APRÈS LES FARCES SPÉCIALES, PLACE AUX FARCES JUDICIAIRES
Ce simulacre de procès a fini de mettre à nu le visage hideux d'une Justice complice d'un deux poids deux mesures érigé en principe au Sénégal depuis l'avènement de Macky Sall - COMMUNIQUÉ DE PASTEF - LES PATRIOTES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Pastef daté du 30 mars 2023, relatif au verdict du procès entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang.
« PASTEF - Les Patriotes condamne et dénonce vigoureusement ce simulacre de procès du 30 mars 2023 qui a abouti à une condamnation du président Ousmane Sonko à deux (02) mois, avec sursis et à l'octroi d'une prime de vol de deniers publics d'un montant de 200 millions au sieur Mame Mbaye Niang.
PASTEF - Les Patriotes rappelle que l'affaire PRODAC n'est pas une invention du président Ousmane Sonko qui a été le dernier à l'évoquer en lisant un rapport dont la fuite, dans la presse, confirmée par le ministre en charge des Finances d'alors, monsieur Amadou Ba, avait provoqué la démission du mis en cause.
Jamais monsieur Mame Mbaye Niang n'a été entendu par un magistrat instructeur, bénéficiant ainsi du coude protecteur du président Macky Sall.
Seul un jugement visant à élucider ce « carnage financier », aurait pu prétendre le blanchir mais pas une parodie de justice qui laisse les voleurs et s'attaque à leurs dénonciateurs. Que Mame Mbaye Niang comprenne donc, qu'aux yeux du peuple sénégalais, il restera éternellement voleur qui aura contribué à augmenter le chômage dans notre pays.
Ce simulacre de procès a fini de mettre à nu le visage hideux d'une Justice complice d'un deux poids deux mesures érigé en principe au Sénégal depuis l'avènement de Macky Sall.
Une justice complice parce que muette sur toutes les violences et violations subies par le président Ousmane Sonko depuis l'annonce de ce simulacre de procès : restriction de ses libertés fondamentales de circulation, de réunion, de culte etc., atteintes répétées à son intégrité physique, destruction de biens lui appartenant, privation de soins urgents par une intervention policière musclée, intimidation et arrestation de membres du personnel médical dans le seul but de leur faire divulguer son dossier médical, suspension de ou reconduction aux frontières de ses avocats.
Toutes ces violences et violations de ses droits en tant que justiciable commises au vu et au su de tout le monde sont d'une extrême gravité. Non seulement, il n'y a pas auto-saisine du procureur sur aucun de ces faits mais aucune des plaintes déposées par le président Sonko n'a fait l'objet d'une instruction.
PASTEF - Les Patriotes rejette totalement ce honteux verdict et appelle les militants et sympathisants à se mobiliser davantage pour être mieux préparés à mener les batailles pour la libération des otages de Macky Sall, et surtout contre sa troisième candidature illégale et immorale.
Par ailleurs, PASTEF - Les Patriotes reste particulièrement vigilant sur l'évolution de l'état de santé encore fragile du président Ousmane Sonko, à la suite de la tentative d'assassinat contre sa personne.
PASTEF - Les Patriotes félicite et remercie tous les Sénégalais, militants et sympathisants pour leur mobilisation et leur engagement dans ces phases cruciales pour un Sénégal débarrassé de ses spoliateurs et dictateurs, maître de son destin, avec le président Ousmane Sonko.
PASTEF - Les Patriotes appelle les militants et sympathisants à maintenir la mobilisation sur tous les terrains de la lutte pour défendre le projet et son porteur.
PASTEF - Les Patriotes réaffirme sa position claire sur la jouissance non négociable des droits civils et politiques de l'unique candidat déclaré du parti pour la présidentielle de 2024, en l'occurrence son président, monsieur Ousmane Sonko. Il ne sera désormais plus question de badiner sur des droits inaliénables !
Seule la lutte libère ! »
par Abdoul Mbaye
LA LOI ÉLECTORALE SÉNÉGALAISE EST CONTRE LA COMPÉTITION OUVERTE
Si le moindre procès d’un homme politique peut se transformer en événement, allant jusqu’à compromettre la stabilité du pays, c’est qu’il y existe une loi faite pour éliminer les opposants de toute compétition électorale dès la moindre condamnation pénale
« Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice. » (Montesquieu)
Seule la certitude d’aller à l’échafaud pourrait pousser un citoyen à refuser de comparaître ou à appeler à des manifestations violentes pour ne point se présenter devant un juge.
Il nous semble donc important d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur le stratagème mis en place par Macky Sall pour utiliser la Justice comme traquenard lui permettant de priver ses opposants de compétition électorale.
Si le moindre petit procès au Sénégal d’un homme politique peut se transformer en événement national et parfois mondial, allant jusqu’à compromettre la stabilité du pays, c’est qu’il y existe une loi faite pour éliminer les opposants significatifs de toute compétition électorale, et ce indéfiniment, dès la moindre condamnation pénale.
Ainsi, dans la grande démocratie sénégalaise, une « peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois » (Code électoral L29), sans perte spécifique de vos droits civiques retenue par le Juge, vous fait perdre vos droits d’électeur et ne vous rend plus éligible pour l’éternité.
L’article L29 du Code électoral sénégalais n’a pas été inventé par Macky Sall.
Mais on doit à celui que ses affidés qualifient de « génie politique » de l’avoir systématiquement utilisé pour éliminer des adversaires politiques.
Ses prédécesseurs avaient une idée de la démocratie sénégalaise bien supérieure à la sienne.
Leur conception de la joute électorale devait lui laisser un aspect chevaleresque que l’on ne retrouve pas chez Macky Sall.
Ce dernier a fait du L29 la pierre angulaire de sa stratégie de présence durable au pouvoir reposant sur l’élimination de ses rivaux les plus dangereux ou estimés dangereux.
Lorsqu’il ne parvient pas à les corrompre par nomination à des fonctions importantes, il a toujours eu recours au L29.
Même le délit mineur, comme l’est la diffamation dans le discours politique, associé à l’instruction donnée à l’Autorité judiciaire rend l’arme quasi-infaillible.
Avant le nouvel article L57 introduit en 2018 (loi n°2018‐22 du 04 juillet 2018), le code électoral limitait la perte automatique des droits civiques à ceux d’électeur.
Par la modification du Code électoral en son article L57, Macky Sall a étendu la perte des droits à ceux d’être éligible.
Consciente que de telles dispositions sont attentatoires aux droits fondamentaux et sources de gros contentieux susceptibles de mettre en danger la paix et la stabilité au Sénégal, l’opposition sénégalaise ne cesse de réclamer leur abrogation depuis lors.
Elle a d’ailleurs sur ce point reçu le renfort d’auditeurs indépendants ayant procédé à l’étude du processus électoral du Sénégal. L’article 34 du Code pénal sénégalais est pourtant très clair :
« Les tribunaux jugeant correctionnellement pourront, dans certains cas, interdire, en tout ou en partie, l'exercice de droits civiques, civils et de famille suivants :
1) de vote
2) d'éligibilité ; …….
Lorsque la peine d'emprisonnement encourue sera supérieure à cinq ans, les tribunaux pourront prononcer pour une durée de dix ans au plus, l'interdiction totale ou partielle des droits énumérés ci-dessus.
Lorsque la peine d'emprisonnement prononcée sera supérieure à cinq ans, l'interdiction définitive de tous les droits devra obligatoirement être prononcée.
L'interdiction prendra effet à compter du jour où la condamnation sera devenue définitive ».
Les articles du Code électoral aggravent donc la condamnation pénale de manière automatique en violation du principe de leur individualisation pourtant reconnu par notre Code pénal à la lecture de cet article 34.
Il peut en outre être retenu, au regard de la disproportion entre la légèreté de certaines peines d’une part et le caractère disproportionné de la double peine rendue automatique et donc systématique d’autre part, une violation du principe de nécessité reconnu par l'article 8 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
Les violations de ces deux principes ont été sciemment organisées pour l’atteinte d’objectifs strictement électoraux. Le nouvel article L57 a été modifié dans sa rédaction en soumettant l’éligibilité au fait d’être électeur inscrit.
Ce faisant, Macky Sall a créé une seconde automaticité : la perte des droits d’électeur entraîne automatiquement celle d’être éligible, et donc de pouvoir le concurrencer à l’occasion d’une élection présidentielle.
Alors que la motivation de la réforme de la loi électorale intervenue en 2018 était d’y intégrer le parrainage citoyen, la rédaction de l’Article L57 a subi la réécriture suivante :
« Tout sénégalais peut faire acte de candidature et être élu sous réserve des conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi » est devenue « Tout sénégalais électeur peut faire acte de candidature et être élu … »
Ainsi le rajout subreptice d’un simple mot (« électeur ») a permis un énorme recul de la démocratie sénégalaise et mis en danger l’équilibre de la Nation.
La loi ayant été ainsi modifiée, il ne reste plus qu’à obtenir de petites et parfois insignifiantes condamnations pénales, souvent téléguidées, pour obtenir l’inéligibilité automatique de plusieurs opposants et plus tard une victoire électorale acceptée par la communauté internationale.
Il appartient toutefois aux citoyens sénégalais de restaurer leur démocratie malmenée.
Aucun moyen de lutte ne doit être abandonné.
Mais il est temps d’accorder le plus grand intérêt à une proposition de loi visant a-minima la suppression du mot « électeur » dans le nouvel article L57.
Ainsi amendé, cet article effacerait la suspicion légitime de manœuvres organisées par le régime de Macky Sall pour obtenir l‘élimination d’un concurrent politique.
L’opposant acceptera sans difficultés de comparaître devant un tribunal pour se défendre.
Cette modification rendrait la loi électorale sénégalaise conforme aux principes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui appartient au Bloc de constitutionnalité; elle laisserait au juge le soin de prononcer toute peine conduisant à une perte d’éligibilité et renforcerait l’indépendance du magistrat ; elle ne mettrait pas en contradiction Loi électorale et Code pénal ; elle permettrait une compétition élargie et des résultats acceptés par tous comme le furent ceux qui ont permis l’élection de Macky Sall en 2012.
Tout cela est source de décrispation et de retour de paix.
La configuration actuelle de l’Assemblée nationale devrait permettre de faire voter une telle proposition de loi.
Il suffirait pour ce faire de convaincre quelques députés de l’autre bord qui auront été sensibles à la défense de l’intérêt supérieur de la Nation, aujourd’hui et demain.
De nombreuses autres propositions demeurent indispensables pour restaurer la qualité de la démocratie sénégalaise.
Celle-ci est urgente pour ouvrir la compétition en 2024 ; elle est une solution bien plus simple que des amnisties à accorder.
CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCÉ, par ada pouye
DES MOTS POUR DISSIMULER DES MAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Que s’est-il passé depuis 2000 pour que le langage politique se transforme en un concert autant cacophonique que symphonique de violence inouïe aux limites largement dépassées ?
Depuis ma tendre enfance, le verbe m’a toujours fasciné pour ce qu’il représente comme facteur de sociabilité et de violence symbolique dans la trajectoire de vie d’une personne quels que soient son âge, son sexe et sa religion par ailleurs. Le verbe peut être le prolongement de l’arme de guerre dans la société traditionnelle ou une arme de médiation ou de résolution des conflits inhérents aux rapports sociaux. Le verbe (logos) s’est fait chair, il incarne et communique à la fois sens et substance selon Erick Auerbach ou la puissance du verbe. Le verbe devient une force de destruction ou de construction massive dans l’imaginaire des opinions publiques. Dans le discours politique actuel, des armes non conventionnelles sont utilisées pour détruire l’autre ou le neutraliser y compris sous la ceinture. Il en est de même pour les rapports amoureux où parfois la ligne rouge est vite franchie entre l’amour et la haine et transforme le lien initial en liaison fatale. L’inventaire du verbatim politique en vogue croissante au Sénégal renseigne sur la profondeur de la violence symbolique et physique qui en mine le champ politique.
« Je vais réduire l’opposition à sa plus simple expression », dixit Macky Sall, « Gatsa – Gatsa » (œil pour œil, dents pour dents), dixit Pastef ; Mortal Combat (titre de la presse) ; «j’ai déjà fait mon testament et je suis prêt à y laisser ma vie Ousmane Sonko» « il faut tuer Ousmane Sonko (SC) » Force va rester à la loi, je n’accepterais pas que des fauteurs de trouble dictent leurs lois » ; « le ministre de la Jeunesse qui appelle les jeunes à déloger Ousmane Sonko de chez lui pour le ramener au tribunal » ; Les policiers de la BIP qui cassent à deux reprises la vitrine de la voiture d’Ousmane Sonko pour l’extirper de force et l’amener au tribunal - image forte» ; « Si je dois donner mon point de vue sur le troisième mandat, je le ferais à mes partisans d’abord et après aux populations », dixit Macky Sall. « Celui qui essaie de jouer avec sa vie face aux forces de défense prend une option suicidaire GMF »
Ce décor des éléments de langage donne la mesure du changement de verbatim de la politique martiale que nous subissons et qui nous écrase tous les jours, amplifié sans réserve ni retenue dans les réseaux sociaux. Où sont les piques ludiques du défunt président Senghor à l’opposant Abdoulaye Wade l’apostrophant comme « Laye Ndiombor – le Rusé dont la tête ne peut retenir des cheveux rajoute la défunte Adja Arame Diene » et celles du président Abdoulaye Wade au président Abdou Diouf « M. Moulin, Mme Forage » ou celle plus cruelle interrogeant les jeunes en plein rassemblement du PDS « Combien parmi les jeunes qui sont ici présents ont un emploi ? » Comme une évidence, le public clame dès lors massivement :« Aucun de nous ! ». Ces joutes, c’était avant l’alternance de 2000. Que s’est-il passé entre 2000 – 2012 et 2012- 2023 pour que le langage politique se transforme en un concert autant cacophonique que symphonique de vulgarité et de violence inouïe dont les limites sont largement dépassées. Où sont passées toutes les soupapes de sécurité qui œuvraient pour la paix sociale ? Elles sont devenues subitement aphones, aux abonnés absents. Nous assistons à une forme de névrose qui donne la mesure de la psychose collective qui s’invite dans ce pays (Prof Serigne Mor Mbaye, tu permets). Notre société est à la croisée des chemins avec des troubles affectifs et émotionnels profonds au cœur du pouvoir et une violence multiforme dont les mots et les maux de notre souffrance collective en rendent compte tous les jours (féminicides, violence domestique, violence de voisinage, violence politique, étalage de vie privée dans le champ politique).
Les éléments de langage constituent aujourd’hui un enjeu stratégique dans la communication politique. Il apparait vital pour l’homme politique et les détenteurs du pouvoir de faire du bruit pour la conquête de l’opinion sans se soucier de la substance et du sens de leurs bruits. Les éléments de langage (EDL) sont considérés comme des messages pensés et construits à l’avance, pour organiser, à priori, le discours qui sera relayé par plusieurs intervenants dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il sont des paramètres importants pour analyser et comprendre la température politique du moment. Abdoulaye Wade a dit de lui même qu’il est un homme politique nuancé qui justifiait le nom que lui avait donné Léopold Sédar Senghor. Il était tellement nuancé que le PDS était conçu comme parti de contribution puis comme parti d’opposition jusqu'à prendre le pouvoir. Le Waxx Waxeet (se dédire) pour le troisième mandat du président Wade aura été le clou de sa perte de pouvoir avec son fils. Conscient du poids des mots dans la société sénégalaise pour ne pas dire africaine, Macky Sall, à la question de savoir s’il n’est pas en train de se dédire pour ce qui concerne le troisième mandat contre lequel il s’était engagé lors de sa fameuse conférence de presse conjointe avec Sarkozy le 11 avril 2011 à l’Élysée et lors de la campagne électorale de 2019, a répondu à L’Express : « Je ne me dédis pas », en parlant de « conviction du moment ». « Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position ». Chercher la nuance entre je ne me dédis pas, mais les circonstances du moment peuvent m’amener à changer de position. what a hell diront les Anglais pour exprimer leur dépit dans leur langage. Sommes-nous devenus des demeurés pour gober cette entourloupe de mauvaise foi ? Il s’agit d’une posture pour inciter, voire exciter, ses partisans à poursuivre les appels pour sa candidature. Il s’agit aussi de mobiliser de foules folles sous forme de Ndeup pour lui demander tout bonnement de se représenter pour lui permettre d’apprécier l’évolution des circonstances politiques en faveur du mandat de trop. C’est détacher l’un de l’autre pour en faire une fracture symbolique et active de l’adhésion et de l’action. Les réseaux sociaux sont venus détruire à notre insu et à bon escient le monopole des producteurs de pensée sociale. Le doctorant, le professeur, le journaliste, le médecin, l’homme politique, le député, le président, le ministre, le parti politique sont bousculés dans la médiation du savoir par les nouveaux actionnaires individuels et isolés de la toile web et y imposer l’inclusion sociale. Les médias traditionnels (Audio, TV, presse écrite) qui avaient le monopole de la diffusion des informations politiques du pouvoir ont perdu de leur lustre au profit de nouveaux diffuseurs notamment YouTube, Twitter, LinkedIn et Tik Tok. L’inclusion sociale des acteurs sur la toile reste un vecteur à la fois de la démocratie et de la profusion des messages, malgré l’existence de la police du web (cybercriminalité) avec l’arrestation des activistes au Sénégal pour des propos irrévérencieux.
La légendaire démocratie sénégalaise citée partout comme modèle parachevé en Afrique est en train de craquer et de se morceler sous les coups de boutoir d’un pouvoir autoritaire et sans limite dans la volonté d’accaparement en utilisant la violence physique des forces de défense et de sécurité et symbolique comme une arme de destruction massive. Pays de la Teranga, seule exception à ne pas connaître le cycle des conférences nationales après le sommet de La Baule à l’occasion duquel le président françois Mitterrand réclamait le dividende démocratique pour tous les pays qui veulent continuer à bénéficier de l‘aide publique au développement de la France.
« Bien qu'il soit impossible de se passer du langage, il ne faut l'employer que dans la mesure où il est indispensable, et la seule chose importante est de stimuler chez ceux auxquels on s'adresse, un mode de pensée, d'idées, semblables aux nôtres, qui les entraînera par leur propre mouvement, plutôt que par une contrainte syllogistique…» ( Newman , Grammaire de l'assentiment, trad. franç., p. 250).
passage sous scanner du yérim nouveau, par Latyr Diouf
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, OGRE MALÉFIQUE OU BOUC ÉMISSAIRE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Au Sénégal, tout serait de la faute de Macky Sall depuis 2016 et la grâce de Karim Wade. Tout lui serait imputable, notamment une fâcheuse tendance à emprisonner, à tour de bras, tout Sénégalais qui s’opposerait à son régime (4)
Cinq chapitres du livre de Cheikh Yérim Seck seront relus : Ces affaires Karim Wade et Khalifa Sall qui ont percuté la démocratie (p.169) ; Cette affaire Sonko qui fait l’affaire de Macky Sall (p.179) ; La délicate question Mimi Touré (p.189) ; Le Mbourok sow de mauvais goût avec Idrissa Seck (p.199) ; Le problème Amadou Bâ (p.207). Trivialement, il s’agit d’un condensé d’allégations sur les relations entre le président Macky Sall et tous ceux que l’analyse politique banale place au rang de ses plus probables rivaux. De son camp comme de l’opposition, les noms évoqués dans les chapitres 15 à 19 sont soumis à des interprétations qui peinent à s’élever jusqu’aux idéaux républicains. Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens, disait Eleanor Roosevelt. Cette célèbre citation est commode pour clouer le bec à de potentiels pourfendeurs, mais sa pertinence est discutable pour qui se demande avec Nietzsche si le corps n’est pas l’instance suprême de nos interprétations.
Au Sénégal, tout serait de la faute du président Macky Sall depuis le référendum de 2016 et la grâce de Karim Wade. Tout lui serait imputable, notamment une fâcheuse tendance à emprisonner, à tour de bras, tout Sénégalais qui s’opposerait à son régime. Une propagande insidieusement et habilement entretenue soutient cet amalgame, qui, tout en nous déresponsabilisant, peut fragiliser notre pacte républicain. En effet, qui voudrait respecter un contrat social que violerait son plus haut garant ? Au-delà des slogans peu crédibles traitant le président Macky Sall de dictateur ou d’assassin, une kyrielle d’accusations farfelues vient compléter son pedigree de bouc émissaire ou d’ogre malfaisant. Or, à l’évidence, il ne peut pas être au courant de la plupart des paroles et des actes qui lui sont reprochés. On me traite souvent de naïf ou de partisan aveugle quand je refuse de croire que Macky Sall est l’alpha et l’oméga de toutes nos précarités dans un monde aussi profondément marqué par une crise de sens.
Certes, certaines déclarations politiques malheureuses, souvent prononcées dans des situations de communication particulières, peuvent facilement coller, définitivement, à la peau d’un chef d’Etat. Sans parler des grossiers excès d’un Trump traitant des pays d’Amérique latine et d’Afrique de « pays de merde », on peut se rappeler du « bruit et des odeurs » de Chirac au dîner-débat du RPR à Orléans, du discours de Dakar, de la racaille à nettoyer au karcher ou du « casse-toi pauv’ con » de Sarkozy, des « sans dents » de Hollande, jusqu’au terrible « pognon de dingue » destiné aux minima sociaux de Macron qui disait, aussi, avoir envie « d’emmerder les non vaccinés ».
Pour revenir chez nous, on se rappelle encore, trente-cinq ans plus tard, de la « jeunesse malsaine » d’Abdou Diouf et du « Wakh Wakhet » de Wade plus proche de « je vous emmerde » que de « je vous ai compris ». Le réputé très poli Macky Sall aura, à son tour, ses « rapports sous le coude », sa très taquine volonté de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » et son humoristique « bayi na ndiouthie ndiathie ». Voir les solennités et les protocoles se fissurer pour livrer aux peuples leur roi nu est toujours un excellent régulateur social. Mais, plus sérieusement, c’est pour dire que les diabolisations peuvent aussi procéder de dérapages parfois anecdotiques. Le monstre fabriqué et jeté en pâture à l’opinion peut aussi servir à expier les frustrations.
Dépeindre Macky Sall comme un président dévoreur d’ambitions et d’idéaux républicains, antidémocratique, antipatriotique, incompétent, rancunier, autoritaire, versatile et méchant, est devenu, pour certains, un travail à temps plein sur les réseaux sociaux. Cette cabale vise à disqualifier sa vision, à ridiculiser ses initiatives et ses grands programmes, à invisibiliser ses réalisations très concrètes, et surtout, à l’exclure du jeu politique qu’il domine, sans coup férir, depuis plus d’une décennie. Elle a, considérablement, appauvri le débat national et s’est amplifiée avec l’irruption d’Ousmane Sonko sur la scène politique nationale. L’ogre Macky Sall tiendrait, d’une part, le bâton d’une justice répressive et non indépendante et, d’autre part, la carotte d’un népotisme débridé qui réduit au silence les plus intraitables citoyens sénégalais. Mine de rien, ces inepties sont devenues l’enjeu principal de la cité, au grand dam des échanges d’idées qui devaient faire l’honneur de l’engagement politique.
Tenez, lorsque Karim Wade, le fils du président Wade, en garde à vue le 15 avril 2013, est définitivement condamné le 23 mars 2015 à six ans de prison ferme et 138 milliards CFA pour enrichissement illicite (p.171), Cheikh Yérim Seck y voit un « ciblage qui ressemble fort à une vengeance personnelle » Pourquoi ? Parce que Karim, qui « fut le protecteur de Macky sous le régime de son père », sera le seul poursuivi sur les vingt-cinq cas figurant sur la liste rouge de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicites (CREI) (p.170). Pourquoi ? Parce que le PDS l’avait désigné candidat à la présidentielle (p.171). Ainsi naquit l’image d’un président instrumentalisant le pouvoir judiciaire à des fins électoralistes alors que la reddition de comptes était la demande la plus prégnante du moment.
L’affaire Khalifa Sall, plus tard, en faisant presque abstraction de la gravité des faits, viendra au secours de la réputation d’un Macky Sall perfide et ingrat par un effet artificiel d’accumulation. Maire depuis 2009, Khalifa Sall, d’après Yérim, avait, financièrement, appuyé Macky Sall (qu'il appelait « doomou baay ») avec des fonds tirés de la fameuse caisse d'avance et avait recruté à la mairie Benoît Sambou, Abdou Mbow, Abdourahmane Ndiaye. Il l’aurait, aussi, présenté à des personnalités qui ont contribué à financer sa campagne victorieuse contre Abdoulaye Wade (p.176). Khalifa Sall a été jugé et condamné à cinq ans, révoqué de ses fonctions de maire par décret présidentiel, déchu de son mandat de député, pour l'éliminer, selon Yérim, avant la présidentielle, car, d’après Yérim, les sondages, unanimes prédisaient un second tour avec sa participation. Après cette analyse politique de café du commerce, l’auteur, péremptoire, conclut : « Voilà comment, dans une démocratie de type tropical, une justice aux ordres, bras armé d'un régime de mauvaise foi, peut faucher la démocratie et fausser le jeu politique » (p.176).
La fréquence de telles sentences, aussi courtes que gratuites, dans le débat démocratique sénégalais a, probablement, produit un effet anesthésiant sur les esprits critiques. Devons-nous, pour autant, les ignorer en silence ? Par exemple, dire la moindre vérité à propos d'Ousmane Sonko s'apparente désormais à une posture héroïque dont Yérim n'entend pas abandonner le monopole aux rares observateurs objectifs de la scène politique sénégalaise. Il se fait un devoir de constater, avec panache, que l'affaire Adji Sarr, n'est imputable ni à Macky Sall, ni à l'État (p.179). Il ajoute, fort justement, que personne n'a traîné Ousmane Sonko jusqu'à cette maison de passe. « C'est lui qui, un soir de couvre-feu, est sorti masqué, sans chauffeur ni garde du corps...Son argument de la douleur lombaire est ridicule » (p.180).
Lorsqu'Adji Sarr a porté plainte en février 2021, le président Macky Sall l'aurait appris le lendemain et aurait consulté des connaisseurs de la vie mondaine dakaroise comme Yakham Mbaye et Mame Mbaye Niang (p.180). J'espère que mon ami Pape Samba « Saloum Saloum bi » fidèle proche du président et baron noctambule incontestable n'en voudra pas à Yérim ou au Président de l'avoir exclu d'une aussi prestigieuse consultation.
L'analyse très superficielle de Yérim tient sur deux hypothèses. La première veut que des ennemis du leader du Pastef, touchés par ses déballages et attaques sanguines, aient encouragé Adji Sarr à porter plainte (p.180). La seconde reconnaît que Macky Sall n'a pas créé cette affaire mais affirme qu'il n'a rien fait pour l'arrêter, car elle ferait son affaire sur le plan politique (p.181). D’un journalisme d’investigation, on peut espérer plus que la reprise de suppositions confortant vicieusement la thèse du complot. La surenchère de Sonko dans la défiance face à l'État, à la justice et aux forces de l'ordre...fera mieux que toutes ces élucubrations. Les événements insensés de mars 2021, consécutifs à son hallucinante déclaration criant au complot politique contre sa personne et appelant à un Mortal Kombat, coûteront la vie à quatorze Sénégalais entre quinze et vingt-trois ans.
Le même chapitre, cependant, nous informe de la fermeté dont Macky Sall a fait preuve pour protéger, par deux fois, l’intégrité et la vie intime de celui qui se voulait son principal concurrent. Ce dernier, en compagnie d’une gambienne, aurait été trouvé en 2019 par une patrouille dans une position délicate à l'intérieur d'un véhicule garé dans un endroit suspect de la corniche ouest de Dakar (p.179). Une autre « affaire de mœurs impliquant prétendument Sonko et une femme résidant au Maroc » (sic, p.180) aurait été remonté au palais. Décidément, mou sel mi ! Mais, le Président aurait formellement interdit à son camp d’exploiter ces histoires privées pour décrédibiliser un adversaire (p.180). La même intransigeance sera, manifestement, de mise dans le maintien de l’ordre. Ce qui s’était passé en mars 2021 n’allait plus se reproduire, avait dit le Président (p.181). Cheikh Yérim Seck ajoutera que pas moins de 300 millions d'euros ont été dépensés pour équiper en engins, en armes et en munitions les forces de défense et de sécurité, afin d’imposer la supériorité absolue de la force publique légitime (p.182).
Deux émouvants paragraphes seront, enfin, consacrés à Adji Sarr « victime sociale et culturelle » de cette affaire (p.184). Le journaliste aurait pu, peut-être, faire œuvre utile en développant cette partie, au lieu de se contenter de souligner la tiédeur des féministes redoutant les insanités des insulteurs du Web (p.187). Il y aurait même de quoi en faire tout un livre, car cette belle jeune femme de vingt ans apparait comme un symbole abouti du chemin qu’il nous reste à parcourir en matière de violence et de discrimination sexistes. Un épais tabou recouvre les délinquances sexuelles (inceste, pédophilie, viol…) pourtant bien présentes dans nos sociétés. Et, lorsqu’un scandale éclate autour de la prostitution ou du viol, par exemple, c’est toujours la femme qui paye le plus lourd tribut, même en cas de condamnation de l’agresseur. Elle y laisse définitivement, aux yeux de croyances bien établies, son honneur, sa crédibilité, sa respectabilité et son intégrité morale. Cette terreur implacable d’une société mâtinée de superstitions religieuses de plus en plus marquées semble constituer le ferment de l’image idéale de la Sénégalaise, belle, pieuse, soumise, épanouie, discrète et toute dédiée à la vie familiale (bonne mère) et conjugale (bonne épouse). De la boue naît la fleur de lotus, dit une sagesse bouddhiste. Mais, Adji Sarr, devant les caméras, l’œil hagard, voile noir sur la tête, affublée d’une abaya à rayures jaunes, blanches et noires sous la surveillance intrusive de son avocat, a été un terrible camouflet à notre chauvinisme.
Pour en finir avec cette affaire, relevons le soutien de l’auteur à Pape Alé Niang. Il condamne sa détention qui, selon lui, ne peut que balafrer notre démocratie (p.185). Il arguera, ensuite : « Un journaliste, un activiste, un syndicaliste, un opposant...ne s'emprisonnent pas. Leurs excès peuvent être condamnables, mais ils sont excusables au nom d'un idéal de liberté ». L’intéressé, toutefois, assume être un politicien (p.185) à la différence du capitaine Touré radié pour faute lourde de la gendarmerie (p.186) non sans avoir jeté, selon le journaliste, le discrédit sur une institution aussi respectée et respectable (p.187).
Dix-sept minutes avant la cérémonie d’installation de la 14ème Législature, celle qui se voyait présidente de l’Assemblée nationale du Sénégal connaitra une terrible désillusion. Elle exprimera sur Facebook, le 12 septembre 2022 son refus de voter pour le candidat du Président qui, selon elle, privilégie les relations familiales au détriment du mérite militant. Elle ne votera pas, non plus, pour l'opposition après avoir dirigé la liste de la Majorité. « Je rentre chez moi tout simplement », conclura-t-elle (p.189). Telles sont les circonstances de la démission de Mimi Touré du groupe parlementaire de la Majorité et de sa candidature annoncée à l'élection présidentielle de février 2024. La véritable menace pour le Président n’est pas Ousmane Sonko, un personnage radical et clivant, cru de ses seuls partisans et qui a fini d’épuiser sa capacité de choquer à force de critiques acerbes et récurrentes, écrira Yérim (p.195). Tremblez d’effroi, Tata Mimi arrive !
Sa déconvenue serait due au résultat insuffisant obtenu aux Législatives de juillet 2022 (p.193) et son opposition à une troisième candidature du Président Macky Sall (p.194). Elle aurait, auparavant, subi une double blessure : la nomination en novembre 2020 de son adversaire Idrissa Seck à sa place comme président du Conseil Economique Social et Environnemental et l’entrée dans le gouvernement d'Oumar Sarr, transfuge du PDS et père de sa fille Dior, dont elle a gardé le souvenir d'une séparation douloureuse (p.191). Conclusion douteuse du journaliste : « S’étant sentie trahie, cette femme au tempérament masculin est devenue brutale, persifleuse, sanguine… » (p.192). Après quelques éléments biographiques soutenant le solide parcours idéologique et la forte personnalité de Mimi, Yérim nous apprend que le Président Macky Sall aurait tenté de la récupérer en envoyant deux émissaires pour lui proposer la présidence du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). Elle aurait décliné l’offre non sans informer Aminata Mbengue Ndiaye du « coup tordu qu'on voulait lui faire » (p.196). L’hilarante brouille entre Gaston Mbengue et Malick Gakou (p.197) serait née de cette histoire.
« Idrissa Seck méprise Macky Sall. Macky Sall déteste Idrissa Seck », donc « le Mbourook soow est une vaste escroquerie intellectuelle » (p.199). Tout le chapitre 18 du livre de Cheikh Yérim Seck tient dans cette extraordinaire démonstration. Poursuivant ma lecture amusée de la généalogie des relations entre Idy et Macky, je fus interpellé par une révélation assez singulière, que l’auteur promet de développer dans le Tome 2 : Macky Sall aurait promis à Idrissa Seck de définitivement le sécuriser avec sa descendance (p.205). Sur la même page, Yérim dit avoir prouvé que Macky Sall et Idrissa Seck sont plus des adversaires cherchant à se neutraliser l'un l'autre que des alliés soucieux de se soutenir l'un l'autre. Assez de contradictions, allons voir le Premier Ministre !
Amadou Bâ serait un problème. C’est, du moins ce que suppose le titre du chapitre 19. L’explication magique tombe assez rapidement : Le président Macky Sall et le Premier Ministre Amadou Bâ « ne s’aiment pas et ne se font pas mutuellement confiance » (p.207). Le Président, sans autre choix que de choisir Amadou Bâ comme Premier Ministre, l’aurait informé de sa nomination le jour même 17 septembre, 2h avant qu’elle ne soit rendue publique (p.212). Le journaliste affirme qu’il serait isolé, surveillé et sans moyens suffisants pour un Premier Ministre. Il aurait un budget de 29,4 milliards en 2023, loin des 48,3 de son prédécesseur en 2018 et, ne disposant même pas de locaux, accusera du retard dans la formation de son cabinet (p.212).
J’avoue que c’est dans le livre de Yérim que j’ai appris qu’Amadou Bâ avait milité au Parti Socialiste sous la houlette d'Ousmane Tanor Dieng (p.207) et qu’il avait été actif au sein de la Génération du concret de Karim Wade (p.208). Ministre de l'Économie, des Finances et du Plan de 2013 à 2019, ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur en 2019-2020, le Premier Ministre est perçu par le commun des Sénégalais comme très fortuné et très réseauté. En bon terme avec des gens de tous bord, considéré comme un fils dans toutes les familles religieuses, disposant du plus grand nombre de patrons de presse et de journalistes influents dévoués à sa cause, comptant le plus grand nombre d'alliés dans la société civile et les syndicats (p.209), Amadou Bâ n’aurait, cependant, pas que des amis. Yérim cite Abdoulaye Daouda Diallo et Mahmoud Saleh parmi ses détracteurs (p.208), au même titre qu’Abdoulaye Diouf Sarr qui accuse le Premier ministre d’avoir saboté la campagne des Locales à Dakar avec la création de listes parallèles qui auraient fait perdre la capitale à la mouvance présidentielle (p.214).
Les divagations que l’auteur prêtent à des pourfendeurs du Premier Ministre deviennent hyperboliques à la page 210. La richesse présumée du Premier ministre serait un trésor de guerre pour la future présidentielle. Elle servirait à financer, tous les médias qui attaquent le régime, l'activité politique d'Ousmane Sonko et des activistes qui dézinguent la politique économique et financière de l'état. Amadou Bâ activerait tout son réseau au sein des institutions financières internationales contre le Sénégal, il pousserait les leaders syndicaux à la grève pour créer le chaos dans le pays (p.210). Concluons.
Les noms et les circonstances revus dans ce groupe de cinq chapitres montre la vitalité du monde politique sénégalais. Sa qualité me semble, cependant, considérablement altérée par l’illusion d’une omniprésence présidentielle coupable. Le bouc émissaire est plus probable que l’ogre malfaisant. Mais occire l’ogre ou sacrifier le bouc relèvent de la même impasse. Le Sénégal demeure une République et laisser croire à l’émanation politicienne de chacune de ses convulsions est l’une des plus grandes négligences de ses élites. Le manichéisme qui domine actuellement le champ politique sénégalais, à coup de violences urbaines ponctuées de points de presse sans contenu, est une régression démocratique.
À suivre...
LES TENSIONS POLITIQUES SONT SOUS CONTRÔLE, SELON AÏSSATA TALL SALL
La ministre des Affaires étrangères a assuré jeudi que le gouvernement maîtrisait la situation malgré les tensions récentes à un an de la présidentielle, et a réfuté toute restriction des libertés
Lors d'un entretien avec quelques journalistes de la presse étrangère dont l'AFP, elle a minimisé ces tensions comme récurrentes à l'approche d'élections présidentielles comme celle de 2024. "Ceux qui s'inquiètent à l'extérieur, il faut qu'ils se rassurent", a-t-elle dit. "La situation est calme, elle est sous contrôle, le Sénégal est un pays calme, c'est une grande démocratie, une démocratie un peu turbulente qui nous a habitués, à chaque veille d'élection majeure (...) à voir çà et là des foyers de tension", a-t-elle déclaré.
Le pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée est en proie depuis des mois à une confrontation de plus en plus tendue entre la majorité présidentielle de Macky Sall et le camp de l'opposant Ousmane Sonko. L'incertitude sur le dénouement de dossiers judiciaires contre M. Sonko et l'éventualité de son inéligibilité d'une part, le flou entretenu par M. Sall sur sa candidature ou non à la présidentielle nourrissent la crispation. Celle-ci a donné lieu à des heurts et des centaines d'arrestations, notamment chez les partisans de M. Sonko.
"Nous avons eu un problème d'ordre public, qui n'en a pas", a dit la ministre en en imputant la faute à l'opposition. Mais elle a assuré qu'une "majorité écrasante" voulait des "élections transparentes, régulières et acceptées", et que le président Sall en était le garant. Quant à l'interdiction de manifestations et l'arrestation d'opposants qui inquiètent les organisations de défense des droits humains, "nous sommes dans un pays où les libertés sont exercées de façon libre et indiscutable (...) Nous somms dans un pays ou la justice fonctionne normalement et en toute indépendance", a-t-elle dit. Elle a rejeté comme "des clichés" les affirmations du contraire.
Elle s'exprimait le jour où M. Sonko était jugé pour diffamation. M. Sonko a été condamné à deux mois de prison avec sursis, une peine qui préserve son éligibilité selon ses avocats.
CAN 2023, LA CAF FIXE LES DATES
Les dates officielles de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 ont été confirmées par la CAF. Le match d’ouverture aura lieu le samedi 13 janvier 2024 au stade Alassane Ouattara d’Ebimpe, à Abidjan.
Les dates officielles de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 ont été confirmées par la CAF. Le match d’ouverture aura lieu le samedi 13 janvier 2024 au stade Alassane Ouattara d’Ebimpe, à Abidjan. Le tournoi de quatre semaines, opposant les 24 meilleures nations d’Afrique, s’achèvera officiellement le 11 février 2024.
Il s’agira de la 34e édition du tournoi, qui revient en Côte d’Ivoire pour la deuxième fois après 1984, où le Cameroun avait remporté la compétition pour la première fois.
Les éliminatoires de la CAN TotalEnergies 2023 approchent de leur terme, et la route vers la Côte d’Ivoire se dessine peu à peu. Le monde entier se prépare au plus grand spectacle de football d’Afrique.
À l’issue de la quatrième journée de qualification qui avait lieu le week-end dernier, six pays ont obtenu leur place pour le tournoi final, rejoignant ainsi le pays hôte, la Côte d’Ivoire. Il s’agit de l’Algérie, du Maroc, de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Burkina Faso et du Sénégal, champion d’Afrique.
Le Secrétaire Général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, a également confirmé que le tirage au sort officiel de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 aura lieu en septembre prochain. La date et le lieu seront confirmés ultérieurement.
Avec la croissance rapide de l’intérêt mondial pour les compétitions de la CAF enregistrée au cours des derniers mois, la CAF prévoit des audiences télévisées mondiales et des affluences record dans les stades pour l’édition de l’année prochaine de sa compétition phare – un évènement qui détient également le palmarès de l’événement le plus important d’Afrique.
Comme on a pu le constater lors des dernières compétitions, la CAF a fait des pas de géant pour améliorer l’expérience des téléspectateurs et des spectateurs dans les stades lors de ses compétitions grâce à l’introduction d’une technologie de diffusion de pointe et à l’engagement numérique, ce qui permet d’obtenir un produit de classe mondiale consommé en temps réel à l’échelle mondiale.
JUAN BRANCO, L'AVOCAT DE SONKO, REFOULÉ DE DAKAR POUR SES TWEETS CONTRE MACKY SALL
M. Branco avait publié, avant son arrivée à l'AIBD, un post sur les réseaux sociaux en date du 28 mars 2023 où il traitait le président de tyran et faisait également un appel à l’insurrection dans notre pays - COMMUNIQUÉ DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du ministre de l’Intérieur relatif au refoulement de l’avocat Juan Paulo Lopez Branco de Dakar ce jeudi 30 mars 2023 dès son arrivée.
« Le ministre de l'Intérieur tient à apporter des précisions à l'attention de l'opinion publique, sur la non admission sur le territoire national du sieur Juan Paulo Lopez Branco, avocat de son état, ce Jeudi 30 mars 2023.
En effet, M. Branco avait publié, avant son arrivée à l'aéroport international Blaise Diagne de Dakar, un post sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter en date du 28 mars 2023) où il traitait Son Excellence monsieur le président de la République Macky Sall de Tyran et faisait également un appel à l’insurrection dans notre pays.
Devant ce comportement inacceptable de la part d'un citoyen étranger, il s'est vu refuser l'entrée dans le territoire national.
Toutefois, ùonsieur le ministre dent à rappeler l'attachement de l'État du Sénégal aux valeurs d'hospitalité et de Teranga qui ont toujours caractérisées notre pays, à condition qu'elles soient sous-tendues par le respect dû à nos institutions et nos valeurs démocratiques. »
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RETOUR SUR L'ASCENSION D'OUSMANE SONKO
Ses déboires judiciaires provoquent de grosses tensions au Sénégal. Qui est Ousmane Sonko, le principal opposant au président Macky Sall ?