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2 septembre 2025
RECOLTE DU RIZ A NDIOUM A PODOR, UN JUTEUX BUSINESS POUR LES MAITRES CORANIQUES
La période de récolte du riz offre des emplois temporaires. Et certains en profitent au maximum. En l’absence des moissonneuses-batteuses, ce sont les élèves des écoles coraniques communément appelés talibés qui s’y collent. Une aubaine pour leurs maîtres
La période de récolte du riz offre des emplois temporaires. Et certains en profitent au maximum. En l’absence des moissonneuses-batteuses, ce sont les élèves des écoles coraniques, communément appelés « talibés » qui s’y collent. Une aubaine pour leurs maîtres.
Une course folle contre la montre est engagée dans la commune de Ndioum (département de Podor) où les premières gouttes de pluie menacent sérieusement la récolte du riz. Dans cette cuvette de plus de 500 hectares, dont la moitié est exploitée, tous les moyens sont bons pour sauver ce qui peut l’être. Avec un ciel menaçant au quotidien d’ouvrir ses vannes et une absence incompréhensible des moissonneuses-batteuses, les producteurs ont recours aux maîtres coraniques. Très nombreux dans la zone, ces derniers disposent d’un nombre important d’apprenants, autrement appelés « talibés », sous leur responsabilité. Et en de pareilles circonstances, ces gamins sont considérés comme une main-d’œuvre non négligeable pour leurs maîtres. Ils offrent leurs services moyennant rémunération et sont sollicités partout.
Disposer de plusieurs « talibés » est synonyme de richesse dans la commune de Ndioum. En effet, plus leur nombre est important, plus leur maître se fait des rentrées d’argent. Depuis quelques années, ils se sont spécialisés dans la récolte du riz, rivalisant avec les engins, plus sophistiqués et mieux adaptés. À l’approche de la grande récolte, les producteurs s’inscrivent massivement auprès des maîtres coraniques. Et chaque année vient avec ses réalités. L’année dernière, par exemple, il fallait débourser 60 000 FCfa par hectare pour bénéficier des services de ces jeunes. Pour la présente saison, il faut y ajouter 5000 FCfa. Pour 65 000 FCfa donc, et sans le repas (déjeuner), le marché est vite conclu. « Les temps changent. C’est un travail difficile, surtout en cette période de canicule. Je ne pense pas que le prix soit élevé comme le pensent certains », déclare Thierno Kalidou Bâ, maître coranique.
65 000 FCfa l’hectare
Basé au quartier Diaguéré, il est à la tête d’un « daara » composé d’une trentaine de « talibés ». En dehors de l’apprentissage du Coran, il profite de ces bras valides pour se faire une santé financière. « Ces enfants sont avec moi pour l’apprentissage du Coran. Je dois aussi les aider à devenir des hommes. Et cela passe par le travail. Nous faisons ces activités lors des récoltes pour améliorer notre quotidien. Je ne trouve rien de grave à ce que nous faisons. Ces jeunes gagnent dignement cet argent », se justifie-t-il. Certains assimilent ce travail des enfants à une exploitation, arguant que l’argent va directement dans la poche du maître. « C’est le maître qui négocie avec les producteurs et c’est lui aussi qui encaisse. Les rares dépenses qu’il effectue se limitent au repas qu’il offre aux jeunes. Et qu’est-ce qu’il fait du reste ? Nous remarquons également que ces garçons sont assez jeunes pour ce genre de travail », dénonce un enseignant qui préfère garder l’anonymat.
Dans la cuvette de Ndioum, ces jeunes « talibés » font le bonheur des producteurs. Certains même n’hésitent pas à leur accorder des faveurs. « Ils quittent un quartier assez lointain. Donc, j’ai décidé de mettre deux charrettes à leur disposition. Ainsi, ils pourront rejoindre les parcelles en un temps record. Nous avons besoin d’eux, surtout en cette période où l’hivernage tape à nos portes », confie Tidiane, propriétaire de deux hectares de riz.
Zone où on compte plus de parcelles arrivées à terme, le « IAI 27 » grouille de monde en ce début de journée. Âgé de 17 ans, Ousmane garde bien sa position. Il est ce qu’on appelle le « dresseur ». En l’absence du maître coranique qui ne met pratiquement pas les pieds dans les champs, c’est lui qui veille au bon déroulement des activités. Il recadre, ordonne et encourage son équipe. Malgré son jeune âge, il bénéficie de la confiance du maître. « Au début, je participais à la récolte. Mais, depuis quelque temps, je suis en quelque sorte le bras droit du maître qui n’est pas parmi nous. Je dois veiller à ce qu’ils fassent un bon travail. Les producteurs ont confiance en nous et nous devons leur rendre la monnaie », avance-t-il.
Originaire de Namarel (dans le Diéri), Ousmane est entré dans les bonnes grâces de son maître par son honnêteté. « Il a entièrement confiance en moi et je dois tout faire pour ne pas le décevoir. Pour me tester, il avait demandé à un de ses clients producteurs de me remettre l’argent de la paie. Arrivé à la maison, je lui ai remis l’intégralité alors que je pouvais disparaître avec. Depuis ce jour, j’ai gagné son estime », dit-il.
Belles maisons, femmes et vie de luxe
Comme les talibés de Thierno Kalidou Bâ, ceux de Al Hassane Sow ne chôment pas. Après des débuts poussifs, les jeunes semblent retrouver leur rythme. « La parcelle était un peu humide et cela ne favorise pas le travail. Mais, les jeunes progressent et nous espérons qu’ils vont terminer aujourd’hui », lance Abdou Dia, très content du travail des « talibés ». Avec ce groupe d’une vingtaine de personnes, la moisson ne dure pas plus de deux jours. « Ils sont certes jeunes, mais très aguerris. S’ils sont dans de bonnes conditions, ils ne dépassent pratiquement pas deux jours par hectare », ajoute le sieur Dia.
14h00 est l’heure de la pause. Une occasion pour ces jeunes de prendre des forces avec le déjeuner. Le menu ne répond pas à leur attente, mais les gamins n’ont pas le choix. Il faut se remplir le ventre, sous peine de crever. « La nourriture n’est pas des meilleures, alors que nous fournissons d’énormes efforts. Personne n’ose se plaindre, sinon notre supérieur va rendre compte à notre maître », déclare un des gamins, préférant garder l’anonymat. Plus courageux, Oumar va plus loin. « Nos parents nous ont confiés à ce maître pour l’apprentissage du Coran. Mais, il faut savoir que nous n’apprenons pas durant cette période de grande récolte. Nous passons les journées dans la cuvette et le soir, fatigués, nous dormons jusqu’à l’aube. Les études sont reléguées au second plan. Ils ne veulent pas en parler, mais c’est la triste réalité », dénonce-t-il.
Et comme ce jeune « talibé », ils sont nombreux à avoir la même perception. Ils sont persuadés que leur maître se sucre sur leur dos. « Nous ne voyons pas la couleur de l’argent. C’est le maître qui contrôle tout. Il négocie directement avec les producteurs, alors que nous sommes les travailleurs. Certains mènent une vie de luxe, ils ont de belles maisons avec, pour la plupart, deux femmes », renseigne cet ancien « talibé » devenu commerçant. Après six ans dans un « daara », cet homme que nous appelons Malick (il tient à son anonymat) ne supportait plus d’être exploité par son maître. Il parvient à fuguer, prenant ainsi ce qu’il appelle son « indépendance ». Vendeur de café, il est parvenu à ouvrir une petite boutique dans son quartier.
En presque 10 minutes, les jeunes ont fini de se restaurer. Une pause d’une heure est accordée, le temps de digérer. II est quasiment 15h30 et le travail peut reprendre. Les coups de faucille s’intensifient, et bientôt le dernier épi sera coupé. C’est la satisfaction totale pour le producteur après deux jours de travail. Demain, les garçons vont changer de secteur, mais pas de tâche. Ainsi va la vie des « talibés » en cette période de grande récolte à Ndioum. Au grand bonheur des maîtres coraniques et des producteurs.
PRESIDENT DU CNSP, LE GENERAL TCHIANI, UN HOMME A POIGNE
Homme de l’ombre et « à poigne », le Général Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du Président élu Mohamed Bazoum, va désormais diriger un pays miné par la violence jihadiste et la pauvreté.
Homme de l’ombre et « à poigne », le Général Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du Président élu Mohamed Bazoum, va désormais diriger un pays miné par la violence jihadiste et la pauvreté.
AFP – Jusqu’alors, ce militaire, âgé d’une cinquantaine d’années et commandant de la Garde présidentielle, s’était fait discret sur la scène publique. Vendredi, il est apparu, au grand jour, à la Tv nationale en tant que président de la junte qui a pris le pouvoir.
« On ne le connaît pas beaucoup en dehors des milieux militaires ; il n’a pas de présence publique affichée. C’est un homme de l’ombre, puissant, mais pas une figure très consensuelle », décrit Ibrahim Yahaya Ibrahim, chercheur pour International crisis group.
Réputé fidèle de l’ex-Président Mahamadou Issoufou, qui l’avait nommé chef de la Garde présidentielle durant ses deux quinquennats, de 2011 à 2021, Abdourahamane Tchiani a été reconduit à son poste par Mohamed Bazoum, dauphin d’Issoufou, alors fraîchement élu à la Présidence.
Mais, selon des proches du Président Bazoum contactés par l’Afp, les relations entre le Général Tchiani et le Chef de l’État s’étaient dégradées depuis plusieurs mois, Mohamed Bazoum ayant récemment exprimé sa volonté de le remplacer à la tête de sa garde.
Le Général « assistait très rarement aux cérémonies officielles et aux activités du Président », se faisant souvent représenter par son adjoint, le Colonel Ibroh Amadou Bacharou, membre de la nouvelle junte, a affirmé à l’Afp un proche du Président déchu sous le couvert de l’anonymat.
« Valeureux » et « populaire »
« Son remplacement et une refonte en profondeur de la Garde présidentielle devaient être décidés, dès ce jeudi (27 juillet), en Conseil des Ministres », confie un autre proche de Mohamed Bazoum.
Le Général Tchiani est originaire de Filingué, une zone très aride et enclavée, à quelque 200 km au nord-est de Niamey, dans la région de Tillabéri, théâtre d’attaques des groupes jihadistes depuis des années.
Ses détracteurs le disent « controversé » au sein de l’Armée. Mais, ses proches le décrivent comme « homme à poigne », « valeureux » et surtout « populaire » auprès des quelque 700 éléments de son unité.
« Comment aurait-il pu entrainer ses éléments dans le putsch s’ils n’avaient pas confiance en lui ? » relève Issa Abdou, un acteur de la société civile.
« Conformément aux directives de Mahamadou Issoufou, il a transformé la Garde présidentielle en une puissante machine dotée d’armements sophistiqués », souligne, de son côté, un fonctionnaire.
Selon les autorités, le Général Tchiani a déjoué plusieurs tentatives de coups d’État, notamment en 2021 et 2022. « Le Général Tchiani est un officier ayant fait ses preuves sur le terrain », commente l’ex-militaire Amadou Bounty Diallo.
La nouvelle junte est dirigée par des officiers de haut rang dont certains ont été identifiés par l’Afp comme des figures importantes de l’armée nigérienne, dont le Général Salifou Mody, ancien Chef d’État-major des Armées, limogé en avril.
Certains avaient déjà participé à de précédents coups d’État dans un pays à l’histoire jalonnée de putschs et tentatives de putschs depuis son indépendance de la France en 1960.
Par Bill Gates
POUR UN AVENIR PROMETTEUR, INVESTISSEZ DANS LA JEUNESSE AFRICAINE
Le mois dernier, pour la première fois depuis cinq ans, je me suis rendu au Nigéria, et partout où je suis allé, peut-être même plus que lors de mes voyages précédents, j’ai ressenti l’immense énergie et le potentiel illimité de sa génération montante.
Le mois dernier, pour la première fois depuis cinq ans, je me suis rendu au Nigéria, et partout où je suis allé, peut-être même plus que lors de mes voyages précédents, j’ai ressenti l’immense énergie et le potentiel illimité de sa génération montante. J’ai rencontré de jeunes scientifiques et chercheurs qui travaillent sur des solutions novatrices à certains des défis les plus difficiles auxquels le pays fait face en matière de santé et de développement. J’ai également écouté de jeunes entrepreneurs parler de l’utilisation des nouvelles technologies numériques pour améliorer les soins de santé et la littératie financière.
Le Nigéria a l’une des plus larges populations de jeunes au monde, et 19 des 20 pays les plus jeunes, en termes d’âge moyen, sont en Afrique. Cela représente un nombre important de compétences potentielles et de passion pour aider à résoudre de vastes problèmes. En fait, la population jeune et talentueuse de l’Afrique, en pleine croissance, est l’atout le plus puissant du continent pour l’avenir, et lorsque j’ai rencontré les dirigeants du Nigéria, j’ai à nouveau souligné tout ce qu’ils pourraient accomplir s’ils investissaient dans la santé et les opportunités pour les jeunes.
Réaliser des investissements stratégiques dans le but de libérer le vaste potentiel des jeunes Africains est aujourd’hui particulièrement important. Un ensemble sans précédent d’événements mondiaux, dont notamment la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine, les crises sécuritaires et les effets du changement climatique, a eu pour effet de bloquer la croissance dans le domaine de la santé, du développement agricole et d’autres secteurs clés. Les progrès ne sont pas matérialisés aussi rapidement que les Africains le souhaitent et le nécessitent. Du fait de ces crises qui se chevauchent, le coût du maintien de la dette au Nigéria et dans de nombreux autres pays augmente plus rapidement que les revenus, et les priorités urgentes dépassent les ressources disponibles, de sorte que chaque centime disponible doit compter.
Quelle est la meilleure façon de concrétiser cela ? Voici trois leçons clés que j’ai apprises de mes conversations tenues au fil des ans avec nos partenaires africains et d’autres experts ; leçons qui ont été renforcées lors de mon récent voyage.
Se concentrer sur les problèmes les plus importants.
Les problèmes à résoudre ne manquent pas, mais certains devraient être traités en priorité. À titre d’exemple, sans santé, il ne peut y avoir d’opportunité. Les femmes ne devraient pas avoir à s’inquiéter de savoir si elles survivront à la grossesse et si leurs bébés survivront à l’enfance. Les gens devraient pouvoir s’attendre à ce que, lorsqu’ils se rendent dans une clinique de santé, celle-ci disposera de suffisamment de personnel et de fournitures pour assurer les soins. Tout le monde devrait avoir accès à des aliments sains, y compris des aliments de base enrichis en nutriments essentiels. Et les agriculteurs devraient disposer de tous les outils dont ils ont besoin pour s’adapter aux effets du changement climatique et ainsi produire la nourriture dont les Africains ont besoin.
C’est pourquoi notre fondation soutient des partenaires à travers l’Afrique qui s’efforcent à rendre les naissances plus sûres, à fournir des vaccins vitaux aux enfants, à accroître la productivité agricole et à rendre les aliments plus nutritifs. Les jeunes dépendent de ces éléments de base pour atteindre leur plein potentiel, et les pays en ont besoin pour se développer et prospérer.
Prioriser les interventions les plus efficaces.
Tout au long de ma visite, j’ai rencontré des Nigérians impressionnants qui travaillent sur des innovations qui peuvent offrir des résultats spectaculaires à un coût relativement faible. Ils m’ont rappelé que le progrès ne dépend pas uniquement de combien d’argent est dépensé. Il s’agit également de s’assurer qu’il est bien dépensé.
Par exemple, l’un des problèmes persistant au Nigéria est le taux élevé d’anémie chez les femmes enceintes. Ce problème peut provoquer une hémorragie pendant l’accouchement ou nuire au développement du cerveau des bébés. La recherche démontre que donner aux femmes enceintes un apport en fer par perfusion intraveineuse ; une action qui ne prend que quelques minutes et qui dure toute une grossesse, pourrait sauver des milliers de vies et protéger l’avenir de millions d’enfants. À Lagos, j’ai rencontré le professeur Bosede Afolabi, partenaire de notre fondation, alors qu’elle administrait ce traitement efficace ; et nous avons discuté des efforts visant à former davantage d’agents de santé à cette pratique dans l’ensemble du Nigéria.
L’amélioration des conditions d’accouchement est l’une des 12 interventions à fort impact et à faible coût que Bjorn Lomborg, un chercheur danois, souligne dans son captivant nouveau livre, « Best Things First ». M. Lomborg note également le potentiel de transformation de la productivité agricole. Ila constaté que dépenser 5,5 milliards de dollars supplémentaires par an en R&D agricole, produirait des bénéfices annuels de 184 milliards de dollars en réduisant la malnutrition, en aidant les agriculteurs à s’adapter au changement climatique et en abaissant les coûts alimentaires. Cela représente un rendement incroyable de 33 $ pour chaque dollar investi.
À Lagos, j’ai rencontré plusieurs scientifiques qui tiennent cette promesse, par le biais de solutions qui comprennent une variété de manioc à haut rendement, des outils numériques pour aider les agriculteurs du Nigéria et de la Tanzanie à gérer les conditions changeantes du sol, un produit pour protéger contre les aflatoxines mortelles et un engrais qui peut augmenter jusqu’à 45 % la productivité des cultures de soja à une fraction du coût des engrais traditionnels.
Amener des produits vitaux à tous ceux qui en ont besoin.
De façon similaire au professeur Afolabi et son travail sur un apport en fer par perfusion intraveineuse, ces agronomes ne se contentaient pas de créer des produits innovants ; ils menaient également une réflexion créative sur comment distribuer leurs produits et informer les agriculteurs à leur sujet, partout en Afrique. Cette volonté de mettre l’accent sur vouloir atteindre tout le monde est essentielle pour réduire les dramatiques écarts de résultats en matière de santé entre les zones rurales et urbaines, les riches et les pauvres, les hommes et les femmes.
Ces innovations incroyables et bien d’autres en cours de développement ont le potentiel de sauver beaucoup de vies et d’en améliorer encore plus, mais seulement si les développeurs et les concepteurs y travaillent de manière intentionnelle.
Il y a tellement de candidats intéressant pour les ressources d’un pays. Mais les interventions à fort impact qui touchent tout le monde devraient figurer en tête de liste des priorités. Je suis convaincu que les jeunes Africains ne seront pas seulement les bénéficiaires de ces efforts, ils les dirigeront. Tout au long de cette visite, j’ai été continuellement frappé par l’enthousiasme des jeunes Nigérians à vouloir faire une différence, et par les façons créatives dont ils exploitent la science et les technologies innovantes pour accélérer les progrès et améliorer les conditions de vie en Afrique. Les problèmes sont persistants, mais il en est de même des gens qui les résolvent.
Bill Gates est coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates.
JEUX DE LA FRANCOPHONIE, LE COMITE MISS SENEGAL AU CONGO
Le Comité Miss Sénégal est actuellement à Kinshasa, en République démocratique du Congo, où sont ouverts, ce vendredi, les Jeux de la Francophonie.
Le Comité Miss Sénégal est actuellement à Kinshasa, en République démocratique du Congo, où sont ouverts, ce vendredi, les Jeux de la Francophonie.
La présidente dudit Comité national Aminata Badiane et la miss Sénégal 1ere dauphine Maimouna Gladys ont fait le déplacement, faisant partie de la délégation du ministère de la Culture et du Patrimoine historique. Dt Aliou Sow et le Premier ministre, Amadou Ba, par ailleurs en charge des Sports, ont conduit la délégation sénégalaise composée d’environ 165 membres dans ces activités sportives et culturelles qui vont de tenir jusqu’au 6 août prochain.
La présidente du comité national Miss Sénégal tient à féliciter son ministre de tutelle pour « la réussite de cette belle organisation internationale » à laquelle le Sénégal est dignement représenté, mais aussi pour la « prise en charge dans de très bonne conditions » de la délégation.
« Nous sommes très bien accueillis à l’aéroport par son excellence ambassadeur du Sénégal au Congo Kinshasa, Doro Sy, et la directrice des arts, Mme Diagne », s’est réjouie Aminata Badiane.
COUP D'ETAT AU NIGER, LA CEDEAO SE REUNIT DIMANCHE
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest se retrouvent dimanche à Abuja pour débattre de la situation au Niger .
Dakar, 29 juil (APS) – Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest se retrouvent dimanche à Abuja pour débattre de la situation au Niger alors que le général Abdourahamane Tchiani, jusque-là chef de la garde présidentielle s’est présenté comme le nouvel homme fort du pays.
Le président du Nigeria, Bola Tinubu, élu début juillet à la tête de l’organisation ouest-africaine, “accueillera une réunion spéciale des dirigeants de la région le dimanche 30 juillet à Abuja”, a déclaré son porte-parole Dele Alake dans un communiqué relayé par plusieurs médias.
Cette “réunion spéciale” fait “suite au coup d’Etat en République du Niger qui a bouleversé le régime politique constitutionnel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest”, a indiqué la présidence nigériane.
Vendredi dans la soirée, le chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani s’est présenté lors d’une allocution à la télévision publique nigérienne s’est présenté comme le président d’un ‘’ Conseil national pour la sauvegarde de la patrie’’.
Cette annonce acte le renversement de l’ordre constitutionnel et l’instauration de fait d’une junte militaire dans un pays habitué aux coups d’Etat mais qui avait dernièrement réussi une transition démocratique avec l’arrivée au pouvoir de Mouhamed Bazoum aujourd’hui entre les mains des militaires.
Le renversement de l’ordre constitutionnel a provoqué une vague de désapprobations.
La CEDEAO par le biais de sa Commission avait dès mercredi ‘’condamné de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise de pouvoir par la force’’ et appelé les auteurs de cet acte de libérer immédiatement et sans condition le président de la République démocratiquement élu.
Les Etats Unis d’Amérique se sont joints aux condamnations. Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, assurant au président Bazoum de l’indéfectible soutien de Washington.
Il en est ainsi de l’Union africaine, des Nations Unis, de l’Union européenne. La diplomatie russe n’a pas à son tour manqué de réclamer la libération du président Bazoum.
L’UEMOA EN REUNION EXTRAORDINAIRE DIMANCHE SUR LA SITUATION POLITIQUE AU NIGER
Une réunion extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA, consacrée à la situation politique au Niger, se tiendra dimanche à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, a appris l’APS de sources officielles, à Dakar.
Dakar, 29 juil (APS) – Une réunion extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA, consacrée à la situation politique au Niger, se tiendra dimanche à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, a appris l’APS de sources officielles, à Dakar.
Cette rencontre sera suivie d’une réunion spéciale des dirigeants de la CEDEAO, sur le même sujet, selon les mêmes sources.
Les dirigeants des pays membres de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, vont statuer sur la situation au Niger, l’un des États de cette organisation, aujourd’hui confronté à une crise politique.
L’armée a renversé le gouvernement du président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum.
Vendredi, le chef de la garde présidentielle nigérienne, le général Abdourahamane Tchiani, s’est présenté, lors d’une allocution prononcée à la télévision publique du Niger, comme le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, mis en place par les militaires pour diriger le pays.
Cette annonce acte le renversement de l’ordre constitutionnel et l’instauration d’un régime militaire.
Habitué aux coups d’État, le Niger a réussi une transition démocratique en 2021, avec l’arrivée au pouvoir de l’ancien ministre et ex-député Mohamed Bazoum, aujourd’hui entre les mains de l’armée.
Le renversement de l’ordre constitutionnel a provoqué une vague de dénonciations, au sein des institutions internationales notamment.
Mercredi, le jour du putsch, la CEDEAO condamnait ‘’de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise de pouvoir par la force’’ et appelait les auteurs du putsch à libérer ‘’immédiatement et sans condition’’ Mohamed Bazoum.
Les Etats-Unis d’Amérique ont également condamné le coup d’État.
Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a assuré M. Bazoum de l’indéfectible soutien de Washington.
L’Union africaine, les Nations unies et l’Union européenne ont fait de même. La diplomatie russe n’a pas manqué de réclamer la libération du président nigérien par les militaires.
GREVE DES BUS TATA, L'AFTU PERD PLUS DE 200 MILLIONS PAR JOUR
La grève de 72h décrétée par les chauffeurs, contrôleurs et receveurs des bus de l'Aftu, en début de semaine, n'a pas que paralysé le secteur du transport routier. L'association gestionnaire en a également fait les frais.
La grève de 72h décrétée par les chauffeurs, contrôleurs et receveurs des bus de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu), en début de semaine, a paralysé le secteur du transport routier. Les clients trouvés au niveau des arrêts et terminus ne sont pas les seuls à ressentir la grève. Car, l’Aftu, a annoncé une perte de 220 millions F CFA en une journée.
La grève des receveurs, contrôleurs et chauffeurs des bus de transport en commun de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu), communément appelés Tata, a causé un énorme préjudice aux transporteurs-employeurs. En effet, cemouvement d’humeur qui a été largement suivi a créé un choc économique. Car, l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu) a perdu au moins 220 millions de francs CFA pour la journée de lundi seulement. «Avec 2 500 bus qui versent quotidiennement 80 mille francs CFA, l’Aftu a perdu 220 millions de francs CFA rien que ce lundi car 99 % voire même 100 % des chauffeurs et autres éléments du personnel ont respecté le mot d’ordre. Et des pertes qui risquent de s’accentuer, vu que la grève se poursuit», a annoncé Djibril Ndiaye président du Conseil d’administration de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu), joint par téléphone.
Ils ne sont pas les seuls à ressentir ce choc économique qu’a engendré ce mouvement d’humeur. Les stations-services aussi ressentent durement les conséquences de cette grève. Les pompistes affirment que ces bus font partie de leurs plus grands clients.
Cette grève des personnels de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu) se fait sentir aussi chez les usagers qui sont aussi les victimes collatérales de cette grogne. Les bus Tata sont un moyen de transport pour ceux qui n’ont pas les moyens de prendre un taxi. Beaucoup de clients étaient avisés, mais certains ont été surpris ce lundi matin. «Je n’étais pas au courant de la grève, je viens d’être avisée. Là, je dois aller à un enterrement. Je suis obligée de prendre un taxi et ce n’est pas évidant car, il te faut 2 000 voire 3 000 F CFA pour un taxi. Ils se disent qu’on est obligé de les prendre parce qu’on n’a pas le choix», a indiqué une jeune dame Aïcha, rencontrée au terminus liberté 6.
Même son de cloche chez Mbaye Diouf, commerçant, trouvé au rond-point JVC (Sacré cœur) qui cherche un véhicule pour aller en ville. «J’attends le bus Tata depuis 20mn, je ne le trouve pas. Je suis obligé de prendre le clando jusqu’à Niarry Tally. Le reste je le fais à pied», dit-il. Ce dernier de poursuivre : «Ces bus nous arrangent beaucoup. C’est une grève qui affecte tout le monde. Certains qui ne sont pas comme moi sont obligés de prendre un taxi à 3 000F CFA», ajoute-il.
ARRESTATION DE SONKO, JEAN-LUC MELENCHON REAGIT
L’interpellation du leader du PASTEF commence à susciter des réactions. Si la classe politique au Sénégal se fait désirer, du côté de la France, le leader de la France Insoumise n’a pas tardé à s’indigner.
L’interpellation du leader du PASTEF commence à susciter des réactions. Si la classe politique au Sénégal se fait désirer, du côté de la France, le leader de la France Insoumise n’a pas tardé à s’indigner.
« Ousmane SONKO arrêté au Sénégal. La machine à régler les comptes politiques par voie de justice et de police est relancée. Le Sénégal mérite mieux. Grande inquiétude », a écrit Jean-Luc Melenchon sur son compte Twitter.
A noter que le maire de Ziguinchor, accusé de vol de portable et d’appel à l’insurrection, est placé en garde à vue à la Brigade des affaires générales de la Division des investigations criminelles (DIC).
VIDEO
DE LOURDES CHARGES RETENUES CONTRE SONKO
Le procureur de la République a indiqué ce samedi que le leader de Pastef arrêté hier, est entre autres poursuivi pour appel à l'insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l'État et vol de téléphone
Abdou Karim Diop, le procureur de la République du Sénégal, a tenu un point de presse aujourd'hui pour discuter des détails de l'arrestation de Ousmane Sonko, leader du parti Pastel, survenue hier.
Le Procureur a commencé point de presse en expliquant que l'objectif était de donner une vue d'ensemble de la situation, notamment les tenants et aboutissants des procédures engagées contre Ousmane Sonko. Il a souligné que la focalisation serait mise sur une chronologie détaillée des appels répétés à l'insurrection par le leade de Pastef, qui ont mené à son arrestation.
Selon Diop, les conséquences des multiples appels à l'insurrection de Sonko se manifestent dans cinq dossiers distincts, nommés respectivement : Mortal Kombat, Forces spéciales, Commando, Cocktail Molotov, et Combat final. Ces dossiers documentent une série de manifestations violentes ayant entraîné la destruction et le pillage de biens publics et privés.
Le procureur a expliqué que suite à ces troubles, une coopération a été mise en place avec les forces de défense et de sécurité afin de renforcer la protection des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire national. Les enquêtes menées ont identifié Sonko comme instigateur principal de ces troubles.
Le procureur Diop a retracé la chronologie des appels à l'insurrection de Sonko, notant une augmentation notable de ces appels au cours des deux dernières années. Il a cité plusieurs exemples, notamment un point de presse tenu à son domicile en février 2021 où Sonko avait appelé ses partisans à la mobilisation et à la confrontation.
En juin 2022, Sonko aurait tenu des discours incitant à l'insurrection, appelant ses militants à défier l'autorité de l'État. Ce schéma se serait répété en mars 2023 lors d'un meeting, et en mai 2023, où il aurait non seulement appelé ses militants à se rassembler à Dakar, mais également à se préparer pour le "combat final".
Selon le procureur, ces appels ont conduit à des scènes de violence sans précédent dans la capitale.
Diop a, par ailleurs, invité les participants à ce point de presse à visionner une compilation de déclarations de Sonko, datant de mars 2021 à aujourd'hui, qui illustre selon lui un schéma de comportement subversif. Ces extraits de vidéos compilés d'Ousmane Sonko étant principalement en Wolof, le procureur Diop a décidé de les résumer en français.
Selon lui, Sonko aurait incité les jeunes à déloger le président Macky Sall en laissant attendre que son sort pourrait être comparé à celui de l'ancien président libérien, Samuel Doe. Il aurait exhorté ses partisans à se préparer pour un combat "mortel", les appelant à se mobiliser et à s'engager, sans égard pour la compassion.
Dans ces vidéos, Sonko aurait également appelé à la mobilisation de ladiaspora sénégalaise, les préparant pour une confrontation contre le président Sall. Sonko a incité ses partisans à attaquer les résidences des dirigeants de l'APR, le parti du président Sall, insinuant que des richesses y seraient découvertes. Il aurait également assuré aux jeunes que leurs actions ne seraient pas en vain et que s'ils venaient à mourir, leurs parents pourraient avoir d'autres enfants.
Diop a souligné que ces appels à l'insurrection ont été plus que répétitifs et ont eu des conséquences palpables. À chaque déclaration d'appel à l'insurrection faite par Sonko, cela a été suivi d'actes violents et de destruction de biens.
- Le premier dossier, nommé "Mortal Kombat", concerne des manifestations en mars 2021. Selon le procureur Diop, ces manifestations ont vu des actes de destruction et de dégradation de biens publics et privés, notamment des bâtiments publics, des stations d'essence, des magasins et des véhicules. De nombreuses arrestations ont eu lieu, avec des accusations allant de l'appel à l'insurrection et la provocation à un attroupement armé, aux troubles à l'ordre public et à l'incendie criminel.
- Le deuxième dossier, intitulé "Forces spéciales", fait référence à des manifestations prévues en juin 2022 à la Place de la Nation. Il est indiqué que des informations ont été fournies aux enquêteurs sur un groupe d'individus prévoyant d'attaquer les forces de défense et de sécurité lors de ces manifestations. Les sources indiquent également que des cocktails Molotov étaient prévus pour être utilisés contre des installations publiques et privées, des magasins, des commerces, en particulier ceux d'intérêt étranger, et plus précisément français, ainsi que contre les forces de l'ordre, les résidences de hauts fonctionnaires de l'État, les ministres, les directeurs généraux, les députés, les magistrats, etc. Ces faits ont également conduit à plusieurs arrestations.
Diop a insisté sur le fait que ces actions ont été menées en réponse aux appels à l'insurrection de Sonko.
- Dans le Dossier du Commando, les services de sécurité ont reçu des renseignements crédibles et des preuves irréfutables trouvées dans les appareils téléphoniques des individus arrêtés. Ces preuves suggèrent que ces individus avaient l'intention de perturber le fonctionnement de l'État par des moyens illégaux et de mener des attaques contre des biens publics et privés. Les accusés planifiaient des réunions secrètes et semblaient déterminés à rendre le Sénégal ingouvernable en créant le chaos et le désordre total. Leurs cibles incluaient les stations d’essence Total, les magasins Auchan, ainsi que les institutions et les résidences de personnes représentant l'autorité publique. Ces individus, chargés de mettre en œuvre les stratégies d’Ousmane Sonko, ont également été arrêtés et seront jugés.
- Le Dossier Cocktail Molotov concerne un groupe de terroristes qui planifiaient des actes susceptibles de compromettre la sécurité publique. Le groupe a planifié des actes de nature à compromettre non seulement la sécurité publique mais aussi à occasionner des troubles politiques graves pour s'opposer à la tenue du procès en appel d’Ousmane Sonko poursuivi pour des faits de diffamation par le ministre Mame Mbaye Niang. Une équipe d’enquêteurs est parvenue à les infiltrer en vue de recueillir toutes les informations concernant les stratégies de ces individus a expliqué le procureur Diop. Lors d'une perquisition, un nombre impressionnant de cocktails Molotov a été découvert. Plusieurs individus ont été arrêtés pour la fabrication et la détention de substances explosives, en vue d'une utilisation sur des biens publics, avec l'intention de compromettre la sécurité et de provoquer de graves troubles publics. Ils sont également poursuivis pour financement du terrorisme et atteinte à la sûreté de l’État.
- Le dernier dossier, le Dossier du Combat final, fait suite au verdict de la chambre criminelle qui a condamné Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour Corruption de la Jeunesse. Le pays a été secoué par des manifestations violentes, des destructions de biens publics et des pertes en vies humaines. Des maisons d'autorités politiques, judiciaires et administratives ont été saccagées et brûlées. L'Université Cheikh Anta Diop a été attaquée, saccagée et partiellement brûlée. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés, inculpés et placés en détention provisoire.
Toutes ces procédures, qui ont causé des dégâts matériels et une quarantaine de morts entre mars 2021 et juin 2023, convergent vers Ousmane Sonko a affirmé Abdou Karim Diop. « Le ministère public que je représente dispose de l'opportunité de poursuites. Par conséquent, tant que les faits ne sont pas prescrits, nous pouvons toujours engager des poursuites. C'est pourquoi Ousmane Sonko est en garde à vue. Il sera poursuivi pour appel à l'insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l'État, complot contre l'autorité de l'État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves en lien avec une entreprise terroriste, ainsi que pour vol », a-t-il conclu.
PAR Gilles Yabi
LES ANNÉES PAGAILLE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Ce à quoi nous assistons dans la région, c’est bien à un retour de la loi du plus fort. C’est la voie ouverte à à tous les abus. C’est aussi la voie ouverte à la course à l’enrichissement rapide, les périodes d’exception étant incertaines
Un coup de massue pour le Niger, pour le Sahel, pour l’Afrique de l’Ouest, pour le continent. Les nouvelles d’abord parcellaires et incertaines de Niamey me sont parvenues alors que je participais à Dar es Salaam à un événement sur le capital humain réunissant en plus de nombreux experts et délégués, une dizaine de chefs d’État ou de gouvernement, des vice-présidents et des ministres. Un sommet organisé par la Banque mondiale et le pays hôte, la Tanzanie, qui avait pour mantra « Investir dans les personnes ». Malheureusement, il a coïncidé à un jour près avec le sommet Afrique-Russie qui a mobilisé nombre de chefs d’État et d’attention médiatique.
Le président Mohamed Bazoum ne participait pas au sommet de Dar es Salaam, mais il y aurait eu toute sa place, ayant fait du développement du capital humain, et en particulier de l’éducation des filles, une priorité de son mandat. Il avait une conscience claire de la situation sécuritaire fragile de son pays et n’a jamais négligé les questions de sécurité et de défense, ancien ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères qu’il fut sous le président Mahamadou Issoufou. Mais Mohamed Bazoum connaissait aussi l’ampleur des faiblesses structurelles de son pays, même en comparaison avec les trois quarts des pays africains. Les indicateurs d’éducation, aussi bien en termes d’accès que de qualité des apprentissages, ou les indicateurs de nutrition, classent le Niger tout en bas des classements des pays africains.