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24 juin 2025
L'ÉTAT FACE À UNE SITUATION EXPLOSIVE
Le jet de cocktails Molotov sur les Forces de l’ordre et dans les domiciles des privés par des manifestants commence à agacer au plus haut sommet de l’Etat
Les cocktails Molotov circulent en force dans ce pays depuis quelque temps. En marge des manifestations de Ngor, Farba Ngom a vu sa maison partir en fumée après que l’engin a été jeté dans son domicile. Les Forces de l’ordre ont dû s’employer à chaque manifestation pour en réchapper. Car elles en sont victimes depuis quelque temps. Il y a quelques jours, un groupe d’individus a été arrêté à Malika avec aussi des cocktails Molotov, dans le sillage des «Forces spéciales» et du «Commando», alors qu’il prévoyait de s’en prendre aux Forces de l’ordre, selon l’enquête de la police.
Jeudi, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a tracé une ligne rouge aux manifestants qui en usent, en marge de la visite du vice-Premier ministre tchèque, Vit Rakisan, à la Place Washington : «Je voulais leur dire que c’est criminel de jeter des cocktails Molotov dans un lieu d’habitation, mais aussi d’essayer d’atteindre l’intégrité physique des Forces de défense et de sécurité. Peut-être qu’ils ne sont pas au courant. Mais je dois leur dire qu’en matière de maintien de l’ordre, l’usage de la force est proportionnel et gradué.» Antoine Félix Diome espère que ce niveau ne sera pas atteint. Il enchaîne : «On ne veut pas en arriver à certaines situations, parce que le rôle de l’Etat, c’est d’assurer la protection des personnes et des biens. Et les forces l’ont compris. Elles réagissent avec sérénité et professionnalisme. Nous sommes dans un pays démocratique. Si les manifestations doivent être autorisées, elles le seront. Il faut avoir des limites à ne pas franchir. Si vous utilisez un instrument qui atteint la vie d’un agent des Forces de l’ordre, ça peut être quelque part dangereux lorsque la réaction est appliquée. Le rôle de l’Etat, ce n’est pas de faire mal, mais plutôt de protéger.»
Antoine Diome reste droit dans ses bottes. Il rappelle que l’Etat fera face. «On ne va laisser personne troubler le pays. On ne veut pas surtout arriver à un niveau où les Forces de défense vont utiliser des moyens qui ne sont pas souhaitables», met en garde Antoine Diome.
par Cheikh Diallo
MAME LESS CAMARA, LA PRESSE PERD SA RAISON CRITIQUE
La presse sénégalaise te pleure, orpheline d'un de ses plus grands monuments. Ton héritage mérite qu'on lui rende hommage en attachant ton nom à un prix, une école ou un événement. Mame Less, tu nous manques déjà et nous te pleurerons
Je suis entré dans le monde merveilleux du journalisme par les propylées de la presse écrite, grâce au majestueux écrivain Boubacar Boris Diop, Directeur de publication du quotidien Le Matin et toi, le médiagénique, le célèbre chroniqueur et l'influent éditorialiste, il y a déjà 23 ans...
C’est donc le cœur lourd que je prends la plume pour te faire mes adieux, suite à ta disparition ce matin du 29 avril 2023 à l'Hôpital Principal de Dakar, après une longue maladie.
Tu viens de laisser un vide immense dans nos cœurs et dans le monde du journalisme sénégalais.
Tu as été un doyen de la presse, un mentor et une référence ultime pour moi et pour tant d’autres : Alassane Samba Diop, Mamoudou Ibra Kane, Souleymane Jules Diop, Souleymane Niang, Abdou Abel
Thiam, Yaya Sakho, Georges Nesta Diop, Charles Faye, Yakham Mbaye, Massamba Mbaye, Boubacar Seck, Ousseynou Nar Gueye,Thiéfolo Koné, Alioune Fall, Diaw Mbodj, Mademba Ramata Dia, Odia, Ibou Fall, entre autres.
Spécialiste de Nietzsche, de Hegel et Hugo, homme d’idées et doté de grandes qualités humaines, tu as été un véritable homme d’Etat dans les médias. Chroniqueur politique sous le pseudonyme d'Abdou Sow, journaliste à la RTS, éditorialiste, directeur de publication, directeur de radio, formateur et journaliste intégral, ton parcours professionnel est un témoignage de ta passion pour le journalisme.
Tu nous disais avec insistance : "Chaque jour j’en sais moins que la veille. C’est pourquoi je vérifie trois fois avant d’écrire". Une humilité de plus en plus rare dans cette profession en quête et perte de sens.
Je me souviens du jour où tu m'as accueilli au journal Le Matin en 2000, m'initiant à l'esprit critique, au doute professionnel et à la triple vérification de l’information : la fameuse triangulation.
Grand Less, tu as été un guide, un modèle et une source d'inspiration pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser ton chemin. Tu as été un passant considérable sur terre.
Aujourd'hui, la presse sénégalaise te pleure, orpheline d'un de ses plus grands monuments. Ton héritage mérite qu'on lui rende hommage en attachant ton nom à un prix, une école ou un événement. Ton engagement pour le renforcement d'un journalisme noble restera gravé dans les mémoires.
Parmi tes qualités qui nous manqueront tant, il y a ton humeur égale, ton humour, ton écoute attentive, ton ironie mordante et ton humilité profonde et sincère.
Je garde précieusement en moi le souvenir de l'invitation que tu m'as faite pour intervenir sur la couverture médiatique en période de campagne électorale face à tes étudiants. Même si ce rendez-vous ne pourra être respecté, je continuerai à perpétuer les valeurs que tu m'as enseignées.
La plume féconde et la voix autorisée que tu incarnais se sont tues à jamais, mais ton esprit et ta sagesse continueront de résonner en nous.
Mame Less, tu nous manques déjà et nous te pleurerons.
Repose en paix, cher mentor. Tu resteras à jamais dans nos cœurs et nos pensées.
LE PROCÈS SONKO-ADJI SARR FIXÉ AU 16 MAI
Le procès du leader de Pastef pour "viols présumés" de l'ex-employée de Sweet Beauty a été fixé au 16 mai, selon l'avocat de la plaignante Me El Hadji Diouf, confirmant une information de médias locaux
Candidat déclaré à la présidentielle de 2024, M. Sonko a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021 pour "viols et menaces de mort" après une plainte d'une employée d'un salon de beauté de Dakar où il allait se faire masser. Un juge d'instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer l'opposant devant une chambre criminelle. Son arrestation en mars 2021 avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
M. Sonko, président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), dénonce une machination ourdie par le président Macky Sall pour l'écarter, ce que ce dernier réfute. L'oposant est, dans une affaire distincte, poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour "diffamation, injures et faux". Il a été condamné le 30 mars à deux mois de prison avec sursis mais conserve cependant son éligibilité pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats. Le procès en appel est prévu le 8 mai.
M. Sonko, âgé de 48 ans, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Défenseur des valeurs religieuses et traditionnelles, tranchant par son âge avec une grande partie de la classe politique, à l'aise dans les médias, l'ancien inspecteur des impôts à la rapide ascension jouit d'une grande popularité parmi les jeunes dans une population dont plus de la moitié est âgée de moins de 20 ans. Ses détracteurs dénoncent eux un populiste n'hésitant pas à souffler sur les braises sociales.
L'HOMMAGE DES PAIRS À MAME LESS CAMARA, UN PÈRE POUR BEAUCOUP DE JEUNES JOURNALISTES
Des acteurs des médias et personnalités publiques, réagissant au décès de Mame Less Camara, ont salué la mémoire d’un « journaliste emblématique » et d’une figure majeure de la presse sénégalaise dont la bonne réputation dépassait les médias
Mame Less Camara est un ancien de la Radiotélévision sénégalaise (RTS, publique) où il a entamé sa carrière au début des années 1980 et exercé pendant de longues années avant de diriger les rédactions de plusieurs médias privés tels que Walfadjri, Envi FM, Océan FM. Il a aussi lancé chaîne de télévision DTV, FEM FM puis la Télévision futurs médias (TFM) il y a quelques années.
Le défunt, formateur au Cesti, l’école de journalisme de l’université de Dakar, était également correspondant de la BBC, le média public britannique.
Mame Less a aussi dirigé le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) dans les années 1990.
Il faisait l’unanimité pour ses hautes compétences professionnelles et son sens aigu de la déontologie, des qualités qui faisaient de lui une référence dans le secteur des médias au Sénégal.
Dans leurs réactions, notamment à travers les réseaux sociaux, de nombreux confrères du défunt journalistes ne tarissent pas d’éloges à l’égard de cette icône de la presse nationale.
Le journaliste Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise et président d’honneur de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), a rendu hommage à « un excellent pédagogue qui a marqué les étudiants en journalisme qui lui vouaient une grande admiration ».
« Malgré ses soucis de santé, Less s’organisait toujours pour dispenser son enseignement. Il était un excellent formateur, un grand professionnel et un homme positif dans la vie de tous les jours », a déclaré M. Koumé.
Alassane Samba Diop, directeur général du groupe Emedia, a salué « un journaliste intégral, un philosophe, un fin analyste, un homme d’un grand cœur avec une générosité chevillée au corps ». « Less était un seigneur dans la plénitude des mots », a-t-il ajouté au sujet du défunt qui a fait partie de ses formateurs au Cesti, l’école de journalisme de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Ballé Preira, qui a fait ses débuts à Walf FM avec Mame Less Camara comme directeur à la fin des années 1990, se souvient d’un « brillantissime professionnel ».
« Je ne peux décrire le plaisir que j’avais à l’écouter sur le métier journalistique et la politique (…). Son émission face-à-face sur la RTS [Radio publique] était du grand art de l’interview journalistique », s’est souvenu M. Preira, qui dirige désormais le service communication du ministère des Finances et du Budget.
Le journaliste Serigne Adama Boye, ancien rédacteur en chef de l’APS, a de son côté salué la mémoire d’un « sympathique ainé (…) à la voix et à l’esprit rares ».
Eveline Fakir, ancienne secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères du Tchad et vice-présidente de la Haute autorité des médias audiovisuels, pleure un « second père et un gérant du laboratoire radio au CESTI », où elle a fait sa formation de journaliste.
Plusieurs autres confrères ont insisté sur les qualités humaines du disparu. « Mame Less Camara avait des qualités livresques et professionnelles. La presse sénégalaise sera si orpheline de son éthique, de son humilité et de sa sagesse », écrit Mor Talla Gaye, journaliste au groupe Futurs Médias.
« Quelle terrible perte. Less était tout simplement bon », a réagi l’administrateur général de la Maison de la presse Babacar Touré, Bara Ndiaye.
L’ancien directeur de la station de radio privée Sud FM, Oumar Diouf Fall, a insisté sur l’humilité et la générosité de son confrère. « Mame Less Camara était un brillant journaliste avec un talent rare (…) en plus d’un sens de l’humour prononcé, un humour utile », a-t-il souligné.
« J’ai pu apprécier ses qualités exceptionnelles au cours des cinq années que nous avons passées ensemble au CORED (Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie), le tribunal des pairs. Il était profondément attaché au respect par les journalistes des règles de base de notre profession », a témoigné Cheikh Tidiane Fall, ancien journaliste au quotidien Le Soleil (public).
Le journaliste Sidy Diop, parle de Mame Less Camara comme d’un journaliste « inspirant, un intellectuel généreux, un homme attachant et un maitre reconnu par plusieurs générations de journalistes ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a salué la mémoire d’un journaliste qui était « sans compromis » avec le pouvoir économique comme politique.
Enfin, l’ancienne secrétaire générale du SYNPICS, Diatou Cissé, estime que Mame Less Camara a été « un modèle achevé d’intégrité (…) qui était très détaché des choses et des mondanités ».
LE GROUPE YAW VEUT METTRE EN PLACE UNE HAUTE COUR DE JUSTICE
Les députés de YAW ont promis de mener cette initiative même si d’autres de cette nature n’ont abouti à rien, selon eux, à cause de leurs collègues de Benno Bokk Yaakaar
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) a promis, vendredi, à Dakar, de s’atteler, dès la prochaine session de l’Assemblée nationale, à la création d’une haute cour de justice chargée de juger les fonctionnaires présumés avoir détourné des fonds destinés à l’éradication de pandémie de Covid-19 en 2020.
Les députés de YAW ont promis de mener cette initiative même si d’autres de cette nature n’ont abouti à rien, selon eux, à cause de leurs collègues de Benno Bokk Yaakaar.
‘’Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi avait demandé, à la suite du rapport de la Cour des comptes sur [les fonds destinés à la lutte contre] la pandémie de Covid-19, que l’Assemblée nationale se mette aux normes. Autrement dit, qu’elle mette en place une haute cour de justice’’, a rappelé Ababacar Mbaye lors d’une conférence de presse.
‘’Le bureau de l’Assemblée nationale a validé cette demande et notre groupe parlementaire va procéder, dès la prochaine session, à la mise en place d’une haute cour de justice’’, a-t-il promis lors d’une conférence de presse.
Des enquêtes sont en cours pour élucider les soupçons de détournement de fonds publics destinés à éradiquer la pandémie de Covid-19 en 2020, a déclaré le chef du parquet de Dakar, Ibrahima Bakhoum, lors d’une conférence de presse en mars dernier.
Des partenaires financiers de l’Etat du Sénégal, dont des pays européens, ont également réclamé aux pouvoirs publics sénégalais de poursuivre en justice les auteurs présumés du détournement de ces fonds.
Selon Ababacar Mbaye, les députés de YAW ont fait plusieurs propositions de loi, qui n’ont abouti à rien.
‘’Il y a eu une demande de commission d’enquête déposée par l’honorable député Cheikh Abdou Mbacké, qui portait sur les 200 milliards de francs CFA issus de l’exécution des missions de la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite) […] Il est important qu’on sache aujourd’hui si ce montant a été recouvré et où il est’’, a déclaré M. Mbaye.
Il rappelle que son collègue Mamadou Lamine Diallo a aussi déposé une demande de commission d’enquête parlementaire sur la pêche en se basant sur un livre du journaliste Cheikh Yérim Seck.
Ce dernier ‘’a fait état d’un scandale, d’une démarche de contournement des licences de pêche. Ceux qui ont lu le livre notent que les bateaux n’ont plus besoin de licences de pêche [pour] piller nos eaux […] Ils ont accès à des espèces interdites par les licences de pêche’’, a soutenu Ababacar Mbaye.
‘’Malheureusement, s’est-il désolé, l’Assemblée nationale n’aura pas la possibilité de connaître la vérité sur ces licences de pêche et ces bateaux battant pavillon sénégalais, parce que la majorité mécanique de Benno Bokk Yaakaar considère, par vote, qu’on ne peut pas aller loin à ce sujet.’’
Le député élu de YAW soutient que ‘’toutes les propositions de loi de l’opposition ont été rejetées’’, de même que ‘’toutes ses demandes de création de commissions d’enquête parlementaires’’.
‘’On peut considérer donc que c’est vraiment notre mission de contrôle de l’action gouvernementale qui est bloquée. L’Assemblée nationale devra se contenter de questions orales ou écrites’’ à cause d’un tel blocage, a-t-il poursuivi.
PAR Racine Assane Demba
ADIEU MAME LESS
EXCLUSIF SENEPLUS - C'était un verbe élégant, une générosité dans le partage du savoir, une intelligence supérieure. Il était une mémoire lumineuse traversée par un grand regret au soir de sa vie : celui de n'avoir pu rédiger ses mémoires
Les êtres qui nous sont proches, auxquels nous portons une admiration sans bornes, sont habituellement des parents et des amis d'abord. Ensuite seulement, en les pratiquant dans les cercles familiaux ou amicaux, nous leur découvrons suffisamment de qualités pour les placer sur un piédestal.
Avec Mame Less, ce fut l'inverse. Je l'ai aimé avant de le connaître. Le charme de l'intellectuel sur le gamin que j'étais a opéré bien avant la complicité au sein de la parentèle.
J'étais jeune, le monde était fou, l'agitation régnait, la télé se contentait le plus souvent de divertir. Et un jour, assis dans le salon familial, un œil négligemment posé sur l'écran, il y est apparu. Puits de sciences dans un océan d'incertitudes, voix de la raison dans le bruit ambiant d'une société dont les fractures étaient de plus en plus visibles.
Je buvais ses paroles. Je dévorais ses textes. Ses analyses dont je ne percevais pas encore toute la profondeur et les subtilités suffisaient à me donner l'agréable impression d’être moins condamné à la bêtise.
Plus tard, au moment de choisir le métier de journaliste, il fit partie de mes influences décisives. Personne ne m'avait encore dit que nous avions le même sang. Celui du patriarche des îles dont sont issus sa mère et mon père. Celui pour lequel il évoquait notre cousinage ; évocation que je laissais volontairement aller en sens unique. Car, en plus de la différence d'âge, le qualificatif cousin m'apparaissait réducteur pour désigner un homme que j'admirais tant. Je l'appelais "doyen", à la fois par respect et pour affectueusement le taquiner. Il s'en offusquait. Nous en riions ensemble.
Mame Less, c'était un verbe élégant, une générosité dans le partage du savoir, une intelligence supérieure dont l'humilité échouait à réduire le scintillement. La première fois que je lui ai parlé, il m'avait invité ou plutôt convoqué chez lui par l’intermédiaire d’un autre membre de la famille. Il m'avait grondé sans se départir de sa bienveillance, me reprochant de ne pas chercher à raffermir les liens familiaux. Je promis de passer le voir et de l'appeler souvent. Je m'y suis tenu, autant que j'ai pu, jusqu'à ce que la maladie l'empêche de répondre à mes appels et messages annonçant une visite.
Quand un coup de fil pour prendre des nouvelles durait finalement une heure ou plus, il s'en autoproclamait responsable. "Je parle trop boy comme tous les vieux", disait-il dans un rire affectueux sans se soucier de mes protestations. Moi qui ne me lassais jamais de son érudition, de son regard pénétrant mais plein d'humour sur les mutations de la société, de ses références culturelles, de ses souvenirs de la RTS, de BBC, des chroniques dans Walf et Le Matin sous pseudonyme, du Synpics, du Cesti etc.
Il était une mémoire vivante et lumineuse traversée par un grand regret au soir de sa vie : celui de n'avoir pu rédiger ses mémoires du fait d'une vue déclinante. Il avait accepté ma proposition de l'enregistrer et de retranscrire nos conversations mais la mort a eu le dernier mot. Comme pour sa promesse de m'accompagner à la découverte de mes racines insulaires qui lui tenait à cœur et que désormais je devrais concrétiser seul.
Je l'ai connu tard, il est parti tôt. Je l'ai aimé de loin, et de près comme tous ceux qui l'ont côtoyé. Car il était impossible de ne pas lui rendre l'amour et la bienveillance dont il enveloppait les autres.
Nous perdons un grand esprit témoin de son temps, un formateur de consciences éclairées qui restera une inspiration pour de nombreuses générations.
Mame Less Camara fut bon.
LE PROTOCOLE DU MAGHREB EN MARCHE !
Organisation des Can : Maroc2025 et Algerie2027, Couper la poire en deux ! C’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) pourrait être appelé à adopter pour sortir du bourbier
Couper la poire en deux ! C’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) pourrait être appelé à adopter pour sortir du bourbier dans lequel, l’Algérie et le Maroc l’ont installé depuis quelques mois suite à la non participation de ce dernier au championnat d’Afrique des nations (CHAN), organisé chez son voisin pour une raison géopolitique qui dépasse largement le football. Pour satisfaire les deux grandes nations du football africain, l'organisation de la CAN 2025 devrait aller au Maroc et celle de 2027 à l’Algérie. C’est ce que des sources dignes de foi établies au Caire ont confié à Sud Quotidien.
Maroc2025 ! Algérie2027 ! Le protocole du Maghreb est en marche. Selon des sources dignes de foi et généralement bien informées, c’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) devrait envisager pour sortir enfin de l’impasse dans laquelle, la non participation du Royaume chérifien au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) du 13 janvier au 4 février 2023, remporté par le Sénégal, avait installé l’instance continentale.
Après le retrait de la CAN2025 à la Guinée par la CAF, l’Algérie qui n’a eu à organiser qu’une seule phase finale en 1990, sera la première nation à manifester son intérêt. Par la suite le Maroc, la Zambie et le duo Nigeria-Bénin vont déposer eux aussi, leur candidature au Caire où se trouve le siège de la CAF. Suivront les inspections confiées au cabinet Roland Berger notamment, en Algérie (fin mars), au Nigeria et Bénin (le 3 avril dernier). La Zambie et le Maroc vont fermer la marche. Ce qui a retardé la délibération dont la date initialement prévue le 10 février et reportée au 16 mars à Kigali en marge du congrès de la Fifa. Des délais supplémentaires qui témoignent de la complicité voire, du dilemme dans le choix de la CAF.
Le Président Motsepe étant sud-africain, les relations entre l’Algérie et son pays pourraient peser sur la balance. On se souvient encore de la polémique soulevée par le petit fils de Madiba invité par le comité d’organisation local lors de l’inauguration du stade Nelson Mandela d’Alger. D'un autre coté, l’influence de Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, au niveau de CAF et surtout, ses relations avec le président de la Fifa, Gianni Infantino, ne sont plus à démontrer.
D’UNE PIERRE DEUX COUPS!
L’une des sorties récentes de Véron Mosengo-Omba, constitue un bon indicateur pour l’Algérie et le Maroc. Ce, en raison de la solidité de leur dossier. «Il y aura dans chaque pays candidats des missions d’inspection. La CAN sera confiée à une nation dont les différentes infrastructures doivent correspondre aux exigences du cahier des charges pour une compétition réunissant vingt-quatre équipes. Il faut notamment six stades et nous ne pouvons pas, à deux ans de la CAN 2025, la confier à un pays qui devrait en construire deux ou trois. Les délais ne seraient pas tenables », avait déclaré le boss de l’administration de la CAF, Véron Mosengo-Omba.
En effet, le pays d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République d’Algérie a entretenu depuis quelques mois une intense politique de construction et de rénovation de stades. On peut citer les enceintes de Baraki et Douéra dans la banlieue d’Alger ; le chaudron de Blida, les stades d’Oran, d’Annaba et de Constantine. Sans occulter celui de Tizi-Ouzou. En quelques mois, l’Algérie semble avoir rattrapé le retard vis-à-vis de son frère «ennemi» juré marocain qui, lui, est disposé à organiser la CAN, même avec 32 équipes.
Selon certaines indiscrétions, l’organisation d’une CAN n’est autre pour le Royaume chérifien qu’un tremplin pour atteindre son but ultime : accueillir une phase finale de coupe du monde de football. Après cinq tentatives infructueuses (1994, 1998, 2006,2010et2026), le Maroc a obtenu le soutien total de la CAF pour décrocher l’organisation du Mondial 2030. L’opération de charme a d’ailleurs été déclenchée dans ce sens au mois de février dernier.
Plus de 150 journalistes avaient été invités tout frais payés par la Fédération royale marocaine de football lors de la coupe du monde des clubs (1er au 11 février) à Tanger et à Rabat. Mais, au-delà des infrastructures adéquates dont disposent les deux pays, ils s’illustrent par l’organisation des autres compétitions de la CAF. L’Algérie a réussi son come back avec le CHAN. Elle enchaine avec la CAN U-17 dont le coup d'envoi sera donné ce samedi. Le Maroc va rependre le flambeau avec l'organisation de la CANU-23, qualificative aux jeux olympiques Paris2024. Voilà autant d’arguments sur lesquels, la CAF devrait se fonder pour attribuer les CAN 2025 au Maroc et 2027 à l’Algérie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’Algérie candidate pour 2025, a aussi candidaté en 2027. Alors que le Maroc reste sur une seule CAN, comme si il avait déjà l’assurance de sa victoire. Même si ça risque de faire grincer les dents surtout au niveau de l’Afrique au sud du Sahara, notamment de l’Ouest. Pour rappel, les CAN Côte d’Ivoire 2023 et Guinée 2025 avaient été vivement contestées.
LE FOOTBALL POUR RETABLIR DES RELATIONS TENDUES
En 60 ans d’indépendance, les frontières entre l’Algérie et le Maroc sont restées 40 ans fermées ou presque. Une rivalité exacerbée par la lancinante question du Sahara occidental. Pendant des années Rabat et Alger se regardaient en chiens de faïence. Une crise politico-diplomatique qui s’est invitée lors du CHAN 2023 avec la non participation du Maroc pourtant double tenant du titre en raison de l’interdiction de la compagnie Royal Air Maroc d’atterrir en Algérie. Les autorités algériennes étaient plutôt disposées à faire voler un avion de Tunis pour Casablanca ou Rabat sans passager pour ramener à Constantine la sélection locale marocaine. Ce que la Fédération marocaine ne voulait pas entendre soutenant que toutes ses sélections ne peuvent être transportées que par la RAM. La suite est connue. Mais, le rétablissement des relations entre Rabat et Tel Aviv, le 10 décembre 2020, dans le cadre d’une série d’accords poussés par l’administration Trump a été très mal perçu par Alger. Pis, les autorités algériennes se sont davantage braquées quand le Roi Mohammed VI a autorisé l’implantation de bases militaires israéliennes au Maroc, faisant d’Israël une sorte de «police d'assurance» pour le Royaume. Face à cet état de fait, il n’y a peut être que le sport, particulièrement le football, pour sauver la face.
Espérons que la CAF et la FIFA vont réussir là où la diplomatie et la politique ont échoué. Ce sera au bénéfice du football africain. La France et l’Allemagne ont connu des guerres. Aujourd’hui, elles sont la locomotive de l’Europe. L’axe Rabat-Alger pourrait faire du bien à l’Afrique. Pourquoi pas?
UN PROMETTEUR DERBY GUEDIAWAYE– AS PIKINE AU STADE ABDOULAYE WADE
Après la Coupe du Sénégal riche en surprise, place sera faite ce week-end à la 19ème journée du championnat de Ligue 1. Le duel entre l’AS Pikine et le Guédiawaye FC sera l’affiche phare de la 19e journée du championnat de Ligue 1.
Après la Coupe du Sénégal riche en surprise, place sera faite ce week-end à la 19ème journée du championnat de Ligue 1. Elle sera marquée par le grand derby de la banlieue qui oppose ce samedi Guédiawaye FC à l’As Pikine. Programmé depuis la phase aller et remis ultérieurement, il va finalement se tenir au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. La Ligue pro qui entend faire de cet évènement une véritable réussite, a invité les deux camps à bannir la violence. Cette rencontre devrait enregistrer la présence du Premier ministre et ministre par intérim du ministère des Sports Amadou Ba qui a reçu hier, vendredi, les dirigeants des deux clubs.
Le duel entre l’AS Pikine et le Guédiawaye FC sera l’affiche phare de la 19e journée du championnat de Ligue 1. Après une première programmation suspendue lors de la phase-aller, le derby se tiendra ce samedi au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) qui l’a délocalisé dans le stade olympique veut faire de ce derby une véritable fête du football.
Pour la réussite de cet évènement Amsatou Fall, le directeur exécutif de la Ligue pro a invité mercredi dernier les camps des deux clubs à bannir toute forme de violence. Au plan des enjeux, le derby n’en manquera pas.
Lors de la phase, ce sont les Crabes de Guédiawaye qui avaient réussi à prendre le dessus sur l’AS Pikine (2-1). Classé 3e avec 31 points, les Crabes reste aujourd’hui dans une bonne dynamique. Un succès sera important puisqu’il lui permettra de joindre en tête du classement Diambars (1er 34 points).
Les Pikinois (6e, 25 points) qui sortent d’une victoire à l’extérieur contre la Linguère veulent enchainer un deuxième succès. Mais aussi prendre leur revanche sur leurs adversaires du jour. Outre cette affiche, toutes les autres rencontres de cette 19e journée sont prévues le lendemain dimanche. Leader au classement, le Diambars FC (1er ; 34 points), cherchera à conforter son fauteuil lors de son déplacement à Iba Mar Diop où il fera face Jaraaf. Une équipe «Vert Blanc» aura comme objectif de relancer la machine après une série de contre-performances qui ont précipité le départ de l’entraineur Youssoupha Dabo.
Après avoir arraché la place de dauphins, Génération Foot (2e, 32 points) voudra frapper un grand coup lors de son déplacement chez les Huiliers de la Sonacos (9ème, 24 pts) à Diourbel. Une victoire sera précieuse puisqu’il pourrait lui permettre de s’installer aux commandes.
Stagné à la 4e place suite à une série de trois défaites successives, le Casa Sports (26 points) accueille au stade Aline Sitoe Diatta, la Linguère (13ème,14 pts). L’équipe saint-louisienne qui a sans doute lancer la bataille pour le maintien aura besoin de points pour quitter la zone de relégation dans laquelle, elle est confinée depuis quelques journée (13e, 14 points).
Au bas du tableau, la Linguère talonne à quatre points l’As Douanes, première équipe relégable (12e ; 18 points). Les Gabelous, qui accueillent au stade des Parcelles assainies, le CNEPS Excellence de Thiès (lanterne rouge avec14 points), vont devoir batailler pour décrocher les trois points qui leur permettront de s’éloigner de zone de relégation.
Au stade Ngalandou Diouf, Teungueth FC (5ème, 25 pts) accueille Dakar Sacré Cœur (7ème, 25 points). Les deux équipes qui comptent le même nombre de points, ne lâcheront rien et voudront engranger un succès pour s’approcher du peloton de tête.
Dans le ventre-mou du classement, le Stade de Mbour (11e, 20 points), voudra rester sur la lancée de sa qualification en 8ème de finale de la Coupe du Sénégal et enchaîner par un succès à domicile face à l’Us Gorée. Une équipe insulaire qui se positionne actuellement au milieu du tableau (7e, 18 points).
LE SENEGAL TOUJOURS A LA TRAINE
La population sénégalaise a augmenté de manière exponentielle ces dernières années. La demande en soins suit aussi cette tendance.
La population sénégalaise a augmenté de manière exponentielle ces dernières années. La demande en soins suit aussi cette tendance. Malgré les efforts consentis par le gouvernement sénégalais pour mettre en place des établissements sanitaires ainsi que le renforcement en personnel qualifié, le gap reste toujours important surtout dans le cadre des spécialistes dans certains domaines de la médecine. Le comportement de certains médecins et prestataires de santé influent sur la qualité des soins.
Le gouvernement a consenti d’énormes efforts dans le domaine de la santé pour mettre à niveau le plateau sanitaire mais aussi pour renforcer les infrastructures existantes ainsi que le personnel soignant. Ainsi dans cette dynamique, le ministère de la Santé et de l’action sociale sous le régime du ministre Eva Marie Coll Seck a démarré la réorganisation à la base en renforçant les postes de santé avec l’appui des collectivités territoriales de personnel de santé en mettant en niveau les cases de santé ainsi qu’en sécurisant certaines cliniques traditionnelles dont les maternités. Ce travail à la base a aussi abouti à la mise en place de la couverture maladie universelle pour permettre à une grande partie de la population d’accéder à des soins à moindre coût par un système de cotisation. Pour l’ancienne ministre de la Santé, environ 80% de la population ne disposait pas d'une couverture du risque maladie. «La CMU est un nouvel instrument de solidarité nationale devant permettre à chaque Sénégalais d'accéder à un minimum de soins et cette solidarité doit avoir comme fondement les valeurs socioculturelles sénégalaises» avait-elle avancé dans la presse sénégalaise.
Cet instrument a permis de sauver plusieurs vies surtout des enfants de 0 à 5ans, mais aussi de booster l’audience dans les structures périphériques. Si l’on en vient au renforcement des établissements sanitaires, à ce jour, le Sénégal a réussi à faire le maillage des structures de santé sur toute l’étendue du territoire national. Dans les coins les plus reculés du Sénégal, des postes de santé existent avec un personnel de santé qualifié dont une sage-femme et un infirmier-chef de poste.
Cette politique de maillage s’est beaucoup intensifiée avec l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr avec les constructions d’établissements de santé, de centres de dialyses, de réhabilitation de certaines infrastructures sanitaires. Aujourd’hui, avec la nouvelle carte sanitaire 2019-2023, le Gouvernement ambitionne d’améliorer l’équité́ territoriale en matière de santé, de densifier l’offre de soins pour soutenir l’atteinte de la couverture sanitaire universelle et de relever les plateaux techniques y compris par l’utilisation de la Télésanté́. C’est dans ce cadre que trois hôpitaux ont vu le jour dont celui de Kédougou, Fatick, Sédhiou entre autres.
Dans le cadre du recrutement de personnel de santé, en plus de ceux faits par la fonction publique, le ministère de la Santé recrute chaque année des personnels de santé. Les plus en vue demeurent les infirmiers et sage femmes qui sont affectés hors de Dakar pour renforcer le personnel existant. Le ministère contracte aussi avec les médecins. Dans la politique d’augmenter les spécialistes, le gouvernement a augmenté la bourse de spécialisation passant du simple au double pour encourager les médecins à se former. Une politique de l’Etat qui a porté ses fruits puisque toutes les régions sont dotées de spécialistes dans plusieurs domaines de la santé comme la gynécologie, la pédiatrie, l’imagerie entre autres avec un plateau technique de pointe.
LE COVID, UNE OPPORTUNITE NON SAISIE
Dans le sillage de la pandémie de la Covid-19, le Président de la République avait demandé au MSAS de lui fournir un plan d’investissement pour un système de santé résilient. Les besoins en constructions, en équipements et en ressources humaines ont été́ fournis à̀ partir des normes et des gaps de la carte sanitaire. Aujourd’hui, avec les manquements dans le domaine du plateau sanitaire, les pannes répétées dans l’équipement, la population se demande où sont passés ses gros investissements à coût de milliards dont se glorifiait le ministère de la Santé et de l’action sociale. Le projet de création d’établissements publics de santé de niveau 4 tarde toujours à voir le jour alors des actions ont été posées pour faire évoluer certains hôpitaux de niveau 3 comme Principal, Dalal Diam en Eps 4. La réforme des finances publiques a confirmé́ l’obligation de produire un DPPD, un projet annuel de performance par programme, un rapport annuel de performance du secteur. La crédibilité́ de tous ces documents dépend essentiellement d’une carte sanitaire régulièrement mise en jour.
L’EQUITE TOUJOURS DECRIEE
La capitale sénégalaise consacre à elle seule plus de 85% des spécialistes toute catégorie confondue en médecine. Dans les hôpitaux de niveaux de trois, ils sont plusieurs dans un même service au moment où les établissements de santé de niveau I peinent à avoir du renfort surtout dans les régions ou certaines en sont à la limite dépourvues. Cette situation conduit à la problématique des populations régionales quant à la qualité des soins et augmente les références dans la capitale.
PRISE EN CHARGE TRES SOUVENT DECRIEE PAR LES PATIENTS
Dans le domaine de la santé, bon nombre de patients se plaignent du traitement dans le secteur public. En plus de l’accueil et de l’orientation qui sont souvent décriés, des malades ne sont pas correctement pris en charge et dés fois sont référés dans le privé pour non disponibilité d’intrants ou de panne de matériels d’urgence. Des négligences sont aussi notées dans certains services dont la maternité avec un mauvais traitement de certains prestataires dans les salles d’accouchement et de travail. Le professionnalisme des spécialistes est souvent limité au manque d’outils ou à un problème de maintenance qui fragilise la prise en charge correcte des patients.
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BÉNIN : LA MARMITE DU PRÉSIDENT
Pris dans la dureté de la gouvernance de Patrice Talon, des Béninois devraient consentir à des sacrifices et chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou
Élu pour la première fois en 2016, passant des affaires ou pouvoir alors qu’il n’était jusque-là que bailleur des aspirants au pouvoir, les Béninois ont été pris de court par le système Patrice Talon : des impôts par ci et par là, des changement parfois brusques et sans mesure d'accompagnement... Très clairement, les Béninois sont invités à se serrer la ceinture.
Pris dans la dureté, voire la violence de cette gouvernance, malgré des changements, des Béninois devraient subir violences et endosser la pression sociale. Mais. Chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou dans la deuxième partue de cette entrevue.
Alors que les citoyens subissaient la brutalité de sa méthode de gestion et se plaignaient, le président avait laissé entendre au détour d’une audience, dans un propos imagé que la marmite est au feu. Lorsque le repas sera cuit, tout le monde sera servi. Le repas est au feu le meilleur est devant.
En d’autres termes, des mesures et des réformes qui font mal, qui appauvrissent les plus pauvres, seront d’un intérêt pour tous demain. Et donc de patience. Quelque huit ans, après où en sommes-nous ? Le repas, est-il prêt ou mijote-t-il encore au feu ? Est-ce que les Béninois à côté des infrastructures, le projet de relance du tourisme avec les différentes infastructures, les Béninois vivent mieux ? Nous avons posé la question au journaliste Marcel Zoumenou, observateur de la vie politique béninoise et directeur de publication du journal La Nouvelle Tribune, à Cotonou.
Pour notre invité, c’est sans aucun doute le changement est réel sur le plan des infrastructures sauf que l’humain est laissé en rade. La priorité étant donnée aux choses.
L’humain n’est pas au centre de l’action de Patrice Talon. Et pour répondre à la métaphore de la marmite qui est au feu Marcel estime que cette dernière ne contiendrait vraisemblablement pas de repas mais une tisane amer qu’on à faire boire de force aux Béninois. Dit autrement, les citoyens continuent de subir la dureté du régime.