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26 juin 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
MIRACLE DE RAMADAN (ET DE PAQUES !)
Ouf, la République peut respirer ! Le très redouté (pour la paix publique) procès opposant le ministre du Tourisme au leader de Pastef s’est enfin tenu.
Ouf, la République peut respirer ! Le très redouté (pour la paix publique) procès opposant le ministre du Tourisme au leader de Pastef s’est enfin tenu. Le droit a été dit et Ousmane Sonko a été condamné pour diffamation à deux mois de prison avec sursis et à payer 200 millions de francs de dommages et intérêts à son adversaire. Ses avocats pourront toujours saisir les voies de recours c’est-à-dire interjeter appel et, dans l’éventualité où la partie civile voudrait exécuter la condamnation pécuniaire, faire une procédure de défense à exécution provisoire dans le but de faire suspendre tout paiement. Si elle est rejetée, il leur resterait encore la possibilité du référé etc. Bref, avec un peu de chance et de maestria, ils peuvent retarder le moment de la signature de chèque de leur leader jusqu’en 2024 et, qui sait, l’élection de Sonko ! Des procédures en tout cas que « Le Témoin » connaît comme sa poche…
Pour en revenir à l’audience d’hier, la condamnation du chef de file de l’opposition signifie évidemment que le ministre du Tourisme et responsable du parti présidentiel, l’Alliance Pour la République (APR), a gagné la manche en ce que son honneur qu’il estimait atteint a été lavé. Toutes nos félicitations. Quant à la justice, elle sort grandie de ce procès dans la mesure où, malgré les foucades et les rodomontades du prévenu dans cette affaire, un prévenu qui n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit de la figure de proue de l’opposition, elle a su aller jusqu’au bout et le juger en disant le droit. Enfin, Ousmane Sonko, bien qu’ayant perdu le procès, s’en sort finalement à bon compte puisqu’il conserve son éligibilité à la présidentielle de 2024 qui constitue pour lui la « mère des batailles » comme disait le défunt raïs irakien Saddam Hussein.
Les autorités étatiques, elles, ont sauvé la face. Elles avaient dit que ce procès se tiendrait quel qu’en soit le coût et elles ont gagné leur pari. Chapeau aux forces de défense et de sécurité, au général Moussa Fall et au contrôleur général Seydou Bocar Yague pour avoir géré avec un grand professionnalisme, en compagnie de leurs hommes, une situation sécuritaire qui aurait pu déborder plusieurs fois.
Les ressorts ont fonctionné
Mais plus que tout, le plus grand gagnant de l’épreuve que l’on vient de traverser, c’est le Sénégal. Une fois de plus, les ressorts de notre démocratie ont fonctionné. Comme tant de fois dansle passé, notre payss’est retrouvé au bord du gouffre — au « bord du précipice » aurait dit l’ancien « président de la rue publique » Me Abdoulaye Wade — sans basculer. Sans doute, le sangfroid et la détermination du président de la République nous ont-ils évité cette perspective mais il est à deviner que des médiateurs de l’ombre se sont activés aussi et que les amis du Sénégal ont exercé des pressions pour que le happy end d’hier fût possible.
En attendant la prochaine crise qui pourrait être constituée par le jugement de l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko et, surtout, une éventuelle déclaration de candidature de l’actuel chef de l’Etat pour la présidentielle de 2024. La démocratie est une quête perpétuelle et sa construction n’est jamais achevée. C’est un idéal vers lequel on tend sans jamais pouvoir l’atteindre comme la ligne de l’horizon. Rien n’est définitivement acquis dans cette longue marche vers cette démocratie et il est donc normal que des crises surviennent en cours de route, l’essentiel étant de toujours savoir trouver les moyens de les surmonter. Les Etats-Unis d’Amérique et la France — pour ne parler que de ces deux vieilles terres de démocratie — n’ont-elles pas connu ces dernières années l’assaut violent des partisans du président Donald Trump sur le Capitole, siège du Congrès (ce qui constituait un véritable coup d’Etat), pour le premier pays, et les manifestations insurrectionnelles des Gilets jaunes avec leur lot de violences et de destructions jusque sur les Champs-Elysées ? Pour parler toujours de Marianne, regardez ce qui s’y passe ces jours-ci avec les protestations contre la réforme des retraites ou contre l’implantation de « méga-bassines » dans les Deux-Sèvres ? Pour dire que le chemin de la démocratie est jalonné de crises pourvu que les acteurs politiques en particulier, et les peuples en général, sachent les résoudre.
Pour en revenir à cette affaire Mame Mbaye Niang/Ousmane Sonko,si elle a atteint les proportions — et conduit aux dégâts — que l’on sait, c’est parce que, tout le monde le sait, par-delà le procès en diffamation entre deux personnes privées, son véritable enjeu était l’éligibilité en 2024 du second nommé. Par conséquent, elle ne pouvait pas être simple. Notre position, au « Témoin », a été de plaider pour que le leader de Pastef ne soit pas disqualifié de cette échéance majeure à la suite de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall dont l’emprisonnement lui a ouvert la voie, la nature ayant horreur du vide. Or le risque, en éliminant Sonko du jeu politique, avec tout ce qu’il représente aujourd’hui, ce serait de favoriser l’irruption sur la scène de forces encore plus radicales que lui, genre djihadistes, aux sirènes desquelles cette jeunesse désespérée qui adule aujourd’hui le maire de Ziguinchor pourrait céder. Sans compter que cela pourrait redonner un second et plus puissant souffle au conflit casamançais, Ousmane Sonko étant incontestablement aujourd’hui le leader emblématique de cette partie de notre pays — par-delà, et c’est tant mieux pour lui, il a acquis entretemps une envergure nationale voire africaine — comme le furent avant lui des personnalités charismatiques comme Emile Badiane, Ibou Diallo de Kolda voire le regretté Pr Assane Seck dont la fille est, justement, l’actuelle ministre des Sénégalais de l’Extérieur. Je l’avais écrit ici lorsque sous couvert de la plainte de l’alors directeur des Domaines, Mamour Diallo, contre son ex collègue à la DGID (Direction générale des Impôts et Domaines) Ousmane Sonko à propos de la fameuse affaire des 94 milliards en soutenant que le fait que la jeunesse casamançaise se reconnaisse à travers ce dernier était au contraire une très bonne nouvelle pour la démocratie !
« Rebelle casamançais » ne doit pas être l’autre nom de «l’ivoirité» !
Plutôt que de rejoindre le maquis, qu’ils choisissent ou que la perspective leur soit offerte d’exprimer leurs frustrations légitimes sur le terrain politique plutôt que dans les maquis de la forêt casamançaise, cela c’est déjà une victoire pour notre pays. Le Sénégal qui a besoin de l’apport de tousses enfants pour se construire. A condition que ces enfants sachent se parler par-delà leurs clivages, leurs chapelles et leurs obédiences. Si nous estimons que la candidature de Sonko — mais aussi celles de Karim Wade et de Khalifa Sall — ne doivent pas être écartées c’est parce que nous savons, hélas, que dans beaucoup de pays du continent qui se sont embrasés on trouve à l’origine des candidats à la présidentielle recalés grâce à des manœuvres. Le cas le plus emblématique est celui de la Côte d’Ivoire où l’exclusion d’Alassane Ouattara grâce à l’artifice de l’ivoirité a plongé ce pays frère dans une guerre civile de dix ans. Par conséquent, pensons-nous, « rebelle casamançais » ne doit pas être la version sénégalaise, ou l’autre nom, de l’ivoirité !
Quant au président de la République, pour décrire son action, je serais tenté de le comparer à un personnage de la mythologie grecque à savoir Pénélope, épouse d’Ulysse, parti en Odyssée, et qui, aux nombreux prétendants qui voulaient sa main, répondait invariablement qu’elle accepterait qu’ils l’épousent lorsque l’ouvrage qu’elle était en train de tricoter serait achevé. Seulement voilà, chaque nuit, elle détricotait ce qu’elle avait fait durant la journée ! Si bien que l’ouvrage de Pénélope ne fut jamais achevé jusqu’au retour d’Ulysse. Car enfin, voilà un président qui a un excellent bilan matériel — meilleur, incontestablement, que ceux de tous ses prédécesseurs, c’est ma conviction —, diplomatique et aussi en termes de montée en puissance de notre armée et de nos forces de sécurité mais qui gâche le tout sur le plan immatériel c’est-à-dire en matière de gouvernance. Au point d’éclipser son excellent bilan matériel !
A Ousmane Sonko, on ne saurait trop lui conseiller, si ses zélés et fanatisés partisans nous le permettent, de modérer son langage mais surtout d’avoir plus de respect pour les institutions et, notamment, pour les hommes imparfaits (que celui parmi nous qui est parfait leur jette la première pierre !) qui les incarnent ou les animent. En résumé, il doit acquérir une stature d’homme d’Etat même si c’est sa posture de populiste qui fait sa force.
Pour le reste, profitons de cette période de grâce retrouvée pour nous purifier spirituellement en ce mois béni de Ramadan (et aussi de Pâques) et en profiter pour prier Dieu d’apaiser les coeurs. Surtout, surtout, fêtons en communion et dans la concorde le 04-Avril, anniversaire de l’accession de notre cher pays à la souveraineté internationale !
PS : L’accident dont a été victime notre jeune collaboratrice Yacine Thiam, camérawoman à Témoinweb, nous a valu de très nombreux témoignages de sympathie venant de confrères, d’amis, de lecteurs ou de citoyens anonymes. Avec une mention particulière pour le Synpics, la Convention des jeunes reporters et l’Appel. Que tous ceux-là veuillent bien trouver ici l’expression de notre gratitude ! Nos remerciements vont aussi au secrétaire général du PUR (Parti de l’Unité et du Rassemblement), Cheikh Tidiane Youm, aux deux députées Bathily et Ba ainsi qu’aux leaders de Yewwi Askan Wi d’une manière générale pour la prise en charge des frais médicaux de Yacine au niveau de la clinique Khalifa Ababacar Sy de SacréCœur III. Remerciements appuyés, enfin au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, pour s’être rendu au chevet de notre collaboratrice et avoir annoncé la prise en charge totale de son hospitalisation par le Gouvernement. Un grand bravo à lui !
ATTEINTE AUX DROITS DE LA DÉFENSE
Le refoulement de Juan Branco par l'État du Sénégal est un précédent dangereux pour la profession parce qu’il constitue une entrave injustifiable qui interpelle au-delà du pays, tous ceux qui exercent la profession d’avocat - LES AVOCATS DE SONKO
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif des avocats d’Ousmane Sonko relatif au refoulement par le ministère de l’Intérieur de l’avocat Franco-espagnol Juan Branco à son arrivée à Dakar, le 30 mars 2023.
« Dans la nuit du 29 au 30 mars 2023, nous avons appris que notre confrère Juan Branco, avocat au barreau de Paris, arrivé à l’Aéroport Blaise Diagne au Sénégal, par vol de Royal Air Maroc, a été empêché de rentrer sur le territoire Sénégalais et rapatrié vers la France par les autorités de ce pays.
Notre confrère Juan Branco venait au Sénégal pour prendre part, comme avocat, à l’audience du 30 mars 2023 devant la chambre correctionnelle du TGI hors classe de Dakar. Il avait été constitué depuis le 15 mars dernier par monsieur Ousmane Sonko pour faire partie de l’équipe d’avocats chargée de sa défense.
Cette décision injuste, incompréhensible et arbitraire est une atteinte grave et inadmissible aux droits de la défense, à l’exercice de la profession d’avocat et à la libre circulation des personnes.
Il s’agit d’un précédent dangereux pour l’ensemble de la profession d’avocat parce qu’il constitue une entrave injustifiable qui interpelle au-delà du Sénégal, tous ceux qui exercent la profession d’avocat et qui pourraient demain subir le même sort, dans n’importe quel pays du monde. Notre destin commun est d’être sans frontière et d’être présent chaque fois que notre mission de défense le commande.
La communauté internationale est prise à témoin sur les attaques intolérables perpétrées contre les avocats et les libertés.
Nous rappelons que dans la même affaire, des violences physiques ont été exercées sur un autre confrère, maître Ciré Clédor Ly qui a été gazé et violenté en connaissance parfaite de sa qualité d’avocat.
Nous condamnons fermement et sans réserve ces comportements de l’Etat du Sénégal qui ne resteront pas sans suite et qui ont brisés la vitrine de l’Etat de droit et de la démocratie.
Ont signé : Cire Cledor Ly, Masoghna Kane, Martin Diatta, Ablaye Tall, Babacar Ndiaye, Dabakh Malick, Amadou Diallo, Macodou Ndour, Kandiack François, Said Larifou, Guy Hervé Kam, Ndiaye Abdy Narcisse, Youssoupha Camara et Moussa Balde, avocats, membres du collectif des avocats de monsieur Ousmane Sonko. »
par Sylla Thiam
QUI POUR VENIR AU SECOURS DES MÉDECINS DU SÉNÉGAL ?
Une rupture de confiance entre le personnel de santé et la population a des conséquences désastreuses sur le recours aux soins mais surtout sur la réussite des principaux programmes de santé publique FCFA
En tant que médecin sénégalais, je suis indigné par le traitement infligé à des citoyens sénégalais à travers des exactions et des atrocités occasionnant des blessures, des mutilations, des incapacités et parfois même des pertes de vie.
Pire, je suis outré par le traitement infligé aux médecins sénégalais ces derniers mois. Je sais que dans toute profession il y a des écarts qui peuvent être notés çà et là, mais au rythme où vont les choses, des interrogations s’imposent :
En effet depuis quelques temps il y a des faits inquiétants qui doivent nous faire réfléchir sur la place du médecin dans notre pays.
1. Rappelez-vous lorsque le corps médical et paramédical a été livré à la vindicte populaire suite aux événements de Linguère Louga et Tivaouone entre 2021 et 2022. Certains agents ont été emprisonnés, d’autres démis de leur fonction. Et toutes sortes de critiques ont été déversées sur le personnel de santé. Certes, certaines sont valables, mais il y avait comme un rejet total de tout le corps médical. Faudrait-il le rappeler, ce même personnel de santé a été félicité et a reçu des éloges de partout durant la crise de la Covid-19. Qu’est-ce qui a changé entre temps ?
2. Après, il y a eu la répression de la marche des internes des hôpitaux en Novembre 2022. Ces derniers, qui ne représentaient aucun danger, ont reçu des gaz lacrymogènes à l’intérieur de l’hôpital de Fann, alors qu’ils organisaient une marche pacifique pour réclamer leurs droits. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette violence envers des médecins, si l’on sait que ces jeunes collègues abattent un travail de titan dans les hôpitaux publics et dans des conditions misérables ?
3. Avant cela, on a assisté à la fermeture précipitée de l’Hôpital Aristide Le Dantec, en août 2022, sans une bonne préparation pour permettre un recasement des services et des agents. Cette fermeture a grandement occasionné la frustration des internes car ces derniers avaient leurs outils de travail et logements au sein de cet hôpital. Qu’est qui pouvait expliquer cette précipitation ? Cette fermeture avait elle été bien planifiée ?
4. Ensuite, il y a eu l’arrestation arbitraire de notre brave collègue, Dr Faye, gynécologue à Kédougou, et des membres de son équipe de bloc, en septembre 2022. Pourquoi s’était-t- on précipité pour les inculper et les placer en garde à vue sans que leur culpabilité ne soit établie par une expertise avérée ? Si l’on sait les sacrifices que le corps médical fait dans ces zones éloignées de la capitale où il arrive qu’il travaille 24h/24 et même les weekends, parfois loin de sa famille et avec peu de moyens.
5. Enfin, l’arrestation, dans des conditions dignes d’un film, de notre collègue Dr Babacar Niang, ne témoigne-t-elle pas d’un manque de considération de notre collègue et, au-delà de sa personne, de la profession médicale elle-même ?. Cet homme, comme beaucoup de médecins, a créé des entreprises privées d’utilités publiques, il vit et travaille dans son pays. Pourquoi a -t-il été arrêté de la sorte ? Ne mérite-t-il pas respect et considération ? Je l’ai rencontré une seule fois, il y a 6 ans. Il était venu à mon bureau et j’avais pu apprécier son amabilité, sa modestie et ses idées novatrices. Malgré tout ce qu’on peut dire sur lui, c’est un homme d’action, un homme franc et un grand travailleur, en témoigne le service SUMA Assistance qui est « Made in Sénégal » et qui est bien connu. Nous devons l’honorer, car c’est un digne fils de la patrie. Rares sont ceux qui peuvent se prévaloir d’une réalisation aussi utile que SUMA sur une initiative personnelle.
Nous devons éviter de désacraliser le sacré, c’est un élément fondamental de cohésion sociale. Le médecin avait, a et aura une place dans la société. Depuis la nuit des temps, les médecins qu’ils soient traditionnels ou modernes sont très bien considérés et respectés dans leur milieu, à cause des services utiles qu’ils rendent à la société. Ils doivent certes répondre de leurs actes et de toute faute, mais il faut les protéger au risque de fragiliser la profession qui aboutira à une perte de confiance.
Une rupture de confiance entre le personnel de santé et la population a des conséquences désastreuses sur le recours aux soins mais surtout sur la réussite des principaux programmes de santé publique dans lesquels l’État, les Collectivités Territoriales, le Secteur Privé et les Partenaires investissent des milliards de FCFA. Et au-delà, la gestion des futures crises sanitaires se fera dans des conditions très difficiles-sans l’engagement des populations- surtout au vu des scandales qui ont émaillé la riposte contre la Covid 19.
J’invite l’Ordre des médecins, les syndicats et associations professionnels à travailler ensemble et saisir les autorités compétentes pour le règlement définitif de ces questions.
Les enseignements d’un verdict : Malgré le traitement expéditif, par moment, dans l’affaire M. Mbaye Niang contre O. Sonko, il faut tout de même reconnaître que le verdict rendu comporte des relents d’apaisement.
Malgré le traitement expéditif, par moment, dans l’affaire M. Mbaye Niang contre O. Sonko, il faut tout de même reconnaître que le verdict rendu comporte des relents d’apaisement.
En effet, il aurait suffi simplement que le Tribunal prononçât une amende correspondant à 1/1000 du montant à verser en guise de dommage et intérêt au demandeur pour que le prévenu perde provisoirement son droit d’être électeur et, par là même occasion, son éligibilité pour cinq (05) ans. Or, le défenseur, condamné à une peine de deux (02) mois avec sursis et à réparer un préjudice, échappe de ce fait aux dispositions des articles L.29 et L.30 du code électoral.
Dès lors, l’on peut tenter d’apprécier ce verdict, du reste provisoire, en tirant quelques enseignements.
En premier lieu, il démontre la capacité de l’État à garantir le fonctionnement normal de la justice par-delà les préjugés et autres ressentiments. Il y a lieu de rappeler les nombreux renvois en vue du respect du droit au procès équitable. Toutefois, il est regrettable de constater, à présent, une remise en cause du droit de la défense sous certains aspects…
En deuxième lieu, il intègre les dispositions du code électoral qui instaurent la déchéance électorale automatique et indifférenciée sans que celle-ci ne soit prononcée comme peine complémentaire par les juridictions. De ce point de vue, le juge a bien statué dans les limites du respect du droit fondamental de suffrage du citoyen.
En troisième lieu et subséquemment à la considération, le verdict, n’en déplaise certains partisans de tous bords, va dans le sens de contribuer à la sauvegarde de la stabilité et de la paix sociale et à la préservation de l’image de notre modèle démocratique.
Enfin, la décision rendue par le Tribunal ne referme pas les portes du dialogue politique tout aussi indispensable durant ce tournant si décisif que notre cher pays devra passer en gardant ce qu’il a de plus essentiel : les fondements de la République, la garantie de l’Etat de droit, la préservation de l’unité et la cohésion nationale, par-delà les convulsions inhérentes à toute compétition électorale.
Pour ce faire, il ne faudrait surtout pas envisager une interprétation tendancieuse du code électoral – résultante d’un droit textuel – dans un sens non édicté, même si le droit de recours est garanti dans les procès. L’article L.29-4 visant le jugement par contumace concerne les matières criminelles. À cet effet, il ne saurait prévaloir dans le cas d’espèce encore que cette disposition susvisée ne cite nullement le jugement par défaut.
Il nous revient encore d’alerter les différents camps politiques sur l’urgence à revoir certaines dispositions du code électoral relatives aux conditions de participation à l’élection présidentielle, notamment les articles L.29 et L.30 ainsi que les modalités régissant le système de parrainage. La problématique de l’enrôlement des primo-votants, qui demeure une faiblesse malgré les efforts consentis depuis près de vingt (20) ans par l’Etat du Sénégal, ne doit pas être laissée en rade. Il y va de la modernisation et de la fiabilité du fichier des électeurs. Ceci a été attesté par les différentes Missions d’audit du fichier électoral.
Sous ce rapport et en guise de rappel, il apparait que la solution pour une prise en compte efficiente des primo-votants réside dans la possibilité de l’enrôlement sur présentation du récépissé de la demande de la carte nationale d’identité biométrique CEDEAO, comme ce fut le cas en 2018. De plus, la prorogation de la période de révision exceptionnelle des listes électorales préconisée par le Collectif des Organisations de la Société civile pour les Élections (COSCE) devrait être prise en compte.
Voilà des gages d’un processus électoral intègre, inclusif, apaisé.
Ndiaga SYLLA, Expert électoral
Président du Dialogue Citoyen
«CE VERDICT EST LA DÉFAITE DES FAUCONS DU PALAIS»
Mamoudou Ibra Kane, leader du mouvement «Demain, c’est maintenant» se prononce sur les ondes de Sud FM, sur le procès opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang
«Une décision de justice est toujours commentée mais de mon point de vue, ce verdict est un verdict d’apaisement parce que nous avons une situation politique et sociale très tendue depuis presque deux ans au Sénégal. Le pays est à l’arrêt. Les gens ne travaillent plus convenablement. Nos enfants ne vont plus à l’école normalement. Je crois que ce verdict va dans le sens de la paix sociale. C’est un verdict dont il faut aussi tirer les leçons. La première leçon, c’est qu’il y a deux personnalités politiques : le président de Pastef Ousmane Sonko, leader de l’opposition qui était opposé à Mame Mbaye Niang ministre du Tourisme à propos de l’affaire PRODAC. La justice a décidé de condamner Ousmane Sonko à deux mois avec sursis assortis d’une amende de 200 millions mais M. Ousmane Sonko ne perd pas ses droits. Ce qui veut dire qu’il reste en course. Il reste dans la compétition. Ça, c’est le premier enseignement. Le deuxième enseignement de mon point de vue, ce verdict, c’est aussi la défaite des faucons du Palais qui se trouvent dans d’autres sphères qui pensaient que dans cette affaire, Ousmane Sonko allait être condamné et privé de ses droits. Donc, ces faucons-là ont perdu aujourd’hui une bataille. Est-ce qu’ils ont perdu la guerre ? La question reste posée. L’autre enseignement et pour moi qui est l’enseignement majeur, c’est au niveau du Président de la République. Le Président de la République doit ouvrir le jeu démocratique».
«Le Président Macky Sall doit renoncer à ce projet de 3e mandat»
«Il doit libérer davantage l’espace politique en permettant aux sénégalaises et aux sénégalais qui ont des aspirations, une vision pour ce pays de pouvoir participer à l’animation du jeu démocratique et de pouvoir participer à la compétition électorale. Et l’autre enseignement, c’est que je crois très sincèrement que le Président de la République, s’il en a l’intention, doit renoncer à ce projet de 3ème mandat qu’on lui prête parce que il y a va de la paix sociale, du fonctionnement normal des institutions parce que le Président de la République a tout simplement, à plusieurs reprises, donné sa parole et sa parole est importante. Sa parole est sacrée. Sa parole compte. Sa parole pèse. Moralement, la parole donnée est quelque chose d’essentiel au Sénégal et je crois que c’est un des enseignements majeurs de mon point de vue qu’il faudra tirer de ce verdict dans l’affaire qui a opposé Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko».
«Vouloir verrouiller ce jeu démocratique, c’est exposer le pays à des tensions»
«C’est un verdict qui a des conséquences sur le jeu politique parce que tout simplement quand on est en démocratie, il faut permettre l’expression libre des citoyens. Il faut aussi surtout permettre à ceux et celles qui ont des ambitions, de pouvoir s’adresser aux sénégalais parce qu’en fin de compte, ce sont les sénégalais qui doivent décider, choisir puisque nous parlons de l’élection présidentielle de 2024 leur Président de la République en toute liberté, en toute démocratie et en toute transparence. Vouloir verrouiller ce jeu démocratique, c’est exposer le pays à des tensions. Et verrouiller le jeu démocratique, c’est déjà dans le camp du pouvoir aujourd’hui, on voit qu’il n’y a aucune tête pratiquement qui émerge et à un moment donné, quand on a pensé que oui il y a avait un certain nombre de personnalités qui avaient le profil, nous avons vu ce qui s’est passé. Les personnalités ont été isolées politiquement et du côté de l’opposition, il faut le reconnaitre, un certain nombre d’identités remarquables ont été écartées du jeu politique par des condamnations et je ne suis pas en train de dire que la justice ne doit pas faire son travail. Je ne suis pas en train de dire que quand quelqu’un commet une faute, il ne doit pas être jugé et condamné. Au contraire, il n’y a aucune personne au Sénégal qui doit être au-dessus de la loi et de la justice, je suis en train de parler d’un certain nombre de principes qu’exige le jeu démocratique et ce que le jeu démocratique exige, c’est qu’il y ait une compétition».
DAKAR TOURNE AU RALENTI
Les échauffourées à répétition entre jeunes manifestants et Forces de l’ordre et les violences qui s’en suivent, à chaque convocation du maire de Ziguinchor au Tribunal, ont été à l’origine de la paralysie de la ville
Dakar n’était pas au mieux de sa forme dans la matinée d’hier, jeudi 30 mars. Le procès pour diffamation opposant le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, a impacté l’activité socioéconomique dans la capitale du Sénégal qui a tourné au ralenti.
Les échauffourées à répétition entre jeunes manifestants et Forces de l’ordre et les violences qui s’en suivent, à chaque convocation du maire de Ziguinchor au Tribunal, ont été à l’origine de la paralysie de la ville. Du coup, beaucoup de secteurs n’ont pas fonctionné, pour des raisons de sécurité. Les rues autrefois ambiantes étaient désertes, une circulation fluide, les motocyclettes et cyclomoteurs interdits de circuler, à cause d’un arrêté du Gouverneur de Dakar.
Les élèves des écoles privées retenus chez eux. Les banques qui avaient décidé de se pointer, ont fermé à 13 heures. Certaines institutions ainsi que de nombreux commerces et centres commerciaux ont aussi baissé les rideaux. Le transport en commun notamment la société nationale Dakar Dem Dikk est également impacté. Elle a décidé de suspendre ses rotations pour ne pas subir de dommages, comme ce fut le cas lors de la dernière convocation du leader du parti Pastef, le jeudi 16 mars 2023, où pas moins de trois de ses bus ont été incendiés, d’autres caillasses. Déjà, la veille du procès, les populations s’étaient préparées à vivre une journée sous haute tension, comme à l’accoutumée. C’est pourquoi beaucoup de structures avaient décidé de suspendre leurs activités. Mais, au finish, plus de peur que de mal, hier !
Même si quelques échauffourées entre jeunes manifestants et Forces de l’ordre ont été constatées dans la ville. En effet, cette paralysie de plusieurs activités n’est pas sans conséquences sur l’économie du pays. Il faut noter que le procès a rendu son verdict vers 12 heures. Ousmane Sonko a été condamné à deux mois avec sursis et 200 millions de FCFA de dommages et intérêts.
Ainsi, après l’annonce du verdict, la vie a repris petit à petit dans la ville. L’affaire qui, depuis quelques mois, tenait en haleine et en émoi tout un pays, avait fini par paralyser la capitale lors de chaque convocation du leader du Pastef.
Cité à témoigner dans le procès en diffamation opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, né de l’affaire dite Prodac, Birahim Seck a déclaré que «ce dossier n’a pas encore connu son épilogue». Non sans appeler à «un renouveau de l’Etat du Sénégal» qui doit renouer avec «la transparence».
Venu témoigner dans l’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko, au ministre Mame Mbaye Niang, dans le cadre du présumé scandale du Prodac, à la suite d’une citation à témoigner servie par la défense du leader de Pastef, le coordonnateur du Forum civil, a souligné qu’il y a beaucoup de choses à éclairer dans ce dossier. «Juste dire que je ne suis pas venu de mon propre gré. On m’a envoyé une citation à témoin. Donc, la défense m’a envoyé une citation à témoin pour participer à ce procès. Ce matin, très tôt, je suis venu. Je suis entré dans la salle, comme tous les Sénégalais. J’ai assisté également aux premiers échanges entre les avocats de la partie civile et les avocats de la défense, mais également avec l’intervention du juge. Mais, finalement, la partie qui m’avait cité à témoigner à quitter la salle», a expliqué, devant la presse, Birahim Seck.
Quittant la salle d’audience, peu après la partie qui lui a servi une citation à témoigner, il soutient : «Je suis resté un peu pour écouter les arguments de la partie civile. Et après, je suis sorti, du moment où la partie qui m’avait demandé de venir n’est plus dans la salle. C’est la raison pour laquelle je suis venu aujourd’hui, à ce procès. » Donc, «Ce qu’il faut juste savoir et ce que je peux dire, quel que soit l’issue de ce procès, ce dossier n’a pas encore connu son épilogue. A mon avis, il reste beaucoup de choses à éclairer dans ce dossier, parce qu’il s’agit de l’argent du contribuable», a indiqué le coordonnateur du Forum civil, représentant de Transparency Internationale au Sénégal.
De l’avis de M. Seck, «même en écoutant la partie civile qui a lu une décision qui a été rendue par le juge sénégalais, en 2020, et qui concernait d’ailleurs, monsieur Mame Mbaye Niang, dans la définition de la diffamation, il a fait état d’une responsabilité. Autrement, selon nos juges, pour qu’il y ait diffamation, il faut imputer une responsabilité à quelqu’un. Et je pense que dans ce dossier Prodac, il y a beaucoup de personnes qui ont une responsabilité. D’ailleurs, c’est dommage qu’il n’y ait pas eu de plaidoirie. C’est pourquoi je dis que ce dossier n’a pas encore connu son épilogue». Interpellé sur l’existence du fameux rapport sur ce présumé scandale, il déclare : «Vous savez, nous sommes dans un pays où la redevabilité pose problème, où la transparence pose problème. Si j’amenais même un rapport estampillé, signé par les autorités de l’Etat et que ces autorités nous disent que ce rapport n’est pas de nous, on n’y peut absolument rien. Autrement dit, il faut qu’il y ait un renouveau de l’Etat du Sénégal, qui renoue avec la transparence». Il faut rappeler que dans cette affaire de Prodac, le Programme des domaines agricoles communautaires, le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, avait publié un ouvrage, le 2 février 2023. Ouvrage d’ailleurs qui a été à l’origine de l’explosion de cette affaire. C’est dans cet esprit qu’il a reçu une citation à témoigner, de la part des avocats du maire de Ziguinchor.
RETOUR SUR SLE DÉROULÉ DU PROCÈS
Fin du feuilleton judiciaire sur l’affaire de diffamation autour du rapport de l’Inspection général des finances (Igf) sur la gestion du Prodac opposant Ousmane Sonko leader du parti Pastef au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang
Le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang par ailleurs, responsable du parti au pouvoir (APR) a remporté son procès pour diffamation contre le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko non moins leader du parti Pastef dans l’affaire du rapport de l’Igf sur la gestion du Prodac. Le tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle qui statuait sur cette affaire hier, jeudi 30 mars après trois renvois, a condamné Ousmane Sonko à une peine de deux mois de prison avec sursis, assortie de 200 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. Toutefois, le leader de l’opposition ne perd ses droits civiques. Il reste donc éligible pour la Présidentielle du 25 février 2024. Ou du moins, pour l’instant.
Fin du feuilleton judiciaire sur l’affaire de diffamation autour du rapport de l’Inspection général des finances (Igf) sur la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) opposant le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko non moins leader du parti Pastef au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang par ailleurs, responsable du parti au pouvoir. Le tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle qui statuait sur cette affaire hier, jeudi 30 mars après trois renvois, a reconnu le leader de Pastef coupable du délit diffamation sur le ministre Mame Mbaye Niang. Dans son verdict, le tribunal a ainsi prononcé une condamnation de deux mois de prison avec sursis assortie de 200 millions de francs Cfa de dommages et intérêts à l’encontre du leader de Pastef qui a été relâché des délits de faux et d’injures. Lors de cette audience présidée par le juge Mamadou Yakham Keita nommé pour remplacer son collègue Pape Mouhamed Diop, récusé par la défense, Ousmane Sonko qui n’était pas présent au tribunal a été jugé par défaut sans ses avocats qui ont quitté la salle après l’annonce de la décision du nouveau président du tribunal, de juger cette affaire tout en refusant de prendre le certificat médical du maire de Ziguinchor.
Seuls face au tribunal, les avocats de la partie civile avaient demandé au tribunal de condamner le prévenu à payer à leur client 29 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé au tribunal de condamné Sonko à 2 ans dont 1 an ferme pour le délit de diffamation, 2 ans dont 1 an ferme pour faux et usage de faux en écriture privées et 3 mois ferme pour injure publique. Lors de son réquisitoire, le représentant du parquet a accusé le leader de Pastef de tenir en otage tout le pays à cause de cette affaire de diffamation. Pour cela, il a demandé au tribunal non seulement de le condamner mais aussi de décerner un mandat d’arrêt contre lui. Loin de s’en tenir, le procureur de la République visiblement agacé par la tournure de ce dossier a également tenu à mettre en garde Ousmane Sonko qui, selon lui, ne cesse de « s’en prendre à l’institution qui est la justice, insulte tout le monde ; les magistrats, les personnalités de ce pays, à chaque sortie ». « Je sais qu’on va lui rapporter mes propos. Mais j’aurais aimé qu’il soit là pour entendre ce que j’ai à lui dire. Qu’il sache que désormais, rien ne lui sera pardonné. Il faut que cela cesse. On ne peut pas pour un dossier aussi simple, retenir tout un peuple en otage. Ça suffit ! Il faut que ça cesse ! Ce n’est pas excessif de demander la condamnation d’Ousmane Sonko et de demander un mandat d’arrêt contre lui ». Interpellé à la sortie d’audience, Me Baboucar Cissé a jugé satisfaisante cette décision du tribunal qui selon lui, permet d’évacuer ce dossier qui a pris le pays en haleine. Toutefois, la robe noire a précisé qu’ils vont interjeter appel par rapport au montant de 200 millions retenu par le tribunal en guise de dommage et intérêt.
LES AVOCATS DE LA PARTIE CIVILE SE DEFOULENT SUR OUSMANE SONKO
Seuls avec les membres tribunal dans une salle d’audience à moitié vidée de son trop plein de public après le départ des avocats de la défense et des leaders de la coalition Yewwi askan wi, les conseillers de Mame Mbaye ont pris la parole pour livrer une sévère réquisitoire à l‘encontre de l’accusateur de leur client jugé à défaut. Premier à prendre la parole, Me Moustapha Dieng a commencé par rappeler qu’avant Ousmane Sonko, d’autres sénégalais dont des journalistes ont été jugés et condamnés pour avoir tenu les mêmes accusations contre son client tout simplement parce qu’il n’y a jamais eu un rapport de l’Igf ou Ige sur le Prodac qui a épinglé son client. Poursuivant son réquisitoire, la robe noire soulignant que le prévenu a été au courant de toutes ces condamnations a déploré sa persistance à salir l’honorabilité de son client qu’il accuse d’être un délinquant ou encore un prédateur financier.
Abondant dans le même sens, son confrère Me Soumaré a indiqué son client a été injustement accusé par Ousmane Sonko qui se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de produire le rapport l’Igf qu’il dit à épingler son client. «Cette affaire est simple. On dit qu’il existe un rapport de l’Igf qui a épinglé notre client, tout ce que nous réclamons c’est qu’on nous présente ce dit rapport. A défaut, nous demandons la condamnation du prévenu aux peines que monsieur le procureur voudrait bien formuler dans son réquisitoire. Car, quel que soit le sens avec lequel, on prend cette affaire, le délit de diffamation ne souffre d’aucun doute. Mame Mbaye Niang n’était seulement pas coordonnateur du Prodac mais aussi l’Igf n’a pas la compétence pour auditer la gestion des ministres et ça, Ousmane Sonko le sait très bien puisqu’il est non seulement un juriste de formation mais aussi un inspecteur principal des impôt et domaines ».
Confortant cette thèse, Me Adama Fall a indiqué qu’en tant ministre de tutelle du Prodac, le rôle de Mame Mbaye Niang se limite juste aux aspects institutionnels et que c’est le coordonnateur du Prodac qui ordonne les dépenses.
Dernière à prendre la parole après l’intervention de Me Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier du barreau de Paris (2014 à 2015), Me Baboucar Cissé, doyen d’âge des avocats de la partie civile a pris la parole pour formuler la demande des dommages et intérêts au profit de son client. Devant le tribunal, l’avocat a souligné que le prévenu ne pouvait pas bénéficier d’aucunes circonstances atténuantes dans le cadre cette banale affaire de diffamation qui depuis le 2 février dernier tient en haleine tout le pays à chaque audience.
Poursuivant son propos, il a expliqué qu’avant Ousmane Sonko d’autres personnes ont également eu à porter les mêmes accusations contre son client qui a trop enduré dans le cadre de cette affaire Prodac alors n’était pas le responsable de ce programme.
Ainsi, citant entre autres, Mame Biram Watthie de Walfadjri, Sen TV avec Ameth Aïdara et Birahime Seck du Forum civil dont le livre sur le Prodac est un « ramassé d’articles de presse bon pour la poubelle » se sont tous rapprochés de son client pour non seulement demander pardon mais aussi présenter des excuses à son client à la suite de leurs accusations non fondées sur ce dossier du Prodac.
LA DEFENSE CONTRAINTE DE QUITTER LA SALLE D’AUDIENCE
Comme lors des 3 précédentes audiences dans le cadre de cette affaire de diffamation opposant depuis le 2 février dernierle maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang, la tension s’est encore invitée hier, jeudi 30 mars au tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle dans le cadre de l’affaire. Aussitôt après l’ouverture de l’audience par le juge Mamadou Yakham Keïta nommé pour remplacer son collègue Pape Mouhamed Diop, récusé par la défense de Ousmane Sonko, les avocats de la défense ont pris la parole pour demander une suspension dans un premier temps de 30 minutes. Et ce disent-ils pour échanger entre eux sur ce changement intervenu à la tête du Tribunal mais aussi sur l’expulsion d’un de leur collègue Me Juan Branco, refoulé du Sénégal à son arrivée, mercredi, à l’Aéroport international Blaise Diagne par les autorités et la suspension de Me Ousseynou Fall par le bureau de l’Ordre des avocats du Sénégal sur plainte du juge Pape Mohamed Diop qui avait en charge du dossier.
En réponse à cette demande, le président du tribunal leur a opposé une fin de non-recevoir après avoir recueilli l’avis de la partie civile, du procureur de la République et ses conseillers. Revenant à la charge, Me Ciré Clédor Ly et confrères de la défense ont sollicité tout simplement un nouveau un renvoi de cette affaire en brandissant le certificat médical de leur client. Là, aussi, le président du tribunal s’est montré intraitable en refusant tout simplement de prendre le document mais aussi de le consigner dans le primitif de l’audience.
Face à cette situation, les avocats de la défense qui n’avaient d’autres choix à faire puisqu’avec cette absence de leur client, ils ne pourront pas prendre la parole, ont ainsi décidé de quitter la salle d’audience laissant seul le tribunal avec leurs confrères de la partie civile puisque Khalifa Ababacar Sall et certains de ses camarades de la conférence des leaders de Yewwi askan wi suivront derrière
QUEL COMBAT !
L’affiche était alléchante. Et si elle l’avait été, c’est parce qu’elle concernait deux lutteurs aux discours musclés. Et surtout aux écuries de grande envergure. Dans ce combat, Sonko, sous le « nguemb » de Pastef (ou Yewwi) jouait son avenir politique.
L’affiche était alléchante. Et si elle l’avait été, c’est parce qu’elle concernait deux lutteurs aux discours musclés. Et surtout aux écuries de grande envergure. Dans ce combat, Sonko, sous le « nguemb » de Pastef (ou Yewwi) jouait son avenir politique. Et Mame Mbaye Niang, sous le « nguemb » de Bby, espérait faire éliminer un « mbeur » qui pourrait affronter le sien en 2024. Tel dans un tournoi de lutte, il reste au leader de Pastef à remporter son autre combat, celui de l’appel introduit par le parquet. Mais surtout le plus délicat, au vu de l’adversaire coriace, Adji Sarr. Difficile de parier sur celui-là.
AFFRONTEMENT ENTRE POLICIERS ET CONDUCTEURS DE TAXI MOTO JAKARTA A LINGUERE
Après la coupure du jeûne, la tension était vive, hier jeudi, dans les rues de Linguère où des heurts ont opposé des policiers et des jeunes conducteurs de moto- taxis Jakarta pour la plupart.
Après la coupure du jeûne, la tension était vive, hier jeudi, dans les rues de Linguère où des heurts ont opposé des policiers et des jeunes conducteurs de moto- taxis Jakarta pour la plupart.
Ces derniers protestent contre l’arrestation « injustifiée » de trois des leurs camarades arrêtés pour viol présumé sur une fille mineure.
Les manifestants ont brûlé des pneus et lancé des pierres dans les rues de la ville pour réclamer la libération immédiate de trois de leurs camarades poursuivis pour abus sexuels.
Les policiers du commissariat urbain de Linguère ont usé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants en furie.
Ces derniers ont décidé de faire face à la presse pour éclairer la lanterne des populations sur cette affaire de mœurs qui défraie la chronique à Linguère.