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25 juin 2025
LE SILENCE ASSOURDISSANT D'IDRISSA SECK ET AMINATA MBENGUE NDIAYE SUR LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE NATIONALE
Depuis les violentes émeutes des 15 et 16 mars dernier qui ont fait trois(3) morts et occasionné des centaines d’arrestations dans les rangs du parti Pastef, ils se sont emmurés dans un silence lourd
Depuis les violentes émeutes des 15 et 16 mars dernier qui ont fait trois(3) morts et occasionné des centaines d’arrestations dans les rangs du parti Pastef, ils se sont emmurés dans un silence alourdissant. Pourtant, ils sont à la tête d’augustes institutions de la République et n’avaient pas hésité à monter au créneau en mars 2021 pour condamner fermement les évènements d’alors et apporter leur soutien « indéfectible » au chef de l’Etat, Macky Sall. Eux c’est, bien évidemment, Aminata Mbengue Ndiaye, la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), et Idrissa Seck, patron du Conseil économique social et environnemental (CESE). Il faut dire que, depuis mars 2021, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, l’éventualité d’une troisième candidature du chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar ayant fini par mettre du plomb dans les ailes de son alliance avec l’Alliance Pour la République (APR), pour ce qui est du Ps, et du sable dans le succulent “Mburu ak Soow” concernant Rewmi.
Présidant la première session ordinaire de l’année 2021 du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) au mois de mars de la même année, tout juste après les émeutes tragiques qui avaient secoué le pays, Mme Aminata Mbengue Ndiaye s’était exprimée sur la tension politico-sociale qui prévalait alors. Elle avait appelé au calme et au dialogue pour la concorde des cœurs en témoignant sa “loyauté” et son soutien indéfectibles à son mentor, Macky Sall, “président de tous les Sénégalais”. « Nous invitons donc à une dynamique de dialogue politique franc et sincère afin de crédibiliser davantage le système démocratique et les institutions républicaines. En tant que pays futur producteur gazier et pétrolier, le Sénégal a besoin d’un large consensus dynamique autour du chef de l’Etat afin que l’on profite au maximum de ces ressources naturelles », avait aussi soutenu la patronne de cet organe consultatif chargé d’étudier et de donner des avis motivés sur les politiques de décentralisation, d’aménagement et de développement du territoire.
Or, s’agissant des derniers évènements qui ont suivi le renvoi du procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, c’est le silence radio au Parti socialiste ! Aminata Mbengue Ndiaye fait l’objet d’une fronde dans sa propre formation politique — qu’elle dirige depuis le rappel à Dieu du président Ousmane Tanor Dieng le 15 juillet 2019 à Bordeaux, en France – après sa décision de participer à la présidentielle du 25 février sous la bannière de la coalition Benno Bokk Yakaar. Une pilule dure à avaler pour une large frange des socialistes qui entendaient déposer leur propre caution pour cette échéance électorale majeure et se démarquer ainsi d’une troisième candidature de Macky Sall qui pourrait mettre ce pays à feu et à sang. Dans ce contexte, difficile pour la dirigeante socialiste d’afficher son soutien au président Macky Sall de plus en plus contesté par l’opposition, des secteurs de la société civile et certains organismes internationaux qui surveillent le Sénégal comme du lait sur le feu.
En ce qui concerne le leader de Rewmi, Idrissa Seck, il n’avait pas hésité en mars 2021, après l’officialisation de son idylle “Mburu ak Soow” avec le président de la République Macky Sall, à clouer au pilori Ousmane Sonko qu’il avait devancé de peu à la présidentielle de 2019. « Les graves troubles à l’ordre public intervenus ces derniers jours dans notre pays, avec leur cortège de drames et de préjudices infligés à de paisibles citoyens et à des hôtes qui ont choisi d’investir et de vivre chez nous, procèdent du refus d’un citoyen de se soumettre à la justice de son pays, devant laquelle il a été attrait par une plainte pour viol présumé, déposée par une autre citoyenne, d’égale dignité et d’égale droit. J’exprime toute ma solidarité et ma compassion à l’endroit des compatriotes et hôtes qui ont subi des dommages dans leurs biens et dans leurs personnes et exhorte l’État à les secourir au mieux. J’exprime toute ma fierté, toute ma reconnaissance, toutes mes félicitations à nos forces de sécurité et de défense, les meilleures au monde, pour leur professionnalisme, leur courage, leur sens de la mesure et de la responsabilité qui ont permis de contenir des assauts d’une violence inouïe, avec une admirable maîtrise», avait déclaré en mars 2021 Idrissa Seck qui avait rejeté deux ans auparavant les résultats du scrutin présidentiel de 2019.
Nouvelle perte de la voix pour Idy !
A l’instar de Aminata Mbengue Ndiaye, le patron de Rewmi, qui dirige depuis l’officialisation de son idylle avec le chef de l’Etat, l’assemblée consultative disposant d’une expertise dans les domaines économiques, social et environnemental (CESE), est resté aphone sur les derniers évènements qui ont secoué le pays. Il faut dire que la nomination d’Amadou Ba à la primature et les signes avant-coureurs d’un non-respect d’un protocole officieux devant faire de lui le 5e président de la République du Sénégal, incitent de plus en plus l’ancien Premier ministre du président Wade à la prudence. Après avoir fait, en février dernier dans sa ville de Thiès, des prières pour l’actuel locataire de l’avenue Léopold Sédar Senghor. ‘’Que le Seigneur continue d’apaiser votre cœur, de fortifier votre esprit pour que les choix futurs que vous aurez à faire puissent vous valoir un parachèvement de votre parcours déjà exceptionnel d’une telle beauté qu’il n’aura pas d’autre choix que de vous garantir, après une longue et heureuse vie auprès des vôtres, une mention honorable sur les langues de la postérité’’, avait-il alors prié. Des propos mystérieux qui avaient été diversement interprétés alors, d’aucuns y voyant même une volonté de « Ngorsi » de s’affranchir du « Mburu ak Soow », de se démarquer du troisième mandat et de briguer la magistrature suprême en 2024 !
Thiès : un membre de Pastef en prison
La série noire se poursuit pour les membres du parti Pastef de Thiès, suite aux évènements du 16 mars dernier. Parmi les personnes interpellées et déférées au parquet de Thiès, 3 ont connu hier leur sort à ce niveau, après plusieurs retours de parquet. Elles sont poursuivies pour appel à l’insurrection et destruction de biens appartenant à autrui. Finalement, c’est Omar Thiam qui a été placé sous mandat de dépôt et envoyé à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Thiès. Quant à Abdou Mbodji Sène et Bamba Fall, ils ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire.
Xrum Xaax et Cheikh Oumar Diagne en prison
Moins de deux mois après leur libération, Cheikh Oumar Diagne et Abdou Karim Guèye alias Karim Xrum Xaax retournent en prison. Ils ont été placés sous mandat de dépôt hier par le doyen des juges d’instruction pour atteinte à la sûreté de l'État. Les mis en cause avaient fait des déclarations sur Facebook.
3 militantes de Pastef dont un professeur envoyées en prison
Finalement, c’est hier que les trois militantes de Pastef ont connu leur sort. Elles ont été arrêtées à la cité Keur Gorgui le mercredi 15 mars alors qu’elles voulaient rendre visite à Ousmane Sonko dont le domicile a été barricadé par les forces de défense et de sécurité. Après un quatrième retour de parquet depuis le vendredi 17 mars, Mame Binta Djiba, professeur de français, Pascaline Diatta, traiteur et Aïssatou Sané enseignante au préscolaire, ont été présentées hier au juge d’instruction du 3e cabinet. Elles sont placées sous mandat de dépôt.
Retour de parquet pour El Malick Ndiaye de Pastef
Placé en garde à vue depuis mercredi, le chargé de communication de Pastef attend d’être édifié sur son sort. El Malick Malick Ndiaye a été déféré hier au parquet de Dakar, mais il a bénéficié d’un retour de parquet, puisque les cabinets d’instruction sont débordés depuis les manifestations du 16 mars. Pour rappel, M. Ndiaye est interpellé pour un post sur sa page Facebook dans lequel il déclare : «Nous informons, en prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, qu’un individu habillé aux uniformes de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) a aspergé d’une substance inconnue le Président Ousmane Sonko. Le président se fait consulter dans un bureau du tribunal après un malaise au tribunal. Il sera évacué d’un moment à l’autre (…)».
Le Saemss et le Cusems de Mbacké décrètent un jour de grève
Les sections Saemss et Cusems du département de Mbacké ont établi un plan d’actions pour dénoncer l’arrestation de leur camarade du Pastef, Babacar Sarr, professeur au CEM Mbacké 3, ainsi que certains élèves interpellés par les forces de l’ordre. Les syndicalistes ont décrété un débrayage vendredi à partir de 9h, et une journée de grève totale le samedi 25 mars 2023. Par leur acte, le Saemss et le Cusems de Mbacké exigent la libération sans condition de Babacar Sarr et des élèves. D’ailleurs, les élèves du CEM Mbacké 3 ont délogé leurs camarades des autres collèges et lycées de la commune pour réclamer la libération de leur prof d’histoire et de Géographie, Babacar Sarr. Après un retour de parquet, Babacar Sarr a été placé sous mandat de dépôt hier. Il sera jugé le 30 mars 2023 au tribunal de Diourbel.
Les élèves du lycée Issa Rouhou Laye dans la rue
Les cours sont perturbés, surtout dans les établissements publics, depuis les manifestations du 16 mars. Pour cause, les arrestations d’élèves lors des échauffourées. Depuis lors, leurs camarades ont boycotté les cours pour exiger leur libération. Les élèves du lycée Issa Rouhou Laye des Parcelles Assainies délogent chaque jour leurs camarades des autres écoles publiques et privées. Hier, ils ont marché jusque devant les locaux du groupe «Walfadjri» pour exprimer leur colère. Leur porte-parole, Mame Sira Preira a indiqué qu’ils sont venus devant les locaux de «Walf» pour se faire entendre. A l’en croire, un de leurs camarades, Serigne Mourtalla Niass est arrêté le jeudi passé devant la porte de leur maison alors qu’il ne manifestait pas. Il a été déféré, dit-il, le lundi au tribunal de Dakar, mais jusqu’à présent son sort n’est pas scellé. Selon Mame Sira Preira, depuis lors, il n'y a pas de cours au lycée et les écoles environnantes. On signale la détention d’un autre élève en classe de Terminale S2 du même lycée. A suivre !
Sédhiou : Les manifestants relaxés par la justice
A l’instar des magistrats de Dakar, leurs collègues de Ziguinchor et de Sédhiou sont en train de traiter les dossiers des manifestants arrêtés par les forces de défense et de sécurité. Hier, dix prévenus étaient à la barre du tribunal de Sédhiou pour participation à une manifestation non autorisée. Au terme de l’audience, les dix prévenus ont été acquittés pour une nullité des procès-verbaux. Cette nullité a été soulevée par la défense, Me Djiby Diagne et Cie. Ils sont suivis par la cour.
Diourbel : 8 des 11 membres de Pastef libres
Onze sympathisants d’Ousmane Sonko étaient appelés à la barre du Tribunal de grande instance de Diourbel pour participation à une manifestation non autorisée. Le tribunal a finalement relaxé 8 prévenus dont les deux maîtres coraniques. Trois membres de la Jeunesse patriotique seront édifiés sur leur sort le 30 mars prochain. Le député Cheikh Thioro Mbacké était au tribunal pour soutenir ses camarades de parti.
Une gérante d’un point de vente Wave arrêtée à Aibd
La quarantaine, mère de famille et domiciliée à Kaolack, D. Diop s’est embourbée dans une rocambolesque histoire d’abus de confiance. Il y a un peu moins de trois ans, alors qu’elle était la gérante d’un point de vente Wave, D. Diop a fait un trou de 13 680 872 Fcfa. Elle réussit à obtenir un visa pour la Turquie où elle part s’installer. Ses supérieurs effectuent alors un audit qui révèle le trou dans les caisses. Les responsables de Wave portent l’affaire en justice, mais D. Diop était déjà introuvable. Pire, même sa famille ignorait où elle se trouvait. C’est après d’intenses investigations que les éléments de la brigade de recherches de Kaolack ont découvert qu’elle était allée s’installer en Turquie. Entretemps, D. Diop a contacté un des responsables de Wave pour lui faire savoir qu’elle regrettait ses actes et qu’elle envisageait de restituer l’argent. Mais puisqu’un de ses enfants est décédé, elle n’a eu d’autre choix que de venir assister aux funérailles, après avoir manqué l’inhumation de son fils. Toutefois, elle était loin de se douter que les flics étaient au courant de son retour. Malgré tout, D. Diop réussit à passer à travers les mailles des filets des policiers. Alors qu’elle se trouvait à l’aéroport international de Diass où elle s’apprêtait à s’envoler à nouveau pour la Turquie, elle est interpellée par les policiers de la capitale du Saloum. Elle est placée en garde à vue au commissariat central de Kaolack à la suite de son interrogatoire et sera déféré aujourd’hui.
Kédougou : un site d’orpaillage démantelé à Madina Sirimina
La brigade de gendarmerie territoriale de Saraya a démantelé mercredi un site d’orpaillage clandestin à Madina, un village de la commune de Missirah Sirimana, a indiqué jeudi à l’APS son commandant, Abdoulaye Diaw. C’est grâce au renfort de trois pelotons de l’escadron de surveillance et d’intervention qu’elle a réussi à mettre fin aux activités menées sur le site d’exploitation en pleine extension. Les occupants des lieux ne disposaient d’aucune autorisation leur permettant de pratiquer l’orpaillage. Les gendarmes sont entrés en action après avoir reçu une information faisant état de la présence d’une forte colonie d’étrangers dans ce village où l’exploitation clandestine de ressources aurifères a pignon sur rue. Les forces de défense et de sécurité ont saisi sur place une dizaine de motos, des marteaux piqueurs, des panneaux solaires et des groupes électrogènes. Toutefois, aucune arrestation n’est à signaler, les occupants des lieux ayant préféré prendre la fuite. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Menaces de grève dans le secteur énergétique
Une grève plane dans le secteur énergétique. L’intersyndicale des travailleurs du pétrole, du gaz et des activités connexes qui regroupe le Syndicat national des travailleurs, des transports hydrocarbures et poids lourds du Sénégal et le Syndicat national des travailleurs, du pétrole, du gaz et des activités connexes que dirige Mathurin Sagna. Elle a tenu hier un point de presse pour annoncer son intention de déposer dès ce vendredi un préavis de grève sur la table du Gouvernement. Ce, pour mettre fin aux caméras de surveillance de la société Total sur les véhicules des chauffeurs en voyage, exiger l’extension de la convention collective du pétrole et du gaz par la signature d’un arrêté du ministre de tutelle et la hausse des salaires dans le secteur face à la cherté de la vie. Les syndicalistes estiment, d’ailleurs, que ces caméras de surveillance entravent l'intimité des chauffeurs.
Colère des boutiquiers contre l’Etat
Les responsables de l’Union Nationale des Boutiquiers du Sénégal (Unbs) déplorent l’irresponsabilité de l’État face à la pénurie du sucre qui prévaut actuellement. Ils accusent les autorités de protéger la Compagnie Sucrière Sénégalaise (Css) et les grossistes qui imposent leurs prix en violation des tarifs homologués. A en croire ces boutiquiers, l’État a fixé des prix sans tenir compte des frais de la chaîne logistique de distribution du sucre qui est très prisé par les ménages durant le ramadan. C’est pourquoi, l’Unbs demande au président de la République d’intervenir pour résoudre le problème face à l’incapacité du ministère du Commerce dont les services ne font que traquer les détaillants.
Fête des récupératrices de Mbeubeuss
Les récupératrices de Mbeubeuss ont célébré, avant-hier, le mois dédié à la femme à leur manière avec le concours du projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged). Une cérémonie qui a permis aux responsables du projet de procéder à la remise de 5.000 kits scolaires et des équipements de transformation de produits alimentaires aux maisons de la femme de Malika et Keur Massar et du matériel de nettoiement aux acteurs communautaires. La rencontre a été une occasion pour le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique d’exprimer la volonté de l’État de parachever le programme de modernisation de la décharge de Mbeubeuss.
ELIMINATOIRE CAN 2024, VIRAGE DECISIF POUR LES LIONS
Les « Lions » du Sénégal feront face vendredi à 18h aux « Mambas » du Mozambique dans un duel qui s’annonce décisif pour la qualification à la prochaine CAN prévue en janvier-février 2024 en Côte d’Ivoire.
Les « Lions » du Sénégal feront face vendredi à 18h aux « Mambas » du Mozambique dans un duel qui s’annonce décisif pour la qualification à la prochaine CAN prévue en janvier-février 2024 en Côte d’Ivoire. Déjà leaders du groupe L avec six points en autant de sorties, les champions d’Afrique vont tenter de rester dans leur sillage de leur sacre continental et leur bon parcours à la Coupe du monde Qatar 2022, avec en prime, une place en 8e de finale.
Mais aussi maintenir la bonne dynamique dans laquelle se sont inscrites les sélections nationales avec les trophées au CHAN et à la CAN U20. Devant son public, il sera donc question pour l’équipe du Sénégal de confirmer son statut de favori et de faire un pas décisif vers la qualification en attendant le déplacement pour la manche retour prévue le 28 mars à Maputo.
Une seconde victoire face aux Mambas permettra aux Lions de conforter, avec 12 points, la première place de la poule L et de larguer à 10 points le Rwanda (2 points) et le Bénin (1 point) qui ont fait match nul (1-1).
Le Mozambique qui a réussi à se positionner à la 2e place du groupe L avec une victoire contre le Bénin et un nul contre le Rwanda a totalisé 4 points. Ils n’auront donc aucune autre visée que de s’imposer contre le Sénégal lors de ce match aller et lui ravir purement et simplement la première place. A ce titre, le sélectionneur des Lions a déjà sonné l’alerte. Pour Aliou Cissé, sélectionneur des Lions du Sénégal, il va falloir se méfier de cet adversaire.
Pape Gueye forfait !
« On a une troisième et quatrième journée très importante et il ne faut pas oublier aussi que nos deux dernières journées se joueront à l’extérieur que ce soit contre le Rwanda et contre le Bénin. Donc gagner les deux prochains matchs peut nous aider surtout que c’est contre une équipe qui est notre challenger avec 4 points, qui est difficile à manœuvrer et qui a en son sein des joueurs intéressants. Mais je crois qu’on les a très bien supervisés. On est en train de mettre en place un plan pour les contrarier et empocher les trois points », a-t-il alerté. Dans cet élan, le sélectionneur national peut compter sur un groupe remanié marqué par l’absence de dix joueurs mondialistes et le rappel de quelques jeunes espoirs.
Après une blessure qui l’a privé de Coupe du monde, Sadio Mané va faire son retour et conduira les troupes vers la qualification et la défense de leur titre de champion d’Afrique à la CAN en Côte d’Ivoire.
A noter également que Pape Gueye sera absent pour ce match. L’annonce a été faite par le sélectionneur national, Aliou Cissé. « On est ensemble depuis lundi. On a fait trois séances, notre quatrième on la fera aujourd’hui. L’ensemble du groupe est là, mais Jakobs est touché et remplacé par Sidibé. Pape Gueye a repris hier, mais il a une contusion osseuse selon les médecins. Donc, il sera indisponible pour demain », a-t-il déclaré.
Le milieu de terrain du Sénégal et du FC Séville est arrivé blessé au regroupement des champions d’Afrique. Et il n’est pas encore remis de « sa contusion osseuse ». Même s’il s’est entraîné mercredi 21 mars, le staff médical préfère ne pas prendre de risque.
La composition probable
Alfred Gomis-Sabaly, Koulibaly, Abdoulaye Seck, Abdallah Ndour-Nampalys Mendy, Gana Guèye, Sadio Mané-Krépin Diatta, Iliman Ndiaye, Boulaye Dia
RAMADAN, PRESCRIPTIONS ET PROSCRIPTION DU PR GALLO DIOP
Le ramadan a démarré jeudi au Sénégal. Les jeûneurs restent au moins sans boire, ni manger, de l’aube au crépuscule et ce durant un mois. Ce nouveau régime requiert des changements de comportements. le Professeur Gallo Diop donne quelques commandations.
Le ramadan a démarré jeudi au Sénégal. Les jeûneurs restent au moins sans boire, ni manger, de l’aube au crépuscule et ce durant un mois. Ce nouveau régime requiert des changements de comportements. Dans une note adressée aux populations, le Professeur Gallo Diop prescrit le code de conduite à tenir durant le mois béni.
L’eau au lieu des limonades
La consommation de l’eau est vivement recommandée durant cette période de diète. A l’inverse, les limonades sont déconseillées. En lieu et place, le spécialiste préfère les jus naturels moins sucrés. On ne doit pas aussi se goinfrer lors de la rupture comme on a l’habitude de voir. Le mieux, c’est de boire d’abord de l’eau chaude et progressivement prendre des aliments et tout le long du mois essayer autant que faire se peut, de varier les menus.
Éviter le sucre et les pâtisseries
L’abus des sucreries et des pâtisseries est préjudiciable. D’ailleurs, le jeûne doit être pratiqué par les sujets en bonne santé. La preuve, la personne atteinte d’ulcère ou qui a des problèmes gastriques si elle observe le jeûne, cela peut favoriser l’apparition des douleurs abdominales, des saignements ou les perforations des muqueuses lorsque l’estomac est creux. Idem quand on souffre de problèmes hormonaux graves, ou qu’on a de la fièvre, avec des conséquences fâcheuses possibles.
Prise de médicaments et ramadan
Il est aussi difficile de concilier la prise de médicaments et le jeûne. Parce que la probabilité que les effets secondaires surviennent est réelle pour les jeûneurs tenus de prendre les médicaments tels que l’aspirine, la quinine, certains médicaments du cœur, antidiabétiques. Ils favorisent les hypoglycémies avec des signes avant-coureurs que sont les maux de tête, les tremblements, la faim douloureuse. L’évolution pouvant se faire vers une chute avec syncope.
Hygiène et Sommeil
Côté hygiène du sommeil : un individu adulte normal dort, selon le besoin éprouvé, 6 à 8 heures. Au fil de l’âge, notre temps de sommeil se réduit. Durant le ramadan, l’agenda classique est : réveil vers 4 ou 5 heures du matin. À l’aube, on consomme de l’eau et un petit repas pour compenser la privation d’aliments et de boisson durant la journée. Celle-ci est rythmée par des prières obligatoires et surérogatoires (nafila) plus ou moins prolongées. Donc pas beaucoup de temps pour un sommeil réparateur pour le jeûneur. Conséquence inéluctable : accumulations de dettes de sommeil. La consommation d’eau et de boissons et excitants (caféine, thé trop fort, etc..) complètent des facteurs perturbateurs du sommeil durant le ramadan. En outre, le fait que la nourriture soit épicée (poivre, piment et autres) et grasse, tard le soir, entraîne des lenteurs de digestion et des remontées gastriques, provoquant des réveils nocturnes.
Le fait de manger trop salé et trop sucré influe négativement sur la qualité du sommeil. Résultats des courses : des dettes accumulées de sommeil : lourdeurs, maux de tête, irritabilité, douleurs diffuses, trous de mémoire et mauvaise concentration. Pour une meilleure gestion du besoin minimal de sommeil, il faut exploiter toutes les occasions, de nuit, comme de jour, pour dormir suffisamment et se reposer. Il n’y a pas de solutions miracles. Quelques ‘’‘astuces’’ : grasse matinée pour les uns, sieste pour certains, ou petits ‘‘sommeils’’ répétés pour les autres.
Ramadan et activités physiques
Durant ce mois les exercices physiques ne sont pas proscrits. La pratique du sport en période de ramadan est possible, si elle est encadrée par des précautions. Faire du sport en pleine journée pour un jeûneur n’est pas recommandé. Que faire ? Deux options s’offrent :
-une activité physique modérée, durant une trentaine de minutes et terminer à temps pour pouvoir prendre sa douche et attendre la rupture du jeûne dans les minutes qui suivent ;
-ou bien rompre le jeûne, manger léger, aller faire son sport, puis mieux manger après.
Au-delà de tout, les règles d’hygiène sont à respecter. Les mesures barrières ne doivent pas être jetées aux oubliettes car le coronavirus circule encore même si c’est avec une faible intensité. Le lavage des mains, le respect dans la distance sociale devenue par la suite distance physique, le port du masque, l’application de gel hydro-alcoolique doivent être de vigueur dans des zones de rassemblement.
Carence nutritionnelle vers la fin du mois
Au fil des jours, du mois béni se manifestent les carences nutritionnelles. Il s’agit de la grande fatigabilité, des crampes, des fourmillements aux pieds et mains. Des fortifiants comme les fruits, les légumes, les protéines, les produits laitiers voire une supplémentation multivitaminée pharmaceutique sont recommandés.
Dernier conseil
Le jeûne a des effets bénéfiques sur la santé du sujet. Toutefois, ce dernier est tenu de respecter certaines prescriptions lorsqu’il traîne certaines maladies. D’une manière générale, un régime alimentaire s’impose pour compenser les carences nutritionnelles au fil des jours du mois béni de ramadan.
LES SYNDICATS D'ENSEIGNANTS EN GUERRE
Suite aux manifestations de ces derniers jours, des enseignants ont été arrêtés. Pour leur libération, des syndicats d’enseignants sonnent la mobilisation de leurs membres.
Suite aux manifestations de ces derniers jours, des enseignants ont été arrêtés. Pour leur libération, des syndicats d’enseignants sonnent la mobilisation de leurs membres.
Dans un communiqué qui nous est parvenu, l’Union des enseignants du Sénégal (UES) a actionné son troisième plan d’action. L’UES a ainsi décrété 48 heures de grève totale le mardi 28 et le mercredi 29 pour dénoncer en premier les arrestations arbitraires d’enseignants et d’élèves.
Mais également l’immobilisme du gouvernement par rapport aux points de revendication déclinés dans le préavis déposé le 10 janvier 2023 notamment le règlement de la question des décisionnaires ; l’allongement optionnel de l’âge de la retraite à 65 ans, la reprise de la formation diplômante des PC et autres.
L’UES demande ainsi à ses militants de se mobiliser et d’observer massivement ce mot d’ordre pour la libération de leurs collègues, mais aussi pour la résolution des autres points de revendications.
32 ANS APRES, RETOUR SUR LE DRAME DE LA SONACOS
C’est l’une des plus grandes catastrophes et probablement la plus grave de type industriel que le Sénégal ait connu. L’explosion d’un camion-citerne d’ammoniac à l’usine de la Sonacos a fait des centaines de victimes.
C’est l’une des plus grandes catastrophes et probablement la plus grave de type industriel que le Sénégal ait connu. L’explosion d’un camion-citerne d’ammoniac à l’usine de la Sonacos (Société nationale pour la commercialisation des oléagineux du Sénégal) a fait des centaines de victimes. Survenue le 24 mars 1992, un jour de ramadan, cette tragédie a causé la mort de 40 personnes sur le coup et fait des centaines de blessés.
Selon le ministère français de la Transition écologique, le 23 mars, la veille de l’accident, la citerne en cause avait été chargée à 16 h à partir du stockage de l’usine d’engrais, puis conduite à l’usine de traitement de tourteaux et mise en place au niveau du poste de dépotage de l’unité de détoxication.
Elle n’avait pas été raccordée ; une citerne identique étant déjà en déchargement. L’unité de détoxication, qui ne dispose pas de stockage propre d’ammoniac, est alimentée directement à partir des citernes de transport.
D’après la même source, le lendemain à 13 h 30, la citerne s’ouvre brutalement au niveau d’une virole centrale qui se déroule complètement à plat. L’avant et l’arrière de la citerne, peu déformés, sont propulsés par réaction. Dans une trajectoire vraisemblablement horizontale, l’avant de la citerne « fauche » une partie des installations puis défonce le mur d’un local électrique.
La trajectoire de l’arrière de la citerne est plus difficile à établir. Compte tenu des constatations effectuées, il est, semble-t-il, propulsé vers le haut avec un angle d’environ 45°. Après avoir heurté avec violence un important linteau en béton armé du bâtiment voisin, il ricoche en direction de l’installation de détoxication et provoque les importants dégâts constatés dans les niveaux supérieurs de l’unité.
Cette explosion jugée «la plus mortelle de l’histoire du pays» a enregistré, selon le ministère de la Santé, une quarantaine de morts et trois cents blessés évacués vers les hôpitaux de la ville de Dakar.
Cependant, d’autres chiffres ont parlé d’un lourd bilan humain de 129 morts et 1 150 blessés, victimes brûlées directement ou intoxiquées par les vapeurs. Abdou Diouf, Président de la République du Sénégal d’alors, a décrété trois jours de deuil national.
Suite à cet accident meurtrier, l’Etat du Sénégal a renforcé le dispositif de gestion de catastrophes, afin de les réduire, rassure le directeur de la Protection civile Abdoulaye Noba, joint au téléphone par nos confrères du quotidien « le Soleil ».
FORCES UNIES DE LA NATION
Depuis un certain moment, le Sénégal est sur le qui-vive. Dans ce contexte très particulier marqué par de nombreuses manifestations et arrestations, des associations décident d’unir leurs forces autour d’une plateforme.
Depuis un certain moment, le Sénégal est sur le qui-vive. Dans ce contexte très particulier marqué par de nombreuses manifestations et arrestations, des associations décident d’unir leurs forces autour d’une plateforme. Regroupant 64 organisations politiques, syndicales, citoyennes et de la société civile (…), elle sera officiellement lancée dans les prochains jours, renseigne le communiqué ci-joint que nous vous proposons en intégralité.
« Le Sénégal traverse l’un des moments les plus sombres de son histoire politique. Cet état de fait se manifeste par les libertés individuelles et collectives confisquées, la gabegie érigée en mode de gestion, la parole publique malmenée, des arrestations tous azimuts et le bradage pour une clientèle politique de nos ressources foncières et autres ressources naturelles (minérales, énergétiques, halieutiques, forestières, en eau…).
Les fondamentaux de la démocratie sont menacés par un processus électoral biaisé avec de réelles menaces qui pèsent sur la Constitution.
En outre, la volonté de trahir sa parole donnée en briguant une 3e candidature moralement inacceptable et constitutionnellement illégale est de plus en plus affichée et assumée par le président Macky Sall et ses souteneurs.
Il s’y ajoute une violence inouïe exercée sur des manifestants désarmés par un pouvoir en mal de repères.
Ainsi soixante-quatre (64) organisations politiques, syndicales, citoyennes, de la société civile et des personnalités indépendantes se sont jointes ce mercredi 22 mars 2023 à Dakar pour mettre en place une plateforme de lutte pour la défense et la consolidation des acquis démocratiques. Cette plateforme sera officiellement lancée très prochainement. »
Fait à Dakar, le 22 mars 2023.
Contacts presse : 77 612 27 54 ; 77 511 14 92
Organisations signataires:
ACT SENEGAL
AD/PENCCO
AFRICAJOM CENTER
AFRICTIVISTES
AG/JOTNA
AGIR
ANCA
AND SUXALI NAP SENEGAL
AND/SAXAL LIGGEEY
AND-JËF / PADS
ASUTIC
AWALE-JAMBAAR YI
CAR LENEEN
COALITION JAMMI REEW MI
CREDI
CUSEMS
CUSEMS AUTHENTIQUE
DOOLEL CPR / PIT
ETIC
FEPP TAWFEKH
FORUM SOCIAL SENEGALAIS
FRAPP
GRAND PARTI
GUEDIAWAYE LA BOKK
IMAGINE AFRICA INSTITUTE
ISLAM ET SOCIETES
LD/DEBOUT
LIGUE SENEGALAISE DES DROITS HUMAINS (LSDH)
MIMI2024
MSET
MOUVEMENT AND NAWLE
MOUVEMENT GËM SA BOPP
MOUVEMENT LES SERVITEURS
MOUVEMENT PARTI DE LA CONSTRUCTION
MOUVEMENT Y EN A MARRE
N3M FRANCE
NITTU DEUG VALEUR
PASTEF-LES PATRIOTES
PCS/JENGU TABAX
PEM/YAAKAAR U REEM MI
PENC
PJ2D/AND DOXAL DËGG
PLATEFORME AVENIR SENEGAL BI NU BËG
PRP
PUR
RAJA/S (RESEAU DES ANCIENS JECISTES D’AFRIQUE/SENEGAL)
RECCU FAL MACKY
RENCONTRE AFRICAINE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME (RADDHO)
LA RENCONTRE DES PATRIOTES DU SENEGAL (RPS/ SÉNÉGAL)
RV/AND CI DËGG
RV/REEWUM NGOR
SELS ORIGINEL
SENEGAL DEBOUT-JOG JOTNA
SET
TAXAWU SENEGAL
UNION DEMOCRATIQUE DES ENSEIGNANTES ET ENSEIGNANTS DU SENEGAL (UDEN)
UNION DES FORCES CITOYENNES (UFC)
USL
Personnalités Indépendantes
Cheikh SENE
Demba SEYDI
Mamadou MBODJI
Mamadou NDOYE
Senghane MBODJI
Seydi Ababacar NDIAYE
par Charles Faye
INTOXICATION
Le Macky n’a plus les lumières de feu Ousmane Tanor Dieng, qui fut pour lui, ce que Dansokho a été pour Wade. Nous voilà orphelins d’eux. Que Ramadan et Carême nous ramènent à la raison.
Décapitation. Dégagisme. Tel l’endroit et l’envers d’un pétrodollar from Sénégal, monnayé dans un artifice d’African business, fluctuant sur les propos d’un discours contextuel, ponctué par la bénédiction constitutionnelle, elle-même validée par le OUI référendaire populaire, le 20 mars 2016.
Comme dirait l’autre, il n’y a pas de truands, mais que des naïfs.
Comme toujours, le candide tombe dans le panneau, roulé dans la farine, manquant tel un neveu de rameau de Diderot, d’analyser les âmes, les prédications morales, le discours politique, les extases sensorielles, intègrant émois, libertinages, coquetteries et bien sûr les non-dits. Tels ces intérêts, enfouis dans l’omission des ambitions coupables.
On ne refait pas le monde. On découvre ou redécouvre le connu. Un air de déjà vu, que seul l’inconnu noie dans le cathéter de sa transmission normative.
Qui d’autre en a le pouvoir que l’incertitude ? La vie n’est pas un poker menteur, même si le full bluffe souvent, comme en politique, où la règle du jeu, se conjugue en mode combinaisons, en variables et vérités du moment.
Et que contrairement au Poker, particulièrement en Afrique, et le Sénégal ne fait pas exception, le pré-carré royal s’arrache les quintes, sur un format quinquennal renouvelable à souhait.
On ne devient pas Président en Afrique, pour redevenir ordinaire, tel le citoyen, qui a perdu par extraordinaire, le sens critique de son choix.
N’est-il pas plus question pour lui, de dégager plus, que de tracer les lignes cohérentes du changement optimal ?
A chacun, sa façon de voir et de procéder en conséquence. Sauf, qu’il est bon aussi, de ne pas tomber dans les travers de la radicalisation, quand bien même, cette dernière serait théorisée par ailleurs.
L’Etat, monstre froid, est un mythe. Une intelligence, certes plus mécanique qu’émotionnelle, mais une intelligence qui garde tout de même, toujours á l’esprit, que seules les richesses transformatrices suppléent les recettes fiscales et douanières.
Encore heureux, que la douane sénégalaise n’ait pas été gangrénée, par la politisation des impôts et domaines.
C’en aurait été cuit.
Pour le moment, le pétrodollar n’est qu’une vue de l’esprit, et ce n’est pas demain, comme le dit le Macky, que nous en disposerons en pagaille, pour en dépenser à gogo, à Dubaï, Ibiza ou Dakar City.
Alors, soyons sereins, et faisons preuve de plus de lucidité, pour que les investisseurs et emprunts étrangers, ne perdent pas confiance en nos capacités, à toujours solutionner non contradictions.
Ce ne sont pas les possibilités et valeurs qui manquent. Il est vrai que le Macky n’a plus les lumières de feu Ousmane Tanor Dieng, qui fut pour lui, ce que Dansokho a été pour Wade. Nous voilà orphelins d’eux. Que Ramadan et Carême nous ramènent à la raison.
LE POUVOIR DURCIT LE ROULEAU COMPRESSEUR
Le rouleau compresseur du régime lancé, il y a quelques jours, pour écraser définitivement les dernières lignes de résistance du Pastef et certains activistes avant la prochaine élection présidentielle, continue sa marche désastreuse
Le pouvoir en place accentue sa traque aux voix discordantes lancée contre des activistes et les militants de Pastef en perspective de la prochaine présidentielle. La journée d’hier, jeudi 23 mars, a été ainsi marquée par l’inculpation de l’activiste Abdou Karim Guèye dit Karim Xrum Xax et son ami d’infortune, Pr Cheikh Oumar Diagne, et plusieurs autres partisans du maire de Ziguinchor dont son collègue maire de Keur Massar Sud, Mouhamed Bilal Diatta.
Le rouleau compresseur du régime en place lancé, il y a quelques jours, pour écraser définitivement les dernières lignes de résistance de l’opposition sénégalaise incarnée, aujourd’hui, par le parti Pastef et certains activistes avant la prochaine élection présidentielle, continue sa marche désastreuse malgré les différentes mises en garde de responsables d’organisation de droits de l’homme.
Dans les Commissariats de Police et des Brigades de Gendarmerie nationale, le ballet des nouveaux «délinquants de la République» continue de plus belle entre les bureaux des Officiers de police judiciaire (OPJ), des juges d’instructions et les prisons. Hier, jeudi 23 mars, l’activiste Abdou Karim Guèye dit Karim Xrum Xax et le professeur Cheikh Oumar Diagne ont été renvoyés en prison alors qu’ils venaient de bénéficier, ily a tout juste deux mois et 14 jours, d’une liberté provisoire obtenue le 10 janvier dernier après 4 mois environ de détention préventive pour « diffusion de fausses nouvelles » suite à leurs propos sur la mort de l’Imam Alioune Badara Ndao. Placés en garde à vue le dimanche 19 mars dernier, parla Division des investigations criminelles (Dic) sur des propos qu’ils ont tenus lors de leur conférence de presse organisée avec Dame Mbodj et Clédor Séne, le samedi 18 mars dernier, au cours de laquelle ils ont dénoncé les dérives du pouvoir en place, le Pr Cheikh Oumar Diagne et Karim Xrum Xax ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt par le doyen des juges, Oumar Maham Diallo, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat »
Outre l’activiste Karim Xrum Xax et son ami d’infortune, Pr Cheikh Oumar Diagne par ailleurs candidat déclaré à la prochaine présidentielle de 2024, plusieurs responsables du parti Pastef du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, ont été également envoyés en prison dans la journée d’hier si on se réfère aux informations partagées par Me Cheikh Koureyssi Ba sur sa page Facebook. Il s’agit entre autres, de Mame Binta Djiba, professeur de français, Pascaline Diatta, traiteur, Aïssatou Sané du préscolaire, arrêtées le mercredi 15 mars dernier. Mais aussi du maire de Keur Massar Sud, Mouhamed Bilal Diatta, inculpé pour atteinte à la Sûreté de l’État. Toujours dans cette liste des militants de Pastef traqués, figure le chargé de communication du Pastef, El Hadj Malick Ndiaye. Placé en garde à vue le mercredi 22 mars dernier, par la Sureté urbaine, il a bénéficié d’un retour de parquet et doit être à nouveau présenté au procureur pour « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur le fonctionnement des institutions ».
A l’intérieur du pays, Oumar Thiam, membre du Pastef à Thiès a été également inculpé et placé sous mandat de dépôt pour « appel à l’insurrection et destruction de biens appartenant à autrui » tandis que deux de ses camarades de parti, Abdou Mbodj Sène et Bamba Fall, plus chanceux, ont été placés sous contrôle judiciaire. Il faut dire que depuis le début de ce mois de mars, la machine judiciaire lancée par les autorités aux trousses des militants et responsables du parti Pastef qui, selon moult observateurs de la scène politique sénégalaise, incarne aujourd’hui avec son leader, Ousmane Sonko, la vraie opposition, a déjà fait plusieurs victimes. Des sources proches de cette formation politique fondée en 2014 par Ousmane Sonko font état de plus de 450 militants et responsables arrêtés et traduits en justice.
Avec cette vague d’arrestations, le régime en place semble plus que jamais décidé à faire le vide autour du leader de Pastef avant son audience prévue le 30 mars prochain devant le tribunal correctionnel dans l’affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
COUPABLES D’ÊTRE VICTIMES
Le jeune homme de 22 ans, Mamadou Korka Ba, tué lundi 20 mars 2023 à Bignona, remet sur la table la suite accordée aux décès pendant les manifestations. Généralement, l’autorité se contente d’annonces ou de promesses d’enquêtes sans lendemain
Le jeune homme de 22 ans, Mamadou Korka Ba, tué lundi 20 mars 2023 à Bignona, remet sur la table la suite accordée aux décès pendant les manifestations. Généralement, l’autorité se contente d’annonces ou de promesses d’enquêtes que ne seront jamais réalisées par la suite. La mort reste de ce fait impunie.
Mamadou Korka Ba est la dernière victime connue à ce jour de la répression violente des manifestations au Sénégal. Il n’obtiendrait peut-être pas justice comme ces autres jeunes morts dans des circonstances similaires. Depuis quelques années, le Sénégal connait une tension politique assez âpre. La cause de celleci étant l’interdiction de manifester ou de rassemblements aux hommes politiques, une procédure judiciaire enclenchée contre un membre de l’opposition et un rejet d’une candidature à la présidentielle. Ceux qui bravent cet interdit mettent leur vie en danger. Les victimes de ces répressions ont presque toutes la même fin, aucune poursuite judiciaire contre les présumés auteurs. Les Sénégalais plus particulièrement les familles des victimes ont maintenant l’habitude de porter sous terre les leurs sans jamais être convaincue que la lumière sera faite.
La répression des manifestations aurait ainsi fait une vingtaine de victimes depuis mars 2021. Une balle perdue dont l’auteur demeurera toujours un mystère, des sévices réfutés par les supposés responsables ou encore une grenade lacrymogène dont le danger est minimisé au point de ne pouvoir être nuisible à un individu, voilà assez souvent le discours servi pour dissiper la forte tension médiatique qui a l’habitude de suivre la perte d’une vie. En pareilles situations, l’Etat a tendance à annoncer des enquêtes et promettre aux familles l’application sans failles de la justice pour apaiser leur douleur. Cependant, mise à part la somme d’argent glissée dans l’enveloppe apportée par un responsable politique aux familles, l’action de l’Etat ne se fera sentir qu’au prochain cas de mort violente.
Conséquence ; des jeunes meurent impunément. En majorité, ils sont à peine sortis de l’adolescence ou sont au-delà de la dizaine. De manière soudaine et fortuite, ils décèdent emportant avec eux rêves et ambitions laissant dernière des parents durement touchés. L’impunité au Sénégal, les organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International, ont fini par la marquer de façon indélébile dans leurs publications. Le Sénégal est fréquemment condamné. En 2012, plusieurs personnes sont mortes suite à la tension politique. « Les forces de sécurité sénégalaises doivent cesser de réprimer de manière violente les voix dissidentes », a déclaré Amnesty International lundi 30 janvier après la mort de deux personnes lors d’une manifestation dans la ville de Podor. Il s’agissait de Mamadou Sy, âgé d’environ 20 ans et Bana Ndiaye, (60 ans). Ces deux décès et tant d’autres de la même période n’ont jamais connu une suite judiciaire. L’étudiant Mamadou Diop mort à la place de l’obélisque n’a pas obtenu également justice.
MORT DE 14 MANIFESTANTS EN MARS 2021, TOUJOURS PAS DE LUMIÈRE
Ce spectre de 2012, le Sénégal est en train de le revivre. Le 3 mars 2022, plusieurs manifestations ont été notées après la convocation du leader du Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire dite de Sweet beauty. 14 personnes ont perdu la vie suite aux manifestations violentes.
Le ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba, avait annoncé à l’époque exactement en avril de la même année, la création d’une commission d’enquête indépendante et impartiale. « C’est une commission ouverte et les membres de l’opposition et de la société civile pourront y être pour que cette commission puisse travailler en toute indépendance sur ce que les uns ou les autres ont eu à faire. » Environ deux ans après cette annonce, il n’en est rien ; aucune commission n’a vu le jour. Le rappel des organisations de défense de droits de l’homme en mars 2022 n’a rien changé. « Il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux », avait déclaré le directeur de la Section Amnesty International au Sénégal, Seydi Gassama.
De son côté, le secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho), Sadikh Niasse, avait estimé que « les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et leurs familles de participer au processus judiciaire. L’impunité de l’usage excessif de la force au Sénégal, y compris l’usage illégal d’armes à feu doit cesser ». Alors que les Sénégalais sont en attente d’hypothétiques procès, la liste des victimes continue de s’allonger. La volonté de l’autorité de réprimer toute manifestation laisse présager un bilan plus sombre.
En conseil des ministres du mercredi 22 mars 2022, le président de la République Macky Sall a demandé au gouvernement « de prendre toutes les mesures idoines pour assurer sur l’étendue du territoire national, la sécurisation absolue des personnes et des biens, au regard de certains troubles à l’ordre public observés ces derniers jours dans des localités du pays ». Face à l’injonction de l’autorité suprême, on retrouve des jeunes déterminés à soutenir leur leader politique au péril de leur vie. Pour dire que tout tangue vers un cocktail explosif.