Nous sommes dans un pays particulièrement particulier, certains et ils sont nombreux, ne s’embarrassent pas de fioritures pour ravaler leurs paroles d’hier et enfourcher une nouvelle posture en totale contradiction avec ce qu’ils déclaraient, il y’a peu.
ENTRE TROISIEME MANDAT ET DEUXIEME QUINQUENNAT
LA SERENADE DES CAMELEONS
On prête à Blaise Pascal philosophe et mathématicien français du 17ème siècle cette boutade : « la parole a été donnée à l’homme pour masquer sa pensée ».
Au regard de tout ce que nous vivons dans notre pays concernant les multiples, innombrables et sidérantes déclamations des uns et des autres sur la probabilité voire la certitude et même l’obligation forcée du 3ème mandat on peut sans se tromper, lui donner RAISON.
En effet, s’il y’a un fait qui a littéralement vampirisé l’espace médiatique de notre pays, c’est bien l’affaire du 3ème mandat ou plutôt du 2ème mandat de quinquennat qu’on se plaît à nous seriner avec fortes élucubrations.
Malgré tout le dispositif législatif mis en place dans la Constitution et son article 27qui stipule clairement que « nul ne peut faire PLUS de deux mandats consécutifs» et qui avait en son temps été salué et accepté par presque TOUT le monde, il se trouve encore des voltefaces et autres reniements de paroles extraordinaires qui ne finissent pas de sidérer le bon peuple sénégalais.
Pourtant, la parole et surtout la parole donnée est SACREE et se doit d’être respectée pour être respecté et rester respectable. Mais comme nous sommes dans un pays particulièrement particulier, certains et ils sont nombreux, ne s’embarrassent pas de fioritures pour ravaler leurs paroles d’hier et enfourcher une nouvelle posture en totale contradiction avec ce qu’ils déclaraient, il y’a peu. Comme quoi, au Sénégal, on peut dire une chose et son contraire sans sourciller même si cela doit aller jusqu’à déclencher des vagues de violences et de destructions de biens difficilement contrôlables. De véritables oxymores, Et tout çà, JUSTE pour PLAIRE au Prince.
Cette attitude inqualifiable n’est pas sans rappeler celle du caméléon qui a la faculté de prendre la couleur de son environnement pour mieux se camoufler de ses ennemis et …de ses proies aussi. Car on l’oublie souvent, autant le caméléon est lent, très lent dans ses déplacements, autant il a une langue fulgurante qu’il lance sur ses proies pour les assommer et les engloutir vite fait. L’attitude de nos hommes politiques ou publics hier, farouches anti-troisième mandat , aujourd’hui thuriféraires zélés du 3ème mandat avec force cris et arguties incendiaires et guerriers, ne déparerait pas d’une forme de « caméléonite » aigüe et sans vergogne qui nous vaut toute cette sérénade insipide et dangereuse de « deuxième mandat du quinquennat ». On aimerait bien comprendre ce qui a bien pu changer pour que ceux qui étaient viscéralement CONTRE et l’ont déclamé urbi et orbi et sur tous les tons, en arrivent aujourd’hui à être POUR jusqu’à la mort . Et la mort de qui ? Celle des victimes innocentes des troubles engendrés bien sûr ! Il semble que l’odeur de l’ARGENT y soit fortement pour quelque chose.
L’argent permet de renier sa position, de vendanger sa dignité et de vendre son âme à l’encan pour changer de posture sans sourciller. N’est –ce pas qu’on peut changer de position au gré des circonstances comme le disait l’un d’entre eux? En réalité, aucun de tous ceux qui s’agitent pour un 3ème mandat ne peut donner une justification lumineuse qui expliquerait que cela vaille de ravaler sa vomissure pour soutenir tout le contraire de ce qu’on abhorrait hier seulement. AUCUN. Les arguments pour ne pas dire les arguties avancées par les uns et les autres cachent mal les âmes de souteneurs, juste pour l’Avoir et le Pouvoir. De véritables et dangereux manipulateurs qui n’hésiteraient pas si d’aventure la roue venait à tourner, à se gargariser toute honte bue, d’y avoir contribué en manœuvrant en sous-marin pour le résultat obtenu. Afin de rentrer dans les bonnes grâces du nouvel élu. On connait la musique. Ils ne sont là que pour eux-mêmes. REPUGNANT.
Pourtant GANDHI le MAHATMA , avait averti : « la personne la plus dangereuse , c’est le MENTEUR » et toutes les religions révélées nous enseignent qu’il ne faut pas MENTIR. MENTIR en français simple veut dire entre autres : «nier ce que l’on avait dit ». Et c’est exactement ce que font nos hommes publics sur cette affaire de 3ème mandat. Le VAR est là pour nous faire revivre les déclarations-chocs des uns et des autres jusqu’à celles du Prince soi même, sur l’impossibilité voire l’indignité de seulement penser à un 3ème mandat au Sénégal. TERRIBLE .
Au Sénégal, la politique serait donc un lieu commun où le mensonge systématique et codifié y serait une forme de conduite normalisée ? TRISTE Alors. Car autant « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ; autant « La politique sans éthique n’est que forfaiture et ndiouth-ndiath »
Pourtant, la limitation des mandats présidentiels à deux successifs, vulgarisée après le fameux « Dix ans, çà suffit » des jeunes de mai 68 à DE GAULLE. – sans être une panacée universelle - est tout de même une disposition consensuelle et salutaire, adoptée dans beaucoup de pays pour renouveler périodiquement le personnel dirigeant et éviter qu’une classe ou une catégorie particulière de politiques ne s’accapare du pouvoir trop longtemps et devienne gâteux. Tant il est vrai que : « le pouvoir corrompt. Et le Pouvoir absolu corrompt absolument.»
Mais le pouvoir a une saveur tellement particulière que nombre de ceux qui y goûtent une fois, n’arrivent plus à s’en passer et sont prêts à TOUT pour y demeurer de façon éternelle.
Ce qui explique que chez nous, dès que le deuxième et dernier mandat a été à peine entamé, la polémique suscitée, voulue, entretenue et orientée sur la probabilité voire même la possibilité d’un troisième mandat s’est invitée à certains niveaux et n’a cessé de s’amplifier, alimentée par des francs-tireurs et des sbires commis à la tâche. Par leur faute, le pays est plongé dans une atmosphère délétère et nauséabonde dont on n’a vraiment pas besoin par les temps qui courent tellement les VRAIES urgences nous interpellent de partout et dans presque tous les domaines de la vie économique et sociale de notre pays.
Mais on préfère tenir en haleine le pays entier par des projections divinatoires de pythonisse sur un troisième mandat qui ne sera véritablement d’actualité que dans un an . Sacré Sénégal !!!
Mais on n’est pas dupe, Et comme dirait le chanteur Tikken JAH « On veut nous mener en bateau mais on a tout compris».
Pourtant les exemples récents de tripatouillage ou d’interprétation orientée de Constitution pour forcer un troisième mandat indu est devenu un jeu dangereux pour les dirigeants africains en mal de légitimité. Et le cas récent de la Guinée voisine devrait servir de leçon à retenir pour quiconque.
Mais il semble que seul le feu qu’ils auront allumé eux- mêmes pourra arrêter les pyromanes «volontaires » .
DIEU NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL.
Dakar le 28/3/2023
Guimba KONATE
DAKAR guimba.konate@gmail.com
la koronik de DOC GYNÉCO, par Juliette Bâ
RAMADÂNERIES
Revoilà le mois des frustrations hautement légitimes. Ndeyssaane... Avoir faim et être exalté d'avoir faim Dara dakhouko ahem ahem
Revoilà le mois des frustrations hautement légitimes. Ndeyssaane...
Avoir faim et être exalté d'avoir faim Dara dakhouko ahem ahem (raclass de la gorge ...)
Bon.
Bref. Allez appelons un chat un chat. Au début, vers les premiers jours-là, tout le monde est khobè ! Assiduité, persévérance, concentration... Euskay !
En plisss, il faut reconnaître que les cathos ont bien ouvert la voie... Avec calme, discipline, sérénité et dévotion khawma dévouement ...
Bref, ils étaient impliqués daal... comme chaque année, discrets, sans bruits... attendant sagement d'exploser le ngalakh ...
Marie Pauline Marie-Catherine Agathe et Espérance on choisis de ranger leurs chaussures compensées, leurs talons de 15 cm et leurs mini-jupe ... De Mame que leurs soutien-gorge rembourrés et fausses fesses en lycra et éponge ... et leur gloss couleur cerise aussi ! au placard !
Le temps de se rapprocher du petit Jésus pour 40 jours.
Fini le Mbalakh, l'Afrobeat et les cours de kizomba tous les jeudis, bonjour la musique chrétienne "Comment ne pas te louer" à tous les modes et à tous les temps, matin midi et soir...
Marguerite a décidé de se priver de Tik Tok.
Philomène a décidé d'arrêter de suivre les reines du Kongossa sur Facebook et même Marie-Madeleine cadre dans une banque a laissé tomber Tonton Birame, 75 ans, son Sugar Daddy.
Ndeyssaane ...
Dans tout Ndakaru, les petits cochons commencent à transpirer à grosses gouttes ... Ils ne savent plus à quelle sauce ils vont être embrochés...
EXCLUSIF SENEPLUS - On ne peut pas être aussi impopulaire que Macky Sall et vouloir conserver le pouvoir par tous les moyens. C’est politiquement immoral et dangereux pour la paix et la sécurité du pays
Le Sénégal traverse l’un des plus sombres moments de son histoire politique. Jamais dans son histoire politique, le pays n’a connu autant de répressions, d’arrestations et de morts du fait des pratiques dictatoriales du régime. S’il existe un domaine dans lequel le président Macky Sall a triomphé ces dernières années, ce serait bien l’injustice. Rester silencieux encore longtemps face à cette injustice serait d’une culpabilité pire que la violence des armes.
Paraphrasons le point de vue de Martin Niemöller sur la lâcheté des intellectuels allemands qui observaient, sans rien dire, le pouvoir nazi éliminer les opposants, un à un.
Quand ils sont venus chercher les journalistes, je n’ai rien dit, parce que je ne suis pas journaliste.
Quand ils sont venus chercher les activistes, je n’ai rien dit, car je ne suis pas activiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les membres du parti Pastef, je n’ai rien dit, je ne suis pas de Pastef.
Puis, ils sont venus me chercher, et il n’y a plus personne pour protester.
Le régime de Macky Sall n’est pas sanguinaire comme le pouvoir nazi, mais il fait tout ce que font les dictatures : réduire les voix discordantes en silence par tous les moyens.
Résister à loi de la force
Le gouvernement est censé assurer la stabilité, l’ordre et la sécurité des personnes et des biens. Cependant, à chaque fois qu’il vous dit que « force doit rester à la loi » c’est pour appliquer la loi de la force. On substitue la force à la loi en manipulant les autorités administratives, judiciaires et policières qui sont censés faire respecter la loi.
Dans beaucoup d’autres situations, on manipule les lois pour cibler et réduire au silence les critiques. Les lois les plus instrumentalisées incluent la loi sur la diffamation, le délit d’offense au chef d’État, les lois sur le terrorisme qui assimilent les discours politiques et les manifestations à des troubles à l’ordre public, et même des actes terroristes. Telles qu’elles existent actuellement, la loi sur la diffamation et la loi portant offense au chef de l’État sont des violations flagrantes de la liberté d’expression. Elles le sont d’autant plus qu’elles prévoient des peines de prison, et mêmes des conditions d’inéligibilité pour les condamnés. Ces lois sont archaïques et doivent être abolies, purement et simplement.
La plupart des Sénégalais auraient souhaité pouvoir défendre leurs droits constitutionnels, y compris celui de protester pacifiquement, sans jeter une seule pierre. On peut s’indigner face aux destructions matérielles au cours des manifestations, mais il ne faut surtout pas oublier que la démocratie sénégalaise est un bien public. Elle vaut beaucoup plus que les objets et infrastructures matériels. La démocratie a permis de préserver des vies humaines ainsi que les libertés politiques sans lesquelles Macky Sall n’aurait jamais accédé au pouvoir. Devrions-nous nous abstenir de toute réaction lorsque Macky Sall et son gouvernement passent leur temps à saccager ce bien collectif pour lequel des hommes et des femmes se sont combattus au péril de leurs vies ?
Légitimité perdue
Le régime de Macky Sall est légal, mais il n’est plus légitime compte tenu des répressions et des carnages financiers successifs perpétrés en toute impunité.
Jamais dans l’histoire, le Sénégal n’a connu un chef d’État aussi impopulaire. On ne peut pas être aussi impopulaire et vouloir conserver le pouvoir par tous les moyens. C’est politiquement immoral et dangereux pour la paix et la sécurité dans le pays.
L’affaire de diffamation par laquelle on cherche à faire condamner l’opposant Ousmane Sonko à tout prix pour qu’il ne participe pas à l’élection présidentielle de 2024 risque d’être la tentative d’élimination de plus. Cet épisode pourrait sonner le glas du régime. Ousmane Sonko libre et actif dans l’opposition serait moins dangereux pour le gouvernement que sa condamnation et son exclusion de la prochaine compétition politique.
Moda Dieng est professeur agrégé en études de conflits, Université Saint-Paul, Ottawa, Canada.
LA JUSTICE AFFIRME AVOIR DÉJOUÉ UNE TENTATIVE D'INSURRECTION
Le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum a annoncé mardi avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait à "semer le chaos" dans le pays pour "empêcher" le procès jeudi à Dakar d'Ousmane Sonko, poursuivi en diffamation par Mame Mbaye Niang
Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse. Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.
Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manoeuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général. Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par M. Sonko.
Le Sénégal, pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région d'Afrique de l'Ouest troublée, entame une nouvelle semaine de tensions avec la reprise du procès pour diffamation contre M. Sonko jeudi, et des appels de l'opposition à manifester mercredi et jeudi, ainsi que le 3 avril.
Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a interdit les marches prévues mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public". M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le camp présidentiel accuse de son côté M. Sonko, également inculpé dans une affaire de viols présumés qu'il nie, de se servir de la rue pour échapper à la justice.
YAW MET LE POUVOIR AU DÉFI
La coalition d'opposition a annoncé mardi qu'elle maintenait des manifestations à risques mercredi et jeudi à Dakar malgré leur interdiction par les autorités, avant le procès jeudi d'un du leader de Pastef Ousmane Sonko
La coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) a appelé les Sénégalais à se joindre à une marche pacifique mercredi après-midi à Dakar, veille du procès programmé de l'opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour "diffamation, injures et faux".
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le parti présidentiel accuse M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. Le préfet de Dakar a interdit les manifestations de mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public". En prévision d'éventuels troubles, l'Université de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars.
La justice a par ailleurs annoncé mardi avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait, selon eux, à "semer le chaos et l'insurrection" dans le pays pour empêcher le procès jeudi à Dakar de M. Sonko. Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse. Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.
Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manoeuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général. Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par M. Sonko.
DENRÉES ALIMENTAIRES, ENTRE HAUSSE DES PRIX ET PÉNURIE
Sucre, œuf, loyer... Les ménages sont confrontés à un éternel recommencement, malgré les multiples annonces du gouvernement rarement suivies d’effets. Quand ce n’est pas des hausses tous azimuts, c’est des pénuries qui viennent perturber les consommateurs
C’est à grand renfort médiatique que le gouvernement avait annoncé au mois de novembre dernier un ensemble de mesures portant baisse des prix des denrées de première nécessité. Plus de quatre mois plus tard, cela reste presque sans incidence sur le panier de la ménagère.
Pour la plupart des produits concernés, c’est comme si le gouvernement n’avait jamais pris de dispositions. Sur le marché, les ménages n’ont de cesse de se plaindre face à la cherté du coût de la vie. Mais dans cette myriade de difficultés, c’est le sucre en poudre qui inquiète le plus, en ce moment. Il est devenu introuvable dans beaucoup de secteurs. Dans d’autres, son prix est tout simplement monté en flèche. ‘’Je l’ai acheté à 800 F au boutiquier du coin, alors qu’auparavant, c’était à 600 F le kilo. C’est vraiment exagéré’’, rouspète cette ménagère d’une trentaine d’années.
Chez les boutiquiers, on accuse l’État, les industriels et les intermédiaires d’être à l’origine de ces tensions ayant abouti à des hausses de ce produit très sollicité en ce mois de ramadan et bientôt de Pâques.
Président de l’Association des détaillants et boutiquiers, Omar Diallo n’a pas le sucre en produit depuis plusieurs semaines. Il proteste : ‘’Nous sommes entre le marteau et l’enclume. Quand tu achètes le sucre au prix du marché, il est impossible de le vendre au prix homologué par l’État (575 F). Alors, l’alternative est simple : soit tu décides d’acheter et de vendre à un prix supérieur pour t’en sortir, mais c’est à tes risques et périls. Soit tu renonces simplement à vendre au grand dam de tes clients.’’
Selon lui, ce n’est pas facile, parce que souvent, certains les accusent de faire de la rétention, alors qu’ils n’ont même pas les moyens de le faire. ‘’Les détaillants n’ont pas les capacités financières nécessaires pour acheter en quantité et garder un produit. Nous n’avons ni les moyens ni les possibilités de le faire’’, insiste-t-il, demandant aux uns et aux autres de se tourner vers les industriels et autres intermédiaires.
En fait, d’après les boutiquiers, actuellement, le sac s’échange entre 30 000 et 32 000 F sur le marché, soit entre 600 et 620 F le kilo. Sans compter les frais de transport et d’emballage. Ce qui fait qu’ils ne sauraient vendre au prix exigé par l’État. ‘’Comme vous le savez, quand un produit est rare, naturellement, il y a des hausses. C’est indépendant de notre volonté. Nous sommes victimes autant que les clients, car nous n’avons aucune maitrise sur le prix. Il faut que les gens le sachent’’, se défend ce boutiquier conscient de commettre une infraction en n’appliquant pas les prix homologués.
D’après lui, c’est parce qu’il n’a pas de choix. ‘’C’est mieux que de ne pouvoir en disposer pour mes clients. L’État doit le comprendre, parce qu’il sait à combien nous l’achetons. Les amendes sont injustes et exorbitantes. Quand on se fait prendre, on peut payer jusqu’à 50 000 F. Or, même si je vends plus de 20 sacs, je n’ai pas 50 000 F de bénéfices. Vous imaginez le risque que je prends juste pour satisfaire mes clients qui, eux, ont compris ? Les gens ne frappent que sur nous parce que nous sommes les plus faibles.’’
À côté du sucre, il y a aussi le prix des œufs qui ont explosé ces derniers jours. Introuvables à certains endroits, les œufs sont vendus au prix d’or aux boutiquiers qui ont du mal, là aussi, à respecter les directives gouvernementales. Omar Diallo : ‘’Moi, par exemple, j’ai acheté la tablette à 3 000 F, soit 100 F l’unité. Or, le prix fixé par l’État est de 100 francs. Je pense qu’il faut une application intelligente de la loi. L’objectif de l’État, c’est de protéger le client et de lui faciliter la vie, non le contraire. Si je n’achète pas le produit pour vendre à un prix raisonnable, le produit va se raréfier. Et les spéculateurs risquent de s’en emparer pour le vendre à des prix exorbitants. La loi, au lieu de protéger, expose dans ce cas le consommateur et ce n’est pas le but recherché, je crois.’’
Une homologation en questions
Malheureusement, regrette le président des commerçants détaillants, les contrôleurs ne veulent rien comprendre. ‘’Tu as beau leur présenter toutes tes factures, ils te disent carrément de ne pas vendre, s’il n’est pas possible de respecter les prix homologués. Je pense que ce n’est pas une communication responsable. Il faut plutôt trouver des solutions qui arrangent tout le monde et qui permettront de rendre le produit disponible’’, exhorte-t-il. Pour lui, l’homologation n’est pas toujours la meilleure solution, dans la mesure où la concurrence peut se charger toute seule de cette mission de réguler les prix.
‘’Par exemple, souligne-t-il, sur les produits comme la pomme de terre, l’oignon et l’huile, on est revenu aux réalités du marché. Et pourtant c’est vendu à des prix raisonnables. Quand le produit est disponible, personne n’a intérêt à vendre cher, parce que les gens vont te laisser et aller acheter chez le moins-disant. Le défi, c’est donc de rendre le produit accessible sur le marché’’.
Revenant sur le riz non parfumé homologué, il estime qu’il y a moins de problèmes, parce que ce n’est pas la denrée la plus sollicitée dans certains centres urbains comme Ouakam où il se trouve. Actuellement, les prix tournent autour de 325 (prix de l’État) et 350 F CFA.
Pendant ce temps, bailleurs et locataires continuent de se regarder en chiens de faïence, en ce qui concerne la baisse des prix du loyer.
Un dépôt de la CSS à Dakar pour approvisionner directement les détaillants et grossistes
En ce qui concerne la pénurie de sucre, la grogne des détaillants ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd. A en croire les services du ministère du Commerce, des solutions sont en passe d’être mises en place pour régler le problème de l’approvisionnement du marché. À partir de ce lundi, annonçait le chef du Service régional du Commerce Serigne Diaw, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) va ouvrit un dépôt à Hann Bel-Air pour ne plus laisser les détaillants à la merci des grands commerçants.
‘’Nous avons essayé de regrouper ces détaillants pour qu’ils puissent acheter directement auprès de la CSS. Nous avons tenu deux réunions pour les aider à disposer du sucre, mais ils n’avaient pas les capacités financières requises. Dès lundi, la CSS va ouvrir un dépôt à Dakar pour approvisionner les détaillants et les demi-grossistes’’, souligne-t-il dans le journal ‘’Le Soleil’’, non sans rappeler que les capacités de l’entreprise ont été sensiblement augmentées.
*Reste à savoir si l’ouverture d’un dépôt à Dakar va permettre de résoudre toutes les difficultés.
CRISE ECONOMIQUE, LE SENEGAL TOUCHE
La note de conjoncture de la DPEE revient sur la situation économique du dernier trimestre de l’année 2022. Les ménages et les travailleurs du primaire n’ont pas été à la fête.
La note de conjoncture de la DPEE revient sur la situation économique du dernier trimestre de l’année 2022. Les ménages et les travailleurs du primaire n’ont pas été à la fête.
La crise économique internationale affecte les ménages sénégalais. Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine sur les cours mondiaux ont haussé l’inflation qui a atteint 11 % en juillet 2022.
Selon les statistiques du Fonds monétaire international (FMI), ‘’l'inflation moyenne (en 2022) a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, en grande partie du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires’’. L’impact de ces chiffres a été mesuré par la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) dans la note de conjoncture économique du quatrième trimestre 2022. L’enquête de perception de la conjoncture par les ménages (EPCM) fait ressortir qu’à Dakar, ‘’un peu plus de la moitié des familles enquêtées (51,90 %) assurent trois repas par jour au quatrième trimestre, contre 66,0 % au trimestre précédent, soit une baisse de 14,1 points en variation trimestrielle’’.
En d’autres termes, seul un ménage sur deux assure les trois repas quotidiens. Une situation beaucoup plus alarmante pour 15,8 % d’autres familles.
En effet, le document indique qu’il s’agit de la proportion de ménages qui n’assurent qu’un seul repas par jour. Par déduction, ceci correspond à 32,3 % des ménages qui ne prennent que deux repas par jour.
Dans toutes ces familles, la hausse des dépenses alimentaires constitue le plus gros choc à encaisser. Et malgré les subventions de l’énergie réalisées par le gouvernement au cours de l’année, 64,1 % des foyers ont noté une hausse entre leurs deux dernières factures d’électricité.
Une bonne campagne agricole 2022-2023
Les prévisions établies par les économistes au cours du dernier trimestre 2022, tablent sur une campagne agricole 2022-2023 meilleure que celle de l’année précédente.
En effet, une hausse des récoltes de céréales est attendue, malgré un recul des superficies cultivées : ‘’La production céréalière, au titre de la campagne agricole 2022-2023, devrait s’établir à 3 663 690,2 t, en hausse de 5,3 % par rapport à la précédente, malgré une légère baisse des superficies (-0,5 %).’’
Dans le détail, ces statistiques devraient s’appliquer à travers les hausses enregistrées au niveau de la production de riz (+6,2 %), de mil (+5,5 %), de maïs (+4,4 %) et de sorgho (+3,0 %) avec des quantités respectives de 1 409 120 t, 1 097 033 t, 787 750 t et 363 164 t.
Concernant le riz, l’accroissement serait essentiellement lié aux performances relevées dans le Sud, notamment dans les départements de Kolda (+4,3 %), Bignona (+165,4 %) et Goudomp (+29,1 %) avec des productions respectives de 156 709 t, 130 806 t et 126 377 t. Ces progressions, analysent les économistes, résulteraient d’une hausse des surfaces exploitées de 7,2 % à Kolda, 101,3 % à Bignona et 3,5 % à Goudomp.
Par contre, la production dans le département de Dagana s’est établie à 276 279 t, en baisse de 24,6 %, suite au fort repli des superficies mises en valeur (-26,6 %).
Les bonnes performances attribuées au mil sont plus notables dans le centre du pays, entre Foundiougne (+11,3 %), Koungheul (+20,6 %) et Kaffrine (+19,7 %) et, d’autre part, Fatick (-6,1 %) et Nioro du Rip (-18,1 %). S’agissant du maïs, le renforcement de la production (+4,4 %) reflète les performances enregistrées à Vélingara (+5,1 %) et à Nioro du Rip (+7,5 %), malgré le recul noté à Sédhiou (-10,5 %).
Une pluviométrie abondante
Selon le document partagé par la DPEE, la hausse des productions est également la conséquence d’une pluviométrie excédentaire sur l’ensemble des zones concernées. Les activités pluvieuses ont été plus abondantes dans pratiquement tout le pays, avec des hausses de 48,4 % au Sud, 37,9 % au Centre, 19,5 % à l’Est, 24,8 % au Nord et 41,2 % à l’Ouest.
Tout ne sera pas rose dans les perspectives de la fin de la campagne 2022-2023. Les économistes précisent que les cultures destinées à l’industrie et/ou aux exportations présentent un bilan agricole négatif sur la plupart des spéculations.
En effet, la production arachidière a baissé de 10,5 % (1 501 498 t), le fruit des contreperformances notées, en particulier à Nioro du Rip (-4,9 %), à Médina Yoro (-21,8 %) et à Foundiougne (-15,2 %) avec des quantités respectives de 108 090 t, 95 985 t et 80 517 t.
De plus, les superficies cultivées ont été réduites de 11,3 %. D’autres fléchissements ont été relevés sur le niébé (- 36,4 %), la pastèque (-7,4 %) et le manioc (-0,5 %) avec des quantités respectives de 152 211 t, 1 492 625 t et 1 322 803 t.
Par contre, la production de sésame a progressé de 7,5 %, s’établissant à 40 401 t.
La fin d’année 2022 s’est également illustrée par un recul de prises dans la pêche artisanale. Celle-ci a reculé de 2,2 % par rapport au trimestre précédent, en liaison avec le retrait des débarquements dans les régions de Thiès (-6,0 %), Dakar (-6,7 %) et Louga (-14,5 %). Dans ces différentes régions, explique la DPEE, les contreperformances sont imputables aux changements climatiques, à l’arrêt de la pêche nocturne et à la rareté progressive des ressources halieutiques.
Recul des prises de la pêche artisanale
Sur un an, l’activité de pêche s’est repliée de 12,4 % au quatrième trimestre 2022, sous l’effet de la contraction de sa composante artisanale (-23,4 %). Le recul de cette dernière reflète les mauvais résultats enregistrés dans les régions de Dakar (-34,3 %), Thiès (-26,9 %), Saint-Louis (-16,6 %) et Ziguinchor (-29,0 %), suite au prolongement de la saison des pluies et au démarrage tardif de l’upwelling.
Toutefois, ces contreperformances sont minorées par les prises de la pêche industrielle qui ont connu une hausse de 26,8 % de la production au quatrième trimestre 2022, en rythme trimestriel. Sur l’année 2022, une contraction de 4,7 % de la pêche est notée, portée aussi bien par la pêche industrielle (-3,0 %) que celle artisanale (-5,7 %). Pour cette dernière, le repli enregistré est consécutif à la baisse des captures dans les régions de Dakar (-14,5 %) et Thiès (-16,3 %), dans un contexte de rareté progressive des espèces. Pour sa part, le recul de la pêche industrielle, sur la période, est en liaison avec la diminution des entrées de bateaux au niveau du port de Dakar (3 473 navires sur l’année 2022, contre 3 699 navires sur l’année 2021).
LE PASTEF S'EMIETTE
Des membres qui se disent fondateurs du parti Pastef déclarent être déçus par la mutation actuelle dudit parti. Ils ont procédé, hier, au lancement officiel du mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal.
Des membres qui se disent fondateurs du parti Pastef déclarent être déçus par la mutation actuelle dudit parti. Ils ont procédé, hier, au lancement officiel du mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal.
Serait-on en face d’une dissolution du parti Pastef/Les patriotes ? Hier, face à la presse, certains membres, qui affirment faire partie des fondateurs de ce parti, ont lancé un nouveau mouvement. Il est dirigé par le coordinateur du Front pour le départ de Macky Sall, Cheikh Ahmed Tidiane Sall.
Face à la presse à Dakar, ils ont confirmé leur fin de compagnonnage avec Ousmane Sonko et ont lancé officiellement leur mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal. "Nous sommes plusieurs membres fondateurs du Pastef qui sommes déçus du comportement d’Ousmane Sonko. En effet, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et il est évident que depuis l'éclatement de l'affaire Sweet Beauté, il est dans une stratégie qui consiste à déplacer ses problèmes personnels dans la sphère politique en leur conférant des relents politiques factices", déplore M. Sall.
Dans la même veine, il indique que ‘’l'affaire Mame Mbaye Niang est venue confirmer définitivement qu’Ousmane utilise son rôle d'homme politique afin de se disculper de la justice où il est attrait pour diffamation. Fort de ce constat et malgré leur présence dans l'opposition, dit-il, il est de leur devoir de tirer la sonnette d'alarme face à la montée des périls qui pourrait conduire le pays vers des lendemains incertains. Les membres du Rassemblement des patriotes du Sénégal appellent tous les patriotes d'ici et d'ailleurs à s'ériger en bouclier autour de la République qui est commune et à sécuriser leur quartier, les villes et villages et de ne pas céder face à ce qu'on pourrait appeler un syndrome de lâcheté.
"Nous mettons en garde contre toutes tentatives de faire basculer notre pays dans la violence. Nous condamnons également tous les appels à la violence d'où qu'ils viennent et appelons au sens de la responsabilité des acteurs politiques. Nous invitons aussi les Sénégalaises et les Sénégalais à nous rejoindre afin de construire un vaste rassemblement autour de l'essentiel, car seul le Sénégal compte", met en garde Cheikh Ahmed Tidiane Sall.
En outre, il soutient que le parti Pastef n'est plus dans le champ de la politique, mais plutôt dans le champ de la rébellion et de la violence. "Je ne suis plus avec Ousmane Sonko, pour le manque de respect qu'il voue envers nos institutions. Quelqu'un qui prétend être patriote ne va jamais vouloir brûler son pays. On ne peut être du parti Pastef et être patriote, et faire certaines choses. Aujourd'hui, on assiste à une dictature de la pensée unique initiée par le leader du Pastef", lance-t-il, avant de saluer le professionnalisme des forces sénégalaises de défense et de sécurité. ’’Ce qui se passe au Sénégal, lors des manifestations, si c'était ailleurs, on allait noter des centaines de victimes’’, souligne-t-il.