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20 juin 2025
DES COLLEGUES REFUSENT DES SANCTIONS «DEMESUREES», LA COSYDEP PRECONISE LA «CONCERTATION»
L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor a décidé de traduire en conseil de discipline — où ils risquent, en plus d’une suspension de quatre mois, la radiation de la Fonction publique pour «faute lourde» —, les professeurs Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal
L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor a décidé de traduire en conseil de discipline — où ils risquent, en plus d’une suspension de quatre mois, la radiation de la Fonction publique pour «faute lourde» —, les professeurs Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal du lycée de Diouloulou dans la région de Ziguinchor. Les deux enseignants sont incriminés pour avoir «perturbé» les cours le 16 mai dernier, jour du procès Adji Sarr - Ousmane Sonko. Et pourtant, le même inspecteur qui a engagé une procédure disciplinaire contre ces deux enseignants a, quelques jours après, suspendu officiellement les cours dans toute la région pour une semaine ! Nonobstant cela, les collègues de Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal, qui disent avoir relevé des manquements dans la procédure de sanctions administratives, entendent s’opposer à des sanctions qu’ils jugent « démesurées » et interpellent les syndicalistes
Une affaire de perturbation scolaire, mille et une versions. Les faits se sont déroulés au lycée de Diouloulou à Ziguinchor. C’était le 16 mai dernier, jour de l’ouverture du procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Les professeurs de français et philosophie, Cornet Lambal et Abdoulaye Diatta, auraient «perturbé» les cours ce jour-là et demandé au proviseur de les « libérer ». L’inspecteur d’académie de Ziguinchor, Cheikh Faye, qui s’est saisi du dossier a vite demandé à ce que des sanctions soient infligées aux deux enseignants qui devraient être traduits en conseil de discipline et encourent une radiation de la Fonction publique pour «faute lourde». La décision de l’IA fait suite aux rapports (circonstanciés et de demande d’explications) du proviseur dudit établissement scolaire disant que les deux enseignants, «en compagnie d’élèves», avaient pris la décision «d’aller de classe en classe pour déloger les élèves». Ils auraient fait fi du refus du proviseur d’obtempérer face à leur demande de libérer les potaches sous prétexte que «le pays va mal».
Après avoir reçu le rapport circonstancié du proviseur, l’Inspecteur d’Académie a demandé au chef d’établissement de servir une demande d’explications aux deux professeurs et d’exploiter leurs réponses sur un autre rapport. Après réception du courrier dans lequel les concernés auraient reconnu avoir commis une faute tout en faisant leur mea culpa, et juré de ne plus «s’embourber dans une si délicate besogne», l’inspecteur a évoqué une «faute lourde» tout en estimant que les excuses «n’enlèvent en rien la gravité des faits commis». C’est ainsi qu’il av décidé de les suspendre et les traduire devant le conseil de discipline tout en demandant leur radiation de la fonction publique.
Naturellement, cette affaire est suivie de très près par tous les enseignants du pays. Selon le professeur d’histoire- géographie au lycée de Nguékokh, Babacar Diouf, le proviseur et l’inspecteur ont tout «faux». Il soutient que «nulle part» dans les réponses aux deux demandes d’explications servies par le proviseur, ses collègues n’ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Au contraire, dit-il, «ils ont apporté toutes les preuves de la fausseté de ces accusations».
Tout comme les rapports du proviseur et de l’Ia qui circulent sur la toile, la demande d’explication d’un des accusés, Abdoulaye Diatta, s’est retrouvée aussi sur le réseau social Facebook. Dans sa réponse à la demande d’explication, il explique que tout a commencé à la veille du procès opposant la masseuse Adji Sarr à Ousmane Sonko où des manifestants avaient décidé d’empêcher les enseignements-apprentissages dans toute la commune de Ziguinchor. Ils sont passés à l’acte le jour du procès. Lui et son collègue les auraient intercepté pour les dissuader de s’attaquer aux élèves mais plutôt d’aller voir l’administration de l’école pour éviter le syndrome des manifestations précédentes pendant lesquelles les élèves et enseignants avaient échappé au pire face aux jets de pierres des manifestants. Abdoulaue Diatta dit clairement ne s’être rendu dans «aucune salle de classe pour déloger des élèves».
Le proviseur démenti dans sa réponse
Se basant sur cette réponse, le professeur d’histoire et de géographie du lycée de Nguékokh, Babacar Diouf assure que ses collègues de Diouloulou n’ont pas reconnu les faits. «C’est alors archi faux que le proviseur ait dit que les concernés ont fait leur mea culpa», a-t-il martelé.
Il poursuit pour dire qu’après avoir réfuté les accusations, ses collègues enseignants ont même présenté leurs excuses par rapport aux incompréhensions que leurs interventions auprès des manifestants ont créées. Dans sa réponse à la demande d’explication, M. Diatta écrit que « (...) la foule était aveugle et violente, et elle n’hésiterait pas à recourir à la violence pour déloger les élèves comme lors des manifestations du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko. Mon intention était de leur dire de ne pas s’attaquer aux élèves, de ne pas jeter des pierres dans les classes mais de s’adresser calmement à l’administration sans usage de force ou de violence. Malheureusement, certains n’ont pas saisi le sens de nos échanges verbaux avec les manifestants qui tentaient de déloger les élèves. Je n’ai participé à déloger aucune classe, une école non plus. Mais au-delà de cette incompréhension, je tiens à présenter mes excuses au proviseur et à tout le monde, et je tiens à préciser que je ne serai ni intéressé ni impliqué à une forme de perturbation des enseignements-apprentissages dans un établissement».
Selon notre interlocuteur, s’excuser auprès du proviseur pour une incompréhension «n’a absolument rien à voir avec des excuses par rapport à une faute commise, comme l’a dit l’inspecteur d’académie citant le rapport du proviseur». M. Diouf du lycée de Nguékokh souligne que l’inspecteur d’académie de Ziguinchor a voulu sanctionner les présumés coupables sur la base d’un «faux rapport du proviseur» sans avoir pris la peine de les auditionner. Et de relever un fait plutôt insolite dans cette affaire. Au moment des faits, dit-il, «le proviseur était absent du lycée». Qui a donc bien pu vilipender ces deux enseignants? Qui, à part le proviseur qui seul en a la prérogative? D’autant que «c’est l’inspecteur lui-même qui aurait appelé le proviseur pour lui demander des informations par rapport à la situation dans son école», d’après toujours M. Diouf qui, après avoir mené sa petite enquête, aurait appris que «c’est le censeur qui a donné un compte rendu des évènements au proviseur». C’est lui aussi qui aurait «rédigé» le rapport envoyé à l’inspecteur d’Académie. Sur ce, il avance la thèse d’un «règlement de comptes politiques très mal ficelé» à ses yeux. En tout cas, M. Babacar Diouf dit interpeller les syndicalistes sur ce qu’il qualifie de «manœuvres de l’administration du lycée de Diouloulou et de l’Ia de Ziguinchor qui «constituent un précédent dangereux pour tout le corps enseignants».
Ne fallait-il régler ce conflit en interne entre administration scolaire et professeurs ? Comme l’explique l’inspecteur de l’enseignement à la retraite Ibra Ndiaye, « dans un établissement existent des structures de conciliation notamment le Cge (comité de gestion de l’école) et l’Association des parents d’élèves (Ape), et toute académie dispose d’une table de concertation avec les syndicats et les partenaires sociaux prévue par le décret 2002-652 qui, naturellement, doit être révisé et adapté. Le bureau d’un proviseur, d’un censeur ou d’un principal ne peut pas être confondu avec la salle d’interrogatoire d’un commandant de brigade de la gendarmerie ou de commissariat de police» estime-t-il. Et d’inviter à « éviter les sanctions démesurées ». Tout en rappelant aux enseignants l’éthique et la déontologie, l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye affirme que l’administration enseignante ne peut en aucune façon être engagée dans l’orientation répressive des forces de l’ordre et lui donner un sens démesuré en sanctionnant injustement au mépris de toute procédure disciplinaire régulière. Et même si procédure il y a, il est injuste de parler de suspension ou de radiation d’un enseignant à la moindre erreur, incartade ou supposée défaillance professionnelle. « On a eu dans le passé et dans la même circonscription administrative à sanctionner injustement des enseignants pour annuler quelque temps après ces mêmes sanctions que tout le monde savait injustes et relevant d’un excès de pouvoir», a-t-il expliqué.
La Cosydep... pour une confiance mutuelle
Pour les enseignants, les syndicalistes doivent prendre leurs responsabilités dans cette affaire. Mais en attendant, la Cosydep (Coalition en synergie pour le développement de l’école publique), fidèle à sa mission d’alerte, de veille et de propositions dit encourager l’Inspection d’Académie de Ziguinchor et ses Ief (inspections de l’Education et de la Formation) à privilégier, particulièrement dans ce contexte, la concertation avec les acteurs pour construire un consensus indispensable à une bonne poursuite des enseignements apprentissages. Elle invite l’Etat à organiser un dialogue socio-politique inclusif, franc et sincère pour une décrispation définitive du contexte global.
Cheikh Mbow et ses camarades attirent enfin l’attention des acteurs sur «la nécessité d’une bonne préparation» des évaluations trimestrielles (compositions) et des examens de fin d’année (Cfee, Bfem, Bac) à Ziguinchor qui a toujours eu de bons résultats. Mais également sur «une bonne anticipation sur les aléas de la saison des pluies qui pointent à l’horizon». Un discours empreint de sagesse !
À ZIGUINCHOR, DES HABITANTS DÉPLORENT LES BARRICADES
A Néma Kadior, des habitants ont du mal à circuler sans entrave, car les voies d’accès et de sortie de ce quartier sont assiégées par des jeunes qui disent veiller à la sécurité du leader de Pastef
Des partisans du maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, ont érigé des barricades sur les rues situées près de son domicile pour, disent-ils, en assurer la garde.
A Néma Kadior, des habitants ont du mal à circuler sans entrave, car les voies d’accès et de sortie de ce quartier sont assiégées par des jeunes qui disent veiller à la sécurité du leader de Pastef-Les patriotes (opposition), à quelques heures de son procès pour viol prévu mardi 23 mai au tribunal de Dakar.
‘’Je suis désolé. Cette situation doit être gérée par l’Etat. Nous sommes dans un pays de droit […] Nous invitons l’Etat à garantir notre libre circulation’’, lance un conducteur de moto ‘’Jakarta’’, se présentant comme un partisan d’Ousmane Sonko.
Ses activités économiques sont bloquées depuis une semaine à cause du siège du domicile d’Ousmane Sonko, l’un de ses voisins, par les partisans de l’opposant.
‘’Trop, c’est trop ! Nous voulons la paix. Il faut qu’on en finisse avec ce procès’’, lance Daouda Diallo, empêché, lui aussi, de vaquer convenablement à ses occupations par les occupants de la rue où se trouve son domicile.
Ibrahima Mangane dit être ‘’dépassé’’ par la manière dont les jeunes ont érigé les barricades et bloqué le passage. ‘’Nous invitons nos camarades à rester calmes’’, ajoute M. Mangane, l’un des habitants de Néma Kadior, affirmant être un militant de Pastef-Les patriotes.
D’autres quartiers de Ziguinchor, dont Lyndiane et Grand-Dakar, sont également difficiles à traverser à cause des barricades dressées dans les rues par des jeunes revendiquant leur appartenance au parti politique de M. Sonko.
Ce lundi, le calme est revenu à Ziguinchor où des heurts entre jeunes et forces de l’ordre ont fait deux morts et des dégâts matériels.
Ousmane Sonko séjourne dans la ville depuis plusieurs jours, après qu’il a pris la décision de ne plus coopérer avec la justice.
Le procès pour viol de l’opposant contre Adji Sarr a été renvoyé la semaine dernière en audience spéciale au mardi 23 mai, quelques minutes après qu’il s’est ouvert devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar, sans sa présence.
Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage dans lequel se seraient déroulés les faits de viol, doit être jugée en même temps que M. Sonko.
Elle est inculpée des faits d’incitation à la débauche.
Adji Sarr, une employée de Ndèye Khady Ndiaye, accuse l’opposant et maire de Ziguinchor de l’avoir violée plusieurs fois et de l’avoir menacée de mort.
Ousmane Sonko est inculpé de viol et placé sous contrôle judiciaire depuis début 2021.
Des manifestations consécutives à son interpellation en mars 2021 ont engendré la mort d’une quinzaine de personnes et d’importants dégâts matériels.
Dans une autre affaire judiciaire, il a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l’encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
Si la décision de la cour d’appel est confirmée en cassation, le chef de l’opposition deviendra inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s’est déclaré candidat.
Selon plusieurs médias, il s’est pourvu en cassation en espérant obtenir l’invalidation de la décision de la cour d’appel de Dakar.
REJET DES DEMANDES DE RENVOI
Le président de la chambre criminelle a décidé de retenir l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, rejetant ainsi la demande de renvoi formulée par la défense
Les avocats de la patronne du salon ‘’Sweet beauty’’, Ndèye Khady Ndiaye, ont demandé un renvoi de l’audience, le temps de bien de visionner les vidéos contenus dans le dossier.
Les avocats de Ousmane Sonko ont également sollicité le renvoi du procès.
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est jugée en audience spéciale, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar.
Les débats sont présidés par le juge Moustapha Fall.
Adji Sarr qui accuse Ousmane Sonko de »viols répétés » et »menaces de mort » est arrivée vêtue d’une robe rouge bordeaux.
Ndeye Khady Ndiaye, la patronne du salon ‘’Sweet beauty’’ est également présente.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, lui ne s’est pas présenté. Ses avocats sont sur place.
Il avait posé des conditions préalables à sa présence au procès, exigeant, entre autres, le respect de son itinéraire pour se rendre au tribunal, la levée des barricades érigées aux alentours de son domicile dakarois, à la Cité Keur Gorgui.
Ouvert, le 16 mai, le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane Sonko avait été renvoyé au 23 mai, en audience spéciale.
Le procès s’était ouvert sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile.
Ousmane Sonko a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de »viols répétés » et »menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.
Adji Sarr, qui travaillait dans le salon de massage ‘’Sweat Beauty’’, accuse depuis février 2021, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, de ‘’viols répétitifs et de menaces de mort’’.
L’opposant, maire de Ziguinchor, et ancien député, sous contrôle judiciaire depuis mars 2021, nie les faits et soutient être la cible d’un ‘’complot’’ tramé par ses adversaires politiques.
Le déclenchement de cette affaire avait provoqué de violentes manifestations occasionnant la mort de 14 personnes et de nombreuses destructions en mars 2021.
LE FEUILLETON JUDICAIRE OUSMANE SONKO-ADJI SARR A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens de ce mardi 23 mai 2023, mettent l’accent sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, jugée en audience spéciale, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar.
Dakar, 23 mai (APS) – Les quotidiens reçus à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent l’accent sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, jugée en audience spéciale, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar.
Ouvert, le 16 mai, le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane Sonko a été renvoyé au 23 mai, en audience spéciale. Le procès s’était ouvert sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile.
Ousmane Sonko a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de »viols répétés » et »menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.
»Un Stress sans fin’’, titre Enquête qui relève des »incertitudes » autour de ce procès Sonko-Adji Sarr. ‘’Suspense sur la présence d’Ousmane Sonko à ce procès, il (Ousmane Sonko) n’a reçu aucune convocation, soutient un de ses avocats, Me Ousseynou Ngom, l’Etat sourd aux exigences de Sonko pour prendre part à ce procès’’, indique le journal.
Le leader du parti Pastef- les-Patriotes avait posé des conditions préalables à sa présence au procès, exigeant, entre autres, le respect de son itinéraire pour se rendre au tribunal, la levée des barricades érigées aux alentours de son domicile dakarois, à la Cité Keur Gorgui.
Pour Sud Quotidien, Sonko fait »face à son destin’’. »Comme lors de la précédente audience boycottée par le leader de Pastef au nom de la désobéissance civile, ce nouveau rendez-vous qui est au centre des débats, s’annonce cruciale pour l’ancien candidat arrivé troisième à la dernière présidentielle’’, souligne le journal.
Le Quotidien signale que le leader de Pastef n’avait pas quitté Ziguinchor lundi dans la soirée pour venir prendre part au procès.
‘’Sonko snobe encore la Justice’’, dit WalfQuotidien, évoquant un long feuilleton judicaire en vue. »Attendu à la barre de la Chambre criminelle de Dakar, Ousmane Sonko, a décidé d’après des sources dignes de foi de ne pas comparaitre tant que les conditions qu’il a posées ne sont pas remplies’’, écrit dans ses colonnes le journal.
»Sonko, le dernier combat pour la survie », selon le quotidien Bës Bi. »En ce mardi, jour de son procès en chambre criminelle, Ousmane Sonko vit, depuis Ziguinchor où il s’est retranché, les heures
les plus déterminantes de son destin présidentiel. Entre l’option de la contumace brandie, l’idée d’une condamnation, c’est aussi la survie de son parti qui est en jeu face au pouvoir décidé à le
freiner », écrit le journal.
Le Soleil met en exergue la politique de l’emploi des jeunes et titre »Le plaidoyer du Premier ministre Amadou Bâ ». Présidant le deuxième salon de la jeunesse, de l’emploi et de la mobilité au Grand Théâtre de Dakar, le Premier ministre, Amadou Bâ a plaidé pour un investissement dans l’éducation, la formation et la création d’emplois, fondements d’une société prospère, rapporte le journal.
LE PROCÈS REPREND SANS SONKO
Le président de Pastef est présumé se trouver à Ziguinchor, ville où il s'est retiré il y a plusieurs jours. Ses partisans montent la garde autour de son domicile pour parer une éventuelle tentative de l'arrêter et de l'amener de force au tribunal
Le procès pour viols contre l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a repris mardi en son absence au tribunal de Dakar, placé sous haute protection policière par crainte de troubles.
M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, doit être jugé par une chambre criminelle pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de la capitale. Son procès s'était ouvert le 16 mai, également en son absence, dans un contexte de heurts à Ziguinchor (sud), à Dakar et dans sa région. Il avait été renvoyé à cette semaine. L'affaire tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans.
Les rendez-vous de M. Sonko avec la justice dans cette affaire et une autre de diffamation ont régulièrement donné lieu à des incidents et des heurts. M. Sonko, 48 ans, a reconnu être allé se faire masser pour apaiser des douleurs de dos chroniques. Mais il a toujours réfuté les accusations dans les dossiers de viols présumés et de diffamation et crié au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. Disant craindre pour sa sécurité, il a annoncé qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans garantie de l'Etat pour son intégrité physique. L'Etat n'a donné aucun signe d'avoir accédé à cette exigence.
M. Sonko est présumé se trouver à Ziguinchor, ville dont il est le maire et où il s'est retiré il y a plusieurs jours, à des centaines de kilomètres de Dakar. Ses partisans montent une garde étroite autour de son domicile pour parer une éventuelle tentative de l'arrêter et de l'amener de force au tribunal. Aucun trouble significatif n'a été rapporté mardi matin.
LES IMPACTES CONTESTENT L’EXPANSION DE LA GCO ET LANCENT UN CRI DU CŒUR AU CHEF DE L’ETAT
Les populations de Lompoul/Mer, dans le département de Tivaouane, souffriraient gravement des retombées néfastes de l’exploitation du zircon
La Grande Côte Opération (GCO), société minière exploitant le zircon, entre autres minéraux, et basée à Diogo, dans le département de Tivaouane, est accusée d’hypothéquer l’avenir des citoyens résidant dans les Niayes et plus précisément sur toute l’étendue de Lompoul/Mer. L’accusation émane des populations de cette dernière localité qui tiennent fièrement à leur subsistance. Elles ont écrit au président de la République pour réclamer justice.
Les populations de Lompoul/Mer, dans le département de Tivaouane, souffriraient gravement des retombées néfastes de l’exploitation du zircon. A les en croire, la Grande Côte Opération (GCO), société minière, exploitant le zircon, leur soutirerait leurs terres contre des miettes. Ladite société incriminée, insistent-elles, ne prend pas en compte l’installation de mini-forages, bassins, tuyauteries et arbres fruitiers dans le calcul des indemnisations. Ce alors que les populations autochtones sont des maraîchers disposant de champs de légumes et de vergers. Selon elles toujours, les propositions de la Grande Côte Opération (GCO) correspondent tout juste à l’équivalent de ce que leur rapportent trois mois de récolte. Une situation dégradante qui les plongerait dans une précarité généralisée.
Selon les habitants de Lompoul/mer, ces terres constituent leur seule sève nourricière. Refusant d’être anéanties par la boulimie de cette multinationale, elles ont entrepris de se faire entendre des autorités. « Nos terres sont prises. Et nous devenons subitement des saisonniers agricoles à défaut de pouvoir trouver dans les zones non impactées des terres dont les coûts sont exorbitants. La Grande Côte Opération (GCO) ne prend pas en compte le foncier et la terre sur laquelle nous cultivons et où vivaient nos ancêtres depuis plus de 200 ans », se plaignent-elles.
Ces populations déplorent les méthodes de la société minière qui convoque individuellement les impactés pour leur remettre des chèques. Elles dénoncent l’absence préalable de discussions avec les concernés et regrettent l’instauration d’une vraie dictature dans la zone. Ceci, à les en croire, avec la complicité de la commission départementale chargée d’évaluer les impenses.
Selon nos interlocuteurs, la commission choisie par les populations n’est pas associée dans l’évaluation des impacts. Disant militer pour une implantation d’industries un peu partout dans le pays, ces contestataires précisent ne pas vouloir s’opposer à l’exploitation du zircon. Ce qu’elles ne veulent pas, disent-elles, ce sont des industries ou des sociétés qui les ruinent et les ramènent à la période coloniale ou néocoloniale.
Pour se plaindre de vive voix du traitement que leur infligent la Grande Côte Opération (GCO) et la Commission départementale d’évaluation des impenses, elles en appellent donc à l’arbitrage du président de la République, Macky Sall. « Notre patriotisme fait que nous préférons vous faire entendre notre cri de détresse. Mais, nous gardons espoir d’une résolution rapide du problème qui nous tient à cœur », disent-elles en s’adressant à la plus haute autorité du pays.
L’INCERTITUDE PLANE SUR LA COMPARUTION D’OUSMANE SONKO
Renvoyé d’office à huitaine la semaine dernière parce que le dossier n’était pas en l’état, le procès opposant la sulfureuse masseuse du salon « Sweet Beauty », Adji Raby Sarr à Ousmane Sonko, devrait être encore au rôle
Renvoyé d’office à huitaine la semaine dernière parce que le dossier n’était pas en l’état, le procès pour “viols répétitifs et menaces de mort” opposant la sulfureuse masseuse du salon « Sweet Beauty », Adji Raby Sarr, au président du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes), Ousmane Sonko, devrait être encore au rôle, ce mardi 23 mai 2023, de la chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Et comme à chaque fois que le chef de file de l’opposition sénégalaise est convoqué devant les juridictions, la population, qui craint des affrontements entre ses partisans, sympathisants et les forces de défense et de sécurité, retient son souffle. Les commerces baissent leurs rideaux, le système du transport public est paralysé, les parents d’élèves sont angoissés, les forces de sécurité prennent possession de la rue, les nerfs sont à fleur de peau, bref le pays est assis sur des charbons ardents. Pour le moment, la question que tout le monde se pose c’est celle de savoir si le maire de Ziguinchor sera présent ce matin au palais de justice de Dakar. Jusqu’à hier soir, en tout cas, il était dans son domicile de la capitale du Sud et aucun signe n’indiquait qu’il avait l’intention de quitter pour venir à Dakar…
Déjà, les populations ont salué un début de dénouement marqué notamment par le message fort du khalife général des mourides qui a envoyé le mercredi 17 mai dernier des émissaires au palais de la République rencontrer le chef de l’Etat, Macky Sall, en vue d’apaiser le climat socio-politique pour le moins tendu. Elles ont aussi apprécié positivement le fléchissement de la position du leader de Pastef qui a fait entrevoir la possibilité de revenir sur sa décision de s’inscrire radicalement en mode désobéissance civique.
En effet, Ousmane Sonko, qui avait décidé de ne plus répondre aux convocations de la justice qu’il accuse d’être aux ordres, a laissé entrevoir lors de sa dernière sortie publique sur Walf Tv une position plus souple, n’excluant pas de se présenter devant la chambre criminelle si certaines conditions relatives à sa sécurité étaient garanties. Un premier pas qu’il faut encourager et saluer. Cependant, selon certains journaux de la place, le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ismaëla Madior Fall aurait opposé une fin de non recevoir aux avocats de Ousmane Sonko qui relayaient ces conditions, laissant à la loi la latitude d’appliquer les procédures régulières en cas de non-comparution de leur client mis en cause dans ce procès. Ces mêmes sources révèlent également que le maire de Ziguinchor a reçu sa convocation des mains des éléments de la Division des investigations criminelles (DIC) depuis le 11 mai 2023.
Des informations balayées d’un revers de manches par le coordonnateur du pool des avocats de Ousmane Sonko, Me Clédor Ciré Ly, qui soutient que leur client n’a pas encore reçu de convocation du tribunal pour comparaître mais pourrait toute fois se présenter devant la juridiction compétente si les conditions de sécurité étaient réunies. Et en cas de présentation de Ousmane Sonko devant la chambre criminelle, la juridiction qui avait renvoyé à huitaine en audience spéciale pourrait en principe retenir l’affaire comme elle peut encore renvoyer à une autre date. Une décision laissée à l’appréciation de la chambre.
Toujours est-il que devant le domicile dakarois de Ousmane Sonko, à la Cité Keur Gorgui, le dispositif policier habituel des jours de convocation devant la justice commençait à se reconstituer hier en début de soirée.
Les risques encourus par Sonko
Si la loi lui donne la latitude de refuser de comparaître lors de son procès, la chambre criminelle tenue d’en prendre acte peut retenir l’affaire et juger l’accusé par contumace comme cela se fait en matière criminelle. Ce qui est l’équivalent du jugement par défaut en matière correctionnelle. Et dans les deux cas, la personne condamnée à la latitude de faire opposition ce qui oblige la juridiction d’enrôler le dossier à la plus prochaine audience. Dans ce cas, la personne ne comparaît pas libre en ce sens que l’opposition implique qu’elle se constitue prisonnière avant le délai de prescription de la peine prononcée.
L’autre risque encouru par Ousmane Sonko dans ce dossier est sa révocation de la tête de la mairie de Ziguinchor en cas de condamnation conformément aux dispositions de l’article 135 du Code des collectivités locales. Lequel dispose que “lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit. Les Maires et adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par un arrêté du Ministre chargé des Collectivités locales pour un temps qui n’excède pas un mois et qui ne peut être porté à trois mois que par décret. Ils ne peuvent être révoqués que par décret. L’arrêté de suspension et le décret de révocation doivent être motivés”.
Du côté de la partie civile, Adji Raby Sarr, la “violée” la plus joyeuse jamais vue dans l’histoire, multiplie les posts la montrant sur ses plus beaux atours sur les réseaux sociaux affichant toute son indifférence au climat qui règne sur le pays depuis l’officialisation de son supposé viol. Lequel risque de mettre le feu au Sénégal !
«TRAVAILLER A RESTER AU SOMMET DU FOOTBALL CAR LE PLUS DIFFICILE COMMENCE»
Auteur de 5 titres de champion d'Afrique en 15 mois, le Sénégal compte se maintenir au sommet du football. C’est la conviction du Président de la Fédération sénégalaise de football qui réagissait au sacre des Lionceaux à la CAN U17
Auteur de 5 titres de champion d'Afrique en 15 mois, le Sénégal compte se maintenir au sommet du football. C’est la conviction du Président de la Fédération sénégalaise de football qui réagissait au sacre des Lionceaux à la CAN U17 remportée vendredi devant le Maroc. Et pour le directeur technique national Mayacine Mar, si le Sénégal est passé de février 2022 du rang des « sans grades » en leader du football africain, avec un titre dans toutes les compétitions organisées par la CAF, c'est parce qu'il s’est reposé sur la stabilité de ses structures techniques et administratives et à un travail permanent.
Longtemps relégué dans le rang des « sans grades » et sans le moindre trophée continental avant février 2022, le Sénégal a réussi, à l’espace de quinze mois, à rafler tous les titres. La dernière en date, c’est la CAN 17 remportée la semaine dernière à Alger contre le Maroc en finale. Pour le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, ce dernier trophée est également le plus prometteur pour le futur du football sénégalais. « Le Sénégal marche sur l’eau actuellement. Le 5e trophée continental en 15 mois, c’est du jamais vu dans les annales africaines. Ce n’est que du bonheur pour le peuple sénégalais d’abord et tous ceux qui ont cru à ce projet. Pour nos autorités, pour les fédéraux et surtout pour ces jeunes et pour leur encadrement. Comme lors de la CAN U20, ils ont survolé le tournoi. C’est l’un des trophées les plus beaux parce que ce sont les U17. Ce 5e trophée est prometteur. Il promet des lendemains meilleurs», a-t-il déclaré.
Le patron du football sénégalais estime que le Sénégal va désormais s’employer à se maintenir au sommet. « Il faut dire que le Sénégal est bien installé à sa place. Il faut maintenant travailler à rester au sommet du football car le plus difficile commence à partir de maintenant. Nous n’avons pas envie de nous arrêter à cinq trophées, nous allons travailler à gagner encore. Vous me permettez de féliciter tous ceux qui nous ont aidés. Le président de la République, le gouvernement, mais surtout le 12e Gaïndé et l’ensemble des Sénégalais », soutient-il.
Il faut relever que cette grosse performance des équipes nationales du Sénégal n'a pas été le fruit du hasard. Interpellé sur la question, le Directeur technique national, Mayacine Mar avance que la base de cette réussite réside dans l'organisation du football sénégalais et sur une certaine stabilité des structures techniques. « On a travaillé de manière permanente. Le plus important, c’est la stabilité des structures techniques mais également administratives », explique-t-il d’emblée. « Des centres nous ont permis de travailler avec de longs stages. C’est tout cela qui fait que l’on a ces résultats. On a montré la voie depuis la CAN sénior en passant par la CAN U20 et ensuite la CAN U17. C’est fort logique parce que l’on a imprégné les cadets depuis le début. Ils avaient montré qu’ils allaient venir à ce stade. Dans tous les matchs qu’ils ont joués, ils ont montré qu’ils avaient de la valeur et ils étaient capables de gagner », ajoute- t-il, faisant allusion à l’érection, depuis quelques années, de centres Jules Bocandé de Toubab Dialao et de Youssoupha Ndiaye de Guéréo.
En plus des infrastructures mises à la disposition des footballeurs sénégalais, notamment les terrains de proximité, il faut également noter l'apport des académies qui demeurent les principaux pourvoyeurs des différentes sélections de petites catégories. A titre d’exemple, on peut citer, « Génération Foot » qui a elle seule fourni 7 pensionnaires dans l'équipe des moins de 20 ans et 4 dans l'équipe nationale locale victorieuse du CHAN 2023. La sélection U17 dispose plus de 5 joueurs en provenance de cette académie de Déni Biram Ndao.
AFROCENTRICITE INTERNATIONAL DEBARQUE AU SENEGAL
Afrocentricité International fait cap sur le Sénégal dans le cadre de la 9ème édition de sa Convention annuelle, prévue du 25 mai au 5 juin 2023. Il sera question d’une conférence de deux jours à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, les 27 et 28
Le pays du Professeur Cheikh Anta Diop devient le point de convergence de l’idéologie afrocentrique.
En effet, Afrocentricité International fait cap sur le Sénégal dans le cadre de la 9ème édition de sa Convention annuelle, prévue du 25 mai au 5 juin 2023. Il sera question d’une conférence de deux jours à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, les 27 et 28 mai prochains.
Les débats seront axés sur l’héritage de Cheikh Anta Diop et de sa pertinence pour le mouvement Kamit actuel. D’où le thème choisi à cette occasion : «La Pertinence de l’Oeuvre de Cheikh Anta Diop pour la Renaissance Africaine, 100 ans plus tard». La délégation effectuera aussi un tour afrocentrique dans le pays de la Téranga pour se recueillir devant la tombe de feu Cheikh Anta Diop à Thiaytou, mais aussi visiter des sites symboliques comme l’île de Gorée, le Monument de la Renaissance africaine, Touba Dialaw, etc.
Faut-il retenir qu’Afrocentricity International est une organisation panafricaine engagée pour les ÉtatsUnis d’Afrique. Elle a été créée en 2011 et tient chaque année sa Convention dans le but de réunir ses membres et de mettre en valeur ses travaux et réalisations, notamment la construction du Temple ancestral Mwikadilo Muya en Côte d’Ivoire et l’organisation d’une plateforme numérique financière.
CIMETIERES, MOSQUEES ET EGLISES EN MAL D’ESPACE
La création et l’extension des lieux de culte (églises et mosquées) et cimetières pose de sérieux problèmes dans les localités de Niacoulrab, Tivaouane Peulh et Niague…
La création et l’extension des lieux de culte (églises et mosquées) et cimetières pose de sérieux problèmes dans les localités de Niacoulrab, Tivaouane Peulh et Niague… En effet, avec l’explosion démographique dans la banlieue et la forte pression foncière, il n’y plus de terres. Les rares cimetières de ces villages traditionnels de cette partie des Niayes, qui datent de longtemps, manquent d’espace. Les réserves foncières existantes sont cédées ou très convoitées par les populations désireuses de se trouver un toit à Dakar, par les courtiers et autres promoteurs, les coopératives d’habitats, les Sociétés civiles immobilières (SCI) et même l’Etat.
«Il urge de trouver des solutions à ces problèmes que rencontrent les nouveaux habitants», alerte un travailleur de la municipalité de Tivaounane Peulh. En effet, face à la forte pression sur le foncier, avec comme conséquence, entre autres, un manque d’espaces pour la création de lieux de culte (églises et mosquées) et de cimetières et même l’extension de cimetières déjà pleins ou presque, pose de sérieux problèmes dans les localités de Niacoulrab, Tivaouane Peulh et Niague… «Les autorités n’ont jamais pensé à aménager de nouveaux espaces pour les lieux de culte et cimetières. C’est aberrant !», ont martelé les habitants de la commune de Tivaoune Peulh.
A titre d’exemple, le spectacle est désolant au cimetière catholique de Niague, localité des Niayes située sur l’axe qui relie le Lac Rose et Niacoulrab. C’est une ruelle presque impraticable qu’il faut emprunter pour se rendre au cimetière chrétien de Niague. Le mur de clôture est presque inexistant. Pourtant, les populations avaient commencé les travaux. Mais, elles n’ont pas pu achever les travaux de construction du mur de clôture. Pour cause, le manque de moyens financiers.
NIAGUE : LE CIMETIERE CATHOLIQUE EXISTE DE FAIT, MAIS SANS PAPIER
Abbé Homère Seck, curé, par ailleurs administrateur de la Quasi Paroisse Enfant de Jésus de Prague de Tivaouane Peulh, souligne que «le devis pour faire les travaux du cimetière de Niague est estimé à 5.000.000 F CFA. Ça fait cinq ans qu’on court derrière les autorités, en vain. Au début, la demande, c’était de bouche à oreille. Beaucoup enterrent leurs morts à Saint-Lazare. Il faut penser à aménager d’autres lieux, à l’avenir. Car, il n’y a plus d’espace dans ce cimetière».
Ce cimetière qui existe de fait, l’administrateur de la Quasi Paroisse Enfant de Jésus de Tivaoune Peulh explique : «nous n’avons aucun papier pour le moment. Alors que, de fait, l’église est propriétaire du terrain. Ce n’est plus possible de construire des habitations sur cette parcelle», a soutenu l’administrateur de la Quasi Paroisse Enfant de Jésus de Prague.
Et récemment, le Sous-Préfet de Sangalkam a été saisi sur la situation, grâce à une dame qui travaille à la Sous-Préfecture. «Nous avions entamé les travaux pour clôturer cet endroit, grâce au soutien de certains membres de la communauté. Malheureusement, les travaux sont à l’arrêt. Les gens qui décèdent sont enterrés à ce cimetière de Niague ou à Saint-Lazare. Peut-être que nous n’avons pas fait tout ce qu’il fallait ; c’est pourquoi, les autorités n’ont pas voulu nous aider», s’interroge Daniel Manga, chef de cœur de la Chorale de la Chapelle de Niague. Le mur de clôture érigé ne fait pas plus de deux mètres (2 m) de hauteur et s’étend sur une distance de moins de cinquante mètres. La superficie du cimetière ne fait pas plus d’un hectare. La sécurité des lieux n’est pas assurée. Un certain M. Benjamin, censé pouvoir nous donner plus d’informations, était absent à notre passage. Nos tentatives pour le joindre par téléphone ont été vaines. Et Abbé Homère Seck de préciser : «il n’y a aucun autre responsable du cimetière à part moi. J’ai un adjoint mais il est décédé. A Saint-Lazare, des tombes ont été profanées. Pourtant, le cimetière est clôturé».
SEULS 3.000.000 F AFFECTES AUX LIEUX DE CULTE DANS LE BUDGET DE LA MUNICIPALITE DE TIVAOUNE PEULH
Cependant, contrairement à Saint-Lazare, «Ces lieux n’ont jamais été profanés», témoignent, les riverains. Les tombes ne sont pas à l’abri du regard des passants, surtout des enfants. Au début, «la communauté catholique n’était pas très importante, au regard de leur effectif. Aujourd’hui, la localité compte beaucoup d’habitants chrétiens, avec l’implantation de nouvelles cités (Tawfekh, Socabeg, Nanora, Darou Salam, Safco, Apix…). A cela s’ajoutent le Lac Rose (et son pôle urbain en construction), Benoba, entre autres». La municipalité de Tivaouane Peulh, dans son budget, a affecté aux lieux de culte une somme de «3.000.000 FCFA, ce montant est insuffisant pour régler le problème des lieux de culte d’une localité. Cette somme est destinée à relever les murs des cimetières», a indiqué notre interlocuteur. Avant de relever : «en ce qui concerne la création et l’extension des lieux de culte, cela relève du ressort de la gouvernance. Car, les aménagements qui doivent être faits sont définis par le Plan directeur ou par celui de l’Urbanisme».
A NIACOULRAB, LA PROXIMITE DES MAISONS ETOUFFE LE CIMETIERE MUSULMAN
Autre localité, autre réalité. A Niacoulrab, la proximité entre les maisons et le cimetière musulman est saisissante. Il n’est plus possible d’agrandir le cimetière qui étouffe entre ces habitions. «A moins de déguerpir les riverains» souligne l’imam de Niacoulrab, Mamadou Diop. Créé avant 1947, Niacoulrab n’était qu’un petit village. Selon l’imam, Mamadou Diop, «les populations ont vendu leurs terres, sans tenir compte du fait que le village est en train de s’agrandir. Les gens ont besoin d’espace pour l’extension du cimetière. Mais, il l n’y a plus d’espace. Nous attendons un soutien des autorités, en l’occurrence l’administration, pour trouver une solution définitive à ce problème. Il nous faut un gardien pour assurer la sécurité des lieux. Car, nous ne bénéficions d’aucune subvention de la mairie». Les notables de ce village traditionnel indexent l’ancien président de l’ancienne communauté rurale de Sangalkam, dont dépendait administrativement la localité et environs, avant les nouveaux découpages administratifs et la communalisation intégrale. Oumar Guèye, ancien ministre, disent-ils, a affecté à «150 personnes des parcelles, sans penser à l’extension du cimetière».
LE VILLAGE DE TIVAOUANE PEULH CHERCHE 2 HA, POUR L’EXTENSION DE SON CIMETIERE DATANT DE 1968
Le problème demeure entier à Tivaouane Peulh, malgré son érection en commune. Le Préfet du département de Rufisque ainsi que le maire sont informés de l’état du cimetière musulman, a laissé entendre un proche de l’imam ratib, Alassane Sow. Pour agrandir le cimetière, deux hectares (2 ha) sont prévus. «Le maire nous a promis qu’il allait négocier avec la magistrate, Mame Basse, pour qu’elle nous cède son terrain de deux hectares. Jusqu’à nos jours, les choses n’ont pas évolué», a fait remarquer Boubou Sow, le chef du village de Tivaouane Peulh. Le lieu, aménagé en 1968, avec l’explosion démographique, est devenu étroit pour les populations de la commune. Une autre solution est envisagée, si le maire et la juge Mame Basse ne parvenaient pas à trouver un accord. «C’est de prendre contact avec Serigne Modou, propriétaire du terrain contigu au cimetière», révèle le chef du village. Aussi, les habitants espèrent que l’Etat déclassifie la forêt, de 30 à 40 hectares, pour permettre l’extension du cimetière.
MOSQUEE DE TIVAOUANE PEULH RENOVEE, UNE MAISON PRIVEE SERT DE CHAPELLE POUR LES CATHOLIQUES A NIAGUE…
En attendant, la grande mosquée de Tivaouane Peulh a été réfectionnée, grâce au soutien des immigrés et les fils de la localité. Ailleurs, à Niague, le lieu de prière pour la communauté catholique appartient à un privé, qui a accepté de céder sa maison transformée en chapelle. Ce lieu de prière, sis au quartier HLM de Niague, accueille les fidèles pour la célébration des messes. Le propriétaire, Pierre Diouf, a quitté Niague pour s’installer à Keur Massar. «C’est grâce à lui qu’on a pu obtenir ce local où les messes sont célébrées tous les dimanches et les jours de fête, par le curé, Abbé Homère Seck, administrateur de la Quasi Paroisse Enfant de Prague de Tivaouane Peulh. Ce domaine, le propriétaire peut nous le retirer à tout moment. D’ailleurs, c’est lui qui paie la facture d’eau et nous, on se charge du paiement de la facture d’électricité», a indiqué Marcelin Cabo, de la Communauté ecclésiale de base (CEB) de Niague.
…LA CHAPELLE DES SAINTS INNOCENTS DE NIAGUE TRES EXIGUË POUR CONTENIR LES FIDELES
La Chapelle des Saints Innocents de Niague est très exiguë pour contenir les fidèles. Et, le jeudi 18 mai dernier, la communauté catholique a célébré la fête de l’Ascension, la montée de Jésus Christ au ciel, en attendant son retour sur terre pour «juger les vivants et les morts». Le moment est solennel. Le curé, Abbé Omère Seck, dans son sermon, a invité les fidèles à être des chrétiens, c’est à dire aimer la solidarité et avoir le sens du partage. «Quand Dieu vous comble de biens, vous devez partager avec les autres», soutient le curé. En outre, il a demandé aux fidèles de vaincre la timidité. «Car, il ne suffit pas d’être baptisé pour être chrétien. L’Evangile doit être transmis. Sans cette transmission, l’homme en mission sur terre va faillir à son devoir. Le chrétien ne doit pas avoir peur ; car, partout où il est, même en étant seul dans une foule, Jésus Christ est avec lui. Donc, il n’a pas à se cacher», a exhorté les fidèles, le curé Abbé Omère Seck. A la fin de la messe, l’administrateur de la Quasi Paroisse Jésus Enfant de Prague, que nous avons rencontré à son bureau, est revenu sur les problèmes relatifs à l’acquisition des parcelles. «Nous avons besoin, au minimum de 3 à 4 hectares. Nous ne vendons pas les terres. Elles sont valorisées par la construction des écoles et dispensaires qui accueillent tout le monde, sans aucune discrimination de religions, d’ethnies…», a affirmé l’administrateur. «La partie qu’occupent les sœurs et le dispensaire font partie du domaine de la Quasi Paroisse de Jésus Enfant de Prague de Tivaoune Peulh», a ajouté Abbé Omère Seck. «Au début, on communiquait avec le maire pour la clôture du cimetière de Niague, de bouche à oreille. Il n’y avait pas de correspondances», a révélé Abbé Homère Seck, curé de la Paroisse. Après leur rencontre avec le Sous-Préfet de Sangalkam, un courrier a été envoyé à l’autorité dans l’attente d’une réponse qui réglerait le problème.