SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
Par Vieux SAVANÉ
VOUS AVEZ DIT ANTISYSTÈME
Ces « antisystème » notoires ne rechignent pas à convoquer le « système » pour le respect de leur immunité parlementaire. Ils défient l’institution judiciaire qui serait aux ordres, mais font tout de même appel au verdict de leur procès
Lorsque vous affirmez que quelqu’un a commis un acte délictuel ou que vous même êtes accusé de violences sexuelles, cela s’appelle une affaire privée. Il convient alors d’apporter la preuve de ce qui est avancé ; démonter les fausses accusations ou alors risquer d’être confondu. En tout état de cause cela ne mérite aucunement que le pays brûle. Quid alors de l’instrumentalisation de la justice ?
Si l’on a affaire ici à une réalité repérable à travers les différents régimes qui ont rythmé la vie politique du Sénégal, il demeure toutefois un bémol, avec la notable résistance d’hommes et de femmes qui ont su faire face, au nom de principes et au détriment de leurs carrières. C’est dire que si tous les systèmes ont tendance à s’octroyer plus de pouvoir, il reste possible de les contenir, surtout dans leurs déclinaisons caricaturales. Il en va ainsi, lorsqu’on entend un prétendant à la magistrature suprême, avancer que s’il arrivait à ses fins, il mettrait en prison tous ses prédécesseurs, feignant d’oublier que la justice est une institution trop sérieuse pour qu’on la piétine, de manière aussi cavalière.
Que n'a-t-on d’ailleurs entendu des candidats dénoncer l'extrême concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République, fustiger le fait qu'il y ait confusion entre le parti et l'Etat ! Bien que la nomenclature des dénonciations des errements du système soit récurrente, paradoxalement, aucune amélioration ne s’en est suivie. Les mêmes travers perdurent en dépit des changements survenus à la tête de l'Etat. Toujours les mêmes pouvoirs excessifs, les mêmes nominations clientélistes, les mêmes rapports des organes de contrôle mis sous le coude, les mêmes tentatives de musellement de l’opposition, ou de restriction des libertés gagnées après d’âpres batailles.
Si l'on était donc en droit de s’attendre à ce que les plus virulents des critiques du système s'appliquent leurs propres préconisations, il faudrait plutôt déchanter car nombre d'entre eux adoubent plutôt ce qu'ils critiquaient naguère.
Mieux, devenus députés de l'Assemblée nationale, ces « antisystème » notoires ne rechignent pas à convoquer le « système » pour exiger le respect de leur immunité parlementaire. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, voilà que, tout en refusant de répondre aux convocations de la justice, exprimant leur défiance virulente en direction d’une institution judiciaire qui serait aux ordres, ils font tout de même appel au verdict de leur procès, se pourvoient en cassation, s’engouffrant ainsi dans des voies de recours. Au-delà de cette incohérence manifeste, c’est plutôt la mise en branle d’un procédé machiavélique qui ne s’embarrasse nullement d’instrumentaliser le système, en exploitant toutes ses failles. En un mot, ils s’en servent lorsqu'il sert leur cause et s’en démarquent, le cas contraire.
Dans un tel contexte, on appréhende mieux les raisons pour lesquelles, en dépit de sa toxicité, l’hyper présidentialisme sénégalais continue de vivre sa belle vie, malgré les virulentes critiques des prétendants à la magistrature suprême. Comment d’ailleurs s’en étonner, au regard de la potentielle ivresse que cela pourrait leur procurer. Sauf que dans les démocraties dignes de ce nom, on s'échine pourtant à mettre en place des contre-pouvoirs, à faire en sorte que le président de la République puisse être ramené à l'ordre lorsqu’il est tenté d’outrepasser les pouvoirs que lui confère la constitution.
Or donc, l'antisystème, c’est se situer en marge du système, avec l’objectif de le détruire comme s’il était possible de s’en démarquer. Ce qui serait une vue de l’esprit que de vouloir penser une humanité possible en dehors d’un système, du fait notamment qu’ « ily a », en l’occurrence un territoire, une famille, une langue commune, des règles sociales, et que « j’y suis ». Tout ceci pour souligner que si l’on peut certes faire évoluer le système, on ne peut pour autant vivre en dehors.
C’est dire que l’on fait face en ce moment à une déroutante et inquiétante séquence de notre histoire politique. Tout est abrasif, prêt à s’embraser à la moindre étincelle. Comment comprendre en effet que par le refus de déférer au tribunal, on se retrouve avec un pays tenu en otage, des écoles, banques et autres commerces fermés ; des magasins saccagés et délestés de leurs produits, à l’image des émeutes de la faim, faisant ainsi éclater au grand jour les fragilités d’une partie de la population qui est au bord de la trappe à pauvreté. Le coût à payer est assurément énorme. Avec son cortège de morts et de blessés, de biens détruits, son énorme dispositif policier qui coûte cher aux contribuables. Aussi la décence devrait-elle inciter à s’interdire tout mouvement de liesse ressemblant à une danse du scalp. Ne serait-ce que parce qu’il faut, en tout circonstance, savoir se tenir.
KEEMTAAN GI - TUES PAR DES «HELICES DE PIROGUES»!
Bon Dieu, quand est-ce qu’elle s’arrêtera donc cette série macabre ? Nos frères et enfants tombent et meurent bêtement sans que cela émeuve grand-monde. Des personnes trépassent dans nos commissariats. D’autres dont des éléments des forces de défense disparaissent avant d’être retrouvés sans vie. Des corps en décomposition et vite enterrés sans qu’une autopsie ne soit faite. A Ngor, une jeune fille a été retrouvée morte et, avant même l’autopsie, le ministre de l’Intérieur dit qu’elle aurait été tuée par l’hélice d’une pirogue ! Bien évidemment personne, à commencer par les parents de la victime, ne croit à sa version. A Keur Mbaye Fall, un jeune homme a perdu la vie lors des manifestations de mardi dernier. Il baignait dans une mare de sang lorsqu’il a été découvert. Le ministre de l’Intérieur s’est vite fendu d’un communiqué, expliquant les causes du décès par… une arme blanche ! Mais hier, l’autopsie pratiquée a révélé que l’adolescent a été atteint par un projectile qui ne pourrait être qu’une balle ou une grenade lacrymogène. Conclusion : là aussi, le ministre nous racontait des bobards. Depuis mars 2021, douze manifestants (dont le jeune Keïta de Keur Mbaye Fall) seraient morts par balles. Les organisations de défense des droits de l’homme ont beau s’indigner, le pouvoir reste dans la dénégation. Sans doute que tous ces manifestants ont été tués par des hélices de pirogues! Les plus coriaces parmi l’armée mexicaine jurent, la main sur le cœur, que l’auteur de tous ces morts ne serait autre que…celui qui perturbe le sommeil du Chef. C’est-à-dire le facho, rebelle, le salafiste, l’aventurier, le bien nommé Oscar Sierra. Remarquez qu’ils ne parlent plus de ces éléments du MFDC qui se seraient aventurés dans la capitale où ils auraient semé mort et désolation avant de quitter tranquillement Dakar pour rejoindre le maquis. Au nez et à la barbe de nos forces de sécurité ! La commission d’enquête annoncée pour faire la lumière sur les morts de mars 2021 n’a toujours pas vu le jour. Des jeunes sont canardés comme des lapins à Ziguinchor, Bignona et Dakar sans qu’aucune enquête ne soit faite pour situer les responsabilités. Trop de morts, trop de mensonges dans ce pays qui fut pourtant une vitrine de la démocratie en Afrique. Et tout se passe sous les yeux de nos distingués chefs religieux plus préoccupés par la modernisation de leurs cités que par les souffrances de leurs fidèles. Mais Dieu saura reconnaître les siens! KACCOOR BI - LE TEMOIN
PRISE DE CORPS (L238) ALIOUNE NDAO REQUIERT DANS LE MEME SENS QUE «LE TEMOIN »
Dans son édition d’avant-hier, « Le Témoin » quotidien avait tenté une dissertation juridique sur l’ordonnance de prise de corps en disant qu’elle était obligatoire au temps de la Cour d’assises. Avant la suppression de ces juridictions, la procédure pénale imposait obligatoirement à l’accusé en liberté de se constituer prisonnier au plus tard la veille de l’audience. Aujourd’hui avec la réforme judiciaire ayant donné naissance aux chambres criminelles, un accusé comme Ousmane Sonko peut ne pas se présenter à l’audience, quitte à se faire juger et condamner par contumace. Ce que l’ancien procureur Alioune Ndao a confirmé en évoquant le procès opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko renvoyé au 23 mai prochain. « En vertu de l’article 238 du code de procédure pénale qui est remplacé l’article 138, aucun accusé n’est obligé de se constituer prisonnier » a précisé l’ancien procureur de la CREI. Toujours selon Alioune Ndao, l’Etat a tenté d’arrêter Ousmane Sonko en se basant sur l’article de 138 du code de procédure pénale qui date de 1965 et qui n’existe plus « car cet article est remplacé par l’article 238 de 2014 qui n’oblige plus un accusé de se constituer prisonnier pour être interrogé par le président de la chambre criminelle. Et par conséquent, l’attaque qui a été faite au domicile Ousmane Sonko a été faite sans aucune base légale » a dénoncé Alioune Ndao devenu membre de la plateforme « F24 » regroupant, entre autres, des partis de l’opposition et des mouvements de la société civile.
PAKISTAN LA POLICE FAIT LE BLOCUS DU DOMICILE D’IMRAN KHAN
Dans notre édition de mercredi, nous écrivions qu’Imran Khan, l’ancien Premier ministre du Pakistan devenu chef de l’opposition, s’était vu asperger d’un mystérieux liquide qui l’avait plongé dans les pommes par des policiers qui l’avaient ensuite embarqué dans un fourgon blindé. Exactement ce que nos policiers de la BIP avaient fait à Ousmane Sonko ! Mais la ressemblance des situations des deux hommes ne s’arrête pas là puisque, depuis hier, la police pakistanaise encercle le domicile de l’opposant Imran Khan pour l’arrêter. Exactement comme les policiers et les gendarmes sénégalais font le siège de la maison de l’opposant Ousmane Sonko !
SENEGAL ET GHANA, MEME SITUATION ?
Pour des raisons qu’il serait fastidieux d’évoquer ici, le Ghana du président Nana Akufo-Addo est pratiquement en cessation de paiement. L’ex-Côte de l’Or (Gold Coast) a dû se soumettre à une sévère cure d’austérité pour décrocher un accord avec le FMI. En échange de conditionnalités drastiques, l’institution de Bretton Woods va prêter au Ghana trois milliards de dollars ! Exactement la même somme que va obtenir, sur les trois prochaines années, le Sénégal de la part du même Fonds monétaire international. Alors, question : la situation économique de notre pays est-elle aussi désastreuse que celle du Ghana ? Aux économistes d’éclairer notre lanterne d’ignorants !
SENEGAL JEAN-LUC MELENCHON DENONCE LA REPRESSION CONTRE L’OPPOSITION
Le climat socio-politique tendu au Sénégal est suivi de près par la communauté internationale. A preuve, le leader de la France Insoumise, chef de file de la coalition NUPES et candidat malheureux à la dernière présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé ses préoccupations concernant la situation actuelle dans notre pays sur les réseaux sociaux. Il pointe la «répression contre l’opposition» et la violence armée qui «défigure la démocratie sénégalaise. L’homme politique considéré comme le chef de l’opposition française s’est exprimé sur twitter pour dire ses préoccupations.
MORT DU JEUNE MANIFESTANT DE KEUR MBAYE FALL LA PREUVE PAR L’AUTOPSIE
On en sait un peu plus sur la mort du jeune manifestant de Keur Mbaye Fall. Alors que, dans un communiqué aux premières heures du drame, le ministre de l’Intérieur attribuait le décès de l’adolescent à une arme blanche, hier l’autopsie a révélé que le jeune Pape Amadou Keita a reçu un projectile qui a traversé son corps. Le certificat de genre de mort ne dit cependant pas de quel genre de projectile il s’agit. Mais il ne s’agissait certainement pas d’une blessure par arme blanche !
MAISONS ET VEHICULES «INCENDIES» LA VICTIMISATION DU…DOOR MARTEAU !
Ces derniers temps, on a assisté à d’innombrables saccages, violences et incendies lors des manifestations dans certaines capitales régionales du pays. Et particulièrement à Dakar. Et des responsables politiques de la mouvance présidentielle ont quelques fois été pris pour cible. Si ce ne sont pas de vieilles maisons abandonnées ou transformées en magasin qui ont été « incendiées » par des cocktails Molotov, ce sont des façades de domicile ou des voitures en épave qui sont réduites en cendre. Cela dit, pour se victimiser afin de s’inviter dans les bonnes grâces du Président Macky Sall, certains pontes de la République n’hésitent pas à appeler les télés youtube et autres journaux pour faire du buzz. Ce, histoire de lancer un message d’engagement politique au président Macky Sall du genre : « Président, vous avez vu !Je suis tellement engagé à vos côtés que des membres de l’opposition ont brulé ma maison ! ». Et il est de bon ton de surévaluer les dégâts d’un incendie vite maitrisé sur le portail d’une vieille maison familiale « léguée » à des tantes et autres neveux. Histoire de chercher à augmenter le montant des « indemnisations » versées parle président de la République ! Et aussi faire monter la cote politique des intéressés. Bref, cela s’appelle du…Door marteau !
PARLEMENT PANAFRICAIN LES ADIEUX DE ME DJIBRIL WAR
Après plusieurs années de bons et loyaux services rendus à l’Afrique, et particulièrement au Sénégal, le député panafricain Me Djibril War a fait ses adieux au Parlement panafricain. C’était hier à Johannesburg (Afrique du Sud). Suite à sa nomination par le président de la République Macky Sall comme conseiller spécial chargé des affaires juridiques, institutionnelles et politiques, Me Djibril War s’est déplacé jusque dans l’hémicycle panafricain pour exprimer sa reconnaissance et sa profonde estime à ses désormais ex-collègues députés panafricains. « Le Témoin » a appris que c’est dans une ambiance émouvante avec l’ovation du public que Me Djibril Wade, jusque-là Président de la Commission des Lois et des Réformes de l’Union Africaine a quitté le Parlement panafricain, les larmes aux yeux ! Nous lui souhaitons plein succès dans ses nouvelles fonctions aux côtés de son ami et compagnon de lutte le président Macky Sall.
NECROLOGIE LA DEPUTEE LEMOU TOURE INHUMEE A POUT
Décédée dans la salle d’embarquement de l’aéroport Blaise Diagne Diass (Aibd) où elle s’apprêtait à être évacuée sur Paris, la députée Lémou Touré a été inhumée, hier, à Pout. Une évacuation sanitaire facilitée par le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, selon l’APS. Rappelons-le, la défunte Lémou Touré fut députée, élue de la coalition Wallu Sénégal formée autour du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade. D’ailleurs, dans un communiqué, le bureau politique du Pds informe avoir appris avec tristesse la nouvelle de la disparition de cette élue de la 14e législature. Il s’incline devant la mémoire de l’illustre disparue, parlementaire assidue et engagée dans la défense de ses idées et des intérêts du peuple sénégalais. Les Sopistes en ont profité pour présenter leurs condoléances à la famille de la défunte, au Groupe Wallu et à tout le peuple sénégalais.