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25 juin 2025
IL Y A UNE CRISE MORALE AU SÉNÉGAL
Mamadou Diouf, historien, professeur et chercheur à l'Université de Columbia à New York et signataire de la pétition internationale appelant Macky Sall à revenir à la raison se prononce sur l'actualité politique au Sénégal
Une centaine d’intellectuels ont signé une pétition pour demander au président sénégalais de renoncer à se représenter pour un troisième mandat.
Le président Macky Sall a demandé ce jeudi (23.03) au gouvernement des mesures pour "préserver l'ordre public". Ceci après les violences de la semaine dernière liées au procès de l'opposant Ousmane Sonko. La demande du chef de l’Etat sénégalais survient en plein débat sur son éventuelle candidature lors de l’élection présidentielle de février 2024. La centaine d'intellectuels se dit soucieux de la situation du Sénégal entre violation des droits et instrumentalisation de la justice. C'est pourquoi, ils demandent au chef de l’Etat de revenir à la raison.
"Nous assistons au Sénégal à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains. Il est de la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un État de droit que sont : la liberté d’expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale", écrivent-ils.
L’admission est ulta-sélective, et la formation – très coûteuse –, est subventionnée par l’État. Il s’agit de s’adapter aux besoins très spécifiques des entreprises
Des calculs – indéchiffrables pour les novices –, s’affichent sur l’écran. Une vingtaine d’élèves suivent un cours en visioconférence. Ce jour-là, il est question de forage. « On est au niveau des complétions du puits. Donc, tout l'équipement qu'il faut pour avoir une productivité du puits », explique Rose Marie Correa.
À 30 ans, elle est ingénieure électromécanique de formation. Après 5 ans d’expérience professionnelle dans le secteur minier et le BTP, elle est en reconversion. « Le domaine pétrolier, c'est un nouveau domaine pour le Sénégal. Et je me dis qu'on a notre place au niveau de l'expertise. C'est important pour moi de travailler pour mon pays », souligne Rose Marie Correa.
Elle fait partie de la troisième promotion d’ingénieurs spécialisés dans les métiers du pétrole et du gaz. La formation dure 18 mois, dont 6 en stage. D’autres formations courtes sont proposées, en maintenance, transport des hydrocarbures ou encore en sécurité. « Notre vocation, c'est de former tous les acteurs du secteur pétrolier et gazier », dit Moustapha Kebe, directeur pédagogique et industriel de l’INPG. « Mais auparavant, il fallait le plus souvent voyager à l'international pour aller se former dans ce milieu qui est très pointu. Moi, j'ai été formée aux États-Unis par exemple. »
DÉMOCRATIE : DE QUOI LE SÉNÉGAL EST-IL L’EXEMPLE ?
Macky Sall se suffit de la concentration entre ses mains de tous les pouvoirs, en vertu du présidentialisme néocolonial en vigueur dans notre pays depuis le coup d’Etat de Senghor de décembre 1962
Dans le communiqué du Conseil des ministres du 22 mars 2023, le Sénégal est vanté comme… « un exemple de démocratie » ! Pourtant à l’épreuve des faits, le régime néocolonial de prédation, d’autocratie et de servitude volontaire est en train déjà de franchir tous les Rubicon en matière de répression des opposants à son système, de violation des libertés démocratiques, de piétinement de la Constitution et des institutions dans notre pays. De quoi alors le Sénégal est-il l’exemple ? Récidive aggravée le 16 mars dernier contre Ousmane Sonko et son convoi sur le chemin du tribunal, lui-même et son avocat Me Ciré Clédor Ly gazés et aspergés d’un produit à la nocivité et aux conséquences à ce jour non encore totalement élucidées, amenant le leader de Pastef à ne même pas écarter l’hypothèse d’une tentative d’élimination physique dirigée contre sa personne ainsi qu’un groupe de députés Yewwi à porter plainte pour « tentative d’empoisonnement d’assassinat ». Seuls des thuriféraires aux ordres et de mauvaise foi, peuvent pousser l’indécence et le cynisme jusqu’à parler de « cinéma » ou de « malades imaginaires » à propos des malaises et problèmes de santé vécus en direct par, entre autres, Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly, le député Guy Marius Sagna. Marque éloquente de haine viscérale de classe, mépris criminel de la dignité de l’être humain !
De quoi le Sénégal est-il l’exemple pour que les tenants du pouvoir se mettent à crier au secours de leur ‘’démocratie’’, de leur ‘’république’’ et de leur ‘’Etat de droit’’ ? Leurs alliés de l’ex- gauche, feignant d’oublier que partout dans le monde, les progressistes et révolutionnaires authentiques sont, en toutes circonstances, les militants les plus conséquents, les plus résolus et les plus engagés contre les violations des droits fondamentaux ou libertés démocratiques conquises de haute lutte. Est significative à cet égard la courageuse prise de position publique sur l’escalade répressive en cours au Sénégal, assumée par plus d’une centaine d’intellectuels d’Afrique et du monde, à travers une Tribune intitulée REVENIR A LA RAISON, publiée le 21 mars dernier. Nos ex-gauches quant à eux choisissent de se taire sur ces ignominies, se contentant de lorgner vers les sinécures ou autres privilèges lâchés à leur intention par le régime de domination, d’oppression et d’exploitation, tout juste bons qu’ils sont désormais à servir devant l’Eternel comme insulteurs attitrés d’Ousmane Sonko !
De quelle démocratie le Sénégal est-il l’exemple ? Qui a eu à tirer sur des députés revêtus de leur écharpe aux couleurs de la Nation et à blesser sérieusement d’authentiques représentants du peuple et de l’institution parlementaire tels que Guy Marius Sagna et la dame Rama Anta Bodian ? Qui n’a pas hésité à chahuter la Constitution en tirant sur des militant-e-s de l’opposition manifestant pacifiquement leurs désaccords par rapport à la gouvernance calamiteuse en cours dans notre pays, ce en conformité avec le préambule de la loi fondamentale de notre pays qui « reconnaît cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique » ? Mais aussi en tirant sur des journalistes, gazés, blessés et empêchés d’exercer les obligations liées à leur profession ? Il s’y ajoute qu’en vertu de l’Article 8 de la Constitution, « la République du Sénégal garantit à tous les citoyens les libertés individuelles fondamentales », dont entre autres, les libertés d’opinion, d’expression, de la presse, d’association, de réunion, de déplacement, de manifestation, etc. Dans les faits, la violation des droits et libertés des citoyens et de leurs organisations est en train de devenir la norme au Sénégal, pas seulement à l’encontre des partis politiques, mais aussi des acteurs de la presse, des artistes, des leaders d’opinion et des animateurs des mouvements sociaux : menaces de mort publiques répétées sans aucune poursuite, arrestations, brimades, humiliations, agressions et kidnappings à donner le vertige, et la spirale des violences d’Etat continue d’être déroulée ! Ne chercherait-on pas même quelque part à dissoudre le parti Pastef, comme le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome en avait brandi la menace, à travers un communiqué diffusé tard dans la nuit du 2 janvier 2021 à l’occasion déjà du lancement du 1er nemmeeku tour de Sonko ?
De quelle démocratie donc le Sénégal est-il l’exemple ? Des centaines de responsables, militants et militantes de Pastef-Les Patriotes emprisonnés, des membres de la garde rapprochée d’Ousmane Sonko affreusement blessés, des militaires ‘’mystérieusement’’ disparus ou retrouvés morts sans explication ni suite, des journalistes arrêtés comme Pape Ndiaye de Wal Fadjri et avant lui Pape Alé Niang, des influenceurs tels que Nit Dof, Karim Gueye Xurum Xaq, Cheikh Oumar Diagne à plusieurs reprises embastillés ! D’honnêtes citoyens, de simples piétons en promenade, des élèves, des mineurs, même de vielles grand-mères, des handicapés physiques se déplaçant péniblement à l’aide de béquilles ou de fauteuils roulants, ont eu à subir les affres de la violence répressive ! Sans oublier les nervis qui se camouflent et agissent apparemment dans une impunité inacceptable. Quid de la tentative d’assassinat sur sa personne révélée dernièrement par le citoyen Dame Mbodj lui-même ? Et le cas du responsable national à la Communication de Pastef, le frère El Malick Ndiaye, astreint au port du bracelet électronique avant même d’avoir été jugé ? Et cette inquisition ou cet acharnement dirigés contre le responsable d’une clinique de la place et des membres du corps médical, quitte à organiser des fuites en violation du principe sacro-saint du secret médical ? Et encore tous ces jeunes à la fleur de l’âge que l’on continue de canarder en Casamance-, la ville de Bignona comptant à elle seule 5 morts entre mars 2021 et mars 2023, le dernier en date étant Mamadou Korka Ba, élève de 22 ans en classe de Terminale ?
L’inquiétude est bien grande par rapport aux graves menaces qui pèsent sur la paix civile et la stabilité nationale. Le président Macky Sall apparemment n'en a cure. Il se suffit de la concentration entre ses mains de tous les pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, en vertu du système de présidentialisme néocolonial en vigueur dans notre pays depuis le coup d’Etat de Senghor de décembre 1962, parachevé par l’adoption d’une nouvelle Constitution en mars 1963. Misant ainsi sur sa machine répressive, sa justice inféodée et son administration politisée à outrance au seul service de l’Etat-Parti APR/BBY, le président Sall choisit de faire fi des leçons de l’histoire des luttes des peuples partout dans le monde, laquelle enseigne pourtant que la seule constante, le seul souverain et la force motrice de l’histoire universelle, c’est bien le peuple, uni, déterminé et organisé. Macky Sall quant à lui, s’obstine à s’enfermer dans une logique d’escalade tous azimuts, advienne que pourra ! Et comme au Sénégal le ridicule ne tue point, des pontes du pouvoir ont décidé, clament-ils, de porter plainte contre Ousmane Sonko pour… menées d’assassinat, insurrection et terrorisme ! Sont-ils tous devenus à ce point fous et paranoïaques pour priver de tickets d’entrée au Stade notre jeunesse fan de foot, lors du récent match Sénégal – Mozambique, au motif, dit-on, d’empêcher une présence importante de militant-e-s patriotes susceptibles de conspuer le président Macky Sall ?!
C’est ici le lieu d’exhorter l’ensemble des démocrates sincères, des patriotes authentiques du Sénégal et de l’Afrique à s’unir, plus fortement que jamais, afin d’en finir avec l’autocratie, la dictature, la terreur d’Etat et la régression tous azimuts. La mise en place, en cours, de la Plateforme de lutte des forces vives pour la défense et la consolidation des acquis démocratiques est à saluer et à encourager dans le respect mutuel entre ses différentes composantes. Il s’agit surtout de construire, au sommet comme à la base, un cadre unitaire de large rassemblement et de mobilisation comme instrument approprié de lutte pour la prise en charge efficace des revendications démocratiques, économiques et sociales communes aux partis, mouvements citoyens, forces sociales et syndicales, organisations et associations démocratiques, personnalités patriotiques, pour le respect des libertés, un code électoral consensuel garantissant la régularité et la fiabilité du processus, l’indépendance de la justice, l’instauration de l’équité, de la souveraineté, de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des ressources nationales, ainsi que pour un secteur public d’éducation et de santé de qualité, pour la sécurité, l’emploi et le pouvoir d’achat, le développement, l’unité et la paix véritable au Sénégal comme plus généralement en Afrique et dans le monde.
Il est heureux d’ailleurs, dans cette optique, de noter la présence à Dakar de notre compatriote burkinabè Me Guy Hervé Kam, fondateur du Mouvement politique SENS (Servir Et Non se Servir), aux côtés d’autres confrères africains, venus renforcer fraternellement le pool d’avocats d’Ousmane Sonko. Exemple éloquent de construction, en actes et dans la lutte, du panafricanisme des peuples ! Tout aussi encourageant, le signal donné par les régimes en place au Mali et au Burkina Faso en vue d’une Fédération entre les deux Etats pour mieux contribuer, ce faisant, à faire avancer le projet de l’unité africaine si chère à nos devanciers.
De quelle démocratie le Sénégal est-il l’exemple ? Troisième mandat, fléau funeste en Afrique, et qui fait perdre la raison à certains de nos illustres dirigeants ! Après le « verrouillage constitutionnel » acté par le referendum de mars 2016, et fièrement brandi urbi et orbi, par le président Sall et son tailleur constitutionnel ci-devant ministre de la Justice, voici venu le temps du « déverrouillage médiatique », décrété au détour d’une interview accordée au journal français L’Express : désormais, plus aucun obstacle juridique à la 3ème candidature pour un 3ème mandat du président Sall ! Ebahie, l’ancienne Première ministre Mimi Touré en tombe des nues et nous autres alors ?! Le referendum du 20 mars 2016 portant révision de la Constitution, c’était donc de la fraude par omission concernant le verrouillage de la limitation des mandats présidentiels (CF son adresse de Ramadan au président Macky Sall en date du 23 mars 2023) ! Révision exceptionnelle des listes électorales sur moins d’un mois en lieu et place d’une révision ordinaire sur six mois, telle que prévue en année non électorale, privant ainsi d’inscription et de droit de vote pratiquement plus de 1 200 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans ! En plus l’Etat-Parti APR-BBY se donne les moyens de choisir lui-même ses propres adversaires par des modifications sournoises du Code électoral (cas d’inéligibilité) ou par le biais d’un système opaque de parrainage, récusé par la CEDEAO elle-même dans le plus grand mépris des autorités sénégalaises ! De quoi donc le Sénégal est-il l’exemple ? N’est-il pas en train de se muer en modèle de dictature et de terreur d’Etat sur les traces des régimes autoritaires en place en Côte d’Ivoire, au Togo, au Tchad, au Gabon, au Cameroun et autres bastions de la FrançAfrique ?
Certes la paix et le dialogue sont souvent cités comme de précieuses vertus sénégalaises. Cependant, il convient de le souligner, le dialogue sincère et la paix véritable reposent fondamentalement sur la vérité des faits et la justice, ainsi que sur l’honnêteté consistant à ne jamais chercher à renvoyer dos à dos l’agresseur et sa victime. Après « le faux dialogue faussement national » de 2016 (selon l’expression d’alors de Yoonu Askan Wi), qui se souvient encore que le chef de l’Etat a décrété depuis 2018 « le 28 mai, Journée du dialogue national » ? Des Sénégalais-e-s patriotes, il en existe à foison dans tous les secteurs, attaché-e-s aux valeurs de justice, de paix et de construction nationale. Alors, sauf changement de paradigme ou respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution et de la parole donnée, misons plus que jamais sur la mobilisation, l’organisation, la résistance, l’action démocratique de masse, l’intelligence, la lucidité et la vigilance de tous les instants, en veillant à avoir à chaque fois le bon droit de notre côté dans la conduite des combats ! Face à l’oppression et à l’injustice, à la dictature et à la terreur d’Etat, encore une fois, seule la lutte paie, seule la lutte libère.
Madieye Mbofj est vice-président de Pastef-Les Patriotes, chargé de la vie politique nationale.
NGŨGĨ WA THIONG'O SE JOINT À WOLE SOYINKA ET AUX 104 POUR DÉNONCER L’INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE PAR MACKY SALL
L'un des intellectuels les plus célébrés sur le continent africain et dans le monde a exprimé le désir d’être rajouté à la liste des signataires de la tribune des 104 qui dénoncent la véhémente et brutale instrumentalisation de la Justice au Sénégal
Ce dimanche 26 mars 2023, l'écrivain kenyan, Ngũgĩ wa Thiong'o, l'un des intellectuels les plus célébrés sur le continent africain et dans le monde a exprimé le désir d’être rajouté à la liste des signataires de la tribune des 104 qui dénoncent la véhémente et brutale instrumentalisation de la Justice au Sénégal par l’actuel président de la République Macky Sall.
Écrivain de langue kikuyu et anglaise, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences aux Etats-Unis, Ngũgĩ wa Thiong'o est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing and Translation à l'Université de Californie à Irvine.
Régulièrement cité ces dernières années comme l’un des favoris pour remporter le prix Nobel de littérature, Ngũgĩ wa Thiong'o rejoint dans la liste des signataires le Nigérian Wole Soyinka qui a annoncé le 23 mars 2023 être lui aussi fortement préoccupé par la situation au Sénégal du fait de la constante remise en cause par l’administration de Macky Sall des droits fondamentaux des citoyens.
Au moment où les arrestations tous azimuts se poursuivent au Sénégal et où plusieurs sources crédibles indiquent qu’il y aurait plus de 520 prisonniers politiques, l’engagement de Ngũgĩ wa Thiong'o est un signal fort de la communauté intellectuelle internationale.
Bien plus qu’un intellectuel de renom, Ngũgĩ est un combattant des libertés et un militant anti-néocolonial. Arrêté en décembre 1977, ses combats pour la justice sociale le mèneront dans une prison kenyanne de haute sécurité pendant plus d’un an. Enfermé 23 heures par jour, c’est sur du papier hygiénique qu’il écrira son premier roman en kikuyu, « Devil on the Cross » (Le diable sur la croix). Dans la foulée, il prend l’importante décision d’écrire principalement dans sa langue maternelle, le kikuyu.
Dès 1962 il publie son premier roman en anglais qui deviendra un ouvrage de référence, Weep not Child (Enfant, ne pleure pas). Dramaturge, essayiste, romancier, nouvelliste, il publie en 1986 un retentissant recueil d’essais : Decolonising the Mind: The Politics of Language in African Literature, publié en français sous le titre Décoloniser l'esprit. Cet ouvrage sera le dernier qu’il écrira en anglais.
James Gũgĩ à la naissance, il change son nom en 1977 et se présente en public comme un écrivain afro-saxon. Ses pièces de théâtre interdites, sa famille harcelée, lui-même menacé et traqué par le pouvoir kenyan, il s’exile à Londres avant de s’installer aux États-Unis où il enseigne à Yale Unviersity pendant 3 ans, mais aussi à Northwestern University et New York University (NYU).
Ngũgĩ wa Thiong'o rejoint un nombre important de personnalités africaines et de la diaspora qui mettent en garde Macky Sall contre ses excès et sa brutalité. Au-delà de Wole Soyinka, Cornel West, Anthony Appiah, Sophie Bessis ou Aminata Dramane Traoré, cette tribune a été signée par les professeurs de la diaspora, Sada Niang, University of Victoria, British Columbia et Samba Gadjigo, Mount Holyoke University, Massachusets.
Ce lundi 27 mars à hauteur du théâtre Daniel Sorano, les passants et automobilistes ont assisté à un spectacle singulier. Un homme à l’aspect terrifiant, emmitouflé dans une tenue de camouflage malmène une femme sans défense.
"Le théâtre vecteur de paix et de développement". C’est le thème choisi cette année pour célébrer la journée mondiale du théâtre. Pour marquer l’occasion, acteurs, dramaturges, metteurs en scène et passionnés d’art se sont donnés rendez-vous au Théâtre National Daniel Sorano.
Ce lundi 27 mars à hauteur du théâtre Daniel Sorano, les passants et automobilistes ont assisté à un spectacle singulier. Un homme à l’aspect terrifiant, emmitouflé dans une tenue de camouflage malmène une femme sans défense. Tout de blanc vêtue, les traits de son visage expriment une grande terreur. Les larmes aux yeux et la mort dans l’âme, elle fixe sur son bourreau un regard implorant la pitié. Impassible et insensible, cette figure qui semble dénuée d’humanité continue à maltraiter la femme tout en la trainant sur la chaussée. Cette scène poignante est une mise en scène théâtrale destinée à la sensibilisation sur les horreurs de la guerre et les violences infligées aux femmes. Pour le metteur en scène, Ibrahima Mbaye Sopé, ce spectacle est une piqûre d’alerte qui appelle à la préservation de valeurs chères aux sénégalais telles que : lapaix, la compassion et le respect. Des valeurs qui semblent aujourd’hui en péril du fait du contexte socio-économique actuel émaillé de violences.
Plus qu’un moyen de divertissement, le théâtre peut servir d’instrument d’apaisement, d’où le thème choisi cette année pour célébrer la journée mondiale du théâtre : "Le théâtre vecteur de paix et de développement". Le spectacle de rue comporte aussi un volet consacré au dialogue islamo-chrétien. Ainsi, pendant près d’une heure, deux comédiens, l’un déguisé en imam et l’autre en prêtre se sont tenus côte à côte à hauteur de l’arrêt de bus. Près de ces deux personnages, des hommes et des femmes arborant fièrement une tenue traditionnelle pour représenter différentes ethnies du Sénégal. Non loin de là, on note la présence de deux artistes, muets et tout de blanc vêtus, censés symboliser des anges qui répandent la paix dans leur sillage. Plus qu’un moyen de sensibilisation, le spectacle de rue joue le rôle de publicité animée. "Ce spectacle est aussi destiné à amuser les passants et à leur faire savoir que c’est un grand jour pour le théâtre", explique Ibrahima Mbaye Sopé. Le son de la musique instrumentale traditionnelle ainsi que les tenues hautes en couleurs arborées par acteurs et invités viennent compléter ce décor de jour de fête.
Ce 27 mars fut aussi l’occasion de rappeler l’importance de cet art de la mise en scène. "Le théâtre est important pour l’équilibre d’une société. Il sert à véhiculer des messages éducatifs et à répandre différentes émotions", explique un animateur du haut de son estrade. Cependant, déplore-t-on, les personnes évoluant dans le monde du théâtre ne sont pas toujours bien loties. "Nous plaidons pour une meilleure valorisation de notre travail car, malgré tous les efforts fournis, il arrive que certains d’entre nous rencontrent des difficultés économiques", déplore Bousso, comédienne.
Pour Ibrahima Mbaye Sopé, il est urgent de mettre sur pied un fonds d’assistance en faveur des acteurs du théâtre comme cela a été fait pour le monde du hip hop. Cet argent devrait notamment servir à assurer la formation de jeunes aspirant à évoluer dans le monde du théâtre. Il espère que cette journée va aider à rappeler ce plaidoyer aux autorités.
Par Assane SAADA
LA MATURITÉ EST DANS LE CYNISME
Où s’élabore l’humeur du pays ? La notoriété de l’intellectuel ne rime plus avec l’exercice de l’influence. L’expertise ne sert plus de bouée de sauvetage. Le temps n’est pas à la sérénité. La maturité fait dans le cynisme.
Où s’élabore l’humeur du pays ? La notoriété de l’intellectuel ne rime plus avec l’exercice de l’influence. L’expertise ne sert plus de bouée de sauvetage. Le temps n’est pas à la sérénité. La maturité fait dans le cynisme. L’excitation et l’emballement assurent le spectacle. Des acteurs pris dans une ombre de cette lueur qui rayonne et abîme. Leurs insuffisances n’engloutissent pas leurs obstinations. Qui pense juste ? Qui rêve faux ? Des parangons de vertus dérapent tout en tenant une rampe de la morale. Le réel leur glisse-t-il entre les mains ? Dans cette tourmente, ne se dégage que l’angoisse des populations. Ce tumulte bouleverse sauf des émotions et des égos de politiciens qu’il est difficile de rapiécer un tissu démocratique dont des griefs viennent supplanter de beaux motifs. Chacun est convaincu d’exprimer une volonté consciente ou inconsciente d’un peuple qui, le moment venu, s’exprimera à travers des urnes.
Il faut fabriquer le vertige, fournir le fantasme, donner l’ivresse, livrer des extases excitant à participer à une étape du plan de carrière des politiciens. L’air du temps oblige. Ils sont disposés à faire alliance, recourent à une méthode triviale. Une tactique pas nouvelle. Pourvu que la stratégie paie. Mais… Que de magasins pillés, de biens vandalisés, de personnes meurtries, de morts à passer par pertes et profits… Parce qu’on aura réussi à détourner une certaine aspiration en une colère. Pensant que « l’homme n’a jamais rien produit qui témoignât en sa faveur que des actes de colère : son rêve le plus singulier est sa principale grandeur, renverser l’irréversible » (Paul Nizan, La Conspiration). Quelle irréversibilité, qu’elle irrémédiabilité ? Le Sénégal est un pays où des électeurs votent régulièrement depuis 1792 comme aimait à le répéter feu Mbaye Jacques Diop. La victoire du Bds (Bloc démocratique sénégalais) aux élections de 1951 était saluée par la presse et les acteurs politiques de l’époque comme une alternance. Deux autres changements sortiront des urnes en 2000 et en 2012.
Le mensonge apaise l’existence
Qui aime le malheur des événements qui substituent l’hideur et l’abject à l’identité de la paix ? Cette marque devenue une vanité sénégalaise. Des politiciens qui ne souffrent pas de la mauvaise image qu’ils donnent d’eux-mêmes peuvent-ils se soucier des interpellations des honnêtes gens ? Ils se sont moulés dans une désinvolture qui ne finit jamais de froisser. Ils en sont fiers. En bateleurs qui vivent à débiter des boniments, ils jouissent d’une amnésie qui favorise leurs incohérences et autres inconséquences. Aussi : « Les allers-retours entre la vérité et le mensonge jouent un rôle essentiel. Ces oscillations réalisent un mouvement subtil qui apaise notre existence. (…) Lorsqu’on s’intéresse aux comportements d’un groupe, on observe un décalage étonnant entre le désir de vérité et les comportements mis en œuvre pour la refuser. Pourquoi des personnes préfèrent-elles croire et répéter un mensonge ? Pourquoi, face à des énormités, alors que les évidences sont sous leurs yeux, restent-elles si complaisantes vis-à-vis des menteurs ? », écrit le médecin psychiatre Pr Patrick Clervoy dans l’introduction de son livre Vérité ou mensonge.
Des nombreuses observations du spécialiste Clervoy, il ressort qu’on « fait davantage confiance à un menteur démasqué et relevé de ses fautes plutôt qu’à une personne a priori intègre sur le plan moral. Un menteur est paré de vertus qui séduisent. On croit mieux le connaître. (…) On place plus facilement sa confiance en celui qui a été reconnu comme un menteur ». Ainsi en va-t-il même dans des pays dits de démocratie avancée. Donald Trump n’arrête pas de faire école. La perversité de sa méthode est dénoncée pour mieux s’en servir. Lisons encore Pr Patrick Clervoy : « En 2017, défiant les pronostics, Donald Trump fut élu quarante-cinquième président des États-Unis. En 2015, PolitiFact, un site Internet rigoureux qui surveille la véracité des déclarations des hommes politiques américains, avait honoré Donald Trump du titre de « menteur de l’année ». Cela ne lui porta pas préjudice. Durant la campagne présidentielle, il renforça la caricature du personnage médiatique qu’il était déjà. Il ne modéra ni ses outrances ni les assertions mensongères concernant ses opposants, la malignité de la presse, l’état de son pays et les relations avec les puissances étrangères. Il prouva chaque jour qu’il mentait mieux et plus fort que n’importe quel autre candidat. Pourtant, il plut suffisamment à une majorité relative pour conquérir ce poste… »
Hier comme aujourd’hui, une quête de légitimité. Des gens qui ne valent rien, des renégats, des incapables, des corrompus selon leur nomadisme politique, leur station du moment dans ce système que vitupèrent ses meilleurs prébendiers. Pour sortir de la crise de 1968, l’armée, refusant de prendre le pouvoir, avaient proposé, entre autres, au président Senghor, une suppression des salaires et autres avantages et leur remplacement par une indemnité de session pour les députés. Quel politicien dit mieux ?
FRANCE 24 INTERDIT DE DIFFUSION AU BURKINA FASO
Les militaires au pouvoir au Burkina Faso ont donné, lundi 27 mars, la suspension « sine die » de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire. Cette décision intervient après la diffusion d’une interview du «Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique
Les militaires au pouvoir au Burkina Faso ont donné, lundi 27 mars, la suspension « sine die » de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire. Cette décision intervient après la diffusion d’une interview du « Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)» sur les antennes de France 24.
Les militaires disent se désoler, à travers un communiqué, de voir « le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des « largesses éditoriales » de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne.
«Sans contester la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le Gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24», lit-on dans le communiqué.
Selon le gouvernement Burkinabé «en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso».
«Le Gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die »de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, il renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme», souligne le texte.
EL MALICK NDIAYE PLACÉ SOUS BRACELET ÉLECTRONIQUE
Nouveau rebondissement dans l’affaire El Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef/Les patriotes. Il a obtenu mardi une liberté provisoire, après son face-à-face avec le Juge d’instruction.
Nouveau rebondissement dsns l’affaire El Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef/Les patriotes. Il a obtenu mardi une liberté provisoire, après son face-à-face avec le Juge d’instruction. Son avocat Me Moussa Sarr, qui donne l’information, précise toutefois que son client est placé sous bracelet électronique.
Ce responsable de Pastef a été arrêté puis placé en garde vue la semaine dernière pour « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions ».
DR BABACAR NIANG DEFERE
Selon les informations de Libération online, le Dr Babacar Niang, qui était convoqué ce lundi à la Sûreté urbaine après sa libération samedi soir, vient d’être déféré devant le procureur pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire.
Selon les informations de Libération online, le Dr Babacar Niang, qui était convoqué ce lundi à la Sûreté urbaine (Su) après sa libération samedi soir, vient d’être déféré devant le procureur pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire ».
Le mis en cause a été arrêté mardi dernier suite à un avis de recherche et d’arrestation émis par la Sûreté Urbaine (SU).
Sa garde à vue a été levée, samedi.
MANIFESTATIONS POLITIQUES, MARY TEUW NIANE SE DÉMARQUE
Mary Teuw Niane, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, ne sera pas dans la rue avec la coalition Yewwi Askan Wi. Il s’est catégoriquement démarqué de cette démarche, parce qu’il prône un espace public pacifié.
Mary Teuw Niane, candidat déclaré à la Présidentielle de 2024, ne sera pas dans la rue avec la coalition Yewwi Askan Wi. Il s’est catégoriquement démarqué de cette démarche, parce qu’il prône un espace public pacifié. La nécessité du respect des libertés et la nécessité que les institutions de la République jouent leur rôle dans la défense des citoyens et des citoyennes, et en même temps que les citoyens et les citoyennes, les partis politiques en particulier jouent leur rôle d’apaisement dans leurs démarches pour la conquête du pouvoir, vont de pair, selon l’invité du « Jury du dimanche ».
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a une ligne politique bien loin de l’opposition radicale incarnée par Ousmane Sonko et Cie. “Nous avons une ligne politique fondée sur trois principes. D’abord, les valeurs avec un constat au Sénégal que les valeurs sont en train de se déliter. Nous sommes en train de perdre ce que les anciens nous ont légué. Nous sommes en train de perdre ce que les religions musulmane et chrétienne nous ont légué de bonnes valeurs. Nous sommes en train de perdre ce que l’éducation, la formation auraient dû donner à la jeunesse‘’, dit-il.
Ensuite, a-t-il poursuivi, “notre deuxième principe, c’est la connaissance et la compétence. Nous sommes au siècle de l’économie de la connaissance. Nous considérons que dans ce pays, qui a produit de grands hommes religieux, mais essentiellement des hommes de connaissance comme El Hadj Oumar Foutihou Tall, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, El Hadj Ibrahima Niasse et bien d’autres, la connaissance et la compétence n’ont plus la valeur qu’elles devraient avoir”.
Dans la même dynamique, Mary Teuw affirme vouloir que la violence s’estompe. ”La paix, c’est le fondement de la construction d’un développement qui puisse avoir un impact sur les citoyens et les citoyennes. Nous travaillons avec tous ceux qui respectent ces principes. Il nous faut transformer ce pays, transformer les mentalités qui ont malheureusement changé en général dans le mauvais sens », conclut-il.