abandonnée aux forces prédatrices, obscurantistes, religieuses ou mafieuses”
Malgré une implication arbitraire de la France, L’ex-chef de poste des services français, prend à la fin la défense de la DGSE et loue le travail abattu par le service, car jugé complet selon lui.