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20 juin 2025
par Hamidou Anne
AFRIKAJOM CENTER : QUAND LE VERBE SE FAIT CHAIR POUR ENLACER LE VIDE
Le rapport d'Afrikajom Center sur le Sénégal est un modèle de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de rapport politique. Le contenu est lapidaire, les approximations factuelles nombreuses, les contrevérités foisonnantes
J’ai lu avec attention le rapport «Le Sénégal : un modèle démocratique africain en déclin» publié par Afrikajom Center. Les rapports des organisations de la Société civile sont nécessaires afin de documenter les faits actuels et d’offrir des clefs de lecture qui, par leur distance avec la dispute politicienne, éclairent davantage que les prises de position partisanes.
Mais ce rapport, qui se veut lumineuse contribution sur la démocratie sénégalaise, est en réalité un condensé d’erreurs, de manipulations et de légèretés. Florilèges.
A la page 6, il est dit que le chef de l’Etat du Sénégal, en présidant l’Union africaine, a intégré «momentanément la cour des grands». N’en déplaise à l’ignorance ou la perfidie de l’auteur, le Sénégal depuis l’indépendance, avec à sa tête ses présidents successifs, n’a jamais quitté le banquet des grandes nations. Notre pays est une puissante voix de la diplomatie mondiale au cœur des enjeux majeurs comme en Palestine, en Haïti, aux Comores et ailleurs. Des Sénégalais ont dirigé l’Iaaf, l’Oci, la Fao, l’Unesco, pour ne citer que ces organisations. Depuis le consensus d’Ezulwini, le Sénégal est un candidat sérieux pour occuper un jour un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.
A la page 9, le rapport souligne : «Une dégradation dans la gestion transparente des élections.» Pour rappel, les villes de Dakar, Thiès, Ziguinchor, Guédiawaye, Rufisque sont dirigées par des maires de l’opposition. Sur les 165 députés au Parlement, 83 sont de l’opposition. Le pouvoir est minoritaire à l’Assemblée nationale et de surcroît, il n’y a eu aucune contestation d’élections déposée devant les tribunaux sénégalais.
A la même page : «Aujourd’hui la question non résolue du troisième mandat, qui revient comme un serpent de mer, a contribué à créer un climat de tensions, de violences et de malaise jamais connu depuis 1990.» L’auteur du rapport devrait s’éloigner un moment des écrans virtuels et se replonger dans les lectures de l’histoire politique de ces trente dernières années. Quid des événements de 1994, de 2011, des morts de 2012, de mars 2021 ?
A la page 15, le rapport évoque une victoire du candidat Macky Sall «aux élections controversées de février 2019». En quoi étaient-elles controversées ? L’auteur peut-il nous instruire sur les contestations de même que les recours déposés à cet effet ?
A la page 17, le rapport étale : «Le Sénégal traverse à l’heure actuelle la crise démocratique la plus grave et la plus complexe, sans doute, de son histoire politique et de son histoire électorale depuis François Carpot et Blaise Diagne en 1914.» L’auteur méconnaît-il les événements de décembre 1962, les violences de mai 68 ? Les violences ayant poussé à l’état d’urgence de 1988 ? Les péripéties ayant conduit à l’assassinat en 1993 de Me Babacar Seye ?
Pourtant dans l’introduction générale du rapport, à la page 10, le même auteur se contredit et écrit que le 17 février 1962, le Sénégal a connu «la plus grave crise de l’histoire politique du Sénégal».
Page 18, selon le rapport : «Ceux qui avaient combattu le troisième mandat en 2011-2012, combat qui a permis au Président Macky Sall d’être élu, sont les mêmes partis et coalitions politiques qui exercent des pressions pour un troisième mandat du Président en 2024, en violation de l’article 27 de la Constitution.» Il a raison mais il est incomplet. Je lui suggère la prochaine fois de citer aussi les ministres Aïda Mbodj, Habib Sy et Bara Gaye, soutiens jusqu’à la fin, du 3ème mandat du Président Wade et aujourd’hui opposés à une éventuelle 3ème candidature présumée du Président Sall.
Toujours à la page 18, le rapport nous dit : «Ousmane Sonko, candidat à la Présidentielle de 2024, acculé par plusieurs procès, pourrait être écarté de la Présidentielle si jamais il était condamné à plus de trois mois au titre de l’article L29 alinéa 3 du nouveau Code électoral de juillet 2021.» Cette phrase est inexacte et l’auteur le sait, mais souhaite nourrir la confusion pour l’homme dont il est le laquais fidèle depuis quelques années. La modification de juillet 2021 a été saluée par quasiment toute la classe politique car elle introduit l’élection du maire au suffrage universel direct et la suppression des parrainages pour les Locales. Les dispositions auxquelles le rapport fait allusion de manière malhonnête sont les L29, L30, L31 qui sont dans la loi depuis 1994.
Afrikajom Center verse aussi dans la décrédibilisation des institutions républicaines pour «vendre» à l’étranger l’image d’un pays exsangue. C’est ainsi qu’il faut comprendre qu’à la page 18 le rapport s’en prenne avec une telle irresponsabilité à l’Inspection générale d’Etat, corps d’élite dans lequel servent les meilleurs fonctionnaires du Sénégal. De l’Ige, il dit qu’elle «ressemble beaucoup plus à un instrument politique entre les mains de l’Etat pour exercer une pression sur des dissidents politiques de l’opposition». Les Ige en service ou à la retraite ont servi ou servent leur pays avec rigueur et discrétion. Ces pères et mères de famille respectables ne méritent pas ces viles calomnies. Revenant sur le dossier du Prodac, et sûrement remonté à cause de la condamnation pour diffamation en première instance et en appel de son chef, l’auteur évoque, à la page 20, un «rapport provisoire» de l’Igf. C’est un mensonge de plus. Un rapport de l’Igf sur ce dossier, définitif ou provisoire, n’existe pas. A la page 23, l’auteur, chez qui la modestie n’est manifestement pas la plus grande qualité, écrit parlant du Président Sall : «Il accède au pouvoir porté par un mouvement citoyen massif, hybride, composé d’organisations de la Société civile, d’organisations politiques et de personnalités indépendantes de divers horizons sous le leadership de la Raddho.» J’ai tenté en vain de réprimer un fou rire… A la page 23, on lit que le Président Sall a nommé à la tête du Comité sénégalais des droits l’Homme «une forte personnalité de la Société civile». Cette personnalité que Alioune Tine pare de toutes les vertus c’est… lui-même, Alioune Tine…
L’activiste raconte sciemment des contrevérités pour renforcer un bilan macabre et ternir encore plus l’image de notre pays devant une opinion internationale peu avertie des subtilités de la politique locale. Ainsi, à la page 31, il agite le cas tragique des deux gendarmes Fulbert Sambou et Didier Badji et écrit ceci : «Le corps de Badji a été repêché au large des côtes sénégalaises. Celui de Sambou lui, n’est pas encore retrouvé.» Cette phrase est symptomatique de l’absence de sérieux dans le travail et son fort degré de manipulation qui frise l’illégalité. En effet, le gendarme retrouvé sans vie n’est pas Didier Badji comme le rapport le prétend, mais Fulbert Sambou. Ensuite, il suggère que le deuxième soldat porté disparu est décédé, ce qui jusqu’à preuve du contraire est une information erronée.
A la page 40, l’auteur souligne : «Le nombre de sièges au Parlement est réparti pratiquement à parts égales entre l’opposition et le pouvoir.» Mais malgré tout, page 48, l’auteur nous vend une féroce dictature tropicale proche du précipice. Tout ceci n’est pas sérieux.
J’ai souffert pour arriver au bout de ce document qui est un modèle de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de rapport politique. Le contenu est lapidaire, les approximations et erreurs factuelles nombreuses, les contrevérités foisonnantes. L’auteur s’aventure sur des concepts qu’il ne maîtrise pas ; par exemple, le Conseil constitutionnel dont il ne connaît manifestement pas le rôle, le port de Ndayane, la diplomatie multilatérale… Je salue tout de même l’effort de proposer un rapport, même si le document est scientifiquement aride, stylistiquement catastrophique et moralement tendancieux.
Quand Alioune Tine va à son bureau le matin, c’est-à-dire sur Twitter, il se livre à son activité quotidienne : vilipender notre pays, salir ses institutions, défendre son maître et raconter tout un tas d’inexactitudes sur tous les sujets en cours. Depuis des mois je l’observe dans les médias, sortir des concepts vaseux pour maintenir avec hargne la rente de la tension sur laquelle il vit depuis des décennies.
Tour à tour, il évoque des termes fumeux qui ne veulent rien dire comme la «transition civile», la «criminalisation de l’opposition», le «Congrès du Peuple», qu’il est fier de répéter, sourire en coin, sans se rendre compte qu’il ne cesse de s’enfoncer dans les abysses du ridicule. Sa dernière trouvaille c’est le «Peace Building Agenda». Bref…
Alioune Tine est trop marqué politiquement pour espérer être désormais crédible. Et il a défendu l’ensemble des violences, insultes, discours ethniques et antirépublicains de son «chef» sans esquisser le moindre désaccord. Vaudrait mieux pour lui d’assumer son militantisme pour ne plus brouiller le débat public, ou de prendre ses distances car à force de se compromettre il ne peut plus assumer une fonction d’arbitre du jeu démocratique.
A la première ligne du document d’Afrikajom Center, il est écrit : «Ce rapport est le premier du genre.» J’espère qu’il sera le dernier…
BOUGANE GUEYE AU SUJET DE LA CANDIDATURE DE MACKY SALL
Le président semble déterminé à user de tous les moyens pour briguer un autre mandat. Si l’on en croit au patron de D-Média, le leader de l’APR à déclassifier de nombreux hectares qu’il compterait distribuer à ses potentiels soutiens
Le président Sall semble déterminé à user de tous les moyens pour briguer un autre mandat. Si l’on en croit au patron de D-Média, le leader de l’APR à déclassifier de nombreux hectares qu’il compterait distribuer à ses potentiels soutiens. Pour Bougane Gueye, qui parle de « butin de campagne pour le 3e Mandat », le décret est déjà signé.
« A 10 mois de la fin de son dernier mandat, Macky Sall déclassifie 826 hectares sur la bande des filaos. Le périmètre s’étend du rond-point Gadday (Guediawaye) en passant par Yeumbeul Nord, Malika jusqu’à Tivaouane Peulh.
Un simulacre de Projet d’utilité publique dénommé Plan d’urbanisme de Détails (PUD), c’est le prétexte avancé pour encore faire main basse sur 8 000 000 m2 à Dakar.
D’ailleurs une partie de ce butin serait promise aux nouveaux souteneurs de la théorie du 3e mandat.
EN TUNISIE, UNE DIPLOMATIE EN PANNE
Si un nouveau ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a été nommé début février, la diplomatie tunisienne reste étrangement discrète, notamment vis-à-vis du reste du continent.
Si un nouveau ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a été nommé début février, la diplomatie tunisienne reste étrangement discrète, notamment vis-à-vis du reste du continent. Et pour cause : de nombreux postes d’ambassadeurs ne sont tout simplement pas pourvus.
À l’occasion de sa participation à la 32e session du sommet de la Ligue arabe à Djeddah, le 19 mai, le président tunisien s’est contenté de transmettre un message qui reflète une position décalée par rapport au monde arabe actuel. Au nom de la souveraineté, il a fustigé les tentatives d’instaurer un nouvel ordre mondial et appelé la Oumma à s’unir contre cette offensive.
Ce qui ne l’a pas empêché de formuler des vœux de paix et de résolution des conflits en évoquant la Libye, le Yémen et le Soudan. Des propos centrés sur la sphère arabe comme si elle n’interagissait pas déjà avec le reste du monde, et ce alors que le président ukrainien était l’hôte surprise de ce sommet.
Si personne n’a réagi aux propos du président, ils renforcent l’impression selon laquelle Tunis serait déconnecté des réalités régionales et géopolitiques. D’ailleurs le pays ne prend plus position dans les grands débats internationaux et ses votes dans les instances internationales demeurent inexpliqués, comme justement lors de son abstention en avril 2022 à l’occasion du vote de la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Une décision qui semble avoir été davantage dictée par une extrême prudence que par des relations fortes avec la Russie, et qui a eu pour résultat de maintenir la Tunisie à l’écart des discussions internationales sur le conflit russo-ukrainien. « On peut y voir l’influence de l’entourage du président qui ne s’est pas défait des idées des années 1970 prévalant alors dans les universités et vouant aux gémonies l’Occident et le “diable” américain », estime un ancien diplomate qui avait, un temps, intégré ce cercle.
Lors de son investiture en 2019, Kaïs Saïed s’était entouré d’ambassadeurs, dont Abderraouf Betbaïeb, qui a été l’un de ses ministres-conseillers, et Tarek Bettaïeb, représentant de la Tunisie en Iran, auquel il avait confié, pour une durée déterminée, la direction de son cabinet.
Il semblait alors évident que le président allait se saisir du champ diplomatique, dans lequel il pouvait exercer ses prérogatives et impulser une nouvelle dynamique dans les relations internationales de la Tunisie, d’autant que l’image du pays, qui n’avait pas capitalisé sur la vague de sympathie engendrée par la révolution de 2011, avait été passablement écornée par les attentats terroristes, mais aussi par une corruption endémique.
Trois ministres différents
Mais au fil du temps, Kaïs Saïed a montré qu’il n’était pas à l’aise sur la scène internationale, préférant les échanges avec ses pairs des pays arabes aux discussions avec des Européens ou des Occidentaux, qu’il estime être des donneurs de leçons. Finalement pour lui, « ce qui se passe à Tunis reste à Tunis ». Difficile pour un pays qui n’a pas les moyens de vivre en autarcie.
Après avoir changé trois fois de ministre des Affaires étrangères, le président semble en tout cas avoir trouvé en Nabil Ammar celui qui est capable de relayer sa pensée et d’étayer ses positions.
Difficile toutefois de ne pas constater une dégradation de la diplomatie tunisienne. Constat qui impose un état des lieux. Il n’est pas ici question de compétences humaines : ces compétences existent et les diplomates tunisiens ont largement fait la preuve, au cours de leur carrière, de leur entregent, qui a permis au pays d’être respecté sur la scène internationale.
« Il y a eu des prises de position courageuses, comme celle de Bourguiba sur la question palestinienne, mais aussi une attitude pondérée dans les débats internationaux et une présence active, notamment parmi les casques bleus », résume un politologue, qui estime que la Tunisie est, depuis, sortie des écrans radars en laissant près de 40 postes diplomatiques et consulaires vacants.
« Ce qui fait la diplomatie ce sont les hommes », ajoute-t-il, en notant que c’est Mohamed Karim Jamoussi, ambassadeur de Tunisie en France, qui a réuni, en marge du 60e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA), ses homologues africains pour débattre des moyens de « consolider les concertations et la coordination entre eux pour une meilleure complémentarité africaine ».
Une initiative louable, d’autant que la Tunisie est à la peine avec le continent. La crise sans précédent provoquée en février 2023 par les propos du président Saïed, qui avait évoqué un grand remplacement par le biais de la démographie des migrants clandestins et estimé que « l’objectif non annoncé des vagues successives de la migration clandestine est de considérer la Tunisie comme un État africain n’ayant aucune appartenance arabe et islamique », n’est pas encore oubliée. Par contre, le pari de la Tunisie de devenir un opérateur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et de la Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) n’est pas encore gagné.
Un ambassadeur pour plusieurs États
En cause, notamment, une incongruité : l’absence d’un ambassadeur tunisien dans plusieurs pays africains. Les représentants de la Tunisie couvrent en effet en général plusieurs pays. Ainsi l’ambassade en Afrique du Sud couvre le Lesotho, Maurice, le Malawi, la Namibie, le Burundi, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe, le Mozambique et Eswatini.
Depuis Abidjan, le chef de la mission diplomatique tunisienne est aussi chargé du Togo alors que celui de Dakar gère le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée. Celui du Nigeria s’occupe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), du Liberia, de la Sierra Leone, du Ghana et du Bénin. Certains territoires importants, comme le Mali, sont actuellement dépourvus de représentation tunisienne.
Un état de fait qui handicape d’abord les Tunisiens et leurs entreprises installées dans ces pays, ou ceux qui travaillent sur des projets et des partenariats. « Difficile d’opérer quand on est en déficit de représentation, que nos opérateurs financiers, banques et assurances ne sont pas présents, que les liaisons aériennes sont compliquées », déplore un expert tunisien des hydrocarbures installé en Sierra-Leone. « Le continent a intégré le développement, il relève les défis du digital, est hyperactif et attractif, mais la Tunisie s’imagine qu’il est encore coincé dans la bulle temporelle des années 1960 », ajoute un entrepreneur de BTP.
En cause, un manque de retour d’informations, voire une sous-évaluation des intérêts communs des pays subsahariens et de la Tunisie. « Faute d’ambassades agissantes, nous perdons de la compréhension de cette Afrique dont nous faisons partie », estime un spécialiste des migrations qui loue l’initiative de Mohamed Karim Jamoussi, mais déplore que la réunion organisée n’ait pas eu lieu en Afrique ou à Tunis.
« C’est aussi le moment de mettre en place des réseaux d’amis, de construire des relations nouvelles avec les compétences émergentes du continent », suggère Afifa, une étudiante en médecine qui envisage de suivre son hôtelier d’époux au Cameroun.
Pour certains, les projets africains ont d’abord besoin de stabilité et de visibilité sur ce que veut la Tunisie pour voir le jour. Mais les mêmes se disent perplexes en notant que le poste d’ambassadeur de Tunisie à Bruxelles, qui est chargé des relations avec l’Union européenne (UE), est vacant depuis février 2023, alors qu’entre temps, pas moins de trois réunions des ministres des Affaires étrangères européens ont traité de la Tunisie. « Un ambassadeur n’est pas juste un émissaire, mais aussi un défenseur des intérêts du pays et de son image », rappelle un spécialiste en communication politique.
Procès Sonko/Adji Sarr: Les dures vérités de Mimi Touré « Sonko a le droit de... »
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RÉVÉLATIONS FRACASSANTES
POINT DE MIRE SENEPLUS - Les minutes de l'audience du procès Sonko - Adji Sarr a partagé les détails troublants des actes qu'elle prétend avoir subis de la part d'Ousmane Sonko. Ces propos ont provoqué une onde de choc parmi l'audience
Dans la cadre de son procès contre Ousmane Sonko, Adji Sarr a fait des révélations fracassantes.
Elle a partagé les détails troublants des actes qu'elle prétend avoir subis de la part d'Ousmane Sonko. Ces révélations ont provoqué une onde de choc parmi les spectateurs présents à l’audience.
Adji Sarr a décrit avec une grande précision les agressions sexuelles répétées qu'elle aurait endurées. Elle a raconté comment, lors de la deuxième agression, elle aurait été sodomisée et comment elle a été confrontée à des traces d'excréments sur le sexe de son agresseur. Elle a également expliqué les difficultés qu'elle a rencontrées pour aller aux toilettes et la souffrance qu'elle a dû supporter en silence.
Les révélations ont continué, et Adji Sarr a relaté une troisième agression où elle se trouvait épuisée au point de ne pas pouvoir nettoyer le jacuzzi. Elle a déclaré que Sonko avait alors introduit ses doigts dans son sexe et l'avait contrainte à les sucer. De plus, elle a affirmé qu'il l'avait agressée à plusieurs reprises après avoir renvoyé l'autre masseuse.
Adji Sarr a également révélé que chaque fois que Sonko commandait un massage à quatre mains, il excluait la deuxième masseuse avant de la brutaliser. Elle a avoué qu'il lui remettait ensuite de l'argent pour acheter la pilule du lendemain.
Les révélations fracassantes ont atteint leur apogée lorsque Adji Sarr a décrit la quatrième agression, dépassée par la situation et incapable de continuer à endurer. Elle a alors pris la décision d'appeler Sidy Ameth Mbaye, qui est venu accompagné d'un médecin pour lui venir en aide.
Ces révélations ont eu un impact considérable, alimentant les débats et suscitant de vives réactions dans la salle d’audience.
L’AUDITION DE PAPE NDIAYE RENVOYEE A UNE DATE ULTERIEURE
Le juge Mamadou Seck a différé son face-à-face avec le journaliste Pape Ndiaye. Dans une décision notifiée, hier, à l’avocat du chroniqueur judiciaire, il informe d’un report sine die de l’audition dans le fonds du dossier.
Le juge Mamadou Seck a différé son face-à-face avec le journaliste Pape Ndiaye. Dans une décision notifiée, hier, à l’avocat du chroniqueur judiciaire, il informe d’un report sine die de l’audition dans le fonds du dossier.
Le chroniqueur judiciaire, qui va bientôt boucler trois mois de détention, assiste à une prorogation de son séjour carcéral. L’audition dans le fonds du dossier concernant Pape Ndiaye n’aura pas lieu. Son face-à-face avec le juge du deuxième cabinet d’instruction a été reporté sine die. L’information a été donnée, hier, par son avocat Me Moussa Sarr. Selon lui, Mamadou Seck n’a pas trop avancé sur les raisons de sa décision. Ce renvoi serait lié au procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr prévu, ce matin, devant la chambre criminelle. «Il n’a pas précisé la motivation. Je ne connais pas les raisons exactes», annonce Me Sarr.
N’eut été cette décision de report, Pape Ndiaye allait être entendu dans le fonds. Le juge pourrait lui accorder une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Placé sous mandat de dépôt depuis le 07 mars 2023, le journaliste de Walf est poursuivi pour «provocation d’un attroupement, outrage à magistrat, intimidation et les représailles contre des membres de la magistrature, le discours portant du discrédit sur un acte juridictionnel, diffusion de fausses nouvelles et mise en danger de la vie d’autrui».
LE CONTENTIEUX BARTH’/SONKO SE DÉPLACE À LA MAIRIE DE DAKAR
C’était redouté, et c’est arrivé ! Taxawu Sénégal et Pastef ont exporté leur guéguerre à la ville de Dakar. Les conseillers étaient appelés à examiner le projet de budget alloué au Forum mondial de l’eau.
C’était redouté, et c’est arrivé ! Taxawu Sénégal et Pastef ont exporté leur guéguerre à la ville de Dakar. Les conseillers étaient appelés à examiner le projet de budget alloué au Forum mondial de l’eau.
Selon Ibrahima Fall, président groupe des élus municipaux de Benno bokk yaakaar à la Ville de Dakar, le Conseil municipal « veut faire une campagne de levée de fonds confiée à un groupe dénommé ‘’Sané’’ ». Bés bi a appris, cependant, que cette structure serait « inconnue en la matière ». Mais les conseillers de Pastef ont choisi d’observer un boycott total. Un acte politique qui semble être la conséquence du froid entre Barthélémy Dias et leur leader.
D’ailleurs, le responsable de Pastef Dakar, Abass Fall, qui est adjoint au maire, avait promis une réaction à la sortie de Dias-fils contre Sonko. Le maire de Dakar, absent, sa camarade de Taxawu Sénégal, Woré Diaw, a présidé la réunion. « 52 conseillers étaient présents sur les 100. Benno en contrôle une trentaine. Et il a fallu l’appui d’une dizaine d’élus de Bby pour atteindre le quorum et pouvoir voter », confie M. Fall.
« Si Barth’ met en place des projets qui vont dans l’intérêt des Dakarois, Benno va collaborer avec lui. Sinon, il y a des risques de blocage de la Ville de Dakar », a dit le responsable de l’Apr. Il faut signaler que Me Ousmane Sèye et Palla Samb, décédés, ont été remplacés hier.
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CETTE AFFAIRE NE DEVAIT PAS ÊTRE RETENUE AUJOURD'HUI
Les avocats d'Ousmane Sonko dénoncent une violation flagrante des droits de la défense, après leur sortie de l'audience en guise de protestation
Les avocats de Ousmane Sonko et de Ndèye Khady Ndiaye qui se sont retirés de la salle d’audience se sont expliqués à la presse. Ils ont dénoncé une violation flagrante des droits de la défense car estiment-ils que tout accusé doit être assisté par un avocat, « une prescription absolue du code de procédure pénale ».
Me Macodou Ndour, conseil nouvellement constitué pour Ndèye Khady Ndiaye a apporté quelques précisions.
« La chambre criminelle nous a refusé un droit basique, fondamental de la défense. Le droit de disposer du dossier, et le droit à disposer d’un temps suffisant pour le consulter » a expliqué le conseil de la propriétaire du salon de massage.
« C’est un dossier qui est composé de 471 pages, d’après ce que m’ont dit les confrères déjà constitués. Le dossier est constitué de plusieurs éléments vidéos et de plusieurs éléments audios. Un renvoi en huitaine ou en quinzaine aurait été insuffisant pour nous permettre de prendre connaissance de ce dossier-là » a éclairé Me Ndour.
LES AVOCATS DE LA DÉFENSE QUITTENT L'AUDIENCE
Les avocats de Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage Sweet Beauty, proteste contre le traitement de leur cliente. Il en est de même des conseils d'Ousmane Sonko qui ont également quitté la salle
L’audience a repris. Mais, le procès se tiendra sans les avocats de Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage Sweet Beauty. Les conseils semblent avoir boudé l’audience. Ils contestent le traitement « inhumain » de leur cliente. Ndèye Khady Ndiaye est enceinte de 7 à 8 mois de grossesse. Elle a choisi de rester debout à la barre. Elle a refusé de s’assoir, une chaise lui a été apporté sur la demande de ses avocats.
Les avocats de Ousmane Sonko ont suivi le pas des conseils de la propriétaire du salon de massage. Ils ont aussi quitté la salle d’audience.
Ndèye Khady Ndiaye, elle, est sur place. Elle est certaine qu’elle sera blanchie à l’issue du procès. Elle s’est écriée qu’à la fin de la procédure, on lui demandera pardon.
Le juge a demandé de consigner le départ des avocats de la salle.