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18 juin 2025
SENGHOR MIS À L'HONNEUR AU MUSÉE DU QUAI BRANLY
À partir du 7 février, une exposition du Musée du quai Branly - Jacques Chirac revient sur l'héritage laissé par l'ancien président. Pionnier de la "négritude", il a toujours voulu revendiquer une place pour l'Afrique dans le monde
Faire briller l'art africain, le combat de la vie de Léopold Sédar Senghor. Le poète-président sénégalais et son universalité artistique sont à l'honneur dans la nouvelle exposition du quai Branly.
À partir du 7 février, les visiteurs vont pouvoir retracer la vie et l'oeuvre de Senghor à travers de nombreux documents, photos, tableaux ou dessins.
Une vie dédiée à l'art africain
Pionnier du concept de "négritude", Léopold Sédar Senghor a toujours oeuvré pour la reconnaissance des arts africains dans le monde. Pour lui, "c'est à la fois l'enracinement et l'ouverture", a expliqué Mamadou Diouf, professeur d'études africaines et d'histoire à l'Université de Columbia, à New York.
Mais la confrontation entre les arts sénégalais et étrangers vont être pour lui une source d'inspiration primordiale pour ses projets artistiques.
En 1960, il devient président d'un Sénégal tout juste indépendant. Même à travers ses décisions politiques, il va participer à faire briller l'art sénégalais. Au cours de son mandat de 20 ans, plus d'un quart du budget de l'État sera dévolu à l'éducation, la formation et la culture. Une manière de développer le "soft power" du pays.
En 1966, le poète président déclare qu'"il ne s'agit pas seulement de défendre l'art nègre du passé", mais de montrer que l'art africain est "une source jaillissante qui ne tarit pas".
Une reconnaissance internationale
Ses travaux et sa manière de mélanger les cultures lui permettent de lier les arts européen au Sénégal. Dans les années 1970, il organise plusieurs expositions sur plusieurs grands artistes du vieux continent.
En 1974, les tableaux de Pierre Soulages sont par exemple exposé à Dakar. L'une des toiles de l'artiste à d'ailleurs longtemps trônée au-dessus du bureau du poète-président et sera présentée dans l'exposition du quai Branly.
Francophile et premier Africain à siéger à l'Académie française, Senghor resta attaché à la France, même après l'indépendance du Sénégal.
AFFAIRE FONDS COVID, LE COLLECTIF « SUNU’Y MILLIARDS DU REES » PASSE A L’ACTION
Plus de 100 plaintes ont été déposées, ce lundi, sur la table du procureur par le collectif « Sunu’y milliards du rees ». Une manière selon le collectif de mettre pression à l'autorité judiciaire dans l'affaire Fonds Force Covid
Plus de 100 plaintes ont été déposées, ce lundi, sur la table du procureur par le collectif « Sunu’y milliards du rees ». En déposant ces plaintes, le collectif met la pression sur les autorités judiciaires pour accélérer la cadence après la publication du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds force covid-19. Lequel rapport demande l’ouverture d’informations judiciaires. Le collectif demande au maître des poursuites de prendre des actes symboliques allant dans le sens de « suspendre de leurs fonctions les personnes citées dans le rapport ». « Deux catégories de plaintes ont été déposées, sur la table du procureur, au nom du peuple sénégalais qui pense que le rapport de la Cour des comptes et les recommandations qui ont été faites au gouvernement ne finissent pas leur course sous le coude du président de la République ou bien dans les tiroirs du procureur de la République. Plus de 110 plaintes ont été déposées », a soutenu Alioune Sané. Avant de continuer : « le premier acte qui aurait dû être posé, c’est des mesures administratives, qui feront que tous ceux qui sont mis en cause dans ce rapport soient suspendus de leurs fonctions, mais cela n’a pas été fait. Donc nous n’accepterons pas qu’on nous jette de la poudre aux yeux. Nous allons continuer d’être vigilant sur cette lutte, parce qu’il n’est pas question que ce rapport de la cour des comptes connaisse le même destin que tous les autres rapports qui dorment dans des tiroirs. Nous sommes déterminés pour que ce qui doit être fait se fasse. Mais aussi pour que la justice fasse son travail. Nous voulons que ceux qui doivent être arrêtés le soient même si ce sont des ministres et qu’on ne jette pas tout sur le dos des fonctionnaires ».
Toutefois, le collectif espérait que le maître des poursuites aurait pu ouvrir une enquête depuis très longtemps. « Il a attendu que le peuple Sénégalais entame et engage le combat pour que cette affaire soit tirée au clair de manière judiciaire, qu’il attende que cette initiative de plaintes populaires soit lancée pour aujourd’hui faire un communiqué en disant qu’une enquête se fait », a-t-il aussi dit. Il faut dire que quelques heures avant le dépôt de ces plaintes, le parquet avait publié un communiqué soutenant qu’il a activé les unités de la police judiciaire de la Division des Investigations Criminelles, dans le respect des principes directeurs de la procédure pénale et les droits des mis en cause d’ouvrir, conformément aux dispositions des articles 67 et suivants du CPP, des enquêtes préliminaires aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés, d’en rassembler les preuves, d’élucider les circonstances qui ont entouré les actes sus évoqués et d’identifier ». Avant de poursuivre : « s’il y a lieu, l’ensemble des auteurs et des personnes qui ont facilité ou aidé à la commission des faits ou profité d’une manière ou d’une autre des produits du crime. Ces enquêtes au regard de la gravité des faits dénoncés et de la nature des fonds en question devront être débutées sans délai et conduites avec célérité ainsi qu’une grande rigueur aussi bien professionnelle que procédurale ».
LE MONSIEUR DROITS DE L’HOMME DE LA MISSION DE L’ONU EXPULSE DU MALI
La junte malienne a déclaré dimanche 5 février, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, chef de la division des droits de l’homme de la mission de maintien de la paix de l’ONU "persona non grata" avec sommation de quitter le pays
Le gouvernement intérimaire de la République du Mali a déclaré dimanche, 5 février que Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, chef de la division des droits de l’homme de la mission de maintien de la paix de l’ONU avait 48 heures pour quitter le pays et a été déclaré "persona non grata".
Cette mesure fait suite aux « agissements déstabilisateurs et subversifs de Monsieur ANDALI, en violation flagrante des principes et obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes », nous informe le communiqué du gouvernement.
En effet, « à l’occasion des différentes sessions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali, d’après la junte, les actions de Monsieur ANDALI ont consisté à sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales », déclare-t-il à propos de ce ressortissant de la République démocratique du Congo. Outre la sélection de ces individus recrutés pour faire des exposés spécieux, le Gouvernement souligne que M. ANDALI n’a jamais réussi à prouver les critères objectifs qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a utilisés.
« La partialité de Monsieur ANDALI a été encore plus manifeste lors du dernier examen du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali. Des investigations menées, il ressort que l’offre de dénigrement de Monsieur ANDALI a été rejetée dans un premier temps par un digne enfant du Mali. C’est par défaut qu’il a réussi à trouver une dame qui a accepté de jouer le rôle d’usurpateur en s’exprimant le 27 janvier 2023 au nom de la société civile malienne. La conspiration était d’autant plus grande que l’organisation dont se réclame l’usurpatrice est une Association étrangère non déclarée et ne dispose d’aucun droit d’exercer au Mali », poursuit le communiqué.
LUTTE CONTRE L'EXCISION, UN COMBAT POUR LE DROIT DES FEMMES
Ce 6 février est consacré à la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines. Cette pratique affectant des millions de femmes, il y a urgence à la démystifier et à la combattre.
Ce 6 février est consacré à la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines. Cette pratique affectant des millions de femmes, il y a urgence à la démystifier et à la combattre.
À 9 ans, Khadiatou mène une vie heureuse et insouciante entourée d’une famille aimante et intellectuelle de la bourgeoisie Guinéenne. Son père est un historien de renom et sa mère a fait de longues études. Ils vivent sous le régime de Sékou Touré qui a, par le passé, fait emprisonner son père. Toutefois, un environnement familial protecteur et aimant adoucit la terreur de vivre dans un pays sous dictature. En une journée ensoleillée de 1969, Khadiatou est particulièrement heureuse car sa mère a promis de l’amener au cinéma. Cependant, elle est surprise d’être conduite dans un bâtiment qui ressemble plus à une sorte de dispensaire. Après qu’on l’ait fait s’allonger sur une civière, elle ferme les yeux s’attendant au plus à une petite piqûre. Mais ce qu’elle ressentit fut une douleur atroce qu’elle décrit des années plus tard en ces termes : “Soudain c’est l’horreur à fleur de peau, à fleur de chair au fond de moi. On dirait qu’on m’arrache les jambes, le ventre, ça monte jusqu’aux bras la douleur ». Mais au-delà de la douleur physique, elle est assaillie par une grande détresse émotionnelle ainsi qu’un sentiment d’incompréhension et de trahison. Comment des parents intellectuels et aimants ont pu ainsi la livrer à une telle brutalité ?
Ce traumatisme la suivra pour le restant de ses jours et sa relation avec sa famille en sera pour toujours ébranlée. Khadiatou sera plus tard mondialement célèbre sous le nom de Katoucha Niane dont le père n’est autre que l’écrivain Djibril Tamsir Niane. Le succès et la renommée rencontrés à travers le mannequinat n’arrivent jamais à effacer cet épisode marquant la fin de son innocence. Elle considère que son excision est à l’origine de toutes les addictions et déconvenues qui ponctuent sa vie : les innombrables soirées arrosées, la consommation de stupéfiants, les échecs matrimoniaux répétitifs et la perte de toute la fortune qu’elle a amassée. Prenant conscience de l’effet dévastateur de cet épisode marquant, elle décide de renouer avec ses origines et de se consacrer pleinement à la sensibilisation et à la lutte contre l’excision. En ce sens, elle publie un livre et crée une association en 2007. Malheureusement, elle disparait tragiquement le 1er février 2008, soit il y a exactement 15 ans.
Un fléau qui résiste au temps
Bien qu’étant illégale dans la plupart des pays, la pratique de l’excision, elle, survit. Selon l’ONG Plan International, cette pratique touche 200 millions de filles et de femmes principalement en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Il existe de fortes disparités entre pays pour ce qui est du taux de prévalence. Ainsi, en Guinée, en Égypte, en Éthiopie et au Soudan, plus de 85% des femmes sont excisées. Au Sénégal, en Gambie, au Liberia, ce taux est compris entre 85% et 25%. Ce taux est inférieur à 25% au Benin, au Togo et au Nigeria. On pourrait penser qu’il y a une corrélation entre l’excision et la religion mais la réalité est que cette pratique précède la naissance des trois religions monothéistes. Ses origines remonteraient à l’Égypte pharaonique et sera plus tard adoptée dans une région voisine, la corne de l’Afrique pour éviter que les femmes ne soient violées lors des razzias. En outre, aucun passage du Coran ou de la Bible ne mentionne ou recommande cette pratique. En 2007, l’université al-Azhar du Caire, l’une des plus influentes du monde musulman, a déclaré que les MGF n’avaient aucun fondement dans la loi islamique tandis que le Pape François appelle à renoncer à mutiler le corps des femmes.
Autre fait intéressant, dans des pays à majorité musulmane comme le Niger ou les pays du Maghreb cette pratique n’existe quasiment pas tout comme en RDC qui est l’un des plus grands pays catholiques d’Afrique.
Outre la religion, c’est la tradition qui est invoquée en guise de justification. Il s’agit de préserver ce qui a été hérité des ancêtres. Dans certaines cultures, on considère que le clitoris est un signe de masculinité qu’il convient d’enlever pour renforcer la féminité des jeunes filles. Aussi, l’excision est considérée comme un moyen de préserver la chasteté et l’honneur des femmes et de leurs familles. Dès lors, comment convaincre des familles et communautés entières d’abandonner ces pratiques ?
La sensibilisation comme moyen de lutte
La voie légale et juridique a permis de faire des avancées notables mais la procédure perdure dans la clandestinité. Les mutilations sont exercées en cachette à l’aide d’un couteau ou d’une lame de rasoir sans anesthésie et sans que toutes les conditions d’hygiène soient garanties. Quelques fois, le même instrument est utilisé sur plusieurs fillettes augmentant les risques d’infection et de maladie. La sensibilisation peut être alliée à l’interdiction. En 1997, l’ONG Tostan a réussi à faire abandonner cette pratique à Malicounda Bambara qui sera au fil des années imité par 7000 communautés dans 8 pays. Dans sa stratégie, Tostan évite soigneusement de moraliser ou de dénigrer les traditions locales au risque de générer un sentiment de repli sur soi. Les populations sont sensibilisées sur les problèmes de santé qui résultent d’une telle pratique. Selon l’OMS, il s’agit d’importants risques d’infection, d’hémorragie et de problèmes urinaires et menstruels. Aussi, les femmes mutilées sont plus exposées à des complications mortelles à l’accouchement. Sur le plan du bien être humain, des zones érogènes ayant été altérés, le plaisir féminin est considérablement compromis. Depuis quelques années, des chirurgies réparatrices aident à réparer ce qui a été endommagé. Cependant, il ne faut pas négliger les ravages psychologiques peut-être moins visibles mais tout aussi dévastateurs.
L'ARTISANAT UNE FORCE FINANCIERE A NGAYE MECKHE
L’artisanat, l’une des activités économiques phares de la commune de Ngaye Méckhé (ouest), rapporte chaque année quelque 10 milliards de francs CFA, a-t-on appris du maire de cette collectivité territoriale, Magatte Wade.
Ngaye Mékhé, 6 fév (APS) - L’artisanat, l’une des activités économiques phares de la commune de Ngaye Méckhé (ouest), rapporte chaque année quelque 10 milliards de francs CFA, a-t-on appris du maire de cette collectivité territoriale, Magatte Wade.
‘’Le chiffre d’affaires s’élève à quelque 10 milliards de francs CFA. Nous pensons même qu’il est même sous-évalué’’, a-t-il affirmé dans une interview avec l’APS en prélude au Conseil des ministres prévu cette semaine à Thiès.
‘’C’est un chiffre que les artisans contestent. Mais si vous prenez les prix des chaussures qui vont de 1.500 à 60.000 francs CFA, vous les multipliez par 280, le nombre d’ateliers de la commune, vous avez déjà 9 milliards’’, a expliqué M. Wade.
Les artisans de Ngaye Méckhé sont confrontés au difficile accès au financement de leurs activités, selon le maire.
‘’Les banques décentralisées appliquent des taux de remboursement de plus de 25 %, alors que les bénéfices attendus des investissements tournent autour de 15 %’’, a-t-il signalé.
Magatte Wade est d’avis que les produits de l’artisanat, dont les célèbres ‘’Dallou Ngaye’’, les chaussures fabriquées par les cordonniers de cette commune, doivent davantage être ‘’labellisées’’ pour pouvoir être vendues ‘’partout dans le monde’’.
Des jeunes artisans ont été envoyés à Milan pour une formation, dans le cadre d’un partenariat entretenu par la mairie, a-t-on appris de l’élu local.
‘’Mais nous sommes conscients qu’il nous reste encore beaucoup à faire dans la conception’’, a reconnu M. Wade.
par Abdourahmane Sarr
OUI, MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Que Boubacar Camara ne veuille pas jouer les seconds couteaux est de son droit, mais nous ne sommes pas convaincus de la vision qu’il propose car elle ne libérera pas le Sénégal du statu quo d’un État centralisé, développementaliste
Nous espérons que Boubacar Camara appréciera avec humour le titre de ce texte de clarification puisqu’il nous a décerné la qualité de président de la République à la suite de notre revue de son livre « Construire le Sénégal du Futur » dans notre contribution intitulée « Boubacar Camara : président ou Premier ministre ».
Pour cela, sa vision est décrite ainsi qui suit « Bâtir un Sénégal prospère par un capital humain épanoui à partir de l’exploitation judicieuse des ressources naturelles [notamment par l’optimisation de toutes les chaînes de valeurs des produits, en renforçant les acteurs essentiels de la société] pour un développement durable ». C’est précisément de cette vision basée sur les ressources naturelles dont nous ne voulons pas, nous lui préférons une bonne gestion par des ressources humaines de qualité libérées d’un État pesant aux choix plus que discutables.
Nous n’avons donc aucun désaccord profond autre que sur la vision car la reformulation de la vision que nous lui avons proposée, après lecture annotée des 300 pages de son livre, capture sa préoccupation sur le capital humain et ses interventions souhaitées : « Un Sénégal associé à ses proches voisins dans un État fédéral libre, développé, et bien géré dans la solidarité à travers l’industrialisation financée par le troc de ressources naturelles en échange des investissements nécessaires. Dans les investissements nécessaires entendez tout ce que Boubacar Camara veut financer par le troc, d’une part, par son État développementaliste (les chaînes de valeur choisies) et, d’autre part, le capital humain pour lequel nous n’avons aucun souci et que nous mettons au rang de priorité que l’état soit développementaliste ou pas. Sans les ressources humaines de qualité, jeunes, femmes, bref ses fils et ses filles, le Sénégal ne pourra pas être bien géré et ne pourra pas conduire son industrialisation.
Le Sénégal, à la croisée des chemins en 2024, devrait être confié à un président de la République à la vision comprise par ceux qui peuvent la comprendre et qui l’acceptent. Notre revue du livre de Boubacar Camara a tiré comme conclusion que sa vision présentée n’est pas désirable pour le Sénégal de notre point de vue car elle se résume à un mode de financement qui ne libèrerait pas l’Afrique, et est inadaptée à un pays « frontier market » comme le Sénégal. Nous avons dépassé le stade du « bartering » pour vendre nos projets potentiels en partenariats public-privé. Nous Sénégalais, et pourquoi pas la classe politique, pouvons avoir un consensus sur le reste des développements de son livre.
Notre revue a permis à Boubacar Camara de réaffirmer deux choses, d’abord réitérer avec force l’amalgame qu’il fait entre un mode de financement et la structuration appropriée d’un partenariat public privé, ensuite sa vision du développement par les ressources naturelles. Tout ce qu’il écrit sur la structuration de projets à travers des « Special Purpose Vehicles », notamment, est vrai mais il n’est point besoin de faire dans le troc pour atteindre ces résultats lorsqu’on a un État bien géré qui a un bon cadre macroéconomique et qui a accès aux marchés financiers internationaux (nous ne parlons pas de bailleurs de fonds bilatéraux ou multilatéraux). Ce n’est peut-être pas la tasse de thé ou de café de Boubacar Camara mais un Sénégal libre dans une Afrique libre devra se faire par le moyen de stratégies à moyen terme d’endettement séparées de ses projets viables finançables par partenariats public privé.
Dans la bonne gestion de la dette souveraine, les déficits et les charges de la dette (intérêts et capital), ce que nous appelons les déficits primaires et les charges de la dette sont refinancés et peuvent ne rien avoir à voir avec les flux de projets spécifiques structurables. Les arguments que Boubacar Camara nous sert le prouvent : « le choix du recours aux ressources naturelles ne doit être écartée ou relégué au second plan…structurer des financements en procédant à un troc…le tout c’est de bien le faire….on se présente aux marchés financiers autrement avec des garanties solides ». La meilleure garantie c’est la bonne gestion du risque souverain d’une part (macroéconomique et structurel), et la bonne structuration de tous les projets d’autre part. Nul besoin de faire du troc pour atteindre les deux objectifs à moins de n’avoir aucune confiance en soi en dehors d’un « special purpose vehicle » avec lequel on peut par ailleurs avoir tous les avantages listés par Boubacar Camara sans convention de troc. Encore une fois, certains pays africains n’ont pas d’autres choix que le troc avec des partenaires spécifiques et/ou d’offrir en garantie les flux de devises sur leurs ressources naturelles privant leurs banques centrales des mêmes devises pour une gestion macroéconomique responsable et souveraine dans la liberté. « La disponibilité d’un partenaire financièrement solide et doté d’une expérience avérée qu’il convient évidemment de sélectionner dans des conditions transparentes », comme le dit Boubacar Camara, ne nécessite pas de troc de ressources naturelles.
Revenant à la personnalisation supposée du débat, n’étant pas d’accord avec la vision de Boubacar Camara pour notre pays, nous lui disons en toute sincérité qu’il a convaincu sur un autre volet, et nous pensons que c’est son parcours qui l’a justifié. De la même manière que ses projets de troc qu’il a vécus ne nous agréent pas pour le Sénégal, Boubacar Camara, de son vécu dans l’administration, nous a proposé 36 secrétaires d’État dont les ministres ne seraient pas les patrons mais le Premier ministre pour dépolitiser l’administration. Nous avons jugé que cette administration qu’il nous a proposée pourrait lui être confiée puisqu’il ne nous a pas convaincu sur la vision. Il a toute notre confiance, pas nous en tant que président de la République, et pourquoi pas, mais un nous en tant que personne et un nous potentiellement collectif de Sénégalais que notre critique aura convaincus. Nous sommes loin d’accuser Boubacar Camara de chercher un poste de Premier ministre. Il peut être assuré, en revanche, que les thèses de notre revue ont bien évidemment eu comme objectif de marquer notre différence maintes fois exprimées. Que Boubacar Camara ne veuille pas jouer les seconds couteaux est de son droit, mais nous ne sommes pas convaincus de la vision qu’il propose car elle ne libérera pas le Sénégal du statu quo d’un État centralisé, développementaliste, qui n’aura pas les moyens de sa politique, ni seul, ni dans une fédération avec ses voisins qui ne pourra avoir qu’une banque centrale hors de portée. Ce dernier point peut être davantage développé si nécessaire car il est lié à tous les schémas de financement, y compris le troc proposé.
Pour l’heure, nous espérons que Boubacar Camara pourra convaincre les Sénégalais qu’il a une meilleure stratégie de financement que les candidats déclarés qui nous proposent également de nous développer par la transformation structurelle dirigée de notre économie ou de nous développer par les ressources naturelles à travers un état développementaliste bien financé. Pour changer de cap, il nous dit lui-même : le commandant du navire doit disposer de tous les outils nécessaires pour déterminer la nouvelle route à suivre et se donner les moyens de s’y maintenir en faisant face à toutes les intempéries. Ce commandant, en l’occurrence l’état, notamment son bras technique, l’administration publique, doit administrer le navire et sa cargaison…l’administration doit…s’arracher des griffes de la politique…». On ne peut pas faire du troc de ressources naturelles sans avoir des valeurs collectivistes que Boubacar Camara partage avec bien d’autres qui n’ont pas choisi le troc, qu’ils débattent sur leurs visions partagées.
Nous préférons responsabiliser les Sénégalais, leurs entreprises, et leurs collectivités locales, « la cargaison », et laisser l'État s’occuper de ce qui nous est réellement commun dans la diversité cultuelle, culturelle, et des citoyennetés. Il ne s’agit pas ici de néolibéralisme, car l'État peut avoir des rôles à circonscrire par nécessité ou opportunité, précision pour parer aux réactions épidermiques des collectivistes.
Nous ne sommes pas encore candidat mais si on devait l’être ce sera pour porter la vision d’un Sénégal de liberté, de patriotisme et de progrès qui fait effectivement l’objet d’une offre publique d’adhésion.
Librement.
Dr Abdourahmane Sarr est président CEFDEL/MRLD, Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp.
AU GHANA, LA CRAINTE D'UN DÉBORDEMENT JIHADISTE VENU DU SAHEL
Après le Sahel, c'est le Ghana et ses voisins du Golfe de Guinée qui pourraient devenir le terrain de chasse des jihadistes dont les violences se rapprochent de plus en plus
Après le Sahel, c'est le Ghana et ses voisins du Golfe de Guinée qui pourraient devenir le terrain de chasse des jihadistes dont les violences se rapprochent de plus en plus.
A deux pas du lit asséché de la rivière qui marque une partie de la frontière du Ghana, Alima scrute son village de l'autre côté, au Burkina Faso. Il paraît si proche, à moins de deux kilomètres. Mais l'année dernière, des jihadistes ont débarqué, semant la terreur. Alima et ses fils se sont cachés avec les femmes et les enfants pendant que les coups de feu déchiraient la nuit. Les familles n'ont eu d'autre choix que de fuir au Ghana voisin.
"Nous restons ici pour l'instant", insiste Alima. "Là-bas, il n'y aucune sécurité."
L'arrivée des réfugiés burkinabè a confirmé ce qu'Accra savait déjà : le Ghana et ses voisins du Golfe de Guinée sont en passe de devenir une nouvelle ligne de front du conflit jihadiste au Sahel.
Ses voisins, ivoirien d'abord et désormais togolais et béninois, font face au débordement des violences de groupes armés se dirigeant désormais vers le Sud. Cotonou a ainsi confirmé avoir enregistré plus de 20 incursions armées depuis 2021. Pour l'heure, le Ghana a échappé à une attaque directe.
Mais selon les experts, le pays d'Afrique de l'Ouest (33 millions d'habitants) partage avec ses voisins des caractéristiques propices à l'infiltration, au financement et même au recrutement de jihadistes parmi les locaux, à savoir des frontières poreuses, une présence faible de l'Etat dans le nord, des réseaux de contrebande et des tensions intercommunautaires.
Le gouvernement a choisi de renforcer la présence militaire et de sensibiliser les communautés pour apaiser les tensions et soutenir les populations locales, disent les experts.
Le retrait des militaires français du Mali, sur fond d'impopularité des troupes étrangères sur le terrain et de différends avec la junte au pouvoir, a amené les partenaires occidentaux à regarder davantage vers les pays du Golfe. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a appelé à une coopération locale entre les pays voisins, notamment à des opérations militaires conjointes et un partage des renseignements.
Pendant ce temps, les autorités et riverains du nord du Ghana évoquent le danger croissant des groupes jihadistes opérant à quelques kilomètres. "La menace est réelle, on est vraiment proche de la frontière", a déclaré à l'AFP Stephen Yakubu, ministre ghanéen de la région Nord-Est.
Le commerce affecté
Malgré les opérations multinationales, le conflit au Sahel s'est étendu du Mali au Niger et au Burkina Faso voisins. Depuis 2015, les violences ont fait deux millions de déplacés et des milliers de morts, rien qu'au Burkina.
Les actions meurtrières des groupes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique au Burkina sont en partie à l'origine de deux coups d'Etat dans le pays en 2022. Ces violences n'ont cessé de se multiplier ces derniers mois notamment dans l'Est, qui partage des frontières avec Bénin, Togo et Ghana.
Cette propagation de la violence vers les pays côtiers du Golfe de Guinée était attendue, les opérations militaires ayant incité les groupes jihadistes sahéliens à se diriger vers le Sud, a affirmé en décembre le ministre ghanéen de la Sécurité nationale, Albert Kan Dapaah. "Le paysage de la menace change constamment", a-t-il ajouté.
Dans la zone frontalière de Bawku, dans le nord du Ghana, les villageois craignent l'avenir. Avec un accès facile au Burkina, au Togo, au Bénin et au Niger à proximité, leur frontière est exposée.
Bawku est une zone vitale pour le commerce transfrontalier notamment pour les produits agricoles et le bétail. Mais les violences ont déjà réduit les échanges, à cause des attaques côté Burkina. Un exemple parmi d'autres: Bittou, à 45 minutes de route de la frontière, a été frappée en décembre par une attaque jihadiste qui a fait six morts.
Face à la menace, l'armée établit des bases avancées le long de la frontière, a assuré M. Yakubu, le ministre régional. La menace se rapproche : l'année dernière, les autorités ghanéennes soutenues par Ouagadougou ont capturé deux jihadistes présumés qui avaient trouvé refuge au Ghana, après avoir été blessés à la frontière.
"Zone de repos"
Que le Ghana ait pour l'instant été épargné par les violences tient notamment au fait que les jihadistes sont aujourd'hui plus près du Bénin, explique Saurea Stancioff de l'ONG Promediation.
Dans un rapport publié l'année dernière, la fondation Konrad Adenauer et Promediation estimaient qu'environ 200 Ghanéens avaient été recrutés par des jihadistes côté Burkina, sans que l'on sache exactement combien d'entre eux étaient revenus.
"Le Ghana semble être une zone de repos et on peut penser que les groupes veulent qu'il en soit ainsi, du moins pour l'instant", soutient Mme Stancioff. "C'est aussi une grande zone de trafic, peut-être ne veulent-ils pas mettre cela en danger."
Les autorités ghanéennes redoutent que les jihadistes exploitent le vaste secteur informel de l'extraction de l'or dans le pays. Si Bawku n'a pour l'heure pas subi d'attaque, certains craignent que les tensions entre deux ethnies locales – les Kusasi et les Mamprusi – profitent aux jihadistes.
Près de la frontière, la forte présence militaire et policière témoigne des risques. Un poste-frontière et l'autoroute sont gardés par les forces armées et des agents de l'immigration, qui surveillent les camions en direction du nord.
Mais dans les zones encore plus rurales, les familles burkinabè déplacées franchissent aisément la rivière asséchée, regagnant leur pays natal pour s'occuper des champs la journée. Les enfants vont toujours à l'école de ce côté de la frontière. Tous rentrent au Ghana, avant la nuit tombée.
"On entend qu'ils (les jihadistes) tuent encore des gens. On ne sait pas ce qui va arriver donc nous restons", lâche le chef de communauté burkinabè, Dauda Wahabu.
Le chef de communauté ghanéen Abdullah Zakaria affirme que l'armée est à proximité. Mais dans les campements frontaliers, l'inquiétude grandit. "Nous avons peur qu'ils viennent ici et qu'ils nous attaquent", confie M. Zakaria. "Cela va empirer. Cela ne va pas s'arrêter."
LA VICTOIRE DES LIONS AU CHAN VUE DU CONTINENT
La première victoire du Sénégal au Championnat d'Afrique des nations (CHAN), abondamment commentée lundi par les quotidiens sénégalais, n'est en revanche évoquée que par quelques médias du continent, qui en parlent la plupart du temps avec sobriété
Le Sénégal a remporté son premier CHAN, samedi, en battant le pays organisateur, l'Algérie, à l'issue d’une séance des tirs au but, 5-4.
Les deux équipes étaient à égalité (0-0) à la fin du temps réglementaire et des prolongations.
‘’La sélection sénégalaise des joueurs locaux, plus réaliste pendant la séance des tirs au but (5-4), s'est adjugée le Championnat d'Afrique des nations, après une égalité parfaite durant cent vingt minutes intenses’’, note Algérie Presse Service, l'agence de presse officielle algérienne.
Le Soir d'Algérie fait observer que si ce match a été autant disputé, c'est parce que les deux équipes ‘’sont les deux forces émergentes de cette septième édition du CHAN’’.
Aussi les deux entraîneurs semblaient-ils ‘’se redouter et se respecter autant que les 22 acteurs qui étaient sur le terrain. Le souvenir du match amical disputé entre les deux équipes à Annaba, le 17 décembre, hantait les esprits’’.
Mais selon Al Bayane, un quotidien marocain, le Sénégal a finalement ‘’remporté la finale du Championnat d'Afrique des nations 2023 en détruisant les rêves [de] sacre du pays hôte devant leurs supporters, lors de la séance des tirs aux buts’’.
‘’Les Sénégalais, plus appliqués, l'emportent miraculeusement par 5 contre 4 après six tirs de chaque côté’’, commente Lefaso.net du Burkina Faso.
‘’Les Lions locaux [du Sénégal] s'offrent ainsi le trophée et la médaille d'or de cette septième édition du CHAN devant l'Algérie et son public’’, commente la même publication, avant de rappeler que le Sénégal succède ainsi aux Marocains, vainqueurs des éditions 2018 et 2021.
‘’Mais tout n'a pas été facile pour le Sénégal qui avait en face de lui une équipe redoutable d'Algérie, avec un stade totalement acquis à sa cause’’, ajoute Lefaso.net.
‘’Lors de cette rencontre, le spectacle n'était pas vraiment au rendez-vous. Les deux équipes n'arrivaient pas à se montrer percutantes. Un seul tir cadré après quatre-vingt-dix minutes, synonyme d'un manque de précision dans le dernier geste. C'est tout simplement dans la logique que les deux équipes sont arrivées aux tirs au but’’, relève Frat'Mat', le site internet du quotidien ivoirien Fraternité Matin.
‘’De retour à la compétition après [2009 et 2011], le Sénégal est monté en puissance […] et brise le rêve des Algériens qui participaient à la compétition pour la deuxième fois [et] ambitionnaient de remporter le trophée à domicile’’, souligne L'Essor du Mali.
‘’Dans cette finale assez serrée, les deux équipes ne sont pas parvenues à se montrer dangereuses. Grâce à ce sacre, le Sénégal réalise un triplé historique, avec la CAN [senior] et la CAN de beach soccer’’, relève le quotidien malien.
LA JUSTICE VA FAIRE LA LUMIÈRE SUR LES FONDS ANTI-COVID
Le procureur a ordonné l'ouverture d'enquêtes sur des cas présumés de "corruption et d'abus de fonction" dans la gestion de fonds anti-Covid, après la publication du rapport de la Cour des comptes faisant état d'irrégularités, indique le parquet ce lundi
Suite à la saisine du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, par la Cour des comptes, le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar, Amadou Diouf, a annoncé lundi avoir confié le dossier à la Division des investigations criminelles (Dic) pour l’ouverture des enquêtes préliminaires. Nous publions in extenso le communiqué du Parquet relatif aux conclusions dudit rapport sur la gestion des fonds Force Covid-19.
'Le Ministère public informe qu’à la suite de la saisine du Garde des sceaux, Ministre de la justice, par la Cour des comptes, le parquet de céans a été subséquemment destinataire du rapport définitif de cette cour portant contrôle de la Gestion du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la COVID- Gestion 2020-2021, audit dont la mission consistait à passer en revue et à vérifier, au-delà des actes de gestion, si les ressources mobilisées ont été utilisées conformément à la réglementation en vigueur et aux principes de bonne gestion..
Ledit rapport qui se fonde sur les pouvoirs et les compétences de la cour tels qu’il résulte de la loi organique 2012-23 du 27 décembre 2012 sur la Cour des comptes a fait des recommandations tendant à l’ouverture de poursuites judiciaires à l’encontre de personnes nommément désignées auxquelles la cour impute un ensemble de manquements tenant- entre autres fautes- à des violations manifestes du Code des Marchés publics, nonobstant les dérogations contextuelles prévues, des ouvertures de comptes bancaires sans autorisation du Ministre des Finances et contraires à la réglementation régissant les banques et établissements financiers, des surfacturations sur les prix, des paiements en espèce supérieurs aux montants autorisés, des dépenses non justifiées et des soustractions, détournements et actes de blanchiment de capitaux. La cour dans le cadre de ses avertissements soulignait par ailleurs que les faits relates dans le rapport définitif sont « présumés constitutifs de fautes de gestion ou d’infractions pénales…».
A ce titre, Il importe de rappeler que douze (12) recommandations tendant à l’ouverture d’une information judiciaire ont été adressées au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice:
L’analyse des informations contenues dans le rapport faisant présumer de potentielles violations de la loi et l’existence d’infractions pénales notamment des atteintes aux deniers publics et autres infractions assimilées telles la corruption et l’abus de fonction, j’ai demandé aux unités de la police judiciaire de la Division des Investigations Criminelles, dans le respect des principes directeurs de la procédure pénale et les droits des mis en cause d’ouvrir, conformément aux dispositions des articles 67 et suivants du CPP, des enquêtes préliminaires aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés, d’en rassembler les preuves, d’élucider les circonstances qui ont entouré les actes sus évoqués et d’identifier.
s’il y a lieu, l’ensemble des auteurs et des personnes qui ont facilité ou aidé à la commission des faits ou profité d’une manière ou d’une autre des produits du crime. Ces enquêtes au regard de la gravité des faits dénoncés et de la nature des fonds en question devront être débutées sans délai et conduites avec célérité ainsi qu’une grande rigueur aussi bien professionnelle que procédurale.
Il convient de souligner que ces enquêtes que j’ai décidé de faire engager, justifiées par les dispositions des articles 32 et suivants du Code de procédure pénale, revêtent au vu de ce qui précède une importance capitale en tant qu’elles permettent à terme de sanctionner et de dissuader des faits qui sont d’autant plus graves qu’ils perturbent gravement l’ordre public économique et l’ordre public de manière générale. De plus, les actes dénoncés qui marquent de fortes suspicions de captation de ressources par des fonctionnaires censés servir l’intérêt public défigurent et sapent les efforts de l’Etat dans ses initiatives tendant à offrir des services de base (eau, santé, assainissement, éducation, etc.) aux couches les plus vulnérables de la société outre qu’ils diminuent nos capacités communes à promouvoir des politiques publiques efficientes en plus d’annihiler la confiance que les populations doivent nourrir dans un cadre républicain- à l’endroit des institutions publiques.
C’est pourquoi, conformément aux engagements internationaux et régionaux que le pays a souscrit à travers particulièrement la Convention des Nations Unies contre la Corruption adoptée à Mérida (Mexique) le 09 décembre 2003, la Convention de l’Union africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption adoptée à Maputo (Mozambique) le 11 juillet 2003 et le Protocole AP/P3/12/01/ de la CEDEAO portant sur la Lutte contre la Corruption adopté à Dakar, le 21 décembre 2001, j’ai demandé aux officiers de police judicaire de me signaler à l’issue des enquêtes toute personne dont la responsabilité peut être engagée de façon indiscutable pour une quelconque infraction en rapport avec les faits dénoncés, lesquelles personnes seront rigoureusement traduites devant les juridictions et punies conformément à la loi. Ces instruments sus évoquées invitent les Etats Parties à ouvrir des enquêtes pour tous les actes de corruption d’agent public ou du secteur privé et pour les infractions qui leur sont assimilées notamment, le détournement, la soustraction, le vol, le recel de deniers publics, la surfacturation, le trafic d’influence et le blanchiment de capitaux.
De plus, et dans le même esprit, des enquêtes de patrimoine devraient être judicieusement engagées par les enquêteurs dans le sens de faciliter le recouvrement des avoirs et de tracer au besoin les produits du crime dès lors qu’il est établi que les ressources du Fonds de riposte proviennent des réajustements du budget de l’Etat, de contributions volontaires motivées par l’élan de solidarité des citoyens et du concours des partenaires techniques et financiers."
AMADOU ABAT SES CARTES
Le Premier ministre roule à fond pour la candidature du président Macky Sall à un troisième mandat
Macky Sall reste le candidat de l’Apr à la présidentielle de 2024. Telle est la déclaration du Premier ministre Amadou Ba, qui reste déterminé à faire élire son patron et à le reconduire en 2029. Il a invité, hier lors d’un meeting à Guédiawaye, ses camarades de l’Apr à œuvrer dans ce sens.
Le Premier ministre roule à fond pour la candidature du président Macky Sall à un troisième mandat. Le meeting de l’Apr, tenu hier à Guédiawaye et regroupant les quatre départements de la région de Dakar, n’a pas été de trop pour voir un Amadou Ba très motivé et déterminé à «vendre» la candidature de son patron pour la Présidentielle de 2024. «Nous n’avons pas de plan, ni A, ni B, ni C, encore moins autre chose. Nous n’avons que Macky. C’est lui que nous observons. C’est lui que nous suivons, aujourd’hui, demain ; ce sera le cas en 2024 et 2029», a-t-il martelé en direction de la très grande foule de militants mobilisée pour la cause du jour. «Le Président Macky Sall peut compter sur vous. Le président Macky Sall peut compter sur nous. Nous sommes à ses côtés, aujourd’hui, demain et après-demain (…)», affirme-t-il sans ambages. Et le Pm d’en rajouter en faisant dans la précision : «Tant que Macky est là, nous resterons avec lui. C’est ce message que j’ai entendu de la bouche de tous les responsables ici présents», tente-t-il de convaincre. «Vous êtes la raison de vivre de Macky, sa raison d’exister. C’est le Sénégal. C’est le Sénégal qu’il aime.
C’est l’Afrique qu’il aime. Sachez qu’il vous le rend. Il n’a rien d’autre, ne dit rien d’autre. Il ne fait rien d’autre que de travailler pour le pays. Qui travaille pour le pays, tu ne te montreras pas plus patriote que nous. C’est ce qu’il fait et c’est ce qu’il nous recommande de faire. Et nous en avons récolté des résultats.» «Militantes et militants de l’Apr, nous devons avoir le courage de défendre le président Macky Sall et de le persuader à agir dans le sens que nous voulons. Nous voulons qu’il continue de nous guider, de mettre en œuvre le Plan Sénégal émergent, de lutter contre la pauvreté, les injustices, la mal gouvernance dans ce pays et un peu partout en Afrique. Et, ensemble, Inch’Allah, il peut compter sur l’ensemble des militants de l’Apr, l’ensemble des militants de la Coalition (Bby), de la direction du parti et sur son gouvernement que j’ai l’honneur et le privilège de coordonner», invite-il ses camarades de parti.
«Je demande aux gens de Pikine et de Rufisque de faire mieux que Guédiawaye qui a investi le Président Macky Sall, même si la tâche reste difficile. Quand il s’agira pour nous de l’investir à Dakar, nous nous inspirerons de vous, de Guédiawaye.
Parce qu’on voit bien la manière dont vous vous êtes organisés, on a vu votre mobilisation. Les gens de Dakar, de Rufisque, de Pikine, de Guédiawaye, de Keur Massar m’entendent. Si on retrouve partout où on passera la même détermination, il n’y a pas de doute que le Président Macky Sall va rester avec nous pendant très longtemps. Prions pour qu’il ait une santé de fer. Mais soyons surtout unis autour de lui, il n’a besoin que de cela. Et, Inch’Allah, le gouvernement va aider dans ce sens, le parti aidera dans ce sens et, ensemble, nous resterons avec le Président Macky Sall pour longtemps. 2024 est derrière nous. Etes-vous d’accord ? On y va ensemble», conclut le chef du gouvernement.
Auparavant, le Pm avait mis en garde le leader du parti Pastef contre toute volonté de ne pas répondre à la convocation de la Justice. A l’endroit de ceux qui seront tentés de semer le trouble, Amadou Ba déclare que l’Etat veillera à la stabilité du pays. «Des gens sont là en train de menacer des magistrats, des agents des Impôts, des gendarmes. Sur ces menaces, je vous dis clairement que l’Etat restera debout et fort. Qui s’aventurera à fragiliser la Justice, on te remettra sur le droit chemin. Et personne, je dis bien, personne ne déstabilisera ce pays. Je le dis en tant que militant du parti le plus fort», a tonné le chef du gouvernement. Des propos qui ont surexcité la marée humaine présente sur les lieux du meeting.
Au nom des responsables locaux de l’Apr, le Dg de la Lonase, Lat Diop, n’a pas manqué de s’adresser aux militants et responsables du parti Pastef. «Plus d’intimidation, le politiquement correct est fini, il n’existe plus. J’ai honte de voir des cadres qui sont dans le parti Pastef suivre un gars comme Sonko, aussi dépassé, qui ne sait ce qu’est un Etat, des cadres du parti Pastef qui suivent une personne qu’on accuse de viol. La candidature de Macky Sall est acquise. Il sera notre candidat et je vous dis qu’il n’y a pas de plan A, ni B. Qu’ils se mettent dans la tête que Macky Sall sera candidat de force ou de gré», a laissé entendre M. Diop. Toutefois, pour ce qui est du département de Guédiawaye, ce dernier dit que désormais toutes les dispositions sont prises pour faire face à d’éventuelles menaces pouvant provenir de l’opposition.