En cette période de ramadan, le cure-dent est en vogue. Le petit bâtonnet a de fervents défenseurs qui en chantent les vertus. Considéré comme ‘’trompe faim’’ ou paré de vertus thérapeutiques, il est trimballé un peu partout, en ces temps de diète.
En cette période de ramadan, le cure-dent est en vogue. Le petit bâtonnet a de fervents défenseurs qui en chantent les vertus. Considéré comme ‘’trompe faim’’ ou paré de vertus thérapeutiques, il est trimballé un peu partout, en ces temps de diète.
Faisant un tour, vers 12 h, au marché de Keur Massar, en cette fin de semaine, l’endroit grouille de monde. À l’intérieur du marché, on rencontre un jeune homme de teint noir, transportant son commerce sur son épaule. Il s’emploie dans la vente de cure-dent, ‘’sothiou’’ en wolof. Il confie qu’il en vend, pendant toute la durée du mois de ramadan et que c’est plus rentable. Pathé Fall renseigne que la vente de ‘’sothiou’’ se porte bien, même en dehors du contexte de ramadan. Car les gens aiment prendre soin de leurs dents.
Il souligne que les femmes en achètent plus, parce qu’elles veulent avoir une bonne haleine. Durant le mois béni de ramadan, les ventes explosent. C’est pourquoi certains se consacrent à l’activité pendant cette période pour se faire de l’argent. En plus de l’hygiène buccale que cela apporte, les ‘sothious’ permettent aussi de tromper l’ennui’’, soutient-il.
Le cure-dent a été fortement recommandé aussi par le Prophète Mohamed, développe Lô Ndame, consommateur fervent de ‘’sothiou’’. ‘’Si c’était possible, j'ordonnerais à ma communauté de se curer les dents avant chaque prière’’, s’exclame-t-il, un bout de bois au coin de la bouche.
‘’Le cure-dents permet de modérer l’haleine en cette période de jeûne’’, explique pour sa part Ramasalihate, entrepreneure dans le domaine artisanal, qui s’en sert comme substitut à la brosse à dents.
En pleine séance de friction, mâchant le bout de bois ou le coinçant simplement dans la bouche, le Sénégalais ne se familiarise jamais autant avec le cure-dent qu’en période de jeûne.
D’une longueur ne dépassant pas les 15 cm, le ‘’sothiou’’ est vendu pour des sommes en apparence dérisoires qui font le bonheur des vendeurs durant le mois de ramadan. Pour nombre de consommateurs, le cure-dent naturel possède de nombreuses vertus. ‘’Il éclaircit la vue, purifie l’haleine, assainit les dents et raffermit la gencive’’, soutient Tidiane, un septuagénaire.
‘’Des microtraumatismes de la gencive et des dents peuvent survenir, suite à une friction excessive et prolongée’’
D’après un médecin trouvé dans une pharmacie située à Keur Massar ‘’Caseba’’ et souhaitant parler sous le couvert de l'anonymat, ‘’le cure-dents renferme effectivement des avantages. Il débarrasse, entre autres, les dents de la plaque bactérienne qui est responsable des maladies parodontales’’. Le chirurgien-dentiste ne manque pas cependant d’énumérer quelques dommages pouvant découler de l’usage du cure-dents. ‘’Des microtraumatismes (agressions) de la gencive et des dents peuvent survenir, suite à une friction excessive et prolongée. Aussi, les débris laissés par le cure-dent peuvent générer des bactéries’’, explique-t-il.
‘’Pour ne pas exposer sa bouche aux conséquences néfastes du cure-dent, un curage de 10 minutes suivi d’un rinçage de la bouche à grande eau suffit amplement’’, recommande le médecin.
Ainsi, ce n’est pas se curer les dents toute la journée ! ‘’Prenez de la dentifrice et nettoyez la bouche au lieu de cracher tout le temps. Soyons des gens qui réfléchissent, utilisons les moyens modernes, cela n’a rien d’anti-islam’’, peste-t-il.
Si certains lui prêtent des vertus aphrodisiaques, d’autres affirment qu’il est formellement ‘’interdit de se curer les dents la nuit’’. Une prohibition respectée par le corps social sénégalais.
Au Sénégal, comme un peu partout en Afrique, personne n’hésite à avoir recours aux plantes médicinales pour se soigner, souvent en même temps que les services de la médecine moderne. Une sorte d’ouverture et d’enracinement dans le domaine de la santé.
On trouve ainsi de nombreux produits dans la pharmacopée, chez les herboristes dans les marchés, dans la rue ou encore à la source, à savoir dans les villages de l’intérieur du Sénégal. Les plantes médicinales sont utilisées entières ou en partie (feuille, tige, racine, écorce, fruit,) dans des préparations galéniques diverses.
De ce fait, en période de jeûne, le cure-dent naturel, appelé ‘’sothiou’’, devient un accessoire prisé par les Sénégalais qui se plaisent à mâchouiller les tiges marron, en sillonnant les rues de la capitale. Le ‘’sothiou’’ est principalement tiré des racines et des tiges d’arbres locaux. Les plus célèbres étant le colatier, le ‘’nep-nep’’, le filao, l’acacia et l’arak (arbre originaire d’Arabie saoudite). Ces tiges sont utilisées par toutes les catégories de la population et détiennent des vertus thérapeutiques avérées, soutiennent les consommateurs.
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE, LA PROBLEMATIQUE DES CAS MANQUANTS
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
C'est le district sanitaire de la ville de Richard Toll qui a abrité hier la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Le thème de cette année était : "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose". Représentant le ministre de la Santé et de l'Action sociale, le préfet du département de Dagana a indiqué qu’en 2022, le District sanitaire de Richard Toll, malgré les performances thérapeutiques, s’est distingué par le nombre de cas incidents manquants à la détection d'environ un tiers non retrouvé et la proportion de décès élevée à 3. Pour Ibrahima I. Ndiaye, les comorbidités associées comme l’infection à VIH et les formes pharmacorésistantes de la maladie compliquent la lutte.
Les principaux déterminants de la maladie qui entretiennent l’épidémie sont, selon lui, la pauvreté, la dénutrition ou malnutrition, l’infection à VIH, la consommation de tabac et le diabète. "Devant un tel fléau, toute la communauté, à tous les niveaux, est interpellée et invitée à plus d’engagement pour mettre fin à cette épidémie. "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose".
En effet, par une synergie d’actions collectives, dit-il, il est possible de mettre fin à ce fléau d'ici 2030 et ainsi atteindre les objectifs de développement durable. D’autant que les résultats obtenus de la lutte contre la pandémie de COVID-19 dans le monde et au Sénégal, en particulier, offrent un bel exemple de riposte efficace et pertinente. ‘’Exploitons, explorons et amplifions tous les avantages que peuvent nous apporter les nouvelles techniques moléculaires de diagnostic rapide de la tuberculose comme le GeneXpert, les nouveaux schémas thérapeutiques courts et oraux, la technologie numérique et l'intelligence artificielle dans la riposte à la tuberculose", déclare l'exécutif départemental.
Ainsi, selon le préfet, 2023 est cruciale pour les personnes engagées dans la lutte antituberculeuse et doit être vue comme l'année de l'espoir et un tournant majeur s’inscrivant dans le sillage d’un Sénégal émergent sans tuberculose. Ce faisant, indique-t-il, plusieurs domaines clés devraient concentrer tous les efforts pour obtenir les résultats escomptés l’accroissement conséquent du financement pour intensifier et accélérer la mise en œuvre des activités.
"Déjà, le budget de l’Etat dédié à l’acquisition des médicaments pour un traitement de la tuberculose et des équipements et produits de Laboratoire pour assurer une prise en charge gratuite, est passé de 260 000 000 FCFA à 800 000 000 FCFA entre 2020 et 2023, soit une augmentation de 308%", révèle M. Ndiaye. Le préfet ajoute qu’il faut l'accès universel au test Xpert MTB/Rif, à travers le renforcement de la disponibilité des appareils et d’un système de transport efficace des échantillons que l’Etat a mis en place, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, le renforcement de la prise en charge des populations vulnérables et des groupes à risque comme par exemple les enfants, à travers un dépistage actif et un traitement préventif de toutes les personnes ciblées, entre autres.
De ce fait, dit-il, responsabiliser chaque citoyen permettra indubitablement de réduire la charge tuberculeuse dans la population par une meilleure détection des cas manquants et une progression constante du succès du traitement. "L’Etat continuera, avec ses partenaires et suivant les instructions avisées de Monsieur le Président de la République, d’accompagner le PNT dans la mise en œuvre optimale du nouveau plan stratégique intégré de lutte contre la Tuberculose, le VIH et les hépatites virales 2023-2030 qui vise essentiellement l’offre de soins intégrés de prise en charge et de prévention à toutes les étapes de la vie. L’accent est mis sur les populations vulnérables et les obstacles liés aux droits humains et au genre qui entravent l’accès à des soins précoces et de qualité’’, souligne le préfet du département de Dagana.
"L'observance est un élément et un facteur de réussite par rapport à ce traitement"
Médecin chef régional de Saint-Louis, Dr Seynabou Ndiaye Gaye renseigne qu’ils ont remarqué que le tiers des cas recherchés, dans le cadre du dépistage, se retrouvent souvent au niveau du district de Richard Toll. "Nous avons un taux de décès qui est assez élevé. Ce qui montre qu'il est encore important de faire des efforts au niveau de la lutte contre la tuberculose au niveau de ce district. C'est pour cela que nous avons besoin organisé cette journée. On encourage aussi la communauté à continuer les efforts pour ce slogan. Puisqu'il s'agit de dépister, parce que nous avons un taux de détection qui est extrêmement élevé au niveau de la région. Au-delà de la moyenne nationale qui est de 72 %, nous sommes aujourd'hui à 75 %. Mais il faut dire que c'est pour ça aussi que nous avons un succès thérapeutique autour de 98 %, pour dire à la communauté qu'aujourd'hui, le gouvernement a la possibilité de donner cette chance à un malade tuberculeux d'être dépisté et d'être traité au niveau des structures jusqu'au niveau de la communauté. Il est possible d'éliminer la maladie au niveau de la région", déclare-t-elle.
A l'en croire, des membres des organisations communautaires de base sont formés à reconnaître les signes de cette maladie et à pouvoir orienter les patients vers des structures de santé. Ensuite, il y a le traitement. "Dans ce traitement, il est important de noter que l'observance est un élément et un facteur de réussite. Donc, ces acteurs communautaires continuent avec ce patient à aller lui rendre visite au niveau de la communauté, pour pouvoir l'accompagner dans ce traitement. En plus de cela, cet acteur va encourager l'entourage familial, lorsque nous avons un certain nombre de critères qui sont définis et qui existent, à pouvoir dépister les membres, pour permettre de dépister, très tôt, cette maladie et de pouvoir la traiter. L'acteur communautaire joue un rôle extrêmement important. C'est une stratégie vraiment importante au niveau de la région", a confié Dr Seynabou Ndiaye Gaye.
LE NOUVEAU RECTEUR DE L'UGB INSTALLÉ DANS SES FONCTIONS
Le nouveau recteur de l'Université Gaston Berger (UGB), Magatte Ndiaye, a été installé dans ses fonctions, lundi, au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Moussa Baldé
Saint-Louis, 27 mars (APS) - Le nouveau recteur de l'Université Gaston Berger (UGB), Magatte Ndiaye, a été installé dans ses fonctions, lundi, au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Moussa Baldé, a constaté l'APS.
S'exprimant en présence de l'ancien recteur de l'UGB, Ousmane Thiaré, nommé directeur général de la Cyber-Infrastructure nationale pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation (CINERI), M. Baldé a insisté sur la spécificité de cette cérémonie d'installation que les universités n'ont pas l'habitude d'organiser.
Il se trouve cependant qu'elle sanctionne le processus de nomination du premier recteur choisi après un appel à candidatures et la nomination des conseils d'administration, a expliqué Moussa Baldé.
Selon le ministre de l'Enseignement supérieur, "la nomination d'un recteur après un appel à candidatures s'inscrit en droite ligne de l'application des assises de l'enseignement supérieur tenues en 2013 et des décisions présidentielles de la même année".
M. Baldé a salué le mérite du nouveau recteur, choisi parmi 13 candidats par un comité de sélection dont il a aussi mis en exergue "le sérieux et la rigueur du travail abattu durant un processus assez long".
"Ma présence est une volonté d'impulser une nouvelle dynamique fondée sur les valeurs et la responsabilité à nos universités", a dit Moussa Baldé, avant d'inviter le recteur à renouer le fil du dialogue avec les étudiants et les autres composantes de l'UGB.
Il lui a aussi demandé de diligenter l'installation des autres organes de gouvernance de l'UGB avec notamment la nomination de nouveaux vice-recteurs suivant le même processus.
Parlant du financement des universités, il a invité le nouveau recteur "à développer la politique de génération de ressources et à élaborer un dispositif institutionnel pour capter davantage de financements afin de positionner l’UGB dans le ranking des universités africaines et mondiales''
Le nouveau recteur s'est pour sa part engagé à œuvrer pour mériter la confiance placée en lui en mettant à profit son expérience de 26 ans dans son domaine au service de la communauté de l'UGB.
Le professeur Magatte Ndiaye a dit que les notions d'équité et de bonne gouvernance seront mis en avant dans la vision qu'il va présenter "les jours à venir". Il a salué le travail abattu par son prédécesseur avec qui la collaboration "a été bonne", assure-t-il.
Ce dernier a qualifié de "belle aventure humaine" son passage de cinq ans à l'UGB où il a pu “relever certains défis”.
Le professeur Thiaré a dit avoir mis fin aux "grèves cycliques" du personnel administratif et technique en instaurant un dialogue avec la communauté universitaire.
Il a également signalé, dans son bilan, la mise en place d'un plan stratégique de développement 2021-2025 sur lequel s'adosse l'UGB pour scruter le futur.
La création de la fondation UGB, chargée de lever des fonds pour l'institution universitaires, est aussi à mettre à son actif.