L’avocat franco-espagnol, membre de la défense du leader de Pastef, a été sommé de reprendre le premier vol à destination de Paris dès son arrivée à l'aéroport international Blaise Diagne
Juan Branco, l’avocat franco-espagnol qui s'était inscrit sur le peloton de défense du leader de Pastef, Ousmane Sonko, a été refoulé dès son arrivée à l'aéroport international Blaise Diagne. Il a été sommé de reprendre le premier vol à destination de Paris.
Aux dernières nouvelles, il a été mis à nouveau sur un vol de Royal Air Maroc, direction Paris avec un transit à Casablanca.
Cette nouvelle est tombée quelques heures après l’annonce par Ousmane Sonko de la suspension d’un de ses avocats, Me Ouseynou Fall, par le barreau de l’ordre des avocats du Sénégal, sur plainte du juge en charge du dossier, Pape Mohamed Diop, suite à des échanges lors de l’audience du 16 mars.
Rappelons que Juan Branco a été constitué par le leader de Pastef dans le cadre du procès l’opposant au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
par Ousmane Sonko
MAÎTRE OUSSEYNOU FALL, UN DE MES PRINCIPAUX AVOCATS SUSPENDU
Cette décision, qui n’a pour objectif que d’affaiblir ma défense à moins de 24 heures du procès, atteste du parti pris flagrant du bâtonnier et de l’Ordre pour la partie civile
Maître Ousseynou Fall, l'un de mes principaux avocats, vient de m’informer de sa suspension par le bureau de l’ordre des avocats du Sénégal, sur plainte du juge en charge du dossier, Pape Mohamed Diop, suite à des échanges lors de l’audience du 16 mars dernier.
Cette décision, qui n’a pour objectif que d’affaiblir ma défense à moins de 24 heures du procès, atteste du parti pris flagrant du bâtonnier et de l’Ordre pour la partie civile.
Un bâtonnier et un Ordre qui sont restés insensibles aux multiples agressions physiques dont ont été victimes leurs collègues, gazés et brutalisés par les forces de l’ordre sous les projecteurs des caméras du monde entier.
Le comble avec Macky, en fin de second et dernier mandat, c’est d’avoir quasiment réussi à asservir tous les secteurs, au grand dam de la démocratie et de la justice.
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LE SÉNÉGAL À LA DÉRIVE
Droit de s'opposer, droit de manifester... Les acquis démocratiques en train d'être remis en cause. L'atmosphère est en plein pourrissement. Il faut créer un environnement pacifique pour les élections à venir - ENTRETIEN AVEC MAMADOU DIOUF
Au Sénégal s'ouvre une nouvelle séquence politique à risques, à la veille du procès pour diffamation d’Ousmane Sonko, prévu jeudi 30 mars 2023. La principale coalition d’opposition a maintenu ses appels à des mobilisations à Dakar, ce mercredi et ce jeudi, malgré l’interdiction des autorités.
Dans un climat crispé, à moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en février 2024, notre invité ce matin est l'historien sénégalais Mamadou Diouf. Il a signé la semaine dernière, avec une centaine d'intellectuels, une pétition adressée au président Macky Sall : « Nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens », peut-on lire dans cette tribune intitulée « Appel à la raison ».
Parmi les nombreux signataires, l’écrivain Boubacar Boris Diop, la sociologue sénégalaise Fatou Sow, la journaliste franco-tunisienne Sophie Bessis ou encore Mamadou Diouf donc.
L'historien, professeur à l’université de Columbia à New-York, répond aux questions de Carine Frenk.
par Abdoul Aziz Diop
DES UNIVERSITAIRES DÉSIGNENT LEUR ENNEMI POLITIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Makhtar Diouf, Kader Boye et Jean-Louis Corréa réussiraient à mettre le pouvoir et l’opposition d’accord si leurs tentatives d’intimidation du Conseil constitutionnel suffisaient à exclure du processus l’ultime juge des élections
Résistant français de la première heure, Julien Freund obtint son agrégation de philosophie en 1949. Freund entreprit aussitôt de rédiger sa thèse de doctorat intitulée « L’essence du politique ». Mais le jeune doctorant dut faire face à un problème de patronage quand le philosophe Jean Hyppolite (1907-1968), entré à l’École normale supérieure en même temps que Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Raymond Aron, se refusa, du fait de son adhésion à l’idée de progrès, à assurer la direction d’un travail de recherche dont l’auteur soutenait qu’« il n’y a de politique que là où il y a un ennemi ».
Remplacé par Raymond Aron, Jean Hyppolite fut néanmoins membre du jury devant lequel Freund soutint sa thèse en 1965. Que les universitaires sénégalais cités dans cette tribune ait lu Julien Freund ou pas importe peu. Une chose est sûre : l’idée que la politique est le domaine par excellence de l’affrontement entre ennemis enchante, depuis la campagne pour le référendum du 20 mars 2016, bon nombre d’universitaires et d’intellectuels sénégalais. Nous aurions admis leurs conclusions de 2023 comme nous avions admis celles de certains de leurs pairs opposés en 2011 à la candidature du président Abdoulaye Wade si le Conseil constitutionnel qui autorisa Wade à candidater n’avait pas réussi, en janvier 2012, à mettre enfin tout le monde d’accord pour entendre le verdict des urnes. Pour leur part, les professeurs Diouf, Boye et Corréa réussiraient à mettre le pouvoir et l’opposition d’accord si leurs tentatives d’intimidation, à travers leurs tribunes, des 7 Sages du Conseil constitutionnel, suffisaient à exclure du processus l’ultime juge des élections.
Rien de mieux alors pour comprendre la persistance des trois universitaires à vouloir dicter leur droit que le rappel des termes – rapportés par Alain de Benoist dans le numéro de juillet 2008 du mensuel Le spectacle du monde – du dialogue entre Jean Hyppolite et Julien Freund pendant la soutenance de la thèse qui opposa les deux hommes. « Si vous avez vraiment raison, s’exclame Jean Hyppolite, s’adressant au thésard Julien, il ne me reste qu’à cultiver mon jardin ! » « Comme tous les pacifistes, rétorque Julien Freund, vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi Or, c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez l’ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. »
Du moment que les auteurs cités dans ce texte veulent que le président Macky Sall soit l’ennemi, il l’est. Peu importe le sort que lui réserverait le Conseil constitutionnel s’il se portait candidat. Peu importe surtout ses exploits économiques, sociaux et diplomatiques et la grande habileté préventive dont il a fait montre face au terrorisme en Afrique de l’Ouest pour toujours plus de sécurité des biens et des personnes, l’intégrité territoriale et la paix.
Jamais alors le dialogue entre Hyppolite et Freund n’a autant tourné en faveur du second qu’aujourd’hui. La singularité de ce dialogue est de trouver sur le sol sénégalais les ingrédients d’une crédibilité philosophique comparable à celle de 1965. A cette date, un autre philosophe membre du jury, Paul Ricœur (1913-2005), trouva « géniale » la thèse de Freund patronnée par Raymond Aron. L’œuvre de Ricœur comporte, entre autres, une théorie de l’interprétation des textes encore appelée herméneutique. Ce pan des travaux de Ricœur, utile aux professeurs Diouf, Boye et Corréa s’ils décidaient de l’explorer, ne suffirait pas non plus à la mise à pied des membres du Conseil constitutionnel.
L’« inflexibilité de la morale » de Nelson Mandela dans le « règlement (...) des différends » ne serait-elle pas politique ? « Pour faire la paix, avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé », écrit Mandela dans Un long chemin vers la liberté. Comme Freund, Mandela distingue l’ami de l’ennemi. Mais c’est avec ce dernier que l’ancien président sud-africain veut faire la paix considérée par Julien Freund comme un accommodement avec la belligérance du camp d’en face. Comprendre Freund c’est donc définir la politique par la possibilité d’un conflit sans tomber, comme les professeurs Diouf, Boye et Corréa du reste, dans le travers du mépris de l’ennemi. Celui des trois universitaires et de 104 autres intellectuels pétitionnaires s’appelle Macky Sall. Quel acharnement ! Pour ne se taper comme ami qu’un « grand diffamateur, grand colporteur de médisance » (68:11) doublé d’un « grand transgresseur » (68:12) de la loi générale.
Abdoul Aziz Diop est essayiste, auteur de « Gagner le débat… » (L’Harmattan Sénégal & Éditions universitaires européennes, février 2023)
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LE DOMICILE DE SONKO BUNKÉRISÉ
Depuis la nuit dernière, impossible de passer entre les mailles de l’épais filet sécuritaire constitué de gros véhicules et d’une forte colonie de policiers lourdement armés de la tête aux pieds
C’est devenu une habitude : à chaque de veille de procès, la police bloque tous les accès au domicile du principal opposant, Ousmane Sonko. Depuis la nuit dernière, impossible de passer entre les mailles de l’épais filet sécuritaire constitué de gros véhicules et d’une forte colonie de policiers lourdement armés de la tête aux pieds. A l’intérieur, le chef du parti Pastef-Les patriotes prépare à sa manière l’audience judiciaire du jeudi 30 mars dans le cadre du procès en diffamation que lui a intenté le ministre du Tourisme et des Loisirs.
A quelques centaines de mètres de là sur la VDN, ses alliés de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) mettaient la dernière main aux préparatifs de la « marche pacifique » sur l’itinéraire Rond-point Ucad-Poste de Médina. Désirant rejoindre le siège du Parti républicain pour le progrès (PRP) pour y tenir un point de presse, ils en sont d’abord empêchés par les forces de l’ordre. Ils se regroupent ensuite dans la rue, entourés d’une fournée de médias et de journalistes, pour « faire le point de la situation ». Mais une charge violente de gaz lacrymogènes balancés par les policiers disperse la foule compacte.
C’est dans l’une des débandades notées aux alentours du siège du PRP qu’une camerawoman du nom de Yacine Thiam a été renversée par un véhicule particulier après une charge des gendarmes. La consoeur a été évacuée à l’hôpital Principal.
Devant et à l’intérieur de l’Université Cheikh Anta Diop, des affrontements sporadiques ont eu lieu une bonne partie de l’après-midi entre policiers et manifestants. Les deux parties ont échangé grenades lacrymogènes et cailloux, contraignant les automobilistes et les rares moyens de transport en circulation à déserter cette avenue. Le calme est revenu petit à petit, les stigmates des affrontements étant visibles un peu partout aux alentours.
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AFFRONTEMENTS ENTRE POLICIERS ET ÉTUDIANTS À L'UCAD
Déployée massivement aux alentours de l'université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l'intérieur du campus. Les étudiants ont riposté à coups de pierres, mais ont été empêchés de sortir
Des heurts ont opposé mercredi à l'université de Dakar les policiers et des étudiants qui tentaient de participer à une manifestation interdite par les autorités à la veille du procès d'Ousmane Sonko.
Déployée massivement aux alentours de l'université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l'intérieur du campus. Les étudiants ont riposté à coups de pierres, mais ont été empêchés de sortir.
Un journaliste de l'AFP présent avec plusieurs collègues avant le début des incidents a été frappé du poing derrière la tête par un policier qui avait ordonné aux journalistes de s'éloigner en leur reprochant de filmer, ce qu'aucun ne faisait à ce moment-là, ont rapporté les journalistes présents. Le journaliste de l'AFP a ensuite été appréhendé et emmené de force dans un fourgon de police, malgré les tentatives de ses collègues d'intercéder en sa faveur, ont-ils dit. Le policier a lancé une grenade lacrymogène à leur pied pour les tenir à distance. A l'intérieur du fourgon, le journaliste de l'AFP a reçu d'un policier plusieurs coups de poing dans le haut du corps et derrière la tête, a-t-il indiqué par la suite. Il a été relâché quelques instants plus tard.
"L'AFP proteste avec fermeté contre cette brutalité exercée sans aucune raison contre un de ses journalistes qui faisait son métier", a dit le directeur de l'information de l'agence, Phil Chetwynd. Cette brutalité "jette le doute sur les assurances réitérées des autorités sénégalaises quant au libre exercice de la profession et suscite de vives interrogations sur la sécurité des journalistes dans la période pré-électorale", a-t-il ajouté.
L'opposition au président Macky Sall a annoncé des marches et manifestations à Dakar et dans le pays mercredi, jeudi et lundi. L'opposant Ousmane Sonko doit comparaître jeudi à Dakar pour diffamation contre un ministre. Les autorités ont interdit nombre des rassemblements prévus mercredi et jeudi, mais la principale coalition d'opposition a dit son intention de défier l'interdit.
Alors qu'ils s'apprêtaient à faire une déclaration mercredi sur un axe important de la capitale, les chefs de la coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la gendarmerie, selon des images visionnées par l'AFP.
Les tensions ont considérablement ralenti les activités de la capitale. Les vacances des écoles et de l'université ont été avancées. Les transports publics ont suspendu leurs lignes mercredi. Des banques ont annoncé fermer plus tôt. M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024.
Le parti présidentiel accuse M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude devant le climat de tensions régnant dans le pays, les restrictions sur les libertés de réunion et d'expression, et ont appelé le président Sall à renoncer à un troisième mandat, lui qui laisse planer le doute sur une candidature en 2024.
LE DESTIN DES FARBA
Wade avait son Farba Senghor, qu’il a couvé et protégé malgré ses écarts. Il avait fini par en faire son chargé de propagande et de la mobilisation. Titre fièrement assumé par le symbole d’un régime en faillite.
Wade avait son Farba Senghor, qu’il a couvé et protégé malgré ses écarts. Il avait fini par en faire son chargé de propagande et de la mobilisation. Titre fièrement assumé par le symbole d’un régime en faillite. Macky Sall aussi a son Farba Ngom, plus puissant et influent qu’un ministre ou même un Premier ministre. En dépit de ses « farbaries », il vient d’être promu chargé de l’organisation et de la mobilisation. Il l’était avant la lettre et c’est un profil parfait pour celui qui ne se cache pas avec ses millions. Mais n’oublions surtout pas que son homonyme et presque sosie dans les agissements avait vendu à Wade 3 millions de personnes sur la Vdn pour répondre à la déconvenue du 23 et des 26-27 juin. C’est le destin des Farba !
LES IMANS ET OULÉMAS DES SICAP APPELLENT LES POLITICIENS AU CALME ET À LA RETENUE
Le collectif des Imans et oulémas des Sicap a brisé le silence, mardi, pour adresser un message de paix aux différents acteurs politiques.
Le collectif des Imans et oulémas des Sicap a brisé le silence, mardi, pour adresser un message de paix aux différents acteurs politiques. « Compte tenu de la situation politique actuelle du pays, une situation très tendue, une situation politique où les acteurs politiques se braquent et bandent leur muscle. Bref, une situation politique qui, si on y prend garde, peut dégénérer et de mener dans des situations regrettables. Raison pour laquelle nous collectif des Imams et oulémas des sicaps, liberté, dieupeul lançons un appel solennel aux acteurs politiques tous confondus au calme, à la retenue et au sens de responsabilité et surtout encore de privilégier le dialogue et la concertation afin d’avoir un climat politique apaisé d’ici l’horizon 2024 et au-delà même », a dit Imam Ndiaye. Avant de poursuivre : « nous leur lançons un appel également à bannir la haine et la violence sous toutes ses formes. Qu’ils sachent qu’ils sont des adversaires politiques et non des ennemis, liés pour la plupart par des liens de parenté, d’amitié et de bon voisinage. De ce fait, privilégions la concertation à la place de la confrontation. Car dans la confrontation personne ne va y sortir victorieuse.
Allah swt nous dit : « Mettez-vous à l’abris de la violence qui n’atteint pas forcément que ceux d’entre vous qui ont étaient injustes ». Les imams rappellent les enseignements du prophète disant que la violence est entrain de dormir tranquillement dans son coin. « Allah swt a maudit toute personne qui la décrète. Notre pays le Sénégal est le verrou de l’Afrique de l’ouest, s’il saute toute la région ouest Africaine sera affectée et déstabilisée. Donc, nous devons œuvrer pour la consolidation de la paix et de la stabilité de notre pays par le respect de nos autorités religieuses, et surtout encore sensibiliser notre jeunesse aux principes du civisme et de la citoyenneté », ont-ils déclaré. Toutefois, ils invitent les politiciens à profiter du ramadan pour servir de bonne direction aux hommes.
« Allah swt dit : le mois de ramadan est celui au cour duquel le coran fut révélé au prophète MA pour sévir de bonne direction aux hommes, d’explication claires aux préceptes divins, mais aussi de critères à la vérité et à l’erreur. Donc profitons-en pour nous repentir de nos pêchés, pour se donner tous la main et chasser en nous toutes idées de haine, de jalousie et de méchanceté afin qu’Allah swt préserve le Sénégal et l’ensemble des pays de la sous-région », disent-ils.