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25 juin 2025
DE NOMBREUSES ARRESTATIONS EN MARGE DU PROCÈS ENTRE MAME MBAYE NIANG ET OUSMANE SONKO
Ces arrestations liées aux rassemblements organisés par l’opposition concernent pour la plupart des militants de Pastef, le parti politique du maire de Ziguinchor, accusé de diffamation parle ministre du Tourisme
De nombreuses personnes ont été arrêtées dans plusieurs régions du pays au cours des manifestations survenues en marge du procès entre le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, et l’opposant Ousmane Sonko, ont appris les correspondants de l’APS de sources judiciaires et policières.
Ces arrestations liées aux rassemblements organisés par l’opposition concernent pour la plupart des militants de Pastef, le parti politique du maire de Ziguinchor (sud), qui est accusé de diffamation par M. Niang. Initialement prévu le 16 mars, le procès a été renvoyé au 30 mars en raison d'incidents d’audience et de scènes de violence dans plusieurs quartiers de Dakar.
Selon une source policière, cinq responsables de la coordination départementale de Pastef de Tivaouane (ouest), dont une professeure du lycée de Pambal, ont été arrêtés mercredi 15 mars et présentés au parquet du tribunal de grande instance (TGI) de Thiès (ouest). Ils ont été placés sous mandat de dépôt.
Huit autres militants du même parti politique, dont deux mineurs, ont ensuite été arrêtés à Tivaouane.
Toutes les personnes mises aux arrêts dans ce département au cours des récentes manifestations de l’opposition sont poursuivies en justice pour des faits présumés de ‘’trouble à l’ordre public, d’appel à l’insurrection et d’incitation à la rébellion’’.
Il leur est reproché d’avoir prolongé une marche autorisée au-delà de l’heure indiquée par les autorités administratives et d’avoir érigé des barricades dans les rues à l’aide de pneus enflammés.
Le jugement des deux mineurs arrêtés est prévu jeudi 30 mars au TGI de Thiès.
Mercredi dernier, le tribunal des flagrants délits de Kaolack (centre) a condamné deux militants de Pastef à une peine d’emprisonnement d’un mois assorti du sursis. Les prévenus, un professeur du lycée de Ngane et un commerçant, étaient jugés pour ‘’trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée’’, selon la police locale.
A Bounkiling, dans la région de Sédhiou (sud), la justice a prononcé la relaxe de 10 détenus, jeudi dernier. Ils avaient été arrêtés lors d’un rassemblement de l’opposition.
A Mbour (ouest), 13 personnes ont été déférées au parquet, a appris l’APS de sources judiciaires.
A Thiès (ouest), quatre personnes ont été arrêtées mercredi et jeudi derniers. La première arrestation a été menée par le commissariat de police du premier arrondissement de Thiès et concerne un individu accusé d’avoir enflammé des pneus sur une voie située près de l’hôpital régional. Il est poursuivi en justice pour ‘’participation à une manifestation interdite et trouble à l'ordre public’’.
Selon la police, la deuxième personne arrêtée l’a été pour ‘’trouble à l'ordre public’’. Appréhendée au rond-point de la cité Lamy-Parcelles, à Thiès, elle détenait un cocktail Molotov, affirme la même source.
Le même individu a mouillé deux de ses camarades de parti, qui n’ont pas échappé aux mailles de la police.
Quatre personnes partageant une même plateforme WhatsApp avec ces quatre prévenus sont recherchées par les agents du poste de police des Parcelles de Thiès.
Dans les trois départements de la région de Ziguinchor, 74 personnes ont été arrêtées depuis le début des récentes manifestations de l’opposition, ont déclaré des sources policières à l’APS.
Quarante-deux arrestations ont eu lieu dans la commune de Ziguinchor, selon l’adjoint du commissaire central chef du service régional de la sécurité publique.
Parmi les personnes arrêtées se trouvent des mineurs, qui ont été mis à la disposition du service chargé de l'AEMO, l’action éducative en milieu ouvert.
Dans le département d’Oussouye, situé dans la même région (sud), cinq personnes ont été mises aux arrêts.
‘’Atteinte à la sûreté de l’Etat’’
Dans le département de Bignona, les arrestations survenues lors d’affrontements entre forces de l’ordre et militants de l’opposition concernent 27 personnes, qui seront jugées pour ‘’trouble à l'ordre public’’.
Selon le maire de Bignona, Bacary Diatta, six des prévenus ont été arrêtés après qu’un jeune homme a été tué dans des affrontements entre forces de l’ordre et militants de l’opposition.
A Mbacké (centre), la police a appréhendé 16 personnes. Elles ont été déférées au parquet du TGI de Diourbel, et il leur est reproché d’avoir pris part à ‘’une manifestation non déclarée’’.
Selon la commissaire de police Mame Diarra Faye, 19 personnes ont été déférées au parquet de Saint-Louis (nord), jeudi dernier, à la suite des récentes manifestations.
Dans la région de Kaffrine (centre), un militant de Pastef domicilié à Diakhao Saloum a été arrêté et déféré au parquet du tribunal de grande instance de Kaolack, a appris l’APS de la police locale.
Il lui est reproché d’avoir mis le feu au lycée de Boulel et causé d’‘’importants dégâts matériels’’. Le mis en cause sera jugé pour des faits présumés de ‘’destruction de biens publics, incendie volontaire et participation à un attroupement non autorisé’’.
A Dakar, contacté par l’APS, le bureau des relations publiques de la Police nationale n’était pas disponible ce dimanche pour communiquer le nombre de personnes arrêtées.
L’APS a également tenté d’entrer en contact avec le parquet de Dakar, sans succès.
Selon le journal Libération (privé), 247 personnes ont fait l’objet d’une information judiciaire au parquet de Dakar, à la suite d'arrestations liées aux récentes manifestations de l'opposition, en marge du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko.
Cheikh Oumar Diagne, un militant de l’opposition, et le rappeur Abdou Karim Guèye, dit Xrum Xakh, également proche de l’opposition, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour ‘’atteinte à la sûreté de l’Etat’’. Ils ont passé plusieurs semaines en prison, entre fin 2022 et le début de cette année.
par Moustapha Barry
SÉNÉGAL, LA NUIT DES LONGS COUTEAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - L'APR ne veut voir personne faire ombrage à Macky Sall. Le parti et ses alliés prévoient une approche va-t-en guerre consistant à neutraliser certaines figures et organisations à travers deux scénarios
Pendant que les contours d'une fascisation du régime de Macky se precisent, nous assistons, de plus en plus au déroulement de stratégies de neutralisation de sections de resistance de la société, moins de 12 mois avant les joutes presidentielles de fevrier 2024.
L'APR ne veut voir personne qui pourrait porter ombrage à leur leader Macky Sall qui va, contre toutes les dispositions légales, briguer un troisième mandat quoi qu'il arrive. Pour arriver à cette fin, réunis en conclave stratégique, ensemble avec certains de leurs alliés de longue date, les pontes de l'APR ont déroulé une approche va-t-en guerre qui leur verra neutraliser certaines figures et organisations de la place.
Voila les deux scénarios en gestation :
1. La stratégie de la dissolution : L'idée de la dissolution du parti Pastef (et peut être d'autres organisations pour faire du saupoudrage) qui a commencé à être agitée comme ballon de sonde par des cercles proches de Macky et repris avec enthousiasme par certains de leurs vieux alliés zélés qui ne supportent pas que des "gosses" venus de nulle veuillent challenger le pain bien béni que constitue le rififi auquel ils se livrent depuis 10 ans...
Et pour arriver à leurs fins, un proche conseiller de Macky a fait entrevoir à travers un journal de la place, qu'ils envisagent d'utiliser les leviers instrumentalisés de la Justice de ce pays pour faire porter à Pastef le crime d'insurrection, régionalisme, ethnicisme, menaces sur la souveraineté de l'Etat, terrorisme etc., toutes les dispositions qui leur permettraient de diaboliser et de dissoudre le parti dirigé par Ousmane Sonko... De telles dispositions ont commencé à prendre pied avec un nombre d'indices et scénarios qui sont en train d'être déroulés depuis quelques jours (interview d’Abou Abel Thiam, arrestation de Docteurs, de leaders de Pastef, allégations de terrorisme, agitations sur les reseaux sociaux venant d'influenceurs subitement devenus anti-Sonko).
Il se sussure (subitement) que les services de la Sureté Urbaine de Dakar viennent de "neutraliser" un groupe dénommé "Commando Pastef" qui planifierait des "coups ignobles"! Et cela, après le phénomène "Forces Speciales" qui avait été lancé après les émeutes de mars 2021 et qui avait servi de prétexte à des arrestations de jeunes activistes (et des morts et disparitions suspectes) et qui n'a finalement mené à rien du tout, sinon au silence...
2. La stratégie de la décapitation : "Mettre hors d'état de nuire" certaines figures qui dérangent, à qui on collerait tous les péchés d'Israel pour justifier une longue incarcération et à qui on retirerait leurs droits civiques.
Une nuit ou des semaines des longs couteaux ; pendant que tout le monde est concentré sur la Ramadan !
Voila ce qui est bien en gestation dans ce Sénégal de Macky en perspective de l’election de 2024. Donc 2024 a bel et bien commencé !
Le temps des responsabilites c'est bien maintenant !
C'est maintenant qu'il faut se lever et dire NON !
L'issue de cette battaille déterminera l'avenir de ce pays dans les 50, 100 ans à venir.
Elle déterminera si nous continuerons ou non à vivre sous l'angoisse constante que nos enfants, nos neveux ou nos voisins pourraient, à n'importe quel moment, faire le choix de braver la mer ou le désert par manque de lendemains meilleurs. Parce que les resources de notre pays sont bradées, spoliées et notre souveraineté bafouée.
Un meilleur sort est possible. Un leadership compétent et soucieux des intérêts de notre pays est possible.
L'Afrique, les jeunesses africaines aspirent à un leadership capable de tracer la courbe de leur destin dans une direction toute nouvelle. Et c'est maintenant qu'il faut s'atteler à la concretisation de ce destin.
Note en passant : Et pendant ce temps, la France, souvent si portée à faire valoir son "point de vue" sur ce qui se passe dans son "pré-carre", dit ne pas vouloir s'immiscier...comme si on ne savait pas qu'elle est en train de faire le contraire sous les canniveaux...comme elle l'avait fait en Côte d'Ivoire lorsque Ouattara tordait le bras à la Constitution en se présentant pour un troisième mandant il y a deux ans. Une telle chose se serait passé au Mali, on aurait le tollé que cela aurait causé.
Mais le Senegal est tout différent aux yeux des adeptes de la françafrique. Si Dakar tombe, ce sera la fin de la pieuvre francafricaine, donc rien ne sera ménagé pour bloquer une telle éventualité.
#NonAuTroisiemeMandat
#Nonaufascisme
#Nonalarestrictiondeslibertes
#Lesenegalmeritemieux
#Nonalafrançafrique
#nonauFCFA
Moustapha Barry est Cadre des Telecom
Melbourne, Australia moustapha.barry@gmail.com
VIDEO
LE POUVOIR DE MACKY SALL MANQUE DE SÉRÉNITÉ
Siré Sy, chroniqueur et candidat à la présidentielle de février 2024, commente l'actualité sociopolitique nationale au micro de Sud FM dans l'émission dominicale Objection
Siré Sy, chroniqueur et candidat à la présidentielle de février 2024, commente l'actualité sociopolitique nationale au micro de Sud FM dans l'émission dominicale Objection.
PAR Abdoul Aziz Diop
DISSOUDRE PASTEF
Née de l’anti-intellectualisme primaire de la direction de tous les partis de gouvernement et d’un journalisme de pacotille - La dissoudre pour mettre hors d’état de nuire les membres de la faction insurrectionnelle et terroriste est un devoir
« La Sureté Urbaine de Dakar vient de mettre hors d’état de nuire un groupe d’individus se faisant appeler "commando de Pastef" dirigé par deux anciens militaires dont un gendarme », écrit le quotidien _Enquête_ daté du samedi 25 mars-dimanche 26 mars 2023.
PASTEF est né de l’anti-intellectualisme primaire de la direction de tous les partis de gouvernement et d’un journalisme de pacotille qui fait qu’on ne trouve pas un seul éditorialiste cultivé dans toute la presse sénégalaise depuis douze ans maintenant.
La coexistence pacifique entre l’anti-intellectualisme primaire et la paresse éditoriale de la presse sénégalaise tous médias confondus a créé l’environnement politique sur lequel un jeune diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA), dont tout le monde sait qu’il est tout sauf un intellectuel en politique, surfe en torpillant le secret professionnel dans l’exercice de ses fonctions.
La faction PASTEF est alors née de la rébellion au sein même de ce que l’on a longtemps cru être, pour de bon et pour 36 raisons, les bons et loyaux serviteurs de l’État.
De toutes les rebellions, la plus insidieuse - Cheikh Ahmed Tidiane SY parle de « coup d’Etat administratif » - est celle dont PASTEF est la tumeur cancéreuse ne pouvant échapper à l’ablation pour obstruer, encore qu’il est temps, les voies, toutes trouvées, de la métastase.
En des termes moins imagés cela signifie que dissoudre PASTEF et mettre définitivement hors d’état de nuire les membres de la faction insurrectionnelle et terroriste est aujourd’hui le premier et le plus sacré des devoirs.
« L’analyse de La loi n° 81 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques fait apparaître [que la dissolution] peut intervenir dans neuf cas » (NZOUANKEU, Les partis politiques sénégalais, Éditions Clairafrique-Dakar, 1984). Pour les besoins de notre modeste coup de projecteur, nous en citons seulement deux :
- « lorsqu’un parti cesse de se conformer à la Constitution, ainsi qu’aux *principes de la souveraineté nationale et de la démocratie* » ;
- « lorsqu’il s’identifie à une race, une ethnie, un sexe, une religion, une secte, une langue ou une région… »
- (…)
Une fois motivée, la dissolution intervient par décret et sur rapport du Ministre de l’Intérieur.
Évidemment, la dissolution est un acte administratif susceptible de recours pour excès de pouvoir devant la Cour Suprême.
Se soustraire à la logique évidente de dissolution de PASTEF apparaîtrait aujourd’hui comme une déraison d’État que les meilleurs sous-préfets, préfets et gouverneurs du monde - ceux du Sénégal indépendant tous très compétents et loyaux - ne comprendraient vraiment sans avoir le sentiment d’être trahis dans le sacerdoce pour la paix, la sécurité des biens et des personnes, la démocratie et le développement.
Abdoul Aziz Diop est essayiste, Auteur de « Gagner le débat…», L’Harmattan Sénégal & Éditions universitaires européennes, février 2023
CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCÉ, par ada pouye
EUPHORIE, ERREUR, ABSENCE D’ÉTHIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président Macky Sall a confirmé le slogan « élections, trahison ! ». Cette chronique revient sur un « règne », aujourd’hui finissant, qui portait déjà en gésine la faillite et les dérives actuelles
L’évolution de la situation politique actuelle est inédite dans l’histoire du Sénégal. Elle ne peut laisser indifférente un militant à vie pour la cause des populations oppressées où qu’elles se trouvent dans le monde. Peu importe leurs religions, leurs croyances, leurs idéologies ou leurs appartenances ethniques.
Cette chronique revient sur un « règne », aujourd’hui finissant, qui portait déjà en gésine la faillite et les dérives actuelles. Cette chronique est une historicisation de la gouvernance du président Macky Sall.
Euphorie – Erreur - Absence d’éthique
La fin du mandat non renouvelable du président Macky Sall amorce le début du bilan de sa gouvernance.
Car, nul[1]président, ne peut se soustraire au jugement du peuple, qui a consenti le sacrifice de se priver de tout pour ne rien lui priver. Peu importe la rationalité ou l’irrationnalité du jugement. Peu importe l’objectivité ou la subjectivité du jugement.
Bref, la fin du mandat non renouvelable du président Macky Sall initialise sa comparution devant le tribunal des consciences individuelle et collective du peuple du Sénégal.
C’est sous ce prisme, celui de la liberté de penser différemment, qu’émerge le constat que le président Macky Sall a confirmé le slogan « Élections, Trahison ! ».
Cette chronique se propose de le prouver. Le prouver en marchant, comme on prouve le mouvement.
L’euphorie
L’euphorie en elle-même n’est pas mauvaise en soi. Mais quand elle inhibe le discernement d’un président d’une République de surcroît, elle est chargée de périls. Car, elle affecte une des qualités primordiales attendues de sa stature : la capacité de s’auto-gouverner en toutes circonstances.
Dès son élection, le président Macky Sall, s’est livré à une furie de déclarations intempestives : réduction du mandat, renforcement de la démocratie, pas d’emprisonnement de journaliste, primat de la patrie sur le parti… et tutti quanti.
Chaque Sénégalais porte dans sa mémoire une liste de promesses fantasmagoriques. Mais, aussi longues et disparates soient-elles, ces listes sauvegardées dans leurs mémoires, ont un tronc commun : l’absence de lucidité et l’incapacité de s’auto-gouverner dans les moments critiques. Ivresse revancharde ? ou Impréparation à gouverner ?
L’euphorie originelle effrénée du président Macky Sall est le premier signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
Les erreurs
La première erreur et la plus fondamentale est celle de la reconduction de la servitude. La visite en avril 2012, aux « anciens maîtres », à un président affaibli, pris en étau par un entre-deux tours d’une élection dont tout le monde, sauf lui, savait qu’il allait la perdre, est à la fois, une erreur stratégique, un manque de jugement et une humiliation.
Les Sénégalais y compris lui-même continuent de payer cette erreur. Le ré-asservissement a été ré-actée. Le prédécesseur du président Sarkozy a « hérité » d’un Sénégal qui lui a été servi sur un plateau d’argent.
En effet, aller au pas de course, implorer de l’aide à un président en disgrâce et balbutier à la face du monde que la France a tiré le Sénégal d’affaire, est une erreur. Réactiver des accords de défense avec une France libérée de sa débâcle, entre autres, par le sang versé par des Sénégalais, est aussi une erreur. Toutes les options pour préserver le Sénégal étaient-elles mises sur la table avant cette visite ?
La deuxième erreur est à inscrire au Guinness des consternations. Un président d’une République, dans un État soumis au Droit, qui regarde le peuple dont il est redevable droit dans les yeux, et lui annonce qu’il met sous son coude des dossiers et qu’il existe des citoyens non justiciables, que fait-il de la République ? que fait-il de l’État de Droit ? Pas surprenant pour quelqu’un qui avait bafoué une loi de la République en refusant de se soumettre aux exigences du code électoral dans un bureau de vote à Fatick. Cela est aussi sauvegardé dans nos mémoires.
Les erreurs du président Macky Sall sont le deuxième signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
L’absence d’éthique
Le peuple du Sénégal et les peuples du monde médusés, ont appris du président Macky Sall qu’il est possible, dans l’un des pays les plus pauvres du monde, de devenir milliardaire uniquement en faisant de la politique. Un politicien doit-il accepter un don en milliards quelle que soit leur provenance du seul fait de sa position politique circonstancielle ? Outrageant ! Le président Macky Sall connait-il les derniers mots du cinquième couplet de notre hymne national ? « La mort, oui ! Nous disons la mort, mais pas la honte».
L’absence d’éthique du président Macky Sall est le troisième signe clinique annonciateur d’une gouvernance calamiteuse.
A suivre…
[1] Pour Ismaila Madior Fall, le président Macky Sall se trouverait hors du domaine de définition de « nul ». Nous y reviendrons.
par Fassou David Condé et Dimitri M'Bama
DERRIÈRE L'EXPRESSION SENTIMENT "ANTI-FRANÇAIS", LE MÉPRIS DES ÉLITES DE L'HEXAGONE
Les mouvements de contestation sont portés avec des revendications claires. Que l’on soit en désaccord avec elles est concevable, mais que l’on voit dans leur démarche l’expression d’un sentiment rappelle ce que Fanon appelait "le syndrome nord-africain"
Jeune Afrique |
Fassou David Condé et Dimitri M'Bama |
Publication 26/03/2023
La veille de la dernière tournée d’Emmanuel Macron en Afrique centrale, Radio France internationale (RFI) consacrait une émission à « la montée d’un sentiment anti-français ». Le 13 janvier, Politique Magazine publiait un article du même titre. Le 4 janvier, c’était au tour d’un groupe de réflexion libéral de se fendre d’une analyse intitulée « sentiment anti-français en Afrique de l’Ouest, reflet de la confrontation autoritaire contre l’Occident collectif ».
Mais existe-t-il vraiment un sentiment anti-français en Afrique ? Nous répondons par la négative. Pour une raison toute simple : il n’a rien à voir avec la réalité, le phénomène auquel on s’efforce de l’arrimer, qui procède non pas de l’émotion, mais, bien au contraire, d’un choix raisonné — certes dérangeant pour les intérêts de la politique de coopération française en Afrique.
Stratégie de disqualification
Derrière l’utilisation de l’expression « sentiment anti-français », alors, nous entrevoyons un mépris et une insulte à l’égard des populations africaines, et particulièrement des plus jeunes, investies dans des mouvements de contestation. Elles sont présentées là comme irrationnelles et facilement manipulables – jadis par la France, mais désormais par la Russie ou la Chine –, incapables d’opérer des choix rationnels, fondés sur des calculs entre les coûts et les bénéfices de la coopération de leurs pays avec tel ou tel pays partenaire – dans quelque secteur qu’il soit.
WOLE SOYINKA REJOINT LA MOUVANCE QUI MET EN GARDE MACKY SALL
Le célèbre écrivain et metteur en scène nigérian, lauréat du prix Nobel de la Littérature en 1986, a demandé aux initiateurs de la pétition à être rajouté parmi les signataires de la tribune publiée par SenePlus
Wole Soyinka a signé la pétition et partage la tribune de la centaine d’intellectuels africains qui mettent Macky Sall en garde. Selon nos informations, le célèbre écrivain et metteur en scène nigérian, lauréat du prix Nobel de la Littérature en 1986, a demandé aux initiateurs de la pétition à être rajouté parmi les signataires de la tribune publiée le 21 mars dernier par SenePlus.
Soucieux de la situation du Sénégal entre “violation des droits et instrumentalisation de la justice”, plus de 100 intellectuels du Sénégal et d’ailleurs ont partagé une pétition avec une interpellation commune à l’endroit du président de la République, Macky Sall. Ils sont enseignants, journalistes, stylistes, sociologues, membres du mouvement associatif sportif, entre autres. Ces intellectuels sont montés au créneau, demandant au chef de l’État sénégalais de revenir à la raison.
Le lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, premier auteur noir à en être honoré, le Nigérian Wole Soyinka a confirmé aux initiateurs son souhait de signer cette déclaration. « Étant en voyage, il n’avait pas reçu la demande de signature à temps et ce n’est qu’hier qu’il a pu la lire et a immédiatement demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune », précise un des initiateurs.
Depuis l’annonce d’un nouveau face-à-face entre Ousmane Sonko et la justice, le phénomène semble avoir pris de l’ampleur. On en parle presque un peu partout. Et des noms sont avancés çà et là comme étant les agents recruteurs du pouvoir
Hommes de main, voyous, bandits, gros bras, tous ces termes peuvent servir à désigner ceux qui sont communément appelés ‘’nervis’’. Dans le milieu des gardes rapprochées professionnelles, la tendance est plutôt de considérer comme nervi toute personne qui s’adonne à des activités liées à la sécurité des personnes ou des biens, sans carte professionnelle. En ces périodes de troubles politiques, c’est plutôt du pain béni pour ces malfaiteurs sans foi ni loi.
14 + 04 + 03 = 21 morts. Voilà le bilan macabre depuis l’éclatement de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Ousmane Sonko, au mois de mars 2021. Certains, d’après des organisations non gouvernementales, sont imputables aux forces de l’ordre. D’autres, jusque-là non élucidés. Dans ce contexte, l’on parle de plus en plus de l’utilisation de nervis par le camp du pouvoir pour faire face aux manifestants de l’opposition. ‘’Les gars que j’ai entendus semblent déterminés à en découdre, cette fois. Certains n’ont pas hésité à menacer d’aller brûler la maison de responsables de l’opposition en cas d’attaques contre des dignitaires du régime. Ils semblent bien préparés cette fois et se disent prêts au combat’’, souffle une source bien informée.
Ainsi, tout porte à croire que des gens ont été recrutés pour contrecarrer les actions des manifestants.
Dans une vidéo devenue virale, l’on peut apercevoir un pick-up rempli de gros bras qui fonçait sur une foule de manifestants et qui a fini par heurter la tête d’un homme qui fuyait et qui a fini par tomber, après avoir trébuché. Il finira par succomber à ses blessures. Étaient-ce des nervis ? Tout porte à le croire, même si, pour le moment, aucune version officielle n’a été servie.
La présence de ces gros bras communément appelés ‘’nervis’’ ne date pas des événements actuels. Déjà, au mois de mars 2021, il avait beaucoup été question de ces chasseurs de primes. À l’époque, certains dénonçaient un laxisme des forces de défense et de sécurité qui les laissaient opérer librement. Interpellé, cet officier de police confie : ‘’D’abord, il faut prouver qu’ils sont effectivement des nervis. Cela dit, à supposer qu’ils soient des nervis, essayez de vous mettre à la place du policier ou du gendarme. Vous avez en face quelqu’un qui pourrait même vous tuer s’il en a l’occasion. Un autre dont la proie reste celui-là qui vous jette des pierres ou qui essaie de vous tuer. Qu’auriez-vous fait ? Du point de vue de la légalité et de l’orthodoxie, on peut en discuter. Mais parfois, le pragmatisme et le bon sens tout simplement peuvent amener à fermer les yeux. Cela ne veut pas dire qu’on laisse commettre des exactions’’.
Depuis l’annonce d’un nouveau face-à-face entre Ousmane Sonko et la justice, le phénomène semble avoir pris de l’ampleur. On en parle presque un peu partout. Et des noms sont avancés çà et là comme étant les agents recruteurs du pouvoir. Souvent, ce sont les lutteurs qui sont les principales cibles des différents protagonistes.
Dans une sortie récente, le lutteur Gouy Gui, tout en invitant les uns et les autres à ne pas confondre lutteur-nervi et lutteur-garde rapprochée, reconnait l’existence du phénomène. Il déclare : ‘’Il faut savoir que la majorité des lutteurs ont fait une formation en garde rapprochée. Ils ont des attestations signées par le ministre compétent. Même le garde du corps de Sonko, Limousine, en fait partie. D’autres sont avec le pouvoir et il y en a même qui sont avec des chefs religieux. Là, il s’agit des professionnels qui font leur job. Maintenant, à côté de ceux-là, il y a des lutteurs-nervis que l’on recrute pour faire le sale boulot. Moi, je les qualifierais plutôt de ‘deukheuteu’. Il ne faut pas confondre ‘deukheuteu’ et lutteur’’, témoigne-t-il, non sans révéler que lui-même a été approché par quelqu’un qui lui disait qu’il voulait des ‘’boys’’. ‘’C’est le terme qu’il a utilisé, pas celui de nervi, mais j’ai compris que c’est ce qu’il voulait’’.
Si son témoignage a été spontané, d’autres lutteurs ont été nommément cités parmi les agents recruteurs du pouvoir. Parmi eux, il y a Papa Sow, Siteu et Zarco. D’après l’accusation, ils auraient été payés par le fils du président pour faire le nécessaire. Ailleurs, il se dit que ce sont des gens qui sont plutôt rémunérés pour la défense de leur quartier. Tout est ainsi dans la sémantique. Et selon le bord où l’on se trouve.
Depuis Grand-Yoff, le lutteur Zarco reconnait le contact avec le fils du président, mais dément formellement toute idée de recrutement de nervis. ‘’Nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est le développement de Grand-Yoff, rien de plus. C’est le seul ‘gatsa-gatsa’ qui nous intéresse. Amadou Sall est effectivement venu ici et est en train d’aider les jeunes de Grand-Yoff. N’a-t-il pas le droit ? Et nous, jeunes de Grand-Yoff, ne méritons-nous pas de recevoir l’appui des autorités de ce pays ? Pourquoi cela ne dérange que quand c’est Grand-Yoff ? Quiconque viendra ici pour nous aider, nous sommes preneurs. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. Il n’a jamais été question d’être des nervis de qui que ce soit’’.
Cela dit, Zarco soutient qu’il est hors de question de laisser des gens venir à Grand-Yoff pour semer le chaos. ‘’Si Ousmane Sonko veut des gens qui se battent pour lui, il n’a qu’à aller prendre ses enfants. Nous, nous nous battons pour le développement de Grand-Yoff. Pourquoi ils ont laissé toutes les localités pour venir semer le bordel à Grand-Yoff ? Parce que c’est ici que se trouvent les clochards et les vauriens ? Nous n’allons pas accepter d’être les clochards et les vauriens de qui que ce soit. Nous n’allons pas laisser les gens venir ici semer le bordel, parce que ce sont nos mères et nos enfants qui vont en pâtir’’.
Mais est-ce que les nervis sont uniquement du côté du pouvoir ? Comment qualifier ces manifestants qui détruisent et pillent les biens appartenant à d’autres privés, Sénégalais comme non Sénégalais ? Ceux qui ont tué Doudou Fall dans sa mairie à la Médina, ne sont-ils pas aussi criminels que les gros bras qui étaient dans le pick-up et qui ont tué Gora ?
En tout cas, pour Zarco, les voleurs et les agresseurs sont à chercher dans le camp d’Ousmane Sonko. ‘’C’est Sonko qui est avec les voleurs et des agresseurs. C’est pourquoi ils veulent coute que coute semer le chaos pour mener leur forfait. Grand-Yoff ne peut pas en faire partie. Nous ne sommes ni des voleurs ni des agresseurs et nous n’avons pas besoin de nervis chez nous. S’ils veulent se battre et brûler, ils n’ont qu’à utiliser leurs enfants et aller le faire ailleurs. S’ils veulent marcher en paix, ils peuvent le faire librement’’.
‘’On peut considérer comme nervi toute personne qui fait de la sécurité sans formation et sans carte professionnelle’’
Garde rapprochée, cet agent qui préfère maintenant accompagner les artistes où il y a moins de risques, s’est voulu plus précis dans la définition même qu’il faut donner au concept de nervi. Il déclare : ‘’Il y a beaucoup d’amalgames. Tout le monde parle de nervi sans savoir ce que c’est. Or, on peut considérer comme nervi toute personne qui fait de la sécurité sans formation, ni carte professionnelle. Voilà les nervis et ce sont eux les sources de certains débordements. Quand on est bien formé et qu’on a notre carte, on ne peut tout se permettre.’’
À la question de savoir qui du pouvoir ou de l’opposition recrute des nervis, il rétorque : ‘’Tout le monde peut en recruter. Je t’ai dit que depuis quelque temps, je ne travaille plus avec les politiques, mais seulement avec des artistes. Certains recrutent parce qu’ils ont un événement ; d’autres recrutent pour contrecarrer leurs adversaires. Selon l’objectif que l'on recherche, on peut privilégier soit des professionnels soit des nervis. Tout le monde sait comment marche ce pays.’’
HALTE AUX DÉRIVES AUTORITAIRES DE MACKY SALL
Ce qui a choqué plus d’un, c’est la violence inouïe abattue sur monsieur Sonko, maire de Ziguinchor et candidat aux élections présidentielles du 25 février 2024 - COMMUNIQUÉ DU COMITÉ CULTUREL POUR LA DÉMOCRATIE AU BÉNIN
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité culturel pour la démocratie au Bénin, reçu samedi 26 mars, relatif à la situation sociopolitique nationale.
« Les informations qui nous sont parvenues ces derniers temps du Sénégal ne sont pas rassurantes. Des atteintes graves aux libertés fondamentales ont été commises. Alors que des dizaines de milliers de Sénégalais se rassemblent pour soutenir leur leaders, le pouvoir néocolonial de Macky Sall a opéré des arrestations au sein de l’opposition dont des journalistes accusés de mettre en cause l’impartialité de la justice sénégalaise dans le dossier Ousmane Sonko. Mais ce qui a choqué plus d’un, c’est la violence inouïe abattue sur monsieur Sonko, maire de Ziguinchor et candidat aux élections présidentielles du 25 février 2024.
En effet, c’est en direct que tout le monde a suivi sur les réseaux sociaux la violence avec laquelle le chef de l’opposition sénégalaise a été extrait de force par les unités d’élite de la police nationale et de la gendarmerie en brisant les vitres de sa voiture.
- sa maison est assiégée
- la liberté de culte lui est interdite ainsi que celle de circuler librement
- ses meetings sont interdits.
- on empêche ses enfants d’aller à l’école et son épouse d’aller au travail.
Par ce communiqué, le CCDB
- dénonce avec la dernière rigueur les dérives autoritaires du pouvoir dictatorial de Maky Sall
- apporte tout son soutien au peuple sénégalais dans la défense de ses droits fondamentaux ainsi qu’au chef de l’opposition Monsieur Ousmane Sonko.
Aux démocrates et aux patriotes sénégalais, le CCDB leur adresse un message de solidarité et de courage dans leur combat pour la sauvegarde et la consolidation des acquis démocratiques dans leur pays.
Non à l’instrumentalisation de la justice
Le peuple sénégalais vaincra"
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MBOUGAR SARR DANS L'ITALOPHONIE
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par trois écrivains dont deux Sénégalais.
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, puis les Sénégalais Boubacar Boris Diop et Mbougar Sarr.
Ce rayonnement mondial de la culture à travers la littérature africaine ne laisse pas indifférents des centres culturels européens. Pour preuve, l’Institut culturel italien de Dakar a décidé d’honorer ces artistes africains et afro descendants, aussi bien ceux connus comme moins connus à travers une exposition dans laquelle Mohamed Mbougar Sarr figure en bonne place.
L’exposition a lieu dans l’enceinte de l’institut cultuel à Fann Résidence. En marge du vernissage de l’exposition en présence de l’artiste, AfricaGlobe a interrogé, Serena Cinquegrana, la directrice de l’Institut culturel sur cette exposition réalisé par qui explique le sens et la portée de cette exposition.
Pour mémoire, le 3 novembre 2021, le prestigieux Prix littéraire Goncourt a été attribué au jeune écrivain Mohamed Mbougar Sarr pour son livre «La plus secrète mémoire des hommes», (448 pages), coédité par Philippe Rey (France) et Jimsaan (Sénégal).
Quelques jours plus tôt le 26 octobre le vétéran Boubacar Boris Diop, journaliste et écrivain a, lui, remporté le prix international de littérature Neustadt, pour son livre-témoignage sur les cent jours du génocide rwandais, «Murambi, le livre des ossements» (220 pages), publié par les éditions Zulma en 2014.
La même année et quelques semaines avant Boris Diop, sur le plan africain, c’est le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah qui remporte le prix Nobel de littérature, pour sa narration « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents’’. Il est auteur d’une dizaine de romans, dont « Paradise » et « Près de la mer ».
Les Africains ne peuvent que se réjouir de cette performance alors que trop de problèmes minent le contient et que l’on a tendance à penser que tout va toujours mal et partout. C’est pour changer cette approche que Medici con l’Africa l’ONG italienne s’est associé à l’institut italien pour présenter cette exposition en hommage à ces belles plumes d’Afrique, mais aussi des plumes beaucoup moins célèbres, mais pertinentes, voire percutantes.