SÉNÉGAL : EXCEPTION DÉMOCRATIQUE, PRINTEMPS DES COUPS D'ÉTAT ET VAGUE POPULISTE
Trump a été soluble dans la democratie américaine et la vague populiste du parti Pastef le sera pour notre démocratie. Notre société ouverte est en face d’ennemis qui ont fomenté un grand complot pour le détruire
Le Sénégal a toujours été une exception démocratique en Afrique et le restera. Exception démocratique quand il demeura un ilot de démocratie et de multipartisme dans l’océan des dictatures et des partis uniques des indépendances bien avant la première vague démocratique issue des conférences nationales et de la conférence de la Baule. Le retour du Printemps des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest dont le pays est à l’abri grâce à l’alternance devenue sa respiration démocratique confirme ce statut d’exception.
Le Sénégal tient son rang et confirme son statut avec la décision du Président Sall de ne pas briguer un 3e mandat. En plus d’une longue expérience démocratique bientôt bicentenaire et qui remonte à la colonisation, les deux poumons de l’exception sénégalaise sont Senghor et Wade. Senghor pour n’avoir jamais répondu à l’appel des sirènes du parti unique qui était la règle sur le continent à l’ère de Bokassa, Idi Amin et autres Sékou Touré. Wade a été l’autre poumon pour avoir opté pour une opposition légale à l’époque des guérillas et autres luttes armées.
De la crise de 1962 opposant les deux têtes de l’Exécutif jusqu’à nos jours, l’Etat du Sénégal sera confronté à plusieurs crises et mutations politiques économiques et sociales mais comme le roseau, il plie souvent mais rompt pas mettant ainsi le pays à l’abri de tout changement anticonstitutionnel.
Avec le traumatisme de la crise de 1962, Senghor qui avait un bon prétexte pour basculer vers le parti unique ne le fera pas, alors que dans d’autres pays, on a pas eu besoin de prétexte pour l’instaurer. Ce régime parlementaire qui avait survécu au Sénégal alors qu’il avait disparu en France avec la Ve République, fut aussi un des marqueurs de l’Exception Sénégalaise.
Donc le Sénégal est une vielle democratie à l’image de la France et des Etats Unis. Trump a été soluble dans la democratie américaine et la vague populiste du parti Pastef le sera pour notre démocratie. Les grandes démocraties sont de temps en temps confrontées à cette forme de réminiscence de l’ere des furies mais elles finissent toujours par les dompter comme l’ont été les gilets jaunes ou l’ouragan Trump si et seulement si l’Etat est solide pour faire face et non pas faible comme la République de Weimar face aux Nazis ou l’Etat Italien face aux fascistes. Comme un être humain la démocratie a besoin de deux poumons (majorité et opposition) pour respirer. Il y a eu exception sénégalaise parce que Wade avait choisi une opposition légale quand les guérillas et les coups d’Etat à étaient à la mode.
Un des fondements de l’exception sénégalaise réside aussi dans notre culture électorale et démocratique plus bientôt bicentenaire donc bien avant les conférences nationales et la conférence de la Baule à la fin des années 1990. La nouveauté aujourd’hui dans notre vielle démocratie habituée à des oppositions légales, est d’avoir une opposition qui a choisi de s’exprimer avec des cocktails Molotov, par les incendies de bibliothèques, d’universités et d’édifices publics en lieu et place du classique débat d’idées.
La récente sortie de l’opposant Sonko sur France 24 disant que pour la Présidentielle de 2024, ce serait Lui ou le « chaos indescriptible » nous rappelle stratégie de Charles Taylor au Liberia qui avait comme discours de campagne « J’ai tué ton père, j’ai tué ta mère, votes pour moi si tu veux la paix ». En résume terroriser les populations pour que ces dernières mettent la pression sur l’Etat pour qu’il recule. Cette forme d’opposition est anachronique pour notre standard démocratique, on s’attendait à avoir un Clinton pour recentrer le débat sur l’économie mais a eu Charles Taylor. Pour la nouvelle opposition, la légalité n’est que le paravent d’un projet totalitaire. Un des cadres de Parti Pastef a reconnu que l’élection de Sonko à la Présidence n’est qu’une étape mais l’objectif ultime est l’instauration de l’islam salafiste, ce qui fait de ce parti un cheval de troie de l’Islam radical qui se propage comme un cancer en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal est le dernier rempart mais doit faire face avec un cheval de troie en interne et des relais extérieurs comme Tariq Ramadan et les frères musulmans. Loin d’une dérive totalitaire, notre vielle démocratie est confrontée aux excès et aux faiblesses inhérents à tout système démocratique. Aux Etats Unis, cela a donné Donald Trump, et en France les gilets jaunes.
La seule différence est qu’aux Etats Unis, on pointe Trump du doigt accusateur pour les excès alors qu’au Sénégal on est victime, comme souvent le cas en Afrique, d’idées reçues dont l’avantage selon Flaubert est qu’on pas besoin de les démontrer. Au lieu de dénoncer l’anachronisme d’une opposition insurrectionnelle qui s’exprime avec des cocktails molotovs, par des incendies, et des appels au meurtre d’un Président démocratique élu, notre société civile dégénérée parce que partisane et une certaine presse internationale préfèrent la facilité qui consiste à transformer une victime ( Etat) en coupable. On se concentre sur les conséquences et on oublie les causes. Karl Popper ne savait pas si bien dire en parlant de la « société ouverte et ses ennemis ».
Aujourd’hui notre democratie, notre société ouverte est en face d’ennemis qui ont fomenté un grand complot pour le détruire. Donc il n’y a pas de tentation vers un régime totalitaire mais nous luttons contre une opposition qui a projet totalitaire et insurrectionnel et qui est devenue le cheval de Troie à fois des salafistes et un instrument de revanche des séparatistes qui ont transféré leur combat dans la capitale. Aujourd’hui le Sénégal est à la croisée des chemins. Nous sommes conscients que notre pays est le dernier verrou qui fait face au salafisme jihadiste. En Afrique de l’Ouest le Sénégal qui est un Etat Pivot ( pays stable avec une armée républicaine) est aujourd’hui la cible d’un grand complot. Ce complot qui encourage l’insurrection en interne vise à ternir notre image dans le monde est voué à l’échec.
Les alternances de 2000 et 2012 qui ont fini de prouver la fiabilité de notre système électoral et la qualité de notre administration capable de gérer une transition entre ère socialiste de 40 ans et celle libérale en dix jours en 2000 et 6 jours en 2012. Cette alliance hétéroclite qui va des salafistes au MFDC (mouvement des forces démocratiques de Casamance) cherche à détruire le modèle, l’exception sénégalaise, cette société ouverte qui est l’antithèse de leurs théories dont la principale est que la démocratie ne serait pas soluble dans l’Islam. Le Sénégal prouve le contraire mais aussi déconstruit aussi la thèse culturaliste qui veut qu’en Afrique multipartisme rime avec partis ethniques. Et c’est une torture pour eux que le Sénégal prouve le contraire tous les jours. Autant, le Sénégal a été le pionnier pour aller vers le multipartisme autant il le sera sur comment faire face à la vague populiste qui va souffler sur le continent comme la vague démocratique des années 1990. Le Sénégal, phare de la démocratie en Afrique tiendra son rang et se maintiendra contre vents et marées.
Yoro Dia est politologue, ministre, porte-parole et coordonnateur de la Communication de la présidence.
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NOUS NE SOMMES PAS DES MENDIANTS
Macky Sall a recadré le président burkinabè Ibrahim Traoré qui affirme que les chefs d'État africains ont le devoir d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en marge du sommet Russie-Afrique
Macky Sall a recadré le président burkinabè Ibrahim Traoré qui affirme que les chefs d'État africains ont le devoir d’atteindre l’autosuffisance alimentaire lors d'une rencontre avec d'autres dirigeants, dont le président Vladimir Poutine en marge du sommet Russie-Afrique.
Il souligne l'importance d'un partenariat économique solide entre l'Afrique et la Russie, ainsi que la nécessité de travailler pour la dignité et le développement du continent.
YAW PRÊT À DÉFENDRE LES DROITS DE SONKO
La coalition dénonce cette énième dérive "d'un pouvoir autoritaire et violent" et exige la libération immédiate et sans condition du leader de Pastef
La Coalition Yewwi Askan Wi condamne fermement, à travers un communiqué publié ce jour, l’arrestation d’Ousmane Sonko survenue ce vendredi 28 juillet 2023 ; un acte qualifié d’enlèvement manu militari.
Elle dénonce cette énième dérive "d'un pouvoir autoritaire et violent" et exige la libération immédiate et sans condition du leader de Pastef.
Dans son communiqué, la Coalition Yewwi Askan Wi appelle le peuple à rester mobilisé et à l'écoute de ses prochaines directives. Elle souligne que le respect des droits d’Ousmane Sonko ne saurait faire l'objet d'aucune concession.
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OUVERTURE DU SOMMET RUSSIE-AFRIQUE
L'intégralité la couverture exceptionnelle du sommet Russie-Afrique, en présence de plusieurs chefs d'Etats du Continent dont Macky Sall, le président de la Commission de l’Union Africaine et plus de 5000 participants
Le président sénégalais Macky Sall s'est rendu à Saint-Pétersbourg pour participer au deuxième sommet Afrique-Russie, où il a rencontré Vladimir Poutine.
Macky Sall a déclaré que l'Afrique et la Russie avaient encore beaucoup de travail à faire pour donner un contenu plus consistant à leur coopération économique. Il a souligné le potentiel de leur partenariat dans de nombreux domaines, tels que l'agriculture, les infrastructures, les hydrocarbures, les mines, les transports, l'industrie et les TIC.
Le chef de l'État sénégalais a plaidé pour des mécanismes adéquats et pragmatiques d'investissement, de financement et de partenariat pour transformer leur potentiel en actes et réaliser une prospérité partagée. Cependant, il a souligné que l'urgence était la paix et la sécurité à l'échelle continentale et mondiale.
Il a appelé à la désescalade pour aider à l'accalmie et à la restauration du libre commerce des céréales et des fertilisants. Macky Sall a également demandé la reconduction de l'Accord sur l'initiative céréalière de la Mer noire et la levée des entraves au commerce de l'engrais. Il a conclu que c'était à ces deux conditions que l'Afrique pourrait éviter une crise alimentaire majeure, alors même qu'elle continue de subir de plein fouet les effets néfastes de la pandémie.
SONKO FAIT L'OBJET D'UNE ENQUÊTE POUR DES ACTES DITS RÉPRÉHENSIBLES
Des actes, déclarations, écrits, images et manœuvres sur plusieurs supports et en diverses circonstances ont été relevés à l'encontre du chef de Pastef, selon un communiqué du procureur de la République
Le Procureur de la République au Sénégal a annoncé dans un communiqué de presse que le leader de Pastef Ousmane Sonko fait l'objet d'une enquête pour des actes répréhensibles. Selon le communiqué, des actes, déclarations, écrits, images et manœuvres sur plusieurs supports et en diverses circonstances ont été relevés à l'encontre de M. Sonko.
Ces éléments, outre les lourdes conséquences sur l'ordre public, l'intégrité des personnes et des biens, sont constitutifs de faits pénalement répréhensibles, a ajouté le Procureur de la République.
En outre, le communiqué indique que M. Sonko aurait volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme, dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé le peuple par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux à se tenir prêt.
Le Procureur de la République a instruit la Sûreté Urbaine du Commissariat Central de Dakar d'ouvrir sans délai une enquête exhaustive pour divers chefs de délits et crimes à l'encontre de M. Sonko et de toutes autres personnes impliquées.
COUP D'ETAT AU NIGER, LE GÉNÉRAL ABDOURAHAMANE TCHIANI NOUVEL HOMME FORT
Chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani a lu vendredi, un communiqué à la télévision nationale nigérienne en tant que "président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie", la junte qui a renversé le président M Bazoum
Chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani a lu, vendredi, un communiqué à la télévision nationale nigérienne en tant que "président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie", la junte qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
À en croire France 24, le patron de la Garde présidentielle, le Général Abdourahmane Tchiani a finalement accepté, après de longues tractations a sommet de la hiérarchie militaire.
Selon toujours la même source, le chef d’état-major des armées du pays a annoncé jeudi "souscrire à la déclaration" des militaires putschistes. Le président Mohamed Bazoum est détenu par la garde présidentielle depuis mercredi, les frontières ont été fermées et un couvre-feu instauré. La Russie, l’Union européenne et l’Onu appellent à sa "libération immédiate".