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24 juin 2025
Par Arcop
AUTORITE DE REGULATION DE LA COMMANDE PUBLIQUE
L’ARMP n’existe plus. La naissance de ARCOP est officiellement actée. Le décret n°2023-832 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la nouvelle Autorité a été signé par le président de la République le 5 avril
Signature du décret n°2023-832 portant organisation et fonctionnement de l’ARCOP
L’ARMP n’existe plus. La naissance de ARCOP est officiellement actée. Le décret n°2023-832 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la nouvelle Autorité a été signé par le Président de la République le 5 avril. Il comprend quarante-deux (42) articles répartis en cinq (5) chapitres. Le chapitre premier est relatif aux dispositions générales ; le chapitre II traite des organes de l’ARCOP ; le chapitre III a trait au budget, à la comptabilité et au contrôle de l’ARCOP ; le chapitre IV précise le statut du personnel de l’ARCOP de l’ARCOP et le chapitre V porte sur les dispositions transitoires et finales.
Dans le Chapitre premier portant sur les dispositions générales, il est noté que l’ARCOP est une autorité administrative indépendante, rattachée à la Présidence de la République. Elle bénéficie d’une autonomie administrative et financière. Son siège est à Dakar. Mais des antennes régionales peuvent, en tant que de besoin, être créées, sur délibération du Conseil de Régulation.
La mission de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique, à savoir assurer la régulation du système de passation et d’exécution des contrats de la commande publique, est fixée dans l’Article 2. Elle émet, selon le décret, des avis, propositions ou recommandations dans le cadre de la définition des politiques et de l’assistance à l’élaboration de la réglementation en matière de commande publique, notamment en veillant à la mise en œuvre d’une commande publique responsable et durable, de contribuer à l’information, et à la formation de l’ensemble des acteurs de la commande publique, au développement du cadre professionnel et à l’évaluation des performances des acteurs du système de passation, d’exécution et de contrôle de la commande publique, d’exécuter des enquêtes, de mettre en œuvre des procédures d’audits indépendants, de sanctionner les irrégularités constatées, de procéder au règlement non juridictionnel des litiges nés à l’occasion de la passation des marchés publics et des contrat de partenariat public-privé (PPP), de rendre des avis ou de proposer des solutions dans le cadre du règlement amiable des litiges nés à l’occasion de leur exécution.
Globalement, le décret n°2023-832 s’inscrit dans la cadre de la rationalisation des organes de la commande publique.
L’Etat du Sénégal a, en effet, déjà adopté la loi 2021-23 du 2 mars 2021 relative aux contrats de partenariat public-privé (PPP) et son décret d’application n°1443 du 27 octobre 2021, pour regrouper toutes les formes de PPP. Ce regroupement a induit une modification du Code des obligations de l’administration (COA) par la loi n°2022-07 du 2 mars 2021, pour, d’une part, mettre en exergue les dispositions relatives aux PPP, et d’autre part, procéder à la création de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP).
Par la même occasion, cette loi a prévu deux (2) décrets d’application, à savoir celui portant Code des marchés publics et celui portant organisation et fonctionnement de l’ARCOP.
En application de cette loi, le Président de la République a d’abord signé, le 28 décembre 2022, le décret 2022-2295 portant Code des marchés publics. Ce texte a consacré des dispositions promotrices portant, entre autres, sur l’achat public durable, la prise en compte du budget-programme et le renforcement du secteur privé national.
Avec la signature du décret n°2023-832, l’ARCOP se voit désormais confié par l’Etat la régulation de toute la commande publique (marchés publics et PPP).
Ce texte apporte les innovations suivantes :
- l’unification du cadre juridique et institutionnel des partenariats public-privé ;
- l’élargissement du champ d’application à toutes les formes de partenariats public privé en consacrant des définitions qui les prennent en charge ;
- l’introduction de la notion d’accord-programme en vue de conclure un contrat établissant tout ou partie des règles relatives aux commandes à passer au cours d’une période donnée pour la mise en œuvre rapide de programmes d’investissements de contrats de partenariat public-privé portant sur des besoins sensiblement similaires ;
- la répartition des compétences entre les organes de gouvernance dans une logique de rationalisation et d’évitement des incompatibilités ;
- la dévolution à la Direction centrale des Marchés publics (DCMP), organe de contrôle a priori des délégations de service public, des mêmes fonctions qu’en matière de contrat de partenariat public privé ;
- la suppression du Conseil des infrastructures et la répartition de ses compétences, entre l’organe de contrôle a priori, l’organe de régulation et l’Unité nationale d’appui aux PPP ;
- la suppression du Comité national d’Appui aux partenariats public-privé et la création, en lieu et place d’une Unité nationale d’appui aux PPP assumant, entre autres, les missions de contrôle d’opportunité (évaluation préalable, juridique, financière, technique, environnementale, etc.) et d’assistance technique aux administrations ;
- la consécration de la notion d’offre d’initiative privée ;
- la révision des délais de certaines procédures ;
- la discrimination positive en faveur du secteur privé local pour les partenariats public-privé dont le montant n’atteint pas un certain seuil à fixer par décret.
Les changements majeurs
- Extension des compétences de l’ARCOP dans toutes les domaines de la commande publique ;
- Audits des marchés publics et des contrats PPP, y compris les marchés qui font l’objet de dérogation ;
- Création d’un Institut de la Commande publique pour accompagner la professionnalisation du système
-Le Comité de règlement des Différends (CRD) détient l’exclusivité de mener la conciliation en cas de contentieux dans les PPP
-Les missions de modernisation du système de la commande publique sont renforcées.
UN OBSERVATOIRE POUR UN DIALOGUE CITOYEN CREE
Les autorités municipales ont lancé hier, les activités de l’Observatoire citoyen de la Ville de Dakar (Ocvd). Cette structure doit être un cadre de dialogue pour aborder les questions de développement de la collectivité territoriale.
Les autorités municipales ont lancé hier, les activités de l’Observatoire citoyen de la Ville de Dakar (Ocvd). Cette structure doit être un cadre de dialogue pour aborder les questions de développement de la collectivité territoriale.
Un Observatoire citoyen de la Ville de Dakar (Ocvd) a été lancé, hier, par le Maire Barthélémy Dias. Le but est de booster la participation des citoyens à la Ville de Dakar. L’observatoire va « favoriser la participation citoyenne, le développement du dialogue, la concertation et la consultation des citoyens, à travers l’organisation d’espaces démocratiques et de rencontres entre populations élus et acteurs de développement », a dit le maire. Il sera dirigé par le Pr Djiby Diakhaté, sociologue. L’Ocvd sera également un cadre d’échanges et de communication, qui réunira tous les acteurs sociaux, en vue d’éradiquer les fléaux et autres désagréments qui impactent négativement l’environnement de la capitale. À ce titre, la question de la circulation des charrettes, ainsi que le désencombrement des zones piétonnes seront discutées dans cette assemblée, a annoncé Barthélemy Dias.
Selon Vincent Gomis, Chef du service au dialogue citoyen et de l’accueil aux usagers de la Ville de Dakar, l’Ocvd va être un lieu d’échanges et de veille stratégique. « C’est un organe qui va, aux côtés du Conseil municipal, aider à aiguillonner les décisions à prendre », poursuit-il. Au-delà du rôle d’alerte et de veille, « l’observatoire va jouer sur la sensibilisation sur les comportements civiques et citoyens », ajoute-t-il.
Il est composé de 70 membres, issus de toutes les franges de la population de la capitale, mobilisés pour s’attaquer à des questions de civisme et de citoyenneté. Le siège de cette assemblée sera le centre socio-culturel de Liberté 4. Elle sera dirigée par le sociologue Djiby Diakhaté. Un choix qui s’explique, selon M. Gomis, par la volonté de ne pas politiser l’organe, et permettre aux membres de choisir le meilleur mode de gouvernance.
Les anciens maires de Dakar, Khalifa Ababacar Sall et Soham El Wardini, présents à la cérémonie, en sont respectivement Président et Présidente d’honneur.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE SORT DE SA LÉTHARGIE
Le bureau de l’Assemblée nationale est convoqué demain pour examiner les multiples requêtes de l’opposition, après 3 mois d’arrêt. Guy Marius Sagna qui se réjouit d’une « victoire gagnée » par Yewwi, émet en revanche des réserves sur l'ordre du jour.
Le bureau de l’Assemblée nationale est convoqué demain pour examiner les multiples requêtes de l’opposition, après 3 mois d’arrêt de cette institution. Guy Marius Sagna qui se réjouit d’une « victoire gagnée » par Yewwi, émet en revanche des réserves sur les dossiers inscrits à l’ordre du jour.
L’opposition, notamment Yewwi askan wi, commençait à parler d’Assemblée nationale fermée. Depuis la fin de la session budgétaire en janvier, le bureau du parlement ne s’est réuni qu’en janvier et ce fut pour exclure Aminata Touré. Mais l’institution dirigée par Amadou Mame Diop a décidé de sortir de sa torpeur. Malgré la proposition de loi de Mimi Touré contre le népotisme, les dizaines de questions écrites, orales ou d’actualité et plusieurs requêtes pour l’installation de la Haute cour de justice, l’Assemblée nationale est restée inflexible.
Il faut rappeler que Yewwi a déposé en février dernier une requête pour mettre en accusation 10 ministres du gouvernement cités dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19 publié en décembre 2022. Demain, à l’appel du président Diop, les membres du bureau sont convoqués à la salle de la Conférence des présidents à 10h. L’ordre du jour va traiter les questions comme l’élaboration d’un Code de conduite pour les questions orales, les questions écrites et les questions d’actualité au gouvernement.
Ainsi, il sera procédé à l’examen des propositions de lois, des propositions de résolution, des demandes de créations de commissions d’enquêtes parlementaires et de la Haute cour de justice. Pour le député Guy Marius Sagna, très actif dans l’initiation de requêtes, ce retour aux affaires courantes de l’Assemblée nationale constitue une « victoire du groupe parlementaire Yewwi askan wi qui a fait pression à l’intérieur de l’Assemblée nationale ».
Un cadeau empoisonné, selon Guy Marius Sagna
D’après l’activiste et membre de Yewwi askan wi, 138 questions au gouvernement dont 27 ont fait l’objet de réponses, 82 questions écrites dont 27 ont fait l’objet de réponses, 30 questions orales ont été sans réponses, 26 questions d’actualité sans réponses, 3 propositions de résolution pour la création d’une commission d’enquête parlementaire, 2 propositions de résolution pour la traduction de ministres devant la Haute Cour de Justice et 2 propositions de lois, ont été jusqu’ici déposées par le groupe Yewwi qui compte 54 députés.
« C’est une bataille de gagnée que le président de l’Assemblée nationale convoque le bureau de l’Assemblée nationale. Mais l’ordre du jour révèle un cadeau empoisonné qui annonce que sous la dictée de Macky Sall le groupe parlementaire Bby va restreindre les pouvoirs de l’Assemblée de convoquer son gouvernement pour éviter que le Peuple sache davantage encore que ce gouvernement n’est pas celui du Peuple mais celui de Macky Sall et de ses maîtres impérialistes », analyse Guy Marius Sagna.
AU NOM D’UN PERE, CE LIVRE EST UNE ODE A LA VIE ET A LA MORT
« Au nom d’un père… ». Du père de l’écrivaine Ndèye Fatou Kane. Cette dernière a publié son sixième livre, chez L’Harmatan-Sénégal, en octobre 2022, pour honorer la mémoire d’un papa qui fut guide, protecteur et modèle d’Homme.
« Au nom d’un père… ». Du père de l’écrivaine Ndèye Fatou Kane. Cette dernière a publié son sixième livre, chez L’Harmatan-Sénégal, en octobre 2022, pour honorer la mémoire d’un papa qui fut guide, protecteur et modèle d’Homme. Le bouquin de 102 pages peut autant être considéré comme un bréviaire qu’une tribune de féminisme à diverses vues. Il sera présenté au public sénégalais le 29 avril, samedi prochain, au Musée des civilisations noires (Mcn).
« MTK, à jamais dans mon cœur. Il est de ces périodes que le Seigneur nous fait vivre pour nous endurcir. Et ces mois passés et à venir en font résolument partie. Car perdre mon frère et mon père à 6 mois d’intervalle, je ne l’aurai jamais pensé ». Cette complainte de l’écrivaine Ndèye Fatou Kane, publiée sur sa page Facebook au lendemain du décès de son père, Mamadou Tidiane Kane, n’avait pas révélé toute sa charge dramatique, malgré le chagrin notable. Un deuil des plus difficiles allait effectivement suivre, engendrant un lourd épisode dépressif. Le cœur et l’esprit de Ndèye Fatou vont voler en rase-mottes, méprisant jusqu’aux retrouvailles avec les nuages. Une période affligeante au cours de laquelle l’inspiration et l’écriture du livre apparaitront en lumières salvatrices. « Au nom d’un père – Hommage à Mamadou Tidiane Kane (16 février 1945 – 5 octobre 2021) » est la thérapie de son auteure.
« Quand ma psychothérapeute m’a demandé ce que je pouvais faire pour m’extraire de mon état apathique, je lui ai répondu « Écrire ». Je suis donc allée me poser dans mon bureau et j’ai écrit le livre en deux semaines. Ce livre est ma manière de sortir la tête sous l’eau, me réveiller et me dire que la vie continue. La littérature, la lecture, le livre sont ma vie. Je disais à mon père qu’il m’a rendu le meilleur des services en me mettant un livre entre les mains. C’est un peu une continuité, en fait. « Il m’a d’abord initiée à la lecture, ensuite indirectement à l’écriture. C’est en fin de compte normal que j’écrive sur lui », nous explique Ndèye Fatou Kane. Ce prolongement de l’héritage est aussi bien une déclaration personnelle qu’une lettre impersonnelle. En célébrant un père à qui elle dit devoir sa personnalité et son identité, elle présente également un homme avec de remarquables qualités humaines et humanistes, qui de plus a marqué son époque et ses proches. Les deux objectifs font sens.
« Rien de mieux qu’un livre pour fixer sa mémoire dans le temps afin qu’elle lui survive et me survive moi-même » apprécie « Nfk », qui avoue, sans s’en excuser, sa « subjectivité de fille » chérie et cajolée. Mamadou Tidiane Kane – Mtk était un technicien supérieur des transports qui a fait les beaux jours du Port autonome de Dakar. Ses expertises étaient requises au-delà de nos frontières. Son brio et sa considérable conscience socioprofessionnelle l’ont amené à se distinguer dans le giron portuaire au-delà de son service bureaucratique. Mtk est l’ancien président de l’Union culturelle et sportive des travailleurs du Port (Ucst Port) qui a donné à la section football toute son aura. Ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), « débatteur hors pair, acteur brillant et parfois bouillant », selon le journaliste Babacar Khalifa Ndiaye, Mtk est l’un des animateurs principaux des états généraux du football après la débâcle à la Can 1986.
Ouverture à l’universel
Homme racé, doté d’une singulière urbanité, mâtiné aux préceptes religieux et aux vertus traditionnelles, dévoreur de livres, bien élancé et pas du tout escogriffe, Mtk s’était forgé une ouverture à l’universel qui lui avait imposé une grande tolérance et une séduisante foi en l’humain. « La Rigueur », son sobriquet depuis les années estudiantines, avait en lui tout ce qui fait le propre et le paradoxe du communiste (il avait d’ailleurs été militant du Parti africain de l’indépendance – Pai, et syndicaliste).
Une personnalité inspirante.
L’intersectionnalité est une notion féministe en sociologie qui étudie comment la société traite des groupes de personnes qui subissent quelques formes d’oppression ou la hiérarchisation des pouvoirs. C’est l’un des dadas de Ndèye Fatou Kane, qui est chercheuse en sociologie du genre. Cette intersectionnalité est pour elle « un carré où plusieurs « moi » se rencontrent ». C’est encore un legs de Mtk qui, depuis l’enfance, n’a cessé de la forger à son image de dégourdi, d’intellectuel et de curieux insatiable. « Quel que soit le domaine où je m’active, l’ombre de mon père plane toujours. Même dans mon féminisme. Déjà, c’est en m’ayant éduquée d’une façon atypique en me faisant comprendre qu’être une fille ne saurait être une excuse ou une entrave en rien, que j’avais un cerveau comme mes frères. C’est toujours une continuité », observe l’auteure de « Vous avez dit féministe ? », qui a choisi conséquemment de choisir son père plutôt que le monde, et d’être autant la fille de son père que de son époque.
Identité féministe
À bien y voir, « Au nom d’un père … » donne un aperçu révélateur de l’identité féministe de Ndèye Fatou Kane. Avec un papa qui l’a façonnée à la dure, l’a soustraite de l’éducation « domestiquante », s’étant gardé d’être exubérant devant ses succès, Nfk ne pouvait qu’aboutir à cette femme obstinée, sûre d’elle, hardie et conquérante. Plus consciente, elle a vu en ce père un modèle de masculinité déconstruite qui n’hésitait aucunement à exprimer sa part féminine et sensible. Dans son innocence et dans la construction de son « moi » d’adolescente, l’image a fait tilt chez Ndèye Fatou Kane. « Autant la mère fait le mâle, autant le papa fait la fille », admet-elle, citant le texte « La Mère, à l’origine du mâle ». La posture féministe de Ndèye Fatou Kane se manifeste plus nettement dans le style et dans le ton.
Les puristes orthodoxes s’étrangleraient devant la liberté de Ndèye Fatou Kane à user des épicènes et de l’écriture inclusive. Ces néologismes sont plus que des mots pour Nfk. Ce sont des instruments de sa posture (d’écrivaine) féministe. Cette grammaire nouvelle ambitionne de cesser l’écriture exclusive, d’admettre les non-binaires ainsi que d’enlever la dominance du masculin sur le féminin. Les féministes parlent de masculinisation systématique de la neutralité en français. Sur l’autre partie où Ndèye Fatou Kane se raconte, c’est à travers un subtil ou bref « essai » sur la dépression, la psychothérapie. C’est curieux, tout ce que l’énergie du désespoir peut provoquer comme mue(s). « Ma vie a réellement connu une cessation de mouvement depuis le 5 octobre 2021, mais elle a paradoxalement commencé depuis cette fatidique », admet l’auteure dans le livre. Elle reviendra certainement en large sur ce dédoublement lors de la présentation sénégalaise du livre, qui aura lieu samedi prochain, au Musée des civilisations noires, à 15 heures.
LA COLÈRE DES TRAVAILLEURS DES BTP SÉNÉGALAIS
En février dernier, le chef de l’État, Macky Sall, avait procédé au lancement des travaux de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis, sur 200 km. Face à la presse, le syndicat national du BTP (Cntc/Btp) se plaint et plaide pour la préférence nationale.
En février dernier, le chef de l’État, Macky Sall, avait procédé au lancement des travaux de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis, sur 200 km. Par la voix de son Secrétaire général, Diarraf Alassane Ndao, le Syndicat national des travailleurs de la construction Btp du Sénégal (Cntc/Btp) se plaint que les travaux soient confiés à une entreprise ivoirienne (Pfo) pour une enveloppe de 335 milliards F CFA.
Face à la presse, Ndao et ses camarades ont plaidé pour la préférence nationale. “En termes de routes, on ne peut pas trouver mieux que nos entreprises, que ce soit Cde, Cse ou Eiffage Sénégal. C’est avéré”, a défendu le Secrétaire général. Par contre, a-t-il reconnu, “quand vous me parlez de Fatick-Kaolack, c’était avec Jean Lefèvre, des erreurs techniques ont été commises.”
Il s’est empressé d’ajouter qu’”on n’est pas contre le fait que d’autres entreprises viennent” mais à la condition, a-t-il revendiqué, que quand “il y a 335 milliards F CFA, l’État doit faire de telle sorte que ça soit saucissonné.”
En l’état, “les entreprises nationales qui souffrent actuellement de la dette intérieure sont laissés en rade”, fulmine le maire de la commune de Khelcom Birame. Il souligne : “Je suis de la mouvance présidentielle mais cela ne m’empêche pas quand il s’agit de défendre l’intérêt national de le faire. Ce n’est pas le maire qui est ici, mais le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs (du Btp). Un secteur où les travailleurs sont en train de souffrir.”
Ndao et Cie appellent à la tenue des “Assises du secteur (Btp)” avec “toutes les parties prenantes” pour parler de “santé, sécurité et respect des droits des travailleurs et des normes nationales et internationales” surtout “pour certaines entreprises multinationales comme celles chinoises qui font la pluie et le beau temps au grand dam des travailleurs” du secteur.
Lors de la cérémonie de lancement des travaux, le chef de l’État, Macky Sall, avait déclaré que la réalisation de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis se fera en deux sections dont la première, Dakar-Tivaouane, longue de 55 Km (avec une réalisation de 12 km supplémentaire autour de la ville de Tivaouane), sera financée par le Gouvernement du Sénégal, avec le concours du Fonds Saoudien de Développement et de la Société générale Corporate.
“Tous les financements pour ce projet, sont totalement mobilisés”, avait-il ajouté, tout en demandant à l’entreprise PFO “de veiller au respect de la qualité, du coût et des délais d’exécution des travaux.” Il avait ajouté que ces travaux s’inscrivent dans le cadre du Projet d’amélioration de la connectivité dans les zones de production agricole du Nord et du Centre (PCZA), financé par le gouvernement du Sénégal avec le concours de la Banque Mondiale, pour un montant de 200 millions de dollars américains, soit 120 milliards F CFA.
MANDAT DE DEPOT SYSTEMATIQUE : LE FORUM DU JUSTICIABLE S’INSURGE
Serait-ce parce que les prisons sénégalaises sont à la limite de l’engorgement ? Ou juste un acte d’humanité ou un rappel des principes de justice ?
Serait-ce parce que les prisons sénégalaises sont à la limite de l’engorgement ? Ou juste un acte d’humanité ou un rappel des principes de justice ? Quoi qu’il en soit, le Forum du Justiciable a tenu hier à rappeler aux magistrats que «en matière pénale la liberté est la règle, la détention l’exception». Et qu’il est temps de cesser de systématiser le mandat de dépôt, comme cela semble devenir une pratique dans les affaires judiciaires au Sénégal, à l’heure actuelle.
Cette structure de la société civile sénégalaise rappelle que «la nécessité de faire respecter la loi est bien conciliable avec la présomption d’innocence et le respect de la dignité humaine», surtout dans notre société où l’emprisonnement est souvent assimilée à une marque de culpabilité. Par conséquent, «le Forum du justiciable demande au procureur de la République et au magistrat instructeur de privilégier au besoin les mesures alternatives à l’incarcération notamment le contrôle judiciaire, la liberté provisoire et le placement sous surveillance électronique».
PAJI 2023, DEUX JOURNALISTES SENEGALAIS PRIMES
Les lauréats de la 2è édition du Prix Africain du Journalisme d’Investigation (PAJI) 2023 sont connus. « Issus de 9 pays d’Afrique, ils ont été récompensés ce mercredi 26 avril à l’occasion de la cérémonie de remise de prix qui s’est tenue au CESTI
Les lauréats de la 2è édition du Prix Africain du Journalisme d’Investigation (PAJI) 2023 sont connus.
« Issus de 9 pays d’Afrique, ils ont été récompensés ce mercredi 26 avril à l’occasion de la cérémonie de remise de prix qui s’est tenue au CESTI – Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information », renseigne le Cesti sur sa page Facebook.
Le PAJI est initié par la plateforme franco-africaine de journalistes Médias, Démocratie (M&D) et co-organisé avec le CESTI. Il a pour vocation de valoriser, promouvoir et défendre le journalisme d’investigation en Afrique.
Deux sénégalais sont parmi les lauréats. Il s’agit de Aziz Momar Lo et de Moussa Ngom. Ils sont de la 46e promotion du cesti.
CAN 2027, 6 PAYS SE DISPUTENT L'ORGANISATION
Algérie, Botswana, Égypte, Kenya, Ouganda et Tanzanie, voici la liste des pays ayant manifesté leur intérêt pour accueillir et organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2027, a annoncé la CAF ce jeudi 27 avril.
Algérie, Botswana, Égypte, Kenya, Ouganda et Tanzanie, voici la liste des pays ayant manifesté leur intérêt pour accueillir et organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2027, a annoncé la CAF ce jeudi 27 avril. Six pays pour quatre demandes enregistrées par la CAF, car le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie ont déposé une candidature conjointe.
Après cette annonce, place aux prochaines étapes où les associations membres doivent soumettre des documents, faire des visites d’inspection et attendre le verdict final.
Voici les dates clés communiqués par la CAF
- 23 mai 2023 : Date limite à laquelle les associations membres doivent soumettre leur candidature finale, y compris tous les documents de candidature et d’accueil (accord cadre, accord avec les villes hôtes, garanties gouvernementales, etc.), qui doivent être dûment signés.
- 1 juin-15 juillet 2023 : Visites d’inspection
- Date à confirmer : Décision du Comité Exécutif de la CAF
DES ORGANISATIONS FEMINISTES PRECONISENT LA MODIFICATION DU CODE DE LA FAMILLE
Hausse de l’âge du mariage - Au Sénégal, dans le code de la famille, une mineure peut être mariée. Dans son article 11, il est écrit que le mariage est autorisé à partir de 16 ans, là où l'âge majeur est de 18 ans.
L’âge légal du mariage devrait être revu à la hausse de 2 ans pour permettre de lutter contre les divorces précoces, souvent dus à l’immaturité de la nouvelle épouse. C’est le plaidoyer porté par 25 organisations féminines qui se sont retrouvées à Saly du 25 au 26 courant, pour demander un renforcement des droits de la femme.
Au Sénégal, dans le code de la famille, une mineure peut être mariée. Dans son article 11, il est écrit que le mariage est autorisé à partir de 16 ans, là où l'âge majeur est de 18 ans. Le fait que les filles entrent dans la vie conjugale entraîne très souvent des problèmes de ménage qui peuvent aboutir à des divorces précoces, soulignent les organisations féminines. Pour obtenir gain de cause, Oumy Kaltoum Sarr, chef de projet voix et leadership des femmes, a soutenu qu’on devrait revoir le code de la famille. «Si nous avons aujourd’hui une loi comme la parité et d’autres défis comme l’harmonisation de certains textes, il y a aussi d'autres défis qui attendent. C'est des questions relatives aux plaidoyers comme le relèvement de l’âge du mariage dans le code de la famille en son article 11 sur qui nous proposons que cela passe à 18 ans. La paternité pour les enfants naturels est un fléau qui est là et il y a beaucoup d'apatrides dans ce pays ; donc il faut qu’on arrive à avoir une réponse institutionnelle», a-t-elle soutenu.
Allant dans le même sens, Fatou Fall Mbossé estime que cela permettrait de réduire les cas de divorce dont sont souvent victimes les jeunes couples. Toutefois, clarifiant sa position, elle soutient que c’est juste le fait que la vie conjugale se soit métamorphosée avec la modernisation. Avant, les jeunes couples vivaient dans de grandes familles où les parents et le voisinage avaient un rôle d’accompagnement. Malheureusement aujourd’hui, soutient-elle, avec la modernisation, les jeunes couples vivent dans des appartements et à la moindre erreur, ils divorcent et les familles se disloquent. «L’âge légal du mariage doit passer de 16 à 18 ans. Nous pensons que c’est une bonne chose parce que le constat est que quand on donne en mariage une fille à bas âge, elle n’est pas préparée mentalement, physiquement et psychologiquement, or cela joue dans le mariage. Aujourd’hui, nous ne sommes plus à l’époque où les tantes, les grand-mères étaient dans la même concession, nous sommes à l’époque de la famille nucléaire. Et dans ces conditions où les couples sont dans les appartements, au moindre problème ils divorcent. Or, ce n’est pas ce dont on a besoin pour une famille car cela handicape aussi bien la femme que la famille. Cet âge pour le mariage est un problème», martèle la présidente de l’APPRES représentant les 25 organisations.
Outre l’âge du mariage, il y a le problème des enfants apatrides. Certains hommes qui refusent de reconnaître leurs enfants leur causent des difficultés pouvant avoir des conséquences sur leur apprentissage. Pour ces enfants qui ont des extraits de naissance sur lesquels le nom du père ne figure pas, même épargnés de toute difficulté au cycle primaire, un problème psychologique survient le plus souvent dès l’instant qu’ils atteignent le niveau secondaire. Du coup, ils deviennent victimes d’un acte dont ils ne sont pas responsables. C’est pourquoi, soutient Fatou Fall, seuls les enfants qui vivent cette triste situation en sont vraiment conscients.
LES LEÇONS DE VIE DU PROFESSEUR SERIGNE ABDOU BA
Pr Serigne Abdoul Bâ n’a pas porté de gants pour dire à la jeune génération de médecins les comportements à adopter pour la prise en charge des malades. Selon lui, les jeunes médecins doivent apprendre leur métier.
Pr Serigne Abdoul Bâ n’a pas porté de gants pour dire à la jeune génération de médecins les comportements à adopter pour la prise en charge des malades. Selon lui, les jeunes médecins doivent apprendre leur métier.
«Et s'ils apprennent bien leur métier, ils peuvent l'exercer sans précipitation et sans erreur. Mais cet apprentissage passe par l'interrogatoire du malade. Il faut d'abord sécuriser le malade. Parce qu'on dit souvent : sans confiance pas de confidence et sans confidence pas de médecine possible», indique-t-il.
A en croire Pr Serigne Abdou Bâ, ils doivent utiliser les arguments de base pour examiner le malade avant de bâtir un diagnostic. En outre, il demande aux jeunes médecins d’être des médecins cliniciens et non électriciens. «Le clinicien, après un interrogatoire minutieux, utilise les quatre temps de l'examen physique notamment l’inspection, la palpation, la percussion, l’auscultation pour avoir une orientation-diagnostic, et ensuite demande des explorations complémentaires en allant du plus simple au plus compliqué. Quant au médecin électricien, il demande toute une batterie d'examens complémentaires, le plus souvent très sophistiqués et fort onéreux, avant de penser à un diagnostic», soutient-il.
Avant d’ajouter que ces genres de médecins ont besoin de tous les examens complémentaires et imaginaires pour ensuite revenir discuter avec le malade, alors que cela ne se passe pas comme ça. «Donc priorité d’abord au contact. Et si vous dépendez des machines et qu'il y a un délestage, vous n’êtes plus un médecin parce que vous ne pourrez pas continuer votre travail. Vous vous plantez devant votre malade sans pouvoir rien faire», déplore-t-il. Donc ce qui est important, dit-il, c'est de régler le problème du malade avec beaucoup d'humanisme. «La médecine, ce n'est pas de la robotique, c'est plutôt l’approche, le contact, l'empathie et la sensation de l’autre. Nous serons tous malade un jour et quand on est malade, on a besoin d'un médecin, de meilleurs soins».
Hormis les médecins, Pr Bâ demande aux enseignants de gravir les échelons et de ne pas se précipiter pour devenir assistant, maître assistant ou agrégé. «Et on se dit qu’on a fait le grade alors que ce n’est pas ça. C’est en ce moment que débute la vraie carrière du médecin, notamment la carrière de recherche, d’enseignement, d’encadrement et de retour sur investissement pour les populations», prône-t-il.
Cependant, il dénonce le fait que les médecins aillent dans le privé et délaissé le public. «Et il ne faut pas se voiler la face, beaucoup de gens sont dans le privé mais il y a des choses que le privé ne donne pas. Nous avons été formés avec les deniers publics et il faut rendre à César ce qui appartient à César. Il faut être utile à ses populations et à la communauté.»